Si j'aimais, comme on l'aime de mon temps, la fantaisie historique, et si je voulais mettre du drame dans mon récit, je raconterais en détail la scène que, borné aujourd'hui par la pauvreté des documents et par la pauvreté de mon imagination, je ne peux faire qu'esquisser : l'assemblée, probablement nocturne, des chrétiens d'Antioche au temps de la Pâque ; un homme en habit militaire qui se présente Pour l'oblation ; sa femme qui le suit ; l'évêque Babylas qui l'arrête au passage, lui met la main sur la poitrine et le repousse en lui disant : Tu as commis un meurtre ; l'Église n'admet pas ton offrande, elle ne peut te recevoir qu'au rang des pénitents. Et le soldat coupable, mais chrétien, se prosterne et va se cacher au bas de l'Église avec ceux qui la tête sous la cendre et le front humilié, attendent le pardon de leurs fautes. L'assemblée s'écarte sur son passage, émue par cette sentence si solennelle et cette pénitence si humble ; elle s'écarte avec respect d'autant que le pénitent est son Empereur. Philippe était chrétien et, en le repoussant ainsi du sanctuaire, l'évêque d'Antioche donnait, avec un courage plus grand encore, l'exemple que devait suivre plus tard saint Ambroise en face de Théodose. Le fait du christianisme de Philippe et le récit que l'on vient de lire me paraissent reposer sur des preuves suffisantes, quoique l'on ait voulu contester l'un et l'autre. Le fils du bandit arabe était né non loin de la Palestine[1], dans des régions pleines de chrétiens, et il avait vu le christianisme persécuté sous Maximin prendre après la chute du tyran sa part dans la joie et surtout dans la liberté commune. Le jour donc, de la chute de Gordien, soixante ans avant Constantin, c'était un chrétien qui, amené là, il faut le dire, par une ambition bien criminelle, s'asseyait sur la chaise curule impériale[2]. Il n'y amena pas le christianisme avec lui et ne l'installa pas officiellement dans le palais ni dans l'Empire. Ce n'eût pas été possible : Rome, sans aucun doute, ne se fût pas laissé faire chrétienne, et Rome païenne n'eût pas permis que les dieux du paganisme fussent chassés du Palatin et du Capitole. Même sous les successeurs de Constantin, au milieu d'une société bien plus fortement chrétienne et en face d'Empereurs plus ouvertement chrétiens, nous voyons une multitude de formules païennes subsister encore. L'adulation ou l'habitude les dictait aux serviteurs païens de César ; et César chrétien, par prudence, par inattention ou par faiblesse, ne les leur interdisait pas. Constantin et Théodose se laissèrent dire : Votre éternité et ils appelèrent leur prédécesseur idolâtre le dieu Auguste ou le dieu Antonin. Il en fut de même sous Philippe, et les titres païens qui peuvent s'adjoindre au nom de l'Empereur ne prouvent pas que l'homme n'ait pas été et n'ait pas persévéré à être chrétien[3]. Du reste, ce soldat chrétien, arrivé à l'Empire par une si triste voie (et bien peu y arrivèrent autrement), se montra du moins digne de l'Empire. Les Perses déjà vaincus furent amenés à conclure la paix ; l'Arménie et la Mésopotamie, sujets habituels de discorde entre les deux Empires, demeurèrent acquises ou ne tardèrent pas à être acquises à la domination romaine. L'armée repassa la frontière, intacte et victorieuse ; Philippe put prendre ou se laisser donner le titre de Parthicus Maximus. D'autres guerres l'appelèrent bientôt sur le Danube[4] ; depuis bien des années déjà, les barbares étaient menaçants sur cette frontière. Le roi scythe (goth ?) Argunthis avait attaqué les rois alliés de Rome depuis que la mort de Témésithée avait commencé à ébranler le gouvernement du jeune Gordien, et aujourd'hui, mécontent de se voir retirer le tribut qu'un Empereur précédent lui avait concédé, il attaquait le territoire romain, Une peuplade (est-elle différente de celle-là ?) que l'on appelle du nom de Carpi avait même depuis longtemps passé le Danube et ravagé la province de Mésie. Philippe, dont la criminelle ambition avait mis l'Empire en péril, avait la charge de le défendre. Scythes, Carpes ou Goths furent repoussés, et Philippe ajouta encore à ses titres ceux de Germanicus Maximus et de Carpicus Maximus[5]. Mais un grand jour allait luire pour la cité et pour l'Empire. La fête séculaire de la ville de Rome avait été célébrée depuis le temps des Césars sous Claude (47) et sous Antonin (147)[6]. Elle revenait maintenant sous le règne de l'Arabe Philippe (247), elle allait être célébrée pour la dixième fois ; c'était le millénaire de son existence qu'allait fêter la cité reine. Rome était sans doute autrement splendide, riche, puissante, que ne l'était dix siècles auparavant la bourgade couverte de chaume du mont Palatin : mais elle avait cependant conscience de son déclin ; la cité était plus grande, les hommes étaient plus petits. A qui aurait demandé au temps de Philippe si ce millénaire païen serait célébré une fois de plus ou même si le centenaire de la ville de Rome le serait au siècle suivant, un contemporain aurait pu répondre sans hésiter que cette solennité serait la dernière[7]. Mais ce qu'un contemporain ne pressentait pas sans doute, c'est la grandeur et la souveraineté d'une autre nature qui était réservée à la Rome des temps à venir. Comme pour faire naître de tels pressentiments et pour donner un présage de cet avenir, Dieu, ainsi que l'observe un Père de l'Église, avait voulu que le seul millénaire que célébra jamais la Rome païenne fût célébré sous un prince chrétien. Ce fut un chrétien qui ouvrit cette fête séculaire, ce fut un chrétien qui monta sur ce Capitole où l'autel du Christ devait remplacer le temple de Jupiter. Un auteur chrétien croit même savoir que Philippe présidant cette solennité nationale la dédiait mentalement au Christ et faisait remonter au vrai Dieu les hommages et les actions de grâces du peuple romain[8]. Il n'en est pas moins vrai que des cérémonies païennes firent partie de cette fête. Des victimes furent immolées au Capitole ; et l'une d'elles, par sa configuration monstrueuse, présageait, au dire du pontife, ce que tout le monde ne savait que trop, le déclin de la grandeur et de la vertu romaines. Des jeux furent célébrés au cirque, des centaines de bêtes furent livrées à l'amusement du peuple ; c'étaient celles que Gordien avait réservées jadis pour célébrer son retour triomphal dans Rome. Cette fois du moins, et grâce peut-être au christianisme de Philippe, il n'est pas question de gladiateurs. Il est au contraire question d'une amnistie et de condamnés revenus de l'exil[9]. Au prince chrétien allait appartenir une autre gloire. Une réforme dans les mœurs, qui avait paru impossible à Alexandre Sévère, ne parut pas impossible à Philippe. Voulut-il, comme le raconte un historien, protester par un acte de vertu publique contre cette décadence des vertus romaines qu'annonçaient les aruspices païens ? Fut-il frappé, comme le même écrivain le dit aussi, d'une ressemblance de visage entre son jeune fils et une des tristes victimes de la débauche romaine et en eut-il et plus de compassion et plus de colère ? Il est certain qu'il abolit cette honteuse publicité du vice et réduisit la prostitution à n'être dans Rome que ce qu'elle est dans les cités modernes[10]. L'infamie sans doute se pratiqua dans l'ombre ; mais, aux siècles antiques où le vice le plus infâme marchait le plus à découvert, obtenir qu'il se cachât, était déjà un grand triomphe pour la vertu. C'était en effet beaucoup demander au paganisme que de le faire renoncer à la plus grande de ses ignominies, et la vertueuse sévérité de Philippe ne passa pas sans murmures. Le paganisme avait encore d'autres reproches à lui faire. Le pouvoir impérial n'était pas exercé au nom du christianisme et ne proclamait pas le christianisme comma loi, non sans doute ; mais il laissait au christianisme une certaine liberté, il ne persécutait pas. C'en était assez pour que le progrès de la foi frappât tous les yeux. En certaines provinces, entre autres autour de Néocésarée dans le Pont, le peuple abandonnait les autels, jetait bas les idoles, bâtissait des sanctuaires au vrai Dieu. La patrie païenne était en péril. Les fausses religions, si ardentes pour la liberté quand elles sont en disgrâce, là où elles sont maîtresses, ne peuvent supporter la liberté. Aussi les païens murmuraient-ils. Il y eut à Alexandrie non-seulement murmure, mais soulèvement et persécution, et, sous le règne du chrétien Philippe, on fit des martyrs. Ailleurs, on se souleva, non contre les chrétiens, mais directement contre le prince. Un Jotapianus fut proclamé empereur en Syrie où gouvernait Priscus, frère de Philippe. Priscus, dit-on, était dur et faisait trop sentir au peuple le poids de l'Empire. Néanmoins Jotapianus fut promptement vaincu et tué. — Un Marinus Pacatianus se fit également proclamer en Mésie ou en Pannonie[11]. Au bruit de ces révoltes, selon un récit[12] qu'il est permis de tenir pour suspect, d'autant qu'il est celui d'un écrivain très-postérieur et très-prévenu, Philippe, ou troublé ou irrité ou voulant sonder l'opinion du Sénat, lui demanda son appui : Si vous n'êtes pas satisfaits de mon gouvernement, dit-il, déchargez-moi du fardeau de l'Empire ; sinon, aidez-moi à le défendre. On se taisait en face de cette déclaration inattendue. Le sénateur Decius qui avait fait la guerre non sans honneur, éleva seul la voix, parla avec mépris des révoltés, de leur peu de génie, et annonça leur chute prochaine. L'événement justifia sa prophétie ; et Philippe, reconnaissant et confiant, ne crut pouvoir mieux faire que d'envoyer Dèce en Mésie et en Pannonie, apaiser les dernières agitations, affermir la discipline, punir les coupables. Dèce y alla, non sans avoir d'abord refusé, comme s'il eût redouté la contrainte qu'il allait subir ou la faute qu'il allait commettre. En effet, à peine arrivé dans ces provinces, les soldats qui ont fait Marinus empereur ne croient mieux se faire absoudre qu'en faisant Dèce empereur. Ils l'obligent à consentir, l'épée sur la gorge ; et il écrit à Philippe qu'il marche sur Rome, prêt, quand il sera à l'abri de ses propres soldats, à déposer la pourpre et à rendre ce titre usurpé. Philippe ne le crut pas et peut-être ne devait-il pas le croire. Philippe était âgé, affaibli ; il marcha néanmoins avec ses troupes, laissant derrière lui ce fils enfant qu'il avait fait César d'abord, puis Auguste, et qui ne devait connaître de l'Empire rien au delà de ces vains titres. On se rencontra à Vérone ; l'armée de Philippe était plus nombreuse, celle de Dèce mieux commandée. Philippe vaincu fut tué, dans le combat ou après le combat, par les soldats de Dèce ou par les siens, on ne le sait[13]. Les prétoriens restés à Rome avec son fils firent leur paix avec Dèce en égorgeant cet enfant. Pauvre et jeune chrétien, qui, mûri avant l'âge et prémuni par la foi contre la vanité des joies humaines, depuis l'âge de cinq ans n'avait pas ri, et détournait même la tête, lorsqu'au spectacle un rire trop éclatant partait des lèvres de son père ! Bien lui prenait de ne s'être pas attaché aux vaines satisfactions de la grandeur, toujours si courtes pour tout homme et qui pour lui surtout devaient être si courtes. Le premier règne chrétien était donc fini, le paganisme était vainqueur, et l'Église n'avait plus qu'à se préparer à la persécution. |
[1]
M. Julius Philippus, arabe, né vers 204 au village de la Traconitide appelé
aujourd'hui Chéhébé (V. M. Waddington, Comptes
rendus de l'Académie des Inscriptions, 1865), — préfet du prétoire
en 243, — Empereur en mars 244, — Consul en 245, 247, 248, — tué en septembre
ou octobre 249.
Sa femme, Marcia Otacilia Sévera. V. plusieurs monnaies
et inscriptions à son nom où elle est qualifiée Mère des Camps, du Sénat et de
la patrie.
Son fils, M. Julius Phil. Severus, né vers 237, — César
et prince de la jeunesse en 244, — Consul en 247 et 248, Auguste et investi de
la puissance tribunitienne en 247, tué en 249.
Le père de Philippe s'appelait Marinus ; car c'est à
lui et non à un compétiteur de Philippe, qu'il faut attribuer les monnaies
portant : ΘΕΩ
ΜΑΡΙΝΩ (un bûcher et un aigle) et au
revers ΦΙΛΙΠΠΟΠΛΙΤΩΝ
ΚΟΛΩΝΙΑΣ Rome et un aigle
au-dessus de laquelle deux figures (les deux Philippes ?).
Cette Philippopolis est le lieu natal de Philippe,
auquel il donna son nom et le titre de colonie (M. Waddington, ibid.) ; Eusèbe, Chron., Aurel. Victor ;
Zonaras).
Historiens : Eutrope, les deux Victor, Zosime, I, 21-23, Jornandès, 16.
[2]
Le christianisme de Philippe est attesté par Eusèbe, Hist. ecclés., VI, 34, 39 et Chroniq. (Il parle des lettres qu'Origène écrivait à cet
empereur avec l'autorité de l'enseignement chrétien, H. E., VI, 36). Saint Vincent de Lérins avait vu ces
lettres, Advers. hœres., 23. —
V. aussi saint Denys d'Alex. dans Eusèbe, VII, 10, et Orose, VII, 19.
Quant au fait de l'évêque, il est attesté et par Eusèbe
et par la Chronique d'Alexandrie, et par les actes de S. Babylas (24 janvier),
(sauf que, selon ces actes, ce serait Dèce et non Philippe qui aurait été ainsi
repoussé, ce qui est tout à fait inadmissible) ; mais surtout par saint Jean
Chrysostome, In sanctum Babylam contra
Julian. et Gentiles., Opp. édit. Benedict., t. II, p. 521 et s., 542
et s.).
D'après les actes de saint Pontius (14 mai), Baronius
attribue au pape saint Fabien l'action attribuée à saint Babylas. Mais ces
actes ne le disent pas expressément et contiennent du reste des circonstances
invraisemblables.
Sur le christianisme d'Otacilia Sévéra, femme de Philippe, et ses rapports avec Origène, V. Eusèbe, VI, 24 ; Chron. Alexand. ; Zonaras ; Hieronym., De viris illustrib., 54. De Witte, Du christianisme de quelques impératrices, dans les Mélanges d'archéologie du P. Martin, t. III.
[3] Ainsi, les monnaies de Philippe portent : EX ORACVLO APOLLINIS avec un temple, d'autres avec le dieu Mars,
Le titre de Pontifex maximus (que prirent aussi du reste les successeurs de Constantin),
L'apothéose de son père (Voyez ci-dessus),
L'inscription au nom de sa femme, MATRI DEVM MARCIA OTACILIA AVG. D. (Rome. Orelli, 985. Gruter, 29).
Les inscriptions des Tolétains (Orelli, 980) et de Cuiculi en Afrique (Renier, 2540), avec la formule ordinaire : devoti numini majestatique ejus.
Un Taurobole PRO SALVTE PHILIPPORVM AVG. (Die en France, Orelli, 2332).
Par compensation, il est à remarquer que les inscriptions des Frères Amies trouvées au lieu mente où ils se réunissaient, s'arrêtent après le règne de Gordien. Cette confrérie païenne aurait-elle cessé d'exister sous le chrétien Philippe ? Il est certain qu'a partir de son temps on n'en retrouve plus aucune trace. V. M. de Rossi, Bulletin d'arch. chr., janvier et février 1869.
[4] Indications confuses relatives à cette guerre dans les écrivains des époques postérieures, Zosime, 1, Jornandès, 16. Celui-ci nomme un Argait, général Goth qui pourrait être le même que le roi Scythe Arguntbis de Capitolin (in Gordian. jun.).
[5] Voyez les monnaies de l'an 218 avec ces titres et l'inscription suivante : G. VAL. SARAPIDI A CARPIS LIBERATVS PRO SALVTE SVA ET SVORVM V.L.P. (Karlsburg en Hongrie. Gruter, 83. Orelli, 987).
[6] Elle l'avait été même aussi sous Auguste (16 avant J.-C.), sous Domitien (88) et sous Septime Sévère (204), par suite des dissentiments qui existaient en fait de chronologie.
[7] L'auteur du livre De Cœsaribus atteste bien que cette cérémonie ne s'est pas renouvelée : Puisque l'occasion s'en présente, disons que nous avons vu, sous le consulat d'un autre Philippe (Flavius Philippes, consul en 348), s'écouler le premier siècle qui a suivi le millénaire, et cela sans aucune des solennités autrefois usitées. Tant diminue chaque jour le respect pour la ville de Rome ! Victor, De Cœsaribus, 29 (il écrit, comme on le voit, après la translation du siège de l'Empire à Constantinople). Puis il parle des présages qui annonçaient cette décadence et que je rappelle dans le texte. Le païen Zosime, au cinquième ou au sixième siècle, déplore aussi cet abandon des jeux séculaires (II, 5).
[8] Orose, VII, 19. Il s'appuie sur ce qu'il n'est pas dit que Philippe soit monté au Capitole ou ait immolé des victimes. Aurelius Victor dit cependant que des victimes ont été immolées. — Le seul monument qui rappelle ce millénaire de Rome est l'inscription PRAESENTIAE MATRIS DEVM — P. SEPTIMIVS FELIX — MILLESIMI VRBIS ANNI (Rome, Gruter, 28. Orelli, 989).
[9] Est-ce à l'époque du millénaire, ou à celle du triomphe, on à toute autre qu'il faut reporter la generatis indulgentia nostra dont parlent les Philippes dans leur rescrit : 7 C. J., De sententiam passis (IX, 51).
[10] Lampride, In Heliogab., in Alexandro,
34, 39. Aurelius Victor, De Cœsaribus.
[11] Monnaies de Jotapianus : IMP. M. FL(avius) R(ufus) IOTAPIANVS AVG avec sa tête radiée. Au revers une victoire.
— de Marinus : IMP TI. CL(audius) MAR(inus) PACATIANVS (tête radiée), et au revers : ROMAE AETERNAE MILLE ET PRIMO (248), (Rome assise).
Sur les monnaies portant θεω Μαρινω, v. ci-dessus.
[12] Zosime, I, 23.
[13] Septembre ou octobre 249, d'après le Code Justinien qui indique l'affiche d'un rescrit de Philippe le 15 octobre (2 De codicillis, VI, 36), un rescrit de Dèce affiché le 19 (3, De hœredit. Actionibus (IV, 16), et d'après des monnaies alexandrines de Dèce (v. Borghesi, Opere epigraphiche, t. IV, p. 277 et s.).