NUMÉRO 1. Programme de la Commune.PROCLAMATION DU 19 AVRIL 1871 ————— RÉPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ ————— COMMUNE DE PARIS PROGRAMME Dans le conflit douloureux et terrible qui menace une fois encore Paris des horreurs du siège et du bombardement, qui fait couler le sang français, n'épargnant ni nos frères, ni nos femmes, ni nos enfants écrasés sous les obus et la mitraille, il est nécessaire que l'opinion publique ne soit pas divisée, que la conscience nationale ne soit pas troublée. Il faut que Paris et le pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la révolution qui s'accomplit ; il est juste, enfin, que la responsabilité des deuils, des souffrances et des malheurs dont nous sommes les victimes, retombe sur ceux qui, après avoir trahi la France et livré Paris à l'étranger, poursuivent avec une aveugle et cruelle obstination la ruine de la grande Cité, afin d'enterrer, dans le désastre de la République et de la Liberté, le double témoignage de leur trahison et de leur crime. Là Commune a le devoir d'affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris, de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes-politiques qui siègent à Versailles. Cette fois encore Paris travaille et souffre pour la France entière, dont il prépare par ses combats et ses sacrifices la régénération intellectuelle, morale, administrative et économique, la gloire et la prospérité, Que demande-t-il ? La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. L'autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l'intégralité de ses droits et à tout Français le plein exercice de ses facultés et de ses aptitudes, comme homme, citoyen et producteur. L'autonomie de la Commune n'aura pour limites que le droit d'autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l'association doit assurer l'Unité française. Les droits inhérents à la Commune sont : Le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l'impôt, la direction des services locaux, l'organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l'enseignement ; l'administration des biens appartenant à la Commune ; Le choix par l'élection ou le concours, avec la responsabilité et le droit permanent de contrôle et de révocation, des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres ; La garantie absolue de la liberté individuelle et de la liberté de conscience ; L'intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées, la libre défense de leurs intérêts : garanties données à ces manifestations par la Commune, seule chargée de surveiller et d'assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité ; L'organisation de la défense urbaine et de la garde nationale, qui élit ses chefs et veille seule au maintien de l'ordre dans la cité. Paris ne veut rien de plus à titre de garanties locales, à condition, bien entendu, de retrouver, dans la grande administration centrale, délégation des communes fédérées, la réalisation et la pratique des mêmes principes. Mais, à la faveur de son autonomie et profitant de sa liberté d'action, il se réserve d'opérer comme il l'entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population ; de créer des institutions propres à développer et propager l'instruction, la production, l'échange et le crédit ; à universaliser le pouvoir et la propriété, suivant les nécessités du moment, le vœu des intéressés et les données fournies par l'expérience. Nos ennemis se trompent pu trompent le Pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l'indépendance et la souveraineté des autres communes. L'Unité, telle qu'elle nous a été imposée jusqu'à ce jour par l'empire, la monarchie et le parlementarisme, n'est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse. L'Unité politique, telle que la veut Paris, c'est l'association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles en vue d'un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous. La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire le 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie, ses malheurs et ses désastres. Que cette chère et grande Patrie, trompée par les mensonges et les calomnies, se rassure donc ! La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires ; l'issue n'en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la garde nationale, restera à l'idée et au droit. Nous en appelons à la France ! Avertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure ; qu'il soutient l'ordre avec autant d'énergie que d'enthousiasme ; qu'il se sacrifie avec autant de raison que d'héroïsme ; qu'il ne s'est armé que par dévouement pour la liberté et la gloire de tous, que la France fasse cesser ce sanglant conflit. C'est à la France à désarmer-Versailles, par la manifestation solennelle de son irrésistible volonté. Appelée à bénéficier de nos conquêtes, qu'elle se déclare solidaire de nos efforts ; qu'elle soit notre alliée dans ce combat qui ne peut finir que par le triomphe de l'idée communale ou par la ruine de Paris. Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d'accomplir la Révolution moderne la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l'histoire. Nous avons le devoir de lutter et de vaincre ! LA COMMUNE DE PARIS. 19 avril 1871. NUMÉRO 2. Fédération des Francs-Maçons et Compagnons de Paris.LES FRANCS-MAÇONS ET COMPAGNONS DE PARIS A LEURS FRERES DE FRANCE ET DU MONDE ENTIER. Frères, C'est à vous que nous nous adressons : Francs-Maçons de tous les rites et de tous les orients, Compagnons de toutes les corporations, Vous le savez, les francs-maçons sont des hommes de paix, de fraternité, d'étude et de travail ; ils ont toujours lutté contre la tyrannie, le despotisme, l'hypocrisie, l'ignorance. Ils défendent sans cesse les faibles courbés sous le joug de ceux qui les dominent ; leurs adeptes courent le monde entier ; ce sont des philosophes qui ont des préceptes : la morale, la justice, le droit. Les compagnons sont aussi des hommes qui pensent, réfléchissent et agissent pour le progrès et l'affranchissement de l'humanité. A l'époque malheureuse que nous traversons, lorsque le fléau de la guerre a été déchaîné par les despotes pour anéantir plus particulièrement la noble nation française ; Quand cette belle France, qui pour tout le monde est l'espérance des opprimés, se voit réduite à merci et que Paris, sa capitale, est le but d'attaques épouvantables et fratricides ; Les francs-maçons et les compagnons sortent les uns et les autres de leurs sanctuaires mystérieux, tenant de la main gauche la branche d'olivier, symbole de la paix, et de la main droite le glaive de la revendication. Attendu que les efforts des francs-maçons ont été trois fois repoussés par ceux-là mêmes qui ont la prétention de représenter l'ordre et que leur longue patience est épuisée, tous les francs-maçons et les compagnons doivent prendre l'arme vengeresse et crier : Frères, debout ! que les traîtres et les hypocrites soient châtiés ! Frères de la maçonnerie universelle, frères compagnons, écoutez ! Les francs-maçons ont, dans la journée du 22 avril, envoyé à Versailles porter au chef du pouvoir exécutif des paroles d'apaisement et de conciliation ; leurs délégués étaient accompagnés de deux citoyens désignés par les chambres syndicales de Paris ; ils n'ont pu obtenir qu'une trêve de neuf heures pour faire sortir les malheureuses et innocentes victimes qui périssaient dans les caves des communes de Neuilly, des Ternes, de Levallois, de Clichy. Les hostilités ayant été reprises avec une haine indescriptible par ceux qui osent bombarder Paris, les francs-maçons se réunirent le mercredi 26 avril au Châtelet et décidèrent que le samedi 29 ils iraient solennellement faire adhésion à la Commune de Paris, et planter leurs bannières sur les remparts de la ville, aux endroits les plus menacés, espérant qu'elles amèneraient la fin de cette guerre impie et fratricide. Le 29 avril, les francs-maçons, au nombre de 10 à 11000, se rendirent à l'Hôtel de Ville, suivant les grandes artères de la capitale, au milieu des acclamations de toute la population parisienne ; arrivés à l'avenue de la Grande-Armée, malgré les bombes et la mitraille, ils arborèrent 62 de leurs bannières en face des assaillants. Leur bannière blanche : aimons-nous les uns les autres, s'avançant sur les lignes versaillaises, fit cesser le feu de la porte Dauphine à la porte Bineau : la tète de leurs profondes colonnes atteignit seule la première barricade des assaillants. Trois francs-maçons furent admis comme délégués. Ces délégués, n'ayant obtenu qu'une courte trêve des généraux auxquels ils s'étaient adressés à Neuilly, à Courbevoie et à Rueil, où les populations les acclamaient aux cris de : vive la Maçonnerie, vive la Commune, deux d'entre eux, cédant à l'instance des généraux, qui déclarèrent d'ailleurs qu'ils ne pouvaient pas être leurs interprètes, allèrent à Versailles, sans mandat et contrairement à la ligne de conduite qu'ils s'étaient tracée, mais pour démontrer une fois de plus que toute tentative nouvelle de conciliation était inutile. Ils n'obtinrent rien, absolument rien, du chef du pouvoir exécutif. Le feu, interrompu le 29 à quatre heures de relevée, recommença plus formidable, accompagné de bombes incendiaires, le 30, à 7 heures 45 minutes du soir. La trêve n'avait donc duré que vingt-sept heures quarante-cinq minutes. Une délégation de francs-maçons, placée à la porte Maillot, a constaté la profanation des bannières. C'est de Versailles que sont partis les premiers coups, et un franc-maçon en fut la première victime. Les francs-maçons et les compagnons de Paris, fédérés à la date du 2 mai, s'adressent à tous ceux qui les connaissent. Frères en maçonnerie et frères compagnons, nous n'avons plus à prendre d'autre résolution que celle de combattre et de couvrir de notre égide sacrée le côté du droit. Armons-nous pour la défense ! Sauvons Paris, sauvons la France ! Sauvons l'humanité ! Paris, à la tête du progrès humain, dans une crise suprême, fait son appel à la maçonnerie universelle, aux compagnons de toutes les corporations, il crie : A moi les enfants de la veuve ! Cet appel sera entendu par tous les francs-maçons et compagnons ; tous s'uniront pour l'action commune, en protestant contre la guerre civile que fomentent les souteneurs de monarchie. Tous comprendront ce que veulent leurs frères de Paris, c'est que la justice passe de la théorie à la pratique, que l'amour des uns pour les autres devient la règle générale, et que l'épée n'est tirée du fourreau, à Paris, que pour la légitime défense de l'humanité. Non ! frères maçons et compagnons, vous ne voudrez pas permettre que la force brutale l'emporte, vous ne supporterez pas que nous retournions au chaos, et c'est ce qui adviendrait si vous n'étiez pas avec nos frères de Paris qui vous appellent à la rescousse. Agissez de concert, toutes les villes ensemble, en vous jetant au-devant des soldats qui combattent bien malgré eux pour la plus mauvaise cause, celle qui ne représente que des intérêts égoïstes, et entraînez-les à servir la cause de la justice et du droit. Vous aurez bien mérité de la patrie universelle, vous aurez assuré le bonheur des peuples pour l'avenir. Vive la République ! Vivent les Communes de France fédérées avec celle de Paris ! Pour les Francs-Maçons et les délégués Compagnons de Paris, (Suivent les signatures.) Paris, 5 mai 1871. NUMÉRO 3. Rapports secrets.MINISTÈRE DE LA GUERRE. 26 avril 1871. RÉACTIONNAIRE. BOURSE. — On dit qu'il y a un grand découragement parmi les fédérés, la moitié de ceux qui rentrent disent qu'ils ne retourneront pas se battre, l'affaire est trop longue. Ils sont tout au plus 50.000 hommes (soldats de 30 sous) ; ils n'empêcheront pas les Versaillais de rentrer. La Commune n'a pas plus de raison que le gouvernement de Versailles ; ce sont deux entêtés. Comme la conciliation n'est pas possible, il faut demander leur démission et faire de nouvelles élections de suite. On dit que M. Thiers et ses ministres sont fous. CONCORCE. — On dit que les lignards et les marins se battent contre les gendarmes et les sergents de ville à Versailles. Si la Commune triomphe, Paris et la France seront sauvés, sinon la lutte recommencera dans quelques mois. Si les Versaillais entrent dans Paris, tous les citoyens prendront les armes et se joindront aux fédérés ; ce jour-là, presque tous les lignards mettront la crosse en l'air. On demande que M. Thiers soit pendu. On dit que dans les fédérés il y a des chefs mercenaires qui ont des intelligences avec Versailles. Le Chef du service des reporters, MOREAU. 4 mai 1871. QUARTIERS POPULEUX. Le Paris d'aujourd'hui n'est pas le Paris d'hier. La confiance existe encore ; mais on voit le danger, et ce qu'on conseillait jadis, on l'exige maintenant. Oui, plus les points noirs s'élargissent, plus le flot populaire monte et menace tempête. Ne prenant que le plus sérieux de tout ce que j'entends, je le relate par à peu près. Le fort d'Issy et Issy même se trouvent très compromis. Le fort, de Vanves est attaqué avec rage par les Versaillais. Des masses terribles vont nous entourer et bientôt s'emparer de toutes nos positions, afin de nous refouler au delà des fortifications — notre défense devient molle, l'attaque versaillaise furibonde. — L'on n'entend plus parler de Dombrowski, pourquoi ? Lui aussi, sans doute, aura été fait prisonnier par nos ennemis. La porte Maillot fléchit. L'on brûle les Ternes, et Clichy-Levallois va être abandonné par les habitants. Nous sommes écrasés de toutes parts, et cela n'est pas étonnant ; des personnes bien informées nous assurent que les Versaillais ont à l'heure qu'il est plus de huit cents canons e tutti quanti. Conclusions : les gendarmes sont dans Paris ; voilà ce qu'on dit aujourd'hui. Heureusement, comme fiche de consolation l'on ajoute : Eh bien, qu'ils viennent dans Paris, c'est là où nous les attendons, hommes, femmes, enfants, tous s'y mettront. Après avoir signalé le danger, voici le remède d'après le peuple. La levée en masse sans que personne ne puisse s'y soustraire et alors vous aurez contenté le peuple, dit-on ; en place de rester 10 ou 15 jours aux barricades l'on n'y restera que trois. Personne alors ne pourra nous insulter en nous appelant comme beaucoup font soldats de 30 sous ; nos femmes sentiront qu'elles ne doivent plus nous empêcher de marcher. Enfin, et là est surtout l'important selon la raison suprême, tout Paris étant sous les armes, Versailles rentrera tout de suite dans la voie des concessions. Il faut aussi, dit-on encore, mettre trois fois plus de canons en jeu, car les gardes nationaux qui reviennent de la bataille affirment qu'il y a dix batteries versaillaises que l'on vient de laisser s'élever fort tranquillement ; nous allons en avoir encore de nouvelles devant nous — Montretout, Buzenval, etc. —. Entre autres celle de la batterie du Moulin de pierres que l'on a laissé s'établir sans seulement s'en inquiéter et qui nous fait tant de mal aujourd'hui — j'ai signalé cela dans un de mes rapports. L'on dit partout à l'appui de ces faits qu'il y a beaucoup d'endroits où des bouches à feu placées intelligemment réduiraient au silence, et cela en peu de temps, plusieurs batteries ennemies. L'on crie à pleins poumons que jusqu'ici il y a eu une telle incurie dans la défense, qu'il a fallu être imbécile ou traître pour la diriger de cette façon. — Les jeunes gens quittent Paris sans la moindre opposition, les uns allant à Versailles, les autres en province — et ce sont ceux-là qui la trompent —. D'autres, les bras croisés, assistent à la boucherie humaine. —Si vous avez une communication à faire touchant la défense, communication de la plus haute importance, l'on vous fait promener de bureau en bureau, puis l'on revient chez soi un peu harassé et beaucoup désillusionné, sans avoir pu trouver l'homme ad hoc, tout le monde vous ayant fait la même réponse : citoyen, ce n'est pas de mon ressort. — Enfin des chefs, dont les soldats sont aux tranchées, qui se promènent dans les rues de Paris. Voilà ce qui provoque aujourd'hui la colère de chacun. Bref, levée en masse. Punition exemplaire, pour les traîtres. — Précision et intelligence dans les ordres, énergie de fer à les exécuter, et tout peut encore être sauvé. Voilà l'opinion du peuple. A la dernière heure, l'on parle d'une ignoble trahison et d'un massacre qui s'en serait suivi. Le Chef du service du contrôle général, MOREAU. NUMÉRO 4. Note d'Edouard Moreau.Paris, 12 mai 1871. Si ma nomination de commissaire civil auprès du délégué à la guerre ne doit pas sombrer immédiatement dans ces fluctuations qui accompagnent presque tous les gouvernements incertains, où le salut public est en question, je dois, avant d'entrer eu fonctions, dire, non pas qui je suis, ce qui n'intéresse personne, mais ce que je veux. Il me faut commencer par répondre, — mon nom ayant été prononcé et inséré, — à des citoyens à qui je puis parler publiquement de révolutionnaire à révolutionnaire. Le délégué à la guerre, colonel Rossel, se plaint, dans sa démission motivée, de l'inaction du Comité central au ministère de la guerre. Lui, plus que tout autre, qui a cherché à organiser dans cette administration, sait que si l'on peut décréter la victoire d'un trait de plume, on ne peut créer en trois jours une armée solide et compacte. J'ai l'honneur de faire partie du Comité central, et n'ayant pas un seul instant abandonné mon poste depuis le 18 mars, je puis dire que rien n'a été négligé par mes collègues pour suivre la voie qu'ils se sont tracée dès le début. Au moment de la création de la Commune, nous avons été traités avec méfiance ; de toutes parts, à dessein ou par faiblesse, on a semé ou laissé semer contre nous des bruits de compétitions de pouvoirs. Nous qui, en faisant la révolution du 18 mars, nous étions dressés contre un seul ennemi, la guerre civile, seule force vitale d'un gouvernement moribond, avons préféré nous retirer quitte à être accusés d'avoir négligé notre mandat, plutôt que d'accepter un antagonisme public avec la Commune. Lorsque, cédant aux raisons que nous donnions pour le maintien de la révolution sociale, le Comité de salut public nous confia l'administration de la guerre, nous arrivâmes dans un ministère où presque tout était à créer. Le lendemain de notre arrivée, la Commission de la guerre dont nous avions non-seulement, accepté, mais réclamé le contrôle, nous refusait officiellement le droit de nommer notre personnel. Je mets en fait que, pour qui connaît l'organisation, aucun administrateur ne consentirait à entrer en fonctions sous le coup de ce veto ! Donc, insuffisance de temps matérielle, retrait des pouvoirs sous une forme indirecte ; voilà la situation du Comité central au ministère de la guerre jusqu'à la date d'hier. Je passe à la question personnelle, motivée par une réplique du citoyen Delescluze, et je serai bref : Le commissaire civil à la guerre — et non pas le délégué civil, ainsi que le dit l'Officiel dans le compte rendu de la Commune — n'est pas l'annulation vivante de la commission de la guerre. Mes fonctions, telles qu'elles m'ont été délimitées par les membres du Comité de salut public, se réduisent à une action indirecte sur les pouvoirs administratifs et militaires. Sans entrer dans des explications plus détaillées, je n'ai, pour les faire comprendre, qu'à indiquer les ordres ou décrets que je propose à la date de ce jour, tant au Comité de salut public qu'au délégué à la guerre : 1° Au moment de commencer le contrôle de la solde, je réclame du Comité de salut public la peine de mort contre les détournements des fonds publics ; je ne demande pas de rétroactivité ; 2° A partir de ce jour la ration de vin sera doublée ; les cantines ainsi que les débits de boissons établis dans les endroits occupés par les troupes et abandonnés par les habitants seront fermés ; tout établissement de boissons d'où un citoyen sortirait en était d'ivresse, serait immédiatement fermé ; 3° Défense formelle de laisser passer aucune femme, si elle n'est munie d'un mandat régulier, dans les avancées, forts et retranchements ; 4° La solde de la garde nationale sera dorénavant répartie ainsi qu'il suit : 50 centimes par jour pour tous les gardes en campagne ; 1 franc 75 pour la femme ; Régler la question des gardes non mariés ; 5° Les villages dans lesquels une action serait engagée, et les positions prises, seront immédiatement évacués par les habitants. Enfin, je demande, afin d'engager complètement et de dégager, s'il le faut, ma responsabilité, la libre insertion de mes propositions. Je veux donc le libre examen de ma proposition. Je ne veux entraver aucun service, mais je veux passer dans tous. Je ne veux pas être le bras du Comité de salut public, mais son œil multiple. Je veux ne conserver ce rôle que tant que l'on maintiendra le pouvoir nécessaire pour l'exécution des ordres, arrêtés ou décrets promulgués sur ma proposition. Ce pouvoir, je le sais, est énorme ; mais j'offre de bonne volonté une garantie ; c'est en cas de mauvaise foi prouvée, l'application sur moi-même de la plus grave des peines que j'aurai réclamées. Quant à faire un programme politique, ayant à peine le temps d'agir, je n'ai pas le temps d'écrire ; qui voudra connaître le programme regardera les actes. Salut et fraternité Signé : EDOUARD MOREAU. NUMÉRO 5. Service d'argenterie des Invalides de la guerre.HÔTEL DES INVALIDES. RELEVÉ DES USTENSILES DIVERS EN ARGENT ENLEVÉS A MAIN APMÉE PAR LES AGENTS DE LA COMMUNE LE 19 AVRIL 1871. 222 cuillères à bouche : 17k,552 222 fourchettes : 17k,852 28 cuillères à ragoût : 4k,473 13 cuillères à potage : 3k,455 12 moutardiers : 1k,244 36 plats d'entrée : 41k,506 12 porte-huiliers : 10k,615 48 porte-salières : 2k,315 12 soupières : 33k,992 12 couvercles de soupières : 15k,487 12 plateaux de soupières : 24k,112 172k,639 USTENSILES EN MÉTAL ARGENTÉ. 4 cuillères à bouche. Certifié véritable par l'officier d'administration principal comptable, (Signature illisible.) Paris, 19 avril 1871. NUMÉRO 6. Procès-verbal des fouilles exécutées dans l'église Notre-Dame des Victoires.Préfecture de Police. ——— VILLE DE PARIS IIe ARRONDISSEMENT ——— Commissariat de Police du Quartier Vivienne. PROCÈS-VERBAL. L'an mil huit cent soixante et onze, le dix huit mai, Nous, Commissaire de police de la ville de Paris, spécialement chargé du quartier Vivienne (2e arrondissement), officier de police judiciaire et auxiliaire du citoyen Procureur de la Commune, Nous nous sommes transporté à l'église Notre-Dame des Victoires pour nous rendre compte des fouilles qui avaient été commencées en vertu d'ordres spéciaux de l'ex-Préfecture de police ; et en présence des témoins soussignés, avons dressé le présent procès-verbal contenant le détail des objets saisis. BIJOUX TROUVÉS DANS UN CAVEAU SOUS UN AUTEL LATÉRAL DIT SACRÉ-CŒUR. 1 écrin médaillon, camée, chaînette. 2 bracelets or, perles et turquoise. 3 bracelets or massif et chaîne. 2 médailles bronze. 15 bracelets or, avec pierres de différentes nuances, cœur, croix et chaînette. 1 croix en brillants, chaîne. 1 collier perles fines. 1 médaillon turquoise et brillants. 1 bracelet or garni de brillants et d'une belle émeraude. 2 médailles or. 1 riche parure avec chaîne, plaque ronde en brillants, et cœur orné de brillants et turquoise. 5 cœurs avec chaîne. 1 petit reliquaire argent. 1 médaillon antique, forme moyen âge, représentant le Christ et la Vierge. 1 montre en or. 1 broche, brillants et perles. 1 médaillon, forme montre (or). 4 petits cœurs, avec chaîne d'or. 1 croix or et turquoise, chaîne. 5 petites croix d'or. 1 petit collier avec plaque et petits brillants. 1 chapelet. 1 cœur avec chaînette, or. 1 petite croix d'or avec chaîne et perles. 1 dito d'or avec chaîne. 1 médaillon avec chaîne. 1 petite parure, style ancien : bracelet et broche. 2 cœurs, dont un avec rubis, et deux médaillons, le tout enchaîné. 1 broche perles et rubis. 3 bagues riches, ornées de brillants et turquoise. 1 petite croix rubis, chaîne. 10 alliances or. 21 bagues or, avec pierres différentes. 1 paire boucles d'oreilles, chaînette et iliaque. 1 broche pierres et rubis. 4 petites croix. 1 collier avec croix. 1 croix reliquaire. 1 petit cœur avec chaîne. ORNEMENTS DITS SACRÉS. 1 calice émaillé, avec rubis. 1 ciboire émail et pierre. 1 calice et patère en vermeil. 1 dito émaillé, avec rubis. 1 calice argent doré, patère. 1 dito d'or émaillé. 1 dito présumé or (ou vermeil). 1 dito argent. 1 calice orné de turquoises. 1 urne avec son plateau, en vermeil. 4 couronnes ornées de pierres. 2 dito riches, ornées de pierres précieuses et diamants. 3 ciboires (dont un plus petit or ou vermeil). 1 plateau avec ses deux burettes. 1 boîte à hosties, en vermeil. 1 calice orné de turquoises et rubis. 1 ostensoir or et argent. 1 calice superbe, orné de médaillons, patère. 1 paire épaulettes or. 1 bracelet or. 1 titre de rentes de l'archiconfrérie, 3 p. 100. Enveloppe porte : 2.258 francs de rentes au porteur. Consulter le contenu des enveloppes. Dette publique, État pontifical : 17 obligations. Rentes à 5 p. 100, émission 1860, 4 obligations au porteur. 183 francs rentes affectées à l'entretien des lampes. (On trouvera sous enveloppe.) Rentes affectées à l'achat d'un ostensoir pour l'archiconfrérie, 100 francs de rentes 3 p. 100. Rentes affectées à la chapelle Saint-Joseph (100 de rentes 3 p. 100). 17 obligations Etats romains, dette publique. 3 dito 1860. 584 francs de rentes pour l'entretien de l'autel du Sacré-Cœur (à voir enveloppe). Correspondances diverses. 3 médailles d'or. 4 bracelets or. 2 médailles argent. 1 dito bronze. 1 dito présumée or. 1 petit médaillon avec croix enchaînées. 6 croix de la Légion d'honneur. 1 dito du Pape. 7 d'ordres divers. 14 médailles argent. 1 petite médaille or. 3 bagues or. 4 anneaux or. 1 cœur avec un brillant. 1 petit cœur (forme triangle). 7 petits cœurs dont un avec chaîne. 1 clef cadenas or massif. 1 croix antique filigrane. 1 cadre ovale, contenant une décoration. Après avoir constaté conforme et sincère l'état ci-dessus, les témoins ont signé avec nous. Le commissaire en délégation, Signé : LE MOUSSU. Les témoins :
NUMÉRO 7. Extrait du journal la Montagne.En 1848, pendant la bataille de Juin, un prélat fut tué sur une barricade. C'était Mgr Affre, archevêque de Paris. Il était monté là, disait-on, sans parti pris, en apôtre, pour prêcher l'Évangile, pour lever du bout de sa crosse d'or le canon fumant des fusils. On le ramassa, on épongea sa blessure. On embauma son cœur ; il fut enterré en grande pompe comme un martyr, comme un saint. L'histoire lui a consacré une page émue, et sur son tombeau la bourgeoisie jura haine éternelle aux hommes de la Révolution. Cette mort excusait les cruautés de. Cavaignac. On feignit de trouver dans les mains qui saignaient sous le fer du bagne des lambeaux de robe violette. C'était faux ! On ignore encore aujourd'hui de quel côté vint le coup. On ne sait pas si la balle est sortie du fusil d'un soldat ou de la canardière d'un insurgé. Les républicains baissèrent la tête comme des maudits sous cette aspersion de sang bénit. En ce temps-là, on croyait encore aux missions divines, aux hommes providentiels, et la charogne d'un archevêque pesait plus dans la balance qu'un cadavre d'ouvrier. L'instruction nous a rendus sceptiques. Nous avons vu Sibour choquer son Saint Ciboire au verre fêlé d'un Bonaparte. Nous ne croyons pas à Dieu ; la révolution de 1871 est athée. Notre République a un bouquet d'immortelles au corsage. Nous menons sans prière nos morts à la fosse et nos femmes à l'amour. Nos mères, nos filles n'iront plus s'agenouiller balbutiantes dans l'ombre de vos confessionnaux. Vous ne fesserez plus nos marmots ; notre grande cité de travail exclut les paresseux et les parasites : partez. Jetez vos frocs aux orties, retroussez vos manches, prenez l'aiguillon, poussez la charrue. Chanter aux bœufs vaut mieux que de chanter des psaumes. Quittez-moi la burette pour la cruche où le vin blanc mousse. Laissez le rosaire pour le long chapelet d'andouilles ; oubliez les amours de sacristie ; laissez la robe des enfants de chœur pour chiffonner un peu le fichu blanc des belles filles. Que les nonnes s'envolent ; qu'elles donnent un coup de ciseau dans le cordon de leurs tabliers ; laissent rouler leurs cheveux, ouvrent leurs guimpes. Leurs doigts blancs ne sont pas faits pour les parures du couvent, leurs bouches rouges pour les baisers de sainte Thérèse. Il y a dans leurs seins ronds de quoi allaiter des hommes. Partez, partez vite ; demain il sera trop tard. Prenez garde aux colères du peuple ! Si par hasard il se mettait à feuilleter vos dossiers, s'il comptait vos crimes, s'il pensait à ses filles que vous avez rendues folles, à ses enfants que vous avez hébétés, flétris, il ne resterait pas une pierre debout de vos églises, et le peuple mettrait votre chair jaune en lambeaux. Chaque jour, on découvre une infamie nouvelle en fouillant les souterrains de vos couvents. Hier encore, le citoyen Protot a enfoncé une prison où vous reteniez toute une nuée de jeunes filles. Et pourquoi. ? et de quel droit ? au nom de quelle justice ? quelles fautes avaient-elles commises ? Elles avaient voulu aimer, elles avaient refusé de courber leurs têtes fraîches sous la canne d'un père imbécile ou sous la verge d'une marâtre bigote. Prenez garde ! On pourrait bien vous faire expédier Léotade et Torquemada, Charles VI et Trestaillon. Dent pour dent, a dit la Commune. Si on allait se souvenir de Galilée et de Jean Huss ! Si on vous mettait dans les lèvres la fiole des Médicis ! Si l'on vous plantait dans les épaules le poignard de Lucrèce Borgia ! Dent pour dent ! vous nous les avez cassées par centaines pendant la Saint-Barthélemy. Œil pour œil ! voilà des siècles que nous sommes aveugles. Et ne nous parlez pas de Dieu. Ce croquemitaine ne nous effraye plus. Il y a trop longtemps qu'il n'est qu'un motif à pillage et à assassinat. C'est au nom de Dieu que Guillaume a bu à plein casque le plus pur de notre sang. Ce sont les soldats du pape qui bombardent les Ternes. Nous biffons Dieu. Les chiens ne vont plus se contenter de regarder les évêques. Nos balles ne s'aplatiront plus sur des scapulaires ; pas une voix ne s'élèvera pour nous maudire le jour où l'on fusillera l'archevêque Darboy. Il faut que M. Thiers le sache, il faut que Jules Favre, le marguillier, ne l'ignore pas ; nous avons pris Darboy pour otage, et si on ne nous rend pas Blanqui, il mourra. La Commune l'a promis, et si elle hésitait, le peuple tiendrait son serment pour elle. Et ne l'accusez pas ! Que la justice des tribunaux commence, disait Danton le lendemain des massacres de septembre, et celle du peuple cessera. Ah ! j'ai bien peur pour monseigneur l'archevêque de Paris ! GUSTAVE MAROTEAU NUMÉRO 8. Note trouvée chez Rastoul.Aux citoyens membres du Comité de salut public, et aux citoyens membres de la Commune. Depuis deux jours me rendant compte de la situation que j'ai examinée sous ses différents aspects, j'ai acquis la triste conviction que la partie est perdue pour nous. Peut-être, étant mieux placés que moi, pensez-vous que je peux me tromper. Dans le cas où vous jugeriez, comme moi, que nous sommes vaincus, voici deux moyens que je vais soumettre à votre attention, et qui auront pour effet certain d'empêcher le massacre peut-être de 20 mille braves ; massacre inutile, qu'il faut éviter à tout prix. Dans les guerres civiles, les vengeances et les représailles s'exercent toujours d'une façon terrible ; la fureur et la cruauté n'ont pour ainsi dire pas de limites. Aussi votre devoir impérieux est d'empêcher déverser inutilement le sang précieux de nos concitoyens. Voici les deux grands moyens que je vous propose en vue d'obtenir ce résultat. Si comme moi, en votre âme et conscience, vous jugez la situation perdue, convoquez d'urgence en réunion générale tous les membres du Comité central, et le plus que vous pourrez parmi nos collègues de la Commune et faites-leur adopter la proposition suivante : La Commune de Paris et le Comité central de la garde nationale, se reconnaissant vaincus, viennent offrir au gouvernement de Versailles leurs têtes, à la condition qu'il ne sera fait aucune poursuite, qu'il ne sera exercé aucunes représailles contre l'héroïque garde nationale. Dans le cas où vous accepteriez ma proposition, envoyez immédiatement des parlementaires sur toute la ligne pour faire connaître au vainqueur notre résolution. Si elle est acceptée, le sang cesse de couler à l'instant, et nous sauvons la vie de plusieurs milliers de nos frères. A heure fixe, tous les membres de la Commune avec tous ceux formant le Comité central iront se mettre à la discrétion du vainqueur. Dans le cas où ma proposition ne serait pas acceptée par vous, voici un second moyen que je vous propose. Si vous jugez la situation perdue, rassemblez le plus de gardes nationaux que vous pourrez en faisant battre la générale dans tous les quartiers, faites rassembler tous les bataillons en armes, sur les hauteurs de Belleville ou de Ménilmontant, par exemple. Et là, les bataillons massés avec armes et bagages, tous les membres de la Commune revêtus de leurs insignes, nous irons tous nous mettre sous la protection des Prussiens, en leur demandant les moyens de nous transporter en Amérique. Citoyens, tels sont les deux moyens que ma conscience m'oblige à vous transmettre, je les soumets à vos méditations. Veuillez en peser les conséquences, il y va de la vie de milliers de pères de famille. Si vous adoptez l'un ou l'autre, prenez à l'instant toutes les mesures nécessaires pour en assurer l'exécution immédiate. NUMÉRO 9. Les membres de la Commune.Après les élections du 26 mars 1871, MM. Adam, Méline, Rochard, Rarré (Ier arrondissement) ; E. Brelay, Loiseau-Pinson, Tirard, Chéron (IIe) ; Alb. Le Roy, Robinet (VIe) ; Desmarest, E. Ferry, Mast (IXe) ; Fruneau (XIIe) ; Marmottan, Boutellier (XVIe), refusèrent d'accepter le mandat qui leur avait été illégalement imposé ; le 5 avril, Ulysse Parent (IXe) ; le 6, A. Ranc (IXe) ; Lefèvre (VIIe) ; le 7, Goupil (VIe) donnent leur démission. Après les élections complémentaires du 16 avril, Rogeard (VIe) et Briosne (IXe), n'ayant pas obtenu le tiers des voix, ne se considèrent pas comme élus. Les membres de la Commune qui ont siégé à l'Hôtel de Ville et ont fait acte de pouvoir usurpé, sont : ALLIX (JULES), né le 9 septembre 1818 à Fontenay-le-Comte (Vendée) ; élu le 26 mars dans le VIIIe arrondissement par 2.028 voix ; délégué à la mairie du VIIIe, 5 avril[1] ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. AMOUROUX (CHARLES), né le 20 décembre 1843 à Chalabre (Aude), ouvrier chapelier ; élu le 26 mars dans le IVe arrondissement par 6.950 voix ; secrétaire de la Commune, 2 avril ; membre de la Commission des relations extérieures, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut publie a voté : Oui. — Débats contradictoires ; travaux forcés à perpétuité. ANDRIEU (JULES)... comptable ; élu le 16 avril dans le Ier arrondissement par 1.736 voix ; délégué aux services publics, 21 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. ARNAUD (ANTOINE), né le 20 avril 1831 à Lyon, fabricant de filets ; élu le 26 mars dans le IIIe arrondissement par 8.910 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 30 mars ; membre de la Commission des services publics, 22 avril ; membre du Comité de salut public, 2 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. ARNOLD (GEORGES), né en 1839 à Lille, architecte ; élu le 16 avril dans le XIIIe arrondissement par 5402 voix ; membre de la Commission de la guerre, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. ARNOULD (CHARLES-AUGUSTE-EDMOND-ARTHUR), né le 17 avril 1833 à Dieuze (Meurthe), journaliste ; élu le 26 mars dans le IVe arrondissement par 8.608 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 30 mars ; membre de la Commission des subsistances, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. ASSI (ADOLPHE-ALPHONSE), né le 27 avril 1841 à Roubaix (Nord), ouvrier mécanicien ; élu le 16 mars dans le XIe arrondissement par 19.890 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 30 mars ; délégué à la fabrication des munitions de guerre, 17 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. AVRIAL (AUGUSTIN), né le 20 novembre 1840 à Revel(Haute-Garonne), ouvrier mécanicien ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 17.944 voix ; membre de la Commission du travail, 30 mars ; membre' de la Commission exécutive, 11 avril ; membre de la Commission de la guerre, 22 avril ; directeur général du matériel de l'artillerie, 7 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. BABIK (JULES-NICOLAS), né en 1820 à Paris, parfumeur ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 10.934 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars ; membre de la Commission des services publics, 14 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. BERGERET (HENRI-JULES-MARIUS), né le 14 juin 1830 à Gap (Hautes-Alpes) ; élu le 26 mars dans le XXe arrondissement par 1.590 voix commis-voyageur ; membre de la Commission militaire, 30 mars ; délégué à l'état-major de la garde nationale, 2 avril ; commandant de la place de Paris, 5 avril ; délégué à la Commission de la guerre, 29 avril ; commandant la première brigade de réserve, 6 mai ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. BESLAY (CHARLES-VICTOR), né le 4 juillet 1795 à Dinan (Côtes-du-Nord), élu le 26 mars dans le VIe arrondissement par 3.714 voix ; rentier ; membre de la Commission des finances, 30 mars ; délégué à la Banque de France, 1er avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Ordonnance de non-lieu par défaut. BILLIORAY (ALFRED-EDOUARD), né en 1840 à Naples (Italie) ; élu le 28 mars dans le XIVe arrondissement par 6.100 voix ; peintre ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; membre de la Commission des finances, 22 avril : membre du Comité de salut public, 13 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. BLANQUI (AUGUSTE-LOUIS), né le 1er février 1805 à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) ; élu le26 mars dans le XXe arrondissement par 13.859 voix ; détenu hors, de Paris pendant la durée de la Commune. BRUNEL (PAUL-MAGLOIRE-ANTOINE), né le 12 mars 1830 à Chalmoux (Saône-et-Loire) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le VIIe arrondissement par 2.163 voix ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. CASSE (SIXTE), dit Fortuné HENRY, né le 3 août 1822 à Cabanes (Ariège), maroquinier ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 11364 voix ; membre de la Commission des subsistances, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. CHALAIN (LOUIS-DÉSIRÉ), né le 17 janvier 1845 à Plessis-Dorin (Loir-et-Cher) ; bronzier ; élu le 26 mars dans le XVIIe arrondissement par 4.545 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 30 mars ; membre de la Commission du travail et de l'échange, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Contumax. CHAMPY (HENRI-LOUIS), né en 1845 à Clamart (Seine) ; ouvrier orfèvre ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 11.042 voix ; membre de la Commission des subsistances, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. CHARDON (JEAN-BAPTISTE), né le 9 juillet 1839 à Savigny (Allier) ; chaudronnier ; élu le 26 mars dans le XIIIe arrondissement par 4.666 voix ; membre de la Commission militaire, 30mars ; membre de la Commission de sûreté générale, 6 avril ; commandant militaire de la préfecture de police ; juge à la cour martiale, 17 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. CLÉMENCE (HIPPOLYTE-ADOLPHE), né le 9 novembre 1838 à Paris, relieur ; élu le 26 mars dans le IVe arrondissement par 8.163 voix ; membre de la Commission de justice, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. CLÉMENT (LÉOPOLD-ÉMILE), né le 5 février 1826 à Nangis (Seine-et-Marne) ; cordonnier ; élu le 26 mars dans le XVIIe arrondissement par 7.121 voix ; membre de la Commission des subsistances, 30 mars ; membre du Comité de sûreté générale, 14 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; déportation simple. CLÉMENT (JEAN-BAPTISTE), né en 1837 à Boulogne-sur-Seine, chansonnier ; élu le 26 mars dans le XVIIIe arrondissement par 14.188 voix ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; délégué aux ateliers de fabrication de munitions de guerre, 17 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. CLÉMENT (JEAN-VICTOR), né le 3 décembre 1824 à Poligny (Jura) ; teinturier ; élu lé 26 mars dans le XVe arrondissement par 5.025 voix ; membre de la Commission des finances, 30 mars ; membre de la Commission d'enseignement et des subsistances, 22 avril ; membre du Conseil de révision des jugements de la cour martiale, 25 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Débats contradictoires ; trois mois de prison. CLUSERET (GUSTAVE-PAUL), né le 13 juin 1823 à Paris ; ancien officier ; élu le 16 avril dans le XVIIIe arrondissement par 8.480 voix ; délégué à la guerre, 4 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Contumax. COURBET né en 1819 à Ornans (Doubs) ; peintre ; élu le 16 avril dans le VIe arrondissement par 2.418 voix : membre de la Commission d'enseignement, 22 avril ; membre de la Commission de fédération des artistes, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Débats contradictoires ; six mois de prison. COURNET (FRÉDÉRIC-ETIENNE), né le 25 décembre 1839 à Paris ; journaliste ; élu le 26 mars dans le XIXe arrondissement par 5.540 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 30 mars ; membre de la Commission exécutive, 4 avril ; délégué à la sûreté générale, 25 avril ; membre de la Commission musicale, 10 mai ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. DECAMPS (BAPTISTE), né le 29 avril 1836 à Figeac (Lot) ; mouleur en cuivre ; élu le 26 mars dans le XIVe arrondissement par 5.835 voix ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Débats contradictoires ; acquitté. DELESCLUZE (LOUIS-CHARLES), né le 2 octobre 1809 à Dreux (Eure-et-Loir) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 20.264 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 30 mars ; membre de la Commission exécutive, 4 avril ; membre de la Commission de la guerre, 22 avril ; membre du Comité de salut public, 10 mai ; délégué civil à la guerre, 11 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Tué le 26 mai 1871. DEMAY (ANTOINE-MATHIEU), né le 22 décembre 1822 à Paris, sculpteur ; élu le 26 mars dans le IIIe arrondissement par 9.004 voix ; membre de la Commission d'enseignement, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. DEREURE (SIMON), né le 1er décembre 1838 à La Palisse (Allier) ; cordonnier ; élu le 26 mars dans le XVIIIe arrondissement par 14.661 voix ; membre de la Commission des subsistances, 30 mars ; membre de la Commission de justice, 22 avril ; membre du Conseil de révision des jugements de la cour martiale, 28 avril ; délégué à l'armée de Dombrowski, 17 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. DUPONT (AUGUSTE-AUGUSTIN-JEAN-MARTIAL), né en 1814 à Saint-Thomas-de-Cognac (Charente) ; employé de maison de banque ; élu le 16 avril dans le XVIIe arrondissement par 3.450 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Débats contradictoires : travaux forcés à perpétuité. DUPONT (CLOVIS-JOSEPH), né le 23 février 1830 à Neufmaison (Aisne) ; vannier ; élu le 26 mars dans le IIIe arrondissement par 5.752 voix ; membre de la Commission du travail et de l'échange, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; vingt ans de travaux forcés. DURAND (JACQUES-LOUIS), né le 20 août 1817 à Pézenas (Hérault) ; cordonnier ; élu lé 16 avril dans le IIe arrondissement par 2.874 voix ; membre de la Commission de justice, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. DUVAL (EMILE), né le 27 novembre 1830 à Paris ; ouvrier fondeur ; élu le 26 mars dans le XIIIe arrondissement par 6.482 voix ; membre de la Commission militaire, 30 mars. — Fusillé le 3 avril 1871. EUDES (ÈMILE-FRANÇOIS-DÉSIRÉ), né le 12 septembre 1843 à Roncey (Manche) ; garçon pharmacien ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 19.276 voix ; membre de la Commission exécutive et de la Commission militaire, 30 avril ; délégué à la guerre, 2 avril ; commandant des forts du Sud, 16 avril ; inspecteur général des forts de la rive gauche, 21 avril ; commandant de la deuxième brigade de réserve, 6 mai ; membre du Comité de salut public, 10 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Contumax. FERRÉ (THÉOPHILE-CHARLES-GILLES), né le 6 mai 1844 à Paris ; comptable ; élu le 26 mars dans le XVIIIe arrondissement par 13.784 voix ; substitut du procureur de la Commune, 5 mai ; délégué à la sûreté générale, 14 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; à mort ; exécuté. FLOURENS (GUSTAVE), né en 1839 à Paris ; élu le 26 mars dans le XIXe arrondissement par 4.100 voix ; membre de la Commission militaire, 30 mars. — Tué le 3 avril 1871. FRANKEL (LÉON), né le 28 février 1844 à Buda-Pesth (Hongrie) ; ouvrier bijoutier ; élu le 26 mars dans le XIIIe arrondissement par 4.080 voix ; membre de la Commission du travail, 30 mars ; adjoint à la Commission des finances, 6 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. GAMBON (FERDINAND-CHARLES), né le 19 mars 1820 à Bourges (Cher) ; ex-juge suppléant ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 15.734 voix ; adjoint à la Commission de justice, 30 mars ; membre du Comité de salut public, 10 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. GÉRARDIN (CHARLES-EMILE), né en 1841 à Vitry-le-François (Marne) ; commis-voyageur ; élu le 26 mars dans le XVIIe arrondissement par 7.142 voix ; membre de la Commission du travail, 13 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. GÉRARDIN (EUGÈNE-FRANÇOIS), né le 20 novembre 1839 à Herbigny (Ardennes) ; peintre en bâtiment ; élu le 26 mars dans le IVe arrondissement par 8.104 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 30 mars ; membre de la Commission des relations extérieures, 22 avril ; membre du Comité de salut public, 2 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Débats contradictoires ; déportation simple. GÉRESME (JEAN-BAPTISTE-HUBERT), né le 26 janvier 1828 à Vauciennes (Marne) ; chaisier ; élu le 26 mars dans le XIIe arrondissement par 8.896 voix ; délégué à la Commission de justice, 4 avril ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; travaux forcés à perpétuité. GROUSSET (PASCHAL-JEAN-FIUNÇOIS), né le 7 avril 1844 à Corte (Corse) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le XVIIIe arrondissement par 13.359 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 30 mars ; délégué aux relations extérieures, 6 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. JOHANNARD (FRANÇOIS-AUGUSTE), né le 14 décembre 1837 à Beaune (Côte-d'Or) ; fleuriste ; élu le 16 avril dans le IIe arrondissement par 2.804 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 22 avril ; délégué à l'armée de La Cécilia, 17 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. JOURDE (FRANÇOIS), né le 4 juillet 1843 à Chassagne (Puy-de-Dôme) ; comptable ; élu le 26 mars dans-le Ve arrondissement par 7.310 voix ; membre de la Commission des finances, 30 mars ; délégué aux finances, 21 avril ; membre de la Commission exécutive 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Débats contradictoires ; déportation simple. LANGEVIN (PIERRE-CAMILLE), né le 14 février 1843 à Bordeaux (Gironde) ; tourneur sur métaux ; élu le 26 mars dans le XVe arrondissement par 2.417 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars ; sur organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. LEDROIT (CHARLES), né en 1818 ; photographe et cordonnier ; élu le 26 mars dans le Ve arrondissement par 5.848 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. LEFRANÇAIS (GUSTAVE-ADOLPHE), né le 30 janvier 1824 à Angers (Maine-et-Loire) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le IVe arrondissement par 8.619 voix ; membre de la Commission exécutive, 30 mars ; membre de la Commission du travail, 4 avril ; membre de la Commission des finances, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. LONCLAS (ALPHONSE), né en 1841 à Paris ; sculpteur sur bois ; élu le 16 avril dans le XIIe arrondissement par 2.810 voix ; membre de la Commission du travail, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. LONGUET (CHARLES-FÉLIX-CÉSAR), né le 14 février 1839 à Caen (Calvados) ; professeur ; élu le 16 avril dans le XVIe arrondissement par 1.058 voix ; membre dé la Commission du travail, 22 avril ; membre du Conseil de révision des jugements de la cour martiale, 25 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. MALON (BENOIT), né en 1841 à Brétieux (Loire) ; commis libraire ; élu le 26 mars dans le XVIIe arrondissement par 4.119 voix ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; délégué à la mairie du XVIIe, 13 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. MARTELET (JULES), né le 27 septembre 1843 à Courcelles (Marne) ; peintre décorateur ; élu le 26 mars dans le XIVe arrondissement par 4.912 voix ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut publie a voté : Oui. — Contumax. MEILLET (NICOLAS-CÉCILE-FRANÇOIS-LÉO-CÉLESTIN), né en 1838 à Sérignac (Lot-et-Garonne) ; clerc d'avoué ; élu le 26 mars dans le XIIIe arrondissement par 6.531 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars ; membre de la Commission des relations extérieures, 22 avril ; membre du Conseil de révision des jugements de la cour martiale, 25 avril ; membre du Comité de salut public, 2 mai ; gouverneur du fort de Bicêtre, 9 mai ; délégué à l'armée de Wrobleski, 17 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. MIOT (JULES), né en 1809 à Autun (Saône-et-Loire) ; pharmacien ; élu le 26 mars dans le XIXe arrondissement par 5.520 voix ; membre de la Commission d'enseignement, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. MORTIER (HENRY-JOSEPH), né le 17 avril 1843 à Paris ; commis architecte ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 21.186 voix ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Contumax. OSTYN (FRANCOIS-CHARLES-AUGUSTE), le nom réel est HOSTEINS, né le 22 octobre 1823 à Paris ; courtier en lingerie ; élu le 26 mars dans le XIXe arrondissement par 5.065 voix ; membre de la Commission des subsistances, 30 mars ; membre de la Commission des services publics, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public à voté : Non. — Contumax. PARISEL (FRANÇOIS-LOUIS), né le 15 octobre 1841 à Lyon ; docteur ch. médecine ; élu le 26 mars dans le VIIe arrondissement par 3.367 voix ; délégué au ministère du commerce, 3 avril ; membre de la Commission des subsistances, 22 avril ; chef de la délégation scientifique, 3 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. PHILIPPE (JEAN-LOUIS), le nom réel est FENOUILLAT, né en 1829 à Bordeaux ; ancien courtier en vins, élu le 16 avril dans le XIIe arrondissement par 3488 voix ; délégué à la mairie du XIIe arrondissement ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. —Débats contradictoires ; à mort ; exécuté. PILLOT (JEAN-JACQUES), né le 9 août 1808 à Faux-la-Valette (Charente) ; médecin homéopathe ; élu le 16 avril dans le Ier arrondissement par 1.748 voix ; délégué à la mairie du Ier arrondissement ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; réclusion perpétuelle. PINDY (JEAN-LOUIS), né en 1840 à Brest ; menuisier ; élu le 26 mars dans le IIIe arrondissement par 8.095 voix ; membre de la Commission militaire, gouverneur de l'Hôtel de Ville, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. POTTIER (EUGÈNE-EDME), né à Paris ; dessinateur ; élu le 16 avril dans le IIe arrondissement par 3.352 voix ; membre de la Commission des services publics, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut publie a voté : Oui. — Contumax. POURILLE (JEAN-BAPTISTE-STANISLAS-XAVIER), dit BLANCHET, né le 26 août 1833 à Troyes (Aube) ; brocanteur ; élu le 26 mars dans le Ve arrondissement par 5.994 voix ; membre de la Commission de justice, 4 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. PROTOT (CHARLES-EUGÈNE-LOUIS), né le 27 février 1839 à Carisey (Yonne) ; avocat ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 19.780 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars, chargé des affaires civiles et criminelles, 1er avril ; délégué à la justice, 17 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public n'a pas pris part au vote. — Contumax. PUGET (ALFRED-ERNEST), né le 27 mars 1826 à Laigueville (Oise) ; comptable ; élu le 26 mars dans le XIXe arrondissement par 9.547 voix ; membre de la Commission du travail, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public, n'a pas pris part au vote. — Contumax. PYAT (FÉLIX), né en 1814 à Vierzon (Cher) ; auteur dramatique ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 11.813 voix ; membre de la Commission exécutive, 30 mars ; membre de la Commission des finances, 22 avril ; membre du Comité de salut public, 2 mai sur l'organisation du Comité de salut public a voté. Oui. — Contumax. RANVIER (GABRIEL), né le 8 juillet 1828 à Baugé (Cher) ; fabricant de laque ; élu le 26 mars dans le XXe arrondissement par 8.950 voix ; membre de la Commission militaire, 30 mars ; membre de la Commission de la guerre, 22 avril ; membre du Comité de salut public, 2 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. RASTOUL (PAUL-ÉMILE-BARTHÉLEMY-PHILÉMON), né le 1er octobre 1835 à Thézan (Hérault) ; docteur en médecine ; élu le 26 mars dans le Xe arrondissement par 10.738 voix ; membre de la Commission des services publics, 30 mars ; inspecteur général du service des ambulances, 10 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Débats contradictoires ; déportation simple. RÉGÈRE (DOMINIQUE-THÉOPHILE), né le 15 avril 1816 à Bordeaux ; vétérinaire ; élu le 26 mars dans le Ve arrondissement par 7.466 voix ; membre de la Commission des finances, 30 mars ; délégué à la mairie du Ve arrondissement ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. RIGAULT (RAOUL-ADOLPHE-GEORGES), né le 16 septembre 1846 à Paris ; étudiant ; élu le 26 mars dans le VIIIe arrondissement par 2.173 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 30 mars ; délégué à la préfecture de police ; procureur général de la Commune, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Fusillé le 24 mai 1871. SERRAILLIER (AUGUSTE), né en 1841 à Draguignan (Var) ; ouvrier formier ; élu le 16 avril dans le IIe arrondissement par 3.141 voix ; membre de la Commission du travail, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. SICARD (AUGUSTE-ALEXANDRE), né le 18 avril 1829 à Albi (Tarn) ; marchand de corsets ; élu le 16 avril dans le XIIe arrondissement par 6.699 voix ; délégué à la fabrication des munitions de guerre, 4 mai ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. THEIZ (ALBERT-FRÉDÉRIC-JULES), né le 19 février 1839 à Boulogne-sur-Mer ; ciseleur ; élu le 26 mars dans le XIIe arrondissement par 8.710 voix ; membre de la Commission du travail, 30 mars ; délégué à la direction des postes, 6 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. TRIDON (GUSTAVE-EDME-MARIE), né le 1er janvier 1841 à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) ; avocat ; élu le 26 mars dans le Ve arrondissement par 6469 voix ; membre de la Commission exécutive, 30 mars ; membre de la Commission de la guerre, 22 avril ; chargé du contrôle de la manutention, 3 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. TRINQUET (ALEXIS-LOUIS), né le 6 août 1835 à Valenciennes (Nord) ; cordonnier ; élu le 16 avril dans le XXe arrondissement par 6.770 voix ; membre de la Commission de sûreté générale, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; travaux forcés à perpétuité, URBAIN (RAOUL), né le 22 septembre 1836 à Condé-sur-Noireau (Calvados) ; instituteur ; élu le 26 mars dans le VIIe arrondissement par 2.802 voix ; membre de la Commission d'enseignement, 30 mars ; membre de la Commission militaire, 16 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; travaux forcés à perpétuité. VAILLANT (ÉDOUARD-FLORIMOND-MARIE), né le 26.janvier 1840 à Vierzon (Cher) ; ingénieur civil ; élu le 26 mars dans le VIIIe arrondissement par 2.145 voix ; membre de la Commission exécutive, 30 mars ; délégué à l'enseignement, 21 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. VALLÈS (JULES-JOSEPH-LOUIS), né en 1832 au Puy (Haute-Loire) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le XVe arrondissement par 4.403 voix ; membre de la Commission des relations extérieures, 22 avril ; membre du Conseil de révision des jugements de la cour martiale, 25 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Contumax. VARLIN (LOUIS-EUGÈNE), né le 5 octobre à Claye (Seine-et-Marne) ; ouvrier relieur ; élu le 26 mars dans le VIe arrondissement par 3.602 voix ; membre de la Commission des finances, 30 mars ; membre de la Commission des subsistances, 22 avril ; directeur de la Manutention, 4 mai ; adjoint à la Commission de la guerre, 6 mai ; délégué à l'intendance, 21 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Fusillé le 28 mai 1871. VERDURE (AUGUSTIN), né le 5 mars 1825 à Remilly (Pas-de-Calais) ; comptable ; élu le 26 mars dans le XIe arrondissement par 27.352 voix ; membre de la Commission d'enseignement, 30 mars ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Débats contradictoires ; enceinte fortifiée. VERMOREL (AUGUSTE-JEAN-MARIE), né le 21 juillet 1841 à Dénué (Rhône) ; journaliste ; élu le 26 mars dans le XVIIIe arrondissement par 13.402 voix ; membre de la Commission de justice, 30 mars ; membre de la Commission exécutive, 4 avril ; membre de la Commission de sûreté générale, 22 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Non. — Mort des suites de ses blessures. VÉSINIER (PIERRE), né en 1823 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; journaliste ; élu le 16 avril dans le 1er arrondissement par 2.626 voix ; membre de la Commission des services publics, 22 avril ; directeur du Journal officiel, 13 mai ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. VIARD (POMPÉE-AUGUSTE-VINCENT), né en 1839 à La Chapelle-aux-Pots (Oise) ; fabricant de vernis ; élu le 16 avril dans le XXe arrondissement par 6.968 voix ; délégué aux subsistances, 21 avril ; membre de la Commission exécutive, 27 avril ; sur l'organisation du Comité de salut public a voté : Oui. — Contumax. NUMÉRO 10. Arrêté de la Délégation communale du deuxième arrondissement prescrivant la fermeture des maisons de tolérance.N. B. — Ce document aurait dû être joint aux pièces justificatives n° 1 du deuxième volume ; mais, malgré des recherches qui ont duré plusieurs années, je n'ai pu me procurer ce placard qu'en août 1880, lorsque le tome II était déjà imprimé ; j'en suis réduit à donner en Appendice, pour ne pas priver le lecteur d'une des élucubrations les plus curieuses de la Commune. Cet arrêté fut affiché vers le 12 mai ; il obtint immédiatement un vif succès d'hilarité et fut presque partout couvert d'annotations au crayon dont quelques-unes étaient fort épicées et tout à fait rabelaisiennes (M. D.) RÉPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, SOLIDARITÉ —————————— DÉLÉGATION COMMUNALE DU DEUXIÈME ARRONDISSEMENT Considérant que même avant la guerre gigantesque entreprise par l'Amérique du Nord pour l'abolition de l'esclavage, la traite des noirs était interdite et les négriers sévèrement punis ; Que la suppression des armées permanentes, mise à l'ordre du jour de la révolution communale, doit entraîner la suppression du trafic odieux des marchands d'hommes ; Qu'en principe on ne peut admettre l'exploitation commerciale de créatures humaines par d'autres créatures humaines ; Que les maisons dites de tolérance ont essentiellement ce dernier caractère. La Délégation communale du deuxième arrondissement arrête : Article 1er. — Les maisons dites de tolérance seront immédiatement fermées dans toute l'étendue du deuxième arrondissement, et les scellés apposés sur les portes de ces établissements ; Article 2. — La garde nationale est chargée de l'exécution stricte du présent arrêté. La Délégation communale du deuxième arrondissement, EUGÈNE POTTIER, SERRAILLIER, JACQUES DURAND, J. JOHANNARD. |