Situation des deux armées du Rhin et de la Moselle à la fin d'octobre. Wurmser en Alsace. Haine de la population contre les Autrichiens. Positions de l'armée du Rhin. L'aile gauche au Kochersberg et à Saverne. Le détachement du duc de Weimar. Le général Hotze. Attaque de Saint- Jean-des-Choux. Heureux combat du 24 octobre, livré par Burcy et Ferino. Le canon de la chapelle de Saint-Michel. Les alliés pensent à entrer dans leurs cantonnements. Quartiers d'hiver de Wurmser. Objections de Brunswick.A la fin du mois d'octobre 1793, les deux armées que la République française opposait aux coalisés sur les frontières de l'est, l'armée de la Moselle et l'armée du Rhin, semblaient incapables d'une longue et vigoureuse résistance. L'armée de la Moselle, commandée par Schauenburg, puis par Delaunay, s'était réfugiée derrière la Sarre, et il ne tenait qu'aux Prussiens de la culbuter et de la rejeter sur Thionville et Metz. Mais la Prusse ne se regardait plus que comme auxiliaire dans une lutte où, l'année précédente, elle était principale partie. Elle craignait les agrandissements de l'Autriche et ne la secourait plus que très mollement. Nous avons ce que nous voulons, disaient les politiques, nous avons notre arrondissement de Pologne ; que l'Autriche continue seule la guerre ; elle est notre éternelle ennemie ; qu'elle s'affaiblisse ; sa faiblesse nous rendra puissants. Brunswick avait encore des forces imposantes ; il assurait qu'il pouvait passer la Sarre, débusquer aisément l'armée de la Moselle, et il offrait de faire au moins des diversions, de courtes expéditions dans l'intérêt des Impériaux. On lui lia les mains. Il eut l'ordre précis de ne pas accabler les Français, de ne pas profiter de leurs fautes, et, s'ils se découvraient et donnaient prise sur eux, de ne pas même leur pousser une botte. Le roi, avouait-il à Hohenlohe-Ingelfingen, ne veut pas s'engager dans de nouvelles opérations, afin de pouvoir disposer de ses troupes sitôt qu'il lui plaira[1]. L'armée du Rhin, battue sur les bords de la Lauter, chassée des lignes de Wissembourg, qui passaient pour inexpugnables, s'était retirée dans un indicible désordre sous le canon de Strasbourg, et, selon le mot d'un contemporain, si Strasbourg avait été à quarante lieues plus au sud, elle eût fui quarante lieues plus loin. Trente mille Autrichiens et émigrés se répandaient dans la Basse-Alsace. Haguenau accueillait les Condéens avec enthousiasme. Wurmser établissait son quartier-général à Brumath, et le 26 octobre, un de ses lieutenants, le prince de Waldeck, s'emparait de la Wantzenau. Des soldats de toutes armes criant à la trahison, des paysans épouvantés traînant leurs charrettes et leur bétail, des bourgeois effarés se pressaient aux portes de Strasbourg. On démolissait à la hâte les villas et les guinguettes de la banlieue à 250 toises du glacis ; on coupait les arbres fruitiers de haute tige ; on détruisait la belle allée de peupliers qui menait à la Robertsau et la promenade du Contades ; on abattait au Schiessrain la maison des tireurs et son tilleul séculaire ; on proposait sérieusement de raser une grande partie de Schiltigheim. Quelle sombre, sombre perspective ! Was für Aussichten, finstere, finstere ! écrivait un brave citadin dans son journal[2]. Mais Wurmser ne sut pas exploiter la terreur qu'inspiraient ses premiers succès. Avec un peu plus de diligence, il pouvait tailler en pièces l'arrière-garde des républicains, prendre leur bagage et leur canon, entrer à Strasbourg où l'attendaient les royalistes. Il perdit du temps[3] : il rétablissait partout l'ancien régime ; il ordonnait l'arrestation immédiate de tout Alsacien qui porterait, même à l'église, la cocarde tricolore ou un emblème de la Révolution ; il faisait chanter un Te Deum, en l'honneur de sa victoire de Wissembourg et célébrer une messe solennelle pour le repos de l'âme de Marie-Antoinette. D'ailleurs le service de ses charrois était si mal organisé et son administration des subsistances si négligente que sa cavalerie manqua d'avoine pendant quatre jours et que les Condéens accusaient les préposés de se laisser infecter par le poison jacobite[4]. Les contre-révolutionnaires n'osèrent donc se montrer dans Strasbourg. Et vainement un Avis du 15 octobre démentit les excès des Croates. Vainement Wurmser promit son appui à tous ceux qui chercheraient dans son armée un asile contre l'oppression. Vainement il assura les Alsaciens de son affection et les engagea, dans un manifeste du 14 novembre, à rentrer sous une domination que la conformité du langage et des mœurs leur faisait sans doute regretter. La population avait horreur de l'invasion étrangère, de la livrée impériale des postillons, de l'aigle à deux têtes fixée sur les poteaux des routes. Elle regardait les émigrés non pas comme des libérateurs, mais comme des stipendiaires de l'Autriche. Le village de Dettwiller manifestait hautement ses sentiments patriotiques et demandait au quartier-général de l'armée du Rhin une garnison de deux cents hommes. Dans toute la Basse-Alsace on se racontait avec indignation les cruautés commises à Seltz par les Turcs ; les maisons de Brumath pillées en règle parce qu'on avait tiré de leurs fenêtres sur les troupes de Meszaros ; Bischwiller frappé de réquisitions énormes qui montaient à près de deux cent mille livres, sa caisse communale mise à sac et ses pasteurs maltraités ; Eckwersheim consumé par les flammes et les soldats autrichiens repoussant les habitants qui voulaient éteindre le feu, tranchant à coups de sabre les tuyaux de la pompe à incendie. On répétait que les manteaux rouges recevaient un ducat par tête de Français et que pour toucher leur prime ils décapitaient tous les paysans qu'ils rencontraient ; les Valaques, Croates et autres, écrivait un officier prussien, ne tiennent pas devant le canon, mais ils font la guerre comme les sauvages, brûlent tout, saccagent tout et inspirent au peuple des campagnes une haine profonde contre les troupes impériales[5]. L'armée du Rhin avait pris du reste de bonnes positions. La droite était entre Hœnheim et le Jardin d'Angleterre, à l'extrémité de la Robertsau, sur un terrain marécageux, coupé de fossés, fortifié de redoutes, et l'ennemi ne pouvait, sans courir les plus grands dangers, s'enfoncer dans ce coude entre la place et le Rhin. Le centre occupait Hœnheim, Souffelweyersheim, Griesheim, Ittenheim. La cavalerie, menée par Diettmann et Lafarelle, s'était postée entre Oberhausbergen et Offenheim, pour défendre la roule de Strasbourg à Saverne et agir soit sur la droite soit sur la gauche. La gauche comprenait deux corps : la division du Kochersberg et la division de Saverne. La première, conduite par Ferino, s'était établie, dès le 16 octobre, sur les ruines du vieux château de Kochersberg, et sur les collines avoisinantes, à Schnierheim et à Waltenheim. La seconde, confiée au général de brigade Sautter, tenait les gorges de Saverne. Il y avait entre les deux divisions une trouée de deux lieues masquée par de petits détachements. Mais la position, garnie d'ouvrages de campagne, était, dit Desaix, très magnifique : les hauteurs de Kochersberg et de Saverne découvraient parfaitement tout le pays, et l'envahisseur n'aurait pu pénétrer dans ce rentrant sans être pris en flanc des deux côtés[6]. Pourtant Wurmser tenta de chasser de ces hauteurs avantageuses la gauche de l'armée du Rhin. Il savait que les Prussiens lui feraient faux bond. S'ils avaient poussé jusqu'à Mattstall et à Wœrth, et contribué par cette manœuvre à la prise des lignes de Wissembourg, ils n'avaient pas bougé depuis le 14 octobre. Brunswick disait qu'il ne dépasserait Wœrth sous aucun prétexte. Lorsque le général autrichien le suppliait d'emporter par un coup de main Lichtenberg et la Petite-Pierre, il se contentait d'envoyer en reconnaissance vers ces deux châteaux un parti d'infanterie et de cavalerie, et le duc de Weimar, qui commandait cette troupe, annonçait au retour de sa promenade que l'un et l'autre forts étaient pourvus d'approvisionnements de toute espèce et défendus chacun par cinq cents hommes. Wurmser sentait donc qu'en agissant seul sur le sol de l'Alsace, il imposait à ses bataillons beaucoup de devoirs et de travaux. Il étendait ses soins de tous côtés ; il assiégeait Fort-Louis ; il observait Strasbourg ; pouvait-il détacher sur Saverne un corps assez considérable pour s'emparer du passage des Vosges ? Mais se rendre maître de Saverne, n'était-ce pas obliger l'armée du Rhin à se jeter dans la Haute-Alsace, intercepter ses communications avec l'armée de la Moselle, la couper des places de Phalsbourg, de Lichtenberg, de la Petite-Pierre, la couper de la Lorraine qui lui fournissait ses subsistances ? S'il prenait Saverne,-il assurait ses quartiers d'hiver dans le département du Bas-Rhin et avait chance, après un court blocus, d'enlever Strasbourg qui manquait de vivres et de munitions[7]. Il n'hésita donc pas à lancer sur Bouxwiller une division composée de 6 bataillons et de 8 escadrons dont il donna le commandement au général baron Hotze, un de ses meilleurs lieutenants. Hotze avait ordre de surveiller Lichtenberg et la Petite-Pierre, de pousser vers Saverne et de forcer les défilés de Phalsbourg. Il vint se poster sur les hauteurs de Dossenheim et de Neuwiller. Le corps de Condé qui le suivait de près, occupa Mommenheim, Schwindratzheim, Hochfelden pour établir la communication de Hotze avec Wurmser[8]. Le 22 octobre, Hotze attaqua vigoureusement la gorge de Saint-Jean-des-Choux. Le général Sautter n'avait que des pièces de 4 à lui opposer ; il dut reculer. Mais le lendemain Ferino accourait à son secours avec une partie de sa division. Il trouva dans le parc du château de Saverne trois bataillons désordonnés, éperdus, tout prêts à se débander. Les Autrichiens passaient la Zorn et envahissaient les jardins. Ferino plaça ses canons dans les allées et fit tirer plusieurs coups à mitraille ; puis il chargea les Impériaux, et réussit à les chasser jusqu'à Steinbourg. Douze pièces braquées au cimetière arrêtèrent sa marche. Il mit quelques canons à l'angle du parc et riposta vivement. Mais la journée était perdue[9]. Heureusement, le 24 octobre, un renfort efficace et sérieux arrivait de l'armée de la Moselle. C'étaient six bataillons, commandés par le général Burcy et, comme disait Delaunay, sans ces six bataillons, la gauche de l'armée du Rhin eût été absolument repliée, et l'Alsace, abandonnée aux ennemis, à l'exception des places de guerre. A peine les troupes de Burcy avaient-elles rejoint Sautter et Ferino qu'elles se mirent en bataille. Les soldats jurèrent qu'ils ne reculeraient pas d'une semelle. Ils se formèrent en colonnes serrées. Des canons furent chargés à mitraille et masqués par un détachement d'infanterie. Puis Burcy s'avança bravement. La cavalerie autrichienne court au-devant de lui ; mais à vingt-cinq ou trente pas elle essuie plusieurs décharges d'artillerie et tourne bride. Aussitôt les Français s'élancent la baïonnette en avant. On reprend les positions perdues ; on regagne le terrain que les Impériaux jonchent de leurs morts. Mes compagnons d'armes, écrivait Burcy, se sont battus comme des enragés, et un contemporain déclare que l'arrivée de ce général avait relevé les courages[10]. Hotze fit sa retraite sur Bouxwiller, et n'osa plus rien entreprendre contre Saverne. Le poste de Saint-Jean-des-Choux passait pour inexpugnable. On avait, à force de bras, établi sur un rocher escarpé, près de l'antique chapelle de Saint-Michel, une pièce de 8. Lorsqu'elle tirait à portée ordinaire, ses coups étaient trop plongeants et ne produisaient nul effet ; lorsqu'elle tirait à toute volée, ses coups étaient incertains et ne faisaient aucun mal. Mais elle dominait la plaine au nord de Saverne et les ennemis ne pouvaient la démonter ni la tourner. Elle leur imposa : longtemps après, les guides et les-habitants de la région assuraient qu'on devait à cette pièce ainsi placée une partie du succès[11]. La saison s'avançait. La pluie tombait avec violence et défonçait les chemins[12]. Dès le 17 octobre, Brunswick avait annoncé qu'il était sur le point d'entrer dans ses cantonnements, qu'il n'avait plus d'autre tâche que de couvrir le blocus de Landau et de veiller à la sûreté des passages, qu'il allait sans doute appuyer son aile droite à Kaiserslautern et son aile gauche à Spire. Wurmser, renonçant à tout espoir de s'ouvrir l'accès de la Lorraine, ne pensa plus, comme Brunswick, qu'à prendre ses quartiers d'hiver et à protéger l'investissement de Landau et le siège de Fort-Louis. Il déclara qu'il se replierait sur la Moder en adossant sa gauche à Drusenheim et en poussant sa droite jusqu'à Ingwiller. Ses avant-postes resteraient sur la Zorn pour soustraire les royalistes du pays aux vengeances jacobines. Brunswick blâmait justement une pareille extension. Mais vainement il remontrait à Wurmser que sa ligne était trop considérable et serait facilement percée sur un point, qu'elle éparpillait ses troupes, qu'il ne pourrait assembler promptement son armée et livrer une bataille décisive. Vainement il lui proposait de choisir derrière la Sauer des quartiers plus solides et plus sûrs, d'appuyer sa droite à la hauteur imprenable du Liebfrauenberg ou de Notre-Dame près de Gœrsdorf, de s'établir ainsi dans une position concentrée et fort avantageuse. Wurmser demeura sur la Zorn pour ne pas dérober aux populations une sauvegarde qu'elles souhaitaient et, dit-on, pour profiler des revenus du vaste domaine qu'il possédait dans le Bas-Rhin[13]. Il goûtait d'autant moins les objections de Brunswick qu'il s'était emparé de Fort-Louis. Ce facile succès l'affermit dans son dessein de s'étendre en Alsace et de porter ses avant-gardes jusque sur la Zorn : Fort-Louis assurait la gauche de ses cantonnements et la rendait presque inattaquable. |
[1] Wissembourg, 180 ; Wagner, Der Feldzug der preussischen Armee im Jahre 1793, 1831, p. 154 et 165 ; Zeissberg, Quellen zur Geschichte der Politik Œsterreichs wäkrend der Révolutions kriege, 1882, I, p. 358 ; d'Ecquevilly, Campagnes du corps de Condé, 1818, I, p. 213 ; Massenbach, Mém., I, 238.
[2] Wissembourg, 218 ; notes de Legrand (A. G.) ; Strobel-Engelhardt, Vaterländische Geschichte des Elsasses, 1849. VI, p. 228 ; Spach, Hist. de la Basse-Alsace, 1860, p. 304 ; Rod. Reuss, Vieux noms et rues nouvelles de Strasbourg, 1883, p. 245, et La cathédrale de Strasbourg pendant la Révolution, 1888, p. 406 ; Bourguignon, Bischwiller depuis cent ans, 1875, p. 177 (journal du barbier et chirurgien Blum).
[3] Les Autrichiens en perdent toujours, dit mélancoliquement l'émigré Langeron, dans un mémoire sur cette campagne. (A. E.)
[4] D'Ecquevilly, I, 199, 203, 211, 224, 226, 232 ; cf. Wissembourg, 226.
[5] Heitz, La contrerévolution en Alsace, 1865, p. 303 ; d'Ecquevilly, I, 195, 205, 208, 224 ; Saint-Cyr, Mém. sur les camp. des armées du Rhin, 1829, I, 144 ; Soult, Mém.,154, I, 68 ; Lavallette, Mém. et souvenirs, 1831, I, 131 ; Bourguignon, Bischwiller depuis cent ans, 179 ; Baquol-Ristelhuber, Dictionn. du Haut et du Bas-Rhin, 1865, p. 124, art. Eckwersheim (le village fut brûlé le 27 octobre) ; Laukhard, Leben und Schicksale, 1796, III, 483 et IV, 186 (un lieutenant autrichien avoue qu'on a es ein bissel zu arg gemacht) ; Valentini, Erinnerungen eines alten preussischen Offiziers, 1833, p. 66 ; Häusser, Deutsche Geschichte, 1869, 4e éd., II, 521. Wissembourg, 227-228.
[6] Note de Legrand ; Rapport de Desaix (A. G.) ; Saint-Cyr, I, 135.
[7] Wagner, 153 ; Zeissberg, I, 330-331
; Saint-Cyr, I, 140 ; Wissembourg, 230.
[8] Gebler, Œsterreichische militarische Zeitschrift, 1834, IV, p. 137 ; Wagner, 161 et 171.
[9] Journal du Cabinet topographique, notes de Legrand ; lettre de Sautter, 28 oct. (A. G.) ; Moniteur du 5 nov.
[10] Hédouville au Comité, 15 oct. ; Delaunay à Bouchotte, 24 oct. ; Burcy à Delaunay, 26 oct. ; notes de Legrand (A. G.) ; Soult, Mém., I, 72. Soult, alors attaché à la brigade Sautter, rapporte qu'il eut un mouvement de joie lorsqu'il vit arriver la troupe de Burcy où servaient son frère et son cousin qu'il n'avait pas vus depuis plusieurs années. Nous profitions d'un instant de repos pour nous embrasser, lorsque nos bataillons se portèrent de nouveau en avant ; nous courûmes à nos postes en nous promettant de nous revoir après l'affaire. Mon cousin fut tué, mon frère fut blessé. Je fus assez heureux pour secourir mon frère, mais je ne pus que rendre les derniers devoirs à un parent avec lequel j'étais intimement uni.
[11] Legrand ; cf. Wissembourg, 153, l'effet que produit la pièce établie sur le Kappenstein.
[12] Elle ne cessa pas du 1er au 15 novembre et commençait à rendre les camps impraticables (D'Ecquevilly, I, 230).
[13] Zeissberg, I, 329 ; Wagner, 165, 177, 182, 203. Cf. Le Batave, n° 353, lettre du 10 janvier 1794 son affection pour Haguenau et pour l'Alsace, son pays natal qu'il voulait couvrir ; mémoire de Langeron (A. E. son humanité ne lui permettait pas d'abandonner les villages où il avait été accueilli comme un libérateur par des habitants que sa retraite dévouait à la mort) ; Remling, I, 429 ; Baquol-Ristelhuber, Dict., p. 563, art. Vendenheim ; Häusser, I, 519, note, lettre de Köckeritz (il m'a avoué que s'il était heureux en Alsace, il toucherait chaque année 40.000 livres qu'il n'a plus, depuis que la Révolution l'a dépossédé de ses biens) ; Reminiscenzen aus dem Feldzuge am Rhein, par un Prussien, 1802, p. 51. On joint ici quelques détails inédits sur Wurmser et ses services en France (cf. Wissembourg, 103). Dagobert-Sigismond de Wurmser, comte de Vendenheim et de Sundhausen, naquit à Strasbourg le 7 mai 1724. Il était fils de messire François-Jacques Wurmser de Vendenheim et de la dame Sophie-Frédérique de Landsperg. Cornette dans Royal-Allemand cavalerie (12 oct. 1741), capitaine (13 mars 1743), réformé (1749), puis remplacé (18 août 1751), mestre de camp (22 avril 1756), lieutenant-colonel de Royal-Nassau (18 nov. 1756), brigadier et colonel en second des volontaires de Soubise (20 février 1760), colonel d'un régiment de troupes légères (11 janvier 1762), il passa en 1762 au service de l'Autriche.