LES GUERRES DE LA RÉVOLUTION

MAYENCE

PREMIÈRE PARTIE. — LES PATRIOTES

 

CHAPITRE PREMIER. — LE CLUB.

 

 

I. L'Électeur de Mayence, Frédéric-Charles d'Erthal et son gouvernement. — II. Les clubistes, professeurs, hommes de loi, fonctionnaires, ecclésiastiques, étudiants, marchands, propagandistes. Les matadors, Wedekind, Dorsch, Hofmann, Forster. — III. La déclaration de Daniel Dumont. Réponses de Boost et de Hofmann. Discours d'Erasme Lennig et réplique de Metternich. La pierre du marché. Le Livre Rouge. Les journaux. Le théâtre. — IV. Idées d'annexion. Forster et le discours du 15 novembre. Les soulèvements de la frontière. Bergzabern. Décret du 19 novembre.

 

I. Frédéric-Charles d'Erthal, archevêque de Mayence et évêque de Worms, sur lequel tombèrent, en 1792, les premiers coups de l'invasion française, était un homme faible, vain, avide de paraître. Cet Électeur, dit le duc Richelieu, avait un esprit rétréci et un orgueil en raison inverse de sa naissance. Il voulait faire grand, éblouir le monde par l'éclat de sa cour, se donner l'air de protéger les lettres, jouer en Allemagne un rôle considérable.

Lorsqu'il se rendit à Francfort, pour assister au couronnement de l'empereur Léopold, il traîna près de quinze cents personnes à sa suite, et aucun prince n'eut un train plus magnifique, aucun ne déploya plus de splendeur et de faste. Son palais devint une des plus belles résidences de l'Allemagne, et les étrangers en admirèrent l'élégance et la richesse. Il y donna les fêtes les plus brillantes. L'âme de ces divertissements, la parure du Château, selon le mot de Gœthe, était la gracieuse Mme de Coudenhoven. Celte autre Aspasie exerçait, disait-on, les fonctions de premier ministre, et l'Electeur ne voyait que par ses yeux[1].

Faire de Mayence l'Athènes du Rhin, fut pendant quelque temps un des plus vifs désirs de Frédéric-Charles. Il eut pour secrétaire intime Jean de Müller et pour lecteur Heinse. il fonda une école normale ; il accorda des bourses de voyage à des jeunes gens qui revinrent, après de fortes études, occuper les chaires de l'Université ; il nomma Georges Forster, bibliothécaire, et confia renseignement à des hommes comme Bodmann, Sommerring, Strack, Nicolas Vogt, Weidmann[2]. Enfin, il se mêla très activement de la politique de l'Allemagne. Après avoir d'abord penché vers l'Autriche et pris en chaque circonstance l'avis du comte Metternich, il se livra tout entier à la Prusse et n'agit plus que sur les conseils de l'envoyé de Berlin, M. de Stein.

L'archevêque de Mayence s'alliait donc à la Prusse protestante contre l'Autriche catholique. Tout en lui était contradiction ; rien de ferme ni d'assuré ; mais la mollesse, l'insouciance, la frivolité, le luxe le plus ruineux. Il écoutait volontiers la lecture d'Ardinghello, ce roman licencieux de Heinse ; il faisait l'esprit fort lorsque Forster lui parlait de la religion de Taïti ; il s'entourait d'illuminés. Après s'être entiché de l'Université, il s'en dégoûta et ne pourvut presque plus à ses besoins. Il avait, pour la doter, sécularisé trois couvents : les fonds furent dilapidés ou mal employés. Il passait, après le pape, pour le prélat le plus riche d'Europe, et il s'endetta.

La cour imitait l'Electeur. Le Chapitre, le plus opulent de l'Allemagne, comptait vingt-deux chanoines et quinze domicellares, qui devaient prouver seize quartiers. Aussi Mayence était, après Vienne, le séjour de la vieille et pure noblesse, avide de gros canonicats. Ces fiers gentilshommes suivaient les modes de Paris et avaient sur leur table l'Esprit d'Helvétius et sur leur console le buste de Voltaire. Les uns tenaient pour l'Autriche, les autres pour la Prusse. Mais tous flattaient, adulaient Mme de Coudenhoven qui disposait des faveurs et des grâces. Ils méprisaient la classe moyenne. Le baron d'Erthal, frère de l'Electeur et son premier ministre d'Etat, daignait à peine répondre aux révérences des roturiers par un mouvement des cils.

La bourgeoisie supportait ces mépris avec calme. Elle n'avait cure de la politique et ne frondait pas le Gouvernement. Elle qualifiait d'intrus les étrangers et les protestants que l'Electeur avait appelés à l'Université. Mais, avant tout, elle vaquait à ses affaires.

Le bas peuple, ignorant et superstitieux, était mené par les moines et les curés. Son humeur légère, la douceur du climat, la beauté du pays, le bon marché de toutes choses, le vin du Rhin, lui rendaient l'existence facile ; il vivait sans souci, et, au plus, daubait sur les chanoines et les nobles qui chômaient tout le jour[3].

La Révolution française éclata. On vit avec déplaisir l'accueil que Frédéric-Charles d'Erthal faisait aux émigrés et la magnifique hospitalité qu'il offrait au comte d'Artois et au prince de Condé. On le blâma de recevoir à si grands frais ces libertins arrogants et de se jeter tête baissée dans la guerre austro-prussienne. Un observateur assure qu'à cette époque l'archevêque-électeur avait mécontenté presque toutes les classes et que l'opinion paraissait démocratique[4]. Notre ministre O'Kelly jugeait que l'exaltation des esprits avait fait des progrès sensibles, et son successeur, le chargé d'affaires Barthélemy, que l'approche d'une armée française serait peut-être le signal d'un soulèvement[5]. Un grand nombre de Mayençais souhaitaient l'avènement du coadjuteur Dalberg, et tout l'Electorat louait sa bienveillance, son humanité, son intelligence vive, son savoir étendu : Coadjuteur, s'écriait plus tard un clubiste, nul de ta caste n'a suivi comme toi l'essor des sciences, ni osé pénétrer dans les régions inconnues des droits de l'homme, quoiqu'elles te fissent pressentir à chaque pas ta mort politique ![6]

Mais il y avait dans la ville un groupe d'opposants qui ne voulait ni de Dalberg ni de Frédéric-Charles d'Erthal. Il comptait parmi ses membres des professeurs de l'Université, des jurisconsultes, des ecclésiastiques et plusieurs marchands. C'était, dit Forster, la partie la plus importante de la population par les connaissances et par l'esprit d'indépendance[7]. Non seulement ces hommes désiraient être quelque chose et avoir part aux affaires publiques[8] ; non seulement ils souffraient avec impatience la domination d'un prêtre et demandaient l'abolition des privilèges considérables dont jouissaient la noblesse et le clergé ; non seulement ils détestaient un prince qui révoltait la raison par son luxe et répandait l'argent à pleines mains parmi d'inutiles courtisans, des flatteurs et des maitresses[9]. Mais la Révolution française avait fait sur eux la plus vive impression. Epris de réformes et de progrès, aspirant à réaliser l'idéal de justice et de lumière que prêchaient les philosophes, admirant avec un sincère et candide enthousiasme les décrets de la Constituante et de la Législative, ils aimaient de tout leur cœur la France nouvelle qui venait généreusement affranchir les nations. La plupart se réunissaient au Cabinet littéraire de Sartorius, où on lisait à haute voix, au milieu des bravos, les gazettes de Paris, et il fallut, le 13 octobre, huit jours avant la capitulation, leur défendre, sous les peines les plus sévères, d'accompagner d'applaudissements et de marques d'adhésion la lecture des journaux français.

 

II. Le 21 octobre, Custine entrait à Mayence. Il agissait de son chef : ni le Conseil exécutif provisoire, ni la Convention, ni Biron, encore son supérieur, ne lui donnaient d'instructions ; il imita Montesquiou. Maître de Chambéry et de la Savoie, Montesquiou avait dit que tous les officiers de justice et toutes les administrations établies devaient provisoirement exercer leurs pouvoirs suivant les lois et usages du pays, jusqu'à ce que le vœu national fût connu. Custine protesta qu'il n'imposerait pas un nouveau régime aux habitants de Mayence et de l'Électorat ; il maintiendrait les anciennes taxes et ferait respecter toutes les autorités constituées jusqu'à l'époque où le peuple manifesterait sa volonté spontanément et de bon gré. Il assurait que les Mayençais eux-mêmes décideraient de leur sort et qu'ils avaient le droit de préférer l'esclavage aux bienfaits de la liberté : je laisserai aux traités à prononcer lequel des despotes doit vous rendre des fers. Mais ni Custine ni les amis des idées nouvelles n'imaginaient que la population opterait pour l'Electeur[10].

Un jeune homme ardent, étourdi, bizarre, présomptueux, Georges Böhmer, dirigea, du moins dans les premiers jours, le mouvement révolutionnaire. C'était le fils d'un savant professeur de l'Université de Göttingen et le beau-frère de la grande Caroline qui fut la femme de Guillaume Schlegel et de Schelling. Caroline le traite de fou jet s'étonne que les Français l'aient pris à leur service ; mais, dit-elle, qui peut-on employer, et ceux qui se poussent en avant dans de pareilles occasions, sont-ils jamais les meilleurs ? Böhmer, d'abord privat-docent à l'Université de Göttingen, était professeur au gymnase luthérien de Worms. Une revue de théologie qu'il publiait[11], lui attira de vives inimitiés. Il résolut, dans son dépit, de suivre les couleurs tricolores et s'offrit à Custine qui se l'attacha comme secrétaire-interprète et lui alloua un traitement provisoire de cinq cents francs par mois. Ce fut Böhmer qui traduisit en allemand la plupart des proclamations du général. Le Moniteur le nommait un homme utile et vertueux, plus propre que personne à répandre les principes sains de la liberté dans la Germanie. Custine affirmait qu'il était recommandable par la persécution des despotes, que tout l'Empire l'estimait, qu'il saurait éclairer sa patrie par ses écrits. Le fils de Custine l'appelait le célèbre docteur Böhmer. Fier d'être le trucheman des Français et leur organe attitré auprès de l'Allemagne, Böhmer se vanta de ses ménagements envers la cité de Worms et déclara superbement qu'il avait pour maxime de répondre à la haine par des bienfaits. Böhmer, disait-il de lui-même, est maintenant à l'abri des poursuites furieuses du Magistrat de Worms ; mais il a eu le plaisir de faire, par ses prières, exempter de la contribution ses compatriotes qui l'avaient un instant méconnu et, s'il n'a pu obtenir la grâce entière de ses ennemis, il a, du moins, par son intercession réduit la plus grande part de leur châtiment. Il envoyait une sauvegarde à l'Université de Göttingen : j'aime trop, écrivait-il, le sol qui m'a bercé et l'École qui voit à sa tête mon père, l'orgueil de ma vie, pour ne pas demander, en faveur de la ville et de l'Université de Göttingen, une lettre de protection au noble citoyen et général des armées de ma nouvelle patrie[12].

Le 22 octobre, au lendemain de la reddition, Böhmer prenait la direction de la Gazette de Mayence et annonçait la fondation d'un club. Le jour suivant, dans la grande salle du Château qui devenait le berceau de la liberté germanique, après avoir servi naguère à la mollesse et à la volupté, avait lieu la première séance de la Société des Amis de l'Egalité. Mais Böhmer exigeait des assistants le serment civique. Il n'y eut pas vingt personnes[13].

Böhmer se ravisa. Il permit à tous les habitants l'entrée de la salle et aux femmes l'accès des galeries. Aussi, la deuxième séance, du 24 octobre, réunit-elle plus de deux cents Mayençais. Custine y parut, et, dans un discours qui fut traduit aussitôt par Böhmer, assura le club de sa protection. Qu'une honte éternelle, disait-il, flétrisse tous ceux qui préfèrent le cliquetis de leurs chaînes à la douce voix de la liberté ! La Société reconnaissante le nomma son sauveur, et Custine, enivré, mandait, le 26 octobre, à Paris : Nos principes seront professés désormais dans une salle de ce superbe palais où s'assemblaient au mois de juillet l'empereur François, Frédéric-Guillaume, le duc de Brunswick, les Electeurs, et les ci-devant princes français, pour y préparer et y jurer la ruine de la nation. Plus de deux cents citoyens se sont trouvés avant-hier à la première séance. Hier, ce nombre était plus que doublé. On va y inviter les habitants des petites villes et des campagnes ![14]

Le club compta bientôt quatre à cinq cents membres[15]. Les principaux étaient, outre Böhmer et l'Alsacien Daniel Stamm[16] :

L'ingénieur et futur général Eickemeyer, qui se ralliait dès le 23 octobre à la cause des Français et qui servit dans l'armée républicaine : homme honnête, droit, désintéressé, que les pamphlets de cette époque accusent de trahison et qui n'eut d'autre tort que de quitter avec trop d'empressement son premier drapeau[17] ;

Des professeurs de l'Université : Charles-Joseph Westhofen[18], Vogt[19], Blau[20], Metternich, Wedekind, Dorsch, Hofmann ;

Le bibliothécaire de l'Université, Georges Forster, et ses auxiliaires, Melzer père et Ohler[21] ;

Des instituteurs, comme Ignace Meisenzahl[22] et Guy Beck, qui dressèrent dans leur salle d'école un arbre de la liberté, surmonté du bonnet rouge ;

Des maîtres de langues, Français pour la plupart : Dimanche, Dupuis, Gillet, Goldstein, Ifland, Klein, François-Xavier Lejeune, Marchand[23], Metzler, Pierre[24], Vogel ;

Des Français établis à Mayence : le pharmacien Debillaud[25], le sellier Knoderer[26], le marchand Patocki[27] ;

Des hommes de loi, les uns déjà mûrs et en exercice, les autres stagiaires ou Praktikanten : Caprano[28], Fuchs[29], Medicus[30], Niederhuber[31], Razen[32], Retzer[33], Scheuer[34], Schlemmer[35], Wassmann[36], les procureurs Kunkel et Schornsheim ;

Des fonctionnaires de tout ordre : Bittong[37] ; Boost, intime ami de Razen et bailli de Höchst[38] ; Hartmann, conseiller au tribunal aulique[39] ; Hauser, ancien secrétaire et conseiller de l'Électeur[40] ; le commissaire de police Macké, homme intelligent et probe, estimé de la bourgeoisie mayençaise, destiné à une brillante carrière[41] ; le greffier de la ville Reussing ; Schwallbach, receveur à Marienborn dans cette maison de la Chaussée ou Chausseehaus que Gœthe a rendue célèbre ; Stumme, secrétaire de la Chambre des finances, qui tenta ridiculement de former une garde nationale dont il eût été le colonel[42] ; Umpfenbach, régisseur d'un bailliage de Dalberg[43] ;

Des ecclésiastiques assermentés : Arand, curé de Nackenheim[44] ; Arensberger, chapelain de Kastel[45] ; le vicaire Dietz ; Charles Dresler[46] ; le bénédictin Charles-Auguste Eulhardt ; le chanoine de Saint-Jean, Charles Falciola, qui fut aumônier de l'hôpital français[47] ; le curé Heimberger[48] ; le moine augustin Hornung, directeur de l'Ecole normale et professeur au gymnase[49] ; le carmélite Joseph Kunz ; le curé de Saint-Emeran, Michel-Valentin Müller ; le capucin Norbert Nimis, chanoine de Saint-Victor et précepteur des enfants de Mme de Coudenhoven[50] ; le bénéficier du Saint-Esprit, Henri-Joseph Rompel[51] ; le curé Laurenz Schweicard ; le vicaire de Saint-Jean, Chrétien-André Wolff[52] ;

Des jeunes gens, les uns étudiants, les autres frais émoulus de l'Université, candidats en droit, professeurs à leur début, et, pour la plupart, se qualifiant d'hommes de lettres[53] ; Bauer[54], Boost fils, Falciola fils, Haupt[55], un des plus curieux aventuriers de cette fin de siècle, Illig[56], Köhler[57], Lehné[58], Marx, Melzer[59], Mercklein[60], Meuth[61], Och[62], Ott[63], Pfeiffenbring[64], Plöger[65], Steinem[66], Suter[67], Theyer[68], Pierre Wohlstadt, l'étudiant en médecine Staudinger que tout Mayence nommait le rusé Cupidon[69] ; G. Wolf[70] ;

Des commerçants, petits marchands, gens de métier et autres : Jean-Aloys Becker[71] ; Cronauer[72] ; l'octogénaire Eckel, potier d'étain et capitaine de la garde urbaine[73] ; le droguiste Jean-Paul Emmerich ; le boulanger Euler[74] ; le marchand de bois Falciola[75] ; le pâtissier Gaul ; le charretier Gutensohn[76] ; le batteur d'or Jean-Ephraïm Grön ; les cabaretiers Hamm et Stöber ; le marchand George Hafelin qui fut le premier président du club[77] ; le mercier Heckerath ; Philippe Herrer[78] ; le perruquier Sébastien Koch[79] ; le maître-maçon Jacques Lothari[80] ; Adam Lux ; Henri Maier ; le vitrier Wilhelm Müller ; Nunheim ; le tailleur Gaspard Ohaus ; les deux Preyser[81] ; le brasseur Racke ; Rieffel qui tenait l'hôtel du Roi d'Angleterre[82] ; Ritz[83] ; Rulffs, le distributeur des aumônes ou, comme on le nommait, le père des pauvres[84] ; Seib ; le fabricant de tabac Chrétien Solms ; le peaussier Steingasser ; le potier Weisshaupt[85] ; les relieurs Nickhl et Zech[86] ;

Des propagandistes que Custine avait fait venir d'Alsace pour électriser Mayence[87] : Cotta, fils et frère des libraires de Stuttgart, journaliste et ardent jacobin qui jurait de défendre jusqu'à la mort les droits de l'homme et nommément de la nation française[88] ; Pape, bénédictin westphalien, naguère professeur de droit ecclésiastique à Bonn, devenu vicaire épiscopal du Haut-Rhin et directeur du séminaire de Colmar[89] ; l'officier et journaliste André Meyer[90].

Les plus remarquables de ces clubistes, les coryphées, les matadors, comme on les surnomma, étaient Metternich, Wedekind, Dorsch, Hofmann et Forster, tous attachés à l'Université, méprisés par la noblesse et jalousés par la bourgeoisie, mécontents de leur situation, désireux de faire figure et de tenir le haut du pavé, saisissant l'occasion de se mettre au premier rang et de gouverner la ville en proclamant les droits de l'homme.

Metternich, élève de Kästner et de Lichtenberg, professeur de physique et de mathématiques, avait arboré la cocarde tricolore et l'offrait à ses amis quelques heures avant l'entrée des républicains[91].

Wedekind, médecin de l'Electeur et professeur de thérapeutique, avait quitté Mayence à la veille du siège, sous prétexte de soigner une paysanne du voisinage et il n'était revenu qu'avec les Français. Il se propose, écrivait Custine, de propager par ses écrits les principes de la liberté, et Wedekind demandait à la Convention le titre de citoyen français, comme le plus beau titre dont un homme pût s'enorgueillir ; la France, ajoutait-il, était la seule patrie qui existe en Europe[92].

Dorsch, d'abord chapelain à Finthen, puis professeur de logique et de métaphysique, avait dû quitter Mayence, sa ville natale, en 1791, à cause des hardiesses de son enseignement : on lui reprochait de prêcher avec trop de zèle et de succès la philosophie de Kant. Mais ce petit homme fin, souple, insinuant, fier de son joli pied plus encore que de sa parole élégante et fleurie, plein d'amour-propre comme d'artifice, avait fait, suivant sa propre expression, une carrière brillante à Strasbourg, où il était devenu professeur de morale à l'Académie catholique, vicaire épiscopal, membre du club du Miroir, administrateur du département ; et il rentrait dans sa première patrie, fort de ses nouveaux titres, de l'amitié des Français, et de la confiance que lui témoignaient les jacobins de l'Alsace. La Société de Mayence, disait-il, devait se modeler sur celle de Strasbourg et consacrer tous ses efforts à l'entière transformation du ci-devant Electorat[93].

André-Joseph Hofmann enseignait à l'Université l'histoire de la philosophie et le droit naturel. Il avait du savoir et, avouent ses ennemis, de la tête. Grand, robuste, passionnément épris de l'antiquité, sincèrement républicain, discourant avec force et véhémence, prodiguant les gestes, il exerçait un singulier ascendant sur la jeunesse mayençaise. Sa voix retentissante, sa parole âpre et vigoureuse, sa verve populaire, sa rude franchise, sa droiture inflexible, son austérité stoïque, tout ce qu'il y avait de brusque et d'un peu farouche dans sa personne, lui gagnaient le cœur des étudiants. Lui-même se piquait d'être avant tout un Volkslekrer ou maître du peuple. Forster ne l'aimait pas et jugeait que son ton de capucin, ses grimaces, son langage trivial, ses basses et venimeuses plaisanteries plaisaient naturellement à la foule qui n'a aucun sens pour la raison, la bienséance et la noble éloquence. Mais les commissaires de la Convention et surtout Merlin de Thionville admirèrent l'ardeur jacobine de Hofmann. Merlin le nommait un des plus chauds et des meilleurs patriotes de Mayence. Depuis longtemps, Hofmann ne disait-il pas dans ses cours qu'une Révolution éclaterait en Allemagne comme en France, et que si les despotes parvenaient à la détruire, les principes divins qui faisaient ses fondements, ne périraient pas ? Lorsque les émigrés, apprenant, au milieu d'une représentation de Richard Cœur-de-Lion, la fuite de Louis XVI, éclataient en applaudissements, n'avait-il pas prononcé les mots prophétiques : laissez-les applaudir, ils n'applaudiront plus dans deux jours ? N'avait-il pas, après la prise de Spire, déclaré que toute résistance était impossible et qu'il fallait arborer aussitôt la cocarde tricolore pour empêcher le pillage de la ville ? Son premier soin fut de révéler à Custine l'existence d'un magasin considérable de fourrages à Winkel, dans le Rheingau, et lui-même courut s'en saisir, à la tête d'un parti de cavalerie. Exalté jusqu'au fanatisme, il devait terroriser Mayence. Toute sa vie il resta clubiste, jacobin, et français : J'ai fait, écrivait-il à Merlin, pour cette belle Révolution, le sacrifice de ma fortune, de mon état et de ma santé, et il conseillait aux conventionnels l'annexion de la rive gauche du Rhin : Conservez ce fleuve que tout le monde regarde, que toutes vos anciennes guerres ont cherché, que César déjà a désigné, que vos ennemis extérieurs cherchent à arracher, et vos ennemis intérieurs à disputer, comme frontière naturelle de la France ![94]

Georges Forster avait fait avec Cook le tour du monde et raconté les merveilles de son voyage dans un livre où les contemporains admiraient tout ensemble la variété des descriptions, la finesse de l'observation, la chaleur et l'éclat du style. Ses Vues du Bas-Rhin, parues lannée précédente, retraçaient avec la même fraîcheur et la même élégance, avec la même étincelante vivacité, les impressions diverses qu'il avait ressenties en parcourant les Pays-Bas, l'indignation que lui inspiraient les intrigues d'un Vander Noot, la joie où l'avaient jeté les œuvres des peintres flamands, l'attachant spectacle qu'offraient les villes de l'industrieuse Hollande. De tous les patriotes mayençais, il est le plus brillant et le plus sympathique. Des motifs de toute sorte le déterminèrent à se ranger du côté des révolutionnistes : le cosmopolitisme de son esprit, les ardentes sollicitations de son entourage, de sa femme Thérèse Heyne et de son amie Caroline Böhmer, le désir de s'étourdir et de chercher dans de nouvelles émotions l'oubli de ses chagrins domestiques, l'envie de jouer un rôle, la certitude que sa connaissance de la langue française, ses talents, sa renommée lui vaudraient une mission à Paris, un siège à la Convention, et de grands emplois dans la République victorieuse. Il avait, écrivait-il à Le Brun, la belle espérance de consacrer ses forces au service de la France, et il n'attendait que l'ordre de partir. Il hésita quelques jours avant de franchir le pas. Mais dès qu'il s'était engagé dans une voie, il allait jusqu'au bout. Il ne voyait jamais, dit Jean de Müller, qu'une chose et qu'un côté. Il avait été rose-croix et chrétien fervent ; il devint un des plus violents jacobins, et, sans contestation, le premier des matadors. Ce fut lui qui, de son aveu, proposa les mesures les plus décisives. Laukhard le nomme le fléau des Mayençais. Tout Berlin le regardait comme le boutefeu de l'insurrection rhénane, et le nom de Forster la résumait, la personnifiait aux yeux des Allemands. Ses amis ne le reconnaissaient plus ; tout brûlant de la fièvre révolutionnaire et comme hors de lui, il ressemblait, lisons-nous dans un pamphlet de l'époque, à un mouton enragé. Il couvrit d'invectives les banquiers francfortois qui l'avaient reçu naguère à leur table. Il traita de brigands ces grands commerçants dont l'esprit d'entreprise, disait-il naguère, était pour des milliers d'habitants la source de l'aisance et du bonheur. Il déclara publiquement que ces marchands au sourire faux et aimable avaient enfoncé le couteau plus profondément que tous les autres, dans les entrailles de la France ; que Custine avait le droit d'imposer à Francfort une contribution ; que ce droit était aussi clair que le soleil. Il avait, en 1789, dédié son travail sur les îles Pelew à l'Electeur de Mayence, et il assurait, dans sa dédicace, que ce prince sage et humain lui rendait sa patrie, lui faisait d'heureux et féconds loisirs. En 1792, il nomma Frédéric-Charles d'Erthal un incendiaire et un prêtre débauché, énervé par les voluptés. Mais cet homme remarquable désirait sincèrement l'abolition de tous les privilèges et l'établissement de la liberté. Il réfuta Burke avec vigueur. Il envisageait la Révolution comme une explosion de la raison longtemps renfermée et s'enflammant elle-même, comme une œuvre de la justice de la nature ; il la tenait pour inévitable : elle devait naître, disait-il, de l'écroulement d'un système perdu sans retour et qui se dissolvait et se décomposait dans toutes ses parties. Lorsqu'il vint à Paris, ses illusions semblèrent se dissiper, et, guéri de sa chimère, il jetait un cri de désespoir. Voilà donc la Révolution ! plus de vertu, plus de droiture ; la tyrannie la plus impudente ; tous les principes foulés aux pieds ; Paris, en proie aux prétoriens, comme l'empire romain décrit par Gibbon ! Et il se désolait de trouver les Français toujours légers et inconstants, têtes de flamme et âmes de glace. Il se lamentait de vivre avec des diables sans cœur et de ne rencontrer qu'égoïsme, que fanatisme, que passions déchaînées, où il attendait de la grandeur. Il se repentait d'être entré au club de Mayence. Comme tant d'autres Allemands, il voulait brûler ce qu'il avait adoré, et il maudissait par instants cette Réformation politique qu'il avait si chaudement applaudie. Mais, à travers ses accès d'humeur noire et de douleur misanthropique, il ne renonçait pas aux sentiments qui l'avaient toujours animé. Il resta fidèle à ses convictions et crut fermement que la Révolution, malgré tout ce qu'elle avait d'horrible, de Greuliches, demeurait l'unique ressource de l'humanité ; qu'on n'avait rien vu de semblable depuis l'apparition du christianisme ; qu'elle était nécessaire et serait bienfaisante ; qu'elle finirait par surmonter tous les obstacles. C'est un ouragan, s'écriait-il un jour, et qui pourra l'arrêter ? Un homme qu'elle entraîne, fait des choses que la postérité ne comprendra pas ; mais ce qui arrive, doit arriver ! Il la définissait encore un de ces grands moyens qu'a le destin, de produire des changements dans le monde : les Français étaient, selon lui, les martyrs de l'univers ; leur pays devait nager dans le sang et les larmes, mais leur Révolution donnerait à l'esprit humain une autre direction, un autre développement, et un essor plus vigoureux ; des individus périraient, et leur vie ne compterait pour rien ; mais la cause de la raison triompherait. Si Forster avait vécu, il n'aurait pas eu, comme les Allemands le répètent depuis Humboldt, une existence malheureuse. On l'employait, on lui confiait des missions, et, après l'annexion définitive de la rive gauche du Rhin, il eût siégé dans l'administration des nouveaux départements ; il eût joué le rôle honorable d'un Jeanbon Saint-André, et ses compatriotes qui l'accusent de félonie et de trahison, béniraient sa mémoire. Mais le 10 janvier 1794, il mourait, loin des siens, après de longues et cruelles souffrances. Cette fin prématurée doit nous rendre indulgents : quelles qu'aient été ses faiblesses et ses erreurs, Forster gardera l'épithète dont le décoraient ses amis et ses premiers biographes ; l'histoire le nommera toujours le noble Forster[95].

Tels étaient les matadors qui croyaient entrainer la population mayençaise. Ils ne tardèrent pas à se convaincre qu'elle refusait de les suivre et ne voyait pas les événements avec les mêmes yeux. Les Mayençais avaient accueilli l'armée de Custine sans tristesse ni colère : elle offrait un spectacle nouveau à leur curiosité, et ils s'estimaient heureux d'échapper au péril du bombardement, de trouver dans leurs conquérants des hommes polis, courtois, assez bien disciplinés, et qui faisaient de la dépense[96]. Mais ils vivaient de l'Electeur, des gens qu'il entretenait, et de son haut clergé ; ils vivaient de la noblesse brillante qui formait la cour de Frédéric-Charles d'Erthal et qui tirait presque tous ses revenus du dehors. Que deviendraient-ils, si le Gouvernement électoral disparaissait pour toujours ? Ils regrettaient leurs millions perdus, ces millions, qui, selon le mot du général Wimpffen, leur parvenaient de la rive droite du Rhin et qui alimentaient sans cesse leur industrie et leur commerce[97]. Ils se disaient qu'après tout, l'ancien régime avait ses beaux côtés ; qu'il fallait, sous le nouveau, payer les mêmes impôts ; qu'on ferait mieux de ne pas changer le certain contre l'incertain. Enfin, ils étaient Allemands, et ces gens, tranquilles, flegmatiques et un peu lourds, sentaient qu'ils n'avaient rien de commun avec ces brouillons de Français qui venaient soudain les troubler au sein de leur bonne quiétude, les arracher aux habitudes d'une vie paisible et immobile, les secouer d'une longue et douce torpeur, les jeter dans le bruit et l'agitation de la politique. Clubistes et Custiniens s'étonnèrent bientôt de leur lenteur, de leur placidité, de leur aveugle attachement à l'Electeur. Ils ne souhaitent rien, reconnaît Forster, et ils croient ne manquer de rien. Merlin de Thionville faisait le même aveu : il y a peu de patriotes en Allemagne, disait-il plus tard ; les habitants, façonnés au joug, préfèrent le calme et l'apathie aux orages de la liberté, et nos agents écrivaient au ministre Le Brun : Leur caractère nous a paru très familiarisé avec la servitude, avec ce ton respectueux jusqu'au rabaissement, que la France n'a pu prendre sous aucun régime ; quelques individus peuvent désirer la liberté ; la masse aime à voir dans ceux qui la gouvernent des hommes privilégiés[98].

 

III. Custine, croyant faire un coup de maître, avait convoqué le 26 octobre les corporations. Elles devaient se prononcer sur trois points : 1° adoptaient-elles la nouvelle constitution des Français ? 2° voulaient-elles une constitution particulière ? 3° désiraient-elles conserver l'ancienne ? Les corporations n'osèrent exprimer leur sentiment. Elles n'aimaient guère la noblesse et le clergé ; mais elles redoutaient l'avenir ; elles se réunirent et à la majorité des voix, arrêtèrent qu'elles feraient ce qu'aurait décidé le corps des commerçants, le corps le plus considérable et le plus riche de la ville.

Le corps des commerçants se composait de 97 membres ; 3 étaient absents ; 43 acceptèrent la Constitution française ; les autres, au nombre de 81, déclarèrent qu'ils souhaitaient une constitution monarchique unie à l'empire allemand, mais limitée par des Etats dont les membres seraient choisis dans la bourgeoisie. Cette déclaration fut rédigée et portée à Custine par Daniel Dumont, un des négociants les plus estimables de Mayence[99]. Nous admirons la Révolution française, disait Dumont, mais notre situation et notre flegme naturel ne nous donnent pas la force de la suivre et de l'atteindre. Il proposait donc d'établir le nouveau régime de Mayence sur les fondements de l'ancien et de prendre pour modèle la constitution monarchique de 1791. Custine avait siégé dans l'Assemblée, à qui la France devait cette constitution ; il connaissait donc les dangers ainsi que les moyens de les conjurer ; Mayence pouvait lui confier avec assurance ses intérêts les plus chers ; elle trouverait en lui le plus sage législateur et le père le plus magnanime ; il saurait appliquer à ce petit état les premiers principes de la Révolution. Dumont insistait sur cinq articles qu'il jugeait essentiels : 1° une assemblée de représentants, pris uniquement dans la bourgeoisie et parmi les notables du pays, partagerait avec le prince la souveraineté et balancerait son pouvoir ; 2° les étrangers n'auraient ni charge ni bénéfice et les places les plus importantes ne seraient données que par le choix de la nation ; 3° l'assemblée des représentants serait élue tous les deux ans ; 4° les impôts seraient exactement répartis, et les privilèges de la noblesse et du clergé abolis pour toujours ; 5° les Français s'engageraient à faire reconnaître la nouvelle constitution de Mayence par l'Empereur et par l'Empire[100].

Cette déclaration consterna les clubistes. Ils résolurent de tenter un vigoureux effort contre l'ancien régime et ses partisans. Böhmer, Metternich, Meuth vantèrent au club les avantages de la démocratie. Wedekind assura que la monarchie était le pire mode de gouvernement et que Mayence, une fois République, ruinerait bientôt le négoce de Francfort. Boost réfuta la pétition des commerçants : nous avons du flegme, s'écriait-il, nous n'en ferons que mieux une révolution ; nous agirons avec une froide raison et non précipitamment ! Et il se moquait de l'Assemblée des représentants que proposait Dumont et qui serait bientôt, comme le Chapitre de la cathédrale, une réunion d'hommes égoïstes et corrompus. Vous croyez, disait-il, que l'Électeur reviendra ; mais c'est un imbécile ; comme les enfants, il veut avoir tout ce qui frappe ses yeux ; il prodigue l'argent qui n'est pas à lui ; il joue aux soldats, et il affirmait que l'Électorat était détruit pour toujours, que le pays de Mayence avait cessé d'appartenir à l'Empire, que délaissés par le reste de l'Allemagne, les Mayençais devaient s'unir pour établir une constitution nouvelle à la place de l'ancienne qui s'était écroulée sans qu'il y eût de leur faute[101].

Hofmann fit à Dumont, en une langue acérée, parfois éloquente, une réponse énergique et habile. Il rappela les dissipations d'Erthal, et sa vie de Sardanapale ; la faveur scandaleuse d'un Guiolet devenu maitre des plaisirs et puisant à discrétion dans la caisse ; la toute puissance de la Coudenhoven, qui dirigeait le ministère et ouvrait les dépêches ; les charges lucratives, les grasses sinécures données à d'incapables courtisans ; les conseillers de justice ne recevant qu'un intime salaire ; Sickingen volant les fonds de l'Université et employant pendant des années les paysans du Rheingau à lui construire une chaussée dans ses terres au lieu de-leur faire réparer la grande route ; le Chapitre accueillant parmi ses membres l'indigne Bettendorf et approuvant avec servilité les actes et les moindres caprices de l'archevêque-électeur. Et les commerçants de Mayence demandaient un prince ! Mais, s'ils ne pouvaient vivre sans un prince, que ne mettaient-ils sur le trône la botte du roi de Suède ? Il ne leur en coûterait que de la cirer deux fois l'an et de brosser les éperons ! Et ils demandaient des États ! Mais les États prenaient toujours leur part de la curée ! Non ; il ne fallait plus ni prince ni États ; les commerçants sauraient préférer la déesse de la liberté à une nymphe d'écurie ; ils ne craindraient pas le retour de l'Électeur, et Mayence, désormais arrachée du corps difforme de l'Empire, se constituerait en République[102].

Mais en vain les matadors essayaient de détacher les Mayençais de l'Électeur et de les rallier à la France. Ils avaient trouvé dans le club même un rude jouteur, plus redoutable que Dumont. Le 31 octobre, Erasme Lennig, administrateur des revenus de la cathédrale, avait demandé la parole et, sans se laisser déconcerter par les interruptions, affirmé très énergiquement que Mayence ne devait pas se séparer de l'Empire ; si la ville, disait-il, cessait d'être allemande, elle deviendrait comme Paris, le théâtre de sanglantes horreurs ; si elle perdait sa noblesse et son clergé qui avaient la plus grande partie de leur fortune à l'étranger, elle serait à jamais appauvrie ; Mayence, libre, périrait de froid dès le premier hiver, quelle que fût la chaleur de son patriotisme.

Erasme Lennig avait recueilli les applaudissements de l'assistance. Metternich entreprit de le confondre à la séance du 1er novembre. Huit factionnaires, le fusil chargé, étaient installés dans la salle, deux à la porte, deux autres à la barrière entre les clubistes et le public, quatre aux galeries. Sûr d'être écouté dans le plus grand silence et sans crainte des sifflets, Metternich prononça son discours. Il déclara que la Constitution des États allemands violait les droits naturels de l'homme et du citoyen, qu'elle était despotique, qu'elle livrait, à la misère la population des campagnes. Il prétendit que Lennig avait acheté ses applaudissements de la veille. A ces mots, un sourd murmure s'éleva dans la salle. Mais les sentinelles crièrent silence et l'une d'elles frappa le parquet de la crosse de son fusil. On se tut, et Metternich ajouta que les Français n'avaient pas terminé leurs conquêtes et que Mayence et la contrée avoisinante s'uniraient certainement aux pays de Darmstadt et de Nassau pour former une République[103].

Les clubistes ne se contentaient pas des discours. Ils voulurent remuer l'imagination du peuple par de pompeuses cérémonies, et, comme dit Forster, par une sorte de drame politique. Le 2 novembre, Wedekind proposait de détruire la pierre du marché. C'était une pierre longue de cinq pieds et revêtue d'une lame de fer ; elle marquait l'exacte dimension des mesures usitées à Mayence ; mais on croyait communément qu'Adolphe de Nassau l'avait fait établir pour narguer les bourgeois ; lorsque les rayons du soleil fondront cette pierre, aurait-il dit, les Mayençais rentreront en possession de leurs privilèges. Wedekind déclara qu'il fallait anéantir ce monument de la superstition et de la barbarie, planter au même endroit l'arbre républicain, et se servir du fer qui recouvrait la pierre pour frapper une médaille commémorative où se liraient ces mots : le soleil de la liberté l'a fondu. La proposition de Wedekind fut adoptée, et le 3 novembre les clubistes se rendirent processionnellement sur la place du Marché. Tous avaient le même signe distinctif : une médaille de cuivre jaune, attachée par un ruban tricolore entre le troisième et le quatrième bouton de l'habit, et sur laquelle étaient gravées les deux lettres F. G. — Freiheit Gleichheit, liberté, égalité. La musique militaire, jouant la Marseillaise et le Ça ira, ouvrait la marche. Puis venait Staudinger, portant dans ses bras l'arbre de la liberté. Derrière lui, Wedekind, le sabre au poing, et les clubistes, d'abord deux à deux, ensuite quatre à quatre, sans distinction de croyance et de condition. La place était pleine de soldats. Une foule de Mayençais se tenaient aux fenêtres et jusque sur les toits des maisons. Wedekind frappa quelques coups de marteau sur la pierre, et aux cris de Vive la nation, Staudinger planta l'arbre républicain, surmonté d'un bonnet rouge et garni de longs rubans tricolores[104].

Cette manifestation fut suivie d'une démonstration à la fois étrange et menaçante de Böhmer. Le 6 novembre il présentait à la Société populaire deux livres ; l'un, relié en noir et entouré de chaînes, avait pour titre Esclavage ; l'autre, relié en maroquin rouge et orné, sur la couverture, d'un bonnet phrygien, et sur la tranche, des couleurs françaises, était le Livre de la vie. Böhmer invita tous les Mayençais, âgés de vingt et un ans au moins, à s'inscrire, selon le désir de Custine, sur l'un ou l'autre de ces livres, et il annonça dans son journal que celui qui ne s'inscrirait pas, se désignerait tacitement comme ami de l'esclavage et ne devrait s'en prendre qu'à lui-même, s'il était traité en esclave. Mille citoyens environ, citadins et paysans, mirent leur nom sur le livre rouge. Mais ce chiffre ne fat pas dépassé[105].

Évidemment, la magie des principes français n'opérait pas. La glace ne fondait point. Le pays regimbait et refusait d'obéir à l'impulsion des patriotes. Wedekind, furieux, proposa d'élire un comité secret qui serait chargé de sonder les cœurs et de dénoncer tous les aristocrates ; le fils, disait-il, ne doit pas ménager son père ; ni le père son enfant ; ni la femme son mari ; l'amour de la patrie exige tous les sacrifices[106] ! Cette proposition fut repoussée. Mais les orateurs du club ne cessèrent de déclarer que l'ancienne Constitution était détestable et que Mayence devait adopter le gouvernement républicain. Ils lurent les félicitations que les jacobins de Paris et de l'Alsace envoyaient à la Société mayençaise, des lettres eu les prisonniers de Spire vantaient la générosité de leurs vainqueurs et, par la plume de Beauharnais, célébraient la philosophie qui renverse les trônes[107], des correspondances réelles ou fausses que des amis leur adressaient de Prusse ou d'Autriche, des nouvelles parfois invraisemblables : que Vienne admirait la Révolution et allait se soulever contre l'Empereur, qu'il suffirait d'un choc pour faire de la Prusse une République.

Les principaux harangueurs étaient en même temps brochuriers et journalistes : Böhmer, dans la Gazette de Mayence ; Metternich, dans son Ami du Peuple, qu'il destinait surtout aux paysans[108] ; Hartmann et Meuth, dans le Républicain français ; Wedekind et Forster, dans le Patriote, défendaient avec ardeur les opinions de la Société. Ils avaient pris rapidement et sans difficulté le ton des jacobins de Paris. Mais l'Allemand perçait en eux par quelques côtés. Ils citaient fréquemment des aphorismes de Rabener, des fables de Gellert et de Pfeffel, les vers que Bürger publiait alors dans son Almanach des Muses sur le patriotisme. Ils ajoutaient volontiers à leurs tirades politiques des leçons de morale, et Metternich exhortait ses concitoyens à prendre de la peine, à se reposer après le travail, à danser gaiement, à se régaler de vin, de fruits et de bon pain, à n'épouser que des jeunes filles laborieuses, sages, aux joues rouges et non fardées, qui consultaient le médecin plutôt que le tailleur, et auraient un costume tricolore[109].

Comme à Paris, le théâtre donnait des pièces révolutionnaires qui bafouaient les partisans de l'ancien régime et portaient aux nues les républicains. L'Aristocrate dans l'embarras représentait une chanoinesse, fille du baron de Hohenreich, qui se parait de la cocarde nationale et offrait sa main au roturier Stelling, colonel d'un bataillon de volontaires. Tout est changé, disait un des personnages de cette comédie, les hommes sont égaux, plus de seigneur et plus de corvée ! Les maîtresses n'exercent plus le pouvoir, les chanoines ne comptent plus, une armée protège les nouvelles institutions et la Loi est le seul souverain que nous ayons choisi ![110]

 

IV. Déjà perçait et se produisait au grand jour l'idée d'annexer Mayence à la France. A Paris, depuis les glorieuses invasions de Dumouriez et de Custine, gazetiers, jacobins, conventionnels ne parlaient plus que de réunion : il fallait avancer jusqu'au Rhin qui serait la barrière de la nouvelle république ; il fallait, comme Anacharsis Cloots l'avait écrit en 1785 dans ses Vœux d'un gallophile, comme l'avait demandé Peyssonnel en 1790, étendre les limites de l'empire jusqu'à la frontière indiquée par la nature, faire du Rhin le premier et le plus sûr rempart de la France, pousser en même temps aux Alpes, s'entourer ainsi des colosses de la terre et du boulevard des eaux. Lorsque, le 24 octobre, le Conseil exécutif provisoire arrêtait que les armées ne prendraient leurs quartiers d'hiver qu'après avoir rejeté les ennemis au-delà du Rhin, lorsqu'il disait aux troupes dans une énergique proclamation qu'elles devaient poursuivre l'adversaire jusque sur l'autre bord de ce fleuve qui coulait entre le pays des hommes libres et celui des esclaves, ne rappelait-il pas à la France les confins de l'ancienne Gaule ? Et les imaginations enflammées n'allaient-elles pas rêver dorénavant pour la République les bornes que le gouvernement assignait aux soldats victorieux ? La frontière du Rhin ; ces mots couraient partout, se répandaient partout. Dès le 25 octobre, quatre jours après la prise de Mayence, les agents de l'évêque de Spire annonçaient que les carmagnoles feraient un département de leur conquête. Le 2 novembre, de Strasbourg, dans son journal l'Argos, Euloge Schneider dictait leur programme aux jacobins de Spire, de Worms et de Mayence ; il leur conseillait de devenir Français : Déclarez-vous pour la France et entrez dans notre famille ; envoyez des apôtres dans les villages et les bourgs ; prêchez hautement l'Evangile de la liberté ; convoquez des députés de la plupart des localités pour délibérer sans crainte et sans danger, sous la protection des batteries de Custine, sur le nouvel ordre de choses ; formez une assemblée nationale à Mayence ou à Worms ; vous ne pouvez rien opérer de grand que par l'union avec vos voisins ![111]

Forster exposa les mêmes idées avec son enthousiasme fébrile dans le discours plein d'éclat et de mouvement qu'il prononça le 15 novembre au club sur les rapports des Mayençais avec les Français. La devise : Liberté et Egalité, disait-il, serait désormais celle de Mayence. Les Français venaient en frères partager avec les Mayençais la liberté qu'ils avaient chèrement achetée. La différence des idiomes empêche-t-elle d'obéir à la même loi ? La tsarine ne régnait-elle pas sur cent peuples de langues diverses ? Le Hongrois, le Tchèque, l'Autrichien, le Brabançon, le Milanais n'étaient-ils pas les valets d'un même maître ? Les habitants du monde ne se nommaient-ils pas autrefois les citoyens de Rome ? Mayence devait donc s'attacher à la France et faire cause commune avec elle. Le Rhin était la frontière naturelle d'une grande république ; il resterait la frontière de la France. Que les Mayençais, concluait Forster, expriment le vœu de devenir libres et Français ; qu'ils déclarent leur volonté de s'unir à une indestructible république ; qu'ils renoncent au Saint Empire germanique, à ce fantôme qui traîne après lui des monceaux d'actes inutiles et qui ne parle que de titres, de formalités et de parchemins ; qu'ils ne craignent pas les morts, c'est-à-dire le Grand Chapitre de la cathédrale et son prince, que l'armée de Custine a portés dans la tombe aux sons cadencés du joyeux Ça ira. La France n'abandonnera jamais le peuple qui se jettera dans ses bras et qui votera, comme elle, une constitution fondée sur la liberté et l'égalité[112].

L'orateur mayençais devinait quelle serait la conduite de la France. Depuis le commencement de la guerre, les nouveaux Francs répétaient qu'ils n'avaient-pas de visées ambitieuses et qu'ils venaient délivrer les Allemands, et non les asservir[113]. Les journalistes disaient qu'après avoir porté la liberté sur les bords du Rhin, les carmagnoles rentreraient dans leur patrie et se contenteraient de protéger les petites républiques qui seraient leurs remparts[114]. Beauharnais s'imaginait que les succès de Custine allaient donner à la France un peuple libre pour voisin et pour allié[115]. Mais la conquête s'imposait. Nous pourrons ainsi, écrivait Desportes, payer nos indemnités et arrondir nos limites sans bourse délier. Le 6 novembre, Custine proposait à la Convention d'amalgamer et de déclarer citoyens français tous les habitants des pays occupés par les troupes de la République ; c'était, selon lui, le meilleur moyen d'assurer le recrutement de son armée et d'attacher les populations aux principes de la Révolution[116].

La Convention hésitait. Elle fut entraînée par la propagande qui partait de Strasbourg, de Wissembourg, de Landau et qui, entretenue et fomentée par les bataillons nationaux, s'étendait sur les domaines de l'Electeur palatin, du landgrave de Hesse-Darmstadt, du duc de Deux-Ponts, du prince de Nassau-Sarrebrück. Partout où passaient les volontaires, même en pays neutre, ils affichaient une proclamation imprimée à Strasbourg : Du salut de la France dépend le salut du monde ! Ennemis des tyrans, assemblez-vous, prenez les armes et combattez avec nous ! Plutôt la mort que l'esclavage ![117]

Les sujets de l'Electeur palatin étaient mécontents. Il y avait encore parmi eux des serfs qui ne pouvaient changer de domicile sans se racheter. Les protestants s'indignaient d'être exclus de tous les emplois. D'autres se plaignaient de l'oppression des baillis. D'autres trouvaient que Charles-Théodore les négligeait et résidait trop loin d'eux. Quelques communes du grand bailliage de Germersheim, Billigheim, Gleiszellen, Ingenheim, Klingenmünsler, Oberhofen, Pleisweiler, encouragées par les jacobins d'Alsace et secondées par les soldats français du voisinage, se soulevèrent contre l'Electeur, et le 16 décembre 1792, toutes les troupes palatines qui formaient un faible cordon sur la rive gauche du Rhin, gagnèrent l'autre bord[118].

Les mêmes scènes avaient lieu sur les domaines du landgrave de Hesse-Darmstadt, dans le bailliage de Lemherg, à Bärenthal, à Obersteinbach, à Eppenbrunn, à Trulben, à Kroppen, à Schweix, à Hilst, et ailleurs encore, dans les trois villages d'Altdorf, de Freisbacli et de Gommersheim qui appartenaient au comte de Degenfeld, à Niederhochstadt, à Essingen, à Ingenheim[119]. Partout, des frontières de l'Alsace et de la Lorraine allemande, d'Oberbronn, de Bitche, surtout de Wissembourg et de Landau les jacobins et les gardes nationales venaient au secours des révoltés. Les patriotes de Wissembourg écrivaient au bailli de Gommersheim qu'il n'était plus rien et qu'il n'avait qu'à choisir entre l'un ou l'autre de ces deux partis : ou se perdre sans retour ou plier sous le joug salutaire de la Révolution : Sache-le, un peuple libre ne menace qu'une fois ; tout homme libre est notre allié, et tout ennemi de la liberté, notre ennemi ![120] Le général de Blou, gouverneur de Landau, marquait au bailli d'Altdorf qu'il lui défendait de vexer les braves citoyens qu'on avait tenus longtemps dans l'ignorance ; le temps était passé où les paysans se laissaient maltraiter par d'indignes fonctionnaires et par de petits tyrans[121].

Pareillement, dans la principauté de Nassau-Sarrebruck, huit communes demandaient la réunion : le prince, disaient-elles, avait refusé d'abolir quelques droits onéreux ; la France était leur ancienne patrie ; leurs relations commerciales et la conformité de langue semblaient les placer naturellement dans le département du Bas-Rhin[122].

La manifestation la plus tumultueuse et la plus importante fut celle de Bergzabern et de plusieurs communes d'alentour, dans le duché de Deux-Ponts. Le 4 novembre, les démocrates de Bergzabern, commandés par le serrurier Niesal, se rendirent à Landau pour fraterniser avec les nouveaux Francs. Le surlendemain, les jacobins de Landau faisaient dans Bergzabern une entrée triomphale et juraient aux révoltés que la grande République les couvrirait de son égide. On élut sur-le-champ une municipalité, un procureur de la commune, et un maire, l'énergique Adam Mayer. On planta l'arbre de la liberté, on prit la cocarde tricolore, et de tous côtés on cria : Vive la Nation ! Mühlhofen et Ilbesheim imitèrent Bergzabern. Le duc de Deux-Ponts essaya de gagner les rebelles par la promesse d'une amnistie, puis de les intimider par un déploiement de troupes. Mais déjà les habitants de Bergzabern s'étaient armés ; ils sonnaient le tocsin ; ils appelaient à leur aide les paysans des villages voisins et les gardes nationaux de Landau et de Wissembourg ; ils fondaient un club ; ils forçaient les fonctionnaires de prêter serment à la liberté ; ils priaient la Convention de les réunir à la France ; ils ne pouvaient, disaient-ils, servir plus longtemps de chiens de chasse à leur tyran au milieu des hommes libres dont ils étaient entourés, et pénétrés des mêmes sentiments que la Savoie, ils exprimaient le même vœu. La cocarde, ajoutaient-ils, orne nos têtes et le sein de nos femmes et de nos filles. La nature et notre situation locale nous ont faits frères des Français. Déclarez à l'univers que tous les peuples qui secoueront le joug du despotisme et désireront la réunion avec la République, seront protégés et reconnus comme Français. Ce sera le coup fatal pour tous les tyrans ; les peuples, surtout nos voisins palatins et tous les sujets pitoyables des petits princes de l'Empire n'attendent que ce moment ! Les généraux, Custine, Wimpffen, soutenaient les insurgés. François Wimpffen écrivait aux baillis qu'il ne souffrirait aucun rassemblement de troupes étrangères sur les frontières de la République, et les sommait de respecter la liberté individuelle d'un chacun, de ne molester personne pour raison de ses liaisons avec la France. Custine qualifiait de folles et imaginaires les prétentions du duc de Deux-Ponts et déclarait que ce prince n'opprimerait aucun des apôtres de l'égalité : la nation française avait propagé cette vérité que la souveraineté réside dans le peuple, et elle ne pouvait restreindre les effets de ces principes sacrés[123].

Ce soulèvement des populations limitrophes[124] et ces vœux de réunion qui retentissaient si haut, brusquèrent la décision de l'Assemblée nationale. Le 2 novembre, le Moniteur publiait une correspondance de Mayence ; le peuple, y disait-on, veut rester libre et uni aux Français, mais il paraît désirer l'assurance qu'il sera toujours protégé par les forces de la République ; il est important de reconnaître des frères dans une ville qui, par sa position, est la clef de l'Empire et le canal des subsistances et du commerce. Le lendemain, Rühl lut à la Convention une lettre du club de Strasbourg qui demandait l'annexion de Mayence. Les Mayençais, écrivaient les clubistes strasbourgeois, craignent d'être abandonnés à eux-mêmes ; rassurez-les, décrétez que tous nos frères de l'Europe qui voudront chasser les rois, trouveront la République française toujours prête à voler à leur défense ! Rühl appuya la requête de ses compatriotes ; les Mayençais étaient, suivant lui, le peuple de l'Allemagne le plus digne de la liberté ; ils portaient dans le cœur une haine inextinguible de la tyrannie, et la Convention devait leur promettre son assistance contre les princes, contre le haut et bas clergé, contre tous les suppôts du despotisme. Deux semaines plus tard, le 19 novembre, Rühl revenait à la charge ; il lisait une adresse des clubistes mayençais qui demandaient si l'assemblée comptait les sauvegarder ou les laisser à la merci des tyrans. Malgré Brissot et La Source, l'Assemblée entrainée par Rühl, par Carra, par Revellière-Lépeaux, déclara qu'elle accorderait fraternité et secours à tous les peuples qui voudraient recouvrer la liberté. Ce décret du 19 novembre fut accueilli sur les frontières de l'Alsace avec enthousiasme. Les jacobins de Landau le répandirent à profusion dans les villages allemands en ajoutant au texte ces mots d'encouragement et d'espoir : Frères, voilà qui doit éveiller votre joie, votre ravissement ! Ayez confiance ! Votre bonheur se prépare ! et Böhmer s'écriait dans la Gazette de Mayence : Enfin a paru cette loi longtemps attendue. Ô peuples, vous n'avez plus besoin que de résolution, de volonté, et vous êtes libres ![125]

 

 

 



[1] Le duc de Richelieu, Saint-Pétersbourg, 1887, p. 121-123 ; Metternich, Mém., 1880, I, p. 14 ; Voyage sur le Rhin (par Robineau de Beaunoir), 1790, p. 10. Cf. sur le dernier Electeur de Mayence et son gouvernement Eickemeyer, Denkschrift, 1798, p. 2-7 ; Denkwürdigkeiten, 1845, p. 80-105 ; Ribbeck, Voyage en Allemagne, 1788, III, 205-221 ; Perthes, Polit. Zust. u. Personen, 1862, I, 16-28 ; Briefe eines preuss. Avgenzengen, IV et V, 1795, p. 139-146 ; Mainz im Gemisse des Freiheit, 246-256 ; Die Franzosen am Rheinstrome, III, 3840 ; Vehse, Gesch. der llZeinelt deutschen Höle, 1859, XI, 173-251 ; Rambaud, Les Français sur le Rhin, 16 -170, etc.

[2] Cf. Bockenheimer, Die Restauration der Mainzer Hochachule, 1884.

[3] Nul n'a mieux et plus brièvement peint la situation morale de l'électorat que J.-A. Boost, dans son ouvrage Was waren die Rkeinländer als Menschen und Bürger, und was ist aus ihnen geworden ? 1819, p. 205.

[4] Von Knoblauch, Minerva, vol. VII, p. 26.

[5] O'Kelly et J. Barthélémy à Montmorin, 6 juin et 31 déc. 1791 (Archives étrangères ou A. E.) ; cf. Custine, 21-24.

[6] Cf. J.-A. Hofmann, Ueber Fürstenregiment und Landstände, p. 11, et K. Boost, Constitutions-Vorschläge des Handelsstandes zu Mainz beautwortet, p. 14.

[7] Forster, VI, 400

[8] Sur Custine et Mayence, par un citoyen manqué, p. 3 (pamphlet peu connu, mais spirituel et joliment tourné ; un émigré y a mis sa griffe).

[9] Eickemeyer, Denkschrift, 6-7.

[10] L'Expédition de Custine, 83-86. Cf. sur la révolution mayençaise outre la Liste et le Livre rouge des clubistes, la Darstellung der Mainzer Révolution (1794) ; Die Belagerung der Stadt Mainz (1793, par Daniel Dumont) ; Geschichte der französischen Erober. u. Revol. am Rheinstrome ; Die Franzosen am Rheintrome, I et II (1793, par Girtanner) ; les journaux du temps, surtout la Mainzer National-Zeitung et le Bürgerfreund ; la correspondance de Forster (Sämmtl. Schriften., VI, VIII, IX) ; Nau, Gesch. der Deutschen, in Frankreich u. der Franzosen in Deutschland. (1795, vol. IV et V) ; les deux ouvrages de Karl Klein, Gesch. von Mainz während der ersten franz. Occup. (1861) et Forster in Mainz (1863), Perthes, Venedey (Die deutschen Republikaner, 1870), et les brochures innombrables de l'époque, surtout Mainz im Genusse der Freineit, les Schöne Raritäten zum Zeitvertreib des Mainter Bürgers, etc. Citons aussi les travaux de Bockenheimer, l'homme qui sait le mieux l'histoire de Mayence, et notamment Die Mainzer Patrioten (1873) et la Geschichte der Stadt Mainz während der zweiten franz. Occup. (1re édition 1890 ; 2e éd. 1891).

[11] Le Magazin für das Kirchenreckt vnd die Kirchengeschichte.

[12] Mainzer Zeitung, du 22 oct. et du 3 nov. 1792 ; Ihlee, 84-85 ; cf. Waitz, Caroline, 1871, I, p. 110 ; Briefe von und an Bürger, p. p. Strodtmann, IV, 225 (mot de Meyer de Bramstedt, qui le nomme ainsi que Wedekind, elender Bursch) ; Custine à Biron, 21 oct. ; Custine fils au président de la Convention, 1er déc. (A. G.) ; Moniteur, 2 et 5 nov. ; Courrier des départements, 6 nov. ; Rec. Aulard, I, 249. Georges-Guillaume Böhmer devint, en 1795, juge au tribunal civil du département des Forêts. Il publia, en l'an IV, en trois cahiers, La rive gauche du Rhin, limite de la République française, ou recueil de plusieurs dissertations jugées dignes des prix proposés par un négociant de la rive gauche du Rhin. De retour en Hanovre, après la fondation du royaume de Westphalie, il exerça les fonctions de juge de paix à Schlangenstädt. Il devint, après la chute de l'Empire, privat-docent à l'Université de Göttingen, et mourut dans cette ville en 1839, à l'âge de 79 ans. Eickemeyer (Denkw., 154-156) raconte qu'à l'une des grandes fêtes républicaines de Mayence, il fit apporter sur la place son nouveau-né : Gracchus, lui dit-il, je compte que tu seras comme les deux grands Romains dont tu portes le nom, l'ami du peuple et l'ennemi des aristocrates ; l'enfant prit froid, jeta des cris et mourut le lendemain. Böhmer, ajoute Eickemeyer, fut, après la capitulation du 23 juillet 1793, mené à Ehrenbreitstein ; en chemin, un sacristain, qui portait des cierges dans une longue boîte, se joignit aux prisonniers ; on fit croire à Böhmer que c'était le bourreau qui portait avec lui son glaive de justice ; aussitôt Böhmer se jette à genoux et crie grâce. Conduit à Erfurt, il jura de se laisser mourir de faim ; il tint parole durant trois jours, mais le quatrième, il commandait un copieux repas. Plus tard, il ornait les murs de sa maison de sentences et de devises. On lisait sur le plafond de sa salle à manger on mange pour vivre, mais on ne vit pas pour manger. Après le Concordat, il se convertit au catholicisme. Eickemeyer le nomme un Phantast (cf. Darst, 169 et 237, Freiheitsphantast). Voir encore sur lui Die alten Franz., 19-20 ; Ihlee, 84-85 ; Die Franz. am Rheinstrom, II, 136 ; Schöne Rarit., I, 6 ; Bockenheimer, M. P., 30 ; Custine, 85.

[13] Mainzer Zeitung, 25 et 26 oct. ; Moniteur, 2 et 3 nov. 1792.

[14] Moniteur, 6 nov. 1792 ; Darst., 110 ; Custine au président de la Convention, 26 oct. (A. G.)

[15] Cf. le Getreues Namenscerzeichniss der in Mainz sich befindenden 454 Klubbisten mit Bemerkung derselben Charakter, im mai 1793 (14 pages sur deux colonnes), Das Mainzer Rothe Buch oder Verzeichn. alter Mitglieder des Jakobiner-Klubs in Mainz 1793, 16 pages, et l'inexacte Notiz von einigen Mitgliedern des Mainzer-Jacobinerclubs, dans le Revolutionsalmanach von 1794, p. 135-143.

[16] L'Expédition de Custine, p. 86-88.

[17] Cf. sa Denkschrift et ses Denkwürdigheiten ainsi que l'Expédition de Custine, p. 101-108 ; Lehné, Gesamm. Schriften, 1837, IV, 1, p. 140.

[18] Westhofen professeur de mathématiques, devint notaire, à Mayence, puis professeur à l'Ecole centrale ; cf. Schöne Rarit, I, 11 ; et Bockenheimer, Rest. der Hochsch., 38.

[19] Vogt, professeur d'histoire, ne tarda pas à quitter le club et se retira à Strasbourg ; cf. Darst., 9 ; Mainz im Genusse der Freiheit, 126 ; Klein, 302, et une lettre de Jean de Müller (15 nov. 173) ; Bockenheimer, Rest. der Hochsch., 39.

[20] Félix-Antoine Blau, professeur de dogmatique et sous-régent du séminaire, devint, en 1795, juge au tribunal civil du département des Forêts, puis juge au tribunal criminel du Mont-Tonnerre, enfin bibliothécaire de la nouvelle Université ; cf. Darst., 100 ; Maïnz im Genusse der Freiheit, 44 ; Schöne Rarit., I, 7 ; Eickemeyer, Denkw., 151 ; Klein, 432 ; Bockenheimer, M. P., 4 et 29, Rest. der Hochsch., 25, et Gesch., 165. Il mourut le 23 décembre 1798.

[21] Jean-Jacques Ohler signait, en France, Ohleur (Voir sur lui Darst., 113, 150, 4S3 ; Schöne Rarit., I, 21-22) ; il était Diener ou garçon, tandis que Pierre Anselme Melzer était secrétaire de la bibliothèque (Klein, Forster in Mainz, 75).

[22] Cf. Verzg. Darst., 357, 578 et Klein, 259 ; Meisenzahl devint directeur de la maison des enfants pauvres et orphelins.

[23] Marchand avait reçu du gouvernement électoral le consilium abeundi avant l'arrivée des Français (Gesch., 157). Il publia à la fin de 1792, une Adresse à tous les citoyens et citoyennes de la ville de Mayence indistinctement, qui ont eu le malheur de tomber dans l'erreur de l'émigration (19 pages) ; il se vante d'être doué d'un prisme qui ne l'a jamais trompé dans le calcul des événements politiques, exalte Villemanzy fait pour régler l'ordre des choses comme le soleil pour régler la clarté du jour et engage les émigrés mayençais à venir respirer dans une terre libre. Dans une lettre à Merlin (pap. I, 187 ; Alzey, 12 ventôse an III), il demande une place et jure que le feu du plus pur républicanisme circule dans ses veines.

[24] Jean-Claude Pierre devint commis-greffier de l'administration centrale de Kreuznach (1796), puis professeur de langue française à l'Ecole centrale de Mayence.

[25] Il devint garde-magasin des effets des émigrés français (Darst., 431 et 435).

[26] Jean-Henri Knoderer était de Westhoffen (Bas-Rhin).

[27] André Patocki venait de Colmar et fut secrétaire des représentants près l'armée de la Moselle ; Darst., 409 ; Belag., 62 ; Schaab, 335 ; Reynaud, Merlin, II, 40.

[28] Jean-Adam Caprano (mort le 9 oct. 1800) fut membre de l'administration centrale établie à Kreuznach, puis juge au tribunal civil du Mont-Tonnerre ; cf. Bockenheimer, Gesch., 165 ; Remling, II, 491.

[29] Antoine Fuchs, attaché à la Chambre des finances et collaborateur du Bürgerfreund (voir le n° du 21 décembre 1792), devint notaire à Edenkoben ; Darst., 242 ; Gesch., 160-161 ; Schöne Rarit., I, 20 ; Remling, I, 295 ; II, 353, 398.

[30] Charles Medicus, né le 2 mai 1767, devint notaire à Obermoschel, puis à Edenkoben ; on le jugeait, dans cette place, intelligent, actif, probe (A. N.).

[31] Darst., 761.

[32] Richard Razen, que la Liste des clubistes nomme un Rabulist ou chicaneur, avait plaidé pour la ville de Bingen contre le Grand-Chapitre un célèbre procès ; il était assesseur du tribunal de la ville et devint jupe au tribunal civil du Mont-Tonnerre ; Darst., 111-112.

[33] Charles-Joseph Retzer, né le 10 décembre 1770, commissaire de police pendant la première occupation française, devint successivement juge du bailliage de Germersheim, commissaire du Directoire exécutif à Mayence, commissaire du gouvernement près le tribunal correctionnel de Kaiserslautern, magistrat de sûreté du même arrondissement ; cf. outre Eickemeyer (Denkw., 152), qui le juge loyal, humain, désintéressé, Remling, II, 445 ; Bockenheimer, Gesch., 34, 44, 128. Il a, disait-on de lui en l'an XI, beaucoup d'ascendant sur les habitants, et il jouit de la considération publique par ses fonctions, ses lumières et sa moralité. (A. N.)

[34] Cf. sur Jean-Antoine Scheuer, Darst., 528, 646.

[35] Joseph Schlemmer rédigea quelque temps le Courrier de Strasbourg ; il fut successivement greffier du juge de paix à Grünstadt, substitut du commissaire du gouvernement, juge de paix à Mayence, puis, comme Caprano et Razen, juge au tribunal civil du Mont-Tonnerre. Conseiller à la Cour d'appel en 1825, il meurt le 12 février 1830. Cf. Remling, II, 352, 356, 393 ; Bockenheimer, Zwei Sitz, der Clubisten, 8, et Gesch., 115, 163, 165.

[36] Joseph Wassmann que la Liste des clubistes qualifie Amtspraktikant et Studentenpräzeptor, devint notaire à Nieder-Olm (Bockenheimer, Gesch., 167) ; cf. Darst., 527.

[37] Cf. Darst., 158, 219, 674-675 (note).

[38] Charles-Joseph Boost fut juge au tribunal civil du Mont-Tonnerre, puis au tribunal de première instance ; Darst., 112, 357, Schöne Rarit., I, 14 ; Bockenheimer, Gesch., 165, 178, 181.

[39] Gaspard Hartmann fut, plus tard, accusateur publie du tribunal criminel du Mout-Tonnerre ; Darst., 99-100, 219, 303, 395, 423 ; Schöne Rarit., I, 15 ; Ein paar derbe Worte des Dr Gottlieb Teutsch an Hartmann, 2-8 ; Bockenheimer, Gesch., 61 et M. P., 29.

[40] Jean-Baptiste de Hauser avait alors 28 ans ; il reçut l'année suivante une mission à Huningue, à raison de 500 francs par mois (A. E.), et fut, en 1795, secrétaire-interprète des représentants Rivaud et Merlin ; Darst., 112-113 ; Schöne Rarit., I, 15 ; Remling, II, 195.

[41] François-Conrad Macké (2 juillet 1756-17 mars 1844) devint commissaire du Directoire exécutif, président du tribunal criminel, maire de Mayence, membre du Corps législatif ; Darst., 308 : Schaber, Tagebuch, 82 ; Bockenheimer, Gesch., 1815-1844, p. 116-117 ; une note de l'an IX le caractérise ainsi : homme sage, vertueux et modeste, n'est d'aucune faction, mérite la confiance. Jeanbon Saint-André le juge doux, timide même, par conséquent faible, mais honnête homme, qui s'est dévoué dès l'origine à la cause des Français, qui a souffert pour elle, qui a rempli la place de maire, sinon avec énergie, du moins avec une parfaite intégrité et un grand dévouement (note du 5 avril 1812). Macké, lui-même, dans une lettre du 28 mars 1812, à Montalivet, retrace ainsi ses services passés : En 1793, lors du fameux siège de Mayence, j'ai rempli la charge extrêmement pénible de maire ; en 1798, j'ai organisé, en qualité de commissaire du pouvoir exécutif, la nouvelle municipalité et, ensuite, président du tribunal criminel du département, j'en ai fait de même pour la partie judiciaire. Depuis, Sa Majesté a daigné me nommer, deux fois déjà, maire de sa bonne ville de Mayence, me décorer de l'aigle impériale et m'appeler aussi, à deux reprises, à la présidence dans les collèges électoraux de l'arrondissement et du deuxième canton de Mayence (A. N.). Cf. le témoignage que lui rend, ainsi qu'au commandant de place Müller, la Hessen-Darmst. Landzeitung, du 1er août 1793.

[42] Darst., 83, 98-99, 330, 420, 440-441, 489 ; Mainz im Genusse der Freiheit, 59-60 ; Schöne Rarit., I, 11 ; Mainzer Zeit., 7 janvier 1793 ; on le nomma, par un jeu de mots, le stumme Obrist, ou le colonel muet.

[43] Cf. Ein paar Worte an die teutschen Emigranten, 32, et Klein, 427 ; Adam Umpfenhach devint président de la municipalité, puis juge au tribunal (Bockenheimer, Gesch., 124 et 177) ; Rudler le nomme bon administrateur, aimé de tous les habitants des environs (A. N.).

[44] Ch. Melchior Arand, d'Eichsfeld, professeur de patristique à l'Université, reçut les félicitations de Custine, et les commissaires de la Convention le nommèrent régent du séminaire ; Darst., 769 ; Mainzer Zeit., 19 et 26 nov. 1792, 25 février et 4 mars 1793 ; Bockenheimer, Rest. der Hochschule, 25.

[45] Cf. sur Martin Arensberger la Mainzer Zeitung, du 29 nov. 1792, Darst., 323, et Klein, 262-263.

[46] Ch. Dresler, né le 4 août 1771, devint garde-général des forêts à Winnweiler, puis sous-inspecteur à Deux-Ponts.

[47] Ch. Falciola, né le 30 avril 1759, fut plus tard receveur des domaines à Lauterecken.

[48] On trouve plus tard Philippe-Jac. Huimberger, secrétaire de la sous-préfecture de Spire (Remling, II, 445).

[49] Voir sur le Père Hornung et sa vie agitée, Darst., 494 ; Schöne Rarit., I, 17 ; Klein, 304, 358, 438, et surtout Eickemeyer, Denkw., 246-249.

[50] Nimis fut plus tard juge de paix à Kirrweiler, commissaire du Directoire exécutif à Neustadt, notaire à Hassloch (Remling, II. 346, 384, 399, 403-404, 415, 436 ; Schöne Rarit., I, 8. Bockenheimer, Rest. der Hochsch., 20). Il souleva pendant son séjour à Neustadt, de véritables tempêtes et Marquis écrivait au ministre de la justice (21 floréal an VII, A. N.) que Nimis était bon patriote et très zélé, mais qu'il ne pouvait exercer plus longtemps ses fonctions à Neustadt ; sa présence ne servait qu'à cimenter la haine implacable des deux partis.

[51] Darst., 581.

[52] Cf. sa lettre à Merlin, 14 thermidor an II (Reynaud, II, 22). Wolf ou Wolff fut curé, puis greffier du tribunal à Harskirchen (1794) et sous l'Empire, maire de Winnweiler ; il était né le 30 nov. 1759.

[53] Ecclésiastiques et étudiants se nommaient volontiers ainsi ; parmi les premiers, Dresler, Eulhardt, Heimberger, Kunz, Schweicard, et parmi les seconds, Falciola fils, Illig, Meuth, Och, Theyer, Wohlstadt.

[54] Antoine Bauer se donnait le titre de mathématicien.

[55] Frédéric-Charles-Joseph Haupt, alors âgé de 20 ans, fils d'un conseiller aulique, fut aide-de-camp de Neuvinger et à la suite des certificats de jacobinisme que lui donnèrent le 24 mai et le 1er octobre 1793 ses frères. de Strasbourg et de Mayence, agent du Comité de salut public qui l'envoya à Belfort et le chargea de surveiller la frontière aux appointements de 500 francs par mois ; on jugeait sa correspondance active et utile ; cf. Taine, La Révolution, III, 331, 369, 490, 494 ; Eickemeyer, Denkw., 223-232 ; note au ministre (A. E.).

[56] Gottfried Illig devint commissaire du gouvernement près le canton de Göllheim, et contrôleur des contributions directes à Oppenheim, puis à Winnweiler.

[57] Köhler fut professeur d'histoire naturelle et de botanique à l'Ecole de médecine et mourut le 22 avril 1807, à quarante-deux ans (Bockenheimer, Gesch., 427).

[58] Frédéric Lehné devint, en 1794, commissaire dans le Palatinat, et plus tard, traducteur de l'Administration centrale du Mont-Tonnerre, professeur à l'Ecole centrale, procureur-gérant du Lycée ; il était poète : comme Lamey à Strasbourg, il célébra la Révolution dans des poésies — et archéologue : il a laissé cinq volumes d'œuvres complètes (Ges. Schriften, 1836-1839) ; cf. Bockenheimer, Gesch., 310, et M. P., 29, Gesch., 1815, p. 141.

[59] Jean Melzer, fils du secrétaire de la bibliothèque universitaire, était secrétaire du club (Verzeichniss et Klein, 299) ; il demanda, comme Herrer, d'être employé à l'armée du Rhin (28 niv. an II), et fut, en 1797, secrétaire du commissaire préposé aux réquisitions à Neustadt ; Remling, II, 353, 411 ; Darst., 113, 524, 580, 593.

[60] Jean Mercklein se fit inscrire au club un des premiers et se déclara pour la constitution française dès le premier moment (certificat des jacobins de Mayence, 16 brum. an II, et de Hofmann, 22 du premier mois de l'an II) ; aussi Haupt le demandait-il comme second et répondait de lui sur sa tête (lettre de Belfort, tridi de la 3e décade de brum. an II. Arch. étr.) ; cf. Klein, 452 et Remling (I, 451 et 469) qui nous le montre interprète de Dumoulin.

[61] Jean-Dominique Meuth devint commissaire du Directoire exécutif, puis receveur des contributions directes à Kaiserslautern (Darst., 256).

[62] Cf. sur Georges Och, Darst., 37, 583 (597).

[63] Jean-Michel Ott devint commissaire du gouvernement, puis notaire du canton d'Obermoschel.

[64] Pfeiffenbring devint juge au tribunal civil du Mont-Tonnerre, (Bockenheimer, Gesch., 165) ; cf. Ueber die Verf. von Mainz., 21, qui propose méchamment d'envoyer à la Convention, comme député de Mayence, ce glorieux jeune homme.

[65] Antoine Plöger, étudiant en médecine, passait pour le plus impudent braillard du club (Verzeichniss ; cf. Schöne Rarit., I, 28 ; Darst., 451, et Klein, 290).

[66] Charles-Joseph Steinem devint greffier du tribunal de police correctionnelle, puis notaire du canton de Mayence.

[67] Cf. sur ce Suter, docteur en philosophie, Klein, 452.

[68] Cf. sur Pierre-Nicolas Theyer, Darst., 322, 581, 595, 674 ; Klein, 251, 296, 345 ; il devint commissaire du gouvernement près le canton d'Alzey, puis notaire à Alzey.

[69] Voir sur Staudinger, qui s'engagea dans le 5e bataillon du Bas-Rhin et mourut en France, Darst., 196, 239, 330, 426.

[70] Geoffroi ou Gotfried Wolf, étudiant en droit, frère de Chrétien Wolf, né le 29 nov. 1765, fut, en 1794, expéditionnaire du district de Saar-Union, puis commissaire du gouvernement près le canton de Winnweiler et, sous l'Empire, notaire à Winnweiler.

[71] Il devint chef du bureau des domaines, puis de la première division à la préfecture du Mont-Tonnerre.

[72] Cf. sur ce fabricant de potasse, Darst., 403 ; Bockenheimer, Gesch., 124 ; en l'an VII, il fournissait le vin pour la table des commissaires du gouvernement.

[73] Voir sur le vieil Eckel la Mainzer Zeitung, du 4 mars 1793, et Klein, 424. Cf. Darst., 762 et 801.

[74] Cf. Klein, 564.

[75] Cf. sur les deux Falciola père et fils, Reynaud, Merlin, II, 42-43 et Bockenheimer M. P., 29. Le fils, François-Joseph, né le 13 juin 1770, d'abord employé au bureau d'enregistrement du Mont-Tonnerre, devint receveur des domaines à Winnweiler et passait pour un modèle de probité, d'exactitude et d'habileté dans son emploi. Le père, Georges-Charles, fut, au sortir de captivité, inspecteur des forêts de la division de Trèves (cf. Remling, II, 40). Le 2 germinal an VII, il écrivait de Trèves à Reubell : J'ai tout sacrifié pour la bonne cause, et ma famille, autrefois opulente, est sans autre ressource que mon état. Huit jours après, 10 germinal, il mourait d'une maladie, dont, — dit sa femme, — il avait pris le germe dans les prisons (A. N.).

[76] Darst., 456, 523.

[77] Darst., 101, 239, 409.

[78] Un ordre du ministre des affaires étrangères envoie Herrer, le 19 pluviôse an II, à l'armée du Rhin, pour établir dans les cercles des correspondants et communiquer avec eux en langue allemande.

[79] Cf. Darst., 581, 593 ; Nau, V, 570-591.

[80] Cf. sur Lothari et son séjour à Meisenheim, Remling, II, 164.

[81] De ces deux Preyser, l'un, Joseph, fut enfermé à Königstein ; l'autre, Joseph Deodat, étudiant en médecine, échappa et demanda, le 28 nivôse an II, comme Herrer et Melzer, un emploi dans l'armée du Rhin (A. E.).

[82] Jacques-Ignace Rieffel devint secrétaire de Merlin de Thionville et périt en Vendée, à Torfou, le 19 sept. 1793 ; Darst., 826 ; Reynaud, Merlin, II, 97-98.

[83] Ritz que le Verzetchniss qualifie d'oisif, fut un des commissaires que le conventionnel Becker a flétris dans son rapport du 13 juin 1795.

[84] Aug.-Fred. Rulffs avait été fabricant de tabac à Brème et à Einbeck ; cf. Darst., 226 ; Schöne Rarit., I, 43 ; Nau, V, 549-550 ; Revolutions-Almanach von 1794, 389-390 ; Klein, 138.

[85] Cf. sur Jean Weisshaupt, Darst., 483, 580, et Klein, 309, note 4.

[86] Voir sur Jacob Veit (ou Jacques Guy) Zech, Darst., 461 ; Gesch., 160-161 ; Schöne Rarit., I, 19, et sa curieuse brochure Anrede an seine Mitbrüder und Mitbürger ; sur Nickhl, Darst., 585, 761 et 894 ; Klein, 511, 515-516.

[87] Quatre de ces propagandistes arrivèrent à Mayence le 15 novembre ; cf. Custine à Beauharnais (Courrier des départements, 14 nov. 1792) ; Beauharnais à Custine, 12 nov. (A. G. Les quatre citoyens que je vous ai adressés ont reçu pour leur route, à compte sur leur traitement, chacun 150 livres en espèces) et Nau, V, 520.

[88] Frédéric-Christophe Cotta, rédacteur de la Teutsche Staatszeitung et de la Stuttgarter Zeitung, professeur de droit naturel et public à l'Académie de Stuttgart, avait envoyé à la Société de la Révolution à Strasbourg, une lettre qu'elle reçut le 15 juin 1790 : J'ai juré d'être fidèle à la liberté jusqu'à la mort, et j'ai juré amitié éternelle à vous qui n'êtes séparés de moi que par les circonstances, mais auxquels je suis lié par l'identité de iiut et de façon de penser. (Heitz, Les Soc. polit., 41.) Admis au club de Strasbourg, le 17 juillet 1791 (Wolhwill, Georg Kerner, 105), il vécut quelque temps dans cette ville avec un revenu annuel de 600 florins ; mais depuis qu'il était à Mayence, il vivait, disait-il, de la caisse de la République parce que les affaires publiques le détournaient entièrement de ses gains personnels (Mainzer Zeit., 28 janvier 1793). Cf. Darst., 320 et sur ses rapports avec Custine, la Mainzer Zeit., du 17 déc. 1792.

[89] Frederic-Georges Pape était né à Arnsberg. Il prononça, le 25 nov. 1792, au club de Mayence, un discours sur la compatibilité de la nouvelle constitution française avec le catholicisme (Vereinigung der neufrankischen Verfassung mit dem Katholicismus). Il était attaché l'année suivante à la correspondance secrète de l'armée du Rhin (voir sa lettre contre Custine, traduite de l'allemand, Journal de la Montagne, 7 juillet 1793). Cf. Darst., 320, 343, 477, 522, 570 ; Schöne Rarit., I, 8 ; Minerva, VII, 415-416 ; Gesch., 13 et 156 ; Nau, V, 524.

[90] Cf. sur le Strasbourgeois André Meyer, alors âgé de 34 ans, libraire, secrétaire des jacobins, rédacteur (avec Simon, son beau-frère, du journal Geschichte der gegenwärtigen Zeit), engagé comme volontaire en 1792, avancé par Custine et devenu capitaine-adjoint aux adjudants généraux (il contresigna les proclamations allemandes des 15 et 17 déc. 1792, remplit une mission à Mannheim, et, dans la retraite de Bingen, il brisa les armes impériales qui figuraient sur la maison de poste d'Alzey) E. Barth, Notes biographiques, 392 ; Argos, 1er février 1793, p. 71 ; Darst., 328 ; Belag., 177 ; A. N. w. 497. Il présida le club du 11 au 25 novembre (Nau, V, 517).

[91] Cf. sur Mathias Metternich, Darst., 94-96 ; Schöne Rarit., I, 4-5 ; Ueber die Verfass. von Mainz., 11, et sa réponse à ce dernier pamphlet, Der Aristokrat auf Seichtheiten und Lügen eitappt, p. 19-20, note ; Remling, II, 349 ; il devint membre de l'Administration centrale du Mont-Tonnerre, et professeur à l'Ecole centrale.

[92] Cf. sur Georges Wedekind, qui avait alors trente ans, et qui reçut, comme Böhmer, un traitement mensuel de 500 livres, Custine, p. 85 ; Custine à Biron, 21 oct. 1792 (A. G.) ; Avenel, Lundis révolutionnaires, 1875, p. 114 ; Darstellung, 6-7, 42-43, 92-94, etc. ; Schöne Rarit., I, 5 ; Belag., 62 ; Reynaud, Merlin, II, 63 ; Bockenheimer, M. P., 24 ; Rest. der Hochsch., 34 ; Gesch., 82 et 431.11 fut nommé le 1er novembre 1792, médecin des armées de la République et employé d'abord à Mayence, puis à Strasbourg où il rédigea, en 1795, le Courrier de Strasbourg. Pendant son séjour en France, il publia les Idées d'un Allemand sur les rapports extérieurs de la République française, longue et diffuse dissertation où il somme les Français d'achever leur œuvre et de détruire le dernier reste de l'oppression tout ce qui est divin dans vous exige la guerre ; le premier peuple de l'Europe s'est élancé dans la carrière avec le feu de la jeunesse et le génie de la virilité ; s'il devait s'arrêter, c'en est fait de sa grandeur (p. 21, 34, 36). De retour à Mayence, il devint professeur à l'Ecole centrale, et prononça, le 2 pluviôse an VII, un discours Hass dem Königthum und der Anarchie, où il jure haine a la royauté et fidélité à la Constitution de l'an III. L'oppression des peuples finira ; tous lèveront la massue d'Hercule, crieront la liberté ou la mort ! Quelques années plus tard, guéri de son jacobinisme, il était médecin et conseiller intime du grand-duc de Hesse (25 juillet 1808). Il mourut le 28 octobre 1839.

[93] Cf. sur Antoine-Joseph Dorsch : Heitz, Soc. polit., 167 (il prononça à sa réception au club de Strasbourg, le 26 déc. 1791, un discours sur l'amour de la patrie dont la Société vota l'impression) ; Forster, VIII, 120 et 125 ; Mainz im Genusse der Freiheit, 34-35 ; Schöne Rarit., I, 7 : Belag., 99 ; Darst., 200-204 ; Die alten Franz., 97 ; Gesch., 207-221 ; Masson, Départ. des aff. étr., 338 et 366 ; Kaulek, Papiers de Barthélemy, III, 229 et 277 ; Bockenheimer, M. P., 30, et Rest. der Hochsch., 37 ; Klein, Forster in Mainz, 135 ; Allgem. deutsche Biogr., art. Dorsch. Il avait été gravement offensé par l'Électeur ; en mai 1791, pendant son absence, on lui enleva une lettre que lui avait apportée le précepteur des fils de Dietrich qui se rendaient à Göttingen ; la lettre, écrite en allemand et signée de Blessig, n'était qu'une lettre de recommandation (dépêche d'O Kelly, 6 mai 1791. A. E.). Après une courte mission que Deforgues lui confia en Suisse, à la fin de 1793, Dorsch fut successivement membre de l'administration centrale d'Entre Meuse et Rhin, juge du tribunal civil du départ, des Forêts, commissaire du Directoire exécutif près l'administration centrale du départ, de la Rœr (cf. la Statistique qu'il fit paraître en 1804), et il prononça, en cette qualité, de nombreux discours à Aix-la-Chapelle, dans les fêtes publiques ; Nos vœux, disait-il, qu'on traitait de délire patriotique, sont accomplis, et l'ancien ecclésiastique engageait les administrations cantonales à dissiper la nuit obscure où les prêtres et les dévots ont plongé depuis tant de siècles ces fertiles contrées. Il avait demandé, dans un écrit, Quelques réflexions sur l'établissement de la république cisrhénane (an VI, p. 5-7), la réunion de la rive gauche, non seulement parce que les rivières sont, comme les montagnes, les limites naturelles d'un pays, mais parce que les départements rhénans paieraient une somme considérable en contributions — et ouvriraient une source féconde au commerce français. Sous-préfet de Clèves, directeur des contributions dans le Finistère (1803-1811] et à Munster, Dorsch mourut à Paris au mois d'avril 1819, à l'âge de 61 ans. Les Français l'ont bien jugé ; il a, écrit l'adjudant-général Senig, beaucoup de talents et de connaissances, mais trop d'amour-propre, et Shée dit de lui : Il a beaucoup de moyens pour administrer, et une dextérité propre à combattre avec succès l'esprit litigieux des ci-devant provinces prussiennes ; il passe pour se prêter trop facilement aux circonstances, comme beaucoup de ses confrères ci-devant prêtres, et pour aimer l'argent. — Très instruit et très actif, assure Rudler, il passe pour être intrigant, mais, s'il est surveillé, il sera le meilleur des sous-préfets. (A. N.)

[94] Cf. sur Hofmann, Moniteur, 21 août 1793 ; Forster, VIII, 324 et 327 ; Darst., 14, 24, 98, 105, 234 ; Gesch., 194 ; Mainz im Genusse der Freikeit, 67 et 175 ; Schöne Rarit., I, 9 ; an das deutsche Publikum, von einem Freunde der Wahrheit, p. 7 ; la réponse de Fechenbach à ses discours du 16 et du 18 nov. 1792, p. 5 et suiv. ; Eickemeyer, Denkw., 177 ; Metternich, Mém., I, 12 ; Reynaud, Merlin, II, 60-61 ; Hausser, I, 424 ; Bockenheimer, M. P., 25 ; Rest. der Hochsch, 39 ; Zwei Sitz. der Club., 31-32, et Gesch., 59, 81, 96, etc. ; Allgem. deutsche Biogr., art. Hofmann. Un de ses écrits les plus connus a pour titre Des nouvelles limites de la République française ; il y répond assez vivement à Rœderer, ce chevalier d'honneur du 10 août et prouve que le Rhin seul réunit toutes les qualités possibles de frontière, que ce serait la mactation la plus cruelle que de rendre le peuple à ses anciens maîtres (p. 26 et 31). Il fut quelque temps, sous le régime français, receveur-général du département du Mont-Tonnerre. Né à Maria-Zell, près Würzbourg, le 14 juillet 1752, il mourut, à 97 ans, le 6 septembre 1849, à Winkel, sur un domaine qu'il tenait de sa femme.

[95] Forster à Le Brun, 7 février 1793 (A. E.) ; Jean de Müller, Sämmtl. Werke, 1835, XXXI, 62 et réponse de son frère (Haug, Der Briefw. der Bräder Müller, 1891, I, 39) ; Laukhard, III, 338 ; Die alten Franzosen, 329, note ; Forsters Briefw. mit Sämmerring, 603 ; cf. sur Forster, outre les Schriften (notamment VIII, 246, 296, et IX, 11, 19, 80), le travail de Klein, Forster in Mainz., 1863, et sous le même titre, une très substantielle brochure de Bockenheimer, 1880, 14 pages.

[96] Belag., 72 ; cf. Custine, 98-99.

[97] Ueber die Verf. von Mainz., 14-19 (l'auteur estime à deux millions et demi de florins l'argent que la noblesse étrangère mettait en circulation) ; cf. Ihlee, 78 ; Forster, VIII, 302 et 315 ; et lettre aux jacobins de Paris (Nau, IV, 111) ; Schreiben an Custine verfasst von einem Mainzer, der ein Feind von allem Despotismus ist, 8-10, 20-21 ; Wimpffen à Custine, 4 janvier 1793 (A. G.). Les habitants de Mayence, écrit un capitaine, sont prêtres ou parents de chanoines ou domestiques du clergé. (Courrier des départements, 16 janv. 1793).

[98] Forster, VIII, 302 et 315 ; Moniteur, 9 janv. 1794 ; Desportes et Rivais à Le Brun, 11 et 20 déc. 1792 (A. E.) ; on se rappelle le dicton : Unter dem Krummstab ist gut wohnen, il fait bon sous la crosse (cf. Darst., 216).

[99] Cf. sur Daniel Dumont, la brochure de Bockenheimer, Beitr. zur Gesch. der Stadt Mainz VI, Die Belag., von 1793, p. 1-7.

[100] Darst., 126-129 ; Gesch., 123, et append., 19-23.

[101] Constitutionsvorschläge des Handelsstandes zu Mains, beantwortet von K. Boost, 1792, p. 10, 11, 12, 14, 16. Boost jugeait trop sévèrement l'Electeur. Fr.-Ch. d'Erthal est mieux apprécié dans une brochure de l'année suivante, Bei bevorstehender Wahl, ein Mainzer Bürger an seine Mitbürger, p. 14.

[102] A.-J. Hofmann, Ueber Fürstenregiment und Landstände, 16 et 18 nov. 1792, brochure de 33 pages ; cf. Gesch., 153, et la réponse de Fechenbach, Œffentliche Rügung der wahrheitswidrigen Rede es A.-J. Hofmann, 16 p.

[103] Darst., 117-187.

[104] Mainzer Zeitung, 7 nov. 1792 ; Darst., 190-200 ; Forster, VI, 403-404, et VIII, 262.

[105] Mainzer Zeitung, 7 nov. 1792, Forster, VI, 405 ; Darst., 229-233 et 248 ; Belag., 84 ; Die alten Franzosen, 98 ; Ihlee, 77-78 et 105.

[106] Darst., 251.

[107] Custine, 61-64.

[108] Der Artstocrat auf Seichtheiten ertappt, p. 6 ; et. Darst., 133.

[109] Burgerfreund, n° V, 9 nov. 1792, p. 23-24.

[110] Der Aristokrat in der Klemme, p. 40 (acte II, scène V, paroles du médecin au baron). Cf. Nau, V, 558 ; le 20 janvier 1793 on propose au club d'approprier la scène à l'époque présente, et l'orateur excite les citoyennes à se consacrer au théâtre, pour rendre un grand service à la cause de la liberté.

[111] Avenel, Cloots, 1865, I, p. 85 ; Peyssonnel, Discours prononcé aux jacobins, le 10 mars 1790, p. 22-23 ; Jean Reynaud, Merlin de Thionville, II, 75 et 80 ; Jemappes, 194-195 ; Sorel, L'Europe et la Révolution française, III, 153 ; Remling, I, 85 ; Argos, 2 nov. 1792, p. 281-287.

[112] Forster, VI, 413-431.

[113] Cf. Jemappes, 179-181.

[114] Chronique de Paris, 5 oct. 1792.

[115] Beauharnais à Custine, 6 nov. (A. G.)

[116] Desportes à Le Brun, 29 cet. 1792 (A. E.) ; Custine à Pache, 16 nov. (A. G.).

[117] Belag., 147.

[118] Il parut alors un petit écrit intitulé Der Uebercheiner Bauersmann an seinen Kurfürsten im Baierlande (Mainzer Zeitung, 17 janvier 1793) ; cf. sur les baillis et les plaintes des populations, Laukhard, III, 426-427, et Die Franz. am Rheinstrome, III, 35-36.

[119] Niederhochstadt appartenait à l'ordre des chevaliers de Saint-Jean ; Essingen, à Dalberg ; Ingenheim, au baron de Gemmingen.

[120] Argos, 23 nov. 1792, p. 334-336.

[121] Mainzer Zeitung, 7 nov. 1792.

[122] Cf. la lettre de Malet, le futur général, à Custine et à Pache (16 déc. 1792. A. G.) ; il annonce que les habitants de ces communes lui ont offert leurs services et que 228 chevaux du pays de Nassau ont conduit de Phalsbourg à Landau un convoi d'artillerie.

[123] Lettre de Wimpffen, 11 nov. 1792 (A-. E.) ; Custine à Desportes, 15 nov. (A. G.] ; Adresse du grand bailliage de Bergzabern, 10 nov. p. 2.

[124] Die Franz. am Rheinstrome, III, 34.

[125] Moniteur, 2, 4, 20 nov. 1792 ; lettre des jacobins de Strasbourg (A. N., c. 240) ; Mainzer Zeitung, 23 nov. ; Remling, I, 136-199.