Réunion de
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[1] Don, cession et transport faict par la royne Claude au roi François son mary, des duché de Bretagne, comté de Nantes, et autres terres, sa vie durant. 22 avril 1515. — Bibl. du Roi, Mss. de Dupuy, vol. coté 7, et Mss. de Mesmes, vol. coté 8542-4, fol. 12.
[2]
Union de
[3] V. dans les Mss. de Béthune, cot. 8575, Bibl. Roy.
L'entrée et couronnement du duc François, troisiesme de ce nom, en la ville et cité de Rennes, capitalle du duché de Bretagne, en l'an mil cinq cent trente-deux.
Couronné fut l'an mil cinq cent trente-deux
Dessus mille, à Rennes prince heureux
Le duc François, troisiesme du nom
Daulphin de France et le premier fleuron.
[4] Dès ce moment la correspondance entre les deux princes révèle leur intimité et le besoin qu'ils ont mutuellement l'un de l'autre.
Lettre de Henri VIII à François Ier. — Mss. de Béthune, vol. cot. 8505, fol. 20, Bibl. Roy.
Très hault et très puissant
prince notre très cher et très amé frère, cousin compère et perpétuel allyé,
tant et si très affectueusement que faire pouvons a vous nous recommandons.
Très hault et très puissant
prince, voulans tousjours faire ou penser chose qui peut estre au bien de vos
affaires comme de noz propres, et voyant l'état présent du siège apostolique,
mesmement la qualité des cardinaulx et les faveurs qu'ils pourroient porter a
ung costé plus que aultre, nous a semblé très expédient et nécessaire pour vos
d. affaires de avoir autant d'amys entre les d. cardinaulx que bonnement faire
se pourra, et voyant que a présent, en contemplation de l'empereur sont esté
faitz troys cardinaulx, et à votre faveur ung tant seullement, combien de notre
part eussions fait recommandation pour deux. Sommes d'advis et oppinion pour
plusieurs grandes raisons estre fort expédient que faites tant envers le pape
que pour ces te création au moins, il face deux cardinaulx a vostre
intercession et faveur.
Et combien, très hault et très puissant prince que a la nomination et élection de personnes plus convenables à ce propos votre grande prudence scauroit mieux y adviser, toutes foiz veu la sagesse, congnoissance expérience des affaires italiques, fidélité et autres excellentes qualitez du s. de Vaulx, votre ambassadeur a présent lez noue. Nonobstant que le trouvons aulcunemeht desyreux de tel chose, mais plustost aliéné et difficile à ce faire, et néantmoins n'avons voulu omettre vous advertir qu'il nous semble plusieurs grans et bon succès et occasions pouvoir ensuivir par sa promotion à la d. dignité de cardinal. A tout très hault et très puissant prince, etc. Escript à notre chasteau de Windesore le 16e jour de avril, l'an 1530. Votre bon frère, cousin, compère et allyé. Henry.
[5] Lettre de François Ier à son ambassadeur à Rome. — Bibl. du Roi, Mss. de Béthune, n° 8477, fol. 47.
Monsieur d'Auxerre, j'ay entendu comme incontinent après ces vaccations qui finiront le dernier jour de ce mois, notre saint père le pape a délibéré d'examiner à Rome la cause du roi d'Angleterre mon bon frère et perpétuel allié, de procéder à l'encontre de luy par contumace et de mettre fin à son affaire selon le désir de ses parties adverses que je ne scaurois croire, attendu la bonté de notre d. saint père, la raison équité dont il est coustumier et tenu user envers ung chacun ; et que en faisant cela il viendroit entièrement contre tous les droitz et l'oppinion de ceux qui se y entendent dont mons ; mon bon frère ses amis et allez qu'il a en très grand nombre auroient bonne et juste occasion d'eux ressentir comme de chose qui est de pernicieuse conséquence, et qui doibt déplaire à tous princes pour leur interest particulier et d'autre part je ne puis penser que notre d. saint père qui est home de très bon jugement voulut en ce temps qu'il voit l'obéissance de l'église tant diminuée et en merveilleux danger si Dieu ny maict la main de diminuer encore davantage, je ne diray faire ne octroyer mais seullement consentir ou permettre que telle et si évident injure soit faitte ou dicte au roy d'Angleterre mon bon frère, scachant sa grandeur la parfaicte et grande amitié qui est entre luy et moy. Escript à Chantilly le 26e jour de septembre 1531. Françoys.
François Ier écrit même directement au pape Clément VII.
Très sainct père, votre saincteté sçait assez de longtemps, qu'il y a que nostre très cher et très amé bon frère et perpétuel allié le roy d'Angleterre poursuit envers elle, que la congnoissance de la cause de son mariage soit renvoyée en son royaume, sans être autrement contraint de le faire débattre ne poursuir à Rome, tant pour la longueur et distance des lieux, que aussi pour plusieurs et bonnes considérations qu'il nous a toujours faict entendre avoir par ci devant faict remonstrer et alléguer à icelle votre saincteté, afin de la faire persuader de ce faire. Et combien, très sainct père, que par diverses fois, mesmement du pont Saint-Cloud près de Paris et depuis de Chantilly, nous vous ayons bien amplement escript de cette affaire en faveur de nostre bon frère, et davantage faict porter parole par nos ambassadeurs qui ont résidé auprès de vostre saincteté, à ce qu'elle voulust conduire et guider les choses à l'honneur de Dieu tout premièrement, et après au plus près de l'intention de nostre bon frère, tant pour la parfaicte et indissoluble amitié et affection qui est entre nous, que pour l'obéissance, amour filial que porton, à icelle vostre saincteté. D'autant qu'il pourroit estre que du costé du d. Angleterre vostre sainctetë n’auroit par ci aptes l'obéissance, telle qu'elle a eue par le passé, joint davantage qu'il a esté donné à entendre à nostre bon frère, que icelle vostre saincteté persistoit de le voulloir faire citter d'aller à Rome pour la décision de sa dite cause. Chose qu'il a trouvé et trouve merveilleusement éloignée de raison, et non sans bonne et juste occasion : attendu que les plus savants personnages, avec lesquels nous nous sommes bien voulu enquérir de cette affaire pour la singulière amour et affection que nous portons à nostre dit bon frère, nous ont dit cela estre totalement contraire à toute disposition de droit, et aux privilèges de sond, royaume. A ceste cause, très sainct père, avons bien voulu escrire de rechef de cette affaire à vostre dite saincteté, la suppliant tant et si affectueusement que faire pouvons, ne le vouloir trouver étrange et au surplus qu'elle veuille bien penser et considérer tous les points ci dessus touchés, et réduire à mémoire, ce que nous lui avons par ci devant escrit et souvent fait dire et remonstrer par nos ambassadeurs, en pourvoyant au reste promptement en l'affaire de nostre bon frère, en façon qu'il puisse cognoistre par effet que vostre saincteté estime et resente l'amitié d'entre nous éstre telle et si ferme et voye que pour ce qu'elle fera pour lui en cet endroit, soit en sa faveur ou défaveurs, nous le tiendrons faict à nous mêmes. Et à tant, très sainct père, nous supplions le benoist, fils de Dieu, que valle vostre dite saincteté, et veuille longuement maintenir préserver au bon régime et gouveriiement de nostre mère saincte église. Escript à Arques lé 10 janvier 1531 (1532). Françoys.
[6] François Ier, tout en défendant Henri VIII, met une grande importance à préserver son royaume de l'hérésie ; il écrit aux évêques. — Bibl. du Roi, Mss. de Béthune, n° 8570, fol. 3, Bibl. Roy.
Mon cousin vous avez pu cognoistre tant par la bulle qu'il a pieu à notre très saint père le pape me concedder et octroyer laquelle a été lue et publiée par tout mon royaume que aussy par les lettres que je vous ay devant escriptes l'affection que j'ay que mon d. royaume puisse demeurer exempt et nect de toutes ces mauvaises et malheureuses sectes hérésies qui pullulent aujourd'huy en plusieurs et divers pays de la chrestienté et combien j'ay continuellement désiré et désire encore de présent que vous et les autres prélats de mon royaume eussiez peine de scavoir et entendre s'ils se trouveroient aucuns personnaiges en vos diocèses maculez ou aucunement entachez des d. hérésies pour la faire prandre et procédés contre eux afin de les faire pugnir et châtier ainsy qu'il se trouveroit par bonnes et vrayes informations preallablement faittes qu'ils l'auroient mérité et desseroy et d'autant que j'ai plus que jamais ceste matière a cueur pour le lieu que je tiens et le nom très chrétien que je porte. Je vous ai bien de rechef voulu escripre la présente vous priant mon cousin que vous ayez en cest endroit a ensuyvre de point en point tout ce que je vous ay par cy devant escript et a vous conduire en sorte que je puisse congnoistre par l'effet que vous ayez fait votre vray et loyal devoir en l'affaire dessus d. et ne faillez à me faire réponse à la présente et vous me ferez plaisir et service très agréable. Priant Dieu mon cousin qui vous ait en sa très sainte garde. Escript de Tabbaye de Longpont, le deuxième jour de may mil cinq cens trente quatre. Françoys.
[7] François avait remis les actes qui établissaient ses droits sur l'Italie aux mains de l'empereur, en voici la preuve. — Ch. des compt., Mém. EE, f. 257. Bibl. des Célestins, collect. de M. de Menant, auditeur et doyen de la d. ch., t. 7, fol. 59.
François par la grâce de Dieu, roy de France, certifions à nos amis et féaux gens de nos comptes avoir cejourd'huy reçu par les mains de notre amé et féal conseiller et correcteur ordinaire de nos comptes M’ Jehan Cour tin les pièces qui s’enssuivent c'est assavoir la lettre de feu notre cousin l'archiduc d'Autriche Philippe comte de Flandres par laquelle il donne pouvoir a son ambassadeur de traiter paix avec notre très cher sgr et beau père que Dieu absoille, le roy Louis XII du 6e may 1498 la lettre du d. traité de paix etc. La lettre du feu empereur Maximilien par laquelle il investit notre d. feu sgr et beau père nous et la feue royne notre épouse du duché de Milan etc. lesquelles lettres et autres Chartres estans la pluspart en notre trésor des Chartres à Paris ; par le traité de paix par nous dernièrement fait avec notre très cher frère et cousin l'empereur noua étions tenus et obligés avant la délivrance de nos très chers et très amés enfans le Dauphin et le duc d'Orléans bailler et mettre ez mains du d. empereur ou de ses commis, etc.
Donné à Moulins, sous le scel de notre secret le 19e jour de février 1529-30. François.
D'autres pièces furent également remises à l'empereur ; en voici les titres. — Bibl. du Roi, Mss. de Béthune, n° 8468, f° 58.
Le testament du duc Charles d'Anjou par lequel il fait son héritier le feu roy Loys Unzième. Les bulles du pape Martin par lesquelles après le concile de Constance il investit le duc d'Anjou du royaulme de Naples, Les bulles des papes Grégoire, Clément Alexandre et Urbain par lesquelles appert et investiture d'icelluy royaume. La donation de Johanne, royne de Naples a Loys duc d'Anjou. La revocation par elle faitte de la donation a Alphonse roy d'Arragon et l'adoption et donation aussi faitte par elle au d. duc Loys d'Anjou tout par une mesme lettre. L'original de l'obligation des deux cent mil escuz en quoy le feu roy d'Espagne estoit obligé envers le roy Loys unzième pour Roussillon et Sardaigne dont les gens des comptes ont envoyé ung double collacionné à l'original signé Bude. Et s'ils se trouvoient quelques autres pièces et escriptures touchant le fait de Gennes pareillement les envoyer.
[8] François Ier prend un grand soin à ménager Venise.
Lettre du roi au grand-maître de Montmorency. — Mss. de Béthune, vol. coté 8542, fol. 91, Bibl. Roy.
Mon cousin, j'ay ces jours passez escript à M. Dupuy Saint-Martin, lieutenant en Provence que si d'aventure il se trouvoit en la coste de Provence aucuns des navires, gallères et autres vaisseaux de mer appartenans à mes subjetz ayant fait aucune prinse et dépredacions sur les gallères gaillostes et autres vaisseaux appartenant aux subjets de la seigneurie de Venise, qu'il eust à faire prendre et arrester lesdits vaisseaux avec toutes leurs municions et équipages qui seroient en iceulx et les bailler en bonne et seure garde soulz ma main et ce faict m'en advertir pour après en ordonner ainssy que je verrois estre affaire par raison, et d'autant que l'ambassadeur de la dite seigneurie de Venize estant icy m'a adverti que les cappiteines des dittes gallères et vaisseaux qui ont faict les prinses et déprédations dessus dittes sont puis naguères arrivées aux ports et havre de Marseille, Toulon et autres ports de la coste de Provence ou ils ont amené la pluspart des dites prinses. J'escript presentement une seconde lettre au dit lieutenant de Provence de laquelle je vous envoyé le double, et pour ce que l’on dit que ces d. prinses y avoient aucung des vostres cappitaines des d. vaisseaux et que je désire les dittes prinses estre rendues et restituées ainssi qu'il se trouvera que faire le devra par raison ; a ceste cause je vous ai bien voullu escripre et vous prie que vous vueillez escripre et mander aux dits cappitaines des vostres que s'ils ont faicts aucunes des dittes prinses et depprédacions sur les dites gallères et autres vaisseaulx des dits Vénitiens qui sont mes confederez et alliées comme vous sçavez, qu'ils aient à les rendre et restituer à ceux qu’ils appartiendront ainsi que raison le veult, et aussi leur mandez que s'ils ont aucuns prisonniers subjets de la d. seigneurie de Venize qu'ils les délivrent et mectent en liberté et vous me ferez très agréable plaisir, priant Dieu, mon cousin, que vous ait en sa saincte garde. Escript à Angoulême, le 11e jour se may 1530. François.
[9] C'est dans ce but que François Ier stipule des alliances, même avec les plus petits princes de l'Italie.
Traité entre le roi de France et le seigneur de Monaco. — 17 février 1532-3. — Mss. de Béthune, vol. coté 8489, fol. 70.
Le roy sera content d'accorder
de ceste heure au s. de Monegue (Monaco) au cas qu'il veuille prendre son party
et entrer promptement en son service les poincts et articles qui s'ensuivent :
Icelluy seigneur prendra le d. s. de Monegue ensemble tous ses subgectz en sa protection et saulve garde et les portera, assistera et favorisera quant besoing sera, contre tous ceulx qui leur vouldroient courir sus etc. (C'est l'origine du protectorat.)
[10] Ce traité entre François Ier et Henri VIII est du 28 octobre 1532 ; le même jour les deux rois signèrent l'acte suivant :
Comme ainsi soit que ce jourd'hui nous Françoys, par la grâce de Dieu roi de France, très chrestien, et Henri par icelle même grâce roy d'Angleterre, défenseur de la foy et seigneur d’Irlande pour la défense et conservation de nostre religion chrestienne, et afin de resister aux efforta et dampnées machinations et entre prinses du Turc ancien ennemi commun et adversaire de nostre foy. Ayant par certain accord et traicté signé de mains et scellé de nos grands sceaux convenu, et accordé que le cas advenant que iceluy Turc se voulust par après efforcer ou son armée de retourner et courir sus en la dite chrestienté, nous dresserons et équiperons et mettrens sus une bonne grosse et puissante armée garnie et équipée de ce qu'il appartient, et pour cet effet assemblerons jusqu'au nombre de quatre vingt mille hommes dont y aura quinze mille chevaux avec telle bande et nombre d'artillerie, et suite d'icelle qui est requis et nécessaire pour l'armée dessus dite : toutefois pour ce que par icelui accord n'est aucunement spécifié ne déclaré quel nombre de gens chacun de nous payera par chacun mois tant que l'affaire durera, et qu'il est nécessaire d'en faire ample déclaration par accord affin que chacun de nous puisse entendre clerement ce qu'il devra fournir, à ceste cause il a été convenu et accordé entre nous par ce présent traicté, que nous très chrestien soudoyerons pour nostre part et portion des dits 80 mille hommes, le nombre de 53 mille hommes des quels y aura 11 mille chevaux et 3.000 pionniers et gens d'artillerye, et nous défenseur de la foy en soudoyerons le nombre de 27 mille, dont y aura 4.000 chevaux, et 3.000 pionniers de gens d'artillerie ; qui est en somme tout le d. nombre de 80 mille hommes ; et au regard de la dépense qu'il faudra faire pour la conduite et équipage de la dite artillerie et de sa suite, chacun de nous satisfera an payement de celle, qu'il fera conduire et mener de son royaume au dit voyage ; et quant à la dépense qu'il faudra faire pour le faict des vivres, pour la nourriture et fournissement de nostre dite armée, il a semblablament esté accordé que chacun de nous contribuera pour cet effet selon le nombre de gens qu'il souldoyera : toutes lesquelles choses ci dessus escriptes et chacune d'icelles nous promettons respectivement l'un à l'autre en bonne foy et parolles de roys et sur nos honneurs garder et inviolablement observer sans enfrindre. En tesmoing de quoy nous avons signé le présent accord de nos mains, et faict sceller de nos grands sceaux. Donné à Calai, le 28e jour d'octobre l'an de grâces 1532, et du règne de nous très chrestien le 18 et de nous defenseur de la foy, le 24. François, Henri.