Je ne puis me dispenser de faire précéder de quelques remarques la nouvelle édition de l'Histoire d'Alexandre et de l'Histoire de l'Hellénisme. Ce n'est pas une simple reproduction de l'ancienne : on ne la donne pas non plus comme un travail nouveau ou comme l'achèvement de l'œuvre antérieure sur le vaste plan tracé eu 1836 par la préface des Diadoques. Je ne concevrais plus aujourd'hui ma tache comme je l'ai fait alors, et j'essaierais encore moins de m'en acquitter de la façon que je croyais alors possible. Mais la pensée que je voulais essayer de mettre en relief me parait encore aujourd'hui exacte et fondée sur les faits : en corrigeant et complétant, dans la mesure du possible, le texte primitif, j'ai cherché à la graver en traits plus précis et à l'établir sur des preuves plus solides. Sans doute, ce qu'a de dangereux, et en un certain sens de trompeur, l'exposition sous forme de récit d'événements connus par une tradition aussi insuffisante, le travail de remaniement ne pouvait le faire disparaître, à moins de renoncer à cette forme elle-même. Il a fallu se contenter, soit d'indiquer dans les notes le degré de la certitude obtenue et la valeur des informations, soit de déterminer, en développant à part certains points importants, jusqu'où on peut aller avec les matériaux historiques dont nous disposons. On trouvera dans les appendices quelques-unes de ces études : d'autres ont été publiées ailleurs. Je n'ai pas à me justifier d'avoir donné maintenant à
l'ensemble de l'ouvrage le titre qui, dans l'ancienne édition, n'apparaissait
qu'avec l'histoire des Successeurs d'Alexandre.
Pour préciser le sens des mots, je reproduis ici un passage de Berlin, 1er mai 1877. J. G. DROYSEN. |