§ I. — DES FAITS GÉNÉRAUX. Ainsi l'empire était-il défendu au dehors, gouverné au dedans ; il était un et pacifié. Quels fruits la vaste portion du genre humain soumise au sceptre de Rome recueillait-elle de cette paix et de cette unité, quant à la vie matérielle, quant à la vie morale, quant à l'intelligence ? Aujourd'hui, parlons seulement de la vie matérielle, de la civilisation extérieure. Viendront ensuite le côté intellectuel et le côté moral qu'il n'est pas possible de séparer. Notre siècle est glorieux de sa civilisation matérielle. Enivré de ses jouissances et plus encore de l'orgueil que ses jouissances lui causent, il ne s'arrête pas à compter quels sacrifices elles lui ont coûtés et peuvent lui coûter chaque jour. Il ne se demande pas si la part qu'il leur a faite dans sa vie n'a pas été enlevée à la sécurité des consciences, à la liberté des intelligences, à la pureté de la foi, à la noblesse du cœur. Il ne cherche pas s'il a suffisamment réservé la paix et les joies morales de l'âme, qui ne cessent pas d'être un bien réel, parce qu'il y a au monde cinq ou six philosophes orgueilleux qui ont le malheur de ne pas les sentir. Il ne s'inquiète même pas si les empiétements que chaque jour il fait sans y penser sur les accoutumances de la famille, sur la stabilité du patrimoine, sur les habitudes du culte religieux, sur tout ce que j'appellerai les éléments extérieurs de la vertu et de la paix de l'homme, trouvent une compensation suffisante dans un accroissement de vitesse de quatre kilomètres par heure, ou dans une baisse de cinq centimes sur le prix des bas de coton. Souvent, hélas ! le bien-être qu'il donne d'une main, il le reprend de l'autre, et ce qu'il apporte aux hommes en fait de liberté commerciale et politique, liberté négative, jalouse, inquiète, remuante, il le leur retire en fait de liberté morale, domestique, personnelle, liberté toute positive, toute bienveillante, toute pacifique. Le prix de ce bien-être matériel, qui n'est pas encore arrivé jusqu'à la poule au pot d'Henri IV, serait-il donc le travail inintelligent, inquiet, immodéré ? le travail perpétuellement menacé ou menaçant, perpétuellement mécontent ou révolté, sans repos, sans terme, sans autre espérance et sans autre consolation que le gain ? En passant ajoutons un seul mot. Au XVe siècle, l'ouvrier anglais vivait à l'aise ; les jours de fête et de dimanche, après la messe, il se réjouissait honnêtement ; il était en paix avec Dieu, avec son curé, avec son maître, avec son roi ; et cependant il gagnait trois pence par jour, avec lesquels il trouvait largement à vivre ; et l'Angleterre était alors le plus gai pays du monde : Merrie England[1] ! Plus tard, je ne dis pas aujourd'hui, l'ouvrier anglais n'a plus connu de fêtes et n'a connu de dimanches qu'au cabaret, il a pourri dans d'infects ateliers, lutté de capacité et d'intelligence contre les machines, leur a été déclaré inférieur, a vécu plus mal avec deux schellings[2] que son aïeul avec trois pence ; heureux, il s'est ennuyé ; souffrant, il s'est révolté ; et l'Angleterre a été le pays du monde le plus industriel, le plus riche et le moins joyeux. Au soin exclusif des intérêts matériels se ,aie cette notion de gouvernement dont nous parlions tout à l'heure, qui institue le pouvoir, non comme autorité, mais comme force, non pour diriger, mais seulement pour contraindre, qui ne laisse pas de milieu entre une action toute concentrée dans ses mains et sa complète indifférence, entre le commandement absolu et la liberté illimitée. Chose singulière, c'est au nom du bien-être des peuples, et par suite même de leurs exigences, que le pouvoir change sa mission paternelle en une mission toute coercitive et toute défiante, qu'il arrive, comme je le disais plus haut, à combattre les instincts humains, au lieu de les protéger en les réglant. Tant il y a dans notre nature quelque chose qui repousse un bien-être exclusivement corporel ! Tant l'intelligence, le cœur, l'imagination, sont choses réelles et positives aussi bien que les sens et le corps, et veulent aussi énergiquement la satisfaction qui leur appartient ! Tant il est vrai, en un mot, que l'homme ne vit pas seulement de pain ! En telle sorte que les écoles philosophiques, politiques, industrielles, qui ont pris pour point de départ la négation plus ou moins complète des instincts moraux, en viennent à ne pouvoir faire ce qu'elles appellent le bien de l'homme sans le contraindre ; et lui donnent au bout de l'épée, quand toutefois elles le lui donnent, ce pain auquel elles prétendent borner tous ses désirs. Ainsi ne procédait pas, je l'ai déjà dit, la puissance romaine, bien moins jalouse de gouverner que de diriger, bien plutôt supérieure que souveraine. N'est-il pas curieux de voir si, dans cette sphère matérielle où la politique moderne tend à se concentrer, la politique romaine, avec une marche toute différente, n'arrivait pas à des résultats assez remarquables ? Si nous tenons compte de ce qu'a produit le laps des siècles, le développement des sciences, le bonheur des inventions, Rome, par la direction, par la protection, par l'exemple, n'obtenait-elle pas autant qu'obtiennent les puissances modernes par une inquiète et incessante action ? Il est clair que nous ne comparons ici ni les intentions ni le but. Quand il y eut, je ne dirai pas chez un Tibère, mais chez un César ou chez un Auguste, un sentiment désintéressé, un autre sentiment que le désir personnel de la puissance et de la gloire, ce sentiment ne fut que l'exaltation de l'orgueil patriotique, qu'un magnifique égoïsme national, prêt à sacrifier à la grandeur du peuple romain et le bonheur du monde et celui même du peuple romain. Chez les puissances chrétiennes, au contraire, il est impossible que le sentiment humain soit tout à fait écarté, que la félicité de l'homme soit en tous points immolée à la gloire de la nation. Dans l'esprit des peuples païens, l'idée de la grandeur et de la gloire pouvait se séparer de celle de la félicité, parce que la nation, déifiée, avait son être et son intérêt à part, et qu'à cette divinité, à cet être abstrait, à ce nom propre, il fallait, non le bonheur que les hommes demandent, mais ce qu'il faut à un nom, les hommages, le retentissement, la gloire. La loi chrétienne ne tonnait pas de nation ; elle ne tonnait que des hommes. Faire pour la nation quelque chose qui ne profite point aux hommes, c'est ne rien faire ; immoler les hommes, ces êtres particuliers et réels, à la patrie, cet être collectif et abstrait ; préférer à la félicité des uns la vaine grandeur de l'autre, c'est démence, ou, pour mieux dire, c'est crime. La pensée du bien réel, positif, individuel, ne peut donc jamais être tout à fait écartée des gouvernements chrétiens ; et ce rationalisme sauvage, qui encore aujourd'hui voudrait faire de la patrie un dieu et lui sacrifier des victimes humaines, est une pure importation païenne ; nos mœurs le repoussent, notre civilisation le combat, et le gouvernement qui l'adopterait se mettrait hors du droit des gens européen. Ajoutons encore que les puissances chrétiennes poursuivent un but bien autrement difficile à atteindre. Qui profitait de la grandeur et de la civilisation romaines, qui était digne d'occuper la philanthropie de Rome, en ses jours de plus grande générosité ? Peut-être le citoyen romain, l'habitant des villes, l'homme libre. Mais l'étranger, le paysan, l'esclave, méritaient-ils qu'on s'occupât d'eux ? Les bienfaits de la civilisation, réservés à une classe moins nombreuse, pouvaient lui être plus facilement acquis. Une aristocratie de deux ou trois cent mille familles peut-être dans l'empire se faisait plus aisément sa part de gloire et de bien-être. La loi chrétienne a imposé aux gouvernements d'autres devoirs. Il n'est pas un homme, si petit qu'il soit, dont la vie, dont l'aisance, dont le bonheur ne doive peser pour quelque chose dans les conseils de son prince. Autant il y a de millions d'hommes, autant il y a de millions d'intérêts à satisfaire et à concilier. La tâche des gouvernements en est bien plus haute, mais aussi bien plus difficile. Mais, une fois cette restriction admise, quelle civilisation eut la grandeur de la civilisation romaine ? Quelle unité fut plus vaste et plus complète ? Et d'abord, si la facilité des communications entre les hommes est, comme on le dit, le grand instrument de leur bien-être, quand ces communications furent-elles, je ne dirai pas plus rapides, mais plus générales ? Ce n'était pas un royaume, ce n'était pas un peuple,
c'était un monde tout entier ; le Batave et le Maure, le Rhin et le Nil, Entre tous ces peuples régnait le réseau immense des routes romaines dont partout se retrouve l'ineffaçable vestige[5], véritables remparts (munire viam), indestructibles chaussées fondées au-dessous du sol et qui s'élevaient de plusieurs pieds au-dessus. Trois couches impénétrables de pierres, de briques, de ciment, de terre et de craie moulus ensemble formaient comme une voûte, au-dessus de laquelle un pavé de lave ou de larges pierres, jusqu'à cent cinquante milles à partir de Rome un pavé de dalles, donnait passage au voyageur. Des bornes milliaires, des lieux de repos, des stations de soldats, des relais de poste[6] étaient semés sur la longueur de ces chemins pour rendre le voyage sûr, commode, rapide. Nul obstacle n'arrêtait la construction de ces routes ; le droit de propriété fléchissait devant l'autorité du proconsul[7] ; la nature pliait devant l'opiniâtre labeur de l'ouvrier romain. Les vallées étaient comblées, les hauteurs gravies ; le chemin s'ouvrait passage dans le roc ; il franchissait sur des arches de pierre les gorges des Pyrénées, il passait les fleuves sur des ponts immenses[8] ; la route romaine arrivait droit comme l'aigle au but que l'œil de l'ingénieur lui avait marqué. Par des chemins pareils Rome communiquait d'abord avec
toute l'Italie. Ensuite, partant de Milan, des routes s'épanouissaient vers
tous les passages des Alpes et gagnaient Arles, Lyon, Mayence, le Tyrol, l'Istrie.
A la ville d'Arles se rattachaient, par une immense ligne qu'Auguste acheva[9], Nîmes, Narbonne,
tout le midi de Les communications par les fleuves n'étaient pas moins
importantes. Ceux de Les voyages de mer, avec des moyens imparfaits sans doute,
étaient autrement sûrs et faciles qu'ils n'avaient été jusque-là. Depuis que La vitesse des voyages par terre n'a guère été dépassée que de nos jours. César fait 100 milles (33 lieues 1/3) dans la journée[14] ; Tibère, allant retrouver son frère Drusus qui se mourait en Germanie, fit 200 milles en vingt-quatre heures[15]. Pline compte sept jours de navigation d'Ostie aux colonnes d'Hercule, dix à Alexandrie[16]. Grâce à cette, facilité des transports, l'opulent Romain
avait le choix entre la poterie de Sagonte et celle de Pergame[17], entre les épées
de Tolède et les armes de Cibyra, entre la pourpre de Tyr et celle des îles
Fortunées. Il revêtait à son gré la blanche laine d'Apulie ou le gausape
celtique, l'amphimalle égyptien ou les laines noires de Pollentia[18]. L'Inde lui
envoyait ses pierreries, Babylone ses tapis, Rome et l'Italie répandaient la richesse autour d'elles. L'Espagne, l'Asie, l'Égypte, par l'industrie et le commerce, rendaient leur tributaire la reine du monde. Enfin le luxe des parfums, porté jusqu'à la plus folle extravagance, enrichissait les Arabes Sabéens, et les coupes d'or, les vases de bronze, les meubles et les murailles même incrustées d'ivoire, tout le luxe de l'Asie hellénique se rencontrait aux portes du désert[21]. Une richesse plus réelle arrivait aux provinces
occidentales par l'économie rurale et par l'échange des cultures. Les arbres
et les plantes voyageaient de l'Orient à l'Occident. A la vue de tels progrès, croyez-vous que l'enthousiasme
de soi-même et l'admiration de sa propre grandeur manquaient à ce siècle plus
qu'au nôtre ? Croyez-vous qu'il ne chantât pas comme nous des hymnes
magnifiques à sa propre gloire et à l'inépuisable perfectibilité de la race
humaine ? Les rhéteurs grecs ou latins qui entonnaient le panégyrique des
Césars ne manquaient pas de proclamer la supériorité de leur siècle sur les
autres siècles, avec non moins d'emphase et d'orgueil que ne le font aujourd'hui
d'autres rhéteurs, agenouillés devant le César de notre temps, le peuple. Le monde, disent-ils, s'ouvre,
se fait connaître, se laisse cultiver chaque jour davantage. Le désert est
pénétré, les rochers sont ouverts, les bêtes féroces mises en fuite, la solitude
et la barbarie reculent sans cesse devant la civilisation et la culture.
Partout l'homme habite et se multiplie ; partout le gouvernement et la vie se
développent. La race humaine augmente chaque jour ; elle couvre la terre, et
le monde bientôt ne lui suffira plus[23]. C'est à ce
degré de gloire et de bonheur que Rome a amené la race humaine. Rome a réuni les empires dispersés, elle a adouci les
mœurs ; elle a mis en commun l'industrie de tous les peuples, la fécondité de
tous les climats ; elle a donné une langue commune à ces nations que
séparaient la discordance et la rudesse de leurs idiomes. Elle a civilisé les
tribus les plus sauvages et les plus reculées[24] ; elle a enseigné à l'homme l'humanité[25] !... La guerre n'est plus
qu'une fable des anciens jours à laquelle notre siècle se refuse de croire ;
ou, si par hasard on apprend que quelque peuplade maure ou gélule a osé
provoquer les armes romaines, il semble qu'on rêve en entendant parler de ces
lointains combats... Le monde, comme dans
une fête perpétuelle, a déposé l'épée et ne songe qu'à la joie et aux
festins. Les cités ne luttent plus entre elles que de magnificence et de luxe
; ce sont partout portiques, aqueducs, temples, écoles... Non-seulement les villes, mais la terre elle-même
s'embellit et se cultive comme un magnifique jardin[26]. Rome, en un mot, a donné au monde comme une vie nouvelle[27]. Rome, en effet, est le centre du monde où toute la terre apporte ses fruits et ses richesses. A voir les navires qui abordent à son port, on dirait qu'elle est pour tout l'univers un immense et universel entrepôt. Les richesses de l'Arabie et celles de Babylone y affluent en telle abondance que ces contrées doivent, ce semble, rester nues. Ce ne sont pas les ports, c'est la mer elle-même qui manquera à tant de navires ! Commerce, navigation, agriculture, recherche des métaux, Rome est le centre où tout cela vient aboutir ! Ce qui ne se trouve pas dans Rome n'est nulle part au monde[28]. Enfin, disait-on pour couronner tant d'éloges, sous cet équitable empire, nulle acception de personnes, nulle distinction du grand et du petit, du noble et du plébéien, du riche et du pauvre. Le juge suprême, qui rend à chacun selon ses mérites, ne tonnait et ne récompense que la vertu. C'était, en un mot, une démocratie sous un maitre, de tous les États, le plus sûr à la fois et le plus équitable[29]. Le monde romain, ainsi que le nôtre, et dans un langage également hyperbolique, vantait donc sa richesse, sa civilisation, son progrès. Mais quelle part revenait à l'homme de ce perfectionnement de l'humanité, et comment cette amélioration de la vie commune se rendait-elle visible dans la vie et dans les jouissances de chacun ? |
[1] Joyeuse Angleterre !
[2] Au XIVe siècle, un moissonneur gagnait 4 pence par jour, avec lesquels il pouvait, chaque semaine, acheter un comb de blé. Aujourd'hui (1787), il faut dix ou douze jours de travail pour acheter un comb. John Cullum, History of Hawsted, p. 258. — Sous Henri VI, l'ouvrier ordinaire gagnait 3 pence par jour (V. les statuts de 1444), avec lesquels il pouvait acheter par semaine un boisseau de blé à 6 shill. le quarter, et 24 livres de viande. Aujourd'hui, il gagne 12 shill. par semaine, avec lesquels il achète un demi-boisseau à 80 shill. le quarter, et 12 livres de viande à 7 pence la livre. Halam, l'Europe au moyen âge, chap. IX, seconde partie.
[3] Tacite, Annal., XVI, 22.
[4] V. Dion, LVII ; Suet., in Calig., 26 ; Senec., de Benef., III, 16 ; Cicéron, Fam., II, 8 : VIII, 17, 11. — V. aussi, sur les Acta Diurna établis par César, Suet., in Cæs., 20 ; Cicéron, pro Sulla, 14 ; Attic., VI, 2 ; Fam., VIII, 7 ; X, 28 ; XII, 8, 23, 44 : in Tiber., 5 ; in Calig., 8 ; Tacite, Annal., III. 3 ; XII, 24 ; XIII, 31 ; XVI, 23 ; Pline, Hist. nat., VII, 54 ; IX, 15 ; Pline, Ép. VII, 33 ; IX, 15 : Juvénal, II, 136. Sur les Actes du sénat qu'Auguste défend de publier, voyez Suet., in Aug., 36. Tacite, Annal., V, 4.
[5] V. surtout Bergier, Histoire des grands chemins de l'empire romain.
[6] Les relais de poste existaient dès le temps de Caton l'Ancien. (Frontin, Ép. I, 2.) On faisait environ 100 milles par jour. On voyageait avec un diplôme. (Cicéron, Fam., II, Ép. ult. Attic., X, Ép. penull.) Auguste complète ce service et assure la transmission des nouvelles. Suet., in Aug., V. Pline, Ép., X, 14, 121, 122.)
[7] Il est toutefois question d'indemnités dues : 1° pour le tort fait par des travaux publics à la solidité d'une maison (Tacite, Annal., I, 75) ; 2° pour des enlèvements de sable et de pierre dans des propriétés particulières. (Frontin, de Aquæd., 125.) Dans ces deux cas, l'administration romaine se montre plus respectueuse que la nôtre envers le droit de propriété. Sous la république, un M. Licinius Crassus se refusa à laisser passer un aqueduc sur son terrain (an de R. 753), (Tite-Live, XL, 51), et Cicéron déclare devant le peuple qu'il est inique de forcer un propriétaire à donner ou même à vendre (ab invito etiam emere injuriosum, in Rullum, I, 5). Quelques restrictions à la propriété, par suite du voisinage des chemins : Siculus Flaccus, de Conditione agror. Hyginus, de condit. agror. Frontinus, de Limitibus.
[8]
Tot pontes tantis impendiis factos, dit
Pline. Pont d'Alcantara, (Norba Cæsaræ),
en Espagne, sur le Tage ; 670 pieds de long, 6 arches ayant chacune 81 pieds
d'ouverture, 200 pieds d'élévation au-dessus du niveau de l'eau : bâti par
Trajan. — Pont de Salamanque, long de 1500 pieds : réparé par Trajan. — Pont
d'Ebora sur le Bétis, bâti par ses habitants à l'imitation de celui-ci. —
Beaucoup de ponts sur
[9] Pendant son onzième consulat (an de R. 731). V. les inscriptions, Gruter, 149.
[10] Strabon, IV.
[11] V. Bergier, ibid.
[12]
Canal de Drusus du Rhin à l'Yssel. Canal de Corbulon du Rhin à
[13] Strabon, IV.
[14] Suet., in Cæs., 57. Cicéron parle aussi d'une route de 56 milles (18 lieues et demie) faite en dix heures de nuit avec des cabriolets de poste (cisiis). Pro Roscio Amerino, 7. — Avec la vitesse ordinaire, on mettait cinq jours pour aller de Rome à Brindes (360 milles ou 120 lieues).
[15] Pline, Hist., VII, 20.
[16]
Pline, ibid., XIX, 1. Hélius, affranchi de Néron, alla retrouver son
maître de Rome à Corinthe en sept jours. Dion, LXIII. — Les assassins de Sylla
allèrent de Rome à Marseille en moins de six jours. Tacite, Annal., XIV,
57.— On alla du phare de Messine à Alexandrie en sept et même en six jours, de
Pouzzoles à Alexandrie en neuf jours. On comptait ordinairement des ports de
l'Espagne citérieure à Ostie quatre jours, de
[17] Pline, ibid., VIII, 48.
[18] V. Strabon, III, IV.
[19] Tacite, in Germ., 45. Pline,
Hist., XXXVIII, 11.
[20] Les marchands de la terre pleureront et gémiront sur elle, parce que personne n'achètera plus leurs marchandises ; ces marchandises d'or et d'argent, de pierreries, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de toutes sortes de bois odoriférants et de meubles d'ivoire, de pierres précieuses, d'airain, de fer et de marbre, de cinnamone, de senteurs, de parfums, d'encens, de vin, d'huile, de fleur de farine, de blé, de bêtes de charge, de brebis, de chevaux, de chariots, d'esclaves et d'âmes d'hommes. Apocalypse, XVIII, 11, 12, 13.
[21] Strabon.
[22]
V. Pline, Hist. nat., XIV, 3 ; XV, 1 ; XIX, t. Strabon, IV. L'olivier
n'existait pas en Italie au temps des Tarquins. Pline, ibid., XV, 1. Les
Cadurci (Cahors), Caleti (pays de Caux), Ruteni (Rouergue), Bituriges (Berry),
Morini (Flandre, Artois), étaient les peuples de
[23] Onerosi sumus mundo. (Tertullien, de Anima, 30.)
[24] Pline, Hist., III, 5 ; XXVII, 1.
[25] Strabon.
[26] Aristides rhetor, de Urbe Roma.
[27] Adeo Romani velut alteram lucem dedisse humanis rebus videntur. (Pline, ibid.)
[28] Aristides, ibid.
[29] Aristides, ibid.