LA CAMPAGNE DE L'ARGONNE (1792)

PREMIÈRE PARTIE. — VALMY

 

CHAPITRE V. — LA CROIX-AUX-BOIS.

 

 

I. Le colonel Colomb. Imprudence de Dumouriez. — II. Le défilé de la Croix-aux-Bois pris par les Autrichiens (13 septembre) et repris par Chabot (14 septembre). Mort du jeune prince de Ligne. — III. Lettre de Billaud-Varennes. Retour offensif des Impériaux. Retraite de Chazot sur Vouziers. Dubouquet abandonne le Chesne-Populeux.

 

I. Le passage de la Croix-aux-Bois, entre le défilé du Chesne-Populeux et celui de Grandpré, est, du nord au sud, le deuxième de l'Argonne. Dumouriez avait confié la garde de cette trouée au colonel Colomb, du 2e régiment de dragons. Il connaissait l'expérience et la vigueur de cet officier : Colomb avait guerroyé en Amérique : il disposait de 1.200 hommes d'infanterie, d'un escadron de dragons[1], et de 4 pièces de canon de quatre ; il devait faire des abatis, creuser des fossés, rendre en un mot le défilé impraticable[2]. Le 11 septembre, Colomb informa Dumouriez que le passage de la Croix-aux-Bois était inaccessible et pouvait être défendu par une poignée d'hommes ; il ajoutait que le 4e bataillon de volontaires des Ardennes, venu de Longwy, et désarmé par la capitulation du 23 août, se trouvait à Vouziers ; il fallait donner des fusils à ce bataillon[3] et lui confier la garde du défilé ; ses dragons et les 1.200 fantassins qu'il avait sous ses ordres, rejoindraient le gros de l'armée et seraient plus utiles à Grandpré qu'à la Croix-aux-Bois. Dumouriez, qui regardait Grandpré comme la clef de l'Argonne, approuva, sans réfléchir, la proposition du colonel Colomb. Il lui prescrivit de laisser une centaine d'hommes dans les abatis et de rentrer au camp. Il ordonna au commandant du parc d'artillerie de fournir au 4e des Ardennes des armes et des munitions, et au lieutenant-colonel de ce bataillon d'occuper le défilé de la Croix-aux-Bois avec ses volontaires et 60 cavaliers de la gendarmerie nationale. Mais l'ordre de Dumouriez ne fut pas exécuté. Le commandant de l'artillerie négligea ou refusa de livrer les fusils, et le 4e bataillon des Ardennes resta à Vouziers[4]. Le 12 septembre, le défilé de la Croix-aux-Bois ne fut plus gardé, après le départ de Colomb, que par un capitaine et une centaine de soldats[5].

C'est la faute la plus grave de Dumouriez dans cette campagne[6]. Il la confesse avec bonne grâce et s'accuse dans ses Mémoires d'avoir eu ce jour-là une impardonnable légèreté. Mais, si galamment qu'il reconnaisse ses torts, on ne s'explique pas qu'un général d'armée dégarnisse un poste aussi essentiel que la Croix-aux-Bois sur un simple rapport, sans avoir vu de ses propres yeux la position. Au lieu d'aller le 11 septembre aux Islettes, Dumouriez eût mieux fait de se rendre à la Croix-aux-Bois. Il préféra se fier aux cartes du pays. Il n'envoya pas à ce défilé, si proche de son quartier général, un officier de son état-major, Thouvenot, par exemple, qui, de son propre aveu, l'aurait parfaitement suppléé. Enfin, il négligea de mettre en batterie sur la route et les hauteurs qui bordent le passage, des canons de huit ou de douze, quoiqu'il en eût, dit-il lui-même, une assez grande quantité. Mais Dumouriez comme Biron, Custine, Dillon, et la plupart des généraux de l'ancien régime, agissait quelquefois à l'étourdie. Les hommes qui commandèrent les premières armées de la Révolution, avaient acquis leur expérience pendant la guerre de Sept-Ans ou celle d'Amérique ; ce fut pour eux une mauvaise école, ils s'accoutumèrent à tout faire à demi ou par à peu près. Vifs, hardis, brillants, ils avaient trop d'ardeur et de pétulance. Leur présence d'esprit et cette clarté française que le danger rend plus vive, les tiraient souvent des embarras où leur imprudence les avait jetés. Mais l'air du siècle les avait touchés, et, à la guerre comme dans les salons, exerçait sur eux sa détestable influence. La suite et le sérieux leur faisaient défaut ; il leur manquait un peu de la sagesse prussienne, un peu de l'habileté savante et des solides qualités de Brunswick, comme il manquait à Brunswick un peu de leur audace.

 

II. Clerfayt avait, comme on l'a vu, concerté ses mouvements avec Kalkreuth[7] : le 7 septembre, il quitta son camp de Baalon, près de Stenay, traversa la Meuse et se rendit, par Beauclair, au petit village de Nouart ; le 8, il marcha sur Romagne et fit sa jonction avec Kalkreuth ; le 11, après être resté deux jours durant immobile, pour mieux tromper Dumouriez, il revint brusquement à son camp de Nouart ; le 12, il se porta sur Buzancy, puis sur Boult-aux-Bois. Il sut bientôt par ses espions et, dit-on, par des habitants du pays, que le défilé de la Croix était presque entièrement dégarni de troupes. Quelques hussards et les chasseurs de Le Loup[8] s'engagèrent aussitôt dans l'étroit ravin où passe la route de Boult à Vouziers. Le chemin était à peine rompu ; on avait jeté les arbres au hasard ; les branches, enterrées à moitié, ne présentaient pas de pointes aux assaillants. Les chasseurs de Le Loup dérangèrent aisément ces abatis. Les hussards franchirent au galop la route où leurs chevaux auraient dû s'abîmer. Les cent Français qui gardaient le défilé s'enfuirent dans les bois après une faible résistance. Un détachement, à peine suffisant pour une reconnaissance, se saisit, en un instant, d'un des principaux passages de l'Argonne.

Dumouriez était dans son camp de Grandpré lorsqu'il vit arriver les fuyards. Il sentit trop tard la faute qu'il avait faite ; mais il s'efforça de la réparer sur-le-champ. Ce ne peut être, pensait-il, qu'une légère avant-garde qui a pénétré par l'endroit le plus impraticable et par dessus les abatis ; il était encore temps de l'attaquer pendant qu'elle rétablissait le chemin pour faire un passage à l'artillerie et aux bagages du corps d'armée qui la suivait[9]. Il résolut de tenter le lendemain un vigoureux effort et de reprendre le défilé.

Chazot fut chargé de l'opération. Il était, dit Dumouriez, fort brave et fort exact. Mais, comme Dietmann et Dubouquet, il avait plutôt l'expérience du vieil officier que les lumières du général. Il servait depuis trente-neuf ans et avait passé par tous les degrés, depuis celui de simple soldat. Engagé en 1753 dans le corps des volontaires de Flandre, remarqué pour sa valeur pendant la guerre de Sept-Ans, employé longtemps dans la région des Ardennes, nommé colonel en 1788, et maréchal de camp en 1790, il était le seul officier-général de l'armée qui eût, après la journée du 20 juin, demandé le gouvernement républicain[10]. Il venait de recevoir son brevet de lieutenant-général (7 septembre). Ce fut le terme de sa fortune ; un destin jaloux sembla désormais s'attacher à lui. Il n'eut plus que des disgrâces. Il reprit, puis perdit le défilé de la Croix-aux-Bois ; il causa la panique de Montcheutin ; il ne put, à Valmy, s'emparer de la hauteur de la Lune ; enfin, il s'attira la haine féroce de Marat, parce qu'il avait arrêté des volontaires du bataillon Mauconseil, coupables d'assassinat. Chazot fut emprisonné pendant deux mois, puis suspendu, et, lorsqu'on le réintégra dans les cadres de l'armée, on le mit presque aussitôt à la retraite[11].

Dès le 12 septembre, à six heures du soir, Chazot recevait l'ordre de reprendre le défilé. Il partit du camp de Grandpré avec 8 bataillons, 5 escadrons et 12 pièces de canon, pour tomber sur les Autrichiens, selon l'expression de Dumouriez, la baïonnette au bout du fusil, le sabre à la main et avec force mitraille[12]. Il devait se porter sur Vouziers en longeant l'Aisne, puis marcher de Vouziers sur la trouée de la Croix. Mais les chemins étaient en mauvais état ; l'artillerie s'embourba plusieurs fois ; les fourgons de vivres n'arrivèrent pas. Chazot n'entra que le lendemain matin (13 septembre) à Vouziers, après douze heures de marche. Ses troupes étaient trop fatiguées pour faire encore les deux lieues qui les séparaient du défilé ; il remit l'attaque au jour suivant.

Le 14 septembre, à trois heures du matin, Chazot quittait Vouziers avec son détachement qui comptait environ cinq mille hommes. Il assaillit les Autrichiens à la pointe du jour. Pendant que la cavalerie attendait le moment de charger et que l'artillerie tirait sur le village et le château de la Croix, l'infanterie engageait une vive fusillade contre les Impériaux et, laissant la chaussée absolument libre pour la manœuvre des canons, s'avançait sur deux colonnes, au pas de charge, tantôt sur les hauteurs, tantôt derrière les haies et les buissons. Chazot avait fait chanter et jouer le Çà ira. Après une heure et demie de combat, les Autrichiens prirent la fuite.

Ils laissaient au nombre des morts le prince Charles-Joseph-Emmanuel de Ligne. Il avait reçu deux balles en chargeant, lui neuvième, une batterie française de trois canons qui s'était portée trop avant, sans être soutenue par l'infanterie. Il tomba de cheval et rendit l'âme presque aussitôt[13]. On le fouilla ; on trouva dans sa poche une lettre inachevée qui révélait la triste situation de l'armée des alliés ; elle fut publiée dans le Moniteur.

Nous commençons, disait le prince, à être assez las de cette guerre où Messieurs les émigrés nous promettaient plus de beurre que de pain. Mais nous avons à combattre les troupes de ligne dont aucune ne déserte, les troupes nationales qui restent, tous les paysans qui sont armés ou tirent contre nous ou nous assassinent quand ils trouvent un homme seul ou endormi dans une maison. Le temps, depuis que nous sommes en France, est si détestable que tous les jours il pleut à verse et les chemins sont si impraticables que dans ce moment nous ne pouvons retirer nos canons. De plus, la famine ; nous avons tout le mal imaginable pour que le soldat ait du pain, et la viande manque souvent. Bien des officiers sont cinq, six jours sans trouver à manger chaud ; nos souliers et capotes sont pourris, et nos gens commencent à être malades. Les villages sont déserts, et ne fournissent ni légumes, ni eau-de-vie, ni farines. Je ne sais comment nous ferons et ce que nous deviendrons, Quelquefois on se donne le petit plaisir, comme moi[14].

Charles de Ligne avait au cou une chaine d'or et un collier qui portait cette inscription : L'amour me l'a donné[15]. C'était le fils de ce prince de Ligne, l'aimable gentilhomme et spirituel écrivain qui nous a laissé tant de jolies pages sur ses contemporains et sur lui-même. Le prince aimait tendrement son fils et le traitait en camarade et en ami ; il le mena de bonne heure au feu, et le jeune officier se signala dans la guerre contre les Turcs par une impétueuse bravoure. Nommé lieutenant-colonel après la prise de Sabacz et décoré de l'ordre de Marie-Thérèse, Charles de Ligne écrivait à son père : Nous avons Sabacz, j'ai la croix ; vous sentez bien, papa, que j'ai pensé à vous en montant à l'assaut. Destitué de son grade parce qu'il avait pris part à l'insurrection brabançonne, il n'était plus que capitaine des hussards de Wurmser, mais il appartenait à l'état-major de Clerfayt et avait, devant Longwy, dirigé les travaux du siège. Sa mort brisa le cœur de son père et fut déplorée des alliés. Il était, reconnaît Breteuil, le sujet le plus distingué de son âge parmi les Autrichiens, et je l'aimais depuis son enfance. Les émigrés, traversant le défilé, rencontrèrent un convoi funèbre qui se dirigeait vers le Hainaut ; c'était, dit Villeneuve-Barnaud, le corps du prince de Ligne ; on le portait au père dans sa terre de Belœil ; avec quel intérêt j'ai lu plus tard dans les lettres et pensées du prince de Ligne tout ce qui concerne ce fils chéri, auquel il donne de si touchants regrets ![16]

 

III. A la nouvelle de la reprise de la Croix-aux-Bois, l'allégresse éclata dans le camp de Grandpré. Toute la journée du 13 septembre s'était passée dans une poignante anxiété. D'heure en heure des officiers portaient à Chazot l'ordre de tout tenter. Dumouriez ne cachait pas son inquiète impatience, et, dans la nuit du 13 au 14, à trois heures, avait souhaité bonne chance à son lieutenant ; il ne fallait, lui disait-il, qu'un coup de vigueur pour enlever le poste. Enfin, le 14, à onze heures du matin, il recevait de Chazot le billet suivant : De dessus mon cheval, je m'empresse de vous annoncer la prise que vous désirez. Je fais pousser actuellement l'ennemi dans les deux trouées des bois de Briquenay et de Bourgogne. Billaud-Varennes, membre de la commune de Paris, et, grâce à Danton, commissaire du conseil exécutif, était alors à Grandpré. Victoire, écrivait-il à Labourdonnaye, victoire ! Le général ennemi tué après quatre ou cinq heures d'action ! Un poste emporté ! La joie est dans l'armée qui s'est vue au moment d'être forcée aujourd'hui de lever le camp pour se replier sur Sainte-Menehould ! Dumouriez vous embrasse, pétillant de joie ; les Français triompheront ![17]

Mais les Autrichiens, délogés du village de la Croix, s'étaient retirés dans la forêt. Ils y trouvèrent un bataillon du régiment de Clerfayt qui venait les secourir. D'autres renforts arrivèrent bientôt. C'étaient trois bataillons d'infanterie et plusieurs escadrons de hussards d'Esterhazy. Les Impériaux revinrent à la charge. Chazot n'eut pas le temps de faire quelques préparatifs de défense. Mon unique embarras, mandait-il à Dumouriez, est de regâter la route. Je manque de bras et de haches. Les villages voisins sont déserts et ne peuvent me fournir aucun secours. Dumouriez lui reproche dans ses Mémoires d'avoir oublié deux chariots d'outils qu'il lui avait donnés pour établir des retranchements et dresser des batteries. Chazot, de son côté[18], se plaint de n'avoir pas été soutenu et il semble, en effet, que Dumouriez devait ordonner à Dubouquet d'attaquer le flanc droit des Impériaux, tandis qu'une colonne, partie de Grandpré et filant le long des bois de Bourgogne et de Briquenay, aurait assailli leur aile gauche. Dumouriez promit même à Chazot de glisser des partis sur le bois qui le flanquait. Mais Kalkreuth était à Briquenay, prêt à porter secours aux troupes de Clerfayt, et Dumouriez craignait d'être accablé dans son camp par le gros de l'armée prussienne : pendant que vous allez attaquer, disait-il à Chazot, je me prépare à me défendre.

Quoi qu'il en soit, les Autrichiens attaquèrent de nouveau le village de la Croix, deux heures après l'avoir perdu. Ils surprirent les avant-postes français qui croyaient l'ennemi refoulé dans la forêt et la lutte terminée. Ils s'emparèrent des hauteurs qui dominent la route de la Croix et y établirent des pièces de position et des obusiers. Il fallait, assure un émigré, leur audace pour attaquer ce poste, et leur opiniâtreté pour l'emporter[19]. Chazot fit une belle résistance. Ses bataillons, mis en désordre et fatigués par le combat du matin, ne se replièrent qu'en tiraillant avec vivacité[20]. Les chasseurs de Le Loup qui pénétraient pour la seconde fois dans le défilé, combattaient au premier rang et souffrirent le plus du feu de l'infanterie française. Le bataillon de Clerfayt perdit trois de ses officiers. Chazot se retira sur Falaise et de là sur Savigny et Vouziers, sans être poursuivi. Il coupa derrière lui les ponts de l'Aisne : je m'occupai, dit-il dans son rapport, de n'être point entamé, et j'eus du moins cette satisfaction[21]. Ses cinq escadrons couvraient la retraite. Il abandonnait un canon, des affûts et plusieurs fourgons de vivres. On ignore le nombre de morts qu'il laissait sur le terrain ; aux traces de sang qu'ils virent sur l'herbe, les Impériaux jugèrent qu'il avait emporté tous ses blessés[22]. A onze heures, en plaine, en deçà de la rivière d'Aisne, il écrivait précipitamment à Dumouriez cette courte dépêche : Après avoir eu le plus grand succès, je viens d'être forcé à la retraite. J'avais cru d'abord que l'ennemi n'avait point de canons, mais une heure après l'attaque il m'a prouvé le contraire. Nous avons perdu quelques hommes des deux armes et une vingtaine de blessés. Les ennemis ont dû perdre beaucoup. Vous voyez, mon général, que ce que j'avais craint, m'est arrivé. Je vais me retirer à Vouziers.

Les Autrichiens eurent, au combat de la Croix-aux-Bois, 32 tués et 65 blessés ; 45 d'entre eux avaient disparu. Ils combattirent seuls dans cette matinée du 14 septembre[23]. Un bataillon prussien du corps de Kalkreuth, les fusiliers de Légat, était à quelque distance ; mais, raconte un lieutenant de ce bataillon, nous entendîmes les coups de feu, nous vîmes les éclairs delà fusillade, et les corps des Autrichiens morts ou mourants qu'on rapportait ; malgré notre ardent désir de prendre part à la lutte, nous ne fûmes cette fois qu'auditeurs et spectateurs[24].

Le défilé de là Croix-aux-Bois était perdu sans retour, et la ligne française, percée sur un point, cédait bientôt sur un autre. Selon Dumouriez, le maréchal de camp Dubouquet qui gardait le débouché du Chesne-Populeux, aurait été le même jour assailli par les émigrés. Il faudrait donc placer au 14 septembre 1792 la première rencontre véritable entre républicains et, royalistes, le premier combat où le drapeau tricolore et le drapeau blanc auraient fait face l'un à l'autre. Mais les émigrés n'arrivèrent au Chesne-Populeux que, le 18. Deux jours auparavant, dans la nuit du 16, Dubouquet évacua le défilé ; il se voyait coupé du gros de l'armée française ; il craignait d'être enveloppé ; il abandonna le Chesne-Populeux et se replia par Neuvisy sur Rethel et de là par Perthes et Saint-Hilaire-le Petit sur Châlons. J'ignore où vous êtes, écrivait-il à Dumouriez, et je ne reçois aucun ordre ; j'ai pourtant le désir de vous joindre le plus tôt qu'il me sera possible[25].

 

 

 



[1] Le 71e régiment, le 2e bataillon de la Meuse et le 1er escadron du 2e régiment de dragons.

[2] Dumouriez à Duval (arch. guerre).

[3] C'était violer un article de la capitulation, et nous devons dire que, si le 2e bataillon de la Côte-d'Or revint à Dijon, le 3e bataillon des Ardennes reprit sa place dans l'armée de Dumouriez et fit le reste de la campagne.

[4] Ce 4e bataillon des Ardennes qui figure sur les ordres de bataille, n'a plus joué aucun rôle dans la campagne ; nous savons toutefois que le 21 septembre Servan commanda à Miaczynski de procéder sans délai à l'armement de ce bataillon (arch. guerre).

[5] Tel est le récit de Dumouriez dans ses Mémoires, I, 275-276. Sa correspondance n'entre pas dans les mêmes détails ; voici ce qu'il se borne à dire le 13 et le 18 septembre : par la suite d'un ordre mal exécuté (à Kellermann), par une mauvaise exécution des ordres que j'avais donnés (à Labourdonnaye), par défaut d'exécution des ordres les plus clairs (à Servan). J'ai cherché vainement un rapport ou une lettre du colonel Colomb.

[6] Minutoli, der Feldzug, 204. Boguslawski (Dumouriez, II, 31) admire l'aveu franc et mâle du général et ajoute : voilà cette légèreté qu'on rencontre si souvent dans l'histoire de la France et qui fit réussir soixante-dix-huit ans plus tard, dans la même région, la surprise du corps de Failly à Beaumont par le IVe corps prussien !

[7] Voir la Geschichte der Kriege in Europa dont les auteurs ont consulté le journal des marches de Clerfayt.

[8] Ces chasseurs de Le Loup, qui portaient le nom de leur major, étaient recrutés dans les Pays-Bas autrichiens ; ils avaient un uniforme gris de brochet à parements verts et à boutons jaunes. Minutoli, der Feldzug, 99.

[9] Arch. guerre. Dumouriez à Luckner et à Kellermann, 13 sept.

[10] Lafayette, Mém., III, 383 et 391 : J'ai connu le général Chazot à Clermont, disait Couthon à la Convention ; il y a fait la Révolution avec moi ; j'atteste qu'il m'a toujours paru un bon citoyen.

[11] Dumouriez, Mém., 249 et 261 ; Ternaux, IV, 563-576.

[12] Chazot avait avec lui le 71e, le 98e et le 29e d'infanterie, le 1er bataillon de volontaires de la Meurthe, le 1er de la Sarthe, le 3e de Paris, le 3e des Ardennes et le 2e de la Meuse, quatre compagnies de Seine-et-Oise, deux escadrons du 9e dragons, deux escadrons du 23e de cavalerie et un escadron du 7e de cavalerie.

[13] On a faussement prétendu que le prince de Ligne avait été tué par un garde-forestier, Jacques le Forestier, du village de Toges ; voir le récit fantastique Jacques le Forestier ou la défense de l'Argonne en 1792 dans les Biographies et chroniques populaires du département des Ardennes, par Hubert Colin, IIIe série, p. 211-225.

[14] Arch. guerre et Moniteur du 29 septembre.

[15] Buirette, Histoire de Sainte-Menehould, II, 612.

[16] Prince de Ligne, Mém. et mél., I. 178 ; Sainte-Beuve, Causeries du lundi, VIII, 236 ; Réminiscences, 151 ; Fersen, II. 372. Breteuil à Fersen, 16 septembre ; Villeneuve-Laroche-Barnaud, Mém. sur l'expédition de Quiberon, 82 ; préface, par Mme de Staël, de l'édition des Lettres et pensées du prince de Ligne, XI-XII : Il était blessé au cœur, et ses efforts pour le cacher rendaient plus déchirantes encore les larmes qui lui échappaient.

[17] Arch. guerre, Billaud-Varennes à Labourdonnaye, 14 septembre ; Moniteur du 17 septembre.

[18] Mémoire de Chazot : Explication sur l'attaque du poste de la Croix-aux-Bois.

[19] Contades, Souvenirs, Coblenz et Quiberon, 59.

[20] Gebler : das lebhafteste Gewehrfener.

[21] Minutoli. der Feldzug, 203.

[22] Cp. le mémoire de Chazot et ses billets à Dumouriez (arch. guerre) ; Gebler, Oesterreichische militärische Zeitschrift, 883, VIIe fascicule, p. 73-75, et la lettre de Tauenzien à Brunswick, interceptée, traduite et lue par Billaud-Varennes à la Convention, Moniteur du 24 septembre et Gazette de France, 30 septembre.

[23] L'affaire, commencée à six heures du matin, était terminée à dix.

[24] Minutoli. Erinnerungen, 116, et der Feldzug, 202.

[25] Cp., contrairement aux Mémoires de Dumouriez, I, 277, la lettre de Dubouquet du 17 septembre (arch. guerre).