HISTOIRE GRECQUE

TOME TROISIÈME

LIVRE QUATRIÈME. — LA GUERRE DU PÉLOPONNÈSE.

CHAPITRE TROISIÈME. — ITALIE ET SICILE.

 

 

§ IV. — ATHÈNES ET LA SICILE.

La Sicile ne pouvait pas arriver à une paix durable. Il y avait trop d’éléments de fermentation, tant dans les différentes villes où l’on tenta de rétablir la tyrannie et dans les relations des villes entre elles, que dans celles des villes grecques avec les Sicules. Car ceux-ci avaient pour la première fois trouvé en Doucétios un centre vivant, un homme qui ne se contentait pas, en chef de bande hardi qu’il était, de profiter de quelques districts montagneux et d’un accès difficile pour attaquer les villes de la côte, mais qui cherchait à fonder des villes à l’instar des Grecs. Il forma d’abord une cité sicule près de Palique[1], en un endroit à l’ouest de Léontini, que signalaient des phénomènes volcaniques et que les indigènes considéraient comme sacré. Il réussit même à battre les forces réunies d’Agrigente et de Syracuse ; puis, après avoir été obligé de quitter durant un certain temps la Sicile, à la suite d’un échec que lui avaient fait éprouver les Grecs, il profita de la division des deux villes pour fonder sur le côté nord de file, dans une position bien choisie, une ville nouvelle appelée Kalé Atké[2] (belle côte), et destinée à être le centre fortifié d’un empire sicule. Mais, avant d’avoir pu affermir son œuvre, il mourut dans sa nouvelle résidence (440 : Ol. LXXXV, 1), et les Syracusains, qui pendant ce temps avaient réduit Agrigente, purent réprimer sans difficulté toutes les velléités d’indépendance des Sicules, et soumettre toutes les places que ceux-ci occupaient dans le voisinage de leur territoire.

Syracuse était plus puissante que jamais. Elle reprit le projet de réduire sous sa domination file tout entière. Elle augmenta sa cavalerie et sa marine, négligées depuis l’époque des tyrans. Elle traita durement les villes peuplées par les Sicules et avec une hauteur impitoyable les cités chalcidiennes. Il en résulta que l’antique antipathie des tribus, un instant refoulée pendant leur lutte commune contre les tyrans, se manifesta de nouveau, et cela au moment où l’explosion de la guerre du Péloponnèse réveillait plus vive que jamais, dans tout le inonde hellénique, l’opposition entre Doriens et Ioniens.

Sparte se mit en relation avec les villes doriennes de l'île : et, bien que les villes siciliennes se montrassent beaucoup plus froides et plus indifférentes que les Spartiates ne l’avaient espéré et que les Corinthiens ne le leur avaient fait croire, en Sicile aussi les partisans d’Athènes et ceux du Péloponnèse prirent vis-à-vis les uns des autres une attitude de plus en plus hostile, surtout depuis que les Athéniens étaient devenus puissants dans la mer Ionienne et avaient noué des relations plus étroites avec leurs frères d’outre-mer. C’est ainsi que, dès 433 (Ol. LXXXVI, 4), ils conclurent un traité d’alliance avec Rhégion[3]. Vers la même époque, les ambassadeurs de Corcyre attirèrent l’attention des Athéniens sur le monde grec occidental, et par là secondèrent les projets qu’avait formés déjà du vivant de Périclès le parti le plus avancé des démocrates.

Les Chalcidiens de Sicile se trouvant de plus en plus menacés par l’insolent orgueil de Syracuse, on en vint, en Sicile aussi, à une rupture ouverte ; il se forma deux camps et deux partis décidés à la guerre ; d’un côté, les villes ioniennes, Léontini, Catane, Naxos, auxquelles se joignit Rhégion et même la ville dorienne de Camarina, reconstituée après l’expulsion des tyrans ; car la haine contre Syracuse, qui pouvait bien, il fallait. le craindre, supprimer une troisième fois la cité, l’emporta sur tous les sentiments de communauté d’origine et poussa Camarina dans le camp des Ioniens de Chalcis[4]. Du côté opposé étaient les colonies doriennes, avec Locres, qui antérieurement déjà s’était unie à Sparte. Les Léontiniens, serrés de près sur terre et sur mer par Syracuse, firent le pas décisif en envoyant, pendant le cinquième été de la guerre (427 : Ol. LXXXVIII, 1), une ambassade à Athènes pour demander du secours.

Le chef de cette ambassade était Gorgias. C’était déjà alors un sexagénaire, mais aussi un de ces Hellènes dont l’intelligence et l’activité étaient soutenues par une vitalité exceptionnelle. C’était un homme d’un extérieur imposant, plein d’assurance et de confiance en lui-même, comme Empédocle, auquel d’ailleurs il devait une partie de sa culture intellectuelle. Aussi versé dans la philosophie naturaliste que dans la dialectique des Éléates, il avait une extrême variété de connaissances, mais il utilisait surtout ses études philosophiques pour atteindre des résultats pratiques : il savait, par des associations d’idées surprenantes, par des conclusions et des preuves inattendues, s’emparer des esprits et dicter à ses auditeurs leurs résolutions. Sa tournure d’esprit était celle des sophistes ; seulement il ne voulait pas être un professeur de sagesse comme Prodicos, un encyclopédiste et un polygraphe comme Hippias, mais simplement un rhéteur à la manière de Coran et de Tisias, exercer de l’influence comme orateur et former lui-même des orateurs. Plus il concentrait ses forces pour atteindre ce but, plus il approcha de la perfection dans son art ; et les Athéniens étaient parfaitement capables d’en apprécier le brillant effet. C’était pour eux quelque chose de tout à fait nouveau. Les discours de Gorgias, en effet, formaient le contraste le plus frappant avec la tenue sévère et le fond solide de l’éloquence de Périclès ; ils agissaient comme une musique enchanteresse sur les sens des Athéniens, qui allaient l’entendre soit dans des sociétés privées, soit même au théâtre ; ils agissaient par une grâce irrésistible, par une abondance d’images, par des tournures originales, de poétiques images, la richesse des ornements et une diction pleine d’élan ; les pensées se suivaient dans un enchaînement rythmique, de sorte qu’elles produisaient l’impression d’une œuvre d’art accomplie.

Il faut attribuer une influence considérable à l’action d’un esprit aussi distingué, placé à la tète de l’ambassade. Mais la situation difficile des Léontiniens avait aussi par elle-même une importance incontestable ; car si le faible reste de la population ionienne en Sicile était vaincu, c’était, par suite du différend qui divisait alors la nation, une défaite infligée à la politique athénienne ; et les Péloponnésiens auraient trouvé dans Syracuse, si celle-ci parvenait à réaliser ses plans ambitieux, une puissante alliée qui, rien qu’en fournissant du blé aux ennemis d’Athènes, serait devenue pour eux une puissante auxiliaire.

Les Athéniens agirent avec énergie, mais aussi avec prudence. Vers la fin de l’été 427, ils envoyèrent dans les eaux de la Sicile une escadre de 20 vaisseaux sous Lachès et Charœade pour protéger Léontini, et en même temps pour conclure de nouvelles alliances et reconnaître tout le théâtre de la guerre. Rhégion devint leur station principale[5]. Ayant la fin de l’hiver, les Athéniens essayèrent de s’emparer des îles Lipari[6]. Mais ces îles, qui avaient exercé leurs forces dans leurs luttes contre les Tyrrhéniens, leur opposèrent une résistance inattendue, leur donnant ainsi la mesure de l’énergie et de la puissance que possédaient les colonies doriennes. Une seconde attaque dirigée contre elles l’hiver suivant (426/5) n’eut pas plus de succès[7]. Charœade ayant péri dans un combat contre les Syracusains (426), Lachès fut seul commandant, en chef. On fit des incursions dans l’intérieur de la Sicile, et l’on s’aperçut qu’on avait de nombreux partisans parmi les Sicules soumis aux Syracusains. On attaqua quelques ports de mer ; Mylæ et Messana furent prises[8] ; mais, comme on agissait sans plan arrêté. ou ne fit rien d’important. Au lieu de secourir les Léontiniens, Lachès aida les habitants de Rhégion à combattre les Locriens Épizéphyriens[9]. Aussi, lorsqu’une deuxième ambassade des alliés siciliens arriva à Athènes pour demander qu’on renforçât l’escadre, on résolut d’équiper une flotte plus considérable, et on envoya d’abord Pythodoros avec quelques vaisseaux ; il prit comme stratège la place de Lachès[10].

Au printemps suivant (425), 40 vaisseaux partirent pour la Sicile sous le commandement d’Eurymédon et de Sophocle[11]. C’était la flotte qui avait à bord Démosthène ; et, il faut bien le dire, l’arrêt qu’elle fit à Pylos et qui dès l’abord irrita les deux généraux, de même que le second plus court qu’elle fit à Corcyre, nuisirent beaucoup aux affaires siciliennes. On perdit par là tout un été. Messana, où une partie seulement de la population était favorable aux Athéniens, tomba, par suite de la trahison du parti adverse, entre les mains des Syracusains. Ces derniers ne réussirent pas, il est vrai, à battre dans le détroit, comme ils en avaient formé le plan en s’alliant aux Messaniens, la flotte d’Athènes et de Rhégion avant l’arrivée du renfort : ils virent qu’ils n’étaient pas de force à se mesurer avec l’escadre de Pythodoros[12], et les vaisseaux athéniens, arrivés à temps, firent échouer une entreprise contre Camarina, tentée dans le but de détourner cette ville des Athéniens[13]. D’un autre côté, les Athéniens, soutenus par les Léontiniens, attaquèrent en vain Messana, et Pythodoros ne put reprendre cette place qui avait, pour le succès de la guerre engagée avec Syracuse, une importance capitale.

Vers la lin de l’automne, la flotte d’Eurymédon arriva enfin au lieu de sa destination, et en Sicile aussi de grands événements semblaient se préparer au commencement du huitième été de la guerre (424). Une puissante flotte de 50 à 60 voiles stationnait devant Rhégion, et les succès importants obtenus dans le Péloponnèse remplissaient les troupes de confiance et. d’ardeur. Mais, en Sicile aussi, les mêmes circonstances changèrent la face des choses et arrêtèrent subitement les entreprises des Athéniens.

Depuis que Syracuse avait une constitution républicaine, nous y trouvons, comme à Athènes, l’antagonisme des pauvres et des riches, de la vieille et de la jeune génération, des citoyens modérés et des partisans de la souveraineté illimitée du peuple ; mais ici les courants politiques étaient plus inconstants encore et plus désordonnés. Il v avait un parti qui voyait dans une démocratie sans contrôle la ruine de l’État et ne faisait pas mystère de son opinion. Bien qu’il fia sans cesse combattu par les démagogues qui, à l’exemple de Cléon, poursuivaient avec acharnement quiconque était suspect d’hostilité à la constitution, on vit se maintenir en crédit des partisans du gouvernement aristocratique, des hommes qui, réduits au silence et tenus à l’écart en temps ordinaire, reparaissaient sans cesse dans les occasions extraordinaires, parce que, grâce à leur connaissance des affaires, leur bravoure, leur fermeté et leur incorruptibilité, malgré toutes les attaques dirigées contre eux, ils possédaient l’estime et la confiance de la cité. Cette opposition des partis s’étendait aussi à la politique extérieure. Ici, comme à Athènes, le parti démocratique traitait les petits États avec rigueur et sans ménagement ; il s’efforçait de procurer au peuple de Syracuse la domination de la Sicile, tandis que ses adversaires ne croyaient pouvoir établir un ordre durable dans les affaires siciliennes que par la modération, la prudence et la justice.

Après avoir provoqué la guerre en Sicile, par des empiétements de toute sorte, on reconnut combien le parti démocratique avait mis l’État en danger. On vit avec effroi qu’Athènes pouvait agir en toute liberté, que Sparte était hors d’état d’envoyer du secours, et que les colonies doriennes étaient incapables à elles seules de repousser les Athéniens. Il paraissait donc nécessaire de tout tenter pour éloigner les Athéniens, et, pour cela, il fallait suivre une politique conciliatrice, afin de terminer, autant que possible sans l’intervention d’Athènes, tous les différends existant sur le sol sicilien.

Dans ces circonstances, le parti aristocratique redevint prépondérant ; l’homme le plus éminent de ce parti était Hermocrate fils d’Hermon, un Syracusain de grande famille, ennemi décidé d’Athènes et de la politique athénienne ; général expérimenté, politique clairvoyant, grand orateur, de mœurs irréprochables, il était naturel qu’il jouit en Sicile de la confiance de tous. Ce fut pour lui un avantage que les adversaires de Syracuse ne fussent pas très unis entre eux, et que le voisinage de la flotte athénienne et une grande guerre prête à éclater en Sicile eussent rempli d’effroi toutes les villes. Il réussit donc, d’abord, à réconcilier Camarina avec Syracuse, puis, à réunir à Géla un congrès général où tous les griefs devaient être examinés[14].

Après avoir discuté, les uns après les autres, les intérêts particuliers des villes siciliennes, Hermocrate se leva pour recommander chaudement à tous les députés l’intérêt général, la prospérité de l’île tout entière. L’intervention des Athéniens ne serait un avantage pour personne ; car ils ne venaient pas pour secourir leurs alliés, niais pour soumettre toute l'île, amis aussi bien qu’ennemis. En face de ces vues ambitieuses, il fallait s’inspirer d’une politique nationale, pour préserver de la servitude la patrie commune. Au nom de la première cité de l’île, il tendait la main à tous pour amener une réconciliation générale : tous les différends devaient être vidés à l’amiable, et la Sicile devenir un empire uni, une confédération de villes librement alliées, dont les habitants ne devaient se sentir ni Doriens, ni Ioniens, ni Léontiniens, ni Syracusains, mais Sicéliotes.

Syracuse prouva en effet son amour de la paix par de réelles concessions, et la pacification générale réussit parfaitement. On s’entendit sur une série de clauses, et on jura de les observer ; il fut décidé, entre autres choses, qu’on refuserait l’entrée des ports à toute puissance étrangère qui se présenterait avec plus d’un vaisseau de guerre. La Sicile était plus unie en face d’Athènes qu’elle ne l’avait jamais été contre les Barbares. Mais on fut assez prudent pour ne pas prendre une attitude hostile, et on fit part des décisions intervenues aux généraux d’Athènes ; on les invita à y adhérer de leur côté et à rentrer ensuite chez eux, le but de leur présence ayant été atteint d’une autre manière. Il ne restait à Eurymédon qu’à approuver. Toute objection aurait mis en évidence les projets intéressés des Athéniens, et n’aurait fait que confirmer les insulaires dans leurs craintes et leur antipathie. Malgré cela, les généraux, après leur retour à Athènes, furent reçus avec un dépit évident ; on les condamna à l’exil et à l’amende[15], comme s’ils avaient volontairement trahi les intérêts de la cité. C’est que le peuple, dans l’orgueil de sa victoire, rêvait déjà la possession de toute la Sicile et se croyait maintenant déçu à jamais dans ses espérances. Les plus clairvoyants, au contraire, comprenaient que la pacification rapide de l’île ne serait pas de longue durée, et qu’il fallait s’attendre, plus tôt peut-être qu’ils ne le désiraient, à de nouvelles complications.

Et en effet, bientôt après le congrès pacifique de Géla, de nouveaux troubles éclatèrent. D’abord, à Léontini. Liu, le gouvernement démocratique avait créé un grand nombre de citoyens nouveaux et voulait procéder en leur faveur à un nouveau partage des terres. Les riches, de leur côté, s’allièrent à Syracuse, chassèrent le parti populaire, déclarèrent que la cité avait cessé d’exister, et émigrèrent eux-mêmes à Syracuse, où l’on se remit insensiblement à céder aux séductions d’une politique ambitieuse. Cependant l’amour du sol natal ramena bientôt à Léontini, devenue un désert, une partie de ses anciens habitants ; ils s’y défendirent sur divers points fortifiés contre les Syracusains, tandis que la plupart des autres vivaient dans l’exil et sollicitaient avec ardeur le secours des Athéniens.

Athènes était alors paralysée par la défaite de Délion et occupée en Thrace, de sorte qu’elle se borna à envoyer en Sicile, pour ne pas rester tout à fait inactive, deux vaisseaux de guerre dont le chef, Phæax, fut chargé de contrecarrer par des négociations la politique de Syracuse et d’encourager le parti contraire à prendre patience[16]. Mais, comme les Athéniens ne firent rien de sérieux, Syracuse, réussit à s’emparer complètement du territoire de Léontini. Bientôt après, une nouvelle guerre éclata entre deux villes de l’ouest, Égeste et Sélinonte.

Après la bataille d’Himère, les habitants de Sélinonte s’étaient rapprochés plus qu’autrefois des villes grecques de la Sicile ; ils avaient pris part à l’expulsion des tyrans de Syracuse, et, pendant la paix de cinquante ans qui suivit, ils n’avaient cessé de prospérer. Leur trésor était rempli. Les sculptures de leurs temples, dans la ville haute et dans la ville basse, témoignent encore aujourd’hui d’un développement considérable de l’art national[17], et de magnifiques monnaies d’argent nous montrent plus clairement encore quel haut degré de prospérité et de culture la ville avait atteint à cette époque.

Depuis longtemps elle était en guerre avec Égeste ou Ségeste, sa voisine située plus au nord, la ville principale des Élymes auxquels appartenait la haute montagne d’Éryx, sur le bord nord-ouest de la Sicile, avec la ville du même nom. Les Élymes étaient considérés par les Doriens comme des Barbares, et même les historiens attiques les désignent sous ce nom, bien que, comme le prouvent leurs monuments et leurs monnaies, ils eussent suivi, en ce qui concerne la langue, les mœurs et les arts, le développement de la civilisation hellénique. Leurs voisins doriens évitaient toute alliance avec eux ; aussi Ségeste et Sélinonte s’étaient-elles souvent fait la guerre au sujet du droit de connubium. Des questions de frontières vinrent s’y ajouter ; et, comme les Syracusains firent ce qui. était en leur pouvoir pour exciter les habitants de Sélinonte et ]es aidèrent rente de leurs troupes dans leur lutte contre Égeste, celle-ci, privée de tout secours, se vit serrée de près par terre et par mer.

Après avoir vainement cherché à obtenir du secours à Agrigente et à Carthage, elle s’adressa enfin à Athènes, où elle s’appuya sur le secours précédemment accordé aux Léontiniens pour faire valoir ses droits à l’assistance d’Athènes dans une détresse analogue[18]. Dix ans après l’ambassade de Gorgias, vers la fin de l’été 416 (Ol. XVI, 1), les Égestains se présentèrent dans cette ville, et ce fut leur arrivée qui fit enfin éclater la guerre entre Athènes et la Sicile.

Ce résultat s’explique par les changements qui, depuis la paix de Nicias, s’étaient produits dans la mère-patrie.

 

 

 



[1] Παλική (DIODOR., XI, 88. 90) ; POLÉMON, éd. Preller. p. 120 sqq.

[2] Καλή Άκτή (DIODOR., XII, 8, 29). Cf. AD. HOLM, Beiträge zur Berichtigung der Karte des alten Siciliens, 1866, p. 26.

[3] C. I. GRÆC., n. 71. C. I. ATTIC., I, n. 33. Le traité avec Léontini dans le C. I. ATTIC., IV, 33 a. C’est là la παλαία ξυμμαχία mentionnée par Thucydide (III, 86) ; elle a été probablement conclue le même jour pour les deux villes, peu de temps avant l’envoi des deux escadres à Corcyre. Cf. FOUCART, Revue Archéologique, 1877, I, p. 384 sqq.

[4] Sur Camarina, cf. SCHUBRING, Philologus, XXXII, p. 498 sqq.

[5] THUCYDIDE, III, 86. DIODOR., XII, 51. PHILOCHOR. ap. SCHOL. ARISTOPH., Vesp., 240. Versement lait par le Trésorier dans la 6e prytanie (printemps 426) par le corps expéditionnaire (C. I. ATTIC., IV, 179 a, ligne 10). En ce qui concerne l’influence exercée par les habitants de Rhégion sur la première expédition. cf. HOLM, Geschichte Siciliens, II, p. 405.

[6] THUCYDIDE, III, p. 88.

[7] THUCYDIDE, IV, 115.

[8] THUCYDIDE, III, 90.

[9] THUCYDIDE, III, 99. 103.

[10] THUCYDIDE, III, 115.

[11] De cette dernière expédition, Thucydide dit simplement, sans autres détails : ές τήν Σικελίαν άποπλεύσαντες μετά τών έκεΐ ξυμμάχων έπόλεμουν (THUC., IV, 18). Il reste un point obscur, à savoir, une expédition que les Athéniens auraient envoyée en Sicile au commencement de la guerre du Péloponnèse, expédition d’ailleurs passée sous silence par tous les auteurs, mais dont HOLM (Gesch. Siciliens, II, p. 404) croit trouver la trace dans un fragment de Timée (ap. TZETZ. ad Lycophr., 732). Il est question dans ce fragment d’un δρόμος λαμπαδικός en l’honneur de Parthénope, institué à Naples par Diotimos, ότι στρατηγός ών τών Άθηναίων έπόλεμει τοΐς Σικελοΐς.

[12] THUCYDIDE, IV, 21-25.

[13] THUCYDIDE, IV, 25, 7.

[14] THUCYDIDE, IV, 58 sqq.

[15] Eurymédon à l’amende, Pythodoros et Sophocle à l’exil (THUCYD., IV, 65).

[16] THUCYDIDE, V, 5.

[17] Voyez la description des temples de Sélinonte et de leurs métopes dans HOLM, Geschichte Siciliens, I, p. 170 sqq., 246 sqq., 289 sqq., 403 sqq.

[18] THUCYD., VI, 6. Y avait-il alliance entre Égeste et Athènes ? GROTE (X, p. 100, trad. Sadous) et MEIER (Opusc. Acad., I, p. 337) le croient, se fondant sur un passage de Thucydide (VI, 6) où cependant ξυμμαχία se rapporte à Λεοντίνων. S’il y avait eu alliance entre Égeste et Athènes, le fait se trouverait mentionné quelque part ailleurs, et les Égestains ne se seraient pas adressés d’abord à Syracuse, à Agrigente et à Carthage, comme le rapporte Diodore (XII, 82). HOLM (Geschichte Siciliens, II, p. 406) maintient l’existence du traité d’alliance, en faisant valoir l’expression ξύμμαχοι appliquée ailleurs aux Égestains (THUCYD., VI, 10. VI, 13).