LA FRONTIÈRE DE L'EUPHRATE DE POMPÉE À LA CONQUÊTE ARABE

TROISIÈME PARTIE — L’OCCUPATION TERRITORIALE

 

CHAPITRE II — LA CARTE MILITAIRE ; DIVISION DU SUJET. LES SOURCES, LES RECHERCHES MODERNES.

 

 

Je ne crois pas utile de revenir sur les principes généraux de la construction romaine ou byzantine, après les résumés définitifs qu’en ont donnés MM. Cagnat[1] et Diehl[2]. La même application en pourrait être faite aux régions orientales ; là aussi, la démarcation ne saurait être très rigoureuse entre les retranchements que désignent ces mots castellum, burgus, turris ; pareillement on y remarquera une prédilection pour les positions centrales dans les plaines, plus encore que pour les crêtes dominantes ; l’emploi très répandu du blocage à revêtements, des galeries couvertes et voûtées, des murs couronnés d’un chemin de ronde ; l’usage du réduit ou citadelle de dernière résistance ; le même souci des réserves de vivres et de l’alimentation en eau. J’ai à peine besoin d’ajouter que les formes du terrain surtout attribuent à la place forte sa configuration spéciale ; mais lorsqu’elles n’en imposent aucune, en plaine notamment, c’est aux dispositions régulières de l’ancien camp romain que d’habitude on se résout, témoin Apamée, Sura, Sergiopolis, etc. Des trois premiers siècles, on le verra, il ne subsiste que des vestiges très rares, à cause des remaniements et réfections qui eurent lieu tant de fois par la suite ; on pourrait même, je crois, poser en règle que la plupart des ruines sont de l’époque de Justinien.

Nous avons ainsi résumé la tâche des armées d’Orient : préserver l’Arabie et ses caravanes des déprédations des brigands nabatéens, défendre tout le pays contre les Parthes ou les Perses. Mais les attaques de ceux-ci ne pouvaient guère se produire que dans l’extrême nord ; il s’ensuit que là seulement il était nécessaire d’élever des forteresses considérables, afin de résister à des armées nombreuses et organisées, pourvues de sérieux moyens de destruction. Plus au sud, contre les Arabes qui n’entreprenaient guère que ce qu’on appelle maintenant des raids de cavalerie, il fallait surtout une continuité de postes et un choix heureux de points d’observation[3]. Ces nomades n’avaient pas d’intérêt à s’emparer de villes importantes, où ils n’auraient pu se maintenir. Procope, au VIe siècle, dit même qu’ils ne savaient pas les attaquer : un mur de boue les arrêtait[4] ; pour eux, il ne s’agissait pas de conquête, mais de pillage.

La Syrie proprement dite est délimitée au nord-est par l’Euphrate, fleuve énorme, surtout dans ses crues — les anciens l’avaient déjà comparé au Nil[5] —, alors qu’au temps des basses eaux il est en plus d’un point guéable ; au reste, l’inondation ne saurait être générale[6], car les rives sont tour à tour plates et escarpées. Il suffisait à un envahisseur, pour le franchir, de choisir le lieu[7] et le moment. Bref, l’Euphrate peut être une démarcation politique, ce n’est pas une barrière.

C’est même une voie militaire, un chemin d’invasion. Entre les deux régions désertiques d’Arabie et de Basse Mésopotamie, ce ruban d’eau apparaît à la fois comme un moyen d’approvisionnement pour une armée en marche, un chemin tout tracé dans une plaine uniforme, et enfin un véhicule toujours commode pour des embarcations, comme celles d’alors, à faible tirant d’eau.

Il importait donc de garnir les rives de castella et de garnisons ; les riverains n’y ont pas manqué. Parmi les στάθμοι Παρθικοί qu’énumère Isodore de Charax, un très grand nombre se pressent sur les bords de l’Euphrate ; quelques-uns même de ces όχυρώματα étaient au sein du fleuve, dans les îles du cours inférieur, non loin de la contrée où il se rapproche du Tigre. Comme le courant y était large, on le surveillait mieux ainsi tout entier ; un îlot était peu important à conquérir pour un envahisseur, utile à conserver pour son adversaire, et on y gardait les trésors du royaume[8]. Les Perses suivirent l’exemple des Parthes : le comte Lucillien, dans la campagne de 363, détruisit de nombreux camps perses le long de l’Euphrate, et ceux qui se trouvaient au milieu de l’eau dans des îles, et en extermina les garnisons[9]. C’étaient des forteresses importantes ; on le reconnaît aux descriptions d’Ammien Marcellin[10].

C’est donc là qu’était la plus ancienne frontière entre les deux empires, et même quand le théâtre principal des hostilités se fut déplacé, on ne laissa pas de la rendre aussi formidable que possible. Nous ne savons pas dans le détail quelle fut en cette région l’œuvre des Romains pendant les trois premiers siècles ; le laconisme des auteurs tient peut-être à ce qu’alors les maîtres de la Syrie, assez tranquilles du coté des Parthes, qui n’étaient pas les agresseurs, n’eurent pas à déployer une grande activité[11] ; il en est autrement de l’époque byzantine.

Mais les Romains ont dépassé l’Euphrate, annexé l’Osrhoène et une partie de la Mésopotamie ; il leur a fallu défendre cette marche-frontière. À cet effet, ils n’ont eu qu’à conserver, entretenir, puis peu à peu multiplier les places fortes qu’y avaient établies les maîtres antérieurs du pays. Le Tigre a été plus d’une fois pour les Perses une voie de pénétration en territoire romain, avantageuse quoique détournée, comme l’Euphrate en sens contraire. Si on le remonte, on trouve à gauche, à très peu de journées au-delà de Ninive, la chaîne du Masius, qui, obliquant vers le nord-ouest, laisse à ses pieds et semble indiquer une importante voie vers l’Asie Mineure. Cette voie était jalonnée de redoutes militaires, jusqu’au point où elle atteint la Syrie ; c’étaient autant de praetenturae, de postes avancés dont la conservation demanda de l’énergie et de la persévérance, mais qui offrirent du moins cet avantage d’épargner souvent à l’arrière-pays les épreuves qu’eux-mêmes traversèrent tant de fois.

Et quant à cet arrière-pays lui-même, sans faire partie d’aucun système de défense proprement dit, il comprenait des villes pourvues de moyens de protection indépendants, en vue des cas où cette double barrière serait violée. Un district, tout spécialement, joua un grand rôle stratégique, — mais ce fut plutôt pour l’offensive : dans la Cyrrhestique et la Chalcide, succession de plaines et de vallons, dont Pline l’Ancien a vanté la fécondité[12], il était aisé de concentrer des troupes, et on y trouvait un excellent quartier général de commandement : là convergeaient fatalement toutes les informations sur les mouvements de l’ennemi ; la proximité de la côte et à’Antioche maintenait le chef d’armée en communication avec le centre administratif de la province et, par la mer, avec celui de l’empire. Ce qui est vrai de la contrée tout entière l’est encore plus de son chef-lieu naturel, Hiérapolis. Ce fut souvent en Cyrrhestique que les empereurs, ou leurs généraux, préparèrent un plan de campagne et ses moyens d’exécution[13].

Nous aurons enfin à nous occuper d’une partie de l’Arménie et de la Cappadoce, et de la moitié occidentale de la Transcaucasie actuelle, autrement dit Colchide et Lazique. Dans les deux premières, nous nous bornerons aux parages avoisinant l’Euphrate supérieur, sur ses deux rives[14], et le Lycos-Boas qui en prolonge le bras le plus septentrional dans la direction du Caucase. La carte militaire de la côte sud-est de la mer Noire ne saurait être négligée ici, car la possession de ce rivage était indispensable à qui voulait se maintenir en Colchide[15].

Sur l’intérieur de cette dernière contrée, les ambitions romaines et perses se sont fait jour en somme assez tard. Deux graves questions y étaient impliquées : La Géorgie, dans son ensemble, pouvait être considérée comme un boulevard contre les populations barbares du nord ; à qui la détenait il était facile de barrer l’important passage de Dariel. Le problème se pose dès le Ier siècle : les Romains d’alors prirent des mesures pour la garde de ces portes, soit séparément, soit à frais communs avec les Parthes[16]. Quand Byzance se fut accoutumée à se libérer à prix d’argent de ses ennemis, elle laissa à la Perse le soin matériel de faire bonne veille aux portes Caucasiques, moyennant une contribution pécuniaire qu’elle ne fut pas toujours exacte à payer. De  vives réclamations  s’ensuivirent.

D’autre part, la conversion de la Colchide au christianisme changea le caractère de la suzeraineté, lointaine et peu jalouse, que les Romains y avaient exercée. Des Occidentaux se rendirent en plus grand nombre dans ce riche pays, encore peu exploité, établirent des monopoles, multiplièrent les exactions, provoquèrent enfin une révolte des indigènes qui appelèrent à l’aide les Sassanides. Ceux-ci ne demandaient qu’à intervenir, trouvant un intérêt commercial de premier ordre à posséder un débouché sur le Pont-Euxin ; au besoin, Chosroes pourrait expédier de là une escadre contre Constantinople. A vrai dire, l’entreprise était audacieuse ; il y avait de longues étapes à fournir pour arriver en Colchide au départ de l’Iran, et à travers des pays montueux, d’une traversée très pénible, parfois impraticable, dans la saison d’hiver. Au contraire, les Byzantins pouvaient choisir leur heure, car la voie maritime leur était toujours ouverte, et ils étaient en mesure de convoyer rapidement des renforts d’Occident, s’il ne suffisait pas de jeter dans le pays les garnisons, peu éloignées, qui campaient vers le Haut-Euphrate. Il fallut toute la négligence de Justinien pour que la Lazique tombât, durant une courte période, au pouvoir des Perses ; ils ne devaient pas s’y maintenir. Dans cette contrée, les forteresses sont en petit nombre, et généralement faciles à situer.

Nous allons étudier séparément ces différents secteurs du système de protection de la frontière orientale.

On a coutume d’opposer à l’usage du Haut-Empire, fondé sur la barrière proprement dite, celui des Byzantins qui préféraient multiplier les places fortes en arrière des confins. Cette distinction est juste si on ne la force pas et l’accompagne des explications nécessaires.

D’abord, jusqu’au milieu du IIIe siècle, les Romains, étant en général les agresseurs, n’avaient guère à redouter une invasion. Et, d’autre part, on incline à penser aujourd’hui[17] que, depuis Hadrien ou Antonin, le double limes était la règle ; cela nous rapproche déjà de la méthode byzantine. En outre, il semble bien que l’ancien système du limes n’ait jamais cessé ; les expressions dont se servent, nous l’avons vu, des ailleurs tardifs, Théophane, Malalas, sont eu ce sens une forte présomption ; nous n’avons, pour l’Orient, aucune attestation formelle comparable aux dispositions précises de Justinien a l’égard des limitanei d’Afrique[18] ; mais cela peut tenir simplement à ce que l’Afrique secouait, au VIe siècle, la domination étrangère, tandis qu’en Orient celle de l’Empire n’avait subi aucune interruption : les anciens règlements continuaient à s’appliquer ; l’absence de toute abrogation dispensait de les confirmer.

Quant aux fortifications en deçà du limes à la première époque, il y aurait imprudence à les nier parce qu’elles ne sont pas attestées. Les restaurations ultérieures dissimulent l’état primitif ; en Arabie même, l’œuvre, certaine et garantie de Trajan, se cache sous les remaniements du temps de Dioclétien, auquel remontent la grande majorité des constructions de ce limes[19].

Ces réflexions me justifient d’avoir adopté, pour l’étude de l’occupation territoriale, une description d’ensemble englobant sept siècles à la fois. En voulant distinguer plusieurs périodes, j’aurais couru le risque de m’obliger à des répétitions, par exemple en ce qui concerne la situation naturelle des places ; et une coupure, forcément arbitraire, eût masqué la continuité de l’effort défensif, que je tiens au contraire à souligner.

Pour tenir compte dans quelque mesure de l’ordre chronologique, nous commencerons par les bords de l’Euphrate, qui fut en somme la plus ancienne frontière en cette contrée, passant ensuite à la Mésopotamie, où un nouveau limes put être établi au plus tard dès Septime Sévère, et aux places intermédiaires qui s’y rattachent étroitement. L’étude du limes désertique, de l’Euphrate à la Syrie moyenne, sera conduite logiquement avec celle de l’arrière-pays. Delà nous passerons à la région nord, où les contestations atteignent à une date plus tardive leur maximum d’acuité.

Au point de vue de la nomenclature, il est bien difficile d’adopter une méthode et un principe de choix à l’abri de toute critique. La règle idéale serait dé retenir seulement, pour les décrire et identifier autant que possible, toutes les localités ayant eu un rôle ou une destination militaires, en tachant d’indiquer les dates où elles furent créées ou remises en état.

Cette dernière exigence au moins ne semble-t-elle pas à première vue pouvoir être satisfaite ? Nos documents sont nombreux et s’échelonnent à souhait. Même sans tenir compte des renseignements isolés fournis par l’ensemble des historiens, nous avons : Strabon, pour le commencement, et Pline[20] pour le milieu du Ier siècle ; Ptolémée — et dans une mesure plus restreinte Arrien — qui écrivaient sous Hadrien ; l’Itinéraire d’Antonin, combinaison, sous sa forme actuelle, de données du temps de Caracalla et de retouches après Dioclétien ; puis Ammien et la Table de Peutinger (IVe siècle), la Notitia dignitatum (début du Ve) ; même Etienne de Byzance, un peu postérieur ; le Synecdème d’Hiéroclès (commencement du VIe) ; Procope, peu après, et ses contemporains ou continuateurs immédiats ; Georges de Chypre (fin du même siècle[21]), et enfin le géographe anonyme de Ravenne, qui traduisit au IXe siècle un document du VIIe. Si nous y ajoutons les observations des voyageurs, — l’étude des ruines—, et le fait palpable de la persistance des anciens noms géographiques, on aura l’impression, d’ailleurs exacte, d’une information des plus riches[22].

Malheureusement, on s’y noie et il y a beaucoup de déchet. Chose stupéfiante, des noms de villes ont traversé les siècles, gardé dans une autre langue leur physionomie du premier jour ; et d’un document à l’autre, ù quelque cent ans d’intervalle, les homonymes ne forment pas la majorité ! Oui, de Ptolémée à la Table de Peutinger, de celle-ci à la Notitia, de la Notitia au géographe de Ravenne, ce qui frappe le plus, c’est le défaut de concordance[23] ; encore, dans les cas où l’on aboutit à des identifications indubitables, y parvient-on surtout en choisissant, parmi les variantes des manuscrits, celles qui se prêtent le mieux aux rapprochements[24].

D’autre part, comment établir une démarcation entre les villes ordinaires et les places fortes ? Le langage des auteurs n’y aide guère ; chacun a sa formule préférée. Oppidum surabonde dans Pline ; Ptolémée qui, en d’autres contrées, emploie, trop rarement, κώμη ou χωρίον, ne connaît, dans les régions ici en cause, absolument que πόλις[25]. Dans la Notitia, l’unique qualificatif est castellum ; il s’applique à de grandes cités comme Trébizonde, Amida, Palmyre ou Jérusalem. Au fond, il importe peu, car on posera sans crainte le principe suivant : aux abords de la frontière persique, à tout le moins à partir du me siècle, tout endroit habité est place de guerre, ou considéré comme telle[26]. L’opinion commune est que toute localité doit être enclose de murailles. Même un couvent se fortifie[27]. Le tombeau a la forme et peut-être l’utilité accessoire d’une tour de guet ou de signal[28] ; il n’est pas jusqu’aux colombiers du Haouran qui n’en aient pris la ressemblance. Et il en va de même de la retraite du solitaire, comme celle de saint Sabas[29] ; on en pourrait citer d’autres encore[30].

Mais c’est là une conception théorique ; il est clair que beaucoup de lieux habités sont restés sans protection sérieuse et n’ont pas eu à affronter les coups de l’ennemi ; à peine pouvaient-ils craindre le passage des maraudeurs. Ce sont principalement les récits de guerre qui nous mettent sur la piste des vrais points stratégiques, et aussi le De aedificiis de Procope, quelque tendance à l’hyperbole qu’on y puisse reconnaître ou soupçonner.

Je résume les procédés qui nous permettront de les identifier : examen des ruines superficielles, descriptions des auteurs, indications de distances dans les routiers, et enfin, artifice fort à la mode aujourd’hui, la toponymie.

Les ruines, dans bien des cas, ne servent qu’à étayer faiblement des hypothèses ; le délabrement absolu des vestiges est trop souvent à regretter ; encore bien des observateurs ont-ils mis, de force ou de gré, une hâte excessive à les noter. Dans les grandes plaines uniformes, de maigre peuplement, les matériaux étaient de valeur médiocre ; par suite, le système de construction très sommaire, et l’on ne saurait attribuer une date à un pan de mur isolé, encore moins à un amoncellement de pierres[31]. Pourtant, le moindre tas de décombres est utile à constater, lorsqu’il apparaît sur une grande nappe d’humus, où n’émerge aucun caillou, et loin de toute carrière. On peut dire qu’il n’a point été apporté par les apathiques musulmans.

Les historiens donnent à la fois des descriptions et des nomenclatures ; ces dernières facilitent le contrôle et l’interprétation des notices géographiques ; les autres, par leur précision, résultat bien souvent d’une visite personnelle des lieux, constituent notre source la plus importante et la plus sûre ; nous en tirerons parti de la façon la plus large.

Les indications de distances, en revanche, sont un des casse-tête les plus étranges du monde. Comparer celles que donnent des Itinéraires pour la même voie, est fréquemment une tâche impossible, lorsque les noms qui y sont portés ne se ressemblent pas d’un document à l’autre ; quand la comparaison est permise, on note des divergences de chiffres extraordinaires. De semblables données ne fournissent qu’une base approximative ; il faut ne jamais s’y attacher à la lettre et s’en méfier grandement pour les courts intervalles[32]. A l’égard de Ptolémée, il conviendrait d’adopter une méthode inverse, car ses indications astronomiques, faussées par une progression continue, gardent une valeur relative quand il s’agit de deux localités voisines.

Reste enfin à chercher dans les formes géographiques d’aujourd’hui la persistance ou la dégénérescence de celles d’autrefois. On ne l’a pas négligé, et dans certaines contrées, notamment la Colchide et l’Ibérie, il est des noms de lieux qui se sont presque littéralement maintenus. Le procédé est donc très légitime, mais on l’a porté à l’excès ; nous ferons un usage prudent et modéré de la toponymie[33].

Dans cet essai de restitution de la carte romaine et byzantine, pour les contrées qui entourent l’Euphrate, je ne me lierai, en fin de compte, à aucune règle invariable, m’intéressant de préférence aux lieux qui furent témoins de faits de guerre et à ceux auxquels la Notitia assigne des garnisons ; je mettrai, d’autre part, plus de soin à reconstituer les lignes de postes en plein désert, — parce qu’ils devaient servir de relais aux troupes en déplacement — et à identifier les localités situées le long des voies les plus importantes et que le commerce sans doute choisissait[34]. J’espère ainsi ne pas m’écarter de l’objet principal de ce livre.

Un mot, pour finir, sur les sources modernes. Elles sont moins nombreuses qu’on ne le souhaiterait.

Les ruines de la Syrie centrale ont eu des observateurs comme de Saulcy, Waddington, le marquis de Vogué, dont les relations sont bien connues ; les résultats des anciennes explorations ont été consciencieusement consignés par Ritter[35] ; je ne les énumère pas. Pour la Syrie du nord et la Mésopotamie, on est malheureusement réduit à peu de chose : les visites hâtives, mais déjà lointaines d’Ainsworth[36], et surtout les notes de voyage de l’ingénieur Czernik[37] et de l’orientaliste Edouard Sachau[38]. C’est également au point de vue arabe que s’est surtout placé Martin Hartmann[39]. Les explorations les plus importantes accomplies depuis lors sont celles du baron Max von Oppenheim[40]. Les membres de l’expédition américaine[41] se sont promenés de la latitude d’Antioche au Haouran et en ont rapporté surtout des photographies d’églises, maisons et tombeaux ; ils ont exagéré, à mon sens, le caractère civil des constructions de cette contrée. Une mise au point, sérieusement faite, des données topographiques sur une bonne partie de ces territoires, nous est fournie par Kurl Regling dans son travail[42] Zur historischen Geographie des mesopotamischen Parallelogramms[43].

Les voyages en Arménie n’ont donné, sous le rapport de la topographie antique, que des résultats insignifiants, peut-être parce qu’il ne subsistait à peu près plus rien à voir et à noter[44]. L’expédition allemande (Lehmann et Belck), qui nous fournira des solutions de détail, avait surtout des visées philologiques ; une autre[45], une destination ethnographique. La frontière cappadocienne de l’Euphrate a été étudiée par Vincent W. Yorke[46].

Quant à la région caucasique, voilà longtemps qu’elle a fait l’objet de travaux qui, au point de vue qui nous intéresse, ne sauraient être complétés[47].

 

 

 



[1] L’Armée romaine d’Afrique, p. 674 sq.

[2] L’Afrique byzantine, Paris, 1896, p. 138 sq. Voir encore infra, note 32.

[3] Ammien Marcellin, XIV, 8, 13 : [Arabia] opima varietate commerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil vetsrum per opportunos sallus erexit et cautos.

[4] De aed., II, 9, p. 235.

[5] Solin., p. 156 Mommsen : [Euphrates] Mesopotamiam opimat inundationis annuae excessibus, ad instar Aegyptii amnis, terras contingens... iisdem temporibus quis Nilus exit.

[6] Vers le cours inférieur, les habitants de la Babylonie avaient pris soin d’établir sur les rives des écluses, solidement maçonnées, qui permettaient de régler l’irrigation. Il en est pourtant qui se rompirent sous un afflux excessif et embarrassèrent la marche de Julien (Ammien Marcellin, XXIV, 1, 11).

[7] Qu’on songe d’ailleurs aux nombreux points où le passage pouvait s’effectuer (Ritter, Erdkunde, X, p. 984-1003) : Capersana, Samosate, Zeugma, Nicephorium, Circesium ; il faut sûrement ajouter Thapsaque, Caeciliana ; l’itinéraire de Syrie à Babylone indiqué par Strabon (XVI, 1, 27, p. 748 C) coupait le fleuve un peu au nord de cette dernière station ; Chosroes le traversa à Obbanès, que Procope (B. P., II, 12,4) place à 40 stades de Barbalissos (nord ou sud ? en tout cas aux environs de Meskéné) ; des voyageurs arabes ou modernes, enfin, ont trouvé encore d’autres gués (cf. Regling, op. infra cit., p. 475-6).

[8] Müller, Geogr. Graec. min., I, p. 247. — Des entrevues eurent lieu plus d’une fois entre un chef romain et un souverain oriental dans une de ces lies (ex., sous Auguste : Velleius Paterculus, II, 101, 1). Une autre rencontre, non moins symbolique, se produisit sous Tibère, entre Artaban et Vitellius, au milieu d’un pont de bateaux (Josèphe, A. J., XVIII, 102).

[9] Malalas, loc. cit., d’après Magnus de Carrhae et Eutychianos de Cappadoce.

[10] XXIV, 1, 2 : Thilutha, in medio fluminis sita, locum immenso quodam vertice tumescentem et potestate naturae velut manu circumsaeptum humana... ; Achaicala, munimentum fluminis circumitione vallatum arduumque transcensu... ; 9, 12 : Pirisabora, civitatem amplam et populosam, ambitu insulari circumvallatam...

[11] Une inscription palmyrénienne de 132 apr. J.-C. (Enno Littmann, Semitic Inscriptions, Part II of the Public. of an Americ. arch. Exped. In Syria in 1900, New-York-London, 1905, p. 170 sq.) nous apprend que les Palmyréniens avaient des forteresses ou des campements de cavaliers le long de l’Euphrate, pour la protection de leurs caravanes (le mot palmyrénien est traduit diversement par les auteurs : castel ou garnison). La police romaine était donc au IIe siècle inactive ou insuffisante.

[12] H. N., V, 81.

[13] Ex. : sous Carin (Malalas, XII, p. 304-305, Bonn) ; sous Gallus (Ammien Marcellin, XIV, 7, 5) ; sous Julien (Julien, Epist., 27).

[14] C’est à peu près ce que la Notitia dignitatum, Or., XXXVIII, comprend sous le nom d’Arménie.

[15] Qu’on veuille bien prendre garde d’ailleurs aux nombreuses troupes qu’avait dans le Pont le duc d’Arménie, et aussi à certaines garnisons côtières : Trapezunta, Pithiae, Yssiporto (Not., Or., XXXVIII, 15-16, 32, 34).

[16] Suétone, Néron, 19 : Parebat et ad Caspias portas expeditionem, conscripta ex Italicis senum pedum tironibus nova legione ; Tacite, Hist., 1, 6 :... multinumeri... quos idem Nero praemissosque ad claustra Caspiarum et bellum, quod in Albanos parabat. Un peu plus tard, les Parthes surtout se sentirent menacés, et Vologèse demanda à Vespasien, contre les Alains, des secours qui lui furent refusés ; d’où un froissement entre ces deux princes jadis en cordiales relations (Dion Cass., LXVI, 11, 15 ; Suétone, Domitien, 2).

[17] Cf. Kornemann, Klio, loc. cit., p. 105.

[18] Diehl, L’Afrique byzantine, Paris, 1896, pp. 126-127,133-137.

[19] Kornemann, ibid., p. 113.

[20] V. les Quellen und Forschungen zur alten Geschichte und Geographie, hsgg. v. W. Sieglin, Heft 11 : Alfr. Klotz, Quaestiones Plinianae geographicae, Berlin, 1900 ; pour les régions qui nous intéressent, pp. 159 sq., 178 sq., 182 sq.

[21] Mais écrivant vers 605, selon son érudit éditeur, H. Gelzer, Leipzig, Teubner, 1890.

[22] J’ai prévenu que je laisserais en dehors de mon travail l’Arabie et la Palestine. Pour la première, je renvoie simplement à la Provincia Arabia de Brünnow ; à A. Musil (Sitzungsber. der Wiener Akad., phil. Kl., CXLIV (1902), 7) et S. Vailhé, Les garnisons romaines de la province d’Arabie (Échos d’Orient, II (1898-99), p. 89-95). Cf. encore Musil, Arabia Petraea I. Moab, Topographischer Reisebericht, Wien, 1907. — La mosaïque de Madaba (VIe siècle) concerne surtout la Palestine ; cf. Jacoby, Das Mosnik von Madaba, Leipzig, 1902 ; Kubitschek, Mitth. der geogr. Gesellschaft su Wien, XLIII (1900), p. 335-380 (bibliographie complète), et A. Schullen (Abhandl. der kgl. Geselhchaft der Wiss. zu Göttingen, phil.-hist. Kl., N. F., IV  (1900), 2),  qui l’a comparée avec  l’Onomasticon d’Eusèbe. Chez ce dernier, P. Thomsen, Palästina nach dem Onomastikon des Eusebius (Zeitschr. d. d. Paläsl.-Ver., XXVI (1903), pp. 97-141, 145-188), avait cru trouver les traces d’un réseau routier officiel ; Kubitschek (Jahreshefte des œsterr. Instit., VIII (1905), p. 119-127) a fait de sérieuses réserves. Enfin le rescrit mutilé de Bersabée a une importance de premier ordre au point de vue topographique, sous lequel Clermont-Ganneau l’a analysé (Rev. bibliq., N. S., III (1906), p. 412-432). Pour la Galilée spécialement, d’après Josèphe, cf. W. Œhler, Zeitschr. d. d. Paläst.-Ver., XXVIII (1905), p. 1-74. Du Haouran, une bonne partie, surtout avant le IIIe siècle, fut en dehors de la province d’Arabie. Je ne m’y attarderai guère cependant, à cause de l’analogie de situation, et aussi pour ne pas répéter ce qu’on trouvera dans le travail de synthèse de Rindfleisch (Zeitschr. d. d. Palâst.-Ver., XXI (1898), p. 1-46).

[23] Certainement, plus d’une fois, des formes diverses désignent la même localité, ce qui rend fort spéciaux le raisonnement suivant, souvent fait : Vu les distances indiquées par les routiers, tel village moderne semble bien correspondre à tel castel ; mais nous y avons déjà placé une autre forteresse (par exemple, pour des raisons tirées de l’onomastique) ; donc c’est impossible. — Bien des lieux-dits ont aujourd’hui plusieurs noms, je l’ai constaté en cours de route ; pourquoi n’en aurait-il pas été de même dans l’antiquité ?

[24] Bien entendu, je ne me sers que des documents grecs ou latins ; les formes arméniennes conservées par Hübschmann (Indo-germ. Forsch., XVI (1904), p. 197-490) ne m’ont pas permis d’utiliser autant que je l’aurais voulu son savant travail.

[25] Même quand il s’agit d’un petit fortin au bord d’un chemin de caravanes. Par contre, cf. Vit. Simeon. Styl., 20 : ήν τις έν Συροΐς (sic) στρατιώτης ποίλχνιον δέ τι τοΰτο τών Έπευφρατιδίων. Sura, une toute petite ville ! J’affirme que non, pour l’avoir vue.

[26] Et c’est ce qui me permet de tirer parti de documents purement civils, comme la liste d’Hiéroclès, ou ecclésiastiques, comme celle de Georges de Chypre (qui emploie couramment le terme de κάστρον) et les Notices épiscopales.

[27] V., par ex., la haute tour du Deir-el-Benat, dont j’ai donné deux photographies dans le Tour du Monde (25 mars 1905, pp. 133 et 144). Entre Hama et l’Euphrate, Oppenheim (Zeitschr. fur. Erdk., XXXVI, p. 70) a parcouru d’anciens villages d’agriculteurs, qui presque tous ont une tour carrée à plusieurs étages, avec une seule porte d’entrée, dernier refuge dans les moments difficiles. Huntington (Zeitschr. fur Ethnolog., XXXIII (1901), p. 196, fig. 21) a vu sur le Mouser Dagh, devant la plaine de Malatia, à 800 mètres au-dessus de l’Euphrate, une église arménienne démantelée, qui était une vraie forteresse, avec quatre tours d’angles.

[28] Cf. le πύργος qu’a élevé un vétéran en 350 (Waddington, 2053).

[29] Vit., 82, ap. Cotelier, loc. cit., p. 358. — Add. 38 (p. 278).

[30] Voir l’inscription que m’a communiquée M. Pognon (BCH, XXVI (1902), p. 195, n° 39).

[31] Il y a rarement des inscriptions sur les monuments, en dehors des chapelles de la Syrie moyenne ; très peu de marques de tâcherons. Pour les édifices encore debout, Conder (Palestine Explor. Fund, 1897, p. 145) a tenté de résumer les caractères spécifiques des différentes époques ; il distingue les maçonneries juive (ancienne), hérodienne, romaine, byzantine, arabe et des Croisades. Ses observations, faites en Palestine, pourraient trouver leur application également dans les contrées avoisinantes, mais alors on opérerait sur des spécimens beaucoup plus exceptionnels, et d’ailleurs sa doctrine, forcément flottante comme la réalité, serait facile à critiquer dans le détail. Il est très vrai qu’avec le temps l’appareil devient plus mesquin ; sur la pierre taillée prédomine le blocage ; les arceaux se multiplient, etc., mais le classement ne peut s’établir que par longues périodes.

[32] On a cherché à se rendre compte de ces contradictions et de leurs causes ; et cela revenait à se demander ce que sont en réalité ces itinéraires. Copies abrégées, selon W. Kubitschek (Jahreshefte des œsterr. Inst., V (1902), p. 20-96), d’une carte du monde plus détaillée ; chaque copiste n’aurait pas fait les mêmes suppressions, et il aurait commis des erreurs, en bloquant plusieurs distances ; des répétitions, de  crainte d’avoir omis un nom qu’il voulait conserver. Du moins l’original aurait été une véritable carte routière. Tel n’est point l’avis d’E. Schweder, Ueber Ursprung und Bestimm. d. sogen. Strassennetzes d. Peuting. Tafel (Philologus, LXII (1903), p. 357-387) ; d’après lui, le document prototype a dû avoir pour objet principal, non pas les directions, mais les distances ; les lignes sont subordonnées aux chiffres et marquées seulement pour éviter les confusions sur les tenants et aboutissants de chaque intervalle évalué en milles. — Cette vue n’a guère été adoptée ; peu importe en effet que les anciens, faisant mention de cartes romaines en leur possession, et de leur contenu, parlent, non pas des routes, mais des positiones urbium, locorum, ou de silus, spatia, intervalla ; ils ne songeaient pas à une telle distinction. A quoi bon, du reste, porter une distance, s’il n’existe pas de voie pour la franchir, sans risque d’allonger ou de s’égarer ? Et enfin tout cela n’explique pas comment la Notitia dignitatum, qui, elle, ne dérive pas d’une carte, signale des noms de lieux qui ne se retrouvent dans aucune autre source, même connue par plusieurs manuscrits. Il y a là un de ces mystères qu’on n’arrivera peut-être jamais à percer. Du moins, la maladresse des rédacteurs ou des copistes semble avant tout à incriminer.

[33] Je songe surtout, en exprimant cette réserve, à la très savante édition de Ptolémée, par K. Müller, continuée par G. Th. Fischer suivant les mêmes principes (Paris, Didot), pour l’Orient : 1,2 (1901), où tant de textes sont réunis qu’elle met presque au rebut l’édition Bœcking de la Notitia. Bien rares sont les noms qu’ils n’ont pas réussi à identifier de quelque manière. Avec moins d’intégrité scientifique et la même méthode, servie par une aussi grande ingéniosité, on exposerait les travailleurs à de graves méprises. Riche de mots, la langue arabe l’est peu de formes et de sons, surtout si l’on néglige les nuances de prononciation que rendent mal nos transcriptions occidentales. Dès lors, en choisissant à son gré parmi les variantes des manuscrits, en supposant quelque métathèse, et en arbitrant l’erreur — fût-elle certaine — dans les distances qu’indiquent les routiers, on a bien des chances de trouver à peu près la consonance désirée, d’autant que les Bédouins usent fréquemment des mêmes locutions, très simplifiées, pour désigner respectivement, soit des tas de pierres, soit des points d’eau, extrêmement éloignés les uns des autres. — Déjà, dans la Notitia, les mêmes noms, à peine changés ou tout à fait identiques, se rencontrent dans plusieurs provinces : Calamona en Phénicie (XXXII, 11 et 26) et en Palestine (XXXIV, 43) ; Auatha en Phénicie (XXXII, 7 et 22) et en Arabie (XXXVII, 25) ; en Syrie Anatha (XXXIII, 20) ou Aratha (11).

[34] Sans m’interdire toutefois, chemin faisant, quelques rapprochements secondaires, empruntés à l’onomastique moderne, quand ils auront échappé à mes prédécesseurs.

[35] Erdkunde, 2. Aufl., Berlin. Pour l’Orient : t. X et XI (1843-44), Euphrate et Tigre ; XIV (1848), Sinaï ; XVI (1852), Judée, Samarie, Galilée ; XV (1850-51) et XVII (1854-55), Palestine et Syrie.

[36] Travels and Researches in Asia Minor, Mesopotamia, Chaldea and Armenia, London, 1842. Collaborateur du Survey, Ainsworth a publié depuis : A personal Narrative of the Euphrates Expédition, London, 1888 (sommaire et superficiel ; pas de figures). Le Survey lui-même avait peu de rapports avec l’archéologie.

[37] Ingénieur Joseph Czernik’s technische Studien-Expedition durch die Gebiete des Euphrat und Tigris, nebst Ein-und Ausgangs-Routen durch Nord-Syrien, nach den Tagebüchern, topographischen Aufnahmen und mündlichen Mittheilungen des Expedilionsleiters, bearbeitet und herausgegcben v. Armand Freiherrn v. Schweiger-Lerchenfeld (Petermann’s Mitth., Ergän-zungshefte, 44-45 (t. X), 1875-76).

[38] Reise in Syrien und Mesopotamien, Leipzig, 1883 ; son livre plus récent : Am Euphrat und Tigris, Leipzig, 1900, se réfère principalement à la Mésopotamie méridionale.

[39] Beiträge zur Kenntniss der Syrischen Steppe (Zeitschr. d.d. Paläst.-Ver., XXII (1899), pp. 127-149, 153-177 ; XXIII (1901), pp. 1-77 (avec carte), 97-158) ; le premier article est le plus utile à notre point de vue. — Add. Dr Bernhard Moritz, Zur antiken Topographie der Palmyrene (Abhandl. der kgl. Akad. der Wiss. zu Berlin, 1889, I, 40 p. et 2 cartes).

[40] Petermann’s Mitth., XLII (1896), pp. 49 sq., 73 sq. (avec la carte V) ; et Vom Mittelmeer zum persischen Golf durch Hauran, die syrische Wüste und Mesopotamien, Berlin, 1899 ; add. Zeitschr. der Gesellsch. für Erdk. zu. Berlin, XXXVI (1901), p. 69-98, et Byzant. Zeitschr., XIV (1905), p. 1-72.

[41] Howard Crosby Butler, Part II of the publications of an American archaeological expédition to Syria in 1899-1900 (under the patronage of V. Everit Macy, Clarence M. Hyde, B. Talbol, B. Hyde und l. H. Phelps Stokes) : Architecture and other arts, New-York-London, 1904. — Pas de carte !

[42] Beiträge zur alten Geschichte, I (1902), p. 443-476.

[43] Sur la portée de cette expression, v. infra.

[44] V. l’ouvrage déjà cité de Lynch, Armenia, London, 1901.

[45] E. Huntington, Weitere Berichte über Forschungen in Armenien und Commagene, trad. p. C. F. Lehmann, in Zeitschr. für Ethnologie, XXXIII (1901), p. 173-209.

[46] A Journey in the Valley of the Upper Euphrates (Geographical Journal, VIII (1895, II), pp. 317-335, 433-402 ; discussion historique, p. 462-472).

[47] Frédéric Dubois de Montpéreux, Voyage autour du Caucase, Paris, 1839-43, 6 vol. et 2 atlas ; Brosset, Histoire de la Géorgie, depuis l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, trad. du géorgien, Saint-Pétersbourg, 1849 ; v. les Notes et les Additions et éclaircissements. Le livre de P. Müller-Simonis et H. Hyvernat (Du Caucase au golfe Persique, à travers le Kurdistan, l’Arménie et la Mésopotamie, Paris-Lyon, 1892) n’est nullement méprisable, mais nous sera, à nous, d’un faible secours ; v. à la fin une carte d’après celle de Kiepert, que ces voyageurs disent excellente.