Après les longues campagnes de César et la soumission de
Vercingétorix, les Gaules furent soumises à la domination romaine. Sous
l'empereur Auguste, on les divisa en quatre provinces : Rome victorieuse laissait à chaque peuple ses lois, sa
religion, ses coutumes pourvu qu'on obéit à la puissance suprême de l'empire.
Mais, ce qui ne s'explique que par la sève vigoureuse de ses institutions,
c'est qu'immédiatement les peuples conquis adoptaient les habitudes romaines
et s'assimilaient à sa civilisation : ainsi la langue latine se substitua à
l'idiome celte, et les dieux de l'Olympe au Panthéon gaulois. Marseille
n'échappait même pas à cette influence générale de Rome. Cette substitution de formes et d'idées tenait surtout au système des colonies militaires que Rome envoyait dans tous les pays de sa domination. Ainsi Arles était une colonie de la sixième légion (Colonia Arelate Sextanorum), Fréjus une colonie de la huitième légion : la deuxième légion avait fondé Orange (Colonia Arausio Secundanorum), Cicéron disait de Narbonne : C'est une colonie de nos citoyens, la sentinelle du peuple romain, une citadelle qui arrête et repousse les nations voisines[4]. Les colonies se formaient à l'image de la métropole : Sénat, consuls, tribuns, juges, lois, système municipal, temple, spectacles. César avait la passion des colonies ; il en peuplait, pour ainsi dire, les Gaules et l'Espagne, où quatre-vingt mille légionnaires furent répartis comme cultivateurs ; il avait même formé le dessein d'en établir partout dans les provinces conquises. A la un du premier siècle, il était peu de cités, de bourgs même qui ne s'honorât du titre de municipes, avec une magistrature élue : les décurions nommés par le peuple, un trésor particulier, des formes réglées par les lois[5]. Les municipes étaient gouvernés par la curie composée du corps entier des curiales ou décurions élus parmi les citoyens qui possédaient vingt-cinq jugerium (journaux) de terre. Les décurions nommaient les magistrats de la cité, les duumvirs les principaux curateurs et défenseurs chargés du gouvernement, de la perception de l'impôt, dignités qui devinrent ensuite de vaines ombres[6], car les préfets représentants des Césars absorbaient tous les pouvoirs. Chaque ville fut placée sous le patronage d'un sénateur ou
de la famille de Jules. Les Gaulois aimaient les spectacles avec passion :
les citoyens assistaient aux jeux dans les amphithéâtres où les animaux
féroces luttaient avec les gladiateurs. Nîmes on trouvait des arènes, à Lyon
des théâtres et des académies, à Arles des temples et des cirques où vingt
mille spectateurs pouvaient s'asseoir. Vienne était le séjour du préfet, et
telle était cette puissance des institutions romaines que les divinités
druidiques n'eurent pour refuge que les forêts de La guerre dura près de sept années au milieu des plus graves accidents et des plus sauvages épisodes. Les Romains avaient trouvé une résistance opiniâtre. Les femmes, les enfants des Bretons combattaient avec une fureur infernale. Les chants des Druides, les cérémonies sacrées les excitaient à la lutte. Sueton Paulinus, le successeur de Vespasien, comprit qu'il n'y aurait de pacification possible que lorsque le druidisme disparaîtrait du sol : le principal foyer de la religion sacrée était l'île d'Anglesey, couverte de forêts de chênes et d'antres profonds et de pierres gigantesques. Les Druides s'y étaient réfugiés comme dans un asile impénétrable. Paulinus ordonna à la cavalerie germaine de traverser le petit détroit[12]. Un spectacle à la fois sombre et grandiose s'offrit à leurs yeux étonnés. Les Druides groupés sur le rivage, les mains levées vers le ciel, invoquaient le Dieu des batailles pour repousser l'ennemi ; leurs femmes échevelées, vêtues de deuil, promenaient des flambeaux allumés pour invoquer les divinités infernales. A ce spectacle, les cohortes romaines hésitèrent un moment. Paulinus leur fît honte en poussant lui-même son cheval jusque dans les flots : les vétérans alors abordèrent le rivage : ce fut un massacre sans pitié ; les Romains avaient compris que de ce foyer sacré venait la résistance des Bretons ; ils voulurent l'anéantir en une seule fois : la forêt de chênes antiques fut abattue à coups de hache, les autels de pierres brisés ; les Druides et les Druidesses livrés au licteur. Par un acte du Sénat, les îles bretonnes furent réunies à l'Empire romain[13]. Désormais la province de Bretagne resta paisible : si le druidisme ne disparut pas entièrement, il dut se cacher comme un culte proscrit. Ainsi du côté de Les théâtres étaient remplis d'une foule applaudissant aux
mimes, aux histrions : les cirques donnaient le spectacle des gladiateurs.
Les arènes d'Arles, de Nîmes, d'Orange le disputaient au cirque de Titus.
Autour des autels, mille victimes tombaient immolées en l'honneur des dieux.
Les jeux, les pantomimes répondaient à la richesse publique : à Autun, les
repas publics durèrent huit jours lors du triomphe d'Auguste. Les vêtements
des citoyens n'avaient plus rien de cette simplicité primitive des antiques
Gaulois ; les mœurs étaient légères comme le caractère, national[16]. Marseille,
Antibes, Fréjus, les ports des Gaules, étaient remplis de marchandises venues
de l'Asie. Marseille avait consacré sa vive foi pour le culte de Diane, dans
un temple élevé sur les bords de la mer ; les flots venaient se briser contre
ses murailles de marbre. Le luxe des Marseillais était en proverbe. Une loi d'Auguste
proscrivait les sacrifices des victimes humaines que les Carthaginois avaient
légués à Marseille et que les prêtres continuaient dans la forêt de chênes
sur la colline sacrée (depuis consacrée à Ce que l'Italie avait perdu en politesse, en civilisation
après le siècle d'Auguste, Au milieu de cette société si remarquable par les arts, si
forte par l'administration retentit tout à coup une doctrine nouvelle qui
apparut simultanément dans la république grecque de Marseille, dans la cité
impériale d'Arles et à Lyon, le centre de la science des idées académiques.
Marseille avait des rapports avec l'Orient, ses navires parcouraient toutes
les mers ; on s'explique comment la prédication chrétienne put s'introduire
sans bruit, sans éclat[17]. Arles, située
presque à l'embouchure du Rhône, ville de luxe et de plaisir, avait, elle
aussi, des rapports réguliers avec Rome ; et Lyon n'était-elle pas la
première municipe des Gaules ? Une légende vénérée par les peuples méridionaux
raconte que saint Lazare, le ressuscité du tombeau ; Madeleine et Marthe, les
saintes femmes du Christ, débarquèrent à Marseille. Lazare en fut le premier
évêque ; il est ainsi indiqué par La prédication du christianisme au midi des Gaules n'avait pas été jusque-là assez éclatante pour exciter l'attention des magistrats. Les premiers chrétiens de Marseille se réunissaient aux grottes du bord dé la mer non loin du temple de Diane. Dans la province Lyonnaise, apparaît un disciple de saint Polycarpe[19] du nom de Pothin, élevé au titre d'évêque de Lyon. Saint Pothin accourait de l'Asie avec une troupe de disciples qui s'établirent dans le lieu élevé qu'on appelle Fourvière (Forum-Vetus). Lyon avait dédié à Auguste un vaste temple, monument de gratitude des cités de la Gaule[20]. Tous les ans des jeux solennels étaient célébrés en l'honneur du prince. Tandis que les libations se multipliaient parmi les magistrats et le peuple on entendit ce cri poussé par la multitude, Les chrétiens aux bêtes. Il nous reste un témoignage contemporain sur une scène sanglante du prétoire de Lyon : à cette époque, les fidèles s'envoyaient les uns aux autres la confession de leurs actes pour s'encourager dans la persécution. Les chrétiens de Vienne écrivaient à leurs frères d'Asie et de Phrygie[21] les détails d'un grand martyr : Symphorien, citoyen romain, fils de Faustus d'une race de patriciens, avait été entraîné vers les doctrines chrétiennes, et les professait hautement dans la ville d'Autun, puis à Lyon[22] si fervente pour le culte d'Apollon, de Cybèle et de Diane. Une procession bruyante saluait de ses acclamations le char de la mère des Dieux, et Symphorien ne voulut point brûler l'encens sur le trépied sacré : à tous il répondait : Je suis chrétien. Traduit au prétoire de Lyon, il fut interrogé. Tu es chrétien et c'est pour cela que tu as refusé avec mépris d'adorer la mère des Dieux ? — Je vous le dis, répondit Symphorien, j'adore le Dieu vivant qui règne au ciel. — Symphorien, tu es citoyen romain, continua le préteur, ne crains-tu pas d'être frappé pour le crime de rébellion aux ordres de l'empereur : voici la statue de Cybèle, offre de l'encens sur l'autel d'Apollon et de Diane ornés de fleurs. Symphorien répondit avec audace : Voyez la fureur fanatique et la folie de ces corybantes qui frappent des cymbales et qui jouent de la flûte dans leurs fêtes. Qui ne sait que votre Apollon a conduit les troupeaux du roi Admète, qu'il a su contrefaire sans l'antre de Delphes la voix et la forme des démons et le mugissement des bœufs pour mieux séduire par ses oracles. Pour Diane, n'est-elle pas le démon du midi : elle court dans les rues, dans les forêts pour dresser ses embûches et c'est de là qu'on la nomme Trèvia. En écoutant ces audacieuses paroles, la multitude demanda le supplice de Symphorien qui eut la tête tranchée hors les murs de la ville[23]. A quelques années de cette persécution, on vit briller
l'école scientifique du christianisme personnifiée dans saint Irénée qui
appartenait par son origine à la philosophie orientale ; la renommée de
l'académie de Lyon l'avait attiré, car les jeux littéraires de la cité en
faisaient la rivale d'Alexandrie[24]. Saint Irénée eut
la dignité d'évêque : ses écrits en résumant la philosophie chrétienne des
premiers siècles sont particulièrement destinés à combattre les doctrines
transcendantes des gnostiques. Gomme les gnostiques se donnaient une
perfection particulière et une science d'illumination, ils auraient pu
corrompre l'enseignement sérieux et pratique du christianisme[25]. Après saint
Irénée commence la mission épiscopale de sept diacres dont les noms sont
restés comme une tradition nationale : Denis, Catien, Trophime,
Sergius-Paulin, Saturnin, Austremoine et Martial ; tous très-avancés dans les
sciences et dans les études des écoles d'Asie, ils se chargèrent d'éclairer
l'Occident. Le diacre Denis vint à Lutèce, groupe de maisons en pierre et en
bois ; ses habitants adoraient la déesse Isis avec ferveur. Denis prêcha deux
années : il établit des évêques, ses disciples depuis Au midi Sergius-Paulin, le fondateur des églises de Nîmes, de Béziers, d'Avignon se consacra surtout à Narbonne, la colonie romaine déjà distinguée entre les municipes. Austremoine porta sa prédication parmi les villes d'Auvergne, population si profondément empreinte du sang romain[27]. Martial choisit Limoges pour entreprendre une lutte contre les idoles et les temples : Gatien vint à Tours, lieu de délices, de pompes et de fêtes ; la beauté du climat avait favorisé tous les sensualismes. Saturnin habita Toulouse sous le consulat de Dèce. La cité avait ses temples vénérés par la multitude et le plus brillant de tous, le Capitole : Jupiter y rendait des oracles. Ce fut contre son image que l'apôtre s'éleva avec une ferveur téméraire. Tandis que la multitude courait au pied de l'autel pour sacrifier un taureau à Jupiter, Saturnin apostropha le sacrificateur. Alors la multitude soulevée le signala comme l'ennemi des Dieux, en s'écriant : Saturnin aux bêtes. Par l'ordre du préteur, l'évêque fut attaché à la queue d'un taureau furieux qui s'élança dans l'arène, bientôt ensanglantée de ses chairs en lambeaux. Saturnin expira au pied du Capitole[28]. Le dernier de ces missionnaires, Trophime, se réserva l'impériale cité d'Arles[29] : il prêcha au milieu des temples consacrés à Vénus dont les statues admirables ornaient les places publiques, les arènes et les temples. Les idées chrétiennes firent de rapides progrès dès le
premier siècle parmi les populations gauloises et la foi grandit au milieu
des obstacles. Alors s'élevèrent les premières églises ; longtemps les
chrétiens n'osaient se réunir à la face du ciel. Cependant les idées chrétiennes dans les Gaules ne se développèrent
publiquement qu'après l'avènement de Constantin. L'église se trouvait déjà
complètement organisée lorsqu'elle reçut la liberté. Elle fut assez forte
déjà pour résister à la plus grande des crises, le gouvernement du César
Julien dans les Gaules. Julien aimait sa Lutèce, son palais des Thermes, ses
jardins qui s'étendaient jusqu'à A cette époque un grand danger menaça l'église des Gaules
qui se formait à peine, ce fut l'arianisme, système de philosophie déiste
fort séduisant par sa simplicité : les Ariens, tout en se proclamant
chrétiens, niaient la divinité du Christ et les dogmes proclamés par
l'Église, Saint Martin, évêque de Tours, n'était point citoyen des
Gaules. Né en Pannonie, fils d'un tribun des légions, il étudia aux écoles de
Pavie ; la prédication chrétienne le toucha avec une si vive ardeur qu'il
courut se ranger parmi les catéchumènes. Presque adolescent, il entra dans la
milice impériale et fut centurion sous son père tribun. La légion se cantonna
dans Amiens, le froid était vif et Martin aperçut dans le coin d'une rue un
pauvre mendiant nu et transi. Pour le couvrir, le pieux centurion coupa son
manteau en deux et en donna la moitié au mendiant[37]. La nuit
suivante, selon la légende, Martin vit en songe le Christ vêtu de la moitié
de son manteau et les anges s'écriaient : Martin
encore catéchumène m'a revêtu de ce manteau[38]. Cette vision
frappa son esprit et toucha son cœur ; il servit deux ans encore, avec éclat,
sous Julien, dans l'expédition des Gaules. Retiré à Tours, il fut élu par le
peuple évêque comme un des grands citoyens : Martin apporta dans ses devoirs
la force et la constance que donne l'état militaire. Il popularisa les idées
de travail et de retraite dans A cette époque furent publiés les actes du martyr de saint Denis, diacre, d'origine orientale, qui vint prêcher dans la Lutetia Parisii[40]. On était en pleine persécution sous le règne de Valérien, et Denis fut saisi avec le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère. En face du préfet Tercennius, tous trois confessèrent la foi chrétienne ; ils eurent la tête tranchée sur le Mons Martii où l'on voyait un temple consacré au dieu Mars, si cher aux Celtes. Une tradition populaire sur saint Denis raconte qu'il porta sa tête sur ses mains jusqu'au lieu où depuis fut construite la chapelle : cette tradition s'explique peut-être par l'histoire idéale de l'architecture. Sous le porche des cathédrales, lorsque l'artiste voulait reproduire un martyr en image parlante, il lui mettant la tête dans les mains, symbolisme naïf ; et cette image, le pieux légendaire la traduisait dans son récit des miracles de saint Denis. Bien des choses du moyen âge s'expliquent ainsi par l'idéalisme. Au sixième siècle, la géographie de Cette administration métropolitaine se formula dans
l'origine sur les divisions administratives de Telle fut l'Église des Gaules qui va jouer un si grand
rôle de force et de protection au milieu de l'invasion des barbares.
L'origine première de cette Église avait été l'Orient, et Rome source de
toute lumière. L'école historique, qui a vu dans les évoques les
continuateurs des druides, a menti aux monuments : le Druidisme sanglant
avait presque entièrement disparu à la fin du troisième siècle, même dans
l'Angleterre et l'Armorique ; on en poursuivait avec acharnement les derniers
débris. Les ruines du Druidisme gardèrent une couleur de magie et de féerie ;
l'archidruide Merlin devint l'enchanteur si célèbre dans les chansons de
geste ; la fée Morgane fut la magicienne des bords de l'Océan, qui
soulevait ou apaisait les tempêtes. L'école des évoques chrétiens n'avait
aucun rapport avec ces doctrines ; les Druides devinrent les démons des
légendes, le Diable et l'Enfer dans |
[1] Serg.
Galba Imperat. August. tres Galliæ.
[2] Notitiæ veteres provinciarum et civitatum Galliæ. (Dom Bouquet, tome I, p. 122 ; tome II, p. 1 et 2.)
[3] La renommée de Marseille était immense chez les Romains et mon patriotisme aime à le constater. Strabon dit : ut dicendi studio pro atheniensi peregrinatione Massiliam amplecterentur. (Strabon, lib. IV, p. 81.)
Tacite en parlant d'Agricola : ...quod statim parvulus sedem ac magistram studiorum Massiliam habuerit, locum græca comitate et provinciali parcimonia mistum ac bene compositum. (Tacite, Agricola, cap. IV.)
[4] Cicéron, pro Fonteio.
[5] Voyez Valesius : Notitia Galliar., p. 446.
[6] Inanes vero umbras et cassas imagines dignitatum.
[7] Pline, liv. XVI in fin.
[8]
A Autun surtout, Cybèle était honorée. (Greg. Turonens), De Glor. confess.
[9] Il faut visiter Arles si l'on veut se faire une juste idée de la vieille cité romaine : Arles du moyen âge est construite sur les ruines de la ville romaine.
[10]
Auguste n'imposa aux Bretons qu'un simple tribut : cependant la flatterie
d'Horace fait d'Auguste le conquérant de
Præsens divus habetitur
Augustus, adjectis Britannis
Imperio.........................
(Horace,
III, 5.)
[11] Suétone, In Caligula, 46-47.
[12]
On trouve dans la vie d'Agricola, par Tacite, les plus curieux détails sur
cette expédition dans
[13] Aussi les poètes disent que Claude avait réuni les deux mondes et placé l'Océan dans l'empire romain :
Atnunc Occanus geminos interluit orbes.
Pars est imperii ; terminus ante fuit.
[14]
Les Romains ne possédèrent jamais que
[15]
Les Bénédictins, dans l'Histoire littéraire de
[16] Comparez toujours Valésius, Notitia Galliæ, avec la belle préface des Bénédictins dans Hist. rerum gallicar., tome I.
[17] Saint Épiphane dit que saint Luc, disciple de saint Paul, vint prêcher le christianisme dans les Gaules (saint Epiph., hœres, 51, dans l'édition de Petav., p. 439 ; Concil. Gall., tome I, p. 148). Cependant Sulpice Sévère dit que la prédication commença plus tard : Tum primum intra Gallias martyria visa, serius, trans Alpes Dei religione suscepta. (Liv. II.)
[18] J'ai visité la basilique de Saint-Maximin, un des grands monuments de l'art au moyen âge : il y existe des tombes romaines. Je suis monté plusieurs fois à la grotte de Sainte-Madeleine. Notre Provence est pleine de richesses antiques.
[19] Saint Polycarpe vint à Rome l'année 158 de J. C. (Chron. Alexand. ad ann. 158.)
[20] La modeste église d'Aijsnai est bâtie sur les ruines de ce temple : la tradition veut que ces martyrs y aient été enterrés. Je me trouvais là seul curieux à visiter ces cryptes comme à Saint-Victor de Marseille.
[21] Le père Longueval, dans son Histoire de l'Église gallicane, l'a donnée tout entière ; Tillemont l'a annotée.
[22] Autun devait son nom à Auguste : Augustodunum.
[23] Autun. Le martyr de saint Symphorien est placé par les Bollandistes le 22 août. D. Ruinart, Sincer. martyr. Bollandin., 22 Aug.
[24] Juvénal parle des jeux littéraires de Lyon, un peu périlleux pour les vaincus :
Palleat ut nudis pressit qui calcibus anguem,
Aut Lugdunensem rethor
dicturus ad
[25] Saint Irénée était à la tête de l'église des Gaules : Parœciaram per Gilliam quibus præerat Irenæus.
[26] Deux premières basiliques furent bâties à Paris en son honneur : Saint-Denis de la chartre (de carcere), Saint-Denis de passu (passu, souffrance).
[27] Clermont s'appelait Civitas Avernorum et plus tard, Augusto Nemetum. Le nom de Clermont, Clarus mons, lui fut donné au moyen âge.
[28] Acta Saturnini (Bollandistes). Saint Saturnin est vénéré à Toulouse sous le nom de saint Sernin, et dans beaucoup d'autres églises sous le nom de saint Savournin. Au Capitole on montre encore le lieu où le taureau s'arrêta.
[29] A Arles, il existe de magnifiques débris de cloîtres sous l'invocation de saint Trophime.
[30] Les plus anciennes de ces cryptes sont celles de Saint-Victor de Marseille, d'Aisnay, à Lyon, d'Agen et de Saint-Gervais, à Caen.
[31] Les cryptes de Saint-Victor formaient un tunnel sous le port et allaient à la basilique (Major), alors le temple de Diane.
[32] Tam clerus quam populus sibi statuerunt Episcopum.
[33] Il existe encore quelques basiliques où le baptistère est en dehors. La plus remarquable que j'aie visitée est celle de Santo-Ambrosio de Milan, toute parée de ses vieux sépulcres.
[34] La collection du Vatican contient plusieurs de ces tombes très-remarquables.
[35] L'Italie compte une basilique arienne, c'est Saint-Michel de Pavie, le Christ y est représenté dans les formes de l'arianisme. Saint Athanase a écrit contre l'arianisme : Hist. Arian. ad monachos.
[36] Hilar., de Trinit.
[37] Autrefois on conservait à Amiens une pierre qui rappelait la charité de saint Martin :
Hic quondam vestem Martinus dimidiavit,
Ut faceremus idem nobis exemplificavit.
[38] Sulpice Sévère, vita Martini.
[39] Louis XI, qui aimait beaucoup Tours, avait fait une fondation royale dans la collégiale en faveur d'un pauvre qui devait porter un manteau divisé en deux.
[40] Gallia Christiana, et Ruinart : Hist. critique des martyrs.
[41] La ville d'Eause fut sans doute détruite lors de l'invasion des barbares : les droits de son évêché ont été transportés à l'évêché d'Auch.
[42]
Voyez les travaux de d'Anville pour la géographie de
[43]
Voyez sur cette division de l'église des Gaules l'admirable recueil de