LA PROVINCE ROMAINE PROCONSULAIRE D’ASIE

DEPUIS SES ORIGINES JUSQU’À LA FIN DU HAUT-EMPIRE

 

QUATRIÈME PARTIE — LES NOUVELLES RELIGIONS

CHAPITRE PREMIER — LES SACERDOCES D’ASIE ET LES VIEUX CULTES NATIONAUX

Texte numérisé et mis en page par Marc Szwajcer

 

 

Quand les Romains s’établirent en Asie, ils purent constater la place considérable faite à la religion dans la vie journalière des habitants, et aux prêtres dans la cité. Il n’y avait rien là d’exceptionnel : les sociétés antiques ont toutes été fortement hantées de l’idée religieuse ; sur les populations de l’Asie elle exerça une influence particulièrement marquée et continue. A Rome du moins, le service du culte, absorbé par l’État jusqu’à devenir un service public tout comme un autre, restait soumis, subordonné à l’État ; dans les pays grecs, l’autorité religieuse ‘ est plus indépendante de l’autorité laïque, ou du moins elle lui est extérieure ; sinon c’est elle qui domine l’autre. Et justement la tradition était ici conforme à cette tendance : l’ancien système de gouvernement en Anatolie apparaît comme presque purement théocratique.

Le dieu du hieron central révélait sa volonté par ses prêtres et ses prophètes ; il avait puissance absolue sur les familles répandues tout alentour ; nous n’avons pas trace d’un pouvoir au-dessus de ce sacerdoce. Un dieu a des biens personnels : il existe, à côté de la propriété de la population libre, une grande propriété sacrée, χώρα ίερά, dont les revenus sont perçus par le prêtre, et généralement mise en fermage[1]. Autour du temple s’étend en outre un terrain inviolable habité spécialement par les prêtres, et où ils s’isolent de l’élément laïque, ίερά κώμη, ίερόν χωρίον ou περιπόλιον. La population des anciens ίερά comprenait des hommes libres et des esclaves (ίερόδουλοι), ces derniers, serfs attachés au sol, sous l’autorité du prêtre qui ne pouvait pas les vendre[2].

Après la colonisation grecque, le rôle du grand prêtre a évolué ; son influence politique a été en grande partie héritée par les diverses dynasties de rois qui se sont succédé dans le pays.

Mais certaines cités sont demeurées autonomes ; et puis le roi commandait à de trop vastes territoires pour rappeler l’ancien prêtre, chef d’une caste, d’une simple tribu. La prêtrise des temps anciens s’est localement perpétuée, et, pour mettre d’accord les formes avec la tradition, il est arrivé bien des fois qu’on la rendît éponyme, car l’éponymie passait primitivement pour le signe de la magistrature la plus élevée. Parmi les éponymes d’Asie, il y a beaucoup de magistrats civils ; il y a peut-être autant de prêtres[3], et leurs noms sont alors inscrits, régulièrement, en tête des décrets. Dans certaines localités, l’éponyme a gardé tout uniment le titre général de prêtre, ίερεύς[4], comme celui de roi dans d’autres ; ailleurs on trouve ίεροποιός[5] ; mais le plus souvent il s’appelle στεφανηφόρος[6], et c’est le nom qu’il porte dans presque toutes les villes de Carie[7], où l’éponymie est rarement laïque. Son titre a pris plus de solennité pour imposer davantage ; la couronne qui ne quitte pas son front est un insigne vain, mais majestueux.

En revanche, les Grecs ont déjà en fait diminué son pouvoir ; prêter son nom à l’année est devenu un attribut platonique, aussi bien pour le personnage de caractère religieux que pour un laïque. Il n’en est pas moins vrai que le monde sacerdotal a toujours une situation éminente, et il faut bien donner un aperçu de son organisation et de ses forces pour montrer, dans ce domaine comme dans tous les autres, la lâche qui s’imposait aux Romains, et la manière dont ils l’ont remplie[8].

Les sacerdoces étaient très recherchés en Asie, dans les premiers temps, et ou en avait créé un grand nombre pour satisfaire le plus de gens possible ; du reste le service d’une foule de cultes devait absorber des efforts collectifs et individuels considérables. Les hommes de ce pays avaient la passion des fêtes, que la religion faisait naître ou embellissait. De plus les temples étaient riches : plus d’une inscription de Mylasa nous montre des individus vendant leurs biens au dieu, qui y laissait à perpétuité les ex-propriétaires comme fermiers, chargés d’une vente à son profil[9] ; d’autres réservaient à la divinité une partie de leurs champs (άνάθεσις) dont les revenus étaient perdus pour le propriétaire. Quand ces biens se trouvaient dans les régions dépourvues de cités, et où les habitants vivaient dispersés en bourgades, le prêtre acquérait sur ces derniers une grande autorité.

La puissance du prêtre vient aussi à ce que tous les membres de sa famille ont part aux honneurs qui lui appartiennent. Nous avons vu que cette participation avait un caractère obligatoire pour la femme ; elle est au moins générale à l’égard des fils, lorsqu’un père avait rempli un sacerdoce avec piété et magnificence, on aimait mieux le transmettre à ses descendants, que de lé confier à d’autres hommes plus pauvres ; ainsi naissaient peu à peu des familles sacerdotales revendiquant le service de tel ou tel culte comme leur propriété ; les γένη ίερατικά[10] fournissent des prêtres, issus de prêtres[11]. Et du reste, aucune loi n’interdit le cumul[12]. Apollonius Aurelianus d’Aphrodisias exerçait deux sacerdoces, l’un viager, l’autre annuel[13] ; Sempronius Clemens de Stratonicée en eut à la fois trois annuels et quatre viagers[14]. Ce même dignitaire fit construire un aqueduc pour le temple d’Hécate, un petit sanctuaire dans le palais du conseil, l’orna, y plaça plusieurs statues, parmi lesquelles la sienne. Les prêtres élèvent ainsi de nouveaux édifices ; mais surtout ils ont l’entretien des temples existants, se chargent de leur parure, accomplissent les sacrifices et les immolations.

Leur mode de recrutement est variable : à côté d’une sorte de demi-droit d’hérédité, déjà signalé, apparaît l’élection populaire[15] ou le tirage au sort[16], et même l’achat[17], mais limité, semble-t-il, à l’acquisition, non du sacerdoce lui-même, d’une simple expectative ; peut-être encore s’est-il introduit ici une sorte de summa honoraria[18]. Du moins, les charges religieuses passaient surtout aux grandes familles ; les sacerdoces sont rappelés dans les inscriptions pêle-mêle avec les magistratures et les liturgies.

Ils varient naturellement beaucoup avec les cultes, donc avec les villes. Une curiosité en ce genre, c’est la hiérarchie de l’Artémision d’Éphèse ; elle est de celles dont on peut le mieux suivre les transformations, depuis les origines jusqu’à la période romaine. Ce temple magnifique était fort ancien ; brûlé au IVe siècle, il fut réédifié et on en étendit les dépendances. Avant la domination des Grecs, la puissance des prêtres y était considérable ; les Lydiens, dépourvus de vastes constructions urbaines, se réunissaient sans doute dans le temple pour y délibérer sur les affaires publiques ; et les prêtres, présents à l’assemblée, présidaient en quelque sorte aux débats. Les Grecs ne tolérèrent pas cette suprématie sacerdotale ; néanmoins le culte d’Artémis éphésienne, utile à la fusion des idées orientales et helléniques, se maintint sous les rois grecs[19]. Le corps des fonctionnaires de l’Artémision avait une place à part, indépendante de la colonie ionienne ; la prêtrise primitive d’Artémis, d’origine orientale, était étrange ; la dernière mention que nous en ayons date du séjour d’Antoine et Cléopâtre à Éphèse[20]. Elle était partagée entre un certain nombre de vierges — telles les Vestales romaines — dirigées par un prêtre eunuque, le μεγάβυζος, qui quelque temps eut une situation égale à celle du Basileus ; les prêtres hommes, ce sont les έσσήνες, nommés on ne sait comment pour un an[21] ; ils présidaient aux banquets donnés dans l’Artémision à la suite des sacrifices, tiraient au sort la tribu et la chiliastye, où faire entrer les citoyens nouvellement admis[22], comme si la déesse eût, par leurs mains, manifesté sa volonté.

Les Romains modifièrent cette organisation : désormais il n’y a plus de vestiges des mégabyzes ; un άρχιερεύς paraît dans les inscriptions[23]. A la place des vestales à vie choisies dans les limites du territoire de la déesse, voici des prêtresses tirées des plus nobles familles, et dont la dignité reste simplement annuelle[24]. Les prêtres n’ont plus la gestion des finances du temple ; elle passe à des agents nouveaux, les ίεροποιοί ; le trésor d’Artémis n’est plus sous la puissance des prêtres ; c’est devenu le trésor de la ville protégé par la déesse, administré par les magistrats.

A Stratonicée, le culte d’Hécate gardait quelque chose de la physionomie primitive de la ville elle-même ; celle-ci, fondée par les rois de Macédoine, n’avait été auparavant qu’un σύστημα de κώμαι, élisant des délégués qui délibéraient sur les affaires de la Carie auprès du temple de Zeus Chrysaoreus, puis de celui d’Hécate. Stratonicée prit la direction de ces assemblées, mais, curieux reste du passé, il semble que les citoyens de cette ville ne pussent devenir serviteurs d’Hécate ; les prêtres étaient recrutés dans les environs de la cité. Nous verrons ailleurs les transformations que fit subir à ce culte l’autorité romaine ; rappelons pour l’instant le caractère ploutocratique du sacerdoce qui y était attaché : les prêtres doivent donner des festins au moment des sacrifices ; il en est qui fournissent même de l’argent aux sacrificateurs, leur abandonnent les parts des victimes auxquelles ils ont droit, procurent les victimes eux-mêmes, louent pour toute une année les services de tous les artisans de la ville, subviennent aux besoins des pauvres[25]. Il faut donc avoir bourse pleine et l’ouvrir généreusement ; aussi les candidats sont tenus de déclarer qu’ils pourront et voudront faire les frais du culte ; cet acte s’appelle l’έπαγγελία — d’où les noms d’ίερεύς έπαγγεύλάμενος ou έξ έπαγγελίας — et pour plus de sûreté la règle l’impose en outre aux parents et amis, dits συμφιλοτιμύμενοι[26]. Dans la crainte de voir grandir à l’excès l’ascendant de ces personnages, on a maintenu le sacerdoce annuel et non renouvelable, à moins de services exceptionnels ; et l’orgueil de l’exercer à nouveau s’enfle d’autant plus que la seconde année est plus voisine de la première ; un seul homme fut prêtre deux ans sans intervalle[27].

Le nombre des divinités vénérées dans les grandes villes est très considérable : on verra, dans la thèse de M. Michel Clerc, la liste de toutes celles de Thyatira[28] : Tyrimnas πρόπολις ou προπάτωρ, très ancienne divinité lydienne, Άρτεμις Βορειτηνή, Ζεύς Κεραύνιος, pour ne rappeler que les plus respectées. Cultes nombreux aussi à Smyrne : Aphrodite, Cérès Thesmophore, Zeus Akraios, la Mère des dieux, Dionysos, Asklépios[29]. A Rhodes, culte du Soleil, culte de Dionysos, desservi par des piètres tirés au sort, cultes communs à toute l’île et cultes spéciaux à Lindos, Ialysos, Camiros[30]. A Milet, le très ancien culte d’Apollon Didyméen, dirigé par le stéphanéphore, puis par le prophète ; ajoutons le culte d’Artémis Pythia, celui des Cabires, etc., etc. Ces exemples suffisent à indiquer l’extrême variété qui règne dans ce domaine, le luxe de sacrifices et de cérémonies que s’offrent à l’envi toutes ces villes.

Tous les cultes ne sont pas aussi faciles à définir : dans quelques cités apparaissent à nos yeux des grands prêtres désignés d’une façon spéciale ; c’est, à Aezani, un άρχιερεύς Άσία..... καί τής πατρίδος τό γ’[31] ; à Philadelphie, un άρχ. Άσ... καί τής λαμπροτάτης πατρίδος[32] ; à Thyatira, un άρχ. τής Άσ. καί τής πατρίδος κατά τό αύτό[33]. Des femmes sont dans le même cas — mais sans doute à litre d’épouses — à Thyatira encore : άρχιερείαν τής Άσ. καί τής πατρίδος[34], et enfin une Άσ.άρχιεία..... καί άρχ. τής λαμπροτάτης Άφροδισιέων πόλεως[35]. Ces prêtres de la patrie ou de la ville ne sont nullement attachés sans doute au culte des Empereurs, puisque les monnaies nous en font connaître déjà sous la République[36]. Leur mission est probablement annuelle, non viagère dans tous les cas, puisqu’ils s’honorent d’une nouvelle nomination ; ils sont quelquefois éponymes[37]. J’en conclus qu’il n’y en avait qu’un en fonction à la fois dans chaque cité ; et, à en juger par ce titre même de grand-prêtre de la patrie, il devait jouir d’une certaine autorité sur les autres dignitaires religieux de la ville[38].

Mais les sacerdoces ne nous feraient voir que sous un jour insuffisant l’esprit de dévotion de ces peuples ; il s’épanche, s’entretient plus sûrement dans les collèges religieux[39], σύνοδος, κοινόν, σπεΐρα, ίερά τάξις, συναγωγή, συμβίωσις ; leurs membres s’appellent συμβιωταί ou φίλοι, et sont unis par des liens étroits : c’est la coutume en Lydie, entre collègues du même synode, de banqueter dans la maison du frère mort, censé offrir ce repas en retour des honneurs funèbres que les autres lui ont rendus. Mais de plus les rapports sont souvent très visibles entre ces associations et les vieux groupes familiaux[40], comme la phratrie, alliance que les Romains n’aimaient guère. Les titres de fonctions, dans ces collèges, sont fréquemment empruntés aux magistratures laïques, ce qui peut entraîner une confusion fâcheuse : ainsi dans un collège des Dioscures, à Pergame, il y a un προεστώς et un γραμματεύς.

De ces κοινά, les uns se présentent avec un caractère uniquement religieux, tels les mystes d’Éphèse ou de Smyrne[41] ; d’autres peuvent avoir un rôle mi-partie religieux, mi-partie social ; c’est le cas des hymnodes. Qu’entendre sous ce nom ? L’accord est loin d’être fait sur ce point. M. Ramsay[42], qui a reconnu leur existence à Acmonia, croit que ce corps devait se rencontrer dans la plupart des cités phrygiennes, probablement ; selon lui, le nom variait, en dépit d’une certaine uniformité dans la composition et les modes d’activité ; il faudrait confondre les hymnodes avec les σημειοφόροι de Hiérapolis[43] ou les corybantes de diverses localités ; groupes de concitoyens unis pour le service du culte natal, qui accomplissent sans doute, vu leur nom, des cérémonies musicales en l’honneur des dieux, mais ayant aussi une influence sociale, comme les sodalitates romaines : nous trouvons dans une inscription[44] des hymnodes unis à des neoi pour honorer un défunt qui a brillamment rempli les fonctions d’argyrotamias. Je serais porté à croire au contraire, une fois de plus, que l’institution ne se modèle pas sur un type invariable. On constate l’existence d’hymnodes dans plus d’une ville : en dehors d’Éphèse[45], ils sont signalés souvent à Smyrne, on en voit à Teira[46], à Cibyra[47], à Pergame[48]. Ce sont les chefs des divertissements musicaux, dit M. Hicks[49], des chanteurs d’hymnes aux jours de réjouissances, suivant un autre[50], des chefs d’orchestre simplement, a-t-on encore proposé[51], ou en enfin l’orchestre lui-même[52]. On a voulu les dépeindre comme des fonctionnaires isolés, mais il ne faudrait pas se laisser induire en erreur par quelque inscription qui ne parle que d’un seul. A Teira ils apparaissent avant tout comme des ministres de la religion spéciale de la cité : ύμνωδός τής άγιωτάτης Άρτέμιδος ; mais on ne peut croire à un rôle exclusivement religieux là où on rencontre des hymnodes de la gérousie[53]. Il est clair en tout cas qu’ils occupent une situation éminente, étant donné les autres fonctions qu’ils ont remplies. Tel hymnode a été prytane[54] ou πομπαΐος στρατηγός[55] ou boularque[56]. Leur nom et leurs titres accessoires impliquent deux sortes d’attributions éventuelles : musicales et religieuses : l’un des deux caractères y est toujours, et les deux sont souvent réunis ; mais l’un d’eux l’emporte sur l’autre suivant les localités.

Les fonctions plus modestes se multiplient pareillement : néocores et zacores se retrouvent, hommes ou femmes, dans la plupart des villes, avec des qualités un peu diverses. En général, ils ont la charge du balayage de l’édifice religieux et des soins de propreté à lui donner ainsi qu’à son contenu ; ils sont souvent plusieurs dans le même temple pour cet office[57]. Dans les sanctuaires d’Asklépios, ils veillent à ce que les malades qui s’endorment en implorant le secours de la divinité ne versent pas à la caisse une somme inférieure à celle qu’ils doivent. Les dons offerts au dieu étaient confiés à la garde du néocore[58], il semble qu’à l’exemple de l’aedituus romain il habitait près de ce trésor, pour prévenir les sacrilèges et violations et afin que cette surveillance étroite des sanctuaires décidât les particuliers à y déposer des lettres ou de l’argent ; le rôle du néocore en devenait fort important. Il s’est transformé sous les Romains, comme celui de beaucoup d’autres serviteurs des temples.

Il convient de donner ici l’énumération des titres religieux en usage, à l’époque qui nous occupe, dans les villes d’Asie, liste où prêtres et simples ministri s’entremêlent, car la distinction souvent ne peut être faite entre les uns et les autres[59].

Άκριτοβτης. — HESYCHIUS.

Άκροβάτης. — IBM, 481, 1. 375 (Éphèse).

Άνθηφόρος. — CIG, 2821-2822 (Aphrodisias).

Άππας. — BURESCH-RIB., p. 130-1 (Magnésie du Méandre)[60] ; KERN, Inschr., 117.

Άρχινεοπόμπειος. — BABELON, Coll. Waddington, 2212 (Aphrodisias).

Άρχινεωποιός. — CIG, 2782, 2795, 2811 (Aphrodisias).

Άρχινεώκορος. — MACDONALD, Hunter. Coll., II, p. 420 ; BABELON, Coll. Waddington, 2211 (Aphrodisias).

Βάκχος. — CIG, 3190 (Smyrne).

Έπιθυμίατρος. — CIG, 2983 (Éphèse).

Έπιμήνιοι. — Rev. arch., 1896, I, p. 77 (Amorgos), chargés durant un mois de fournir les victimes des sacrifices.

Ζάκορος. — BCH, XI (1887), p. 387, n° 4 (Stratonicée).

Θεολόγος. — IBM, 481, l. 191-2 (Éphèse) ; ECKHEL, II, 471 et BCH, IX (1885), p. 125, l. 4 (Pergame) ; CIG, 3148, 3199, 3200, 3348 (Smyrne).

Ίεροκήρυξ. — IBM, 587a ; LEB., 758a = CIG, 2090, 2983 ; LEB., 152 = CIG, 2982 (Éphèse).

Ίερομνήμων. — BCH, III (1879), p. 467, l. 3 (Tralles).

Ίεροποιός. — CIG, 2953b (Éphèse) ; GÄBLER, Erythraea, p. 117.

Ίεροσαλπιγκτής. — CIG, 2983 (Éphèse).

Καθρστιος. — IBM, 481, l. 176 (Éphèse).

Κοσμητεΐρα. — LEB., 166 (Éphèse).

Κουρής. — IBM, 449, l. 1 (Éphèse).

Ναυβατοΰντες. — CIG, 2955 (Éphèse).

Νεωποιός. — Mention fréquente à Milet.

Θυστάρχης. — CIG, 2810b, 2811b (Aphrodisias) ; 2935 (Tralles) ; 3173 (Smyrne) ; 3422, 3426 (Philadelphie) ; 3500, 3501 (Thyatira).

Οίων[ο]σκόπος. — LEB., 715 (Trajanopolis).

Παραπομπός. — BCH, XI (1887), p. 12, n° 6 (Stratonicée).

Παραφύλαξ. — IBM, 579a (Éphèse).

Πατρομύστης. — CIG, 3173, 3195 (Smyrne).

Πρόπολος. — ACH. TAT., VII, 16.

Προφήτης. — Souvent signalé à Milet, CIG, 2885, 2886, 2888 ; add. CIG, 2190b (Méthymne) ; Rhodes, IGI, I, 833, l. 6.

Πρωτοκουρής. — IBM, 596B (Éphèse).

‘Ραβδοΰχος ή σκηπτοΰχος εύνοΰχος. — LEB., 510-520 (Stratonicée) ; IBM, 481, l. 399 (Éphèse).

Σπονδοποιός. — IBM, 578b, 579b (Éphèse).

Σπονδαυλής. — CIG, 2915 (Magnésie du Méandre).

Ταΰρος. — HESYCHIUS (Éphèse).

Ύδροφόρος. — GIG, 2885, 2886 (Milet).

Ύμνωδός IBM, 604 (Éphèse) ; CIG, 3201 (Smyrne) ; Ath. Mit., III (1878), p. 57, n° 2 (Teira) ; BCH, II (1878), p. 614 (Cibyra) ; IGI, II, 68, l. 12 (Mytilène : ύμνασίδοισι).

Φύλακος. — IBM, 481, l. 400 (Éphèse).

Χρυσοφόρος (ou Χρυσοφοροΰν). — IBM, 481, l. 290 et 308 (Éphèse) ; CIG, 2929 (Tralles) ; 2836b (Aphrodisias) ; RAMSAY, Cities, p. 378, n° 203 (Euménie).

On voit que la liste est longue ; les noms très divers attestent une grande variété d’attributions et en outre un esprit de particularisme local. Les prêtres, à la tête de sanctuaires largement dotés, tenaient de la tradition une influence considérable ; ils étaient les représentants vivants du passé. La surveillance de tout ce personnel était indispensable aux Romains ; ils n’y ont pas manqué. Leur action dans le domaine religieux s’exerça, à ce qu’il me semble, de trois manières : ils révisèrent et réduisirent dans de sages limites les privilèges dos temples ; ils rendirent les fonctionnaires du culte moins indépendants vis-à-vis du pouvoir civil, et ils amenèrent adroitement l’introduction des divinités romaines dans le Panthéon asiatique.

 

 

 



[1] STRABON, XII, 2, 3, p. 535 C.

[2] STRABON, XII, 3, 3-2, p. 558 C. - RAMSAY, Cities and Bishoprics, I, p. 101 sq.

[3] Cf. GNÄDINGER, diss. cit., p. 3 sq.

[4] Ilium : CIG, 3597a ; Rhodes : ibid., 3656, l. 3 ; JHSt, II, p. 356 ; peut-être aussi Halicarnasse : JOSÈPHE, Ant. jud., XIV, 10, 23.

[5] Érythrée : Μουσεΐον, I (1875), p. 128, II, n° 126.

[6] Smyrne : CIG, 3380, l. 11 ; Μουσεΐον, II, p. 37 ; Milet : DITTENBERGER, SIG, 2e édit., 314 ; Priène : IBM, 415, l. 19 et 27 ; 416, l. 9 ; JHSt, IV, p. 238.

[7] Iasos : IBM, 441, l. 1 ; BCH, XIII (1889), p. 31 ; Mylasa : LEB., 394, l. 1 ; 409, l. 2, etc.

[8] Un travail assez étudié sur cette question est le suivant : Emil HELLER, De Cariae et Lydiae sacerdotibus (Neue Jahrbücher für Philologie und Pädagogik, Suppt Bd XVIII, p. 217 sq.), à compléter avec O. HÖFER, Die Priesterschaften in Karien und Lydien (Ibid., série principale, CXLV, Heft II, p. 759).

[9] CIG, 2693 sq. ; cf. JUDEICH, Ath. Mit., XIV (1889), p. 367-397. — Cf. DARESTE, HAUSSOULLIET et REINACH, Inscr. juridiq. grecq., I, p. 272.

[10] BCH, X (1886), p. 156, n° 3.

[11] Ίερεΐς έξ ίερέων (BCH, XI (1887), p. 29).

[12] V. CIG, 2943, 3161 ; add. 2653 (cumul d’une magistrature et d’un sacerdoce).

[13] CIG, 2784.

[14] BCH, XII (1888), p. 91 sq.

[15] BCH, p. 11, l. 6 ; CIG, 3067.

[16] DION. HAL., II, 21 ; un prophète fut une fois loué pour avoir prononcé une heureuse prophétie άκτασταθείς.

[17] DION. HAL., II, 21 ; DITTENBERGER, SIG, 2e éd., 600, 608 (Erythrée).

[18] Cf. E.-F. BISCHOFF, Kauf und Vertrag von Priesterthümer bei dtn Griechen (Rhein. Mus., LIV, p. 9 sq.).

[19] Cf. HICKS, IBM, III, 2, p. 83.

[20] APPIAN., Bel. civ., V, 9.

[21] IBM, 578c ; PAUSANIAS, VIII, 13, § 1.

[22] IBM, 447, 457, 467.

[23] CIG, 2955.

[24] CIG, 2986, 3003.

[25] BCH, XI (1887), p. 146, n° 46 ; p. 147, n° 47 ; p. 145.

[26] Cf. les catalogues publiés par MM. DIEHL et COUSIN, BCH, XI (1887), p. 5-39.

[27] BCH, XI (1887), p. 17, n° 13b ; p. 29, n° 42 ; p. 31, n° 44.

[28] De rebus Thyatira, p. 71, 76 sq.

[29] HILLER, op. laud., p. 258-263.

[30] Cf. W. DITTENBERGER, De sacris Rhodiorum commentatio (Index scholarum per aestatem, Halis, 1886).

[31] LEB., 883.

[32] CIG, 3116.

[33] BCH, XI (1887), p. 102, l. 9 ; cf. CIG, 3494.

[34] P. PARIS, Quatenus feminae, etc., 72.

[35] CIG, 2823.

[36] HEAD, GrCBM, Ionia, 71 ; IMHOOF-BLUMER, Monnaies grecques, p. 285, n° 39a.

[37] Mylasa : LEB., 3358c.

[38] BRANDIS, Realencyclopädie de PAULY-WISSOWA (u. Άρχιερεύς), II, 1, p. 481-483).

[39] Cf. BURESCH-RIBBECK, op. laud., p. 54-55.

[40] Cf. le livre des Rêves d’ARTÉMIDORE, IV, 44 ; V, 82.

[41] Ils avaient à leur tête des patromystes et payaient des ίσηλύσια ou droits d’admission (CIG, 3173).

[42] Cities and Bishoprics, II, p. 630-031.

[43] HOGARTH, Journal of Philol., XIX (1888), p. 77 sq. ; n° 2.

[44] BCH, XVII (1893), p. 261, n° 44.

[45] IBM, 481, l. 191.

[46] Ath. Mit., III (1878), p. 57, n° 2.

[47] BCH, II (1878), p. 614, n° 37.

[48] FRÄNKEL, 374 = PROTT, Fasti Sacri, 27.

[49] IBM, III, 2, p. 77, note 1.

[50] LIEBMANN, Epigr. Studien, p. 379.

[51] Fr. CUMONT, Rev. de l’instr. publ. de Belgique, XXXVI, p. 379, note.

[52] ZIEBARTH, Griechisch. Vereinswesen, p. 91 : städtische Musikkapellen. Mais ce que dit cet auteur d’une situation quasi-officielle des hymnodes, comparable à celle de la gérousie ou des neoi, me parait inadmissible. M. Th. RIENACH (Hymnodus, dans DAREMBERG-SAGLIO) résume ainsi son point de vue : Institution assez aristocratique, ayant pour véritable patrie l’Asie Mineure et prospère surtout à l’époque impériale.

[53] Smyrne : CIG, 3201 ; Éphèse : IBM, 604.

[54] CIG, 3160.

[55] CIG, 3348.

[56] Ath. Mit., III (1818), p. 57.

[57] Il y en a deux dans l’Asklepieion de Pergame : ARISTIDE, I, p. 473 Dindorf.

[58] ARISTIDE, I, p. 546 Dindorf.

[59] Je laisse naturellement de coté des qualifications très générales comme celle de prêtre ou de grand-prêtre.

[60] M. Ramsay voit, il est vrai, dans ce mot un nom propre, fréquent en Phrygie (Amer. Journ. of Arch., IV (1888), p. 278 sq.). Mais Buresch signale un άππας Διονύσου (BCH, XVII (1893), p. 32 ; XVIII (1894), p. 13, n° 13) dont le caractère ne semble pas douteux ; une autre inscription de Méonie, citée par Buresch (ibid.) porte : Ίουλιανός άππας. Ce n’est donc pas un nom propre.