L'immense territoire qui s'étendait depuis le
Palus-Méotique jusqu'à Ces peuples habitaient des solitudes immenses, couvertes de chênes et de sapins : (ainsi était la forêt Hercynienne[3]). Les hommes étaient à l'état primitif, les cheveux longs, la barbe inculte, armés de haches en os ou de javelots en bois grossier : point de culture de terre, la chasse qui maintenait les habitudes nomades, les exercices violents ; aucun amour du sol, la guerre continuelle, caractère naturel de toutes les familles aborigènes ; et dans ces forêts, des races d'animaux entièrement perdues : un bœuf de la forme d'un cerf à une seule corne, les élans noirs, si farouches qu'ils ne se couchaient jamais, Tunis, sorte de taureau de la taille de l'éléphant, terrible adversaire de l'homme ; le molosse, chien énorme qui ne craignait pas le combat avec le lion[4]. Le sol abrupte avait dû subir des cataclysmes récents :
aux petites îles du Belt-Danois, les terres s'étaient déchirées par un volcan
; dans Tacite, dans son admirable livre De moribus Germanorum
composé au temps de Dans le déplacement continuel des tribus, il serait bien
difficile de préciser le territoire occupé spécialement par les Gaulois[7], mais à l'époque
où les Romains commencèrent à s'inquiéter de leur migration, ce qu'on
appelait L'école d'Alexandrie qui colorait toujours de son
mysticisme, les traditions religieuses des peuples, élevait le druidisme à
l'honneur d'un système de philosophie et de sagesse parfaite comme chez les
prêtres de l'Egypte, de Les traces vivantes du culte des Druides se retrouvent
surtout dans Cette barbarie régnait aussi profonde parmi les tribus de la grande île des Bretons et des Pictes, en face des Gaules ; la plus puissante de ces tribus s'appelait Breit (en langue primitive peint) ces insulaires se teignaient le visage et le corps. Les hardis navigateurs carthaginois et tyriens connaissaient les îles Baratanac (en langue punique terre d'étain), parce que l'étain recueilli jusqu'à fleur de terre[11] était l'objet d'un grand commerce ; s'il y avait quelque civilisation sur les côtes, au-delà de ces limites l'esprit aborigène se maintenait dans l'état sauvage ; selon Pline et Strabon, l'aspect des naturels était effrayant : de longs cheveux incultes pendaient jusqu'à la ceinture ; quelques-uns les faisaient revenir sur leur tête (comme les Comanches de l'Amérique) ; ils ne portaient pas la barbe ; couverts de peaux arrachées aux buffles et aux loups de mer, ils étaient tatoués de bleu. Dans des champs incultes ils gardaient les troupeaux, en s'exterminant dans des combats acharnés. Ainsi étaient les Bretons. Les Carthaginois, maîtres du commerce de l'Espagne,
avaient porté un peu de civilisation parmi les tribus campées entre les
Pyrénées et les colonnes d'Hercule ; le hardi navigateur Hannon, après avoir
côtoyé l'Afrique, avait visité les rivages de Les Gaulois, parmi les Celtes, étaient les tribus
essentiellement émigrantes. L'abréviateur si exact des fastes romains,
Justin, raconte que déjà sous les Tarquins une multitude de trois cent mille
Gaulois[13]
vint comme un torrent se jeter, l'une sur L'an 363 de Rome, s'éleva Brennus, grand parmi les Gaulois, originaire de la tribu soissonnaise, établie au nord des Gaules où, plus tard, furent bâtis Lutèce et Soissons (Soissons, la plus antique des cités) ; à la tête d'une nouvelle colonie gauloise, Brennus vint jusque sur les bords de l'Adriatique, entre le Métaure et le Rubicon ; sans hésiter il envahit les terres des Romains ; et, lorsque le Sénat leur fit demander de quel droit ils s'emparaient de Ravenne et du Picenum, Brennus fièrement répondit : Que ce droit, il le portait à la pointe de son glaive et sur le tranchant de sa hache[16]. Brennus, avec ses Gaulois, marcha sur Rome, le Sénat lui opposa en vain une armée ; ses débris dispersés portèrent l'effroi jusqu'au Capitole. Le Sénat voulut arrêter les conquérants en déployant la majesté de ses pompes : quatre-vingts vieillards, à la barbe blanche, assis sur les chaises curules attendirent les barbares autour du temple de Jupiter. Un Gaulois, à l'esprit railleur (ainsi était la tribu entière), prit la barbe d'un de ces vieillards immobiles comme des statues ; le sénateur le frappa de son bâton d'ivoire : ce fut le signal du massacre[17]. Sur une des hauteurs de Rome s'élevait le Capitole, temple et forteresse à la fois, comme le Parthénon d'Athènes ; les plus braves d'entre les jeunes Romains s'y étaient renfermés. Rome réduite en cendre, les Gaulois tentèrent de surprendre le Capitole ; par une nuit profonde, ils essayèrent d'escalader les rochers amoncelés autour du temple. Le dictateur Manlius, éveillé par le cri des oies sacrées, s'élança sur les murailles et le Capitole fût pour quelque temps préservé ; enfin, exténués de faim et de besoin, les Romains demandèrent à se racheter ; moyennant mille livres d'or, Brennus consentit à évacuer les terres conquises. Tite-Live, le spirituel légendaire des premiers temps de Rome, raconte que les Gaulois apportèrent de Celui poids, et comme le tribun Sulpicius s'en plaignait, Brennus mit avec insolence son glaive dans la balance en s'écriant : Malheur aux vaincus ![18] Ainsi étaient les Gaulois, nos pères, victorieux de la
race latine et grecque. Un autre Brennus envahit L'histoire de la colonie phocéenne est surtout curieuse
parce que Marseille fut la porte par laquelle les Romains s'introduisirent
dans les Gaules. L'an 530 avant Jésus-Christ (cinquante-septième
olympiade), sous Servius Tullius, des navigateurs phocéens[21] vinrent
débarquer entre le Rhône et le Var ; bien accueillis de la tribu gauloise du
littorale, les Phocéens s'unirent par des mariages : ils eurent bientôt à
combattre les Liguriens, leurs voisins et les Allobroges, tribu des Alpes ;
les Phocéens fondèrent d'autres colonies à Nice, à Antibes et à Agde jusqu'à
Arles et Montpellier[22]. Rome, l'alliée
de la république des Phocéens, loua ses mœurs, ses institutions, la fécondité
de ses terres, ses raisins, suspendus aux vignes, ses bonnes figues, ses bois
d'oliviers[23]
: Marseille resta la fidèle alliée de Rome dans la lutte contre Carthage.
L'historien Justin dit : Les Marseillais ayant fait
alliance dès le commencement avec les Romains en remplirent les devoirs avec
une extrême fidélité[24]. Des députés de Marseille revenant de Delphes où ils avaient
été envoyés pour porter des présents à Apollon, apprirent que Rome avait été
incendiée par les Gaulois ; cette nouvelle plongea les Marseillais dans un
deuil profond ; ils s'empressèrent de recueillir, tant du trésor public que
des libéralités privées, tout l'or et tout l'argent nécessaires aux Romains
pour payer aux Gaulois la somme exigée par eux comme prix de la paix. Les expéditions d'Annibal furent secondées par les
Gaulois. Cet appui explique sa marche osée des Pyrénées aux Alpes : Annibal
menait à sa suite presque toutes les tribus gauloises : la république de
Marseille seule prit parti contre Carthage. Le Sénat de Rome lui décerna le
titre de sœur[25].
Elle lui fournit des secours pour repousser les Liguriens, campés sur le
territoire de Gènes, de Nice et de Les Allobroges avaient des alliés parmi les Gaulois du
centre : les Averniens (Auvergnats). Le
consul Q. Fabius les rejeta au bord de l'Isère après un grand carnage. Rome n'incorpora
pas d'abord l'Auvergne à son territoire, il fallait marcher progressivement.
Quant aux Allobroges, leur sol touchait aux Alpes et à l'Italie ; il fut
réuni à ce que les Romains commençaient à nommer L'an 651 de Rome fut marqué par la grande invasion des
Cimbres et des Teutons (les Celtes Germains).
Ces barbares trouvèrent des alliés parmi les Gaulois : les plus ardents, les
Tectosages, avaient pour cité principale Toulouse. Marins les attaqua dans
les plaines de Il était important de bien préciser l'état des possessions
gallo-romaines pour justement apprécier les campagnes de César dans les
Gaules. Marius proscrit, personne ne parla pins de sa victoire sur les Cimbres
qui avait sauvé les colonies romaines : le Sénat abaissé décernait à César
tous les honneurs du triomphe après ses expéditions si faiblement conduites,
entremêlées d'échecs, deux fois impuissantes dans César suivit les Helvétiens dans leur retraite jusque chez
les Germains, vaillantes tribus qui sous leur chef Arioviste étaient venues
sur le Rhin. César temporisa, négocia pour attendre ses légions dispersées ;
des qu'il put disposer de ses forces, il livra bataille près de Béfort. A
l'exemple des Germains, les Belges, les plus intrépides parmi les Gaulois, passèrent
Après ces pacifications timides, César revint à Rome où
l'attendaient des arcs de triomphe, les actions de grâces aux dieux
immortels. On soutenait sa dictature ; ses lieutenants continuaient des
expéditions plus heureuses contre les Gaulois divisés ; ces tribus
combattaient seules, l'une après l'autre et quelquefois même l'une contre
l'autre. Galba[32]
s'assura une libre route sur les Alpes au milieu des Helvétiens et Crassus
s'empara du pays des Nannètes (Nantes, L'expédition contre l'Angleterre appela César sur Les opérations de cette dernière campagne de César se renfermèrent dans un cercle étroit entre Paris, Sens, Bourges, Orléans. Ici pour la première fois il est question d'Alise[41], ville mystérieuse, comme ces cités des Astèques qu'on trouve dans les pampas du Mexique. Alise devait être considérable, puisque Vercingétorix y abrita une armée de quatre-vingt mille hommes : aujourd'hui tous les débris sont disparus sous les champs cultivés : quelques colliers d'or, des chaînes, des armures indiquent seulement qu'autrefois une ville célèbre, la cité gauloise existait là, vivante, animée. Vercingétorix restait isolé avec une armée sans discipline, composée de désespérés et de fatigués : il livra bataille ; il fît des prodiges et la perdit. César, implacable contre ceux qui résistaient, se montra généreux envers les Gaulois qui revenaient librement se placer sous la domination romaine. Vercingétorix crut à cette clémence : César avait trop d'intérêt à finir la guerre des Gaules pour ne point accepter la soumission du grand chef. Placé sur son tribunal, entouré de ses licteurs et de la cohorte germaine, il reçut les Gaulois vaincus, le saluant de leurs acclamations. Vercingétorix, fier même encore dans sa défaite, à la manière des barbares fît caracoler d'une façon très-audacieuse son cheval autour du prétoire et déposa son javelot, son glaive aux pieds de César. Vercingétorix fut traité en vaincu ; Rome n'était généreuse qu'avec ceux qu'elle ne redoutait plus. Tout fut environné d'un grand éclat ; César préparait son
triomphe au Capitole ; homme politique, il voulait accomplir ses projets de
dictature. Les mille trompettes retentirent pour acclamer le vainqueur et le
pacificateur des Gaules[42] ; on exagéra
l'importance du service pour en obtenir un plus grand prix. Vercingétorix,
attaché au char de la victoire parmi les esclaves et les vaincus, fut livré à
la hache des licteurs. Ce n'étaient pas seulement les divisions intestines
des Gaulois qui avaient aidé César dans sa pacification et ses conquêtes,
mais encore les charmes de la civilisation romaine qui pénétrait les Gaules
de toute part ; ces municipes de Les Commentaires de César, œuvre toute personnelle
ont néanmoins ce grand intérêt de nous faire connaître les habitudes, la
topographie des Gaules ; on se tromperait toutefois en acceptant comme le
tableau des primitives mœurs les récits de César ; il s'était opéré une
notable modification depuis l'organisation de La stature des Gaulois était haute, leur teint blanc et leurs cheveux d'un blond ardent. Virgile, qui écrivait sous Auguste à l'époque où les Gaulois formaient déjà une légion autour de l'empereur, en parle ainsi : Ils ont une chevelure couleur d'or ; ils brillent sous leurs saies bariolées et leur cou, blanc comme le cygne, est chargé d'un collier[47]. Les bijoux, les vives couleurs plaisaient aux Gaulois : la saye, ce vêtement national, d'abord de laine grossière, puis de riches étoffes tombait comme une tunique jusqu'aux genoux. Dans les bas-reliefs des arcs de triomphes on reconnaît les Gaulois à ce vêtement ; quelquefois une peau de bête fauve pend derrière leur dos à la manière des Germains. Dans les rares tombeaux primitifs avant la fusion romaine, à côté des ossements gigantesques, on trouve des haches faites en os, peu en fer, quelques anneaux, de petites statuettes des dieux grossièrement travaillées. L'industrie des Gaulois se réduisait aux choses
nécessaires à la vie ; les débris de maisons gauloises ressemblent aux huttes
de Tacite indigné du scandaleux spectacle donné à Rome par
les matrones et les prêtresses de la bonne déesse[49], a exalté avec
enthousiasme la chasteté des femmes de De cette étude sur les Gaules, il résulte pour nous la conviction qu'il n'existe aucun document primitif sur l'histoire, les croyances des anciens Gaulois (nos ancêtres) avant les Romains : tout se borne à des conjectures systématiques sur le culte et la civilisation des Gaules. On a pris les visions des Alexandrins, ces rêveurs du polythéisme, pour les enseignements du Druidisme ? Contemplez plutôt les pierres monstrueuses, les blocs de Lockmaria, les autels druidiques. Là se voient encore les fissures d'où s'écoulaient les gouttelettes de sang des victimes humaines : la civilisation est-elle venue jamais de ces horribles mystères qui s'effacèrent lentement sous l'influence du christianisme ? |
[1] Dom Bouquet, dans son admirable préface en tête du grand recueil : Hist. rer. Gallic., a donné tous les textes qui se rattachent à l'origine des Gaulois.
[2] Strabon, lib. Ier.
[3] César dit qu'il fallait neuf jours pour traverser la forêt Hercynienne : Hujus Hercynis silvæ.... latitudo novem dierum iter expedito patet. Comment., liv. VI, cap. XXV.
[4] Est bos cervi figura.... Tertium est genus eorum, qui Uri appellantur. Hi suot magnitudine infra elephantos. Comment., cap. XXVIII. Les molosses paulo existaient encore du temps de Charlemagne.
[5] Aujourd'hui le mont Saint-Michel.
[6] Malte-Brun, qui avait profondément étudié la question, a recueilli les preuves dans sa Géographie (liv. XIV) : Notes sur la découverte de l'Amérique.
[7] Le nom de Gaulois ne fut entièrement accepté que lorsque celui de Celte fut abandonné : Verum ut Galli appellarentur, non nisi sero usus obtinuit. Celtas cum ipsi se antiquitus, tum alii eos nominabant. (Pausanias, lib. L.) Les vrais Gaulois étaient appelés par les Grecs : Galates.
[8] Diodore de Sicile, liv. V.
[9]
Cambry compte quatre mille de ces dolmens. M. de
[10] Nous reparlerons plus tard de cette école qui a voulu faire honneur aux Druides de la civilisation des Gaules pour nier les bienfaits des Évêques chrétiens.
[11] Les Grecs donnaient aux îles des Bretons le nom de Casseteri (étain).
[12] Pline dit que les Phéniciens, les Carthaginois avaient fondé de nombreuses colonies en Espagne.... In universam Hispaniam M. Varo pervenisse Iberos, Phœnices et Pœnos tradit. Pline, lib. III, cap. III.
[13] Trecenta millia.... Justin., lib. XIV, cap. I.
[14] Plutarque, in Camille.
[15] C'est Tite-Live qui donne aux chefs gaulois ces noms de Sigovèse et Bellovèse. Il les a évidemment latinisés.
[16] Cette mise en scène est écrite avec beaucoup d'art par Tite-Live, lib. V, cap. XLVIII.
[17] Polyen ajoute que les Gaulois étaient un peu enclins au vin : Natura autem celtica gens ad vinum proclivis est (lib. VIII, cap. XXV).
[18] Pondera ab Gallis allata iniqua, et, tribuno recusante, additus ab insolente Gallo ponderi gladius ; auditaque intoleranda Romanis vox : Væ victis esse. (Lib. VIII, cap. XXV.)
[19] Telle était la fierté courageuse des Gaulois que, selon le récit de Strabon, ils ne craignaient rien que la chute du ciel : Nihil sane,nisi forte cœli casus obruarentur. (Liv. VII.)
[20] Les Phéniciens occupaient déjà le littoral ainsi que le constatent des inscriptions découvertes récemment.
[21] Aristote dit que c'étaient des marchands de Phocée, ville d'Ionie. Sénèque ajoute : Phocide relicta, Graii qui nunc Massiliam colunt.
[22] Strabon, liv. IV, p. 180.
[23] Cicéron surtout ne tarit pas d'éloges sur Marseille : Sic optimatum consilio gubernatur, ut omnes ejus instituta laudare facilius possint quam imitari. (Cicéron, Orat. pro Flacco.)
[24] Justin dit : Cum Romanis prope ab initie conditæ urbis fœdus summa fide custodierunt auxiliisque in omnibus bellis industrie socios juverunt. (Liv. XLIII, cap. III.)
[25] Polybe, liv. III, chap. VIII, traduction de D. Thuillier.
[26] An de Rome 599.
[27] Polybe, Ambassades, 194 : Quintus Opimius consul Transalpinos Ligures, qui Massiliensium oppida Antipolim et Nicæam vastabant, subegit. (Tit. Liv., lib. XLVII.) Les légions s'établirent sur le beau territoire où se trouvent aujourd'hui Grasse et Fréjus.
[28] C. Sextius proconsul, victa Salviorum gente, coloniam Aquas Sextias condidit, aquarum copia, et callidis et frigidis fontibus, atque a nomine suo ita appellatas. (Tit. Liv., Épitomé, lib. LXI.)
[29]
Tite-Live avoue que c'en était fait de Rome, si le siècle n'avait pas produit
un Marius : Actum erat nisi Marius illi sæculo
contigisset. Il existe de nombreuses dissertations sur le lieu où
fut donnée la grande bataille de Marius contre les Cimbres. J'ai visité le
champ de
[30] Après son premier consulat, l'an 693 de Rome.
[31]
Commentaires de César, liv. Ier, ch. II : l'empereur Napoléon Ier a commenté
lui-même les campagnes de César et les juge avec une grande sévérité. Les notes
sur les Commentaires sont un travail bien supérieur à
[32] C'est le Galba qui, vieillard, fut élu à l'empire.
[33] .... Naves interim longas ædificari io flumine Ligere quod influit in Oceanum, remiges ex Provincia institut, nautas gubernatoresque comparari jubet. (Cæsar, lib. III, cap. IX.)
[34] Les lieutenants de César dans les Gaules : Crassus, Galba, Brutus, Cassius se dessinèrent plus tard contre ses projets ambitieux.
[35] Les deux expéditions de Germanie et d'Angleterre forment le IVe livre des Commentaires. L'empereur Napoléon Ier dit : César n'avait pas assez réfléchi sur les forces nécessaires à une expédition de cette importance ; elle tourna à sa confusion.
[36]
D'après l'empereur Napoléon Ier, cinq légions complètes formaient un effectif
de 40.000 hommes. Ne pas confondre ces Commentaires si remarquable
écrits à Sainte-Hélène avec
[37] Paucis ex prælio elapsi, incertis itineribus per silvas ad Labienum legatum in hiberna, perveniunt.... (Cæsar, lib. V, cap XXXVII.) Le massacre de la légion de Sabinus, dit Napoléon Ier, est le premier échec sérieux que César ait reçu dans les Gaules.
[38] Tous les noms gaulois donnés dans les Commentaires de César sont plutôt des titres de dignités que des noms propres. Ainsi, dans la langue celtique : ver-cinn-cedo-righ dont César a fait Vercingétorix signifie grand chef, et cinn-cedo-righ (Cingétorix), chef de cent têtes.
[39] Les Commentaires indiquent les noms des populations qui firent leur soumission et se lièrent à César. (Liv. III.)
[40] Les cohortes germaines prêtèrent un grand concours à César : Laborantibus nostris Cæsar Germanos submittit.... tum Germani acrius usque ad munitiones sequantur.
[41] Alise, d'après le récit de Diodore de Sicile, était une cité fort ancienne, qui devait sa fondation à Hercule : les travaux de d'Anville, Malte-Brun, Walkenær, la placent sur le mont Auxori, près de Semur. L'esprit courtisan a récemment multiplié les recherches sur la ville d'Alise.
[42] César se hâta de donner avis au Sénat de Rome de cette pacification ; des actions de grâce, des fêtes, qui durèrent plus d'un mois, furent célébrées à Rome : His rebus, litteris Cæsaris cognitis Romæ, dierum XX supplicatio redditur. C'est par ces mots que se terminent les Commentaires de César.
[43] Crassus, le véritable vainqueur des Gaules, périt dans l'expédition des Parthes : Cicéron s'était un moment rallié à César ; Brutus, tout jeune encore, prit parti dans la conjuration.
[44] L'édition princeps des Commentaires est celle-ci : Caii Julii Cæsaris opera, Rome, 1469.
[45] Cicéron, Orat. pro Fonteio.
[46] César, Comment., lib. VI, cap. XVI. L'étymologie celtique du mot Druide, est homme des forêts ou de chêne.
[47] Enéide, lib. VIII, v. 655.
[48] Voyez Le Blanc, Traité des Monnaies ; il donne toutes les médailles franco-gauloises. Plusieurs mémoires de l'ancienne Académie des inscriptions sont consacrés aux mœurs, aux habitudes des Gaulois. Dom Bouquet a tout réuni dans son admirable préface Hist. Gallic. La prétentieuse et bruyante érudition moderne n'a rien ajouté à ces matériaux.
[49] Tacite écrivit son livre de Moribus Germanorum.