CATHERINE DE MÉDICIS

 

MÈRE DES ROIS FRANÇOIS II, CHARLES IX ET HENRI III

 

 

V. — 1537-1540.

 

La fin du règne de François Ier les quatorze années qui s'écoulèrent depuis le mariage du duc d'Orléans avec Catherine de Médicis jusqu'à la mort du roi (1532-1547) sont très-remarquables par les caractères agités et sérieux des événements : la grande guerre de l'empereur Charles-Quint contre François Ier, à peine apaisée, recommence encore plus irritée, plus sanglante ; les Allemands et les Espagnols envahissent la Provence avec des forces immenses. En vain le pape se porte comme médiateur[1]. Il est à peine écoulé, même quand il fait un appel à la chevalerie pour expulser les Turcs de l'Europe.

La cour, presque toujours à Fontainebleau, n'avait alors qu'une seule préoccupation : maintenir parmi la noblesse de France cet esprit de chevalerie qui la faisait se dévouer au pays, à la royauté. Placée entre Diane de Poitiers, la belle et jeune duchesse d'Étampes et la reine Marguerite, si aimée du roi son frère, Catherine de Médicis devait essentiellement s'effacer, et c'est autant par nécessité que par goût qu'elle s'abandonnait aux distractions bruyantes avec le désir immense de plaire au roi, le souverain maître et seigneur. Catherine de Médicis jusqu'ici ne pouvait prétendre qu'au second rang dans la hiérarchie ; car, en supposant la mort de François Ier, il y avait un dauphin pour lui succéder : la seule ambition possible et réalisable pour les jeunes époux (le duc et la duchesse d'Orléans), c'était qu'à la suite de la guerre entre l'empereur Charles-Quint et le roi, ils pussent recevoir l'investiture ou du duché de Milan, ou de celui d'Urbin, et d'obtenir ainsi un bel établissement en Italie. Catherine de Médicis serait revenue à ses goûts, à son pays natal, à son soleil, au séjour de cette belle Italie qu'elle avait quittée à regret pour obéir à la politique de sa maison.

Mais un événement sinistre, inattendu, vint tout à coup changer cette destinée : le dauphin de France, qui suivait le roi dans la guerre de Provence, mourut subitement à Tournon[2]. Cette mort était fort naturelle : le dauphin, jeune homme ardent au plaisir, impétueux de caractère, s'était violemment échauffé au jeu de paume ; tout en sueur, il avait bu un verre d'eau glacée : le soleil rayonnait ardent au ciel, l'été était sec et pestilentiel ; le dauphin fut saisi d'une pleurésie, et en quatre jours il mourut à Tournon. Le roi François Ier en fut profondément affecté, et tout aussitôt, autour de lui, se firent entendre les murmures d'empoisonnement et les accusations les plus atroces. Les uns dirent que Charles-Quint était la main secrète qui avait dirigé ce coupable dessein ; comme si le puissant empereur, qui aspirait à la destinée de Charlemagne, avait besoin de recourir à de misérables assassinats ! Les autres murmurèrent le nom de Catherine de Médicis : le pamphlet atroce attribué à Henri Etienne, sous le titre de Discours merveilleux de la vie y actions et déportements de la reine Catherine de Médicis[3], accuse formellement Catherine de Médicis d'avoir versé du poison dans la coupe du dauphin. Il y a d'abord un étrange alibi historique : Catherine de Médicis, qui ne suivait ni le roi ni le dauphin à la guerre, était restée à Fontainebleau, et, en 1536, elle avait à peine dix-sept ans. Comme il est probable qu'une jeune femme, tout entière à ses distractions et aux plaisirs, ait chargé un écuyer, un gentilhomme de verser du poison dans une coupe en plein midi pour se débarrasser du dauphin de France !

Un procès fut suivi devant une commission spéciale à Lyon. Le comte de Montecucculi, arrêté, accusé, mis à la question, avoua qu'en effet le dauphin avait été empoisonné avec du sublimé corrosif ; mais il fît porter cette accusation sur dom Leva et Gonzague, les généraux de l'empereur Charles-Quint, accusation aussi fausse, aussi absurde que la première, dirigée contre Catherine de Médicis[4]. C'est qu'alors ou avait besoin de soulever l'opinion politique contre Charles-Quint et les Espagnols, qui commençaient une guerre à outrance contre François Ier. La Provence était envahie, et aux temps de crise tout se fait et s'écrit pour le besoin des circonstances : on accusa l'Espagne, parce qu'on voulait la combattre, comme plus tard, les huguenots accusèrent Catherine de Médicis de tous les crimes, parce qu'ils voulaient la perdre. Ceux qui ont vécu aux époques de partis s'expliquent très-bien ces ardentes accusations : tout est arme alors, et rien n'est justice dans les mains ennemies.

Le comte Montecucculi fut condamné à être écartelé, par arrêt de la commission[5]. Les aveux recueillis signalent toujours la cour d'Espagne comme complice de l'attentat ; mais ce qui fit frapper impitoyablement le comte Montecucculi, c'est qu'on trouva sur lui un traité complet sur l'origine et l'emploi des poisons, science coupable et pratiquée. La chimie, ou analyse des essences, d'origine italienne, était arrivée à un point de perfectionnement dont on n'a pas une idée exacte. La parfumerie de Florence était d'une délicatesse, d'un fini extrême, et l'essence suave cachait souvent le poison, comme la fleur dérobe et couvre l'aspic et la couleuvre. Il suffisait de mettre une paire de gants, de respirer un mouchoir trempé d'essence pour tomber roide mort, comme frappé de la foudre. Par quelle combinaison était-on arrivé à de si terribles résultats ? il n'en reste aucune trace considérable. H faut croire qu'il y a souvent de l'exagération, du roman au milieu de ces mémoires. Dans la guerre civile, on n'admet aucune mort naturelle : on voit le crime partout et particulièrement dans la main d'un ennemi, sans doute pour autoriser les représailles et les vengeances. Le comte Montecucculi fut frappé, moins comme coupable que parce qu'il fallait soulever l'opinion contre l'Espagne et l'empereur Charles-Quint[6], l'adversaire de François Ier ; car la guerre recommençait violente, implacable entre les deux couronnes.

 

VI. — 1540-1547.

 

Par la mort de Mgr le dauphin de France, le duc d'Orléans prenait ce titre, comme aîné de la race, et Catherine de Médicis devenait dauphine, c'est-à-dire qu'en elle était désormais la source directe de la lignée royale : elle avait alors dix-huit ans, et le dauphin dix-neuf. Il semblait qu'une conformité d'âge et de goût dût passionner ces deux cœurs l'un pour l'autre. Mais alors se développait l'ascendant un peu étrange de Diane de Poitiers sur le dauphin. Diane avait trente-huit ans[7] ; elle aurait pu être la mère de Catherine de Médicis : elle fut néanmoins préférée. Rien n'est humiliant pour une jeune et légitime femme comme de se voir délaissée pour une maîtresse vieillie. On pardonne la domination à ce qui vous est supérieur par la jeunesse et la grâce ; mais quand on se sent plus de beauté qu'une rivale qui lient la place que le droit vous donne, l'amour-propre souffre profondément. Catherine de Médicis ne se plaignit pas : tout occupée à se maintenir dans les bonnes grâces du roi et du dauphin, elle continua sa vie de distraction bruyante et d'arts en ménageant à la fois la duchesse d'Étampes, alors la jeune maîtresse de François Ier, puis Diane de Poitiers, l'enchanteresse des jeunes années du dauphin : apprentissage de haute politique que de se tenir dans une bonne situation entre deux favorites, entre deux rivales, lorsque soi-même on appartient, comme femme, à l'un des amants intéressés dans la lutte, lorsque cette lutte surtout est si vive qu'elle entraîne la faveur ou la disgrâce, à raison de l'intrigue ou du parti triomphant[8]. Catherine de Médicis en appela à ses ressources accoutumées, à sa passion pour le luxe et les arts. Les plus habiles caractères politiques savent qu'il est des temps où le plaisir est un heureux déguisement des grands projets, où le costume le plus sûr des hautes méditations est la parure d'un bal, ou l'éclat d'un banquet à la vénitienne. Catherine de Médicis aimait l'astrologie : enfant, elle avait cru à toutes les superstitions d'Italie ; plus tard, avec beaucoup d'esprit supérieur, elle n'avait dédaigné ni les sorts ni la destinée ; elle ajoutait foi à ces grandes divinations, à ces présages qui dominaient la vie des anciens. Dans le XVIe siècle, un astrologue en renommée exerçait une puissance considérable sur toute cette société ; ses paroles étaient écoutées avec crainte et respect. Catherine eut un astrologue sous sa main pour s'en servir à ses desseins ; elle tremblait devant lui, et toutefois le dirigeait : contraste qui se rencontre souvent. Les annales de Rome antique nous disent ces peurs et ces espérances de la matrone éperdue devant la prêtresse qui murmurait les paroles sacrées. Il ne faut jamais dédaigner les oracles, admirables instruments même de la politique.

Toujours avide de plaire, au milieu des féeries mythologiques de la Renaissance, Catherine de Médicis se mit à la tête de cette bande de demoiselles dont parle Brantôme[9] qui suivaient le roi à la chasse et demeuraient avec lui jusqu'à huit ou dix jours : Je les ai vues quasi toutes mariées ces damoiselles, continue le vieux gentilhomme conteur : aussi crois-je que le meilleur temps qu'elles ont jamais eu et qu'on leur demande, c'est quand elles estoient filles, car elles avoient leur libéral arbitre pour être religieuses de Vénus ou de Diane. Catherine de Médicis, leur divinité, un carquois sur l'épaule, était alors parvenue à son plus haut degré de beauté : Elle estoit de fort riche taille, de grande majesté, toutefois fort douce quand il le falloit, de bonne apparence et bonne grâce, le visage beau et agréable, fort blanche aussi par le corps et la charnure belle, ainsi que je l'ai ouï dire à aucune de ses dames ; du reste, la plus belle main qui fût jamais vue : les poètes ont loué jadis l'aurore pour avoir de belles mains et de beaux doigts, mais je pense que la royne l'eust effacée en tout cela[10].

Catherine de Médicis mêla très-activement les femmes dans les mœurs, les habitudes, les fêtes et quelquefois même dans les affaires publiques ; opérant ainsi une transformation dans les coutumes de la chevalerie. On ne parlait alors que de guerre et de tournois à outrance ; il y avait une certaine dureté dans les formes, dans les actes de la féodalité ; les longues campagnes en Italie, en Flandre, en Allemagne avaient endurci tous les cœurs ; on versait le sang à flots sans s'émouvoir, et cette âpre expression de guerre se trouve au plus haut point dans le vieux connétable de Montmorency : Tous les matins il ne failloit de dire ses patenostres, soit qu'il ne bougeât du logis, soit qu'il montât à cheval, et, disait-on : Qu'il falloit se garder des patenostres de M. le connétable, car en les marmotant, lorsque les occasions se présentoient, il s'écrioit : Allez-moi prendre un tel, attachez celui-là à un arbre, faites passer celui-là par les piques, taillez-moi en pièces ces marauds, boutez-moi le feu partout. Ainsi tels ou semblables mots de justice et de guerre, sans se débaucher nullement de ses paters[11]. Ce sont ces violentes et cruelles habitudes que Catherine de Médicis voulait corriger par l'intervention des dames dans les plaisirs et les distractions actives des palais, des chasses du roi et des seigneurie de la cour, espérant apaiser les âmes, apprivoiser les cœurs. Un essaim de jeunes filles, qui depuis prit le nom d'escadron de la reine, arrivait toujours à propos pour orner les fêtes et préparer les entrevues avec les chefs de partis.

Les artistes, les poètes, les femmes furent les trois influences douces et gracieuses que Catherine de Médicis employa ou invoqua pour entraîner la génération féodale dans les conditions du repos et de la paix : elle passait ses journées avec le Primatice et surtout auprès de son cher Benvenuto Cellini, qui alors recevait les plus riches, les plus magnifiques encouragements[12] ; Catherine de Médicis servit de modèle à Tune des six déesses en argent de grandeur naturelle que Benvenuto Cellini cisela pour les beaux appartements de Fontainebleau. L'artiste florentin lui communiquait toutes ses pensées comme à une chère compagne d'Italie qui aimait et comprenait les arts avec passion ; Catherine de Médicis calmait les caprices, les bouderies de tous ces peintres, sculpteurs, architectes exigeants, qui recevaient de toutes mains, jusqu'à des revenus d'abbayes, en échange d'une promesse de se fixer à Paris ; François Ier donnait au Rosso un canonicat de la Sainte-Chapelle, à Primatice l'abbaye de Saint-Martin de Bologne, et il offrait trois prieurés à Cellini : Je vous étoufferai dans de l'or, dit le roi à Benvenuto, et vous vous en irez après si vous le voulez.

C'est par Catherine de Médicis que vinrent en France les magnifiques poèmes de l'Arioste, du Bojardo[13], avec leurs peintures d'amour, les doux enchantements des âmes par les prestiges. On connut Alcine, Falerine, Bradamante et Angélique, inimitables créations. Comme on voulut les imiter, les poètes français renoncèrent au moyen âge pour ne parler que d'amour, d'arts et de beautés plastiques. Les poésies de Clément Marot respirent un parfum de quiétude antique, étrangère aux batailles. Lorsqu'on aimait tant : le temple de Cupido où folastrent les dames les plus haultaines[14], comment encore s'absorber dans des combats sanglants ?

L'œuvre que tentait Catherine de Médicis était immense, au-dessus de ses forces : quand les tendances d'une époque sont aux heurtements de partis, aux guerres publiques ou civiles, quelle est la main assez forte pour les contenir et les réprimer ! La tâche que s'imposait Catherine de Médicis n'était possible qu'après les fatigues, les luttes et l'épuisement des passions, et l'on n'en était pas là : une médiation n'est jamais admise ni acceptée que lorsque les partis reconnaissent tardivement qu'ils n'en peuvent plus et que leurs forces sont à bout. Il ne faut jamais séparer les grandes physionomies historiques des époques dans lesquelles elles ont vécu : les temps expliquent les rôles de chacun, et les passions des partis justifient souvent les mesures extrêmes des pouvoirs !

 

VII. — 1547-1559.

 

La dernière période du règne de François Ier fut encore un temps de guerre et de rivalité entre l'empereur Charles-Quint et le roi de France : il y eut des trêves[15], jamais une paix sérieuse. François Ier était le seul obstacle à la réalisation de l'empire universel rêvé par Charles-Quint : voilà pourquoi il le combattait à outrance. Dans l'histoire, il est curieux de voir que cette pensée, ou, si l'on veut, cette ambition de l'empire universel, trouve toujours un obstacle grand ou petit qui l'arrête dans son développement : un grain de sable suffit pour briser la vie d'un géant. François Ier mourut le 31 mars 1547, sans laisser de vide. Ce trépas était pressenti depuis quelques mois. Henri II lui succéda comme l'aîné de sa lignée.

Catherine de Médicis était enfin reine de France. Ce titre superbe, que peut-être elle ambitionnait, ne lui donnait pas actuellement plus de pouvoir. L'autorité du roi passait par la bouche de Diane de Poitiers, plus puissante que jamais sur l'esprit de Henri II : véritable enchanteresse, digne des féeries de l'Arioste, créée duchesse de Valentinois, elle animait les palais de sa beauté, de ses grâces : chaque chevalier se parait de ses couleurs, dans les tournois qui se donnèrent pour elle. Fontainebleau, Chambord, Chenonceaux, les chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers s'entrelacèrent pour peindre la tendre idée d'une passion qui dura jusqu'au tombeau. Néanmoins on s'est quelquefois trompé en prenant comme symbolisme de Diane de Poitiers le croissant de la lune, qui fut aussi une des devises de Catherine de Médicis[16].

Étudiant cette passion si vive, Catherine de Médicis se garda bien d'entrer en lutte ; elle respecta, ou, si l'on veut, elle subit une domination adultère, et pourtant dans la seconde période du règne de Henri II elle lui donna cette nombreuse famille, branche si riche de la lignée des Valois. Quand elle n'était que dauphine, elle n'avait eu qu'un fils, François, encore enfant ; puis deux filles, Elisabeth (qui fut mariée à Philippe II)[17] ; Claude (depuis mariée au duc de Lorraine)[18]. Marie de Médicis, devenue reine de France, donna encore à son mari Charles-Maximilien (Charles IX)[19], Édouard-Alexandre (Henri III)[20], Hercule (depuis François, duc d'Alençon)[21] ; enfin, Marguerite (depuis mariée à Henri de Navarre)[22].

Les huguenots calomnièrent l'origine de cette belle et grande lignée : ils élevèrent des soupçons sur sa légitimité, accusation vulgaire que l'on trouve à chaque page de l'histoire : ces enfants firent l'orgueil de la maison royale, et l'on ne peut dire le soin que prit Catherine de Médicis de les faire bien élever : François, l'aîné, fut fiancé à Marie Stuart, reine d'Ecosse, enfant elle-même et confiée à la cour de France. Le goût des arts et des lettres brille surtout dans cette éducation attentive. Le sang italien et français, qui se mêlait dans les Valois, leur donnait à tous l'amour des lettres, de la poésie et des arts ; bien supérieurs aux Bourbons, issus de gentillâtres provinciaux, durs aux coups d'épée, mais soldats avant tout, depuis qu'ils s'étaient alliés aux races de Navarre et de Gascogne.

Le règne de Henri II est la continuation de celui de François Ier, c'est-à-dire le développement des rivalités entre la couronne de France et l'empire de Charles-Quint en Italie, en Flandre, en Allemagne, au midi, sur les frontières de Provence. Sous ce règne paraissent dans les batailles les mêmes hommes de guerre : François de Lorraine, duc de Guise, si beau de figure et de taille, le glorieux soldat du siège de Boulogne[23] (il y avait reçu une balafre au front), le défenseur de Metz contre toute une armée de cent mille hommes, conduite par Charles-Quint en personne[24]. La popularité en ce monde a toujours une cause réelle ; elle n'est pas une vaine fumée.

Les multitudes ont l'instinct des grands services rendus à la patrie : le duc de Guise avait reçu du roi le commandement de l'armée d'Italie, où la gloire l'avait suivi. Guise avait pour rival le vieux connétable de Montmorency, dur de formes, d'un courage indomptable, mais d'une capacité limitée ; le connétable conduisait l'armée de Flandre, destinée à soutenir les huguenots des Pays-Bas dans leur révolte contre les Espagnols. Aussi comptait-on dans cette armée Coligny, Dandelot, et le duc d'Enghien : elle fut douloureusement vaincue, dispersée[25]. Coligny, le maréchal de Saint-André tombèrent prisonniers au pouvoir de l'ennemi ; les Espagnols marchaient contre Paris, lorsque le roi Henri II, sur les conseils de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis, rappela de l'armée d'Italie le duc de Guise, le Balafré, pour lui donner le commandement si mal dirigé par le connétable de Montmorency.

François de Guise sut inspirer tant de confiance, que l'armée de France se reformant sous son épée, le parlement enregistra, sans remontrances, les lettres qui lui confiaient la lieutenance générale du royaume. Le duc de Guise s'éleva jusqu'à la hauteur d'un héros dans cette campagne ; les Espagnols furent forcés de se retirer ; la chevalerie française prit Calais sur les Anglais, entrepôt du commerce et de richesses immenses. Avec une générosité loyale, ces richesses, le duc de Guise les distribua, sans rien garder pour lui, à ses compagnons d*armes. En moins d'un mois, au cœur de l'hiver, le héros s'empara de Ham, de Guines, de Thionville. Les Espagnols renoncèrent à toute entreprise contre les frontières[26].

Catherine de Médicis avait désigné au roi le duc de Guise pour le commandement de l'armée : les pamphlets huguenots supposèrent des liens intimes et d'amour. Il y avait, selon moi, un élément plus fort, l'intérêt commun et l'instinct des partis. Ce qui faisait la puissance du duc de Guise, ce n'était pas seulement sa capacité, son courage admirable, c'est qu'il était encore la tête et le bras d'un parti, en immense majorité, les catholiques. Nulle popularité n'égalait celle du duc de Guise, surtout à Paris, parmi la bourgeoisie et le peuple ; Catherine de Médicis voulait s'assurer ce cœur et cette épée ! Une des intimités que la reine se ménagea soigneusement encore, ce fut celle du cardinal de Lorraine, Charles de Guise, frère du duc, car cette grande famille semblait ne produire que des intelligences supérieures[27]. Après des études aussi rapides que brillantes, Charles de Guise, à l'âge de quinze ans, nommé à l'archevêché de Reims, avait sacré le roi Henri II ; et de là cette puissance de cour, cet ascendant acquis sur tous, par une magnificence et une libéralité qui tenaient à la maison de Lorraine. Il fut envoyé comme ambassadeur à Rome auprès de Paul IV, qui le créa cardinal. La reine Catherine de Médicis eut, dès lors, le conseil et l'épée des Guise dans ses mains.

La guerre extérieure était finie par le traité de Cateau-Cambrésis[28] ; mais il restait à calmer sinon à guérir la plaie profonde intérieure, celle des opinions nouvelles qui se levaient contre la vieille foi catholique. Le protestantisme, au XVIe siècle, préparait une rébellion politique contre le principe d'autorité, changement notable dans l'ordre des idées, à une époque où le droit civil était mêlé au principe religieux ; il était dans le devoir du gouvernement de la société de prendre les mesures indispensables pour comprimer la guerre civile. De là ces ordonnances, ces édits, que la postérité a jugés faussement, parce que la critique les a séparés des temps dans lesquels ils furent rendus, et des opinions qui les motivèrent. François Ier, Henri II, ne punissaient pas les convictions, mais la désobéissance au principe qui constituait le pouvoir. Ce principe était-il bon ou mauvais, dans la vérité ou au dehors, telle n'était pas la question : il suffisait qu'il existât pour qu'il eût le droit de se défendre. Dans cette voie, les législations varient peu à travers les siècles : on trouve toujours les mêmes rigueurs appliquées aux faits de rébellion ; seulement les couleurs de la révolte varient et les mobiles sont changés. L'histoire offre une suite de proscriptions des partis les uns par les autres, et le pouvoir, quelque grand qu'il soit, n'est pas toujours le maître de les contenir ou de les réprimer.

 

VIII. — 1559-1560.

 

L'action politique de Catherine de Médicis avait été tout à fait annulée par Diane de Poitiers pendant le règne de Henri II ; seulement la reine s'était rapprochée des Guise et des chefs du parti catholique, dont ils étaient la glorieuse expression. Le 7 juillet 1559 Henri II fut frappé à mort par Montgomery, dans un tournoi célébré à la rue Saint-Antoine, lice brillante et funèbre. Son successeur fut François II, jeune homme de seize ans, d'une figure charmante, élevé avec mille grâces par les soins de Catherine de Médicis. Il n'est pas sans intérêt de remarquer qu'oubliant les torts de Henri II envers elle, ou si l'on veut n'y mettant aucune importance, la reine mère manifesta une profonde douleur à la mort funeste du roi ; elle montra partout des sentiments de deuil. A cette époque de devises et de symboles, on voit sur les monuments, des chiffres, des emblèmes, qui expriment la tristesse profonde du veuvage : un miroir brisé, un arbre secoué par la tempête, et ensuite le chiffre de Catherine entrelacé dans le H du nom de Henri[29]. Elle ne se consola que par l'éducation de ses enfants.

François II, par les conseils de sa mère, avait épousé Marie Stuart, reine d'Écosse, fille de Jacques V et de Marie de Lorraine, duchesse de Longueville[30], sœur des Guise. Marie Stuart, d'une année moins jeune que son mari, apportait à la cour le même enthousiasme pour les arts, la poésie, les lettres ; elle improvisait des vers gracieux et parfaits, qu'elle accompagnait de son luth, et Catherine de Médicis aimait à employer ces douces influences pour calmer l'irritation des partis et en dominer les chefs : le roi, sans doute, adorait Marie Stuart et respectait sa mère, mais on se tromperait historiquement si l'on attribuait â ces causes intimes la haute puissance des Guise ; le duc et le cardinal de Lorraine étaient les expressions du parti catholique, c'est-à-dire du peuple et de la bourgeoisie, inquiets de l'attitude hostile et menaçante de la gentilhommerie huguenote : les Guise étaient puissants, parce qu'ils représentaient, avec toutes les conditions de la grandeur et de la force, l'opinion des masses et de la nationalité française. Ils purent, plus tard, manifester des ambitions personnelles pour leur dynastie carlovingienne ; mais en ce moment la force des Guise résultait de leur situation même : ils n'avaient pas besoin d'intrigues intérieures pour dominer les affaires de la monarchie, car ils étaient les pères et les sauveurs de la patrie dans la paix comme dans la guerre : voilà pourquoi les pamphlets[31] attaquaient si violemment les Guise, accusés de conjurer la ruine des Valois, pour saisir eux-mêmes la couronne de France.

Dans un de ces pamphlets de partis, on raconte comment le cardinal de Lorraine s'est emparé de l'esprit du roi, pour l'entraîner vers l'extermination des vrais chrétiens[32], c'est-à-dire des réformateurs. En politique, lorsque les écrits d'une faction se multiplient, lorsque les attaques contre un pouvoir deviennent plus ardentes, c'est qu'il se prépare une conjuration contre lui : en effet, les huguenots conspiraient avec une admirable intelligence et un secret bien gardé. A cette époque décisive pour eux, ils se divisaient en deux partis : l'un hardiment fédératif et démocratique, en rapport avec Genève et les anabaptistes des Pays-Bas, visait à une constitution provinciale et républicaine, ce qui fut toujours le dernier mot du calvinisme : ses écrits existent encore et même sur un sceau[33] on voit une couronne brisée. L'autre faction conservant la forme monarchique, et en rapport avec Elisabeth, la reine d'Angleterre, appelait une nouvelle dynastie dont le prince de Condé serait la tête[34] et Elisabeth la protectrice. Les huguenots voulaient proscrire à la fois les Guise, Catherine de Médicis, faire déclarer bâtards les enfants de la reine, en même temps qu'ils s'obligeaient à livrer Marie Stuart aux sacramentaires anglais. Tous ces projets n'étaient pas publiquement avoués, ils auraient été trop criminels : les partis ne sont pas assez naïfs, assez maladroits pour dire jamais leur but secret, leur dernier mot, ils cachent leurs desseins sous le manteau du bien public. Aussi que demandaient hautement les huguenots ? la convocation des états généraux, l'allégement des charges publiques et surtout le renvoi des Guise[35] : ces mauvais ministres qui empêchaient les doléances des sujets d'arriver au pied du trône. Sous ce prétexte de bien public, les calvinistes se liguaient par des actes d'union ; ils s'emparaient des places de sûreté ; ils avouaient leur dessein d'une prise d'armes contre Catherine de Médicis, le duc de Guise et le cardinal de Lorraine, mais toujours dans l'intérêt du roi et de la couronne.

Les choses arrivées à ce point, les chefs du parti calviniste n'attendaient qu'une circonstance décisive pour éclater ; et cet incident surgit bientôt à l'occasion du procès fait au parlementaire Pierre du Bourg. Le parlement, composé en grande majorité de fervents catholiques, avait vu s'élever dans son sein une petite minorité de politiques et de mitoyens qui ne secondait qu'à demi les mesures fermes et puissantes des Guise pour le salut public. Un très-petit nombre de ces conseillers fort savants, au reste, étaient même fortement soupçonnés d'hérésie, et parmi eux le plus ardent, le plus dévoué était Anne du Bourg, d'une bonne famille et d'une instruction solide. Catherine de Médicis et le cardinal de Lorraine convinrent de ce point très-essentiel : qu'il fallait épurer, dominer le parlement de Paris, car tout pouvoir qui n'est pas maître absolu des instruments de répression est compromis dans l'exercice de son autorité. On fit donc le procès au conseiller du Bourg[36], et la poursuite ne partit pas précisément de Catherine de Médicis, mais de la grande majorité du parlement, ardents catholiques sous le président Ménars. Il arriva, comme pour aggraver la situation de l'accusé, qu'un coup d'arquebuse fut tiré sur le président Ménars ; le peuple en accusa hautement les huguenots et demanda instamment que le procès fût suivi et l'arrêt prononcé dans toute sa rigueur : du Bourg, condamné comme hérétique, fut brûlé en place de Grève avec une grande solennité : messieurs de la ville y assistèrent en robe d'échevinage et rien ne fut plus populaire parmi la bourgeoisie[37] Ainsi était l'époque : il ne faut pas en rechercher la cause, mais constater le fait.

Les calvinistes y virent une audacieuse résolution de réprimer leur parti[38], et ils avaient raison : le temps était venu d'éclater et tous les préparatifs s'accomplirent silencieusement sur les divers points delà France. Coligny, Dandelot, Condé étaient en rapports avec Elisabeth d'Angleterre, les sacramentaires, les anabaptistes, les calvinistes des Pays-Bas, de la Suisse, de l'Allemagne, de l'Angleterre : des secours étaient promis ; on devait d'abord s'emparer du roi François II, de sa mère Catherine de Médicis et de Marie Stuart. Une fois maître de la famille, on proscrirait les Guise ; ensuite on se prononcerait sur la meilleure direction qu'on pourrait donner à la victoire obtenue soit en faveur de la royauté de M. le prince de Condé, soit au profit de la démocratie fédérative telle qu'elle était pratiquée à Genève et aux Pays-Bas. Afin que rien ne fût trop dessiné, le mouvement d'insurrection fut placé sous la direction nominale d'un gentilhomme du Périgord du nom de Godefroi Barri, seigneur de la Renaudie, réfugié à Genève, puis en Angleterre où à plusieurs reprises il avait été reçu par la reine Elisabeth ; il avait également vu à Paris le ministre Chaudieu, dont le nom était cher à tout le parti calviniste (l'ami et l'admirateur de Calvin et de Bèze).

Le plan militaire était ainsi conçu[39] : chacun des cercles qui composaient la fédération huguenote devait élire un chef et choisir cinq cents cavaliers et mille hommes de pied, en tout cinq mille cavaliers et trente mille soldats. A un signal donné toutes ces troupes, d'abord séparées et partant des divers points du royaume même les plus éloignés, devaient marcher sur Blois et se trouver sous ses murailles à un jour et à une heure fixes : là on devait enlever le roi et Catherine de Médicis sa mère ; puis convoquer les états généraux qui seuls avaient le droit de prendre une résolution définitive sur la religion et la politique de la France. L'exécution du coup de main fut fixée au 16 mars.

Le duc de Guise eut le premier avis de la conjuration par la voie des catholiques d'Angleterre qui signalaient les menées du parti protestant auprès d'Élisabeth, alors inquiète des desseins de Marie Stuart. Toutes ces indications premières au reste, vagues, indirectes, ne pouvaient suffisamment diriger les démarches du duc de Guise pour une vive et prompte répression ; d'autres informations lui parvinrent par la voie du parti parlementaire qui voulait une réformation dans l'État, mais sans violence et sans guerre civile[40]. L'esprit calme et tempéré de Catherine de Médicis penchait pour ce dernier parti ; car elle craignait un de ces chocs violents qui aurait mis le pouvoir ou aux mains de Coligny, de Dandelot, ou bien qui aurait pour ainsi dire couronné les ducs de Guise ; elle insista dans le sens des concessions à faire en faveur des huguenots. Un premier édit fut promulgué pour assurer la liberté de conscience[41] et jusqu'à un certain point pour l'indépendance du prêche ; Coligny paraissait satisfait, et néanmoins la conjuration de La Renaudie marchait toujours dans des proportions menaçantes. Les conjurés, de toutes parts, prenaient les armes en indiquant le château de Blois de la pointe de leur arquebuse. Là résidaient le roi et sa mère.

Le cardinal de Lorraine et le duc de Guise, son frère, n'avaient consenti que forcément à l'édit de liberté de conscience ; comme ils avaient l'instinct admirable des partis, ils savaient bien qu'on les calme peu par des concessions et qu'on ne les réprime que par la fermeté ; le duc de Guise eu acquit la preuve par sa correspondance intime ; il vint en toute bâte à Blois trouver la reine Catherine, Marie Stuart et le jeune roi qui devaient être enlevés simultanément par les calvinistes et les mécontents. Catherine de Médicis, profondément convaincue des dangers que ferait courir à la royauté la conjuration des huguenots, consentit aux deux propositions que lui faisait le duc de Guise : 1° se renfermer avec le roi au château d'Amboise pour se mettre à l'abri d'un coup de main ; 2° donner au duc des pouvoirs illimités comme lieutenant général du royaume[42]. L'autorité ainsi fortement constituée, la situation devait être sauvée.

Le duc de Guise était à la tête du parti catholique, et quand on est ainsi reconnu et salué par une grande opinion, les forces ne manquent pas. Avec une intelligence merveilleuse, le duc de Guise distribua les troupes royales de manière que les bandes de huguenots furent surprises séparément, à mesuré qu'elles se rendaient vers le lieu désigné par La Renaudie. Ce gentilhomme lui-même fut tué d'un coup de pistolet à la tête de sa petite troupe : le reste des rebelles se dispersa[43]. La royauté des Valois fut ainsi préservée par des mesures inflexibles. On fit à Amboise d'inexorables exécutions aux créneaux des vieilles tours. Les gravures du temps[44], déposées aux grands dépôts, disent à quel point de cruauté les partis arrivent quand les opinions se heurtent, même dans la sphère des théories et des principes. Catherine de Médicis fut entièrement étrangère à ces inflexibilités sanglantes des arrêts d'Amboise. La lieutenance générale, c'est-à-dire la dictature la plus absolue, était aux mains du duc de Guise, proclamé sauveur de la patrie par le parlement de Paris, et le duc agissait contre les gens de guerre suisses, reîtres, lansquenets, au service des huguenots, comme les consuls de Rome envers les légionnaires après une révolte réprimée[45].

L'impression produite par cette exécution fut considérable ; la paix publique se rétablit partout, comme il arrive après toute conjuration découverte et punie. Le prince de Condé fit sa soumission avec trop d'empressement pour rester dans sa dignité. Coligny et Dandelot, qui avaient joué un rôle équivoque, échappèrent aux poursuites par des bassesses. La popularité du duc de Guise grandit de toute la hauteur du service qu'il avait rendu : il fut l'homme du parlement, de la bourgeoisie et du peuple !

 

 

 



[1] Pour tous les événements du règne de François Ier, comparez : Négociations de du Bellay ; Sleidan, Commentar., et Paul Jove, Hist. sui temporis.

[2] 15 juillet 1536. Comparez, sur la mort du dauphin, Sleidan, Comment., liv. X, et Arnold Ferron, de rer. gallicar., liv. VIII.

[3] Ce pamphlet, plusieurs fois réimprimé, se trouve reproduit, avec une grande exactitude de texte, à la suite du Journal de Henri III, édition de Lenglet Dufresnoy. C'est une ignoble déclamation écrite à l'usage d'un parti.

[4] On la trouve pourtant répétée par Malherbe :

François, quand la Castille, inégale à ses armes,

Lui vola son Dauphin,

Sembla d'un si grand coup devoir jeter des larmes

Qui n'eussent point de fin.

Il les sécha pourtant, et, comme un autre Alcide,

Contre fortune instruit,

Fit qu'à ses ennemis d'un acte si perfide

La honte fut le fruit.

[5] Arrêt du 7 octobre 1636. Il faut bien distinguer en histoire les arrêts des Commissions de ceux du Parlement. Les légistes n'admettaient pas la légalité des Commissions.

[6] Les armées de l'empereur Charles-Quint envahissaient la Provence et assiégeaient Marseille, 1537.

[7] Diane de Poitiers était née en 1498 : elle avait été mariée avec Louis de Brézé ; elle était restée veuve.

[8] Dans la période de 1536 à 1547, où la cour de Fontainebleau était divisée entre les deux favorites.

[9] Les Dames illustres ; article Catherine de Médicis.

[10] Brantôme. La langue française d'alors était naïve comme tout ce qui est dans son enfance ; ce qui donc nous effarouche dans notre société avancée, ne blessait pas plus la génération de la Renaissance que le marbre d'une statue antique.

[11] Brantôme, Monseigneur le connétable de Montmorency, discours 62.

[12] Lisez les Mémoires si curieux, mais un peu vantards, comme le sont tous les artistes italiens, de Benvenuto Cellini, chap. VI.

[13] Les premières éditions de Bojardo et de l'Arioste en France sont de 1527-1528.

[14] Les fons du temple estoient une fontaine,

Où discouroit un ruisseau argentin,

Là se baignaient mainctes dames haultaines.

(Clément Marot, Temple de Cupido.)

[15] C'est durant une de ces trêves que Charles-Quint visita Paris (septembre 1539).

[16] Ces devises étaient en langue latine : la première, donec totum impleat orbem ; la seconde, omnium victorem vici ; elle s'appliquait à l'amour couronné.

[17] Née le 13 avril 1545.

[18] 12 novembre 1547.

[19] 27 juin 1550.

[20] 10 septembre 1551.

[21] 18 mars 1554.

[22] 14 mars 1552.

[23] Mai 1545. Ce fut le premier des Balafrés dans cette race.

[24] 1552. L'histoire de ce siège mémorable a été écrite par Bertrand de Salignac. Paris, 1553.

[25] A la triste journée de Saint-Quentin, qui fut un deuil pour Paris (mai 1557).

[26] La prise de Calais fut accomplie le 8 janvier 1568. Cette cité était restée au pouvoir des Anglais deux cent dix ans ; Edouard III l'avait prise sur Philippe de Valois.

[27] Il était né à Joinville le 17 février 1535.

[28] Signé le 13 avril 1559.

[29] On a quelquefois confondu le C de Catherine de Médicis avec le D de Diane de Poitiers. Toutes deux aimaient le symbole du croissant.

[30] Le mariage avait été célébré à l'église Notre-Dame, le 24 avril 1558. Le fils de Henri II, proclamé roi d'Ecosse, portait le titre de roi-dauphin avant son avènement à la couronne. C'étaient les anciens Longueville ; le duché depuis passa aux Condé.

[31] Déjà on avait écrit en vers contre la maison de Lorraine :

Le feu roi devina ce point,

Que ceux de la maison de Guize,

Mettroient ses enfans en pourpoints,

Et son pauvre peuple en chemise.

[32] Discours de la mort du roi Henri II, 1559.

[33] L'abbé Barthélemy fit hommage de ce sceau à la Convention nationale ; il fut déposé à la Bibliothèque.

[34] Le prince de Condé devait prendre le titre de Louis XIII.

[35] Parmi tous ces pamphlets, il en est un très-remarquable. Les Estats de France opprimés par la tyrannie des Guise, au Roy, leur souverain seigneur, 1560.

[36] Le procès d'Anne du Bourg est imprimé, et on le trouve dans la collection Fontanieu, 1559-1560.

[37] Registres de l'hostel de ville. Procès-verbal, mss. Colbert, 262, p. 196.

[38] Les calvinistes firent une complainte touchante sur le supplice du conseiller Anne du Bourg, et sur sa mort pleine de calme, 1560.

[39] Relation et information d'une émeute dans la ville de Nantes, causée par ceux de la religion. (Mss. Colbert, vol. XXVII).

[40] Voy. Avertissement et complainte au peuple françois, ensemble l'histoire du tumulte d'Amboise, 1560.

[41] L'édit de liberté est du 28 février 1560 ; il fut scellé par le chancelier Olivier deux jours après la promulgation.

[42] Pouvoirs obtenus par le duc de Guise du roy François II. Amboise, 1559-1560.

[43] Un grand nombre d'estampes furent gravées sur l'exécution d'Amboise. Bibliothèque imp. (règne de François II.)

[44] Collection du cabinet d'estampes. Bibliothèque imp., 1560.

[45] Lettre du roi François II. Mss. Colbert, vol. XXVIII, 9 avril 1560.