ESSAI SUR MARC-AURÈLE D'APRÈS LES MONUMENTS ÉPIGRAPHIQUES

 

NOTE 4.

 

 

Dans les ruines du théâtre de Fermo : M. ÆLIO AURELIO CÆS.COS. II FIL. IMP. ANTONINI AUG PH P.P. D. D. P. L'inscription, qui n'appartient pas à une base de statue, mais à une frise, semble avoir été placée sur l'entrée principale du théâtre, qui sans doute venait d'être construit, ainsi qu'on l'apprend par la marque des briques, et qui avait été dédié au jeune César. Son second consulat date de l'an de Rome 898 (de J.-C. 145). Voyez Bull. de l'Inst. archéol., 1839, p. 89. — En Espagne, près de Séville, l'ancienne Hispalis, on a trouvé une autre inscription consacrée à Marc-Aurèle, César, par une corporation de bateliers, ou pour mieux dire de caboteurs : M. AURELIO VERO || CÆSARI.IMP. CÆSARIS || TITI. ÆLII HADRIANI || ANTONINI.AVG.PII. P.P. || FILIO SCAPHARII QVI || IVLIÆ ROMVLEÆ NE || GOTIANTUR D. S. P. D. D. Voyez Henzen, 3° vol. d'Orelli, n° 7277. Une autre inscription est consacrée au génie de la colonie des habitants de Pouzzoles, qui s'adressent à cette divinité protectrice pour la santé du jeune César, pro salute M. Aelii Aurelii Cæsaris nostri (voyez Mommsen, I. R. N. 2464 et Henzen, 3° vol. d'Orelli, 6315). Jusque dans la Transylvanie, on a retrouvé des monuments exprimant les vœux formés par la population en faveur du jeune prince qui partageait avec Antonin la reconnaissance des peuples les plus éloignés du centre de l'empire. Une inscription découverte près de Klausenburg porte : I. O. M. || TAVIANO PRO SALVTE || IMP.ANTO || NINI ET M || AVRELI CÆS || GALATÆ CON || SISTENTES || MVNICIPIO. POsuerunt (Orelli, n° 1285). M. Henzen a prouvé qu'il fallait ici lire TAVIANO et non pas TRAIANO comme l'avaient fait Gruter et Orelli. Il s'agit, dans cette inscription trouvée en Transylvanie, du Jupiter adoré à Tavium, en Galatie, où il avait, ainsi que nous l'apprend Strabon, un colosse d'airain et un temple qui servait d'asile inviolable aux coupables lorsqu'ils avaient pu s'y réfugier (L. XII, c. V, p. 485, éd. Didot). Nous apprenons ainsi que des Galates avaient été transportés au delà du Danube, probablement au temps de Trajan, et qu'ils continuaient dans leur nouvelle patrie, à rendre un culte au Jupiter de leur pays natal (voyez Bull. de l'Inst. archéol., 1848, p. 131). La Dalmatie rend également hommage au César Marc-Aurèle à l'occasion de son second consulat (voyez Murat., 239, 4, et Orelli, 857). — A Rome, les préfets du prétoire, les officiers et les soldats des cohortes prétoriennes et des cohortes urbaines, ainsi que les statores evocati chargés, comme nous l'apprend Suétone, du service intérieur du palais (Galba, c. X), consacrent au jeune prince une inscription qui mentionne pour cette époque, c'est-à-dire sous le règne d'Antonin, dix cohortes prétoriennes et trois cohortes urbaines : TRIBVNI COHORTIVM PRÆTORIARVM DECEM ET VRBANARVM TRIVM (voyez Fabretti, p. 131, 88 et Orelli, 3422). — Une autre inscription romaine en l'honneur de Marc-Aurèle, lorsqu'il n'était encore que César, est datée du consulat d'Érucius Clarus et de Claudius Sévérus en l'an de J. C. 146. C'était la huitième année du règne d'Antonin (Orelli, 2456). On voit par ces exemples ; auxquels nous pourrions en ajouter d'autres, et qui ont survécu à tant d'autres monuments du même genre détruits par le temps, combien les peuples de l'empire se trouvaient unanimes pour associer dans leur sentiment de gratitude le César Marc-Aurèle à son père adoptif.