TROISIÈME PARTIE — L’ADMINISTRATION ROMAINE : SES AGENTS, SES SERVICES, SES CRÉATIONS EN ASIE
Quand les Romains annexaient une province, ils se déclaraient seuls propriétaires du terrain : presque partout ils se contentaient, il est vrai, d’une sorte de domaine éminent, dont la reconnaissance par les indigènes prenait la forme du tribut ; et â ce prix les anciens possesseurs du sol gardaient leurs biens. Pourtant les Romains se sont réservé certains territoires jadis libres, et sous l’Empire particulièrement il s’est trouvé dans les provinces des biens-fonds appartenant au prince et gérés directement par ses agents, qui lui en remettaient le revenu. La Phrygie méridionale avait de riches carrières de marbre ; les Empereurs se les sont appropriées. A Thiounta, village de la banlieue de Mossyna, cité de la vallée moyenne du Méandre, était exploitée une variété de marbre, très employée pour la fabrication des sarcophages, et qu’on appelait marbre d’Hiérapolis, du nom de la ville la plus importante du district, quelquefois aussi marbre de Thiounta[1]. Plus au Nord s’étendaient les carrières de marbre de Docimium, qu’on nommait au loin marbre de Synnada, car c’est dans cette ville que résidait le chef de l’exploitation ou procurator marmorum, et là aussi que les commandes de l’extérieur étaient adressées[2]. Strabon parle en termes élogieux de la pierre veinée de ces deux régions[3]. Elle devait occuper un nombreux personnel d’esclaves et d’affranchis ; une inscription bilingue de Tralles célèbre les louanges de l’affranchi Onesimus, procarator [lapicaedin]arum, [έπίτροπ]ος λατομ[είου][4], agent sans doute analogue au procurator marmorum. Il est impossible de définir la nature des biens que paraît avoir possédés l’impératrice Livie aux environs de Thyatira : du moins il existait dans cette ville une arca Liviana, gérée par un procurateur ; ces biens firent ensuite partie de l’héritage des Empereurs, et au moins jusqu’à Caracalla, comme l’indique la formule qui se lit dans trois inscriptions de cette époque et de cette ville, où le même personnage est cité : έπίτροπος Σεβαστοΰ άρκης Λιουϊανής[5]. En tout cas, l’expression arca Liviana semble attribuer à ces propriétés une situation particulière dans l’ensemble des biens de l’Empereur. Mais le vrai centre des domaines des Césars en Asie, c’est encore la Phrygie[6] ; il en existait un certain nombre dans ce pays et également en Pisidie ; cette dernière contrée restait en dehors de la province proconsulaire ; mais quelques domaines impériaux de ces deux régions étant groupés en un seul tout, nous sommes bien obligés d’étudier à la fois les uns et les autres. A quels signes reconnaître un domaine impérial ? Aux qualifications de ceux qui l’administrent ; les noms des propriétés elles-mêmes n’ont rien de significatif ; la terminologie grecque n’est pas claire. Voici quelques formules recueillies dans les inscriptions : μισθωτής τών περί Άλαστον τόπων[7] ; τώ κατά τόπον μισθωτή[8] ; τώ κατά τόπον μισθωτή τοΰ χωρίου[9] ; χωρίον ύμέτερον[10]. Une autre inscription indique les limites entre la cité de Sagalassos et la κώμη Τυμβριανασσός Νέρωνος Κλαυδίου Καίσαρος, etc.[11] Le domaine a donc comme centre et siège administratif une κώμη, analogue au vicus, centre du saltus en Afrique ; ce doit être la κώμη que désigne Alastos dans la première citation ; dans la quatrième, les colons, s’adressant à l’Empereur, s’appellent eux-mêmes χωρίον ύμέτερον. Ainsi τόπος ou χωρίον désignent le saltus ou praedium ; χωρίον encore et κώμη indiquent la communauté de colons qui y vit[12]. Ces domaines impériaux étaient échelonnés irrégulièrement sur toute la longueur de la Phrygie : à l’extrémité Sud, en dehors même de la Phrygie proprement dite, la série commence avec les praedia des environs de Cibyra. Nos renseignements à leur égard se réduisent à rien ; deux inscriptions mentionnent[13] un κατά τόπον μισθωτής, et la seconde ajoute à cette formule τοΰ χωρίου ; le μισθωτής ou conductor est un individu qui a pris à ferme la totalité ou une partie du domaine impérial. Sur les deux pierres est gravée la menace d’une multa sepulcratis, qui sera à diviser, le cas échéant, entre le fisc (ίερώτατον τάμιον), le trésor de la ville de Cibyra, sans doute siège administratif du χωρίου, pour des raisons de proximité, et enfin — chose curieuse — le μισθωτής ; cela laisse supposer une puissance considérable entre les mains de cet homme, qu’il fût affranchi ou ingénu, homme du pays ou Italien. Près de Cibyra encore, des χωρία πατριμονιά[λια] κ[αί] κτήμα [Φυ]λακαί[ον][14], dont le nom semble dérivé de φυλακή, poste de défense, castellum, souvenir militaire qui n’a rien d’étonnant pour qui se rappelle les événements de Cilicie. Nous ne savons rien de plus à leur sujet. Avançons dans la direction du Nord-Est ; nous ne tardons pas à rencontrer le lac Ascania, dans la Phrygie galate, à quelques kilomètres de la proconsulaire. C’est le centre d’une vaste agglomération de propriétés des Césars. Au Sud-Ouest de cette nappe d’eau a été trouvée une pierre-borne servant à délimiter la cité de Sagalassos, à l’Est, et le κώμη Τυμβριανασσός, à l’Ouest ; cette dernière n’est qu’un vicus impérial[15]. L’inscription, du Ier siècle, porte que la délimitation a été faite, en vertu d’une lettre de l’Empereur, par un légat propréteur et l’έπίτροπος, à savoir le procurateur spécial préposé à la surveillance des fermiers et à la défense des intérêts impériaux. C’est un acte d’autorité ; l’Empereur décide seul, par ses agents ; cette province était encore impériale à cette époque. La plus grande partie des rives méridionales du lac est couverte de domaines des Augustes. Dans Hiérocles[16] on lit à cet endroit : κτήμα Μαξιμιανουπόλεως ; ce dernier mot est le nom de l’ancienne ville de Tymbrianassos, qui aura changé sous Maximien, de même que le praedium, probablement contigu à celui-ci, d’Ormeleis, s’est appelé dès le IIe siècle Hadriana[17]. Au Nord du lac, un cippe terminal a été retrouvé ; il est rédigé en latin (donc là encore l’administration domaniale a agi à sa guise) et porte : Finis Caesaris n(ostri) ; dans les Notitiae Episcoporum, ce domaine est nommé τό Βίνδαιον (κτήμα), et il semble avoir pris plus lard encore un nouveau nom, Eudoxia ou Eudoxiopolis[18], emprunté à la famille impériale. Peut-être faut-il y rattacher le προάγων mentionné dans une inscription découverte vers le même endroit[19], et qui apparaît comme un des magistrats gouvernant les colons, groupés en une communauté qui s’appelle όχλος. Mais les saltus les plus importants sont les trois situés au Sud du même lac Ascania dans la vallée du Lysis, petite rivière qui s’y jette ; leurs noms véritables ne sont pas faciles à restituer exactement ; plusieurs dénominations géographiques se retrouvent ici : Tymbrianassos, Ormeleis, Alastos, Mylias, Cyllanium[20]. L’essentiel est de connaître l’organisation de ces biens-fonds et de leur exploitation[21]. Le procurateur est le magistrat suprême du domaine ; on le voit, dans l’inscription citée plus haut, assisté de trois πραγματευταί, negotiatores ou actores, qui sont des esclaves du dominus, c’est-à-dire de l’Empereur. Même simple affranchi, comme, dans le cas qui nous occupe, Critoboulos, le procurateur représentant l’autorité impériale a des pouvoirs très étendus, comprenant le droit de vie et de mort sur les colons ; il juge sans appel tous les différends survenus entre eux, ou entre les colons et les fermiers. C’est lui qui met en location les fonds de terre pour un temps donné et reçoit la redevance des fermiers et colons. Procurateur et πραγματευταί forment une sorte de conseil de surveillance, qui a la haute main sur le personnel d’exploitation du fonds. Le procurateur assure l’ordre public avec un corps de police placé sous ses ordres, les παραφυλακΐται[22] ; il maintient l’observance des limites des domaines, à l’aide de gardes appelés όροφύλακες[23] ; il s’agit sans doute pour ces hommes de prévenir les empiétements des particuliers sur les biens impériaux, et, dans les biens impériaux mêmes, d’empêcher un conductor de sortir des bornes du terrain qui lui a été affermé. Les domaines sont cultivés, pratiquement, par les gens du pays. Ceux-ci se divisent en deux catégories : la masse des pauvres diables forme les colons (coloni, γεωργοί), et les gens aisés, affranchis ou pleinement libres, parviennent souvent à la situation de fermiers (conductores, μισθωταί). Mais il arrive aussi que ces entrepreneurs soient des Romains. Dans les mêmes domaines dont il s’agit présentement, on voit un conductor, M. Calpurnius Epineikos, affranchi d’un certain M. Calpurnius Longus qui paraît avoir joué un certain rôle dans cette exploitation. Il était probablement procurateur, et l’affranchi aura agi simplement comme prête-nom, son patron étant à la fois surveillant du fonds et entrepreneur dissimulé[24]. La généralité des personnes habitant sur le fundus constitue peut-être ce δήμος dont parle l’inscription citée plus haut ; quant a la collectivité des colons, on l’appelle όχλος[25]. Sur cette classe de travailleurs, le procurateur ne conserve qu’une haute surveillance, un peu lointaine ; et comme ce collège est organisé à l’exemple d’une société municipale, il lui faut des magistrats pour la gestion de ses affaires. La communauté des colons, nous l’avons dit, était considérée comme une κώμη, c’est-à-dire un groupement de population ne représentant pas proprement une ville. Cette κώμη, comme les κατοικίαι analogues, eut d’abord des comarques[26] ; puis, au IIIe siècle, ou peut-être plus tôt, ces fonctionnaires ont changé de nom pour s’appeler προάγοντες, et l’éponymie, apparemment distribuée sans parcimonie sur les domaines impériaux, semble leur appartenir en même temps qu’aux procurateurs et aux actores[27]. Tel est l’ensemble du personnel, qui vit et travaille sur ces domaines impériaux du lac Ascania ; on le voit, ce sont ceux qui nous permettent de recueillir le plus de renseignements sur l’institution. Ils soulèvent encore une question, sans nous donner, malheureusement, les moyens de la résoudre. Une inscription, découverte dans la même région par M. Sterrett[28], commence ainsi : [.....ύπέρ ?] κληρονόμων Φαυστείνης. Faustine est la nièce de Marc-Aurèle ; un peuple reculé du fond de l’Asie, dit M. Ramsay, ne peut avoir de rapports avec ses héritiers, à moins qu’il ne vive sur un domaine impérial devenu la propriété de ces derniers. Et le même auteur, rapprochant de ce texte d’autres inscriptions[29], conclut que l’un de ces fonds au moins passa à la nièce de l’Empereur Marc-Aurèle, puis à ses divers héritiers, pour parvenir, par transmissions successives, à Annia Aurelia Faustina, femme d’Élagabale. Il ne faut voir dans cette explication qu’une conjecture douteuse, mais elle n’a rien d’invraisemblable ; une autre femme de la famille du prince, Livie, eut bien, nous l’avons vu, sa caisse, donc ses biens particuliers en Asie ; mais le sort de ces biens après elle ne nous est pas connu. La série des domaines impériaux ne s’arrête pas là : sur les pentes de cette Phrygie Paroreios, qui s’enfonce en coin dans la Galatie, on en retrouve d’autres : d’abord celui de Dipotamon, au Sud de la ville de Philomelium[30]. Rebroussons cette fois vers l’Ouest, et, entre Prymnessos et Docimium, le long du grand boulevard de l’Asie, par suite facile à administrer et à surveiller, nous rencontrons un nouveau κλήρος (fundus), ayant une partie rurale (όρεινής) et une partie urbaine (πολιτεικής) ; c’est la Θεία κώμη, devenue depuis Augustopolis[31]. Mais voici enfin un dernier domaine, à l’extrême Nord de la Phrygie, dans la vallée du Tembrogios, affluent du Sangarios. Entre Appia, Praepemnissos et Cotiaeum, Hiérocles indique[32] un district Εύδοκίας, que Constantin Porphyrogénète appelle Tembrion, du nom du fleuve. Laissons encore la question de dénomination, les limites du terrain nous sont grossièrement indiquées, au Nord et au Sud, par deux bornes[33] ; mais ce qui a le plus attiré l’attention sur lui, c’est une inscription récemment découverte et, comme presque toujours, très mutilée[34], qui rapporte une requête adressée, au nom des gens du vicus, aux Empereurs Philippe, par M. Aurelius Eclectus, probablement le προάγων des colons. En tête, à la place d’honneur, le rescrit, très bref, des deux princes, annonçant une enquête sur les faits signalés, dont a été chargé le proconsul d’Asie. Voici le résumé du document : Requête aux Empereurs Philippe par Eclectus, pour le κοινόν Άραγουηνών παροίκων καί γεωργών τών ύμετέρων, présentée par une ambassade déléguée aux frais du peuple des Toteanoi Sœnoi. Tous, sous votre règne fortuné, vivent dans la paix, nous seuls souffrons. Attachés à votre sacré domaine, nous devons implorer votre secours, parce que nous sommes molestés et outragés, contre toute justice, par ceux qui devraient nous soutenir. Bien qu’au centre du pays, écartés de la route, — ici la lecture devient très difficile, coupée de lacunes restituées d’une manière hypothétique par les éditeurs — [nous sommes tourmentés par les gens envoyés vers] le territoire d’Appia, qui laissent les grands chemins, [et en outre par les] soldats et les dynastes puissants de la ville ; [vos employés du fisc], se joignant à eux, nous détournent de nos travaux et réclament aux colons ce que ceux-ci ne leur doivent pas ; ce sont les mêmes maux au sujet desquels nous avons reçu un rescrit qui portait : « Vos demandes, [j’ai chargé le gouverneur de les examiner], pour veiller à ce qu’il n’y ait plus de querelles. » Nous n’avons retiré aucun profit de ce rescrit ; mais nous sommes pillés et piétines, les champs sont désertés, [et nous devons vous présenter une plainte nouvelle]. Ce texte appelle plusieurs remarques : le fundus comprend divers habitants : des agriculteurs (γεωργοί), et des πάροικοι, qui sont sans doute de simples artisans. Ils sont indifféremment appelés Aragueni et forment un κοινόν ; ailleurs nous avons trouvé le δήμος Όρμηλέων, formé par les seuls coloni Ormetenses ; la vie municipale est tellement développée en Asie qu’on voit un simple domaine organisé comme le territoire d’une cité ; et M. Schulten signale avec raison le fait qu’il n’en est pas de même en Afrique, autre pays où l’on rencontre bon nombre de grandes propriétés. Nous constatons que les frais de l’ambassade ont été à la charge d’une commune voisine, car les colons sont trop pauvres pour y suffire. On doit croire qu’une partie au moins des maux dont ceux-ci se plaignent atteignaient également les cités environnantes. Quels sont ces maux ? Exigences iniques des employés du fisc ; il se peut bien que les bourgeois d’à côté n’en aient pas souffert. Mais viennent ensuite les désastres causés par les soldats et les dynastes puissants de la ville (δυνάσται τών προυχόντων κατά τήν πόλιν). M. Schulten se rappelle avoir rencontré le mot dans les sources juridiques de basse époque ; cas dynastes seraient les membres de la classe dominante, grands propriétaires, magistrats, etc. On ne voit pas trop en effet comment interpréter la formule, s’il le faut faire d’une autre manière. Et pourtant une objection vient forcément à l’esprit : l’Asie est bien, et depuis longtemps, sous le régime aristocratique ; les deux villes associées de Totoia et de Soa doivent le subir, comme le reste de la province ; ces dynastes turbulents appartiennent-ils aux deux localités désignées ? ils y sont les maîtres, et comment acceptent-ils de favoriser une ambassade destinée à exposer les griefs qu’on a contre eux ? Ou bien ils ont la suprématie dans une autre ville ; il est étrange même dans ce cas qu’ils accomplissent leurs méfaits jusque sur un domaine des Césars, qui devrait leur imposer plus de respect. Les lacunes de l’inscription sont cause de notre incertitude. Enfin il y a les soldats qui quittent la grande route et vont, piétiner et piller les champs ; ceci est plus clair et on en découvre des raisons chronologiques. A la date où fut présentée celte requête (entre 244 et 247), le monde romain est en pleine anarchie militaire. Les faits déplorés sont déjà un peu anciens ; or, sous le règne précédent, celui de Gordien III, il fallut faire la guerre au roi des Perses, Sapor, qui attaquait l’Empire vers l’Orient, et pour cela faire passer des troupes à travers la province d’Asie. Celles-ci commettaient des déprédations sur leur passage ; rien de moins inattendu ; et, plus encore que les domaines impériaux, les propriétés particulières durent en subir des dommages. On est aussi à l’époque où commencent à paraître les tyrans, prétendants proclamés par des légions : Iotapien, sous Philippe, a ainsi été acclamé Empereur en Syrie ; on aura envoyé des troupes le réduire au silence. Tous ces troubles nous sont familiers ; nous les connaissions ou pressentions déjà par ailleurs ; les exactions des agents du fisc sont une histoire vieille comme la province. Ce texte apporte aussi un témoignage complémentaire des empiétements des collecteurs impériaux, supplantant ceux des villes. Les colons des domaines du prince se trouvaient les plus exposés à ces malversations, leur situation étant moins indépendante que celle des citoyens des villes. Eux aussi arrivaient à supporter, quoique avec plus de peine encore, les redevances normales ; la première exaction extraordinaire les accablait. A tous ces points de vue, nous recevons de l’inscription citée, plutôt que de nouveaux éclaircissements, une confirmation des caractères principaux provisoirement reconnus à ce IIIe siècle de l’ère chrétienne, dont nous savons si peu de chose. |
[1] Cf. LEB., 1683 = CIG, 3915.
[2] CIL, III, 348. — Cf. RAMSAY, Descriptions inédites de marbres phrygiens (Mélanges de l’École fr. de Rome, II (1882), p. 290-302) ; BCH, VII (1883), p. 305, et Cities and Bishoprics, I, p. 125. — M. Paul MONCEAUX a résumé plus récemment (Bull. de la Soc. des Antiq. de France, 1900, p. 323-332) ce que nous savons de l’exploitation de ces carrières par les marques apposées sur les blocs de marbre.
[3] IX, 5, 16, p. 437 C. Cf. XII, 8, 11, p. 517 C.
[4] STERRETT, Ath. Mit., VIII (1883), p. 335.
[5] CIG, 3484 A et B, 3197.
[6] Cf. RAMSAY, Historical Geography, p. 172 sq. ; Cities and Bishoprics, I, p. 280 sq. ; STERRETT, Epigr. Journ., 38-72. — Les domaines impériaux de Phrygie-Pisidie ont fait spécialement l’objet d’un article fort substantiel de M. Adolf SCHULTEN : Libello dei coloni d’un demanio imperiale in Asia, dans les Mittheilungen des deutschen archäologischen Instituts, Römische Abtheilung, 1898, p. 222. — Dans l’étude générale de M. Otto HIRSCHFELD (Der Grundbesitz der römischen Kaiser in den ersten drei Jahrhunderten, II (Beiträge zur alten Geschichte, II, 2 (1902) on consultera surtout les pp. 299-301 consacrées à l’Asie. Add. ROSTOWZEW, Fiscus, dans le Dizion. epigr. de RUGGIERO, III, pp. 100 et 124 (1898). M. HAUSSOULLIER a résumé (Milet et le Didymeion, p. 106, note 2) les résultats des recherches de MM. DE SANCTIS et ROSTOWZEW, qui montrent que l’administration des grands domaines romains fut calquée sur celle des domaines royaux hellénistiques : même exterritorialité de ces domaines par rapport aux cités ; mêmes colons attachés à la glèbe et astreints au paiement d’une redevance annuelle.
[7] RAMSAY, Cities, p. 302.
[8] RAMSAY, Cities, p. 272.
[9] RAMSAY, Cities, p. 273.
[10] SCHULTEN, op. laud., p. 232, I. 12.
[11] RAMSAY, Cities, p. 336, n° 165.
[12] SCHULTEN, ibid., p. 226.
[13] RAMSAY, Hist. Geography, p. 176 ; Cities, p. 272.
[14] HIEROCLES, Sunecd., 689. 8. éd. Burckhardt ; RAMSAY, Cities, p. 256, note 1. — PHYLACTION, dans le Cosmographe de Ravenne, p. 106, éd. Pinder et Parthey.
[15] Cities, p. 366 ; SCHULTEN, op. laud., p. 230.
[16] Sunecd., p. 681, 6, éd. Burckh.
[17] RAMSAY, Cities, p. 323.
[18] RAMSAY, Cities, p. 326.
[19] Hist. Geogr., p. 177.
[20] Cf. SCHULTEN, p. 222 ; RAMSAY, Cities, I, p. 280 sq. ; Hist. Geogr., p. 172 sq. ; STERRETT, Epigr. Journ., 38-72. Wilhelm CRÖNERT, Ormela (Hermès, XXXVII (1902), p. 152-4). D’après M. Ramsay, Milyas ou Cyllanium serait le double nom des trois domaines de la vallée du Lysis, parce que PLINE (H. N., V, p. 147) indique comme frontière de la Galatie le tractus Cyllanicus ; on nomme en effet d’ordinaire tractus les circonscriptions domaniales comprenant plusieurs saltus, et une des inscriptions trouvées là nomme trois μισθωταί (STERRETT, 43). M. Schulten conteste la valeur technique de l’expression de Pline, qui l’emploie pour désigner une région au sens large ; il ne croit pas qu’un saltus n’ait forcément qu’un conductor unique ; et quant au seul procurateur de l’inscription, Κριτόβουλος, son nom indique un affranchi, or un procurator tractus est toujours un chevalier romain, en raison de ses attributions plus étendues que celles du procurator saltus, qui lui-même peut être un ingénu. Le texte épigraphique en question ne concernait que le domaine d’Ormeleis, qui aurait trois conductores à lui tout seul. En effet, le seul nom géographique de l’inscription est : (τοΰ δήμου) Όρμηλέων. Mais les rapports de ce peuple avec le procurateur et les fermiers ne ressortent pas assez clairement pour nous fournir une solution certaine ; il faut renoncer, je crois, pour le moment, à préciser le sens de ces désignations locales.
[21] Cf. MOMMSEN, Hermès, XV (1880), p. 398 sq. ; PELHAM, The Impérial Domains and the Colonate, London, 1890 ; Rud. HIS, Die Domänen der römischen Kaiserzeit, diss. in., Heidelberg, 1897.
[22] BCH, II (1878), p. 262. — Y a-t-il, dans l’origine pergaménienne de ce nom, une raison de penser que certains de ces χωρία étaient, pour les Empereurs, une sorti d’héritage des rois du pays ? En tout cas il semble que les domaines de Milyas aient appartenu personnellement à Eumène de Pergame. — V. POLYBE, XXII, 27 ; RAMSAY, Cities, p. 285, note 2.
[23] STERRETT, 65, 156.
[24] STERRETT, 78, 79 = RAMSAY, Cities, n° 112, 113.
[25] STERRETT, 72 ; BCH, II (1878), p. 256 ; RAMSAY, Hist. Geogr., p. 173 sq.
[26] Cf. RAMSAY, Geogr., p. 178, pour le domaine de la Θεία κώμη.
[27] STERRETT, 43 et 89.
[28] Epigr. Journ., 52, et, avec de nombreuses corrections, dans RAMSAY, Cities, p. 287.
[29] STERRETT, 41, 43, 44, 46, 59.
[30] SCHULTEN, p. 231 ; cf. Notit. Episcop., et l’inscription d’Hadrianopolis rappelant un horophylax.
[31] RAMSAY, Geogr., p. 178 ; HIÉROCLES, 671, 3 ; cf. JHSt. VIII (1887), p. 492.
[32] Sunecd., 668, 7.
[33] CIL, III, 7004 ; RAMSAY, Cities, II, p. 615, n° 527.
[34] Cf. ANDERSON, A Summer in Phrygia (JHSt, XVII (1897), p. 396-121 : add. XVIII (1898), p. 340) ; SCHULTEN, op. laud., p. 231 sq. ; CIL, III, 14191. — Je n’ai pu consulter l’étude de M. SCIALOJA (Bull. dell’ Istit. di diritto romano, XI (1899), p. 58).