LA MARQUISE DU CHÂTELET

 

ET LES AMIS DES PHILOSOPHES DU XVIIIe SIÈCLE

I. — LES JOYEUX VIVEURS SOUS LA FRONDE - L'ÉCOLE DE GASSENDI. - LES ÉPICURIENS. - MARION DELORME. - NINON DE LENCLOS. - MESDAMES GONDRAN ET DE SÉVIGNÉ.

 

 

1648-1660.

 

La plus curieuse histoire est celle de la philosophie, se développant dans la volupté. La Grèce avait vu la courtisane lascive, comme Aspasie, discuter sur la nature des dieux avec Socrate et Alcibiade[1] ; à Rome, Lesbie sacrifiait des tourterelles sur le trépied sacré en maudissant Vénus. Au moyen âge, la châtelaine aimait et croyait avec une pieuse ardeur ; la réformation abaissa la condition de la femme au rôle de ménagère sévère et obéissante. La Fronde, poétique épisode, vit des amazones aux plumes flottantes, prendre des villes, soulever un peuple. Le dix-huitième siècle seul présente le spectacle des femmes lettrées, ouvrant leur salon aux libres penseurs ou comme le disait Mme de Tencin, tenir ménagerie de philosophes.

Déjà sous la minorité de Louis XIV, Pierre de Gassendi avait apporté dans ses enseignements un esprit de liberté qui respectait peu les dogmes ; parmi ses disciples[2] on comptait deux charmants compagnons : Chapelle et Bachaumont, voyageurs aimables, convives assidus du cabaret de la Croix du Cigne, qui célébraient en vers faciles, le vin et la paresse en rappelant qu'Horace voulait qu'on mit pendant le froid :

Largement du vin dans la tasse, Et dans le foyer, force bois.

Cyrano de Bergerac écrivait l'Histoire comique des États et Empire de la lune[3] : livre de fantaisie et d'impiétés hardies. Cyrano de Bergerac, fameux bretteur, mousquetaire du roi, la moustache en croc, la rapière au côté, ne se gênait pas dans ses blasphèmes railleurs ; son nez immense, comme celui d'un oiseau de proie, le faisait reconnaître, comme un fils de cette race gasconne venue en France avec Henri IV. Quand les mousquetaires quittèrent Paris sous la pression de la Fronde, Cyrano de Bergerac exhalait sa colère contre messieurs les bourgeois, souverains quelque temps du Louvre et de la reine ; Cyrano de Bergerac les menaçait d'un prochain châtiment[4] ; le cardinal pardonnait les boutades du mousquetaire, à cause de ses coups de brètes royalistes.

Aussi, sans croyance ni en Dieu, ni au diable, était d'Assoury, rimailleur insouciant, bon musicien sur le luth, toujours suivi de ses petits pages que Chapelle retrouvait à Montpellier sous le poids d'une accusation de mœurs italiennes :

Il sera brûlé, Dieu merci,

Dieu veuille, qu'autant on fasse

A tous ceux qui vivent ainsi[5].

Le baron de Blot, gentilhomme ordinaire de Gaston d'Orléans, écrivain d'immorales facéties, couronna sa mauvaise vie par une mort d'incrédule 9 que Chapelle osa louer dans ce siècle encore croyant :

Il fit tout ce qu'il fît d'une âme bien sensée.

La Mothe le Vayer, esprit de doute et de négation, fut aussi l'élève de Gassendi et de Campanella, ce dominicain accueilli par le cardinal Richelieu comme ennemi des Espagnols en Italie et qui publia la Cité du Soleil, ou le Plan d'une république astronomique, livre aussi hardi que l'utopie de Thomas Morus — la communauté des biens et des femmes y était hautement prédite et proclamée[6] —. Campanella, partisan du pouvoir absolu, ami de Gabriel Naudé, toujours protégé par le grand cardinal, mourut paisiblement dans le couvent des dominicains de la rue Saint-Honoré.

Gassendi avait encore pour disciple, un pauvre dissipé, bon buveur, sans grande morale, Poquelin, sieur de Molière, compagnon de Chapelle et Bachaumont, dans tous les cabarets fameux du faubourg Saint-Germain.

Molière, que bien connaissez,

Et qui vous a si bien farcez,

Messieurs les coquets et coquettes

Les suivait et buvait assez,

Pour être le soir en goguette.

Alors engagé dans une troupe de comédiens ambulants, le sieur Poquelin parcourait les provinces sous la protection du prince de Conti, si facile de mœurs, si aimable de caractère : il faisait partie de la troupe des Béjard, véritable tripot de bohémiens que Scarron a peint dans son Roman comique : mères, filles vivaient des mêmes amours[7].

Boire gaiement au frais, assis sous les ombrages, au doux murmure des cascades, en s'inquiétant peu de Dieu et de vie future, mollement assis entre les comédiennes aimées, telle était la vie des épicuriens dans ces horizons enchanteurs reproduit plus tard dans les paysages de Watteau : beau soleil, douces ombres :

Sous ce berceau qu'Amour exprès

Fit pour toucher quelque inhumaine,

L'un de nous deux, un jour au frais

Assis près de cette fontaine,

Le cœur percé de mille traits

D'une main qu'il portait à peine

Grava ces vers sur un cyprès :

Hélas ! que l'on serait heureux

Dans ce beau lieu digne d'envie,

Si, toujours aimé de Sylvie,

L'on pouvait, toujours amoureux,

Avec elle passer la vie.

Il était doux d'aimer, de boire en oubliant la peine, la douleur, les idées sérieuses ! Ce qui caractérisait cette dernière école du plaisir et de l'amour, c'est qu'elle jouissait de la pleine liberté de ses sens, avec le respect des coutumes, des idées et des formes ; la galanterie absorbait l'existence ; l'amour voltigeait à travers les branches des arbres de l'île de Cythère, où les bergers et les bergères s'envoyaient des baisers sur les flèches de Cupidon.

A la place Royale, récemment plantée de beaux ormes, se donnaient tous les rendez-vous de galanterie, près de la porte Saint-Antoine, lieu célèbre pour les rencontres d'épée, à quatre pas des vertes prairies de la troisième courtille : tout ce qui était élégant et musqué avait choisi le Marais pour demeure. Là se promenaient les beaux cavaliers, la tête couverte d'un large feutre gris à plumes flottantes, le petit juste au corps, les riches brayes finissante l'entonnoir des bottes de daim ; et, brochant sur le tout, un court manteau et une longue rapière ; les dames avaient renoncé aux fraises de dentelles emprisonnant le cou de la belle Gabrielle ; elles portaient des cheveux tout bouillonnes en frisure, que Madame Henriette d'Angleterre avait mis à la mode, force perles au front et en torsade, des manchettes de dentelles retenues à la florentine par des bracelets ouvragés d'or et de grenat[8].

Parmi les renommées galantes de la place Royale, la plus célèbre était toujours Marion Delorme :

De si rare et si plaisante forme

D'un corps charmant et si beau[9].

Champenoise d'origine, longtemps obscure dans une maison de campagne de Ménilmontant ; le riche financier d'Émery[10] l'avait mise à la mode en son hôtel au coin de la rue des Tournelles, orné de glaces^ tendu de soie bleue, orange, avec force coffrets et meubles milanais. Pour mugueter Marion, le grand écuyer Cinq-Mars, marquis d'Effiat, venait de Saint Germain en Laye la nuit, à franc étrier, laissant le roi très-inquiet de son favori ; le lendemain, il le trouvait bâillant, étendu sur un fauteuil, pâle et défait. Marion fut longtemps aimée par le grand écuyer avec un si doux prestige qu'on ne fit bruit à la cour que du mariage de M. de Cinq-Mars avec Marion : on ne l'appelait que Mme la Grande-Écuyère[11] ; au reste, elle était née d'une famille de gentilshommes pauvre mais ancienne.

Marion ne fut que galante : jamais elle ne secoua les idées religieuses ; elle pratiquait l'église, agenouillée dans la chapelle des Minimes de la place Royale. Encore d'une éblouissante beauté sous la Fronde, elle avait pris part à la politique ; fort ennemie du cardinal Mazarin, comme toute la place Royale, elle recevait dans son salon tout ce que la Fronde avait de plus vif, de plus dévoué : le prince de Condé, la Rochefoucauld, Longueville, Retz et le poète Scarron ; plus d'une fois elle échappa aux rigueurs du cardinal ; et quand les princes furent arrêtés, Marion Delorme dut feindre une grave maladie pour ne pas partager leur sort. Elle mourut le bouquet de paille au chapeau, comme une bonne frondeuse, dans les bras de ses amis, le chevalier de Gramont et Saint-Évremont, Le chevalier de Gramont, dont la vie a été écrite par Hamilton, si brave, si brillant gentilhomme, racontant dans ses Mémoires, jeu, tripot, siège, bataille avec un charme inépuisable, garda longtemps le souvenir de Marion Delorme[12]. Saint-Évremont, bel esprit, mauvaise langue et fine lame : qui ne redisait les mots piquants et les bottes de Saint-Évremont ? Mazarin se fût bien gardé de proscrire Saint-Évremont[13], à la fin devenu un de ses zélés amis : il le gardait à ses côtés avec cet autre brave spadassin dont j'ai parlé, Cyrano de Bergerac. Après avoir tant récité de mazarinades à la Samaritaine, Cyrano devint ensuite un des plus zélés amis de M. le cardinal.

Tous aimaient aussi Mlle Anne de Lenclos, longtemps mêlée à la vie libre et facile de Marion Delorme[14]. Ninon, Tourangeaine comme Rabelais, élevée par un père ami de Gassendi, en prit les mœurs insouciantes et le dogmatisme raisonneur, ce qui était un caractère nouveau dans la société des femmes. Jeune et libre, Mlle de Lenclos était venue habiter une maison rue des Tournelles, moins riche et moins parée que celle de Marion Delorme : elle y avait multiplié les chambres, les petits salons, les alcôves mystérieuses. Un peu médisante autant qu'indulgente pour les fautes de cœur, elle rappelait même, au temps de la toute-puissance de Mme de Maintenon, la chambre en damas jaune qu'elle avait prêtée à la jeune Mlle d'Aubigné et à Villarceau[15]. Ninon, d'une petite taille bien prise, d'une belle chair bien potelée, avait un de ces visages que deux yeux brillants font ressortir entre tous ; elle savait les belles manières, excellente musicienne, s'accompagnant du théorbe et du luth avec un charme infini ; ses danses hardies, ses sarabandes faisaient encore ressortir son voluptueux maintien. Chapelle lui écrivait :

Mon âme languit tout le jour,

J'admire ton luth et ta grâce ;

J'ai du chagrin, j'ai de l'amour,

Dis-moi, que veux-tu que j'en fasse ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je sais quel nombre de galants

De ton affection se pique :

Trop de Médors, trop de Rolands

Font l'amour à mon Angélique[16].

Ce fut le privilège de Ninon de Lenclos d'être louée à cause précisément du nombre et de la légèreté de ses amours, elle aima Condé, la Rochefoucauld, Longueville, d'Effiat, la Châtre, Gour-ville, Coligny, Villarceau, Sévigné, d'Albret, Clarambault, et d'autres encore venaient s'ajuster à ce long chapelet, tréfilé de caprices.

L'indulgente et sage nature

A formé l'âme de Ninon,

De la volupté d'Épicure

Et de la vertu de Caton[17].

On pardonnait tout à Ninon, à cause de sa pensée, libre, indifférente dans les choses religieuses» caractère nouveau de là génération. Singulière vertu de Caton que les caprices de Mlle de Lenclos se donnant à l'un, à l'autre, dit-on, sans intérêt, comme si de grands seigneurs, riches, galants devaient être en reste de beaux présents envers leur maîtresse capricieuse et prodigue : chaque sourire d'amour épanoui sur ses lèvres sensuelles, se payait bien, à l'exception de quelques coups de tête pour la gloire, l'esprit et les beaux yeux : Ninon ne fut jamais désintéressée. Son billet à la Châtre est l'œuvre d'une créature sans âme. Un gentilhomme ardemment épris lui demande la promesse de toujours l'aimer, et riant comme une folle fille, elle la signe — qui de nous n'a reçu ces gages et ne les respecte : une fleur, des cheveux —. Puis Ninon s'écrie :

Ah ! le bon billet qu'a la Châtre. Soufflet donné à tout ce que l'amour honore et grandit.

Plus tard vieille incrédule, toute couverte de rouge, on lui rendit bien ses froides railleries. Au temps de sa beauté et de ses grâces Chapelle, dans un cabaret, improvisa des vers sur la manie de Ninon, de raisonner, de faire de la philosophie en secouant les préjugés, de parler de la vertu antique à la manière de Caton :

Il ne faut pas qu'on s'étonne

Si souvent elle raisonne

De la sublime vertu

Dont Caton fut revêtu ;

Car à bien compter son âge,

Elle peut avoir vécu

Avec ce grand personnage.

Chapelle lui donnait un certificat de décadence et de vieillesse. Le succès de Mlle de Lenclos parmi tous ces épicuriens vint de sa manie de dogmatiser avec une liberté de paroles telle, qu'elle en faisait frémir Mme de Sévigné[18] si facile pourtant sur les hardiesses de l'esprit et les faiblesses du cœur : les élèves de Gassendi admiraient tous Mlle de Lenclos, déjà cachée sous une épaisse couche de rouge.

A la fin du dix-septième siècle » sous sa perruque blonde et frisée, elle prenait plaisir à corrompre les jeunes cœurs — Voltaire devint son élève favori parce qu'elle devinait en lui le plus ardent ennemi des croyances[19]. Elle le présentait à Mme de Gondran[20] connue sous le petit nom de Lollo, déjà fameuse par ses aventures galantes avant qu'elle ne devint femme du sieur Gondran, avocat au conseil. Un moment à la mode[21], on se battait journellement pour elle^ et dans un de ces duels succomba le marquis de Sévigné l'un des plus sémillants coureurs de ruelles, le dédaigneux mari d'une femme belle, spirituelle ; sur quelque mauvais propos tenu contre le chevalier d'Albret, on se rencontra derrière les Picpus Sévigné démentit hautement les bruits, mais il déclara qu'il était venu pour se battre et qu'on se battrait ; les épées s'engagèrent, Sévigné porte quatre ou cinq bottes au chevalier qui traversèrent son haut-de-chausse, se découvrant un peu, d'Albret toujours à la parade, reçut le marquis au bout de son épée.

Ce fut à la suite de la mort de son mari, que la marquise de Sévigné vint habiter Paris ; jeune veuve d'à peine vingt-cinq ans, elle vécut au milieu de ce monde facile dans la société de Marion Delorme, de Mme Scarron. On dit qu'elle sut se préserver de toute aventure d'amour ; un ruisseau traverse rarement des eaux impures sans se corrompre :

Sévigné, veuve, jeune et belle,

Comme une chaste tourterelle

Ayant d'un cœur triste et contrit

Lamenté monsieur son mari,

Est de retour de la campagne

C'est-à-dire de la Bretagne,

Et malgré ses sombres atours,

Vient augmenter dans nos ruelles

Le nombre de nos belles[22].

Mme de Sévigné, en effet, avec une affectation d'indifférence raconte les amours, les scandales sans trop s'en effaroucher ; d'une froideur élégante, elle cache son cœur dans son esprit, à la différence de quelques étourdies, qui parce qu'elles aiment, jettent leurs passions, leurs caprices aux mille échos de la renommée. Mme de Sévigné ne raconte rien sur elle-même, rien ne transpire sur ses sentiments intimes : si elle a été galante, sensible ; si quelque cœur à passé a travers le sien, nul ne le sait ; elle n'est ni pieuse, ni philosophe ; mêlée à de beaux cavaliers, elle ne dit jamais qui a pu lui plaire. Toutes trempées de respects humains, ses lettres étincelantes d'esprit ne reflètent rien, comme un miroir dépoli. Mme de Sévigné fut la reine du Marais si plein alors de belle compagnie. Quand on parcourt encore aujourd'hui le quartier qui sépare la rue des Tournelles, de la rue Saint-Antoine, on est frappé du nombre de riches hôtels qu'habitaient les plus beaux noms de France : Lamoignon, d'Ormesson, Richelieu. L'hôtel de Mme de Sévigné se distinguait entre tous : des colonnades, des sculptures, de splendides jardins[23]. La société était charmante ; on entendait la causerie spirituelle de Mmes de Saint-Agnan et de Coulanges, la parole inquiète, maussade du duc de la Rochefoucauld, les plaintes moqueuses du cardinal de Retz ; souvent M. le prince de Condé, Turenne venaient visiter Mme de Sévigné toujours ravissante sous ses guirlandes de fleurs, et donnant des ordres à Corbineli, l'élégant ordonnateur des soirées du Marais.

Ainsi fut cette société du Marais après la Fronde. A cette école se formèrent les libres penseurs : la chambre jaune de Ninon de Lenclos fut le grand vestibule des salons encyclopédiques, l'objet spécial de nos études.

 

 

 



[1] J'ai peint les courtisanes de la Grèce dans un de mes précédents volumes, Aspasie.

[2] Gassendi avait été nommé par le roi Louis XIII professeur de mathématiques au collège de France.

[3] M. de Montmerqué possédait un manuscrit original de Cyrano de Bergerac, gentilhomme des gardes du cardinal de Richelieu.

[4] Ils s'en vont les nobles François

Qui portent la cape et l'épée.

Courage, messieurs les bourgeois,

Vous serez les maîtres six mois

De la cage et de la poupée.

(Le Louvre et la Reine mère.)

[5] Voyage de Bachaumont et Chapelle.

[6] Campanella, né en 1568, favorisa un soulèvement contre la domination espagnole à Naples : il recevait du cardinal de Richelieu une pension de deux mille écus.

[7] On a fait une multitude de dissertations pour justifier ou même pour glorifier la jeunesse de Molière.

[8] On peut feuilleter les gravures contemporaines recueillies avec soin au cabinet des estampes. (Bibliothèque impériale.)

[9] Gazette en vers de Loret, recueil fort curieux.

[10] Voyez sur d'Émery, mon livre sur les Fermiers généraux.

[11] Marion de Lorme fut accusée de rapt, de séduction et d'avoir par cette voie contracté un mariage clandestin.

[12] Voyez mon livre sur la Duchesse de Portsmouth ; je donne de curieux détails sur Hamilton.

[13] Charles Marguetel de Saint-Denis, marquis de Saint-Évremont, était né dans un château près de Coutances.

[14] Ninon de Lenclos, née à Paris en 1616, avait été élevée en Touraine.

[15] Voyez mon livre sur Mlle de Lavallière et sur Ninon de Lenclos.

[16] Poésies de Chapelle et de Bachaumont. (Édit. Saint-Marc.)

[17] La vertu doit être prise ici dans le sens de force d'âme. Ninon a été hautement célébrée par Scarron, Régnier, Desmarais, Châteauneuf et Saint-Évremont, tous philosophes épicuriens.

[18] Voyez lettre 27.

[19] Ninon légua à Voltaire 3000 écus pour acheter des livres.

[20] Mme Gondran était fille de M. de la Honville, contrôleur des finances.

[21] On trouve des détails un peu licencieux sur Mme Gondran dans les Mémoires de Conrad (Mss Bibliothèque de l'Arsenal) et dans la médisante compilation de Tallemant des Réaux, trop louée.

[22] La Muse historique de Loret, journal en vers trop peu consulté qui peut servir à l'Histoire des Ruelles et de la place Royale.

[23] L'hôtel que Mme de Sévigné habitait rue Culture-Sainte-Catherine avait d'abord appartenu au président de La Reynie ; il fut vendu en 1671 à Françoise de la Baume, dame de Carnavalet ; il a gardé ce nom. Il est destiné à servir de musée à la ville de Paris. La rue portera, dit-on, le nom de Sévigné.