Dans ce dernier chapitre, je ne me propose pas de faire de longues dissertations sur les villes de l’ancien LATIUM. J’ai dit en commençant ce travail que je me renfermerais dans les questions de topographie ; or, parmi les villes du Latium, il en est dont l’emplacement a été fixé : je ne ferai que les mentionner ; — il en est dont la position est demeurée douteuse, mais dont il est possible de déterminer la place par des preuves nouvelles ou par les témoignages anciens mieux examinés : c’est sur ce dernier point et en m’appuyant sur ces deux sortes de preuves que je ferai exclusivement porter la discussion ; — Il en est enfin pour lesquelles nous n’avons pas aujourd’hui plus de lumières que les géographes et les archéologues qui ont écrit jusqu’à présent : je devrai, dans ce cas, me contenter d’une simple indication qui, en laissant subsister le doute que je n’aurai pu détruire, contribuera du moins à rendre mon énumération complète. Je n’aurai point à parler non plus de toutes les villes ou lieux historiques situés sur le parcours des routes ni des cités frontières de la race latine, puisque j’ai traité plus haut avec détail ces deux parties de la topographie du LATIUM. Pour éviter, autant que possible, les omissions, je suivrai dans cette énumération la méthode de Strabon ; c’est-à-dire que je parcourrai successivement tous les angles formés par le rayonnement des voies principales autour de Rome, sur la rive gauche du Tibre. § I. — PAYS SITUÉ ENTRE LE TIBRE ET LA VIA SALARIA. PORTA FLUMENTANA, Porta del popolo ; — puis PORTA FLMINIA, au pied du Pincio Monte. PONS MOLVIUS. Ponte Molle. FONS ANNÆ-PERRENÆ, vers le Ponte Molle. ANTEMNÆ, sur la colline située au confluent du Tibre et de l’Anio, au sud de cette dernière rivière. Ville et forteresse de FIDENÆ, au Castel Giubileo, au Casale Giubileo et à la Villa Spada. Forteresse d’ERETUM, au Monte Rotondo. Ville d’ERETUM, à 2 milles à l’est de l’Osteria del Grillo. Porte COLLINA, puis SALARIA, Porta Salara. Villa Albani (Antiquités). PONS SALARIUS, Ponte Salaro. CRUSTUMERIUM, Marcigliana Vecchia. 1. À la porte COLLINA, était un des campements d’Annibal, et c’est en ce même endroit que fut livrée la bataille dite de la porte Colline, dans la guerre civile de Sylla. 2. Au PONS MOLVIUS, fut livrée la bataille de Lepidus contre les Syllanistes, en 78 avant J. C., et celle de Constantin contre Maxence, en 313 de J. C. 3. Près de CRUSTUMERIUM, était le LUCUS MARTIS dont parle Tite Live : .... lapidem in agro Crustumino in lucum Martis de cœlo cecidisse nunciatum. (Tit. Liv., l. XLI.) Sa position exacte n’a pu être déterminée. § II. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA SALARIA ET LA VIA NOMENTANA. Porte NOMENTANA percée à l’est de la porte Pia. Église de Sainte-Agnès et de Sainte-Constance et cimetière chrétien du VIIe siècle. PONS NOMENTANUS, Ponte Lamentano. VILLA PHAONTIS, Le Vigne Nuove. LUCUS ROBIGINIS, vers le 7e mille. (Voy. Appendice II.) FICULEA, au pied du Monte Gentile. NOMENTUM, un peu au sud-est de Lamentano. ERETUM. Entre les deux voies SALARIA et NOMENTANA, il n’y a aucun lieu remarquable, sauf la petite colline de Redicicoli où j’ai placé, par conjecture, un des camps d’Annibal. C’est peut-être aussi à gauche de la via NOMENTANA qu’il faut chercher l’antique CÆNINA. § III. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA NOMENTANA ET LA VIA TIBURTINA MÉRIDIONALE. Porte TIBURTINA (fermée), près du PRÆTORIUM. Pons (MAMMACUS), Ponte Mammolo. MONS SACER. Canal des AQUÆ ALBULÆ. Ponte Lucano. TIBUR, Tivoli. Entre ces deux voies il en existait d’autres, comme on sait : 1° La VIA TIBURTINA du nord, où se trouvait la station des AQUÆ ALBULÆ, près du Lago delle isole natanti. On voit en cet endroit les ruines des thermes d’AGRIPPA. 2° Un embranchement de la VIA TIBURTINA du nord vers Monticelli. 3° Un embranchement de la VIA NOMENTANA vers S. Angelo in Capoccia et vers Palombara. 4° Enfin la route transversale de NOMENTUM à TIBUR. 5° J’ai déjà indiqué la position de CORNICULUM vers le Monte Gentile, celle d’AMERIOLA, sur la colline qui est au nord de S. Angelo, ce qui est fort douteux. 6° On peut placer, avec Canina, la SILVA MALITIOSA de Tite Live vers ERETUM et au nord du Monte Rotondo. Il me reste à étudier les environs de Tivoli : je commencerai par ceux du côté gauche de la voie. 7° La VILLA de PLANCUS était à 2 milles et demi au nord-ouest de TIBUR[1]. 8° La VILLA de QUINTILIUS VARUS était située aux ruines qui sont à droite de l’Anio, près de l’église de la Madonna di Quintiliolo. 9° On sait qu’Horace possédait une villa en Sabine à USTICA et une autre près de Tivoli, car voici ce qu’on lit à cet égard dans la vie du poète par Suétone : Vixit plurimum in secessu ruris sui Sabini aut Tiburtini, domusque ejus ostenditur juxta Tiburni luculum. C’est ce pied-à-terre que Nibby a placé non loin de la VILLA de VARUS et tout près de la chapelle S. Antonio. Mais ce n’est qu’une conjecture[2]. 10° Il est probable que la VILLA de CATULLE était sur la rive droite de l’Anio et vers la route qui conduit au monastère de S. Angelo in Piavola[3]. 11° La VILLA de VOPISCUS devait être sur les deux rives de l’Anio, à quelque distance au-dessus des Cascades : Ipse
Anien (miranda fides !) infraque superque Saxeus
hic tumidam rabiem spumosaque ponit Murmura, etc. ...[4] Nous savons, par la même description de Stace, que le bois sacré de TAURUS (fondateur de la ville), qui avait été déifié, était près de cette villa, par conséquent, un peu au-dessus des Cascades. J’ai parlé plus haut de la DOMUS ALBUNEÆ. 12° VARIA est à Vico Varo. Les murs de la ville ancienne sont encore debout, ainsi que le pont qui traverse l’Anio et sur lequel passait le conduit d’un aqueduc, que j’ai dit plus haut être la MARCIA. 13° Le bourg de MANDELA était vers le confluent de la Licenza avec l’Anio, à Bardella. Cette opinion est du moins très probable[5]. 14° A 2 milles et demi au nord de MANDELA et sur la rive droite de la Licenza (DIGENTIA), est le hameau de Rocca Giovine où était primitivement le FANUM VACUNÆ, divinité protectrice de la Sabine et dont parle Horace dans des vers connus de tout le monde. Ce temple fut, dans la suite, consacré à JUNO VICTRIX. L’on conserve dans la petite église du bourg une inscription relative à la restauration de ce temple sous Vespasien. 15° A deux milles, au nord, est Licenza où était assurément le bourg de DIGENTIA qui donnait son nom au ruisseau. 16° Un peu avant d’arriver à ce village, était le petit domaine d’Horace, à USTICA, sa maison de campagne favorite. On croit en retrouver quelques vestiges dans une vigne où sont des fragments de colonne et un pavé en mosaïque que l’on attribue à cette célèbre villa. C’est l’opinion de Nibby. La montagne qui domine ces ruines et qui se rattache au LUCRETILIS a conservé avec une légère altération le nom de l’ancienne USTICA. Les habitants la désignent sous le nom de Rustica. 17° On veut trouver aux environs d’USTICA la célèbre fontaine BLANDUSIA ou mieux BANDUSIA, chantée par le poète. M. Walckenær[6] a cherché à établir par une savante dissertation qu’elle était près de Venouse. Rien, dans l’ode d’Horace, ne prouve en effet que cette source fût située auprès de sa campagne de Sabine, mais j’avoue que j’ai peine à me rendre à l’avis de mon illustre maître. Horace visitait rarement Venouse ; il n’y devait pas séjourner longtemps ; quand il en parle, c’est surtout pour rappeler ses premières années. Ne semble-t-il pas, au contraire, en chantant la fontaine BANDUSIA, célébrer une nymphe familière et sacrifier à une divinité protectrice de son séjour favori ? On trouve, entre les collines qui dominent sa villa, au-dessous de la montagne de Cornazzano, une source plus pure que le cristal, et qui s’échappe de terre avec un doux murmure : . . . . . . unde loquaces Lymphæ desiliunt tuæ. Je pense qu’il faut aussi tenir compte de ce passage du scholiaste : Blandusiæ fonti sacrificium promittit in agro Sabino, ubi villam possidebat. (M. Pietro Rosa prépare en ce moment, sur la topographie d’Horace, un ouvrage que doit publier M. A. F. Didot.) § IV. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA TIBURTINA ET LA VIA PRÆNESTINA. Porte PRÆNESTINA, Porta Maggiore. GABII, ruines près du lac de Castiglione, au 12e mille. PRÆNESTE, Palestrina. COLLATIA, vers Castellaccio, entre Lunghezza et Castel dell’ Osa. 1. La cité de SCAPTIA est mentionnée par Pline[7], Denys[8], Tite Live[9], Suétone[10] et Festus[11]. La position de cette ville est déterminée par ce dernier écrivain : .... in Latio intra Tibur, Præneste et Tusculum, ad quindecim millia urbis. La position de Passerano parait devoir convenir à SCAPTIA, car elle est entre TUSCULUM, PRÆNESTE et TIBUR, et se trouve à 15 milles de Rome. 2. QUERQUETULA, mentionnée par Pline[12] et par Denys[13], devait être à Corcolo[14] ; mais il n’y a d’autres preuves que l’analogie du nom. Il n’est pas étonnant que l’on ne trouve aucune trace d’une ville qui était disparue déjà sans laisser de vestiges sine vestigiis au temps de Pline. 3. J’ai dit plus haut que FEDUM devait se trouver à Gallicano. 4. J’ai placé, par conjecture, BOLA à Zagarolo et ÆSULA sur la pente du Monte Affliano[15]. Nibby la place vers les ruines de la VILLA FAUSTINIANA (colle Faustiniano) dont parle Martial[16]. 5. Je dois citer la VILLA de REGULUS, qui était, d’après Martial, à la 4e pierre de la VIA TIBURTINA[17]. 6. Dans la ville même de Tivoli, se trouvent le TEMPLE d’HERCULE, à l’église S. Lorenzo, vers la porte Ste Croce[18] ; celui de DRUSILLE, improprement appelé de la SIBYLLE, édifice oblong avec un portique de quatre colonnes ioniennes : c’est l’église de S. Giorgio[19]. On admire aussi le temple de VESTA, que l’on a également attribué à la Sibylle et dont l’architecture, du temps d’Adrien, est si justement vantée. Nibby croit que cet emplacement avait été autrefois consacré à HERCULE SAXANUS[20]. Les thermes étaient près de l’église des Camaldules, ainsi que le prouve l’inscription trouvée en 1778 et rapportée par Nibby[21]. La VILLA de MÉCÈNE est au-dessous de la moderne Villa d’Este. On en admire les ruines sur la pente de la colline, vers les Cascatelles, rive gauche de l’Anio ; mais on y voit établie une fabrique de fer[22]. 7. Nibby pense que la VILLA de SALLUSTE était vers la porte Ste Croce, mais il ne peut en fournir aucune preuve[23]. 8. Si nous parcourons les environs de Tivoli, à droite de la VIA TIBURTINA, nous trouverons un grand nombre de villas romaines dont les ruines sont encore debout. Outre la VILLA HADRIANI dont Nibby a donné la description et le plan[24], je dois mentionner, à l’ouest de cette dernière, la VILLA CÆSONIORUM, dont les vestiges subsistent encore à Cesarano. Cette villa a appartenu à C. Cæsonius Marcus Rufinianus, de la tribu Quirina, et qui a rempli plusieurs charges importantes sous Alexandre Sévère. Ce sont les inscriptions qui ont fait connaître le propriétaire de cette maison de campagne[25]. 9. Les ruines que l’on trouve entre la villa d’Adrien et Tivoli peuvent avoir appartenu à la VILLA PISONUM ; mais le seul témoignage que l’on puisse invoquer en faveur de cette opinion, c’est le nom moderne du chemin qui y conduit : Li Pisoni. Ce qui semble toutefois donner plus de force à cette conjecture, c’est que ce chemin portait ce nom au Xe siècle, comme il paraît d’après un Codex de la bibliothèque Barberine[26]. 10. Sur la route moderne de Tivoli à Carciano, se voient les magnifiques ruines de la VILLA de la famille CAssi. Nibby fait dériver le nom moderne Carciano de celui de Cassius, ce qui me paraît fort contestable ; mais une preuve qui semble beaucoup plus solide, c’est qu’au Xe siècle cette villa portait encore le nom de FUNDUS CASSIANUS[27]. C’est là qu’ont été trouvées les statues des Muses que l’on admire au Vatican, celle d’Apollon Citharède, etc. 11. Un peu au sud des ruines précédentes et encore sur le versant occidental du Monte Affliano, sont les vestiges d’une autre villa que les Tiburtins attribuent à la famille des BRUTUS. Nous savons, par un passage de Cicéron[28], que M. Brutus possédait une villa près de TIBUR, mais rien ne prouve que ce soit dans ce lieu même. 12. Au sud de ces ruines, et plus près de la villa d’Adrien, sont les restes assez importants d’une maison de campagne. Le nom moderne de Trajanello a fait croire que cette villa avait appartenu à Trajan, mais il n’en existe aucune autre preuve[29]. 13. Les habitants du pays désignent sous le nom de VILLA de C. POPILIUS CARUS les vestiges romains qui se trouvent au sud-est de Trajanello[30]. 14. Un peu au sud de ces ruines, se trouvait la villa de T. ÆLIUS RUBER, qui nous est connue par l’inscription qui y fut trouvée : HERCVLI DOMESTICO T • AELI • RVBRI • SVPERSTITIS[31] 15. En suivant toujours le chemin de Gericomio, près de la piscine de la CLAUDIA, dont j’ai parlé plus haut, sont des bains antiques que les Tiburtins attribuent à FUSCUS, d’après un passage de Martial. 16. Sur le versant méridional de l’Affliano, se trouvent les ruines d’un temple de la BONNE DÉESSE, qui fut refait par Lucius Pasquedius Festus. Voici l’inscription qui nous fait connaître à la fois le nom ancien de l’Affliano, les réparations faites à la CLAUDIA et le temple de CÉRÈS : BONAE • DEAE • SANCTISSIM CAELESTI • L • PASQVEDIVS •
FESTVS REDEMPTOR • OPERVM • CAESAR ET • PVBLICORVM • AEDEM • DIRVTAM REFECIT • QVOD • ADIVTORIO • EIVS RIVON • AQVAE • CLAVDIAE • AVGVST SYB • MONTE • AFFLIANO • CONSVMMA VIT • IMP • DONIT • CAESAR • AVG
• GERM • XIIII • COS V • NON • IVL[32] 17. Sur la route de Tivoli à Siciliano, à gauche, se voit, à un mille de Tivoli, le tombeau du médecin C. AUFESTIUS SOTER, affranchi de C. AUFESTIA. 18. Aux environs de PRÆNESTE, est la célèbre villa de SYMMAQUE[33] que Nibby place sur le penchant de la colline de Martino. On voit en ce lieu quelques substructions, mais on ne peut affirmer que ce soient les ruines de cette villa. Cette position me parait même trop douteuse pour être indiquée sur une carte. 19. Horace n’avait à PRÆNESTE qu’un pied-à-terre comme à TIBUR, car il n’est nullement probable que la résidence dont il parle dans la deuxième épître du livre premier fût une villa[34]. 20. Il n’en devait pas être de même du domaine de Pline le Jeune, mais on ne sait où il était situé[35]. 21. Enfin, c’est encore près de PRÆNESTE qu’il faut chercher la villa où se trouvait Marc-Aurèle quand il apprit la mort de L. Verus[36]. On a cru en retrouver l’emplacement aux grandes ruines qui se voient près de Genazzano ; mais cette conjecture ne me parait appuyée sur aucun témoignage solide. 22. Je dois ajouter ici un mot à ce que j’ai dit d’EMPULUM. Nibby a reconnu, à très peu de distance de l’Osteria di Ampiglione, des murs pélasgiques qui doivent avoir appartenu à cette ancienne cité[37]. La situation de cette ville semble justifier l’étymologie grecque de son nom, πύλη. On y voit les ruines d’une époque plus récente et qui ont dû appartenir à une villa romaine. 23. On a retrouvé, au delà de l’Osteria di Ampiglione, les vestiges d’une muraille antique des époques primitives de Rome. Nibby pense, avec raison, je crois, que c’est le mur d’enceinte de SASSULA[38]. § V. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA PRÆNESTINA ET LA VIA LABICANA. PORTA LABICANA (fermée ; un peu à droite de la Porta Maggiore). AD QUINTANAS, au pied du bourg de La Colonna. LABICUM, La Colonna. AD STATUAS, S. Cesareo, VILLA de C. JULIUS CÆSAR. AD PICTAS, au pied de Lugnano. VITELLIA, vers Valmontone. AD BIRIUM, position douteuse. Entre ces deux voies je n’ai qu’une seule position à mentionner, c’est le PUPINIUS AGER. J’ai dit plus haut que la TRIBUS PUPINIA devait être comprise entre ces deux routes. C’est vers le 8e milliaire qu’Annibal posa son camp, sur le territoire de la tribu PUPINIA, ainsi que nous l’apprend Tite Live. J’ai démontré déjà que ce camp devait se trouver au nord de la VIA LABICANA, vers Torre Nuova, et non vers la VIA LATINA. C’est aussi vers cet endroit qu’était le champ de REGULUS : [Regulus] consulibus scripsit villicum in agello, quem vii jugerum in Pupinia habebat, mortuum esse....[39] Ce canton était connu par sa stérilité[40]. § VI. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA LABICANA ET LA VIA LATINA. AD DECIMUM, près de Morena. ROBORARIA, Molara. TUSCULUM, Rovine di Tusculo (au-dessus de Frascati). 1. C’était la TRIBUS PAPINIA qui séparait ces deux voies. 2. J’ai indiqué plus haut la position de LABICUM à La Colonna ; quant à celles de CORBIO, d’ORTONA, de TOLERIUM, elles sont douteuses, mais on peut les indiquer approximativement (voy. plus haut et voy. aussi ma carte). L’opinion commune des géographes place Cormio à Rocca Priora, et cette conjecture est très probable. 3. J’ai dit plus haut que la VILLA de LUCULLUS était sur le flanc occidental des monts Tusculans, et s’étendait dans la plaine ; mais, quelque développement qu’on lui suppose, on ne peut considérer l’AGER LUCULLANUS, qui était vers l’origine de l’AQUA APPIA et vers celle de l’AQUA AUGUSTA, comme une dépendance de cette même villa ; c’était vraisemblablement un autre domaine appartenant à Lucullus. Cette villa du riche romain s’étendait, selon Nibby[41], jusqu’à Grotta Ferrata, et même au sud de ce lieu moderne, jusqu’à l’origine de la TEPULA. Cette opinion du géographe italien résulte d’un passage de Frontin : Cneus Servilius Cæpio et Luc. Cassius Longinus.... aquam quæ vocatur Tepula, ex agro Lucullano, quem quidam Tusculanum credunt.... Romam adducendam curaverunt[42]. Or, il ne me parait pas nécessaire de comprendre Grotta Ferrata dans le domaine de Lucullus, car l’origine de la TEPULA est en face du 12e milliaire de la VIA LATINA, et Grotta Ferrata est en face du 13e. Je persiste donc à attribuer cette dernière position à la villa de Cicéron. 4. La VILLA de CÆSAR devait être à l’est de la Colonna, vers la station AD STATUAS, dont le nom moderne (San Cesareo) rappelle celui du dictateur. 5. La VILLA de CICÉRON, était située comme je l’ai dit sur le versant méridional des monts Tusculans[43]. La VILLA de GABINIUS était tout auprès et vers la Ruffinella[44]. 6. Les ruines de la VILLA de CATON existent encore au pied de Monte-Porzio, qui a retenu le nom de la famille PORCIA[45]. 7. Quant aux grandes ruines qui sont sur la crête des monts Tusculans, et que l’on attribue généralement à la villa de Cicéron, je crois qu’il conviendrait mieux d’y placer la VILLA de NÉRON, dont parle Tacite[46]. § VII. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA LATINA ET LA VIA APPIA. AD NONUM (statio), ruines au 9° milliaire. BOVILLÆ, près des Frattoochie. ARICIA, ruines au pied de la citadelle antique, ARX ARICINA, la Riccia. SUB LANUBIO, au pied de la Città di Lavinia. VELITRÆ, Velletri. ARTENA VOLSCORUM, Monte Fortino (douteux). 1. J’ai déjà mentionné plus haut, le FERENTINUM NEMUS (parc Colonna) ; CASTRIMŒNIUM (Marino), les VILLAS de MARIUS et de MURENA, près de Marino, mais dont la position n’est point déterminée ; le temple de JUPITER LATIAL ; FABIA, placée par Abeken et par Nibby[47] à Rocca di Papa, ce qui me parait très douteux. J’ai placé le TEMPLE de VESTA et la maison des consuls vers Palazzaola, et la ville d’ALBA-LONGA, sur le rebord oriental du cratère d’Albano. 2. Quant à la maison de campagne de CLODIUS, je rappellerai qu’il faut distinguer : 1° Sa villa proprement dite, qui était sur la pente méridionale de l’ALBANUS MONS, proprement dit, c’est-à-dire du Monte Cavo moderne, et vers le Monte Gentile, et 2° le FUNDUS qu’il possédait à gaude de la VIA APPIA et vers le temple de la Bonne Déesse, au 13e milliaire. 3. La maison de campagne de POMPÉE devait se trouver sur l’emplacement même d’Albano ; mais la plus grande partie de cette villa était sans doute à droite de la VIA APPIA, vers la Villa Doria. Dans cette dernière se trouvent des thermes que l’on désigne sous le nom de Bains de Pompée ; mais rien ne prouve qu’ils lui aient appartenu[48]. 4. La VILLA de DOMITIEN s’étendait sur les deux versants occidentaux du cratère et couvrait, selon toute apparence, les lieux modernes de Castel Gandolfo (ville), de la Villa Torlonia, de la Villa Barberini, etc. C’est dans cette dernière surtout que l’on peut voir les restes considérables de cette somptueuse maison de campagne : l’amphithéâtre, dominé par la terrasse de Domitien, les bains et les nymphées qui sont au pied de Castel Gandolfo, sur les bords du lac. Les deux nymphées qui sont à droite et à gauche de l’ouverture de l’EMISSARIUM appartiennent visiblement au temps de Domitien[49]. Sur l’emplacement de la ville moderne d’Albano était le camp prétorien dont on retrouve encore le mur d’enceinte. Nibby en a donné le dessin[50]. On voit encore le TEMPLE de MINERVE, qui est d’une belle conservation, un peu au-dessus de la cathédrale d’Albano. Mais c’est dans les admirables dessins de Pietro Rosa qu’il faudrait étudier en détail la disposition et l’emplacement de ces précieux vestiges[51]. (Voy. l’Appendice IV.) 5. Les Campi di Annibale, qui dominent Rocca di Papa, doivent, selon Nibby, avoir servi d’emplacement à un camp ; mais ce serait un camp romain et non un camp carthaginois, d’après Tite Live : .... Præsidia in arce, in Capitolio, in muris, circa Urbem, in monte etiam Albano atque arce Tusculana ponuntur[52]. Encore n’est-il point assuré qu’il s’agisse dans ce passage de l’emplacement qui domine. La désignation populaire de Campi di Annibale ne me parait point avoir l’importance que Nibby lui attribue[53]. 6. La position d’ALGIDUM, ainsi que je l’ai dit plus haut, n’est pas encore rigoureusement déterminée. L’abbé Capmartin de Chaupy prétend avoir découvert le temple de DIANA ALGIDENSIS[54], chanté par Horace. Il se trouve en effet des ruines sur la hauteur qui domine la VIA LATINA, au sud, et à laquelle on parvient après une marche pénible à travers les bois. Nibby ne pense pas qu’il faille voir dans ces ruines les restes d’un temple ; mais il croit que ce sont plutôt les vestiges d’une forteresse fort ancienne. Il y a d’abord placé, par conjecture, l’ARX CARVENTANA des Volsques[55]. Puis, dans son second ouvrage, après avoir lui-même visité ces lieux, il pose, comme résultat de ses observations, que c’était la citadelle d’ALGIDUM qui s’élevait en cet endroit[56]. La ville du même nom aurait été au pied de cette montagne, dans l’étroite vallée qui sépare l’Artemisio du Monte Cavo. Le temple de Diane ne pouvait être éloigné de la citadelle. Le nom de Monte Artemisio, appliqué à ces montagnes, ne peut fournir d’indice certain sur la position exacte de ce temple, car on sait que tout ce pays, depuis ARICIA et le lac Nemi, jusqu’à l’extrémité de l’Algide, était consacré à Diane. Les vers si connus d’Horace nous invitent à chercher le temple dans la montagne même d’Algide : Dianam
teneræ dicite virgines : Intonsum
pueri dicite Cynthium : Latonamque
supremo Dilectam
pentus Jovi. Vos
lætam fluviis et nemorum coma, Quæcumque aut gelido prominet Algido, .... etc.[57] On lit dans le Carmen Sæculare : Quæque
Aventinum tenet Algidumque Quindecim
Diana preces virorum Curat . . . . . etc. Enfin, dans Stace : Hos
Prieneste sacrum, nemus hos glaciale Diane Algidus aut horrens, aut Tuscula protegit umbra, etc.[58] . . . . Pour résumer tout ce qui précède, je dirai donc : 1° que les ruines découvertes sur la hauteur qui domine la VIA LATINA, nous représentent très vraisemblablement la forteresse d’ALGIDUM, au pied de laquelle aurait été la ville du même nom, dans la vallée qui est à l’ouest de cette montagne ; 2° que le nom d’ALGIDUS, plus particulièrement affecté au sommet où se trouvait la forteresse, s’étendit à tontes les hauteurs voisines, au sud et au nord de la VIA LATINA ; 3° que le temple de Diane devait être sur la même hauteur que la citadelle, et ne semble pas avoir été éloigné de cette dernière ; 4° enfin, que le nom d’Algide s’appliqua à toute cette contrée. Tite Live parle d’un temple de la FORTUNE en Algide : ..... et supplia catio Fortunæ in Algido, etc. ...[59] Lord Beverley a examiné et dessiné les ruines d’un temple de forme circulaire, près de la forteresse. Sir William Gell pense que c’est celui de la Fortune, et il se fonde sur ce qu’il a la même forme que celui de PRÆNESTE[60]. 7. Nibby a découvert le temple de DIANA ARICINA, dans les ruines de l’ancienne ARICIA, au pied de la Riccia moderne. On sait que ce n’est point à ARICIA qu’était le fameux temple de DIANA TAUROPOLE. La description de Strabon est parfaitement claire et nous ne pouvons douter que ce temple ne fût sur les bords du LACUS NEMORENSIS, près de la fontaine EGERIA[61]. Le géographe ancien dit que le temple et le LUCUS étaient à gauche de la VIA APPIA. En avant du bois sacré est un lac, on dirait presque une mer, environné, comme le LUCUS et le temple, d’une chaîne non interrompue de coteaux élevés qui donnent à cet endroit l’aspect d’un abîme. Qui ne reconnaîtrait, à cette description, le lac de Nemi, le LACUS NEMORENSIS ou NEMORALIS ? Nous trouvons, dans les auteurs anciens, le nom de ce lac associé à ceux de Diane, d’Égérie, d’Hippolyte[62]. Diane était la déesse protectrice de toute cette contrée. Elle était présente sur les bords du LACUS NEMORENSIS, sur les coteaux d’ARICIA et sur les hauteurs d’Algide, de même que nous avons vu Faune présider au sommet du LUCRETILIS dans le vallon d’USTICA et près de l’Anio. Il est probable que la déesse Tauropole aura d’abord été vénérée seulement dans les bois épais de Nemi et que, par la suite, son culte humanisé se sera répandu dans les lieux voisins. Dans les autres temples, on n’était sans doute point obligé d’acheter par un duel à mort l’honneur de la servir et le titre de roi[63]. Le fameux bas-relief qui représente cette scène terrible a été trouvé, il est vrai, à ARICIA[64] ; mais il devait seulement perpétuer en ce lieu le souvenir du culte primitif de la DIANA NEMORENSIS, car il est assuré que la Diane Aricine n’est point la déesse Tauropole, et que les rites d’ARICIA avaient dû perdre le caractère barbare emprunté, suivant les poètes, aux usages de la Scythie, et qu’ils étaient plus conformes à ceux de la Grèce et de Rome. Cela n’empêche point que l’on ne désigne également sous le nom de Diane Aricine la déesse du lac Nemi[65] ; mais elle était plus proprement désignée sous les noms de TAUROPOLE, TAURICA, SCYTHICA[66]. Le bois sacré de Diane Tauropole était vers la ville moderne de Nemi, sur le rebord même du cratère et par conséquent à une certaine hauteur au-dessus du lac : Qua sublime nemus, Scythicæ qua regna Dianæ[67], etc. Le temple de Diane Tauropole vient d’être découvert par M. Pietro Rosa, qui a trouvé au pied du château baronial de Nemi, à un demi-mille environ de la base du rocher, 13 arcades offrant l’opus reticulatum incertum. Le temple s’élevait au-dessus de quatre terrasses dont les arcades, encore existantes, formaient le soutènement. (Lettre à M. J. de Witte, par N. des Vergers, Rome, 15 mai 1854. — Athenæum français du 15 juillet 1854[68].) On a beaucoup discuté pour savoir s’il existait une ville du nom de NEMUS, vers le bois sacré. Cela semble clairement ressortir d’un passage d’Appien[69]. Ce qui ne peut être contesté, c’est que les Empereurs possédaient une villa de ce côté du lac. Tacite dit, en parlant de Vitellius : Atque illum, in nemore Aricino desidentem et marcentem, proditio Lucilii Bassi ac defectio classis Ravennatis perculit[70]. JULES CÉSAR déjà y avait fait disposer une résidence : Villam in Nemorensi a fundamentis inchoatam, magnoque sumptu absolutam, quia non tota ad animuin ei responderat, totam diruisse[71]. L’on voit encore près de Nemi les ruines d’un petit port que Tibère, à ce qu’on croit, fit construire en ce lieu. On a retrouvé au fond du lac les fragments d’un prétendu navire qui n’est, selon Nibby, que la fondation de la VILLA de CÉSAR[72]. S’il existait des villas impériales près des retraites de Diane, je ne vois pas pourquoi il ne se serait pas trouvé une bourgade au même endroit. Cette question a été débattue par Fea[73] et Bormann[74]. J’ai dit plus haut que le culte d’Hippolyte était associé à celui de Diane Tauropole. Tout le monde connaît la tradition religieuse relative à Virbius, l’Hippolyte latin. Le nom même de Virbius indique que le fils de Thésée fut rappelé à la vie par la chaste déesse touchée de sa vertu[75]. Le sentier qui conduisait au lac et au bois sacré de Diane avait conservé le nom d’Hippolyte : VIBBII CLIVUS. (Voy. plus haut.) On sait que la nymphe Égérie fut recueillie par Diane dans ses ondes sacrées : .... æternas artus tenuavit in undas[76]. Strabon nous apprend que la source consacrée à Égérie était une de celles qui alimentent le lac : .... Έξ ών ή λίμνη τληροΰται. Or, on remarque au-dessous de Nemi une source limpide et abondante qui sort avec bruit d’une petite grotte naturelle. C’est la fontaine EGERIA. 8. VELITRÆ est à Velletri. La ville moderne qui compte 12.000 habitants, ne peut donner une idée de l’étendue et de l’importance de l’ancienne. C’était le poste avancé de la nation des Volsques et comme la capitale de ce peuple. TIBÈRE, CALIGULA, OTHON et NERVA possédaient des villas dans les environs. Il reste un théâtre romain près du couvent des Passionistes[77]. 9. La position de CORA à Cori est certaine. La haute antiquité de cette ville est attestée, 1° par les traditions religieuses du Latium ; 2e par les murs cyclopéens que l’on y remarque. Déjà, avant 1852, on avait retrouvé le temple d’HERCULE, celui des DIOSCURES dont huit colonnes sont encore debout. Tout récemment de nouvelles fouilles ont été dirigées sur ce point. 10. J’ai dit plus haut que la position d’ARTENA VOLSCORUM à Monte Fortino est douteuse. Il importe de connaître la description que Nibby fait de ces lieux[78]. 11. La moderne Cisterna conserve le souvenir des villas de Néron et d’Agrippine. Leurs noms se retrouvent encore partout. 12. L’ARX CARVENTANA des Volsques devait être, selon Nibby, à Rocca Massima[79]. § VIII. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA APPIA ET LA VIA ARDEATINA. 1. La situation probable de CORIOLI est, comme je l’ai déjà dit, à Monte Giove ; mais il ne reste plus aucun vestige de cette ancienne ville. Le nom moderne semble rappeler l’existence d’un ancien temple qui aurait été vers la citadelle[80]. 2. A Città di Lavigna, petite bourgade de 800 habitants, était l’ancienne LANUVIUM. On y voit les vestiges du fameux temple de JUNO SOSPITA, où se trouvait l’oracle dont Élien raconte les rites bizarres[81]. Il était entouré d’un LUCUS, comme il paraît d’après la description du même écrivain. On sait aujourd’hui que c’est bien à LANUVIUM et non à LAVINIUM qu’était ce temple. Un passage de Properce[82] et les monnaies des Gentes de LANUVIUM en font foi. Il faut examiner attentivement les textes anciens qui mentionnent l’une ou l’autre de ces deux cités, car on voit souvent l’orthographe LAVINIUM substituée à celle de LANUVIUM. Tite Live, par exemple, parle, dans l’épisode de Coriolan, de la cité de LAVINIUM : il est facile de reconnaître cependant qu’il s’agit de LANUVIUM. On voit dans les murs de la cathédrale une inscription curieuse qui se termine par ces mots : S • P • Q • LANVVINVS[83]. On trouve aussi, près de là, les ruines d’un amphithéâtre. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de réfuter l’opinion de l’abbé de Chaupy quine voit dans LANUVIUM que la citadelle de LAVINIUM[84]. 3. APIOLA, selon Nibby, était à droite de la VIA APPIA, aux raines qu’il a découvertes, en 1824, entre le 10e et le 11e milliaire, sur la rive droite du Rio d’Albano[85]. Cette opinion me paraît fort contestable. Denys[86], Pline[87] et Tite Live[88] parlent de cette ancienne cité, mais ils ne disent rien qui puisse nous éclairer sur les distances, ni sur la position exacte de cette ville. 4. Denys, dans l’épisode de Coriolan, dit que l’illustre rebelle, après avoir pris POLUSCA, enleva d’assaut MUGILLA, LANUVIUM[89], CORIOLI, et vint camper à 30 stades de Rome sur la VIA TUSCULANA (qui n’est autre que la VIA LATINA[90]). Le surnom de Mugillunus donné à un membre de la gens Papiria ou Papisia, Lucius Papirius Mugilianus[91], prouve qu’il existait, en effet, une ancienne cité du nom de MUGILLA. Nibby la place par conjecture aux ruines qui se voient vis-à-vis du 11e milliaire de la VIA APPIA, à droite[92]. 5. TELLENE aurait été située, d’après le même géographe, sur la colline de lave de Giostra[93]. Ce qui paraît du moins hors de doute, c’est qu’il a existé en ce lieu une ancienne ville, car Nibby y a trouvé des vestiges considérables d’un mur des temps primitifs, quoiqu’il ne soit pas cyclopéen. Les pierres qui le composent présentent une longueur de six pieds sur deux de hauteur. Leur forme hexagonale annonce fine très haute antiquité. Or, quoique la ville de TELLENE existât encore à l’époque de Denys, c’est surtout dans les premiers temps de Rome qu’elle a dû avoir quelque importance. Nous savons qu’elle fret prise sous Ancus Martius[94]. Le nom de cette ville est associé par l’historien latin à celui de FICANA : on a pensé qu’elle n’en était point très éloignée ; aussi l’a-t-on cherchée à l’ouest de la VIA APPIA. D’autre part, on ne saurait la placer près du Tibre, car Strabon donne à entendre qu’elle était du côté d’ARICIA et d’ANTIUM : .... ούκ άπωθεν δ' ούδ' Άρικία καί Τελλήναι καί Άντιον[95]. C’est ce qui semble justifier la conjecture de Nibby. Aucune position rie parait mieux convenir à TELLENA que la Giostra. Canina partage cette opinion[96]. 6. Le SOLONIUS CAMPUS était également à l’ouest de la VIA APPIA. La position en est très nettement déterminée par le passage suivant de Festus : Pomonal est in agro Solonio, via Ostiensi, ad duodecimum lapidem, deverticulo a miliario octavo ; Plutarque nous apprend que C. Marius traversa le CAMPUS SOLONIUS dans sa fuite vers OSTIA[97] ; Tite Live nous dit qu’il était voisin d’OSTIA et d’ARDEA[98] ; Cicéron enfin dit que le territoire de LANUVIUM empiétait sur le SOLONIUS AGER[99]. Nous pouvons conclure de ces divers témoignages que le SOLONIUS CAMPUS s’étendait dans tout le pays compris entre la VIA APPIA et la VIA OSTIENSIS. Quant à la ville de SOLONIUM, dont Denys fait mention dans l’histoire de Romulus, j’ignore où elle était située ; je ne sais même si la conformité des noms notes autorise à la chercher dans le SOLONIUS CAMPUS. Il s’agit, comme on sait, dans le passage de Denys, d’un lucumon étrusque qui vient porter secours à Romulus. Or il faudrait supposer que les Étrusques eussent fait lin établissement considérable au sud du Tibre, qu’une colonie s’y fût organisée avec un centre politique et un chef militaire. Cela n’est pas impossible, mais parait au moins fort douteux. § IX. — PAYS SITUÉ ENTRE LA VIA ARDEATINA ET LE TIBRE. Dans cet angle formé par la route d’Ardée et le fleuve, j’ai déjà mentionné le VICUS ALEXANDRINUS, OSTIA, LAURENTUM, LAURENTINUM, la villa de Pline, celle d’Hortensius, LAVINIUM et ARDEA. 1. FICANA était vers le Tibre, en face de la 11e borne de la VIA OSTIENSIS, non loin de l’endroit appelé aujourd’hui Dragoncello. Près de là étaient les PUILIA SAXA. Voici le passage de Festus : PUILIA SAXA esse ad portum, qui sit secundum Tiberim, ait Fabius Pictor, quem locum putat Labeo dici, ubi fuerit Ficana, via Ostiensi ad lapidem undecimum. 2. On connaît les vers d’Ovide, dans les Métamorphoses, sur CANENS, épouse de Picus. Le poète nous la représente comme succombant à la douleur que lui cause la mort de son époux. Elle s’arrête sur les bords du Tibre et rend en ce lieu le dernier soupir. Ovide ajoute : Fama
tamen signata loco est, quem rite Canentem, Nomine de Nymphæ, veteres dixere coloni. Il faut donc chercher l’ancienne bourgade de CANENS sur les bords du Tibre et non loin du bois de Picus : Macchie di Pichi. Mais il me parait bien difficile de retrouver la position exacte d’un lied consacré par le pieux souvenir des premiers Romains, et qui ne paraît dans aucun écrivain comme ayant formé une ville aux époques historiques, c’est-à-dire pendant toute la durée de la puissance romaine. 3. POLITORIUM est mentionnée par Denys et par Tite Live comme ayant été prise sous le règne d’Ancus Martius. Tout ce que j’oserai dire touchant la position de cette ville, c’est qu’on doit peut-être la chercher plus près de Rome que FICANA, parce qu’elle fut prise avant cette dernière cité. On peut ajouter qu’elle ne devait pas se trouver entre la VIA OSTIENSIS et le Tibre, car elle devait être située sur une éminence, comme toutes les villes en état de soutenir un siège pendant les premiers siècles de Rome ; or, le seul emplacement qui put convenir à une ville fortifiée, à droite de la VIA OSTIENSIS, était celui de FICANA. D’autre part, on peut croire qu’elle était peu éloignée de TELLENE, car cette ville est mentionnée dans le même passage. C’est donc entre ces deux dernières cités qu’il conviendrait peut-être de la placer. Il y a deux positions qui paraissent également propres à l’emplacement d’une ancienne ville : 1° la colline du Castel diruto, à l’est de Valerano, entre les deux voies qui conduisent à ARDEA ; c’est la conjecture de Canina[100] ; 2° la colline du Casal-Decimo, où la porte Nibby. J’inclinerais pour l’opinion de Canina qui rapproche cette ville de Rome plus que ne le fait Nibby[101]. 4. On a trouvé à Porcigliano, au nord-est d’OSTIA, des ruines et des inscriptions de l’époque impériale. Nibby croit que c’était un domaine de la famille PROCILIA. Ce qui est hors de doute, c’est qu’il a existé en ce lieu une villa romaine, et sans doute même une bourgade[102]. Peut-être a-t-elle porté le nom de PORCILIANUM ou PROCILIANUM. On sait combien les déplacements de lettres sont fréquents dans la langue de la Campagne romaine. Nous avons de même Pratica pour Patrica. M. Bonstetten a fait cette observation dans son voyage au désert du Latium, et elle s’est trouvée confirmée par de nombreux exemples. 5. Servius confond mal à propos CASTRUM INUI avec CASTRUM NOVUM qui est en Étrurie. CASTRUM INUI était chez les Rutules. Voici ce qu’on lit dans Silius : Sacra
manas Rutuli, servant qui Daunia regna, Laurentique
domo gaudent et fonte Numici Quos
Castrum Phrygibusque gravis quondam Ardea misit, etc.[103] Je pense, avec Bormann, qu’il faut le placer sur la rive gauche du Rio dell’ incastro, formé, au-dessous d’ARDEA, de la réunion du Rio di Nemi et du Fosso di Castagnola. Le nom moderne du fleuve semble rappeler le nom ancien de la ville. On trouve en cet endroit les vestiges d’un mur d’enceinte présentant la figure carrée d’un camp[104]. Les bois qui entouraient le CASTRUM étaient sans doute, comme la ville elle-même, consacrés à Pan. Les divinités champêtres ont été l’objet d’un culte particulier sur toute la côte maritime du Latium, où l’on trouvait le bois sacré de FAUNE, ceux de PECUS et de PILUMNUS, celui de SILVAIN, au delà du Tibre, et celui de JUPITER INDIGIS, sur les bords du Numictus, qui semblait former le centre de tous ces lieux célébrés par la tradition religieuse de Rome. Le nom de Vénus devait être associé à celui de son fils. Aussi existait-il deux endroits, sur ce poétique rivage, consacrés à la déesse. 6. Voici le passage de Strabon : Άνά μέσον δέ τούτων τών πόλεων (Άντίου καί Ώστίων) έστί τό Λαουΐνιον, έχον κοινόν τών Λατίων ιερόν Άφροδίτης • έπμελοΰντα δ'αύτοΰ διά προγόνων Άρδεάται. Εΐτα Λαύρεντον. Ύπέρκειται δέ τούτων ή Άρδέα, κατοικία 'Ρουτούλων έν ό σταδίοις άπό τής θαλάτσης. Έστι δέ καί ταύτης πλησίον Άφροδίσιον, όπου πανηγυρίζουσι Λατΐνοι[105]. Ce temple, dont parle Strabon, est au-dessous de LAVINIUM (Pratica), vers la Torre Vajanica, ainsi que le prouve une charte du moyen âge. Voici ce qu’on lit dans Nibby à cet égard : Nel registro di papa Gregorio II, inserito in quello di cencio camerario e riportato dal Muratori nelle Antiquitates medii ævi, t. V, si legge che quel papa diè in affitto a Giovanni console la fossa detta Vaianicum oggi Vaianico, juxta Campum Veneris[106]. C’est dans le Campo Jemini, près de la Torre Vajanica, que le duc de Sussex fit entreprendre des fouilles en 1794. Fea en a rendu compte[107]. Entre autres découvertes importantes, on trouva une belle statue de Vénus, qui fut transportée en Angleterre. L’autre temple de Vénus était entre ARDEA et ANTIUM, ainsi que le prouvent deux passages, l’un tiré de Pline et l’autre de Pomponius Mela. Il faut remarquer que ces deux écrivains suivent un ordre géographique dans leur énumération. On lit dans Pline : .... oppidum Laurentum, Lucus Jovis Indigetis, amnis Numicius ; Ardea ; dein quondam Aphrodisium ; Antium[108]. Mela suit l’ordre inverse : .... Antium, Aphrodisium, Ardea, Laurentum[109]. La position de ce second temple n’est pas retrouvée, mais on ne peut le chercher évidemment qu’au sud du Rio dell’ incastro et du CASTRUM INUI. Peut-être faut-il le placer, avec Cluvier, vers l’église Santa Anastasia, comme on le peut voir sur la carte de Canina. 7. Parmi les bois sacrés qui couvraient la côte du Latium, il faut encore citer celui des MÉNADES ou de STIMULA, qui était vers l’embouchure du Tibre : Nondum
Leucothoe, nondum puer illa Palæmon Vorticibus
densis Tibridis ora tenent. Lucus
emt : dubium Semelæ Stimulme vocetur ; Mænadas Ausonias incoluisse ferunt[110]. 8. Enfin, vers le Tibre, était le bois sacré d’Hélerne, dont l’emplacement exact n’est pas indiqué par Ovide : Adjacet antiqui Tiberino lucus Helemi[111]. Aperçu topographique sur les six derniers livres de l’Énéide.Pour terminer ce travail, j’exposerai, après Bonstetten, quelques considérations relatives à la topographie de Virgile. Il faut se rappeler d’abord que le rivage maritime du LATIUM n’est pas le même que du temps d’Auguste. On peut voir sur la carte de Canina et sur la mienne le progrès de la terre sur la mer depuis seize siècles. La ligne que j’ai tracée comme figurant approximativement la limite de la terre au IIIe siècle de J.-C., était à peu près la même à l’époque de Virgile. Nous allons bientôt pouvoir fixer cette limite avec plus de certitude encore. Il faut considérer, en second lieu, que le poète latin, dont les indications doivent être nécessairement exactes, puisqu’il écrivait pour les Romains, auxquels tout le pays était beaucoup plus familier qu’il ne l’est aujourd’hui aux habitants mêmes de la Rome moderne, a représenté, dans ses descriptions, les lieux tels qu’il les voyait et non pas tels qu’ils devaient être douze siècles auparavant, c’est-à-dire à l’époque de son héros. J’ai déjà dit que les Romains, très peu curieux des phénomènes géologiques, n’ont jamais tenu compte des changements qu’avait subis avant eux la nature physique du sol. Cette observation s’est trouvée confirmée par tant de preuves dans la lecture attentive que j’ai faite de Virgile au point de vue géographique, qu’il me parait superflu de m’y arrêter ici ; les exemples ne manqueront pas, comme on va le voir. Je me contenterai d’affirmer que si l’on voulait expliquer la topographie de l’Énéide, en se figurant le pays des Latins tel qu’il devait être douze siècles avant J. C., c’est-à-dire à l’époque où l’on est convenu de placer la tradition de la colonie troyenne, il faudrait supposer que le lac ou plut6t l’étang salé d’Ostie n’existait pas encore, et que tout l’espace qui le sépare aujourd’hui de la mer était couvert par les eaux, ce qui rendrait inintelligibles de nombreux passages du poète. Bonstetten[112] se serait donc trompé en supposant qu’au temps d’Énée la côte qui sépare le lac de la mer était à découvert. Que si, au lieu de reporter ces observations au temps d’Énée, il les appliquait à l’époque de Virgile, elles se trouveraient justes. Je commencerai par chercher la position de TROJA, le premier campement des Troyens, et l’on peut ajouter leur premier établissement. On voit, d’après Virgile, qu’ils étaient entrés dans le fleuve et avaient débarqué sur la rive gauche. Là devait se trouver TROJA. Or, rappelons-nous que le lac d’Ostie existait au temps de Virgile. Le poète a pensé qu’il existait aussi à l’époque d’Énée. Il en parle en effet en plus d’un endroit, ou du moins il donne à entendre, sans le désigner positivement, qu’il se trouvait derrière le camp troyen, ainsi que l’a parfaitement expliqué Bonstetten : Æneadæ
duri murorum in parte sinistra Opposuere aciem, nain dextera cingitur amni[113]. Si le fleuve est à la droite du camp, c’est que le camp faisait face à la mer, qui n’en était éloignée que de 4 stades, moins d’un quart de lieue (Voy. Denys, Antiq. rom., I, c. LIII). Les Troyens ne fortifient donc point ce côté, préservé de l’attaque des ennemis par le peu d’espace qui sépare le front du camp de la mer. Ils sont protégés à droite par le fleuve. Les derrières du camp sont défendus par l’étang d’Ostie ; c’est pour cela que le poète se contente de parler du côté gauche du camp. L’étang d’Ostie avait sans doute l’aspect d’un marais dans une partie de son étendue actuelle ; Tite Live le désigne sous le nom de LACUS. Dans l’épisode de Nisus et d’Euryale, nous voyons ces deux héros sortir du camp par la porte qui donne sur la mer pour se rendre à PALLENTIUM (situé sur l’emplacement même de Rome) ; c’est-à-dire qu’ils prennent à leur départ la direction précisément opposée à Rome. Cela ne pourrait s’expliquer, si l’on ne suppose qu’il existait un obstacle matériel derrière le camp ; enfin si le poète nous représente Nisus et Euryale comme contraints de traverser le camp des Rutules, c’est qu’il leur faut tourner les marais d’OSTIA, et que le camp de Turnus et des Rutules fermait aux Troyens la communication avec la campagne[114]. Virgile nous montre Turnus attaquant le camp troyen : . . . . . . . . . . . . . . . Huc turbidus atque huc Lustrat equo muros, aditumque per avia quærit. Muros, ce sont les retranchements ; aditus per avia ne peut être que le marais ou l’étang qui était derrière le camp. Encore aujourd’hui, l’on ne peut arriver à Ostie, en venant de Rome, qu’en traversant, sur une longue levée, les marais impraticables qui défendaient l’abord de l’ancienne ville[115]. Je conclurai donc de tout ce qui précède : 1° que le camp d’Énée, TROJA, devait être adossé au lac, et se trouver à peu près à la place de la moderne OSTIA ; 2° que le bras du Tibre qui servait de défense au camp troyen (il ne s’agit que du plan de Virgile, je le répète), était celui qui n’est plus représenté aujourd’hui que par le Fiume Morto ; 3° que le lac d’OSTIA existait, dans la pensée des anciens écrivains, au temps de la colonie troyenne ; 4° que la ligne du rivage, au temps de Virgile, était à 4 stades de l’emplacement du camp troyen ; 5° enfin que le camp de Turnus était au sud de celui d’Énée, entre l’étang et la mer, vers le Castel Fusano moderne. Le LAURENTIA PALUS, dans Virgile[116], désigne sans doute les marécages qui avoisinaient LAURENTUM. Au XIIe livre, nous voyons Turnus entouré par les Troyens, et pris entre les murs de Laurente et les marais : Undique
enim densa Teucri inclusere corona Atque hinc vasta palus, hinc ardua mœnia cingunt[117]. Quant aux LACUS ALBANI, dont il est question dans quelques éditions de l’Énéide (IX, 386), je crois avec Bonstetten qu’il faut lire dans ce passage ad lucos et non atque lacus, et que les LUCI ALBANI s’étendaient sur les flancs de la montagne et dans la plaine. Il n’est naturel de penser, en effet, qu’Euryale se fût égaré au point d’arriver au lac Albain situé à 22 milles du camp troyen et à 15 milles de PALLANTIUM. Il faut se rappeler que, dans ce même lieu, se trouvaient les étables du roi Latinus : .....Tum rex stabula alta Latinus habebat. Or il n’est pas probable que le roi Latinus possédât des étables près du lac Albain. D’ailleurs il n’y a jamais eu qu’un seul lac du nom d’ALBANUS, tandis que les forêts d’Albe devaient couvrir une partie du CAMPUS SOLONIUS. Il serait donc à propos de corriger cette erreur qui subsiste dans les meilleures éditions de Virgile. J’ai indiqué plus haut l’emplacement conjectural du LAURENTUM de Virgile. Cette ville était dans la plaine, mais à peu de distance des collines qui marquent le plus ancien rivage de la mer Tyrrhénienne, car le bois sacré de PICUS devait s’étendre sur toute la colline où se trouvent aujourd’hui les macchie di Pichi. L’ARX LAURENTINA[118] et le palais de PICUS devaient être aussi vers les collines puisqu’il dominait la ville : Urbe fuit summa Laurentis regia Pici[119]. La forêt d’HERILUS, fils de FERONIA, devait se trouver entre le lac d’OSTIA et les monts Albains où était la source sacrée de la déesse[120]. Bonstetten la place par conjecture sur les rives de l’EAU FÉRENTINE. Le bois sacré de PILUMNUS était aux environs d’ARDEA : . . . . . . . . . . Luco tum forte Parentis Pilumni Turnus sacrata valle sedebat[121]. FIN.Vu et lu, A Paris, en Sorbonne, le 10 septembre 1854, Par le doyen de la Faculté des Lettres de Paris, J. Vict. LE CLERC. |
[1] Une inscription fut trouvée en place, près de Vitriano ; voy. sur cette villa Horat., l. I, od. VII ; Walckenær, Hist. de la vie et des poésies d’Horace, t. I, p. 334 ; cf. de Boissieu, Inscript. ant. de Lyon, 2e livrais., c. III, p. 131.
[2] Itin. de Rome et de ses environs, p. 605, Rome, 1840.
[3] Nibby, Viaggio antiq., t. I, p. 166.
[4] Stace, Silves, I, III. — Voy. Cluv., Ital. ant., p. 964, ed. Elzev., 1624.
[5] Voy. l’inscription donnée par Nibby, Analisi, t. I, p. 294, Roma, 1837.
[6] La vie et les ouvrages d’Horace. Voy. le commentaire sur l’ode XIII du livre III.
[7] L. III, c. II, p. 101, éd. Lemaire.
[8] L. V, c. LXI.
[9] Cet historien cite seulement le nom de la tribu, l. VIII, c. XVII.
[10] Le nom de la tribu seul cité, Auguste, c. XL.
[11] Voy. le passage cité plus haut, au chapitre des tribus romaines.
[12] L. III, c. II.
[13] L. V, c. LXI.
[14] Voy. Gell. II, p. 187 ; — Nibby, Analisi, I, p. 314.
[15] Voy. la longue dissertation de Nibby sur la position de cette ville, Analisi, t. I, p. 30.
[16] Martial, l. IV, ép. LVII.
[17] L. I, ép. XIV.
[18] Nibby, Viagg. ant., t. I, p. 155, Roma, 1849.
[19] L’inscription rapportée par Nibby ne permet plus de douter du nom de la divinité à laquelle ce temple était consacré. Voy. Viagg, ant., t. I, p. 160, Roma, 1819.
[20] On sait que TIBUR était sous la protection d’Hercule : Prop., l. II, eleg. XXXII, v. 5 ; — Silius, l. IV, v. 224 ; Stace, Silv., l. I, carm. III, v. 100 ; — Juven., sat. XIV, v. 87-91 ; — Martial, l. I, ép. XIII ; l. IV, ép. LXIV ; l. VII, ép. XII ; — Suet. Aug., c. LXXII ; Calig., c. VIII ; — Aul.-Gell., l. XIX, c. V.
[21] Viagg, ant., t. I, p. 163.
[22] Voy., pour la topographie de Tivoli : Cabrale. Delle ville e de’ monumenti antichi della città e del territorio di Tibur, Roma, 1779 ; — Sante Viola. Storia di Tibur dalla sua origine fino al secolo XVII, Roma, 1849 ; — Landuzzi. Viagg. a Tivoli ; — Capello, Saggie sulla topografia fisica del solo di Tivoli, Roma, 1824 ; — Tivoli nel decennio dalla deviazione del fiume Aniene nel traforo del monte Catillo, ecc., con la serie di antichi monuments scritti ritrovati, e la loro illustrazione con appendice del dott. Stanislao Viola, Roma, 1848 ; — Lettera di Stanislao Viola al sig. don. Guglielmo Henzen intorno a due lapide di revente scoperte in Tivoli, Bullett. dell’ Institut. di corrispond. archeol., ann. 1853, p. 52.
[23] Viagg. ant., t. I, p. 166, Roma, 1819.
[24] Id., p. 120 et suiv.
[25] Id., p. 118.
[26] Ughelli, Ital. sacra, t. V, p. 1573 ; — Nibby, Viagg. ant., t. I, p. 130, Roma, 1819 ; id., Analisi, t. I, p. 397, Roma, 1837.
[27] Codice degli Ughelli, cité plus haut. Voy. Nibby, Viagg. ant., t. I, p. 177, Roma, 1819.
[28] Pro Cluentio, c. LI.
[29] Nibby, Viagg. ant., t. I, p. 180, Roma, 1837.
[30] Id., ibid.
[31] Id., ibid.
[32] Doni, p. 43, class. I, ne 121 ; — Nibby, Viagg. ant., L I, p. 181, Roma, 1819 ; — Analisi, t. I, p. 25, Roma, 1837 ; Orelli, n. 1553.
[33] Symm., ép. 35, ad Decium, l. VII ; ép. 50, ad Eutrop., l. III.
[34] L. I, épist. II, v. 2.
[35] L. V, épist. VI.
[36] Capitolin, c. XXI.
[37] Nibby, Analisi, t. II, p. 10, Roma, 1837.
[38] Id., t. III, p. 63.
[39] Valère Maxime, l. IV, c. IV.
[40] Varro, de Re Rustica, l. I, c. VIII ; — Columella, de Re Rustica, l. I, c. IV ; — Valère Max., l. IV, c. VIII.
[41] Viagg. ant., t. II, p. 12, Roma, 1819.
[42] C. VIII, p. 14, éd. Rondelet.
[43] Il importe de lire la description de Nibby, Analisi, t. III, p. 333 et suiv., Roma, 1837.
[44] Cic., pro Domo sua, c. XXIV. — Nibby, Analisi, t. III, p. 335.
[45] Nibby, Viagg. ant., t. I, p. 58, Roma, 1819.
[46] .....Igitur Nero vitare secretos ejus congressus, abscedentem in hortos, aut Tusculanum vel Antiatem in agrum, laudare quod otium lacesseret. Ann., l. XIV, c. III.
[47] Voy. sa carte. Mais dans son Viagg. antiq., t. II, p. 127, il considère Rocca di Papa comme ayant été l’ARX ALBANA, et il avertit de ne pas confondre cette forteresse avec le camp fortifié, qui était vers l’Albano moderne.
[48] Nibby, Viagg. ant., t. II, p. 117, Rome, 1819.
[49] Voyez la description de ces monuments dans Nibby, Viagg. ant., t. II, p. 82 et suiv., Roma, 1819.
[50] Viagg. ant., t. II, p. 117.
[51] Je dois à l’importante communication dont il a bien voulu m’honorer d’avoir une idée très nette de toute cette topographie. Ces beaux plans ne sont pas encore publiés ; mais nous espérons que l’impatience des archéologues et des géographes sera bientôt satisfaite.
[52] L. VI, c. VI.
[53] Nibby, Viagg. antiq., t. II, p. 128, Roma, 1819.
[54] Découv. de la maison de camp. d’Horace, IIe part., p. 158.
[55] Viagg. ant., t. II, p. 63, Roma, 1819.
[56] Analisi, t. I, p. 126 et suiv., Roma, 1837.
[57] L. I, od. XXI, v. 1-6.
[58] Silves, IV, IV, v. 16.
[59] T. Liv., l. XXI, c. LIII.
[60] Voy. Nibby, Analisi, t. I, p. 127, Roma, 1837.
[61] Strabon, l. V, c. VII.
[62] Virgile, Æn., l. VII, v. 760-764. Ovide, Metamorph., l. XIV, v. 331. Stace, Silves, l. I, carm. III. Ovide, Art. Am., l. I, v. 259.
[63] Voy. le passage de Strabon, l. V, c. VII ; —Suet., Caligula, c. XXXV. Stace, Silves, l. III, carm. I, v. 55.
[64] Ce bas-relief a été transporté à l’île Majorque.
[65] Ovide, Fastes, l. VI, v. 59. Lucain, l. VI, v. 74. Martial, l. XIII, ép. XIX.
[66] Voy. Strabon et Ovide (passages déjà cités) ; voy. aussi le lien qui existe entre la Diane de Tauride et celle de Nemi, dans Servius, ad Virg. Eneid., I. II, v. 116.
[67] Lucain, l. III, v. 86.
[68] Sur le caractère barbare du culte de la Diane Tauropole voyez : Religions de l’antiquité, etc., ouvrage trad. de l’allem. du Dr. Fr. Creuzer, refondu en partie, complété et développé par J. D. Guigniaut, Paris, 1825-1851, t. II, p. 103 et suiv., et 138.
[69] Appien, Bell. civ., l. V, c. XXIV.
[70] Histor., l. III, c. XXXVI.
[71] Suet., Jul. Ces., c. XLVI.
[72] On a lu sur une lame de métal, trouvée sous l’eau à cet endroit, le mot CAISAR. Voy. Nibby, Analisi, t. II, p. 396, Roma, 1837.
[73] Lettera critica all’ abbate Nicol. Ratti intorno alla di lui storia di Genzano, Roma, 1798, p. 34 et suiv.
[74] Altlatinische, etc., p. 134 et suiv., Halle, 1852.
[75] Virgile, Æn., l. VI, v. 761 ; Ovide, Fastes, l. VI, v. 756 ; — Metamorph., l. XV, v. 544.
[76] Ovide, Metam., l. XV, v. 551. — Voy. Strabon, passage cité plus haut.
[77] Borgia, Storia della chiesa e città di Velletri, Nocera, 1723.
[78] Viagg. ant., t. II, p. 207, Roma, 1819 ; — Analisi, t. I, p. 495-520, Roma, 1837.
[79] Voy. Analisi, t. III, p. 17, Roma, 1837.
[80] Nibby, Analisi, t. I, p. 320, Roma, 1837.
[81] Hist. anim., XI, 16 ; — Comp. Prosper Aquitan., de Promissis et Prædictis, XXXVIII, p. 3.
[82] IV, VIII, 15.
[83] Voy. Bormann, Altlatinische, etc., p. 136, Halle, 1852.
[84] Voy. Nibby, Analisi, t. II, p. 168-989, Roma, 1837.
[85] Analisi, t. I, p. 218, Roma, 1837.
[86] L. III, c. XVI, § 1.
[87] L. III, c. V, § 9 : .... oppidum Latinorum Apiolas captum a L. Tarquinio rege ex cujus præda Capitolium is inchoaverit.
[88] L. I, c. XXV.
[89] Λαβινιάτας. D’autres lisent Άλβιήτας.
[90] L. VIII, c. IV, § 28 et 29.
[91] T. Liv., liv. IV, c. VII.
[92] Analisi, t. II, p. 387, Roma, 1837.
[93] Analisi, t. III, p. 145 et suiv., Roma, 1837.
[94] T. Liv., l. I, c. XXXIII ; — Denys, l. III, c. XXXVIII.
[95] L. V, c. VII, trad. franç., Duth. et Gossel.
[96] Campagna romana, 1845.
[97] Plut., vit. C. Marii, c. XXXV.
[98] L. VIII, c. XII.
[99] De Divinatione, I, c. XXXVI.
[100] Voy. la carte de M. Canina : Campagna romana, 1845.
[101] Analisi, t. II, p. 571, Roma, 1837.
[102] Analisi, t. II, p. 599, Roma, 1837.
[103] L. VIII, v. 357.
[104] Voy. Carte de Gell et Nibby, et Analisi de Nibby, t. I, p. 147, Roma, 1831. — Il n’est pas rare de voir la forme du camp conservé aux villes romaines, surtout quand le nom de ces villes rappelle une origine toute militaire. Voy. sur AUGUSTA PRÆTORIA, les beaux dessins inédits de M. Promis jeune. (Biblioth. du roi de Sardaigne, à Turin.)
[105] L. V, c. VII, p. 232.
[106] Analisi, t. I, p. 211, Roma, 1837.
[107]
Mémoire n° LII, dell’ Antologia, reproduit dans la Relazione di un
Viaggio ad Ostia.
[108] L. III, c. II.
[109] L. II, c. IV.
[110] Ovid., Fast., l. VI, v. 502.
[111] Fast., l. VI, v. 106.
[112] Voyage dans le Latium, p. 51 et suiv. Genève, an XIII.
[113] Æn., l. IX, v. 467 ; cf. Denys, Antiq. rom., I, c. LIII.
[114] Pour confirmer cette interprétation des vers de Virgile, on peut lire le passage suivant d’Aurelius Victor : Itaque egressum (Æneadem) in agrum Laurentem, quum paululum a littore processisset, pervenisse ad duo stagna aquæ salsæ vicina inter se..... Lib. de Origine gentis rom. Ces deux étangs sont celui d’Ostia et celui qui était à droite de la route et où était l’exploitation des salines. Qu’on ne dise pas que ces deux étangs n’étaient pas ainsi divisés primitivement. Les auteurs anciens ne parlent que de ce qu’ils voient, et Aur. Victor les avait vus tels de son temps.
[115] Cette explication est empruntée à M. Bonstetten, p. 81.
[116] L. X, v. 710.
[117] L. XII, v. 744.
[118] L. VIII, v. 1.
[119] L. VII, v. 171.
[120] L. VIII, v. 564.
[121] L. IX, v. 3.