JEANNE DE FRANCE

DUCHESSE D'ORLÉANS ET DE BERRY (1464-1505)

 

AVERTISSEMENT.

 

 

Lorsqu'en 1879 l'examen des documents dont nous allons parler et des ouvrages déjà consacrés à Jeanne de France m'inspira le plan d'une étude sur sa vie, absorbé alors par d'autres travaux, je proposai à l'un de mes amis, M. Sorin, cette entreprise en commun et par moitié : vers le même moment, M. de La Guère se chargea d'illustrer le livre et d'en diriger la partie artistique. Pour des motifs divers, aucun de ces deux programmes n'a reçu d'exécution ; néanmoins le caractère purement amical de notre réunion l'a empêchée de se dissoudre tout à fait. M. de La Guère a bien voulu, sur ma demande, voir les archives de la mairie de Bourges et j'ai indiqué avec le plus grand soin chacune de ses communications. M. Sorin m'a aidé à dépouiller les documents compris dans les Titres de Bourbon et d'Orléans et dans plusieurs registres de correspondances du xv° siècle, à la Bibliothèque Nationale. C'est ainsi que j'ai pu maintenir leurs noms à la première page de ce petit livre comme un souvenir du projet de collaboration que nous avions (l'abord formé.

Jeanne de France n'a pas manqué de panégyristes et nous ne pouvons nous vanter d'être les premiers à écrire son histoire. Nous indiquons en note vingt-quatre biographies spéciales de Jeanne[1] sans parler des histoires générales, des recueils de vies de saints ni des histoires d'ordres religieux où il est fait mention d'elle avec plus ou moins de détails[2]. Mais toutes les vies anciennes, du XVIIe siècle et du XVIIIe, écrites en vue de la canonisation de Jeanne de France et avec les meilleures intentions, n'ont, aucun caractère historique : ce sont des recueils de pieuses légendes réunies pour l'édification du lecteur. Nous en dirons autant, quant à son but, du meilleur livre moderne sur Jeanne de France, Sainte Jeanne de Valois et l'ordre de l'Annonciade, par M. l'abbé Hébrard, livre distingué et intéressant, mais qui, comme son titre l'indique, ne comprend que la fondation et les développements de l'ordre de l'Annonciade, ce qui est un objet tout différent de l'objet purement historique que nous nous sommes proposé.

Nous avons donc, comme on le verra par les notes, emprunté bien peu de chose aux publications antérieures sur Jeanne de France, mais il est nécessaire de donner ici quelques indications générales sur deux séries fort importantes de documents où nous avons puisé.

 

I. Le Procès de divorce de Louis XII, en 1498, contient dans ses enquêtes la majeure partie de l'histoire de Jeanne. Il existe, des actes inédits de cette procédure, trois expéditions originales :

1° A la Bibliothèque Nationale, à Paris, le manuscrit latin 5973, in-f°, de 210 ff., parchemin, écriture du XVe siècle, contresigné pièce par pièce par les deux notaires du procès « Militis » (Chevalier) et « Mesnart. » Ce manuscrit ne porte aucune mention particulière[3] ;

2° A la Bibliothèque publique d'Albi, le manuscrit 31 (coté 78 dans l'Inventaire (imprimé), in-f°, de 200 If., parchemin, écriture du XVe siècle, contresigné pièce par pièce, « Militis » et « Mesnart. » On lit, sur la garde, les notes suivantes du bibliothécaire Massol organisateur de la bibliothèque d'Albi : « Actes de la dissolution du mariage de Louis XII, roi de France, et de Jeanne, fille de Louis XI, en 1498, par les commissaires du pape Alexandre VI, dont le premier fut d'abord Louis d'Amboise, évêque d'Albi, et le deuxième, Ferdinand, évêque de Ceuta, auxquels fut joint bientôt après le cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans qui, dès lors, présida la commission. Ces actes sont de la plus grande authenticité, étant collationnés sur l'original par les deux notaires présents à la procédure, Nicolas Militis et Pierre Mesnart. » Et au-dessous de cette première note : « Nota. Ce volume, tel qu'il est, a été sauvé des flammes qui consumèrent les titres féodaux et autres du chapitre métropolitain d'Albi, en 1793, et ensuite placé à. la Bibliothèque centrale de la même ville, par le bibliothécaire. » Signé : « Massol ». Sans aucun doute, ce manuscrit avait été légué au chapitre par l'évêque Louis d'Amboise, comme toute la bibliothèque de ce prélat. Notre excellent confrère, M. Jolibois, archiviste du Tarn, a bien voulu le vérifier et constater qu'il était identique au manuscrit précédent ;

3° Aux Archives départementales de la Loire-Inférieure. Trésor des Chartes de Bretagne, E. 15, reg. parchemin, petit in-f°, également de 200 ff., identique aux précédents, également contresigné « Militis » et « Mesnart. »

A ces expéditions authentiques du procès de divorce, il convient d'ajouter : 1° le texte orignal de la sentence de divorce, aux Archives Nationales, E. 682, parchemin, à trois sceaux pendants (ceux des trois juges), de 1m,762, sur 0m,642 ; un avis de jurisconsultes sur le divorce. M. Clément Simon, ancien procureur général, a trouvé une expédition originale de cet avis dans les archives du château de Bach (Corrèze), et il a eu l'obligeance de nous la communiquer. Nous en avons trouvé également une expédition originale aux archives de la Loire-Inférieure, E. 14, papier, 2 f°, petit in-4°, 3 pages d'écriture, sans signature.

Nous avons largement recouru à ces importants documents, sans toutefois y ajouter une foi aveugle. Ce procès, dont le résultat ne pouvait être douteux et dont une des parties était le roi en personne, est bien fait pour inspirer des réserves. Nous avons dû critiquer certaines dépositions (notamment celles d'Elisabeth Fricon et de l'évêque d'Orléans) ; mais il n'est pas douteux que le sens général des dépositions est parfaitement exact, car elles se vérifient les unes par les autres et, en outre, elles coïncident strictement avec les faits déjà connus et avec les récits des chroniqueurs qu'elles expliquent et développent. Ajoutons que toutes sont fort circonstanciées, que toutes émanent de témoins oculaires, que les simples répétitions de paroles d'autrui sont des plus rares et indiquées avec le plus grand soin, et que plusieurs contiennent des vérités fort peu favorables au roi et même contraires à ses affirmations[4]. Leur exactitude nous paraît donc dans l'ensemble aussi certaine, aussi vérifiée que leur authenticité matérielle ; et, pour tout dire, elles nous semblent moins suspectes de partialité en faveur de Louis XII que les récits de Saint-Gelais et de Ch. de Seyssel, sur lesquels pourtant sont basées presque toutes les histoires de Louis XII.

 

II. La procédure de canonisation. Cette vaste procédure, qui dura de 1614 à 1775, comprend un volume in-f° imprimé à Louvain, un volume in-4° imprimé à Anvers, deux pièces imprimées l'une à Bourges et l'autre probablement dans la même ville, deux volumes in-f° imprimés à Rome, et une procédure restée manuscrite à Albi. Les matériaux manuscrits des volumes imprimés à Rome sont conservés aux Archives départementales du Cher[5] (Fonds de sainte Jeanne) et à la Bibliothèque Nationale (mss. lat. 9792). Voici le détail exact de ces divers éléments :

Instructio et censura sacra theologiœ et juris utriusque respective doctorum et pro fessorum in celeberrima academia Lovaniensi, pro canonizatione beatœ Joanna Valesiœ, Annunciatarum fundatricis. Lovanii, typis Enrici flasteny, 1624, in-4°.

De vita et miraculis serves Dei Johannœ Valesiœ.... processus, Autwerpiee, ex officina Plantiniana, 1624, in-4°, 54 p. C'est la première procédure de l'archevêque de Bourges : elle contient les requêtes des religieuses et des dépositions sur un certain nombre de miracles.

Sacra rituum congregatione, Emo et Rmo Dmo Card. de Tencin, Bituric. canonisationis Joannœ Vcilesiœ, olim reginœ Francia et fundatricis ordinis sanctissimœ Annunciationis beata Maria Virginis, sub regulci S. Francisci, positio super dubio an sentenlia Rmo archiepiscopi Bituricensis lata super cultu publico ab immernorabili tempore predictœ Beatœ exhibito, sive super casu excepto a decretis fclicis recordationis Urbani Papœ VIII, sit con firmanda in casu et ad effectum. Rom 1742, ex typogr. reverendœ camer apostolicœ, in-f°.

A. Informatio (25 pages) ; B. Summarium... (175 p.) ; C. Animadversiones R. P. D. Fidei promotoris (6 p.) ; D. Responsio ad animadversiones R. P. D. Fidei promotoris (69 p.) ; E. Table des témoins (36 p.).

Ce volume contient les procédures sur la validité du procès fait à Bourges en 1738 et 1739 ; les procès antérieurs de 1614, 1617, 1632, 1648, l'enquête de 1732 à Bourges.

Bitur. Canonis. Johanna alia brevis responsio juris ad animadversiones R. P. D. fidei promotoris.... (auctore Philippo-Maria Pirellio, advoc.) s. l. n. d. in-f° pièce. Réponse sur l'ancienneté du culte de Jeanne.

Informations à prendre en la ville de Bourges en Berry et ailleurs touchant la cause de la béatification de Jeanne de Valois, Bourges, Crista, 1661, pièce in-f°.

6° Volume in-f°, Rome, imprim. de la Chambre Apostolique, 1774. Ce volume comprend :

A. Positio super dubio are constet de validitate processus apostolici remissorialis et compulsorialis in Urbe constructi super virtutibus et miraculis in specie...

Informatio (7 pages) ; Summarium (7 p.) ; Animadversiones (2 p.) ; Responsio ad animadversiones (2 p.).

B. Positio super dubio an constet de virtutibus theologa- libus... ac de cardinalibus.

Informatio (109 pages) ; Summarium (514 p.) ; Animadversiones (14 p.) ; Responsio ad animadversiones (74 p.).

C. Imprimé en 1775. — Smi Dmi ni Pii Papæ VI. litteræ apostolicæ in forma brevis, du 21 juin 1775. Ces lettres apostoliques approuvent la preuve des vertus héroïques et autorisent l'office de Jeanne dans toutes les possessions du roi très chrétien (4 pages). Imprimées à Rome, ces lettres ont été imprimées aussi deux fois à Paris : Parisiis, typ. regia, 1775, in-4°, pièce, et typ. Desprez, 1775, in-4° pièce. Elles ont été réimprimées dans la Bullarii Romani continuatio, t. V. p. 97.

Acta Bituricensis canonisationis Johannæ Valesiæ Galliæ primum reginæ, postea fundatricis ordinis Annunciationis Be Virginis, sub regulâ s' Francisci, mss. in-f° de papier timbré, n° 32 de la Bibliothèque d'Albi. C'est une procédure faite du 20 déc. 1773 au 18 juin 1774 sur cieux miracles opérés à Albi pendant les fêtes de la béatification de Jeanne de France en 1743. On entend quinze témoins, et la procédure est dirigée par J. Jos. Lazare de Com bettes, vicaire général du cardinal de Bernis, archevêque d'Albi, alors ambassadeur à Rome. On y a joint les pièces envoyées de Rome pour la procédure et l'arrêt du Parlement qui l'autorise[6].

Ces procédures de canonisation comprennent des éléments fort divers, des discussions et des appréciations théologiques qui, par leur caractère purement technique, échappent à la matière que nous traitons ; de longues enquêtes sur la vie de Jeanne qui ont un intérêt théologique, mais qui n'ont aucun intérêt historique, les témoins, qui déposent 150 ou 200 ans après la mort de Jeanne, se bornant à répéter ce qu'ils savent d'elle d'après ses historiens. Elles contiennent aussi d'importantes et minutieuses enquêtes sur le culte rendu à Jeanne après sa mort, et sur ce point elles ont la valeur d'un témoignage contemporain et authentique[7]. Nous y trouvons des vérifications soigneuses de l'état du couvent de l‘Annonciade de Bourges et de la chapelle érigée par Jeanne, des objets ayant appartenu à la duchesse de Berry et conservés comme reliques. Elles nous retracent la marche suivie et les efforts faits pour honorer la mémoire de Jeanne de France. Enfin, elles reproduisent des documents fort importants pour l'histoire de la duchesse ; plusieurs des bulles qui ont approuvé l'ordre de l'Annonciade, la règle de cet ordre (Summarium de 1774, p. 219-225), un extrait de l'Obituaire du couvent de Bourges (p. 73), des extraits d'un traité sur le Tiers-Ordre de Jeanne, composé par le P. Gabriel-Maria, témoin oculaire et intime de sa vie (p. 489 et suiv.) et, surtout, le texte que l'on a appelé Manuscrit de l'Annonciade[8].

Ce manuscrit est une chronique, parfois légendaire, des dernières années de Jeanne de France et des commencements de l'Annonciade. Le récit est suivi du testament de Jeanne, d'attestations de miracles qu'on lui attribuait, signées en 1515 par son écuyer Bien-aimé Georges et par frère Ambroise Basset, directeur du couvent de Bourges, tous deux contemporains de la duchesse ; puis de l'attestation de sœur Guyard, de sœur Blandine et de quelques autres, que le récit a été écrit en 1563 par sœur Blandine, l'une des premières compagnes de Jeanne, entrée toute jeune à l'Annonciade en 1500.

Ce récit, tel qu'il nous est parvenu, présente des traces manifestes de retouches. Un chapitre de la fin s'intitule : Choses dignes de mémoire qui pourraient servir pour la canonisation, ce qui suppose qu'il a dû être remanié à l'époque où l'on a commencé à songer à la canonisation. Chaque couvent (le l'Annonciade possédait une copie du manuscrit[9], et cette copie se termine par le récit de six miracles arrivés en 1633.

En 1738, les commissaires (le la canonisation constatèrent à l'Annonciade de Bourges l'existence de quatre exemplaires du manuscrit, dont un illustré de dessins. Ils vérifièrent que trois exemplaires étaient des copies récentes ; un exemplaire leur parut titre l'original, et ils l'ont publié en traduction latine (Summarium de 1742, pages 77 à 188, mss. coté A). Mais ce manuscrit commençait seulement à un endroit du récit où Jeanne raconte à G. Maria qu'elle a eu des révélations et où celui-ci consent à l'institution de l'ordre, c'est-à-dire qu'il y manquait toute la vie de Jeanne jusqu'à l'année 1500. Cette vie se trouvait condensée dans les trois premiers chapitres des autres manuscrits, chapitres que les commissaires publièrent d'après une de ces copies récentes (ibid., p. 195 à 218, mss. coté B). Du reste ces chapitres n'ont pas d'intérêt, car ils ont été rédigés très sommairement sur des dires plus ou moins certains : on y retrouve des passages textuels des Annales de Nicole Giles[10].

Quant au corps du texte, il a toute l'importance d'un récit circonstancié écrit avec un sentiment de sincérité naïve par un témoin oculaire, encore qu'une large part y soit faite au merveilleux et que l'auteur, entraîné par le renom de sainteté de Jeanne, croie pouvoir raconter des faits miraculeux contre lesquels la Procédure de Canonisation émet de fortes et prudentes réserves[11].

Les manuscrits de Bourges ont disparu au moment de la Révolution ; il nous est donc fort précieux d'en retrouver le texte dans le procès de Canonisation. Du reste, on ne peut pas dire que le Manuscrit de l'Annonciade soit absolument inédit, car il a été à peu près publié, sauf des remaniements et des arrangements de forme, en 4607 sous ce titre : Institution première des religieuses de l'Annonciade (Arras, 1607, in-4°), par le P. Gazet. De plus des copies modernes s'en sont conservées aux couvents actuels de Villeneuve-d'Agen[12] et de Boulogne-sur-Mer.

 

 

 



[1] Miroyrs et guydes fort propres pour les dames et damoiselles, par Yves Magistri, à Bourges, Pierre Boulder, 1585, in-8° (recueil de plusieurs vies, parmi lesquelles celle de Jeanne de France). Yves Magistri, auteur de plusieurs écrits, et religieux à Bourges, a été accusé, injustement, semble-t-il, d'avoir causé quelques désordres dans le couvent de l'Annonciade, de concert avec Cujas. — Les Chroniques ou Institution première des religieuses de l'Annonciade, par N. Gazet, Arras, 1607, in-12. — Miracles surprenants qui se voient chaque jour... au tombeau de la Be Jeanne de France en l’église des Annonciades de Bourges, par Fr. Grégoire Mirieaut, secrétaire des mineurs de l'observance de Paris, Paris, Jacquin, 1615, in-8°. — L. Dony d'Atticby, évêque de Riez, Tableau de la vie de la Be Jeanne de France, Paris, 1625, in-8° ; id., édition augmentée, Paris, 1644, in-8° ; id., Paris, 1664, (dédié à la reine régente). -- Hilarion de Coste, Éloges des Reines, Paris, 1630, in-4°. — Pedro Manero, Vida de la sein senora de Joanna de Valois, reina de Francia, Madrid, 1654, in-4°. Paulin Du Gast, Vie admirable de S. Jeanne de Valois, Bourges, 1666, in-8° (dédié à la reine). Louis de Bony, Vie de la bienh. Jeanne de France, Paris, 1684, in-8° (dédié à la duchesse d'Aumont). P. de Mareuil, Vie de la bienh. Jeanne de Valois, reine..., 1741, in-12 (dédié à la reine). Abrégé de la vie de Ste Jeanne, reine de France, Bourges, v. Boyer, 1743, in-8°, pièce. De Bœck, Heylig leven... von de H. Joanne de Valois (en flamand), Brussel, 1752, in-8°. — Le P. Lelong, cite, de la même époque, une vie populaire en images : Vita ejusdem 24 imaginibus œri incisis evulgata... ab. Adr. Huberti, ord. min. — Leuen van de Heylige Joanna van Valois, Rousselare, 1840, in-18. — Pierquin de Gembloux, Histoire de Jeanne de Valois, Paris, Gamine, 1840, in-4° : id., Debécourt, 1842, in-18. — Ste Jeanne de Valois, Lille, Lefort, 1851, in-18 ; id., chez le même, 1855, in-18 ; id., chez le même, 1865, in-18 (par Mme Bourdon). — M. l'abbé Moulinet, Vie de la bienh. Jeanne de Valois, Paris, Vivés, 1856, in-12. — Mme Caroline Falaize, Jeanne de Valois, Limoges, Barbon, 1869, in-8°. — M. l'abbé Hébrard, Ste Jeanne de Valois et l'ordre de l'Annonciade, Paris, Poussielgue, 1878, in-12. — M. l'abbé Castaing, Panégyrique de Ste Jeanne de Valois, prêché à Sainte-Eulalie de Bordeaux le 4 février 1882, Bordeaux, librairie St-Paul, 1882. in-8°. — On peut aussi considérer en quelque sorte comme une histoire de Jeanne de France la Vie du P. Gabriel-Maria, son conseiller, par le P. Honoré Niquet, Paris, 1605.

[2] Acta Sanctorum (Febr., t. I). Vies des Saints, par le P. Giry, par le P. Baillet, etc.

[3] J'ai communiqué au Comité des Travaux historiques (Ministère de l'Instruction publique) une copie de cet important document qu'il serait intéressant de publier dans son texte lui-même.

[4] Plusieurs témoins se vantent des services qu'ils ont rendus à Anne de Beaujeu. Le cardinal d'Amboise déclare très énergiquement avoir dissuadé Louis XII de ses expéditions en Bretagne.

[5] Nous ne pouvons parler des Archives du Cher sans remercier M. Boyer, archiviste départemental, qui a bien voulu s'y faire notre guide et faciliter beaucoup notre tâche.

[6][6] Note de M. Jolibois, archiviste du Tarn.

[7] Mais toutes ces enquêtes n'ont porté en somme que sur la constatation du culte rendu à Jeanne de France par le peuple : c'est ce qui explique peut-être certaines lacunes au point de vue historique. Ainsi nulle part il n'est fait mention de la procédure de divorce. D'un autre côté, nous noterons plus loin quelques erreurs qui se sont glissées dans la date de plusieurs textes cités au cours de cette immense procédure.

[8] Ajoutons que les imprimés de la canonisation sont des plus rares et des plus difficiles à trouver.

[9] D. Martène et Durand, dans leur Voyage littéraire (Paris, 1717), pars I, p. 34, citent le manuscrit des Annonciades de Tours.

[10] On y raconte qu'à cinq ans Jeanne de France reçut comme confesseur à Linières le P. Gabriel-Maria. Or, nous verrons que ce religieux avait le même fige que Jeanne ; on ne peut donc pas admettre ce détail.

[11] Summariurn de 1774, p. 448.

[12] Mgr l'évêque d'Agen a bien voulu mettre à notre disposition une copie de ce premier texte. M. de la G. possède une copie du second, qu'il a faite.