LA PROVINCE ROMAINE PROCONSULAIRE D’ASIE

DEPUIS SES ORIGINES JUSQU’À LA FIN DU HAUT-EMPIRE

 

QUATRIÈME PARTIE — LES NOUVELLES RELIGIONS

CHAPITRE IV — LES « KOINA » ET LE « KOINON ΆΣΙΑΣ »

Texte numérisé et mis en page par Marc Szwajcer

 

 

Les divers temples des Empereurs servaient de lieux de réunion pour la célébration de leurs cultes ; on y organisait des cérémonies périodiques auxquelles prenaient part les gens de la région. Mais les fêtes en l’honneur des Césars obtenaient un éclat tout particulier dans une ville quand s’y réunissait l’assemblée provinciale, le κοινόν Άσίας. A ce propos, une double objection pourrait m’être faite : comment l’étude de cet important organe de la vie provinciale se réduit-elle à un maigre chapitre, et comment ce dernier se trouve-t-il intercalé au milieu des développements consacrés aux religions, de manière à ne montrer qu’une face du sujet ?

Quant au premier point, je répondrai qu’il ne s’agit pas de recommencer ici les travaux de MM. Monceaux, Guiraud et Carette ; les sources nouvelles acquises depuis la dernière au moins de ces publications se réduisent à bien peu de chose. D’autre part, je dois essayer de rendre la physionomie générale de la province ; or ce qu’il y a de plus caractéristique en Asie, c’est l’étroite vie municipale ; les cités s’y montrent non seulement égoïstes, mais jalouses et envieuses les unes des autres ; nulle part peut-être moins que dans ce pays on ne surprend une entente réelle de tous les habitants d’une province ; la meilleure preuve en est dans l’attitude très différente des cités à l’occasion de chaque révolte ou de chaque guerre civile. Le désaccord commence avec Aristonicus, se poursuit au temps de Mithridate et des dernières convulsions de la République. Il n’a pas cessé à la fin du IIe siècle de noire ère, pendant la rivalité de Pescennius Niger et de Septime-Sévère ; l’un et l’autre n’out recueilli en Orient que des sympathies individuelles. Il n’y a eu qu’un lien un peu fort entre tous les Asiatiques : la religion ; l’assemblée provinciale d’Asie s’est formée, a vécu par et pour la religion, disons mieux : une religion. M. Monceaux, dont l’ouvrage, vu sa date (1885), a le plus vieilli, a examiné toutes les manifestations de la vie du Koinon, et il a rencontré presque uniquement dans son étude des questions religieuses. Il a tenté de reconstituer une des séances en groupant tous les documents qui nous rapportent quelque écho de son activité[1].

Le Koinon, composé de délégués envoyés par les différentes cités, et élus en plus grand nombre sans doute dans les villes populeuses[2], se réunit sous la présidence du grand-prêtre d’Asie. D’abord, en présence du proconsul ou de son représentant, les députés et les prêtres de Rome et d’Auguste prononcent des vœux solennels pour le salut, la santé et les victoires de l’Empereur[3]. Puis prêtres et secrétaires de la province déposent leurs comptes ; on discute la situation de l’άρχεΐον de l’Asie, actif et passif. Le budget est bien simple, et la plupart des dépenses sont représentées par les frais du culte ; d’autres résultent de la mise en vigueur des décrets de l’assemblée ; les inscriptions mentionnent des ψηφίσματα, δόγματα τής Άσίας ; ils étaient en effet affichés dans les principales villes. Mais il ne faut pas se laisser imposer par ces grands mots qui désignent également les sénatus-consultes romains. L’assemblée provinciale ne prend pas de décisions importantes, parce que le gouvernement ne l’eût pas permis et que les délégués des villes ne se seraient vraisemblablement pas mis d’accord. Ces décrets concernent «les honneurs à rendre, des statues à élever, des cérémonies à célébrer.

Quelquefois pourtant le Koinon délibère sur l’administration du proconsul, à l’expiration de son gouvernement, ou celle des légats, du questeur, des procurateurs. C’est le seul cas peut-être où les occupations de l’assemblée perdent leur caractère religieux ; mais remarquons le petit nombre des plaintes qui nous sont rapportées, la lenteur de la procédure, la mauvaise volonté évidente de la métropole, au moins jusqu’aux Antonius. Les accusations contre les gouverneurs méritaient de s’élever surtout sous la République ; or, pendant cette période, le Κοινόν Άσίας est loin d’avoir sa forme définitive et ses attributions ; les jugements et les condamnations des agents de Rome en Asie, je crois avoir montré qu’il y avait tout lieu de le supposer, résultaient surtout de haines particulières et toutes romaines ; on ne faisait pas droit aux plaintes des Grecs. Par contre, on accusait un gouverneur, à Rome, dix ans après l’exercice de ses fonctions ; on cherchait à acheter des délateurs dans la province, et c’est au mépris du sentiment de celle-ci qu’on condamnait un homme juste, comme le légat Rutilius Rufus. Néanmoins, je le répète, il y avait là une arme véritable aux mains des provinciaux.

Ils ont encore un droit important, celui de pétition, et ils en ont quelquefois usé, témoin l’ambassade chargée de demander à Domitien le retrait de son édit sur les vignes. Mais on en con naît peu d’exemples, et en effet les cités n’avaient pas beaucoup d’intérêts communs, ou bien il s’agissait de l’administration du proconsul, et alors nous retombons dans le cas précédent. Pourtant les inscriptions rappellent en foule des πρεσβεύσαντες εϊς τήν ‘Ρώμην ; ils ont rempli leurs fonctions λαμπρώς καί πολυδαπάνως ; autrement dit, ils ont ébloui leurs concitoyens, peut-être éclipsé les députés des villes voisines par le luxe de leur équipage et par leur éloquence. Seulement ces ambassades sont le plus souvent municipales et non provinciales, et surtout elles n’ont pas mission en général de présenter une requête, mais d’aller offrir à l’Empereur les vœux de prospérité, les salutations, les pieux hommages de l’Asie. Le Koinon est un intermédiaire entre Rome et les villes, mais il a tout autant de communications à faire aux villes de la part de Rome qu’à Rome de la part des villes. On donne lecture dans l’assemblée des lettres et rescrits du souverain ou des hauts magistrats. Le triumvir Marc-Antoine lui écrit pour lui annoncer les mesures qu’il a prises en faveur du synode œcuménique des hiéronices et des stéphanites[4]. Marc-Aurèle y fait lire son rescrit de Christianis[5] ; Caracalla, sa décision sur l’arrivée du proconsul à Éphèse[6]. Le Koinon est un commode agent de transmission et de promulgation. Les frivoles compétitions personnelles l’occupent d’ailleurs beaucoup : il fait des élections, nomme des prêtres aux temples des cités néocores ; les brigues remplissent l’assemblée de leurs clameurs ; les candidats amènent avec eux une populace qui célèbre l’illustration de leur race, leurs services antérieurs, l’estime où l’Empereur les tient[7].

Promotions aux grands sacerdoces, décrets honorifiques, votes d’hommages à rendre au souverain, tout ceci constitue le fond essentiel des attributions du Koinon et, comme on le voit, procède du sentiment religieux ou y confine ; et surtout l’assemblée provinciale a du retentissement par ce qui se fait en dehors d’elle et à son occasion, les sacrifices, cérémonies et jeux qui accompagnent les sessions.

Le caractère essentiel de ces réunions d’hommes apparaîtra mieux encore si on remonte à leurs origines. Les groupements de populations, dans un intérêt commun, essentiellement religieux, existèrent en Asie, comme dans la Grèce propre, de très bonne heure[8]. Si nous suivons la côte, en partant du nord, nous trouvons d’abord le Koinon des villes éoliennes de Troade ou de l’Hellespont[9], ayant pour centre Ilium et le temple d’Athéna, et qui paraît dater d’Alexandre le Grand. Les témoignages que nous en avons nous viennent, non des auteurs, mais des inscriptions, qui commémorent les célébrations de jeux et de sacrifices dont il était uniquement occupé. Ilium y avait une situation tellement prépondérante que les inscriptions sont ainsi Conçues : Ή τε πόλις καί αί λοιπαί πόλεις[10], ou : Ίλιεΐς καί αί πόλεις αί κοινωνοΰσαι τής θυσίας καί τοΰ άγώνος καί τής πανμηγύρεως[11], ou encore, à l’époque impériale : τό κοινόν τό Ίλιέων[12]. Il comprenait neuf villes, situées entre la Propontide et le golfe d’Adramyttium. La cité d’Ilium honora Licinius Proculus κόσμος τοΰ συνεδρίου τών έννέα δήμων[13], et c’est le même homme — probablement— qui fut agonothète à Smyrne en 80 apr. J.-C.[14] Cette assemblée a duré par conséquent jusqu’à la fin du Ier siècle de notre ère, et en effet les premiers Empereurs n’avaient aucune raison de se montrer rigoureux pour elle qui appelait Auguste ό συγγενής τών πόλεων[15].

Plus au sud, s’était formé le Koinon des villes ioniennes ; de toutes ces fédérations, c’est celle qui a eu la vie la plus longue ; son origine se perdait dans les débuts de la colonisation grecque ; on apprend par Strabon[16] qu’elle comprenait Priène, où se trouvait le Πανιώνον, puis Clazomène, Éphèse, Erythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Téos, Chios, Samos et Smyrne. Grandes et petites cités en faisaient aussi partie, et au nombre de treize, comme on le voit, d’où ce nom : Ίώνων τό κοινόν τών τρεισκαίδεκα πόλεων[17]. Au culte de Poséidon elles unissaient celui d’Alexandre, et il est infiniment curieux de constater que ce dernier a été toléré par les Romains, et qu’au IIe siècle de notre ère il y avait encore un prêtre du grand monarque macédonien[18]. Le Koinon a donné naissance à une άρχιερείς ιγ’ πόλεων[19]. Hermocrates, sophiste du temps de Septime-Sévère, y tint un jour un grand discours[20], ce qui prouve que le goût des déclamations s’y était conservé, comme celui des fêles religieuses, et ce Κοινόν τών Ίώνων est encore rappelé dans la légende d’une monnaie du temps de Valérien[21], dernier vestige de son existence[22].

Au-delà, en Carie, Strabon mentionne un sanctuaire de Zeus Chrysaoreus[23], situé à Stratonicée, mais commun à de nombreux peuples de Carie et centre de sacrifices et de délibérations pour eux tous. A Mylasa, un citoyen est honoré en raison d’une ambassade [ύπέ]ρ τής πόλεως καί τοΰ έθνους τοΰ Χρυσαορέων[24], et à Alabanda une συγγένεια célèbre la bienveillance d’un personnage εΐς τε τήν συγγένιαν καί είς πάντας Χρυσαορεΐς[25]. Le plus singulier, c’est que le Koinon avait son chef-lieu à Stratonicée, qui était d’origine macédonienne, et non carienne, mais s’y trouvait admise comme ayant dans sa dépendance des villages cariens : Pedasos[26], Ceramos[27], depuis autonome, etc. D’après les dires du géographe ancien, ce σύστημα était une confédération à la fois de villes et de κώμαι ou bourgs, car longtemps la Carie n’eut autre chose que des bourgades[28], et ces dernières étaient groupées sous la dépendance des villes importantes, les cités dont le territoire comprenait le plus de κώμαι ayant dans l’assemblée voix prépondérante. Aucune mention de ce Koinon n’apparaît à nos yeux postérieurement à Strabon. Si l’on se range à l’opinion de M. Mommsen[29], ce σύστημα avait reçu de Sylla, et du Sénat qui ratifia ses actes après la guerre de Mithridate, une sorte de consécration officielle. Et ce m’est une raison de penser que Strabon parle de son étendue avec quelque exagération.

Toujours plus au Sud, un autre Koinon, de dimensions plus réduites, et en grande partie insulaire : celui de Doride. Il possédait un sanctuaire au promontoire de Triopion, près de Cnide, où il célébrait des sacrifices en l’honneur d’Apollon. Lui aussi avait de lointains commencements, car c’est bien à lui que paraît se rapporter un passage d’Hérodote[30] ; et, outre Cnide, il comprenait : l’île de Cos, et les trois villes de Camiros, Ialysos et Lindos dans l’île de Rhodes[31]. Une inscription de Cos mentionne encore des Δώρεια τά έν Κνίδω à l’époque impériale, ce qui paraît attester la survivance de ce Koinon.

Dans la région côtière et égéenne, il y eut au moins quelque temps un Koinon de Lesbos[32] ; la rareté et l’incertitude des témoignages ne nous permettent guère d’en fixer l’origine. Elle est plus ancienne que l’époque impériale sans doute, quoique nous ne connaissions cette union entre les diverses parties de l’île que par des monnaies du temps de Marc-Aurèle et de Commode. L’utilité de ce groupement n’apparaît guère en effet après la naissance du culte des Césars.

Ainsi tout le long de l’Archipel s’éparpillaient une série de fédérations religieuses, formant comme un rideau qui suivait le littoral ; en arrière rien de pareil ; pas de Koinon de Lydie ni de Mysie ; pour en trouver un nouveau, il faut atteindre la Phrygie. Le nom du Koinon phrygien figure sur une monnaie de Caracalla pour la dernière fois ; antérieurement on le rencontre sur des pièces à l’effigie de Néron ou de Vespasien[33]. On ne peut affirmer qu’il remonte plus haut que l’Empire, tant qu’on ne sait rien de lui, sinon qu’il avait son centre à Apamée. Je n’imagine pas cependant qu’on puisse hésiter quant aux probabilités. Les mêmes considérations se présentent à l’esprit que pour l’union de Lesbos ; mais de plus il me semble que l’organisation de ce Koinon dut s’accomplir à une époque où la Phrygie n’avait pas encore été découpée par les divisions administratives romaines ; de la sorte, Apamée était bien réellement au cœur du pays, tandis qu’après Auguste cette ville eut une situation un peu excentrique par rapport à la Phrygie purement asiatique ; quelque temps même, on s’en souvient, elle fut rattachée à la province voisine de Cilicie.

Ces Koina, que je viens d’énumérer, sont bien en général de véritables confédérations de villes ; mais le mot Koinon a été en outre employé abusivement : à l’époque romaine, la région des Hyrgaleis ne formait encore qu’un vague assemblage de villages et de localités distinctes : le κοινόν τοΰ Ύργαλέων πεδίου[34]. En résultait-il une municipalité unique ? Il se peut ; on ne voit pas le culte qui les unissait et il y avait un culte à la base de tout Koinon. Peut-être enfin n’était-ce qu’une réunion temporaire : l’inscription qui la rappelle cite aussi les δήμοι d’Hiérapolis et de Dionysopolis, qui s’étaient joints aux Hyrgaleis pour célébrer les mérites d’un personnage romain. M. Ramsay suggère que seuls les individus mentionnés sur la pierre étaient intéressés à la construction d’une route conduisant d’Hiérapolis à Anastasiopolis, route à l’occasion de laquelle a été posé ce monument, et dont le personnage, honoré s’était sans doute occupé. Dans d’autres cas, l’explication véritable saute aux yeux : ainsi un même texte nous parle du δήμος et du κοινόν des Κεδρεάται[35]. Le κοινόν τό Ίλιέων d’une inscription est à rapprocher des mots : οί Ίλιεΐς, que j’ai analysés plus haut. La solution est très nette pour le κοινόν τό Ίδυμίων du temps de Vespasien, simplement formé des habitants d’Idyma[36] ; pour le κοινόν Ταρμιανών, le κοινόν Παναμαρέων[37] ; quant au κοινόν τής πόλεως d’une inscription d’Iasos[38], il est encore moins embarrassant.

On ne constate pas sans quelque étonnement la survivance de ces Κοινά même sous l’Empire ; nous avons noté que, dès les premiers temps de la province, les Romains s’étaient plu à effacer de leur mieux les anciens groupements de populations ; toutefois cette œuvre ne fut pas accomplie sans un certain esprit d’opportunité. Supprimer brutalement ces confédérations, c’était s’exposer à faire naître de graves mécontentements ; du reste elles ne s’occupaient guère que d’affaires religieuses ; elles auraient donc été des plus difficiles à briser, et elles étaient des moins dangereuses à maintenir. Au surplus, elles allaient être éclipsées par la grande assemblée provinciale.

Celle-ci n’apparaît pas dès l’origine de la province ; il ne pouvait entrer dans la pensée des Romains d’accorder certaines apparences d’un pouvoir représentatif à des sujets récemment annexés, dont ils avaient reconnu le peu de fidélité à leur conduite variable et contradictoire en face des ennemis de la métropole. A cette crainte de compromettre les droits de souveraineté se seraient ajoutées des inquiétudes individuelles. La plupart de ces gouverneurs d’Asie du Ier siècle avant notre ère n’étaient que des pillards ayant à Rome, en même temps que des jaloux, des complices ; et si l’Asie avait disposé de ce moyen pratique d’élever une plainte contre eux, elle y aurait mis un tel élan, une telle unanimité et une telle persévérance que l’un des deux eût fatalement succombé, le régime de gouvernement provincial ou l’assemblée elle-même.

Pourtant de bonne heure, et dans une intention spéciale, les peuples divers de la province s’étaient concertés, semble-t-il, pour envoyer des délégués à une assemblée unique. Quand l’Asie décréta des jeux en l’honneur du gouverneur L. Valerius Flaccus, ou qu’elle songea à élever un temple à Q. Cicéron, proconsul, et à son frère, toutes les villes apportèrent-elles, dans un congrès panasiatique, leur approbation et leur promesse de contribuer à la dépense ? On en peut douter, au moins dans le premier cas. Les fonds avaient été centralisés à Tralles, mais comme on était alors en pleine guerre et que bon nombre de cités d’Asie avaient nettement pris parti pour le roi de Pont, celles-ci n’envoyèrent sûrement à la réunion aucun représentant. Pour ce qui concerne les deux Cicéron, il y a lieu de se mettre en garde contre les hyperboles vaniteuses de l’orateur, qui a peut-être présenté comme un effet de la reconnaissance de tous les administrés de son frère ce qui n’était qu’une flatterie de la part d’une minorité réduite.

Mais avant eux déjà, un des premiers gouverneurs, le grand-pontife Q. Mucius Scævola, avait été l’objet d’une faveur analogue. D’après un passage du Pseudo-Asconius[39], Asiam singulariter rexerat, adeo ut dies festus a Graecis in honorem ejus constitueretur, qui diceretur Mucia. Graeci est une formule bien générale ; s’agit-il de la province entière et d’elle seulement ? Mais cette fois il y a plus de continuité dans la gratitude ; les Μουκίεια ont encore été célébrés après le gouvernement de Scævola ; ce dernier se place vers 98 av. J.-C. ; or nous savons que, quinze ans plus tard, Mithridates in Asia..... Mucia non sustulit[40]. Une inscription de Cyzique y fait allusion, et les premières lignes méritent d’être rapportées intégralement[41] : Οί έν τήι Άσίαι δήμοι κα[ίτ]ά έθν[η] καί οί κατ' άνδρα κεκριμμένοι έν τήι πρ[ός] 'Ρωμαίους φιλίαι καί τών άλλων οί έιρημένοι μετέχειν τών Σωτηρίων καί Μουκιείων. La dédicace est en l’honneur d’un certain Hérostrate ..... περί τοΰ κο[ι]ν[οΰ] συφερόντως τήν πλείστ[η]ν είσενηνεγμένον σπουδήν καί πολλά καί μεγάλα περιπο[ι]ήσαντα τοΐς κοινΐς τοΰ συνεδρίου πράγμασιν. Les Soleria paraissent être des fêtes organisées par de nombreuses villes eu l’honneur des rois précédents. Le préambule montre de prime abord une organisation encore embryonnaire[42] ; il n’est même pas facile de l’analyser avec précision. M. Brandis[43] reconnaît dans δήμοι les municipalités ; le mot έθνη peut désigner accessoirement les populations qui n’ont pas cessé d’ignorer la vie urbaine, mais il indique plus probablement les ligues provinciales, ce que nous avons appelé les κοινά. La demi-synonymie de έθνη et de κοινόν se trouve confirmée pour cette époque par une inscription de Mylasa[44] : πρεσβεύσας ύπέρ τής πόλεως καί τοΰ έθνους τοΰ Χρυσαορέων ; elle se comprend du reste, chaque Koinon représentant d’ordinaire une ancienne unité ethnique. Quant à ceux qui sont individuellement dans l’amitié du peuple romain et à ceux qui prennent part, à un autre titre, aux Soleria et aux Mucia, l’indication qui en est faite est plus originale ; l’Asie, à cette date, se décomposait en de curieux éléments[45]. Pourtant le corps du texte contient la mention d’affaires communes, dont on a conscience ; le συνέδριον, désigné par une aussi brève formule, semble une institution assez connue. L’éditeur de l’inscription voit dans l’Hérostrate en cause l’agent de Brutus en Macédoine[46], et le texte serait ainsi de 42 av. J -C.

A d’autres traits encore on peut se convaincre que l’assemblée provinciale, vers cette époque, n’est pas définitivement créée, et qu’à tout le moins il manque aux sessions la périodicité régulière[47]. L’historien juif Josèphe nous a conservé[48] la teneur de plusieurs actes officiels, sénatus-consultes, édits des fonctionnaires romains ou décrets des villes d’Asie, en faveur des Israélites, exemptés du service militaire. Cette dispense leur fut accordée pour la première fois en 49 par L. Lentulus, qui faisait précisément alors des levées d’hommes ; et la notification en fut adressée d’abord aux magistrats, conseil et peuple d’Éphèse, avec cet avis : Et vous, j’entends que vous veilliez à ce qu’on n’importune pas les Juifs[49]. Quelques années après, en 43, un arrêté de Dolabella consacre les mêmes faveurs ; elles sont communiquées à Éphèse qui, comme πόλις πρωτεύουσα τής Άσίας, est chargée d’en faire l’annonce aux différentes villes (κατά πόλεις). Il n’y a donc pas alors de κοινόν Άσίας régulier et périodique, car son intermédiaire eût fourni le moyen le plus commode d’informer les municipalités.

Franchissons quelques années, et nous trouverons en usage le mot même de κοινόν Άσίας ; il nous est parvenu une lettre de Marc-Antoine le triumvir à cette assemblée, autre document officiel qui ne laisse pas de doute sur la propriété des termes[50]. Ici encore il s’agit d’une décision à transmettre aux cités de la province : elles doivent respecter les privilèges consentis par Antoine au synode œcuménique des hiéronices et stéphanites, avec permission de les faire graver sur une table de bronze ; ils comprennent : dispense de service militaire, de toute liturgie, de garnison, octroi de suspension d’armes et d’asile pendant les panégyries. Ce synode est en effet composé d’individus accourant de régions très diverses ; il leur faut assurer une protection dans un cercle très étendu. Le contenu de la lettre en indique approximativement la date. A la fin de l’an 33, avant la dernière lutte contre Octave, Antoine s’était rendu en Asie et tenait à Éphèse une petite cour, charmant ses loisirs par la fréquentation des spectacles et des artistes ; sa lettre fut évidemment rédigée à cette époque. Donc vers 33/32 il existe un Koinon d’Asie, mais rien ne nous prouve qu’il se réunisse déjà à intervalles fixes ; il semble un simple organe de transmission ; en tout cas il lui manque un objet précis, et c’est Auguste qui va le lui donner.

Le culte de Rome et d’Auguste avait été introduit officiellement par l’érection à Pergame d’un temple consacré à ces divinités et s’offrant aux dévotions de toutes les villes d’Asie[51]. Le seul moyen pour la province entière de participer aux cérémonies était de se réunir en assemblée générale ; et c’est ainsi que le Koinon devint régulier, car tout culte demande à être desservi régulièrement[52]. C’est donc la religion qui, en Asie comme ailleurs, a donné à l’assemblée provinciale sa forme définitive ; le cérémonial observé en dérive aussi : procession pour arriver au temple, où l’on exprime des vœux pour l’Empereur et sa maison, le Sénat et le peuple romain, délibérations présidées par le grand-prêtre, etc.

L’exactitude de cette explication se reconnaît mieux encore au choix des lieux de réunion[53]. Nous voyons les députés grecs se grouper auprès des temples provinciaux des Empereurs : les sessions ont lieu à Pergame[54], à Smyrne[55], à Éphèse[56], à Cyzique[57], à Sardes[58], à Laodicée[59], à Philadelphie[60]. Nous n’avons aucune mention d’assemblées tenues à Hiérapolis, Synnada, Tralles[61], pourtant néocore, ni à Acmonia et Téos, ce qui eût été une confirmation de leur néocorie. Confirmation incomplète cependant : il semble que par exception les Koina aient été convoqués dans des villes qui ne possédaient pas de temple provincial ; j’ai cité ailleurs le cas probable de Sardes, dédommagée ainsi de s’être vu préférer Smyrne, malgré des titres très sérieux, quoique inférieurs ; un autre exemple nous est offert peut-être par Milet[62] : on se rappelle que Milet avait été choisi par Caligula comme centre de son culte particulier, mais que le temple d’Apollon Didymeion, resté inachevé, ne put lui être consacré ; depuis, Milet fut à nouveau néocore, mais une médaille unique, de l’an 238, nous le révèle ; il serait étrange que les inscriptions ou les monnaies antérieures fussent muettes à ce sujet, si réellement le privilège appartenait déjà à la ville. L’inscription dont il s’agit ici nous reporte à une autre période, au début du IIe siècle ; il est encore admissible qu’on ait tenu compte à la ville de l’honneur qui lui avait été fait temporairement. Mais comment, dans ces circonstances, les députés de l’Asie pouvaient-ils se passer du temple provincial pour l’accomplissement des cérémonies ordinaires du Koinon ? J’imagine que par exception ils célébraient les rites accoutumés dans le temple municipal des Empereurs.

Les documents nous attestent la persistance de cette asseoir blée pendant toute la durée du Haut-Empire. Mais M. Monceaux croit que sa situation n’est pas toujours restée la même ; sous Hadrien et les Antonins, le Koinon d’Asie, selon lui[63], aurait été à la fois confirmé, vu les rescrits que certains Empereurs lui adressent, et ébranlé (labefactum). Comme preuves de cette labefactatio, il invoque la création des métropoles et du néocorat, — qui aurait eu pour effet d’affaiblir le lien entre les diverses parties de la province, — la renaissance des Koina locaux et l’établissement d’un grand nombre de jeux municipaux en l’honneur des Empereurs, sous Septime-Sévère et Caracalla, qui τό κοινόν Άσίας paene fregerunt. Est-ce bien exact ?

La réponse sur ces divers points résulte de ce que nous avons dit précédemment : les Koina particuliers n’ont pas cessé d’exister ; des monnaies de Néron, de Vespasien portent leur estampille ; ils n’ont pas subi d’interruption au Ier siècle ; seulement leurs allures étaient infiniment discrètes, et à cet égard le IIe siècle ne présente rien de nouveau. Quant aux métropoles et aux cités néocores, elles n’élevaient aucun obstacle contre l’unité de la province, pas plus que les trois villes premières de l’Asie ne divisaient en trois la proconsulaire. Enfin les jeux dont parle M. Monceaux restent hors de cause : de tout temps il s’est fondé dans les villes des jeux municipaux en l’honneur des Césars. En réalité, il n’y a eu aucun affaiblissement de l’institution, car jamais elle n’avait été très vigoureuse. Elle était pourvue d’attributions politiques et les a exercées, cela est incontestable ; il en était ainsi de toutes les assemblées provinciales. Mais je crois que celle d’Asie en a usé moins que toute autre et s’est davantage laissé dicter des décisions par le gouverneur.

Pourtant une partie des observations de M. Monceaux demeure vraie : oui, l’existence de quelques assemblées fédérales plus modestes, la recherche des titres, en concurrence avec le voisin, la multiplicité des centres religieux et des lieux de réunion du Koinon général, ce qui est une exception dans l’Empire[64], montrent que la province ne formait pas un seul corps, un tout, qu’un même esprit n’animait pas toutes ces populations, et que, lorsqu’elles se trouvaient rapprochées, l’intime désir de toute cité était d’éclipser en quelque manière les autres. Mais M. Monceaux, à mon avis, a tort de supposer une évolution ; il n’y a là qu’un état d’esprit demeuré immuable pendant plusieurs siècles. Deux choses seulement ont pu masquer le défaut d’entente : le culte des Empereurs, prétexte à rivalités assurément, mais aussi principe d’union artificielle, car les Romains en surveillaient l’exercice, et ils savaient punir de ce chef même la négligence, comme Cyzique l’éprouva ; et d’autre part les fêtes, cérémonies et jeux qui accompagnaient immanquablement toutes les assemblées provinciales et en absorbaient, en très grande partie, l’activité.

A partir de Dioclétien, la province proconsulaire se trouva divisée en sept districts administratifs ; l’ancien Koinon panasiatique disparut naturellement avec elle ; mais résulta-t-il de la division nouvelle de l’Empire la création de sept assemblées provinciales dans les mêmes régions ? Il n’y paraîtrait pas, à en juger par les sources sûres et précises que nous possédons[65] et qui ne font allusion qu’à une assemblée de Lydie[66] ; mais comme les documents juridiques renferment des avis adressés aux assemblées des provinces en général, et qu’on n’aperçoit pas les motifs du privilège dont auraient joui quelques-unes, chez lesquelles l’existence d’une assemblée nous est prouvée, on doit croire à un régime uniforme. S’il nous en reste moins, de souvenirs encore que des Koina antérieurs, c’est que les nouveaux avaient un rôle toujours plus amoindri et illusoire, la centralisation administrative d’un pouvoir en principe absolu, n’ayant cessé de progresser.

 

 

 



[1] De Communi Asiae, p. 83 sq.

[2] ARISTIDE, I, p. 344-346 Dindorf.

[3] LEB., 1723e (c’est la formule de dédicace des jeux qui accompagnent les séances du Koinon).

[4] Hermès, XXXII (1897), p. 509.

[5] EUSÈBE, H. E., IV, 13.

[6] ULPIAN., Digeste, L, 16, l. 4, § 5.

[7] ARISTIDE, I, p. 531 Dindorf.

[8] Cf. GUIRAUD, op. laud., p. 39-41.

[9] V. HAUBOLD, op. laud., Appendice, p. 62-64.

[10] CIG, 3595, l. 40.

[11] CIG, 3602, 3603, 3604.

[12] BCH, IX (1885), p. 160 sq.

[13] SCHLIEMANN, Ilios, trad. EGGER, p. 823.

[14] CIG, 3173, l. 12.

[15] LEB., 1743f.

[16] XIV, 1, 3-4, p. 633C ; 1, 20, p. 639C ; cf. ÆLIAN., Hist. var., VIII, 5.

[17] DITTENBERGER, SIC, 2e éd., 189.

[18] LEB., 57.

[19] HEAD, GrCBM, Ionia, p. 16 ; MACDONALD, Hunter. Coll., II, p. 321. — A cette ligue se rattache dans doute l’άρχιερεύς τών τρισκαίδεκα πόλεων égaré dans une inscription de Sardes (CIG, 3461).

[20] PHILOSTRATE, Vit. soph., II, 25, 7.

[21] HEAD, GrCBM, Ionia, 45. Add. une monnaie de Colophon, sous Trebonianus Gallus (251-3), qui nomme un ίερεύς Ίώνων (MACDONALD, Hunter. Collect., II, p. 323, n° 9).

[22] Une inscription de la fin du Ier siècle (Th. REINACH, BCH, XVII (1893), p. 34) a été élevée à un grand-prêtre d’Asie qualifié βασιλέα Ίώνων. Ce dernier mot désigne-il le Koinon d’Ionie ? Il n’est pas impossible que le vieux Paoionion ait eu et conservé longtemps une dignité honorifique de ce nom ; il est vrai qu’on la trouve aussi dans la ville d’Éphèse ; peut-être encore désignait-on ainsi on descendant, vrai ou supposé, des anciens rois ioniens de Phocée dont parle PAUSANIAS (VII, 3, 10). Pourtant on ne voit guère une ville usurpant pour elle seule cette qualification de Ίώνες, alors que le Koinon d’Ionie existait encore. — Add. FONTRIER, Rev. Et. anc., V (1903), p. 231.

[23] STRABON, XIV, 2, 25, p. 660 C.

[24] LEB., 399 = CIG, 2693, l. 18.

[25] BCH, X (1886), p. 308, n° 4, l. 3.

[26] STRABON, XIII, 1, 59, p. 611 C.

[27] BCH, IX (1885), p. 108, l. 45 du sc. de Lagina ; cf. I. 23-24.

[28] WADDINGTON, ad LEB., 317.

[29] Hermès, XXVI (1891), p. 145.

[30] I, 144, 1.

[31] Scholiaste de THÉOCRITE, XVII, 69.

[32] MIONNET, III, p. 31-35, n° 20 à 25 ; PERROT, Mélang. d’archéol,, p. 168.

[33] MIONNET, Phrygie, IV. p. 232, n° 236, 239 : p. 233, n° 241 ; supp., VII, p. 511, n° 153, 154, 156. 157 ; ECKHEL, III, 140-141 ; Revue numismatique, 1884, p. 28 : MACDONALD, Hunterian Collection, II, p. 479.

[34] RAMSAY, Cities and Bishopics, I, p. 142, n° 29.

[35] BCH, X (1886), p. 426, n° 3.

[36] BCH, X (1886), p. 429, n° 5.

[37] BCH, X (1886), p. 486 sq., n° 1, 3, 4 ; XI (1887), p. 22, n° 30 ; XVII (1893), p. 53 ; Anzeiger der Wiener Akad., 1893, p. 63.

[38] CIG, 2672.

[39] In Verres, II, p. 210.

[40] CICÉRON, In Verres, II, II, 21, 51.

[41] JHSt, XVII (1897), p. 276.

[42] On le retrouve, avec de faibles variantes, et souvent abrégé, dans d’autres inscriptions : à Pergame : LEB., 1721b, texte sûrement ancien ; à Tralles : BCH, V (1881), p. 348, n° 12 ; il est mutilé, mais reconnaissable, dans un autre, d’Éphèse, dédié en 48 à Jules César : LEB., 142.

[43] PAULY-WISSOWA, Realencyclop., u. Asia.

[44] LEB., 399, l. 18.

[45] M. FOUCART a rapproché (Rev. de Philol., XXV (1901), p. 85-88) du monument de Cyzique une inscription d’Olympie (Inschr., 327) conçue en termes semblables, sauf que ήρημένοι y est remplacé par έλόμενοι ; cela prouve que cette première forme est employée au moyen : elle désigne les Grecs qui se sont choisis eux-mêmes, voulant contribuer personnellement aux dépenses qu’entraînaient les jeux en l’honneur de Scævola.

[46] PLUTARQUE, Brutus, 24.

[47] Cf. BRANDIS, Hermès, XXXII (1891), p. 509.

[48] Ant. jud., XIV, 10.

[49] Ant. jud., XIV, § 13, 16 et 19.

[50] Hermès, ibid. ; v. KENYON, Classical Review, VII (1893), p. 476.

[51] V. les remerciements des Mityléniens : IGI, II, 58b.

[52] On en a des témoignages pour le règne d’Auguste : JOSÈPHE, Ant. jud., XVI, 6, 2 ; CIG, 3902b, l. 8 ; ECKHEL, II, p. 466 ; BCH, VII (1883), p. 449-151 (date incertaine, il est vrai).

[53] Inutile de combattre à nouveau la thèse de M. MONCEAUX (op. cit., p. 38) : ces lieux de réunion seraient à confondre avec les chefs-lieux des conventus juridici, les lieux de frappe de cistophores et les métropoles. M. MONCEAUX cite lui-même pourtant le rescrit d’Antonin qui distingue parmi les villes : τάς έχούσας άγοράς δικών et τάς μητροπόλεις ; les conventus juridici ont du être taillés dans le territoire de façon à former des districts sensiblement égaux ; aucune nécessité du même ordre ne s’imposait pour les réunions des assemblées provinciales ; le titre de métropole est porté par les villes populeuses et prospères ; quant au principe de choix pour les lieux de frappe des cistophores, il nous est absolument inconnu.

[54] Cf. le discours d’ARISTIDE à l’assemblée de Pergame (I, p. 768 Dind.) ; FRÄNKEL, 432a ; LEB., 1620b ; Classic. Rev., III, 333.

[55] CIG, 1720.

[56] IBM, 605 ; BCH, XI (1887), p. 80.

[57] CIG, 3662, 3674 ; IBM, 611 ; Pap. Am. Sch., III, 292.

[58] Classic. Rev., III, 333 ; Ath. Mit., VII (1883), p. 327.

[59] IBM, 605.

[60] CIG, 1068, 3428 ; BCH, IX (1885), p. 68, l. 31-35.

[61] L’inscription LEB., 609 portant : [Κ]ρινά Ά[σίας] est bien de Tralles, mais rien ne prouve que les jeux en question avaient été célébrés dans cette ville.

[62] L’inscription d’Apamée qui nous le fait connaître (BCH, XVII (1893), p. 306, n° 5) n’est pas extrêmement claire : une statue a été élevée à ses frais par Claudius Mithridates. — Représentant d’Apamée dans le Koinon, il paraît avoir pris un engagement au nom de sa ville, qui l’a ratifié après son retour. On remarquera l’expression insolite βουλίον employée par un grand-prêtre d’Asie, qui devait pourtant connaître le terme consacré.

[63] Op. cit., p. 13.

[64] Seule, peut-être, la Lycie présentait le même phénomène.

[65] Aucune trace de nouveaux jeux de Lydie, Carie, Hellespont, des îles, etc.

[66] MÜLLER, Fragm. hist. Gr., IV, p. 21, n° 15 (sous le règne de Julien).