LES CONVULSIONS DE PARIS

TOME TROISIÈME. — LES SAUVETAGES PENDANT LA COMMUNE

 

CHAPITRE PREMIER. — LE MINISTÈRE DE LA MARINE.

 

 

X. — LES CANONNIÈRES.

 

L'amiral Pothuau arrive au ministère. — Une héroïque inspiration. — Le désordre du ministère. — Au pavillon ! — M. Humann. — La flottille. — Les canonniers du commandant Ribourt. — Où sont les mécaniciens ? — La frégate des Bains. — Les canonnières remontent la Seine — Le pont d'Austerlitz. — Feu partout ! Combat naval. — La brigade La Mariouse. — Le 35e de ligne. — Prise de la barricade du pont d'Austerlitz. — Les batteries mobiles. — Aspect de la rue Royale. — Le facteur Robardet. — Reconnaissance. — A qui l'on doit le salut du ministère de la marine.

 

Le général Douay ne se trompait pas : Nous y étions. Vers cinq heures du matin, M. Gablin entendit un cri perçant, un cri de femme : Voici l'amiral ! Il accourut et se trouva face à face avec l'amiral Pothuau, qui, accompagné d'un officier de marine et d'un officier de la gendarmerie coloniale, venait, lui troisième, reprendre possession de son ministère et ajoutait ainsi un trait héroïque à une existence où l'héroïsme n'a jamais fait défaut. Bonjour, Gablin ; je suis content de vous revoir ! Il y eut une minute d'expansion ; Mme Le Sage, qui avait reçu l'amiral, ne pouvait, malgré son énergie toute virile, retenir ses larmes. Où est Le Sage ? demanda le ministre. — Il vous cherche, répondit sa femme. — Comment ! vous êtes seul ? dit M. Gablin. — Non pas, répliqua l'amiral, mon corps d'armée est derrière moi ; et en souriant il montrait trois gendarmes qui, l'arme au bras, marchaient de front dans la rue Royale et se dirigeaient vers le ministère.

Voici ce qui s'était passé. L'amiral Pothuau avait établi son quartier général au Palais de l'Industrie, ne se doutant guère qu'il n'était séparé que par une cloison de l'ancien commandant en chef de la flottille, Durassier, qui mourait des suites de sa blessure. L'amiral n'avait point dormi ; involontairement, il regardait vers le ministère de la marine, qui se détachait en noir sur les flammes ; il écoutait et de ce côté n'entendait plus que de rares coups de fusil. Il eut une inspiration, comme les grands cœurs en ont souvent : il fit appeler son aide de camp, M. Humann, et un sous-lieutenant de gendarmerie coloniale, M. Jacquemot ; trois gendarmes suivirent et, à distance respectueuse, emboîtèrent le pas. L'amiral mit le sabre en main et partit. Il traversa le faubourg Saint-Honoré, échappa à une fusillade et arriva au ministère. L'amiral n'était pas entré que toutes les femmes du quartier se jetaient sur lui, l'embrassaient, lui baisaient les mains et criaient : Enfin ! vous voilà ! nous sommes sauvés ! Oui, sauvés en effet, parce que ce seul homme revenait dans sa maison souillée par la Commune.

Le ministère était dans un désordre inexprimable ; partout de la poudre répandue, des touries de pétrole brisées, des restes de victuailles, des bouteilles vides, des armes jetées au hasard, et jusqu'à des blessés abandonnés au milieu des escaliers. Sous la table même du cabinet du ministre on ramassa une tourie de pétrole, et dans la cheminée un obus décoiffé, caché au milieu d'un tas de paperasses accumulées. Par l'état dans lequel on retrouvait l'hôtel, il était facile de deviner l'intensité du péril auquel on venait d'échapper. L'amiral donna ordre de rechercher les insurgés que l'on pourrait encore découvrir ; puis il cria : Au pavillon ! On s'élança derrière lui dans les escaliers ; il monta jusque sur les toits, fit couper la drisse du drapeau rouge et le fit amener sous ses yeux. Quelques fédérés, encore embusqués derrière les épaulements du jardin des Tuileries, tirèrent sur lui et ne le dérangèrent pas. On hissa le drapeau tricolore, mais on ne put l'amarrer qu'à mi-mât, ce qui était de circonstance, car les pavillons en berne sont signe de deuil. M. Humann reçut ordre d'aller chercher une compagnie d'infanterie de marine et des fusiliers marins empruntés à la division Bruat, maîtresse du Corps législatif. M. Humann, qui était alors lieutenant de vaisseau, sauta sur un cheval abandonné dans les écuries du ministère, franchit la place de la Concorde, faillit être tué sur la place du Palais-Bourbon par un obus lancé des hauteurs de la rue de l'Université et ramena au pas de course une compagnie de fusiliers commandée par le lieutenant de vaisseau Moye et la première compagnie du 2e régiment de marche que conduisait le capitaine Veyne. Lorsque cette poignée d'hommes sauta dans la rue Royale par-dessus la barricade, ce fut un cri de délivrance ; tout ce qui n'avait pas fui, tout ce qui vivait encore dans ce quartier ravagé par l'incendie, se précipita vers ces braves gens et les étreignit en pleurant. Il y eut une immense clameur : Vivent les marins ! Ces soldats d'infanterie de marine appartenaient au bataillon du commandant Lambert, de l'existence duquel le tableau les Dernières Cartouches a reproduit un épisode. Au moment où les troupes de marine venaient se grouper autour du ministère, le comte Roger (du Nord) accourait se mettre à la disposition de l'amiral Pothuau, qu'il ne quittait plus. Quelques instants après, la division Vergé prenait possession de la rue Saint-Florentin, où les marins avaient déjà éteint l'incendie allumé dans l'hôtel Talleyrand. Le ministère de la marine était alors à l'abri d'un retour des fédérés, mais non point de tout danger, car la batterie du Père-Lachaise ayant aperçu le drapeau tricolore tirait dessus à toute volée. Heureusement les coups étaient trop longs et achevaient de bouleverser la place de la Concorde.

M. Humann, en traversant le pont, avait remarqué que la flottille — ou, pour mieux dire, ce qui restait de la flottille, — était amarrée près du quai de la Conférence ; il en prévint l'amiral Pothuau, qui résolut de la faire servir à la défense de Paris. Le capitaine de vaisseau Ribourt, — actuellement vice-amiral, — commandant en chef des batteries de Montretout, avait massé ses canonniers au Champ de Mars et en gardait un certain nombre sous sa main au ministère des affaires étrangères, où il se tenait de sa personne. C'est là que vers neuf heures du matin il reçut ordre de, prendre le commandement des canonnières de la Seine et de remonter le fleuve en attaquant les positions des insurgés. Il avait déjà dirigé un détachement sur la rue de Lille pour essayer de combattre les incendies ; ce fut en vain ; trop de pétrole avait été versé par les soins d'Eudes et de Mégy ; trois matelots, s'aventurant au milieu des brasiers ; périrent écrasés sous l'écroulement d'un mur des archives de la Cour des Comptes ; un autre détachement, commandé par le lieutenant de vaisseau de La Bédollière, filant par le quai des Tuileries, avait pénétré dans le Louvre pour aider les chasseurs du marquis de Sigoyer à sauver les musées. Le commandant Ribourt envoya ses canonniers prendre possession des canonnières, et il se rendit au ministère de la marine, où il rencontra M. de Champeaux, qui y arrivait de son côté. Pour manœuvrer les canonnières, ce n'étaient ni les officiers ni les marins qui manquaient, c'étaient les mécaniciens. Comment en trouver au milieu du désordre où Paris se débattait et semblait près de succomber ?

Les commandants Ribourt et de Champeaux ayant appris, je ne sais comme, que les mécaniciens des bateaux-mouches se réunissaient souvent à la prétendue frégate où l'on distribue des douches et des bains en aval du Pont-Royal, s'y rendirent et y furent fort mal reçus par une femme effarée qui, à toute question, répondait : Je ne sais pas. Le commandant Ribourt prit son air le plus grave et dit : Madame, nous avons besoin de mécaniciens afin d'aller avec nos canonnières jusqu'à Bercy couler bas une flottille de brûlots chargés de pétrole que la Commune vient de lâcher sur la Seine, de façon à mettre le feu à tous les lavoirs, bateaux, établissements de bains qui sont sur le fleuve. La dame fit un bond ; on venait de plaider pro domo sua. Elle sortit, suivie de MM. de Champeaux et Ribourt ; elle s'arrêta dans une maison du quai d'Orsay et conduisit les deux capitaines de vaisseau chez le directeur même de la Compagnie des Mouches. On répéta à celui-ci la fable qui avait déjà eu bon succès. Sans prendre le temps de quitter ses pantoufles, le brave homme courut jusqu'à la rue Surcouf, entra dans un cabaret et en sortit bientôt avec quatre mécaniciens et deux patrons.

Trois canonnières ne paraissaient pas hors de service, la Claymore, le Sabre et la Farcy ; mais on s'aperçut bientôt que la machine de cette dernière fonctionnait mal et qu'en outre la vis de culasse manquait à la pièce ; il fallut donc l'abandonner. La Claymore, commandée par le lieutenant de vaisseau Wyts, le Sabre, commandé par le lieutenant de vaisseau Bourbonne, placés tous deux sous la direction du capitaine de frégate Rieunier, purent appareiller vers deux heures de l'après-midi ; elles étaient accompagnées par une chaloupe, la Vedette n° 4, qui, conduite par l'enseigne Mercier, apportait les vivres, les munitions, servait d'estafette et enlevait les blessés. Dès leur arrivée au pont des Arts, elles prennent part au combat qui se livrait dans la Cité, derrière la Préfecture de police et le Palais de Justice incendiés par ordre de Ferré. Le lendemain, jeudi 25 mai, les deux canonnières, à bord de l'une desquelles le commandant Ribourt s'était rendu, remontèrent la Seine, battant les quais des Ormes, de Saint-Paul et des Célestins. Un peu plus tard, devançant nos colonnes qui marchaient parallèlement sur la rive droite et sur la rive gauche de la Seine, elles s'embossèrent à cent mètres en aval du musoir sud du canal Saint-Martin. Là elles livrèrent un véritable combat naval.

Le pont d'Austerlitz, à son point d'attache sur la place Mazas, était formidablement défendu. Un fossé précédant une barricade l'oblitérait complètement. La barricade appuyée sur les parapets du quai enveloppait toute la place et se reliait par derrière au dépôt municipal de pavés qui occupe l'intervalle compris entre le boulevard Mazas et la rue Lacuée. Porté vers le sud-ouest jusqu'au musoir du canal Saint-Martin, protégé au sud-est par la Seine, au nord par la gare de l'Arsenal, cet ouvrage, d'une force extraordinaire, était armé de cinq pièces de 7, de cinq pièces de 4, de deux obusiers de 15 et d'une mitrailleuse. C'était, dans une position pareille, de quoi tenir, et longtemps, contre tout un corps d'armée. La division de l'amiral Bruat occupait le boulevard de l'Hôpital, la gare d'Orléans et débordait jusqu'à la place Walhubert. La division Faron tenait les deux rives de la Seine : la rive gauche, par la brigade Derroja, massée dans le Jardin des Plantes ; la rive droite, par la brigade La Mariouse, abritée dans le magasin central de la ville, sur le quai Morland, arrêtée devant le canal par les insurgés qu'elle ne pouvait tourner en s'engageant sur le quai Bourdon où les greniers d'abondance, formant un vaste foyer d'incendie, interdisaient toute tentative de passage. Le feu de la barricade était tel, qu'une batterie de six pièces établie sur le quai Saint-Bernard, devant la grille du Jardin des Plantes, fut abandonnée ; elle fut du reste immédiatement remplacée par une demi-batterie de trois pièces de 4 qui, installée devant la rue Cuvier, ne broncha pas et tint tête aux canons de l'insurrection. Nos troupes ne pouvaient arriver jusqu'à la redoute du pont d'Austerlitz qu'en se glissant le long du bord de l'eau, par la berge même et en jetant des planches sur l'embouchure du canal dans la Seine. C'était difficile, mais non pas impossible ; elles l'ont prouvé.

La division Bruat, la brigade Derroja, la brigade La Mariouse, tiraient sur la barricade, qui ripostait. Les canonnières lançaient des obus malgré le feu plongeant des insurgés, qui était des plus meurtriers pour elles. Le commandant Rieunier était blessé, l'enseigne Huon de Kermadec venait d'être tué. C'était une rumeur formidable ; l'eau jaillissait sous les projectiles qui la fouettaient ; les vitres éclataient dans les maisons ; les détonations, répercutées sous les arches du pont, roulaient comme un ouragan ; un coup n'attendait pas l'autre. Comme le comte d'Estaing à la prise de Bender-Abassi, le commandant Ribourt aurait pu lancer son chapeau en l'air et s'écrier : Feu bâbord, feu tribord, feu partout, feu clans ma perruque ! Au Sabre et à la Claymore était venue se joindre la Mitrailleuse, sous le commandement du lieutenant de vaisseau Dupuis. C'était un renfort et la canonnade n'en fut que plus vigoureuse. N'était-ce pas assez du feu des insurgés pour la pauvre petite flottille ? Une pièce de la demi-batterie de la brigade Derroja, mal dirigée par négligence, envoya un paquet de mitraille à bord du Sabre et blessa un homme grièvement. Un enseigne de vaisseau, M. Germinet, monta en you-you et, traversant la Seine sous une tempête de mort, alla prier l'officier d'artillerie de vouloir bien rectifier son tir.

Le seul moyen de permettre aux soldats de la brigade La Mariouse de sortir de l'île Louvier et d'assaillir la barricade était de chasser les insurgés retranchés sur le petit pont qui franchit le canal, au-dessous de la gare de l'Arsenal. Le commandant Ribourt le comprit et donna ses ordres en conséquence. Les canonnières firent un mouvement en avant, s'embossèrent juste en face du musoir, par le travers du courant de la Seine, et, ne répondant plus au feu de la barricade Austerlitz, lancèrent des tas de mitraille sur ce pont, qui fut promptement dégagé. Des sapeurs du génie glissèrent quelques planches sur les deux rives de la berge entre lesquelles le canal se dégorge dans la Seine. Bientôt une passerelle fut établie et le 35e de ligne se massa en colonne d'assaut. Les batteries de droite et de gauche, les fortes pièces des canonnières tonnèrent pendant quelques minutes, puis tout se tut. Le colonel Vanche commanda : En avant ! La colonne s'élança au pas de course le long de la berge, passa sous le pont d'Austerlitz, remonta par le quai de la Râpée et arriva derrière la barricade au moment où ses derniers défenseurs s'enfuyaient par la rue Lacuée. La division Faron avait accompli ce tour de force avec un aplomb et un entrain admirables ; je suis persuadé qu'elle se serait rendue maîtresse toute seule de cette forteresse si terriblement armée ; mais il est juste de dire que les canonnières n'ont pas nui à son succès et ont singulièrement aidé au dénouement. Elles ont été valeureuses au delà de toute expression et n'ont reculé ni devant aucune difficulté, ni devant aucun sacrifice ; un chiffre le constatera : sur un effectif de quatre-vingt-deux hommes, vingt-six furent tués ou blessés : près du tiers ; c'est là une proportion absolument anormale.

Là s'arrête le rôle militaire des canonnières ; elles n'ont plus qu'une surveillance à exercer sur la Seine. Leur action a été prépondérante, elle a ouvert la rive droite dans la partie orientale de la ville, et a permis aux corps d'armée qui manœuvraient sur la rive gauche d'aller vers la Bastille, vers la mairie du XIe arrondissement et vers le Père-Lachaise.

Pendant que nos marins poursuivaient leur œuvre de salut, pendant que les batteries mobiles de la marine, hissées dans l'église de la Trinité, sur les balcons de la rue Lafayette, sur la galerie de l'Institut, et ailleurs, démolissaient les barricades sous le commandement du lieutenant de vaisseau Gaillard, et arrachaient un cri d'admiration au général d'artillerie Clappier[1], la rue Royale continuait à brûler. Qui ne se rappelle ces foyers, dont les poutres en s'écroulant faisaient jaillir des débris' enflammés ? qui ne se rappelle ces murs éventrés, ces plaies vives de la demeure dévoilant ses secrets ? qui ne se rappelle l'ardeur des pompiers, dont les premiers arrivés furent ceux de Marly-le-Roi, et qui luttèrent en vain pour arracher à l'incendie une proie qu'il ne lâcha plus ? J'ai vu là un spectacle que je n'oublierai jamais. Parmi les sept malheureux qui furent asphyxiés dans les caves de la maison d'angle de la rue Royale et du Faubourg-Saint-Honoré se trouvaient le portier et sa femme. Lorsque, après avoir pu creuser une tranchée sous les ruines embrasées, on fut parvenu jusqu'à eux, on les retrouva enlacés dans les bras l'un de l'autre. Le mari, M. Robardet, était facteur à la poste ; ses camarades voulurent lui rendre les derniers devoirs. Il n'y avait plus alors de corbillards, car l'administration des pompes funèbres était encore au centre de l'insurrection. Un menuisier cloua deux cercueils dans lequel on enferma les deux cadavres. Les bières furent placées sur une Victoria, et comme on n'avait pu se procurer de drap mortuaire pour les envelopper, on jeta dessus deux manteaux de facteur. On les conduisit à Saint-Augustin, puis au cimetière Montmartre. Tous les facteurs suivaient ; Paris les vit passer, s'en émut, et raconta que M. Rampont, directeur des postes, avait été fusillé

Pendant les cinquante-six jours que dura la lutte contre la Commune, la marine n'a point ménagé son dévouement ; elle se donna sans réserve à la cause de la civilisation. Lors des derniers combats, pendant cette semaine qui semble avoir résumé tous les épouvantements de l'histoire, elle fut au premier rang de nos soldats, rivalisant de courage avec eux pour purger notre ville des sanies qui la déshonoraient ; autant que nul autre corps d'armée, elle eut l'esprit de sacrifice et d'abnégation. Elle a été dans nos rues, contre les bandes d'assassins et d'incendiaires, ce qu'elle est sur les océans et sur les terres lointaines : brave, inébranlable et simple. Paris, pour lequel sans marchander elle a donné son sang, ne l'oubliera pas. Quant aux Parisiens, lorsqu'ils passent sur la place de la Concorde et qu'ils admirent le monument construit par Gabriel, qu'ils se souviennent qu'ils en doivent la conservation au docteur Mahé, chirurgien de la marine, à M. Gablin, chef du matériel, et à l'amiral Pothuau, qui, venant seul, comme un paladin des romans de chevalerie, reprendre possession de sa résidence, a, sans tarder, mis en œuvre tous les moyens d'action dont il disposait, pour aider la France à reconquérir sa capitale.

 

 

 



[1] Le général d'artillerie Clappier, ayant mandé le commandant Ribourt, lui a dit : Je n'osais compter sur des résultats aussi remarquables que ceux obtenus avec ces petites pièces portées dans les églises, sur les monuments ou aux étages élevés. Nous aurions certainement perdu beaucoup de monde sans ces pièces, dont le tir plongeant balayait les barricades que nos troupes devaient franchir. Dites cela au ministre, et ajoutez, je vous prie, que j'ai rarement vu des hommes aussi solides, aussi modestes et aussi calmes au feu que vos braves matelots. (Extrait du rapport du commandant supérieur des batteries à M, le Ministre de la marine.)