HISTOIRE DES ROMAINS

 

CINQUIÈME PÉRIODE — CONQUÊTE DU MONDE (201-133)

CHAPITRE XXXII — RÉDUCTION DE L’AFRIQUE CARTHAGINOISE EN PROVINCE.

 

 

I. — CARTHAGE, MASINISSA ET ROME.

Le milieu du second siècle avant notre ère marqua l’heure fatale de trois des plus grands peuples de 1’antiquité. L’an 145, la Macédoine tomba ; l’an 146, la Grèce rendit ses armes et sa liberté ; à la fin de la môme année, Carthage ne fut qu’un monceau de ruines. Deux autres moins illustres succombèrent quelques années plus tard : en 132 l’indépendance de l’Espagne périt dans Numance, et presque aussitôt le royaume de Pergame s’écroula. Dans l’espace de seize années, la Grèce, l’Asie Mineure, l’Afrique carthaginoise et l’Espagne devinrent les paisibles provinces du nouvel empire.

Depuis Zama, l’existence de Carthage n’avait été qu’une lente agonie[1]. Enchaînée par la défense de faire la guerre sans le consentement du sénat, elle ne put repousser les attaques de l’avide Masinissa. Les Carthaginois, disait le Numide, ne sont en Afrique que des étrangers qui ont ravi à nos pères le territoire qu’ils possèdent. Ils ont autrefois acheté l’espace que pouvait enfermer une peau de bœuf découpée en lanières. Tout ce qu’ils détiennent au delà est le fruit de l’injustice et de la violence. Et, à chaque occasion favorable, il leur enlevait une province. Dès l’an 199 il commença ; en 193, il leur prit le riche territoire d’Empories, qui leur ouvrait la route de l’intérieur de l’Afrique. Onze ans après, nouveaux empiétements. A ces violences Carthage n’opposait que des plaintes, qu’elle envoyait à Rome ; mais le sénat, sûr de Masinissa, lui laissa les districts usurpés. Encouragé par cette partialité, le roi envahit, en 174, la province de Tysca et soixante-dix villes. a Si nous ne pouvons nous défendre, disaient aux Romains les députés carthaginois, au moins décidez ce que vous voulez qu’on nous enlève. » C’était à la veille de la guerre contre Persée : le sénat parut s’indigner, promit justice et des arbitres[2] ; mais il traîna l’affaire en longueur, et, quand la victoire de Pydna eut rendu l’iniquité sans danger, il députa quelques commissaires avec Caton. Carthage refusa de se soumettre à un tribunal où son ennemi avait d’avance gagné sa cause, et Masinissa garda encore le territoire contesté. Mais Caton avait trouvé, avec surprise et colère, Carthage riche, peuplée, prospère. Quand le haineux vieillard revint à Rome, il laissa tomber au milieu de la curie des figues qu’il tenait dans un pli de sa toge, et, comme les sénateurs en admiraient la beauté : La terre qui les porte, dit-il, n’est qu’à trois journées de Rome. Depuis ce jour il ne cessa de répéter à la fin de ses discours : Et, de plus, je pense qu’il faut détruire Carthage, delenda est Carthago.

Les Scipions avaient une politique plus noble. Il ne déplaisait pas à ceux qui n’avaient point demandé, après Zama, l’extradition d’Annibal, de laisser subsister, comme ornement du nouvel empire, la plus grande ville marchande de l’univers. Elle pouvait être utile et ne pouvait plus être dangereuse, puisque tous les pans où elle recrutait ses mercenaires lui avaient été fermés. On ajoute que les Scipions craignaient pour leur patrie l’enivrement de la victoire ; qu’ils redoutaient l’abandon de la discipline et des mœurs, au milieu des richesses et de la sécurité ; qu’ils voulaient que les Romains eussent toujours un péril à craindre, pour qu’ils restassent toujours unis et forts. C’est plus philosophique, mais beaucoup moins romain. Caton l’emporta, et, malgré la docilité de Carthage, malgré son empressement à rivaliser, avec Masinissa, de munificence envers Rome, sa ruine fut décidée.

Cette malheureuse cité était encore déchirée par trois factions : les amis de Rome, ceux de Masinissa et les patriotes. Ceux-ci, en 152, chassèrent les partisans du roi, qui, prétextant un attentat contre ses deux fils, se saisit de la place importante d’Oroscope. Cette fois, les Carthaginois envoyèrent cinquante mille hommes contre Masinissa. Scipion Émilien était alors en Afrique ; il suivit les deux armées, et du haut d’une colline, spectateur désintéressé, il vit cent mille barbares s’égorger. Cette sanglante mêlée valait mieux qu’un combat de gladiateurs ; le Romain avoua qu’il avait goûté un plaisir digne des dieux[3]. Masinissa, âgé de quatre-vingt-huit ans et monté à cru sur un cheval rapide, s’était encore battu comme le plus brave soldat : l’armée carthaginoise fut exterminée (151).

 

II. — TROISIÈME GUERRE PUNIQUE (149-146).

Les Romains se hâtèrent d’entrer en lice pour ne pas laisser au vainqueur une si riche proie. On savait d’ailleurs à Rome que Ies Carthaginois venaient d’encourager en Espagne un soulèvement des Lusitaniens, et en Macédoine l’entreprise d’Andriscos. En vain Carthage proscrivit les auteurs de la guerre et envoya des ambassades à Rome : Donnez satisfaction au peuple romain, disaient les pères conscrits ; et, quand les députés demandaient quelle satisfaction : Vous devez le savoir. Ils ne purent obtenir d’autre réponse (149).

Utique, voyant Carthage menacée, se donna aux Romains ; c’était pour eux un port et une forteresse à 3 lieues de Carthage. Aussitôt les deux consuls Censorinus et Manilius partirent avec une flotte nombreuse et quatre-vingt mille légionnaires. Des députés arrivent encore : Les Carthaginois, disent-ils, se remettent à la discrétion du peuple romain. On leur promet la conservation de leurs lois, de leur liberté et de leur territoire ; mais ils enverront à Lilybée trois cents otages. Les otages livrés, les consuls déclarent que c’est en Afrique seulement qu’ils feront connaître leurs dernières intentions, et ils passent la mer avec leur formidable armée, sans que Carthage, confiante dans la paix promise, envoie à leur rencontre une seule galère. Arrivés à Utique, ils demandent aux Carthaginois leurs armes. On leur apporte plus de deux cent mille armures, trois mille catapultes et un nombre infini de traits de toute espèce[4]. Maintenant, disent-ils, vous abandonnerez votre ville et vous irez vous établir à 10 milles dans les terres. C’était une infâme perfidie. Les consuls y ajoutèrent la dérision. Censorinus leur vanta les avantages de la vie agricole, loin de cette mer trompeuse dont la vue nourrissait les regrets et de dangereuses espérances[5].

Ils étaient encore sept cent mille. L’indignation réveilla ce peuple immense. Les patriotes ressaisirent le pouvoir et massacrèrent les partisans de Rome ; on ferma les portes ; on transforma les temples en ateliers, et nuit et jour on fabriqua des armes ; les femmes donnèrent leurs chevelures pour faire des cordages ; les esclaves furent affranchis et enrôlés, et Asdrubal, un des chefs du parti populaire, tint la campagne avec vingt mille hommes, qu’il n’avait pas voulu désarmer. Lorsque les consuls s’avancèrent pour prendre possession de la ville, ils trouvèrent les murs garnis de défenseurs et échouèrent dans trois attaques. Leurs machines, une partie de leur flotte, furent incendiées. Derrière eux les campagnes se soulevaient, et Asdrubal réunissait, dans le camp de Néphéris, jusqu’à soixante-dix mille hommes. Malgré leurs quatre-vingt mille légionnaires, la position n’était pas sans danger.

Dans l’armée servait comme tribun légionnaire un fils de Paul Émile adopté par le second fils de l’Africain et qui avait réuni les noms de ses deux familles, Scipion Émilien. Il s’était déjà distingué en Espagne, où il avait tué en combat singulier un guerrier d’une taille gigantesque et mérité une couronne murale en franchissant le premier les remparts d’une ville ennemie. Un jour, devant Carthage, toute une colonne d’attaque se trouva compromise et aurait été massacrée s’il ne l’eût dégagée avec des troupes de réserve. Une autre fois, en se portant rapidement sur les derrières de l’ennemi, il sauva le camp de Manilius. L’armée lui dut encore son salut dans une expédition mal dirigée contre Asdrubal. D’autres services augmentèrent son crédit sur les soldats et sa renommée à Rome. Il gagna un général carthaginois, qui passa dans le camp romain avec deux mille deux cents cavaliers, et il dissipa les soupçons de Masinissa, qui, alors mourant, le chargea de partager ses États entre ses trois fils ; en revenant au camp, il ramena l’un d’eux, Gulussa, avec une troupe nombreuse (149).

Calpurnius Pison, qui commanda pendant l’année 148, laissa périr la discipline, et fut repoussé de Clypea et d’Hippone : c’était encore une année de perdue. Scipion était à Rome, demandant l’édilité : ors lui donna le consulat et la direction de cette guerre (147). Avec lui, elle prit une face nouvelle. Il rendit aux soldats l’habitude de l’obéissance, du courage et des travaux pénibles. Carthage était située sur un isthme, il le coupa d’un fossé et d’un mur haut de 12 pieds. Pour affamer ses habitants, il fallait encore fermer le port ; il jeta à son entrée une digue large de 92 pieds à la base, et de 24 au sommet. Mais les Carthaginois creusèrent dans le roc une nouvelle sortie vers la haute mer, et une flotte bâtie avec les débris de leurs maisons faillit surprendre les galères romaines. Après tout un jour d’efforts, Scipion refoula l’ennemi dans le port et en garda l’entrée en y plaçant des machines qui couvraient de traits toute la passe.

Laissant la famine faire d’affreux ravages dans la ville, il alla durant l’hiver forcer le camp de Néphéris et détruire l’armée qui était le seul espoir des Carthaginois. Au retour du printemps (146), il reprit avec activité les opérations du siège et enleva la muraille qui fermait le port Cothon. Les Romains étaient dans Carthage ; mais pour arriver jusqu’à la citadelle Byrsa, placée au centre, il fallut traverser de longues rues étroites, où les habitants retranchés dans les maisons firent une résistance acharnée. L’armée mit six jours et six nuits à atteindre la forteresse. Sur la promesse qu’ils auraient la vie sauve, cinquante mille hommes en sortirent ; il restait onze cents transfuges, réfugiés avec Asdrubal dans le temple d’Esculape. Jusqu’alors Asdrubal, quoi qu’en dise Polybe, avait dirigé la défense avec habileté et courage. Un moment de faiblesse le déshonora : il vint demander la vie à Scipion, qui le montra aux transfuges prosterné à ses pieds. Sa femme n’avait pas voulu le suivre. Elle monta au sommet du temple, parée de ses plus beaux vêtements, et, s’adressant à Scipion : Souviens-toi, s’écria-t-elle, de punir cet infâme qui a trahi sa patrie, ses dieux, sa femme et ses enfants. Ô le plus vil des hommes ! va orner le triomphe de ton vainqueur et recevoir à Rome le prix de ta lâcheté. Puis, égorgeant ses deux enfants, elle se précipita elle-même au milieu de l’incendie que les transfuges avaient allumé.

Scipion abandonna au pillage ces ruines fumantes, après avoir réservé, au profit du trésor public, l’or, l’argent et les dons déposés dans les temples. Pour lui-même il ne prit rien ; mais il invita les Siciliens à enlever les trophées que Carthage avait rapportés de ses victoires sur Agrigente et Syracuse. Vint ensuite l’œuvre du sénat. Ses commissaires firent du territoire carthaginois une province. Ils renversèrent ce qui était encore debout dans la ville, et par les plus terribles imprécations vouèrent à une éternelle solitude la place où Carthage avait été. Du haut d’une colline, Scipion voyait s’accomplir l’œuvre de destruction. En face de cet empire écroulé, de ce peuple anéanti, de cette immense cité où il n’allait bientôt plus rester pierre sur pierre, il se sentit ému, et, au lieu de l’ivresse de la victoire, une mélancolique pensée le saisit. Il songea à l’avenir de Rome, et Polybe l’entendit tristement répéter ce vers d’Homère : Un jour aussi verra tomber Troie, la cité sainte et son peuple invincible[6].

Eût-il mieux valu que Rome, contente de la possession de l’Italie, eût vécu en paix avec sa grande rivale africaine et que, des deux côtés du canal de Malte, les peuples eussent suivi leurs destinées particulières sans se heurter : Carthage, développant le commerce, qui est un des grands facteurs de la civilisation ; Rome, bornant son ambition à donner la paix à l’Italie et à faire rayonner sur l’Occident la lumière qu’elle empruntait à la Grèce ? Poser ainsi la question, c’est la résoudre. Mais où tant de sagesse s’est-elle jamais montrée ?

Les peuples ennemis luttent pour la domination ; les cités rivales, pour l’existence. Entre celles-ci, toute guerre est une guerre d’extermination, et tous les moyens pour y réussir semblent légitimes. Ainsi avaient disparu devant Rome : Albe la Longue, Véies, Vulsinies, Capoue, Syracuse ; ainsi tomba Carthage. Mais les Romains mirent dans cette œuvre de destruction tant de duplicité, que l’histoire ne peut plus parler de la foi punique : c’est la foi romaine qu’elle doit flétrir.

Cependant si l’opinion des hommes de ce temps et les circonstances historiques étaient telles, qu’il fallût qu’une des deux villes disparût, nous ne devons pas regretter que Rome ait été victorieuse.

Quel progrès l’humanité doit-elle à Carthage ? De nos jours, où le commerce est avec raison tenu en grand honneur, on a voulu réviser, au nom de la science économique, le jugement des siècles. La préoccupation des intérêts matériels, se reportant du présent vers le passé, a fait déplorer la destruction de cette puissance qui devait, pense-t-on, unir le monde dans les liens pacifiques du commerce, comme Rome l’unit par les liens sanglants de la victoire. Mais il y a des guerres fécondes, comme il est des paix destructives, et les peuples, ainsi que les individus, vivent dans la postérité, non par ce qu’ils ont fait pour eux-mêmes, mais par ce qu’ils ont légué aux générations suivantes. Qu’est-ce que les comptoirs de Carthage, à côté de ces colonies grecques qui s’appellent Milet, Éphèse, Phocée, Rhodes, Byzance, Alexandrie, Cyrène et Marseille ? Qu’est-ce auprès de ces grandes cités siciliennes et italiotes, qui surent, comme elle, trouver la richesse, mais qui furent aussi d’ardents foyers oit s’élaborèrent les œuvres merveilleuses de l’art et de la pensée ? Même sur cette terre d’Afrique, qu’elle avait tenue. si longtemps, qu’a-t-elle laissé ? Sa langue, que six cents ans plus tard les contemporains de saint Augustin parlaient encore, mais pas un monument, pas un livre. Ses institutions restent un problème dont Aristote et Polybe donnent une solution différente ; ses arts n’ont produit que des figures informes, dignes des insulaires de l’Océanie : nouvelle preuve du génie iconoclaste des races sémitiques ; et à la somme d’idées déjà répandues dans le monde elle n’a rien ajouté. S’il ne nous était resté de Rome que les inscriptions de ses tombeaux, nous pourrions, avec elles, reconstituer son organisation civile et militaire, sa philosophie et sa religion, tandis que les stèles funéraires de Carthage ne nous révèlent qu’une dévotion stérile. Le souvenir d’une brillante fortune commerciale, d’une religion cruelle et de circumnavigations hardies, quelques fragments de voyages[7], quelques recettes d’agriculture, dont les Latins n’avaient pas besoin ; enfin l’honneur d’avoir arrêté durant un siècle les destinées de home, et, à la dernière heure, le généreux exemple d’un peuple entier refusant de survivre à la patrie, voilà l’héritage de Carthage. La Grèce et Rome nous ont légué autre chose. Qu’on ne dise pas que les Romains ont tout détruit. Mummius et Sylla n’ont pas été moins terribles à la Grèce que Scipion à l’Afrique, et cependant la civilisation grecque n’est pas restée sous les décombres de Corinthe et d’Athènes. L’esprit est comme le feu du temple : on le retrouve, même sous les ruines.

 

 

 

 



[1] Pour toute cette guerre, nous n’avons guère que les Libyca d’Appien, quelques rares fragments de Polybe, et les abréviateurs. Mais il est probable qu’Appien a emprunté son récit à Polybe, qui fut témoin oculaire.

[2] Le sénat avait quelquefois des ménagements pour Carthage ; en 157, Minucius Myrtilus et M. Manlius, accusés d’avoir frappé des ambassadeurs carthaginois, furent remis par les féciaux aux mains de ces envoyés, et emmenés à Carthage. (Tite-Live, XXXVIII, 42.)

[3] Appien, Lib., 69-75. Dans les Épitomé de Tite-Live, il est dit que les députés du sénat trouvèrent à Carthage des amas de matériaux pour les constructions navales et qu’ils n’échappèrent aux violences du peuple que par une prompte fuite.

[4] Appien, Lib., 74-81 ; Strabon, XVII, 835.

[5] Appien, Lib., 74-81 ; Strabon, XVII, 833.

[6] Polybe, XXXIX, 3.

Scipion avait tort dans ses craintes. Rome était plus forte et valait mieux que Carthage. Les empires que le commerce seul a créés reposent sur une base fragile. Pour qu’ils s’écroulent, il n’est pas toujours nécessaire d’un choc violent. Quelques-uns s’affaissent d’eux-mêmes sous le poids de leurs richesses, d’autres tombent indirectement frappés. Les Parthes, en fermant au commerce de l’Orient la route de terre, et les Ptolémées, en lui ouvrant l’Égypte et la mer Rouge, ruinèrent la Phénicie ; la découverte du cap de Bonne-Espérance, par Vasco de Gama, frappa Venise à mort ; la Hanse succomba, parce que l’importance du commerce du Nord tomba dés que des relations directes s’établirent par nier avec l’Orient. La Hollande enfin, le Portugal et l’Espagne, enrichis par le commerce de l’Orient, du nord de l’Océanie et de l’Amérique, ont été supplantés par l’Angleterre, grâce à l’extension que le commerce de cette puissance prit dans les deux Indes. Un jour le nouveau monde, placé entre l’Europe et l’Orient, héritera peut-être de la prospérité commerciale de l’Angleterre.

[7] Salluste (Jugurtha, 20) parle cependant de quelques historiens, mais ce qu’il leur emprunte est bien étrange. Le sénat, au lieu de détruire les livres trouvés à Carthage, fit traduire l’ouvrage de Magon sur l’agriculture, et donna les autres aux princes d’Afrique, sans doute après avoir reconnu qu’elle n’avait pas d’autre profit à en tirer. (Pline, Hist. nat., XVIII, 22.) Nous avons la version grecque du voyage d’Hannon, et une version latine de quelques fragments du voyage d’Himilcon.