HISTOIRE DU PASSAGE DES ALPES PAR ANNIBAL

 

LIVRE PREMIER.

CHAPITRE VII.

 

 

Description topographique et historique des chemins ouverts dans la chaîne de montagnes qui fermait l'Isle des Allobroges.

 

Il n'y a que deux grandes routes qui traversent cette chaîne de montagnes : celle de la Grotte, qui part de Chambéry et vient aboutir au bourg des Echelles, et celle du Mont-du-Chat, qui part aussi de Chambéry et vient aboutir à Yenne.

La première ne date que de 1670. Elle fut ouverte par Charles Emmanuel II, duc de Savoie. Cette partie du chemin, qu'on appelle la Grotte, commence à trois lieues de Chambéry. Elle passe entre deux murs de rochers perpendiculaires, si rapprochés l'un de l'autre, qu'ils ne laissent entr'eux que la largeur du chemin. C'était une profonde crevasse[1] dans la montagne, où l'on n'a pu se frayer un passage sans apporter beaucoup de terrain, afin à en remplir le fond, et sans faire sauter de grandes masses de rochers, afin de l'élargir.

Quand on a descendu la moitié de ce chemin taillé dans le roc, on voit sur la droite l’entrée d'une grotte assez longue, dont l’ouverture extérieure est à la face des rochers du côté des Echelles. Le chemin, en sortant de la crevasse, descend dans la plaine des Echelles par une chaussée adossée contre les rochers perpendiculaires par la gauche ; cette chaude est soutenue par un mur de 150 pieds dans sa plus grande hauteur et d'une épaisseur extraordinaire ; sa longueur est de 200 toises.

Avant que cette route fût faite, on passait par l’intérieur de la grotte, et à son ouverture il, y avait une suite de longues échelles[2] par lesquelles on descendait le long de la face des rochers jusqu'au talus qui est à leur base. Les eaux des pluies s'écoulaient par la crevasse, mais depuis qu'on a fait la route, elles s'écoulent par la grotte et forment une cascade du côté de la plaine.

La seconde route, celle du Mont-du-Chat, était la seule qui conduisait de France en Italie avant l'ouverture du passage de la Grotte. Elle est fort ancienne, elle date du temps des Allobroges, avant de devenir une voie romaine.

Cette voie se trouve dans l’Itinéraire d'Antonio, et dans la Table Théodosienne de Peutinger. L'itinéraire de cette voie a pour titre : De Milan par les Alpes Grecques à Vienne. Nous avons vu dans l'introduction qu'elle passait par la vallée d'Aoste, traversait le Petit Saint-Bernard, descendait l’Isère jusqu’à Montmeillan, et de là passait par Chambéry, le Mont-du-Chat, Yenne, Bourgoin, et se terminait à Vienne.

La direction de cette route nous frappe comme d'un trait de lumière ; nous soupçonnons que ce fut celle qu'Annibal suivit, et bientôt nous serons convaincus que nos soupçons sont parfaitement fondés.

Le Petit Saint-Bernard s'appelait l’Alpe Grecque, parce que la tradition portait qu'Hercule le Thébain l'avait traversée avec une armée composée de nations grecques. Cet Hercule était fils d'Amphitryon et d'Alcmène. Il naquit dans la Béotie, vers l'an 1280 avant Jésus-Christ. On peut donc supposer que ce fut vers l'an 1240 avant Jésus-Christ, qu'Hercule traversa le Rhône près de son embouchure et qu’il passa les Alpes[3]. Rollin dit que le même Hercule, à la tête d’une armée considérable, composée de peuples grecs, arriva en Italie pour se rendre maître de ce pays, après avoir déjà subjugué l'Espagne[4].

Il est assez remarquable que dans la harangue de Scipion à son armée, avant la bataille du Tésin, Tite-Live fait dire à ce consul ; nous verrons si cet Annibal est l’émule des voyages d’Hercule, comme il le rapporte lui-même, etc.[5] D'où l’on pourrait conclure qu'Annibal savait qu'il avait suivi les mêmes routes qu’Hercule.

Avant que le général carthaginois eût traversé les Alpes, les Gaulois, dit Polybe[6], qui habitaient près du Rhône, les avaient passées plus d'une fois pour entrer en Italie.

Nous trouvons dans Rollin[7] l’histoire de ces invasions des Gaulois. La première fut vers l'an 587 avant Jésus-Christ. C'est alors qu'ils s’établirent dans l’Insubrie et qu'ils bâtirent Milan. Leur seconde invasion fut celle de l’an 388 avant Jésus-Christ. Ce fut alors qu'ils entrèrent dans Rome. Polybe nous apprend encore qu'ils venaient tout récemment de passer les Alpes pour se joindre aux Gaulois des environs du Pô contre les Romains. Il nous donne à entendre par là que les Gaulois qui habitaient les bords du Rhône traversaient les Alpes en suivant le même chemin par lequel Annibal les traversa peu de temps après eux.

Ce chemin passait par le pays des Salassi qui habitaient le Val d'Aoste. Leur capitale, Augusta Prœtoria, était, suivant Pline, placée à la rencontre des deux routes, dont l'une conduisait par les sommets des Alpes, qu'on appelait Pennines, (le Grand Sainte Bernard), qui était inaccessible aux bêtes de somme, et l'autre passait par le pays des Centrones (le Petit Saint-Bernard et la Tarantaise). Strabon ajoute que celle-ci fut rendue praticable pour les chars sous l'empereur Auguste.

Cette dernière route, comme dès les temps les plus anciens, c’est-à-dire, il y a au moins trois mille ans ; cette route que les Gaulois qui habitaient les bords du Rhône suivirent pour entrer en Italie, est précisément la même que les guides d'Annibal lui firent prendre pour le conduire dans l'Insubrie, chez ce peuple gaulois qui, apprenant que les Carthaginois étaient en marche pour l'Italie, se promettant beaucoup de leur secours, s'étaient révoltés contre les Romains. C'est ce même chemin qui devint ensuite une voie romaine partant de Milan, capitale de l'Insubrie, et se terminant à Vienne sur les bords du Rhône. Polybe nous l'indique positivement quand il dit au chapitre 56 qu'Annibal ayant achevé le passage des Alpes, entra dans les plaines qui avoisinent le Pô et dans le pays des Insubres.

Nous comprendrons pourquoi dès les premiers temps l’on donna la préférence à cette route, lorsque nous verrons qu'elle traversa de grandes vallées très-fertiles et très-peuplées, et que le passage de l'Alpe-grecque, est des tous les passages des Alpes, l'un des plus faciles.

Polybe[8] s’adressant aux historiens de son temps, qui représentaient les Alpes comme si escarpées et si perpendiculaires, qu'elles seraient à peine accessibles à l’infanterie légère ; et les contrées voisines des Alpes comme de tels déserts, que si un dieu on un demi-dieu n'avait pas montré le chemin à Annibal lui et toute son armée auraient péri inévitablement, leur fait observer que les Gaulois qui habitaient près du Rhône, avaient traversé ces montagnes plus d'une fois, et encore tout récemment, pour se joindre aux Gaulois riverains du Pô, dans leurs guerres contre les Romains. Il ajoute, que les Alpes elles-mêmes étaient habitées par des nations très-nombreuses.

Lorsque Tite-Live, voulant enrichir son histoire des principales circonstances du passage d'Annibal au travers des Alpes, copia l’histoire de Polybe qui raconte ces circonstances avec tant de vérité et d'exactitude, il aurait dû, tout en profitant des lumières de cet auteur original, profiter aussi de l’avis qu'il donne dans les chapitres que nous venons de citer aux historiens qui l'avaient précédé.

Si Tite-Live en avait profité, il n’aurait pas rejeté l'opinion de Cœlius[9], qui rapporte qu'Annibal passa par le Cremonis jugum[10] en l’Alpe Grecque ; il n'aurait pas abusé de son imagination pour exagérer les difficultés qu'Annibal eut à surmonter ; il n'aurait pas dit qu'il n'était pas probable que dans ces temps-là, ce chemin fût ouvert pour passer dans la Gaule. Le fait, est comme nous venons de le voir, que ce passage était le mieux connu des Gaulois, qu'il était le plus ancien et l’un des plus faciles. Nous verrons que la grande perte qu’éprouva l’armée carthaginoise en passant les Alpes, provint principalement de deux attaques très-sérieuses de la part des habitants, que la vue d'un grand nombre de bêtes de somme chargées de provisions et de bagages, avait excité au pillage ; tandis que l'armée qui était obligée de défiler sur une ligne très-longue, était hors de portée de les protéger efficacement.

Un autre incident, qui causa une assez grande perte à l'armée, fut l’éboulement récent d’une partie du chemin à la descente des Alpes, ce qui engagea les troupes à tenter vainement de passer par un endroit impraticable où un grand nombre se précipitèrent.

Sans ces accidents, qui ne dépendaient point des difficultés naturelles du passage des montagnes, l'armée serait arrivée sans perte en Italie.

La justesse de ces remarques est confirmée par la facilité et la rapidité avec lesquelles Asdrubal traversa les Alpes douze années après son frère Annibal[11]. Les habitants de la Gaule et des Alpes loin de s'opposer à son passage, renforcèrent son armée de leurs troupes, et le travail qu'Annibal avait fait dans la descente des montagnes, pour réparer l'endroit où le chemin avait été emporté par un éboulement, lui fut aussi, sans doute, d'un grand service pour que sa marche ne fût pas retardée. Les Allobroges et les Centrones qui attaquèrent l’armée d'Annibal à son passage par leur pays, pour lui en lever ses bagages, avaient tellement souffert par ces tentatives téméraires, qu'ils préférèrent se joindre à l’armée de son frère pour aller en Italie satisfaire leur humeur guerrière et leur goût pour le pillage, plutôt que de s'exposer à de nouvelles défaites.

Après cette digression sur l’histoire de la route du Petit Saint-Bernard, nous reprendrons la description de ses différentes parties à l'endroit où nous l'avions quittée au chapitre cinquième. Nous étions arrivés à Yenne, où cette route s’éloigne des bords du Rhône pour traverser le Mont-du-Chat.

Depuis l’époque de l'ouverture du chemin de la Grotte, la petite ville de Yenne n'a plus été fréquentée par les voyageurs ; son nom même est à peine connu de ceux qui sont les plus versés dans la géographie. Il ne sera donc pas hors de propos d'en dire ici quelques mots.

Yenne existait du temps des Romains, qui l'appelaient Etanna : ce nom se trouve dans la Table Théodosienne. M. D'Anville soupçonne que dans les écrits du moyen âge, où l'appelait Ejanna. En 517, Sigismond, roi de Bourgogne, y assembla un concile composé de tous les évêques de son royaume. En 1215, Thomas Ier, comte de Savoie, accorda à cette ville plusieurs privilèges et franchises, étant alors une des principales villes de la Savoie proprement dite, car elle se trouvait à cette époque sur une des routes les plus fréquentées de ce pays. C’était la route principale qui conduisait de France en Italie, avant que le grand chemin des Echelles eût été rendu praticable aux chevaux et aux voitures[12].

Si cette route n'avait pas été abandonnée, il y a longtemps qu'on aurait découvert que c’était par-là que l'armée d'Annibal avait pénétré dans les Alpes ; mais depuis un siècle et demi, n'étant plus fréquentée que par les gens du pays qui, passent cependant avec leurs chariots et leurs voitures légères, elle est tombée, pour ainsi dire, dans l'oubli, et quand on a voulu chercher la route d'Annibal, on n'a jamais tourné ses regards de ce côté-là, et l’on s'est toujours égaré.

Je viens maintenant à la description de la partie de cette route qui traverse la montagne du Chat. En quittant les bords du Rhône elle remonte entre des collines, l'espace de 4 milles, jusqu'au village de Chevelu, où commence le passage de la montagne. Depuis ce village le chemin est bon, peu rapide, et n’est point raboteux jusqu’au sommet du passage. La routé monte obliquement le long d'un talus qui descend des rochers supérieurs sur la droite. Le défilé est court, et l’on descend bientôt de l'autre coté. Ce défilé est un endroit vers lequel la crête escarpée de la montagne s'abaisse considérablement de part et d'autre, ce qui offrait un passage tout naturel pour frayer une route. Du temps des Romains, ce passage se nommait Mons Thuates, il y avait un temple consacré à Mercure, dieu tutélaire des chemins et protecteur des voyageurs. On y a trouvé une inscription[13].

La descente vers le lac du Bourget est plus rapide et très-raboteuse Le chemin fait un assez grand nombre de contours ou de zigzags. Il est soutenu en quelques endroits par des murs secs qui forment des espèces de terrasses. Plusieurs parties du chemin sont pavés avec de gros fragments de la pierre calcaire de la montagne[14]. Sa largeur moyenne est de douze pieds, en sorte que les chars passent facilement. Mais les pentes à côté sont si roides et si entrecoupées de rochers, que si un cheval ou même un piéton était poussé en dehors, il ne pourrait se retenir et se précipiterait. Le chemin est dominé en quelques endroits par des rochers assez élevés.

La montée des deux côtés est de trois quarts d'heures, et le passage est élevé d'au moins 900 toises au-dessus du lac du Bourget.

Depuis le bas de la descente près du village de Bordeaux, la route sur le pied du talus de la montagne à droite jusqu'au village du Bourget, restant toujours à la distance d'environ Six minutes du lac qui est sur la gauche.

Entre le chemin du Mont-du-Chat et celui de la Grotte, il y a deux autres passages, celui de la montagne d’Épine et celui d’Aiguebelette[15]. Ils sont moins anciens que les premiers[16]. D’ailleurs ils n’offrent aucun défilé, mais ils passent par-dessus la crête de la montagne. Ces passages sont beaucoup plus élevés que celui que nous avons décrit, et ne sont praticables que pour les mulets. Il n’est donc nullement probable que la voie romaine passât par l'un ou l'autre, et il l'est encore moins que les guides d'Annibal les eussent préféré à celui de la montagne du Chat.

M. D'Anville parait n'avoir eu aucune connaissance de ce dernier passage, car il croit que la station appelée Lavisco[17] dans les itinéraires romains, était le village de la Novalaise au pied du Mont-d’Épine.

Lavisco était situé entre Lemincum (Chambéry) et Augustum Aouste, près de Saint-Genis ; il était également éloigné de ces deux villes, savoir de 14 milles. Cependant, M. D'Anville ne trouve que 17 à 18 milles de Lemincum à Augustum, en passant par la Novalaise et le Mont-d’Épine, en conséquence, il propose de changer les deux numéros XIIII des itinéraires en VIIII[18]. En sorte qu’au lieu de deux fois 14, on n’aurait que deux fois 9. S'il avait connu la grande route du Mont-du-Chat, il n'aurait pas proposé ce changement, car par cette route la distance de Chambéry à Aouste est à peu près la même que celle de 28 milles marquée par les itinéraires.

M. Grillet, dans son Dictionnaire de la Savoie[19], compte de Yenne à Chambéry 26 kilomètres qui, à raison de 1.473 mètres pour 1 mille romain, font 17 milles. Nous avons vu que depuis Aouste jusqu'à Yenne il y avait 12 milles. Il y a donc en tout 29 milles et 2 tiers depuis Aouste jusqu'à Chambéry. Ce nombre s'écarte bien peu des 28 milles des itinéraires. Voilà donc une preuve positive que la voie romaine traversait le Mont-du-Chat et non point le Mont d'Épine ou celui d'Aiguebelette, qui sont tous les deux des chemins plus courts. Lavisco serait donc ou Chevelu ou le village de Choiseil, qui sont situés entre Yenne et le passage de la montagne.

Voici le détail des distances depuis Yenne jusqu'à Chambéry :

 

De Yenne

à Choiseil

2 milles

 

à Chevelu

2 milles

 

au sommet du passage de la

 

montagne du Chat

3 milles

 

à Bordeaux

3 milles

 

à Le Bourget

2 milles

 

à Chambéry

6 milles

 

TOTAL

18 milles

 

Les descriptions topographiques renfermées dans ce chapitre et dans le précédent, sont le résultat des notes que j'ai recueillies moi-même sur les lieux, en trois courses différentes, et faites à des époques très-éloignées.

La première, en 1783, pour visiter le célèbre chemin de la Grotte et la Grande Chartreuse.

La seconde en 1801. Devant aller à Valence, je quittai la grande route à Chambéry, pour traverser à pied la montagne d’Aiguebellette et rejoindre la route de Grenoble en passant par le Pont de Beauvoisin et Voiron. Le but de ce détour était de vérifier l’opinion du général Melville, qui pensait qu’Annibal n’avait passe qu’à 2 ou 3miulles au nord du chemin de la Grotte. Je ne trouvai rien qui pût confirmer son opinion ; d'ailleurs ce chemin s'écarte complètement du Rhône, et nous avons vu que pour être d'accord avec Polybe, il fallait absolument que la route rejoignît les bords de ce fleuve avant de traverser la montagne où devait se trouver le défilé qui fermait l'entrée des Alpes. Je pensais donc qu'il devait, avoir un autre passage plus au nord et plus rapproché da Rhône. Mais ce ne fut qu'à la troisième course faite en août i8ia, que mes recherches furent couronnées du succès.

Je partis de Genève pour Aix, dans le dessein d'examiner la route du Mont-du-Chat, laquelle, pour plusieurs raisons, me paraissait devoir correspondre plus exactement avec le récit de Polybe. Je traversai le lac du Bourget depuis le port d'Aix jusqu'au village de Bordeaux pour joindre la route du Mont-du-Chat, et je la suivis jusqu'à Chevelu. La vue du Rhône et de la ville de Yenne dans le lointain depuis le sommet du passage, suffit pour me donner une idée claire du reste de la route.

Je sentis alors ce plaisir vif que l'on éprouve lorsqu'après avoir cherché pendant longtemps une vérité, on la découvre enfin, j'étais convaincu que je venais de marcher sur les traces de l'armée carthaginoise. Je croyais voir la cavalerie, les bêtes de somme et les éléphants, descendants (comme le dit Polybe) avec peine et avec beaucoup de précaution, cette partie du chemin qui, pour adoucir la pente et pour éviter les rochers, fait plusieurs contours. Je voyais les lieux où les Allobroges s'étaient postés pour attaquer l'armée avec avantage et pour lui enlever ses bagages.

Ce fut cette découverte qui m’engagea à reprendre un travail que j'avais presque abandonné, et à rédiger en forme d'ouvrage des recherches commencées il y a vingt ans.

Je reprendrai le récit de Polybe dans le chapitre suivant.

 

 

 



[1] De 300 pieds de profondeur sur 25 à 30 de large.

[2] Qui donnèrent le nom d'Oppidum Scalarum au bourg des Échelles. M. Dutens, dans son Itinéraire, p. 134, allant de Chambéry à Lyon, observe qu'aux Échelles on sort des Alpes ; c'est donc avec raison que Polybe appelle le défilé par lequel Annibal traversa cette même chaîne de montagnes, l'entrée dans les Alpes.

[3] Moreri, article Hercule, le Thébain ou de Grèce.

[4] Histoire romaine, t. I, p. 7. A Paris, 1739.

[5] Tite-Live, liv. XXI, chap. 41.

[6] Liv. III, chap. 48.

[7] Histoire romaine, t. II, p. 418 et suiv., Paris, 1740.

[8] Édition de Casaubon, liv. III, chap. 47 et 48.

[9] Histoire de Tite-Live, liv. XXI, chap. 38.

[10] M. Abauzit, dans sa Dissertation sur le passage des Alpes par Annibal, selon Tite-Live, p. 163, dit qu'il croit que le mot de Cremonis, que l'on ne trouve que dans les éditions de Tite-Live, est un mot corrompu : Je tiens de Glaréanus, ajoute-t-il, que à les plus anciens manuscrits ont Centronis Jugum, à la place duquel on a mis Cremonis ; il ne sait par  quelle aventure, et c'est tout ce qu'il en dit. Je m'étonne que personne ne se soit depuis avisé de réclamer la vraie leçon. Il est hors de doute que Cœlius entendait le Petit Saint-Bernard. — Les Centrons, ou ceux de la Tarantaise, habitaient les Alpes : de là jugum Centronis ou Centranum, si l'on veut.

[11] Histoire de Tite-Live, liv. XXVII, chap. 39. Voyez aussi l'Histoire romaine de Rollin, t. VI, p. 108, édit. de 1742.

[12] Ce sont les expressions de M. Albanis Beaumont dans la seconde partie de sa Description des Alpes grecques et cottiennes, t. II, p. 425.

[13] Description des Alpes grecques et cottiennes, t. I, p. 196 et 217.

[14] Ce sont probablement des restes du pavé de l'ancienne voie romaine.

[15] Le passage au Mont-d'Épine conduit de Chambéry à Yenne par le château d'Épine et la Novalaise ; celui d'Aiguebelette conduit de Chambéry au pont de Beauvoisin ou à Saint-Genis.

[16] Description des Alpes grecques et cottiennes, t. I, p. 196.

[17] Notice de l'ancienne Gaule, article Lavisco.

[18] En mettant un V à la place du X.

[19] Dictionnaire des départements du Mont-Blanc et du Léman, publié en 1807.