Certaines fêtes à Rome étaient des institutions nationales, des solennités obligatoires ayant lieu à date fixe et dont l’organisation et la surveillance appartenaient aux magistrats suivant des règles que nous verrons, après avoir donné un court aperçu des jeux qui étaient donnés à leur occasion. En première ligne, comme ancienneté et comme importance, les grands jeux romains sont par excellence la fête du peuple romain. La tradition fait remonter leur origine à Tarquin l’Ancien, qui les fit pour célébrer une victoire sur les Latins. Le premier il attribua un emplacement fixe à leur célébration sur un terrain plat au pied du Palatin du côté de l’Aventin, où après lui fut élevé le grand cirque, Circus Maximus. Lorsqu’il y donna ses jeux, il avait simplement mis à la disposition des Sénateurs et des Chevaliers, deux emplacements où chacun des deux corps établit des échafaudages de douze pieds de haut d’où ils assistèrent au spectacle ; il y eut des courses de chevaux et des luttes d’athlètes venus d’Etrurie (138 V. C.). Plus tard, devenus solennels, ces jeux se renouvelèrent chaque année et furent appelés ludi Romani, dit Tite-Live[1]. Tarquin le Superbe commença ensuite les constructions du grand cirque dont Denys d’Halicarnasse[2] nous a donné une description très détaillée, du moins de ce qu’il fut quand il eut été achevé sous César. Les jeux proprement dits du cirque, ludi Circenses étaient de trois sortes, les courses de chevaux et de chars, les combats de gladiateurs, les chasses ou combats d’animaux. Les Romains empruntèrent à la Grande-Grèce les courses qui furent simples au début[3], car il n’y avait qu’une course de chars et une aussi de chevaux et le tout ne durait pas plus d’une heure[4] ; à la fin de la République, ces factions du cirque qui prirent plus tard un si grand développement a peine parues excitèrent de fanatiques passions jusqu’au sacrifice de la vie. Des paris s’engageaient déjà probablement sur le résultat des courses, car, au début nième de l’empire nous voyons les femmes y prendre part et anxieuses de l’argent aventuré, s’enquérir du nom du vainqueur[5] ; il n’y en eut d’abord due deux, la blanche et la rouge, couleur des chevaux, couleur de la neige d’hiver, couleur du Soleil ardent d’été ; puis deux autres s’ajoutèrent la verte, couleur de la terre au printemps et la bleue, couleur de la mer et des ciels purs de l’automne[6], et comme les sept planètes ; les coursiers décrivaient sept fois l’orbite du cirque[7]. Dès le début de l’empire tout augmente dans une proportion que peut caractériser l’idée de Domitien d’amplifier l’offrande de Virgile à Auguste : Centum, quadrijugos ogitabo ad flumina currus (Georg., III, v. 18). car il voulut qui il y eût cent départs dans le même jour[8] mais comme le temps aurait fait défaut, il avait réduit le nombre des tours à cinq. Cette innovation ne se maintint pas. Les jeux de gladiateurs tirèrent leur origine d’une cérémonie expiatoire qui avait lieu dans les funérailles[9] ; où primitivement on immolait des prisonniers de guerre : l’introduction des combats de gladiateurs en remplacement de ces sacrifices, fut une mesure d’humanité. On faisait souvent des jeux de gladiateurs autour du bûcher des généraux morts dans la guerre où combattaient les captifs comme gladiateurs[10] ils passèrent de là dans les fêtes, et on en donnait souvent avant d’entreprendre une guerre pour habituer disait-on les citoyens à la vue du sang[11]. Les chasses et les combats d’animaux remontent aux triomphes qui suivirent la défaite de Pyrrhus en 477, et celle des Carthaginois en 502. Une économie fut la cause d’un spectacle où 142 éléphants périrent sous les flèches des archers pour éviter la dépense de leur nourriture[12]. Un sénatus-consulte prohiba l’entrée en Italie des bêtes fauves après que Fulvius, triomphateur de la guerre d’Etolie eut fait paraître des lions et des panthères, mais Cn. Aulidius tribun de la plèbe y rit apporter une exception en faveur des jeux (581). Sylla, Scaurus et Pompée renchérirent encore sur ces exhibitions, on vit des lions en liberté, des hippopotame, des rhinocéros et des crocodiles[13]. Longtemps ces exercices athlétiques et gymniques avaient seuls composé les jeux Romains ; en 391 dans une épidémie où l’on voyait une manifestation de la colère des dieux, pour l’apaiser on introduisit des jeux scéniques, nouveauté pour un peuple exclusivement guerrier ; malgré leur nom ce n’était rien moins que des comédies, ils consistaient en de simples danses exécutées au son de la flûte sans chant ni paroles par des baladins venus d’Étrurie (ludiones). La jeunesse Romaine s’inspira de cet art rudimentaire, y introduisit des paroles à peine rythmées, une légère trame en lit de petites pièces analogues aux Atellanes, divertissements en usage à Atella, ville des Osques. Le goût inné chez les Italiens de paraître sur la scène était ainsi satisfait ; les histrions furent écartés et l’on put jouer les Atellanes sans sortir de sa tribu, sans être exclu du service militaire[14]. Le véritable drame n’apparut qu’avec Livius Andronicus sous le consulat de C. Claudius Cento et M. Sempronius Tuditanus, en 514, ce qui est la date exacte quoi qu’en dise Accius qui la place 40 ans plus tard, époque où Plaute et Nævius avaient déjà fait jouer beaucoup de comédies, il traduisit sans doute du grec une comédie et une tragédie, les premières données aux jeux Romains[15]. Les pièces étaient précédées et suivies de divertissements[16] : c’était généralement un mime qui faisait l’exodium, c’est-à-dire la fin du spectacle[17]. Leurs acteurs nommés aussi mimes, pendant les entractes et les changements de décors jouaient des intermèdes devant un rideau masquant la scène[18]. A l’époque de Sylla, l’art des animes se modifia profondément, les pièces ne furent plus improvisées et leurs auteurs souvent ne les jouaient pas[19]. Parmi les plus connus de ces mimographes sont A. Laberius et P. Syrus. Les mimes figuraient dans tous les jeux publics. La fête des jeux Romains avait pour date le dix-septième jour des calendes d’octobre (15 septembre)[20]. En 338 ils duraient déjà trois jours[21]. D’après Denys (VI, 95) un jour avait été ajouté après l’expulsion des Rois ; en 263 un autre jour l’aurait été pour expier une pollution du cirque le jour même des jeux (dies instauratitius)[22]. Nous savons aussi qu’un cinquième jour fut institué en l’honneur de César après sa mort[23]. Il est certain qu’a l’origine la direction des jeux Romains appartint aux Consuls, irais soit que les consuls y aient employé d’abord les édiles curules pour l’organisation et lui aient abandonné ensuite la direction, soit qu’une attribution spéciale en ait été faite a ces magistrats, les édiles curules apparaissent dés l’origine comme les donnant. Si c’est une raison fausse de la création de cette édilité que la célébration d’un quatrième jour des jeux Romains mise a leur charge, il n’y a pas moins là un témoignage de sa participation ancienne a ces jeux[24]. Du reste, jamais il n’est question d’autres magistrats en cette matière[25] et dès l’an 460 où ces jeux eurent une importance exceptionnelle, le peuple 3 assistant couronné pour l’état prospère de la République, ce furent les édiles curules qui les donnèrent[26]. Mais la présidence ne leur en appartient pas ; tous les jeux devenus permanents ont tiré leur origine de vœux qui ne pouvaient être faits que par des magistrats ayant l’imperium[27]. C’est le Consul qui se rendait en char aux barrières où étaient rangés les quadriges, il mettait pied à terre et donnait le signal du départ en jetant dans l’arène un linge blanc, puis remontait dans son char et revenait en traversant le cirque reprendre sa place parmi les spectateurs[28]. C’est pourquoi l’absence de magistrats supérieurs eût nécessité la création d’un dictateur pour les présider, car c’est une des raisons que l’on donne, sans appui certain, dit Tite-Live, pour la nomination à Aulus Cornelius en 432, qui, dans ces conditions, aurait abdiqué aussitôt après[29]. La règle ne fut pas observée pour les jeux plébéiens qui furent organisés et présidés par les édiles de la plèbe ; ils eurent les signes extérieurs du pouvoir, le costume et les licteurs[30]. Ces jeux comme les jeux Romains furent une fête nationale. On ne sait d’une manière certaine à quelle époque ils firent institués, bien qu’Asconius (sans doute l’apocryphe) donne la date invraisemblable de l’expulsion des rois ou celle de la, réconciliation des ordres après la sécession de l’Aventin[31], ce qui serait assez naturel, car la plèbe aurait pu vouloir célébrer le souvenir du jour de sa constitution ; mais la première mention certaine qu’on trouve de ces jeux est la date de 538 dans Tite-Live (XXIII, 30). Il y a pour cette date ou une date approchante une assez forte présomption dans la construction du cirque où furent célébrés régulièrement ces jeux, en 534 par le Censeur Caïus Flaminius qui lui donna son nom[32]. Ils furent organisés sur le modèle des jeux Romains. Le parallélisme des deux cirques, écrit M. Mommsen[33], rentre dans le caractère de ces doubles jeux comme le double epulum de Jupiter et beaucoup d’autres dualités semblables. Cette remarque se vérifie de point en point, car en exposant la marche des deux jeux, à de très faibles différences près, on voit se succéder les mêmes fêtes et les mimes cérémonies. Si nous nous plaçons à l’époque de Cicéron, nous constaterons qu’avant les deux jours consacrés, au jour des Nones de Septembre et au surlendemain des Nones de Novembre les jeux préparatoires commençaient et se prolongeaient jusqu’aux ides pour les jeux Romains comme pour les jeux plébéiens[34]. Aux ides, jour spécialement attribué à Jupiter[35] avait lieu une fête d’un genre particulier sur laquelle nous reviendrons après avoir terminé notre comparaison. Dans les jeux romains et plébéiens, et là seulement, nous trouvons au lendemain des ides une revue des chevaux dont la dénomination qui, beaucoup plus tard, désigna une cérémonie d’un tout autre genre, indique que l’on faisait faire aux chevaux destinés à paraître dans les jeux des deux Cirques une course d’essai (equorum probatio)[36]. Puis, les jeux solennels duraient, les Romains cinq jours, comme nous l’avons déjà vu, et les jeux plébéiens trois seulement[37], et étaient suivis, les premiers de quatre jours de marché et les seconds de trois jours seulement[38]. Il nous reste à parler du double epulum, repas en l’honneur de Jupiter et Junon et de Minerve. Sans tenir compte d’un tette de Cicéron, que nous verrons plus loin, et qui est relatif à des événements de l’an 697, V. C., on a soutenu que l’epulum des jeux romains ne nous apparaissant que dans les calendriers, d’une époque postérieure à celle d’Auguste, n’aurait pas existé avant l’empire[39]. Cependant, il faut reconnaître que jusqu’en 553 on trouve un certain nombre de mentions du repas des jeux plébéiens, donné avant cette époque par les édiles plébéiens, et au contraire, jamais le repas des grands jeux n’est mentionné. Ainsi, Tite-Live qui cite le premier dans six années différentes, dont la plus ancienne est l’année 541, est muet sur l’autre[40]. Peut-être cela vient-il de ce que les édiles curules n’ayant que l’organisation des jeux romains et non la présidence, ne donnaient pas eu repas ; comme l’auteur mentionne toujours les jeux en mime temps que l’epulum, il n’a pas eu à le faire pour les jeux romains, où le consul, y présidant, en était sans doute chargé. C’est en 558 que nous trouvons le dernier epulum donné par les édiles plébéiens ; et cela se comprend de reste, car c’est l’innés de la création de prêtres spécialement affectés à ces fonctions. Sur la proposition de C. Licinius Lucullus, tribun de la plèbe, ils furent créés au nombre de trois d’abord, sous le nom d’épulons ; comme aux pontifes, on leur accorda la robe prétexte du magistrat[41]. Ils organisaient les repas sous la direction des pontifes, et fournissaient tout ce qui était nécessaire ; si un rite était mal observé ou omis, sur l’avis des pontifes, ils devaient tout recommencer[42]. Ils ne furent peut-être pas nommés à l’origine dans les comices, car Tite-Live nous montre une vacance comblée par cooptation[43]. Leur nombre fut porté à sept à une époque inconnue, mais antérieure à la dictature de Sylla, car son père fut membre d’un collège de sept épulons[44]. Ce fut peut-être à l’époque où la loi Domitia décida que dans les cas de vacance les prêtres des grands sacerdoces seraient élus par les 17 tribus, sur la présentation de candidats, par le collège intéressé, qui procédait ensuite à la cooptation des élus. Les épulons figurent à l’époque d’Auguste parmi les quatre grands collèges de prêtres, et il est probable qu’ils furent aussi nommés suivant les dispositions de la loi Domitia. Mais les preuves font défaut. Le collège s’appelait VII viri epulones et un membre isolé était dit VII vir epulonum[45]. De même que Tite-Live mentionne souvent l’epulum Jovis des édiles plébéiens et passe sous silence l’epulum Minervæ, les différents calendriers qui nous ont été conservés et où se trouvent les mois de septembre et de novembre ont aussi des indications plus précises sur le repas du mois de novembre. L’un d’eux (Fasti Antiates), ne porte pour septembre et novembre que la simple indication d’un repas sans nom de divinité ; un autre donne aux ides de septembre une mention sujette à lectures diverses, mais où apparaît le nom de Jupiter. Ce n’est vraiment que dans deux exemplaires d’un calendrier rustique qu’on trouve le nom de Minerve ; au mois de septembre, mais sans l’indication du jour[46]. C’est bien certainement aussi ce repas que Cicéron place au jour de fête du peuple Romain et où il est dit que tout reluit du plus brillant éclat[47]. Le Sénat entier y assistait[48]. La différence était, d’ailleurs, plutôt dans les noms que dans les choses. Dans l’un et l’autre epulum les mêmes honneurs étaient rendus aux mêmes Dieux, Jupiter, Junon et Minerve[49] ; peut-être quelques détails étaient-ils modifiés dans les rites. Les deux repas avaient lieu au Capitole où Minerve avait dans le temple même de Jupiter sa chapelle (cella) à côté de celle du Dieu[50]. A l’epulum Jovis, les deux déesses étaient invitées à s’asseoir sur des chaises à la table où au contraire la statue de Jupiter était allongée sur un lit[51]. Sans doute à l’epulum Minervæ, les invitations étaient faites en son nom. Dion (LI, 1) prétend que ces deux solennités étaient nécessaires pour que les jeux fussent vraiment sacrés. Jeux Mégalésiens. — En 549, au plus fort de la guerre avec Annibal, de fréquentes pluies de pierres donnèrent lieu à l’ouverture des livres Sibyllins par les Décemvirs. Le bruit s’étant répandu dans le peuple qu’on y avait lu qu’Annibal ne sortirait vaincu d’Italie que si la Grande Mère du Mont Ida était amenée à Rome ; les esprits furent vivement frappés. Le Sénat décida d’écouter l’avertissement fatidique et de faire apporter de Pessinonte la pierre symbolique qu’on y adorait sous le nom de la déesse. Une mission envoyée en Asie à cet effet s’arrêta dans le voyage pour consulter l’oracle de Delphes, et, sur sa réponse, s’adressa au roi Attale, qui les mit en posession de la chose et leur fournit les moyens de transport. Tite-Live dit que le jour oû elle fut installée dans le temple de la Victoire, sur le mont Palatin, devint férié et le rixe à la veille des Ides d’avril (550 V. C.), c’est-à-dire le 12 avril, tandis qu’on le trouve porté au quatrième jour des ides de ce mois dans les calendriers, soit le 10 avril[52]. Le même auteur nous montre que le soin de les célébrer fut aussi confié aux édiles curules qui, dix ans après, ajoutèrent une partie scénique à ces jeux[53], et précisément les didascalies de 4 pièces de Térence sur 5 qui furent jouées aux jeux Mégalésiens portent les noms des édiles curules. La chose est attestée encore plus sûrement par un sénatus-consulte qui, en l’absence des magistrats curules en 709, en chargea les édiles plébéiens[54]. Et cependant deux textes contredisent cette assertion. Le premier est le plus facile à écarter. Tite-Live dit que M. Junius Brutus, nommé préteur urbain l’année précédente et, par conséquent, en fonctions, fit en 563 la dédication du temple de la déesse dont la construction avait été adjugée treize ans auparavant, et il ajoute que les jeux qui furent donnés à cette occasion furent, selon Valère Autias, les premiers jeux scéniques et furent appelés Mégalésiens[55]. Il n’est nullement question dans ce texte des jeux Mégalésiens annuels, ce sont des jeux extraordinaires donnés dans une circonstance spéciale, comme le dit Tite-Live, à l’occasion de la dédication du temple (ludique ob dedicationem ejus facti). Mais la difficulté devient insoluble lorsque Cicéron ne comprend pas les Megalesia dans les jeux qu’il a à donner comme édile curule et qu’il y énumère au contraire les Cerialia qui paraissent avoir été plutôt du ressort des édiles plébéiens[56]. Ce serait une hypothèse hasardée que de supposer une circonstance extraordinaire, car le langage de Cicéron ne l’implique en aucune façon, il semble parler de choses conformes à l’ordre établi Et cependant Cicéron lui-même dit expressément que ces jeux étaient donnés par les édiles curules quand il reproche à Clodius d’avoir pendant son édilité fait de ces jeux, ceux des esclaves, et de n’avoir pas été : retenu par la considération que l’édilité curule avait consacré ses plus grands soins à la protection de cette religion[57]. Le culte de Cérès est fort ancien à Rome, le dictateur A. Postumius aurait, parait-il, voué un temple à Cérès, Bacchus et Proserpine en 258 V. C. La réunion de ces trois divinités ne peut être due qu’à leur origine grecque puisque les Eleusinies comportaient ce triple culte, et, en effet, tout était grec dans les rites de la religion de Cérès à Rome, les noms aussi et longtemps il y eut des prêtresses grecques[58]. On ne sait quelle part y était faite aux deux autres divinités, mais il y avait certainement un lien entre elles, car le consul Mummius, l’auteur de la menace aux transporteurs des objets d’art en Corinthe de leur faire refaire ces objets s’ils les perdaient refuse de laisser à la vente à l’encan après le pillage de Corinthe, le tableau représentant Bacchus, peint par Aristide. Quand le roi Attalus II en offrait six millions de sesterces et l’envoya à Rome pour être placé dans le temple de Cérès. Il était du reste bien incapable de juger de la valeur du tableau, et s’il le retint, c’est parce qu’il le croyait doué d’un pouvoir magique. Mais si le culte était ancien, nous ne connaissons pas l’époque à laquelle les jeux institués en l’honneur de cette triple divinité, les Cerialia devinrent ordinaires et annuels. La première mention qu’on en trouve comme fête annuelle est de l’année 552 ; les édile, plébéiens chargés de Ies faire, s’étant démis de leurs fonctions par suite d’un vice (le forme découvert après coup dans leur élection, un dictateur avec son magister equitum furent nommés pour les faire[59]. Le rapprochement de cette date avec celle de la fondation des jeux Mégalésiens deux ans auparavant pourrait faire supposer que ces jeux étaient depuis peu annuels. Il semble, d’ailleurs, que pour les deux édilités, les Cerialia et les Megalesia aient été dans le même rapport que les jeux plébéiens et les jeux Romains. Les deux cultes étant d’origine étrangère et des mystères présentant des analogies s’y célébraient. Un détail qui nous est donné par Aulu-Gelle prouve que les Romains eux-mêmes avaient fait cette comparaison : parmi certaines questions posées dans leur cénacle d’étudiants à Athènes, se trouvait celle de savoir pourquoi pendant les fêtes Mégalésiennes les patriciens étaient dans l’usage de se confiner chez eux, et de même les plébéiens pendant les Cerialia[60]. Les deux fêtes faisaient suite. Les Megalesia le 10 avril et si les Cerialia avaient lieu le 13e jour des Calendes de mai (19 avril) les jeux commençaient dès la veille des Ides d’avril (12 avril)[61]. Les fêtes consistaient en courses de chevaux et dans une pompe où défilaient les représentations d’un grand nombre de Dieux ; les œufs jouaient un rôle dans les deux parties des fêtes, car au cirque ils servaient à marquer la fin de chacune des courses, ainsi que leur nombre, et en tête de la pompe on portait un œuf[62]. Les fêtes en l’honneur de Flore ne furent à l’origine que des fêtes irrégulières que les magistrats célébraient quand l’intempérie des saisons faisait redouter la stérilité, csar il faut rejeter l’opinion qui en fait l’expression de la reconnaissance du peuple[63]. Les frères Publicius édiles, ou plébéiens, ou curules qui nous sont déjà connus avaient du produit des amendes levées sur les pécuaires construit vers 513 un temple à cette déesse[64] et un flamine fut chargé du culte[65]. En 316, probablement dans une année inféconde, les oracles Sibyllins consultés ordonnèrent la célébration de jeux au 4e jour des Calendes de mai (23 avril)[66]. Mais ils ne devinrent pas encore permanents car ce n’est que depuis 580, sous le consulat de L. Postumius Albiuns et de M. Popilius Lœnas où ils eurent lieu sous leur présidence, qu’ils devinrent annuels[67]. Des mains des consuls, ils devaient aller aux édiles curules, puisque nous les voyons énumérés par Cicéron parmi ceux qu’il doit donner dans son édilité (In Verr., V, 14 (56)). Ces fêtes duraient trois jours et avaient lieu en partie pendant la nuit ou la licence dépassait toutes bornes[68]. Les jeux dans le cirque consistaient en chasse d’animaux inoffensifs tels que lièvres et chèvres. On n’y jouait que des pièces légères, ni comédies, ni tragédies, mais de simples mimes[69]. Ausone nous dit que tant les édiles plébéiens que les édiles curules avaient un culte particulier pour les Sigillaires[70] ; si l’on se souvient que ces fêtes étaient la continuation des Saturnales et que pendant cette période de l’année ces magistrats voyaient sans effet leur autorité contre les joueurs de dés peut-être trouvera-t-on que c’est à cette inaction forcée que le poète fait une allusion ironique. A cette période de l’année on se faisait des présents comme encore chez nous au même moment. A l’origine ce n’étaient que des flambeaux de cire et de petits ouvrages en terre cuite[71], mais plus tard ce furent des objets précieux[72]. Les Sigillaires étaient aussi le nom d’un marché où se vendaient les objets pour ces étrennes et c’est là que Titus se procura le diamant auquel le doigt de Bérénice donna un plus grand prix[73]. On y vendait toutes sortes de choses, des livres surtout, on y faisait des ventes à l’encan[74] et ce marché demandait sans doute la surveillance des édiles. Nous trouvons enfin des jeux confiés spécialement au préteur, d’origine grecque et introduits en 542 seulement. Comme pour les Megalesia un oracle donné par la sibylle fut la cause de l’institution des jeux Apollinaires, il était contenu dans une formule de l’illustre devin Marcius[75]. Un sénatus-consulte attribua au préteur douce mille as et deux victimes majeures, un autre chargea les décemvirs Sibyllins d’accomplir les sacrifices suivant Ies rites grecs : à Apollon serait immolé un bœuf ainsi que deux chèvres blanches, à Latone une génisse ; et toutes ces victimes devaient avoir les cornes dorées ; un édit du préteur un peu avant les jeux invita le peuple à verser selon ses facultés, une somme pour Apollon. Ces jeun sont issus d’un vœu pour obtenir la Victoire et non la Santé publique comme beaucoup se l’imaginent, dit Tite-Live, sans doute parce que la médecine était une des attributions de ce Dieu. Mais ces jeux n’étaient pas devenus permanents, il fallut un sénatus-consulte, l’année suivante, sur la proposition du préteur Calpurnius, pour les faire faire à ce magistrat, et le Sénat décréta qu’ils seraient votés à perpétuité[76] ; cette prescription ne prévalut pas, pendant deux ans encore des décisions spéciales furent prises, mais dans la dernière de ces années une épidémie sévissant, une loi portée par le préteur urbain P. Licinius Varus fut rendue à cet effet et le jour fut fixé au 3e jour des nones de juillet[77]. Le préteur conduit le cortège qui part du forum où sont les chars des Dieux qui s’y joignent ; il est monté sur un char attelé de deux chevaux, entouré de licteurs, vêtu d’une robe de pourpre brodée, portant sur la tête une couronne d’or, et il se rend au cirque pour accomplir les cérémonies et donner le signal des jeux[78]. Des chœurs de jeunes garçons et de jeunes filles chantent des vers qui ont été généralement faits pour ces jeux mêmes, et qui contiennent une prière a Apollon, et Diane, à Latone de favoriser les armes de Rome, et d’en écarter les horreurs de la maladie et de la famine[79]. Les jeux consistaient en courses de chevaux et de chars, en chasses un combats de gladiateurs et en représentations scéniques[80]. Des jeux qui ont quelque analogie avec les précédents, institués aussi en vertu d’un oracle, des livres Sibyllins, pour la procuration de prodiges furent les Jeux séculaires qui devaient avoir lieu tous les cent ans ou tous les cent dix ans suivant les auteurs, mais qui en fait avaient lieu irrégulièrement. Les décemvirs étaient aussi chargés d’en établir les rites et les édiles curules devaient en avoir l’organisation puisque plus tard, Tacite nous atteste que les magistrats, spécialement à son époque le préteur, s’occupaient de ces cérémonies. On sacrifiait en l’honneur de Pluton et de Proserpine comme victimes des bêtes de couleurs sombre[81]. Des chœurs de jeunes garçons et de jeunes filles y chantaient des vers en l’honneur des Dieux, surtout de Diane et d’Apollon et ils n’en chantèrent sûrement de plus beaux que ceux que fit Horace pour les jeux donnés en 747[82]. Les auteurs sont dans le plus grand désaccord sur la date de la première célébration des jeux Séculaires comme sur celle des suivantes. Valérie Antias place la première à l’année de l’expulsion des rois (243), tandis que les commentaires des décemvirs, Sibyllins donnent comme les seconds jeux ceux faits environ un demi-siècle seulement après, en 298, et les contradictions sont encore plus nombreuses sur les suivants, mais on est d’accord pour regarder comme les cinquièmes ceux de 737 faits par Auguste et Agrippa[83]. On voit qu’à part certaines exceptions la règle est que la direction et l’organisation des jeux appartient à l’un des deux collèges d’édiles. A l’origine, comme nous l’avons dit, les jeux étaient toujours le résultat d’un vœu, et l’usage était spécialement pour les jeux Romains d’attribuer une somme déterminée pour leur célébration chaque fois qu’elle avait lieu, mais cette rigueur pouvait avoir des tempéraments et l’on rit des jeux voués sans attribution d’une somme fixée d’avance[84]. Denys (VII, 71) prétend que jusqu’à la première guerre punique, c’est-à-dire jusqu’à la fin du Ve siècle cette allocation était de 500 mines d’argent ce qui représente environ 46.500 fr. soit 200.000 sesterces. Si l’auteur du vœu procédait à la célébration des jeux sans être fait attribuer une somme fixée par un sénatus-consulte, il risquait de les voir rester à sa charge[85]. Cette allocation était peu importante, si l’assertion (le Denys est exacte, mais a cette époque le luxe ne s’était pas encore introduit et les pontifes se contentaient de peu et disaient qu’il importait peu la religion si une somme plus ou moins grande était employée. M. Fulvius voulut employer le montant des contributions dont il avait frappé les villes soumises, et qui s’élevait à cent livres pesant d’or, à célébrer les jeux Romains voués par lui lors de la prise d’Ambracie (568 v. c.). Les pontifes consultés avaient donné la réponse que nous venons de citer et le Sénat lui alloua comme maximum sur cette somme 40.000 sesterces[86]. Dans les désastres de la guerre contre Annibal, les livres Sibyllins consultés, le Sénat quelques années auparavant, en 537, s’était montré plus généreux ayant alloué pour les jeux Romains 333.333 as 1/3 ce qui faisait environ 133.333 1/3 de sesterces (si le sesterce ne valait encore que 2 as ½)[87]. A la fin de la république on était revenu à la somme primitive de 00.000 sesterces que nous avons vu indiquée par Denys[88]. Mais à cette époque le nombre des jours des jeux avait considérablement augmenté, les spectacles composés d’éléments variés exigeaient un personnel et un matériel beaucoup plus importants : cette allocation ne représentait donc qu’une très faible partie des dépenses et la différence était comblée par les édiles sur leur propre fortune. C’est ce que nous montre Cicéron lorsqu’il énumère ceux de son temps qui se distinguèrent entre tous : P. Crassus le Riche, Q. Mucio, les deux Lucullus, l’orateur Hortensius, et au premier rang P. Lentulus qui n’eut d’égal que M. Æmilius Scaurus, dont nous avons rappelé les prodigalités pour la construction d’un théâtre[89]. Il est vrai qu’ils trouvaient en outre des ressources dans le recouvrement des amendes qu’ils prononçaient, mais à lire Tite-Live, il semble que les édiles plébéiens aient été seuls à en profiter[90]. Les engagements des acteurs, des mimes femmes surtout se faisaient à des prix très élevés. A la fin de la république la pantomime Dionysia (gesticularia) recevait deux cent mille sesterces[91]. L’édile Plébéien M. Pomponius produisit pour la première fois en 671 sur la scène la mime Valeria Copiola, mais sûrement il n’assista pas à la dernière représentation où elle parut 91 ans plus tard à l’âge de 104 ans ce qui dans la circonstance était de bon présage, puisque ce fut dans les jeux votés pour le rétablissement d’Auguste[92]. Les édiles traitaient directement de l’acquisition des pièces avec leurs auteurs et le prix était souvent à débattre en présence de leurs prétentions. Il parait que Plaute, mais c’est Horace qui parle, juge partial pour cet auteur dont il trouve les vers et les saillies indignes des oreilles des honnêtes gens[93], s’occupait plus de bien vendre ses pièces que de les voir réussir[94]. Cependant le prix n’était pas très élevé, si nous en jugeons par celui de 3.000 sesterces auquel fut payé à Térence sa comédie de l’Eunuchus, et ce prix qui pourtant était supérieur à tout précédent[95] ; mais les choses changèrent et sous Auguste la peine de l’écrivain était largement récompensée[96]. Dans ces marchés les édiles s’exposaient à des mécomptes. à voir par exemple une pièce n’être acceptée par le public qu’à une troisième reprise, ainsi qu’il en fut pour une comédie de Térence, l’Hécyre, qui ne passa que grâce aux efforts du chef de la troupe L. Ambivius Turpio[97] ; ils étaient cependant déjà dans l’usage de prendre conseil des gens compétents ; c’est ainsi qu’ils avaient soumis l’Andrienne, le début de Térence à la censure du vieux Cæcilius, cet usage se perpétua, car nous voyons Cicéron se plaindre d’avoir à assister aux mimes auxquels Sp. Mœcius a donné son approbation et qui le font dormir[98]. Mais il n’est pas admissible que si la pièce ne réussit pas, ils aient en quelque sorte appliqué leur action rédhibitoire pour se faire restituer le prit, comme on prétend qu’il fut fait pour l’Hécyre en se fondant sur un passage sujet à interprétations diverses du second prologue de cette pièce[99]. Les édiles s’occupaient mime de l’aménagement du théâtre, nous avons vu que Scaurus avait dans son édilité fait construire un théâtre où il avait déployé une prodigalité inouïe. d’une façon plus raisonnable, le préteur Lentulus Spinter pour les spectacles scéniques de ses jeux Apollinaire fit le premier couvrir le théâtre d’un voile pour donner de l’ombre, usage qui resta depuis en vigueur[100]. L’édile curule C. Claudius Pulcher que Cicéron cite parmi ceux qui se distinguèrent dans leur magistrature[101], fit peindre les cloisons de la scène avec des nuances variées, alors que jusque-là les planches avaient été sans aucune peinture[102]. Ce qu’il faut entendre sans doute des décors qu’il introduisit pour la première fois. Ils faisaient afficher le programme des jeux quelques jours auparavant[103], car c’est eux qui réglaient l’ordre des différentes parties des jeux[104], des affiches avec des dessins en couleurs annonçaient, probablement pour ceux qui ne savaient pas lire, leurs spectacles favoris, les luttes d’athlètes[105]. Un programme aussi était distribué à l’intérieur[106]. Certains jeux demandaient la présence des chars des Dieux et des solennités de paroles et de libations, c’est encore aux édiles que ces soins revenaient, ils avaient la garde de ces chars au Capitole où se trouvait aussi le matériel des jeux et ils ornaient le forum[107], le jour où pour une solennité ces chars étaient menés par des enfants purs ayant encore leurs parents ; ils procédaient à la prononciation des formules sacramentelles, et faisaient les libations, opérations auxquelles ils devaient apporter le plus grand soin pour n’y pas commettre la moindre erreur et de même ils devaient surveiller attentivement toutes les parties des jeux, csar si la moindre irrégularité était commise, les jeux étaient refaits (instaurati) à leurs frais ; si par exemple les joueurs de flûte avaient subitement cessé de se faire entendre, ou si un simple baladin arrêtait sa danse[108]. Ils ornaient noie seulement le forum, mais aussi les endroits où se célébraient les jeux, et pour se procurer les tableaux, les statues, les objets d’arts nécessaires, ils les empruntaient à leurs amis, ou même à des villes dépendant de l’administration Romaine, à qui ils les rendaient après s’en être servi[109]. Ils avaient aussi la police des spectacles, c’est eux qui disposaient de l’eau des aqueducs pour faire arroser le grand Cirque, et le même droit appartenait aux Censeurs (voir la section des aqueducs). Avant que la matière n’eut été réglée, déjà dans certaines circonstances ils veillaient que les rangs sociaux fussent observés dans les places occupées, souvent sur un ordre du Consul. Le peuple bien que des dispositions de cet ordre aient été quelquefois mal vues par lui, avait cependant de lui-même dans une certaine mesure, tenu compte de ces différences, et dès avant le consulat de Scipion l’Africain et de Ti. Longus alors que toutes les places leur étaient ouvertes, il n’avait jamais souffert qu’un Sénateur ne fit pas au premier rang[110] ; la chose avait d’autant plus d’importance à cette époque qu’un sénatus-consulte ayant défendu tout siège dans les spectacles donnés à Rome, les spectateurs se tenaient debout, et que forcément il y avait une grande confusion[111]. La première attribution de places séparées aux Sénateurs eut lieu en 560, d’abord aux jeux Mégalésiens du 10 avril et ensuite aux jeux Romains du 13 septembre, les Censeurs Sex. Ælius Pœtus et C. Cornelius Cethegus la firent exécuter par les édiles curules, dit Tite-Live ; mais revenant sur ces mêmes jeux Romains, il nous dit que ce fut Scipion l’Africain, le Consul de cette année qui avait fait prendre cette mesure, et cela se présente mieux ainsi, car c’était plutôt au Consul à donner des ordres aux édiles, on peut d’ailleurs supposer une entente entre les Censeurs et le Consul, qui précisément était princeps senatus ; il parait que cette mesure déplut au peuple qui ne la pardonna pas à Scipion[112]. Cette prérogative accordée aux sénateurs est dans le même ordre d’idées que celle qui permettait, depuis longtemps déjà, aux anciens magistrats curules de reprendre la prétexte dans les fêtes publiques : ainsi M. Claudius Glicia, dictateur en 504 et forcé d’abdiquer assista ensuite aux jeux avec cet insigne[113]. Les places réservées aux sénateurs furent dans l’orchestre ; c’est la partie au centre et dans le bas de l’édifice devant la scène : I’estrade qui recevait les sièges des sénateurs ne devait pas avoir plus de cinq pieds au-dessus du sol, sans quoi les regards de ceux qui y étaient assis n’auraient pu atteindre toutes les parties de la scène[114]. Il est probable qu’un emplacement réservé fut aussi attribué aux chevaliers, lors de la situation prépondérante qu’avaient cherché à leur créer les Gracche et que sans cloute Sylla le leur retira, trais nous n’avons aucune indication des auteurs sur ce point. Mais il est certain néanmoins qu’ils l’eurent, car Velleius Paterculus dit qu’il leur fut rendu (II, 32). En 687, un plébiscite, proposé par L. Roscius Otho, tribun de la plèbe, leur assigna Ies quatorze radins Ies plus proches de l’orchestre. La loi Roscia avait mis une restriction à la faveur accordée aux chevaliers ; pour en jouir, ils devaient avoir un cens de 100.000 sesterces[115]. En dehors de ces places réservées, il était interdit aux magistrats d’établir des enceintes ou des estrades destinées être loués pour voir plus commodément le spectacle : une tentative de ce genre ayant été faite, C. Gracchus fit détruire pendant la nuit qui précéda la représentation par des ouvriers, tous les ouvrages faits[116]. Contre ceux qui, pour une raison quelconque, n’avaient pas droit à ces places réservées et qui les usurpaient, la même loi Theatralis, la loi Roscia, prononçait une amende nommée pœna theatralis, et l’on commençait par expulser le coupable[117]. A l’époque ancienne, il était aussi défendu aux esclaves de s’asseoir parmi les hommes libres dans les gradins supérieurs du théâtre, les édiles employaient à l’expulsion des appariteurs, les prœcones[118]. Pas plus au théâtre et aux jeux du cirque, que dans le forum et les assemblées, il n’était permis de venir avec un manteau de dessus, les Romains devaient se souvenir que la toge était leur costume national[119] et que Virgile les avait appelés : Romanos rerum dominos gentemque togatam. (Énéide, I, V, 282.) Le silence devait être observé[120], mais sil résultait d’un sommeil inconvenant, le dormeur était aussi bien expulsé que le bavard[121]. Les monteurs de cabales devaient être réprimés, et pour s’en assurer les moyens, les édiles se procuraient un gage en leur faisant enlever leurs toges ; on tolérait cependant des applaudissements gagés, la claque ; une véritable organisation y fut donnée par Néron, qui payait les chefs 40.000 sesterces[122]. Pour tous ces faits. ils avaient des agents de police qui paraissent avoir été appelés conquisitores. Plus tard ce furent des affranchis désignés par l’Empereur, parmi lesquels Martial nous a fait connaître Oceanus et Lectius[123]. Enfin, ils avaient la garde des costumes et des accessoires mis à la disposition des acteurs qui devaient rester après le spectacle pour en faire la restitution sous peine du fouet[124]. Si les édiles rendirent un édit pour défendre aux spectateurs de ne jeter sur la scène rien d’autre que des fruits, parce qu’ils avaient lapidé Vatinius[125], eux-mêmes ne se regardaient pas tenus d’y obtempérer et ils lançaient dans la salle toutes sortes d’objets que s’arrachait avidement le public des gradins élevés[126]. C’étaient de puissants moyens de popularité qui facilitaient le passage à la préture, aussi renchérirent. ils sur le procédé primitif en remplaçant ces objets en nature de peu de valeur par des tessères où une inscription désignait ce qui serait offert en échange au porteur : du vin, par exemple, un repas, quelquefois même une des bêtes fauves qui avait paru dans l’arène[127]. Pour le public des premiers rangs, ils s’attachaient à assurer son bien-être et à lui procurer d’agréables sensations : on trouvait des petits bancs pour la délicatesse des pieds féminins[128], des jets d’eau, par leur ruissellement, rafraîchissaient la salle[129] où les odeurs les plus recherchées se répandaient dans l’air par des aspersions d’eaux de senteur sur les planchers, par des nuages d’encens et par la vaporisation de parfums liquides s’échappant de conduits dissimulés dans les statues[130]. |
[1] Tite-Live, I, 35. — M. Mommsen (Man. IV p. 217, n. 3) dit que probablement les jeux ne devinrent annuels qu’en 388 V. C. sans donner la raison de son opinion. Cette date est celle de l’institution de l’édilité curule.
[2] Denys d’Hal., III, 68.
[3] Tacite, Annales, XIV, 21.
[4] Tite-Live, XLIV, 9.
[5] Ovide, De arte amandi, I, v. 165. — Pline, Hist. nat., VII, 55. — Le M. Lepidus du texte de Pline est le père du triumvir et il mourut vers l’an 677 V. C.
[6] Tertullien De spectac., 9. — Cassiodore distribue autrement les couleurs aux saisons, mais moins heureusement : Var. III, 51. — Sid. Apollinaire, Carmen XXIII, v. 328.
[7] Aulu-Gelle, X, 5. — Properce, II, 25, v. 25.
[8] Suétone, Domitien, 4.
[9] Tite-Live, Epitomé XVI (année 488) ; XXVIII, 21 (année 548) ; XXI, 50.
[10] Virgile, Énéide, X, v. 517. — Florus, III, 20.
[11] Julius Capitolin, Max. et Balb., VIII.
[12] Pline, Histoire naturelle, VIII, 6. Pison donne une autre version, dit Pline.
[13] Tite-Live, XXXIX. 22. — Pline, Hist. nat., VIII, 17 ; 26 ; 20. — Sénèque, De brev. vita, 13.
[14] Tite-Live, VII, 2.
[15] Cassiodore, Chron. : C. Claulius Cento et M. Sempronius. — Cicéron, Brutus, 18 (72-73).
[16] Varron, De vita pop. Rom. ap. Non Marcel.
[17] Tite-Live, VII, 2. Cicéron (ad fam., IX, 16) répondant à la fin de la lettre de Pœtus : Nunc venio ad jocationes tuas cum secundum renomaum Accii non ut olim solebat Attellanum, sed ut nunc fit mimum introduxisti.
[18] Donatus : De tragedia et comœdia. prologium ad Terentium in fine.
[19] Macrobe, Saturnales, II, 7.
[20] Tite-Live, XLV, 1 ; XVI, 4.
[21] Tite-Live, VI, 42.
[22] Tite-Live, II, 56-57. Val. Max. copie mot pour mot Tite-Live sauf qu’il fait des jeux plébéiens. V. Mommsen (Man. VII, p. 258, n° 2), tout en déclarant la relation gravement corrompue cite pour établir qu’une loi était nécessaire pour ajouter un jour à une fête, un texte de Macrobe qui rapporte exactement les mêmes faits, avec à peu près le même nom, Annius pour Atinius, sauf qu’il place l’événement en 544, et qu’il mentionne une loi Mœnia avec le sénatus-consulte. Nous croyons que le texte de Tite-Live, que M. Mommsen passe sous silence, doit faire écarter complètement celui de Macrobe. Tite-Live est historien, il a des sources qui ont disparu plus tard, Macrobe est du cinquième siècle, érudit, mais il ne fait pas de l’histoire, il ne sait plus quod ad religionem pertinet, et ne comprend pas que ce qui nécessitait l’instauratio était la pollution du cirque que le cadavre d’un animal aurait souillé tout autant, il tire argument de ce fait pour établir qu’un esclave était regardé comme un homme (Festus, v° mortuæ).
[23] Cicéron, Philip., II, 18 (110). — L’allégation de Cicéron concorde avec les cinq jours de ludi in circo qu’indique le calendrier donné par Gruter, p. 133. Il ne faut pas confondre les jeux accessoires qui précédaient les jeux romains avec les jeux eux-mêmes comme le frit l’auteur de la partie des jeux, dans le 2e volume des cultes de Marquardt, lorsqu’il dit qu’avant la mort de César, les jeux romains duraient quinze jours. Le texte de Cicéron et de Tite-Live que nous citerons plus loin sur le même sujet, montrent que l’on ne confondait pas les deux genres de jeux.
[24] Tite-Live, VI, 42.
[25] Tite-Live, XXIII, 30 ; XXIV, 45 ; XXV, 2 ; XXVII, 6, 21, 36 ; XXVIII, 10 ; XXIX, 11 ; XXXI, 50 ; XXXIII, 25, 42 ; XXXIV, 54 ; XXXIX, 7 ; XL, 59. — La Didascalie du Phormio. — Cicéron, In Ver., V, 14 (36).
[26] Tite-Live, X, 47.
[27] Tite-Live, XXVI, 25 ; XXVII, 23. — Tite-Live dit qu’un dictateur en l’absence des magistrats supérieurs aurait été créé pour donner le signal du départ des chars, et qu’après avoir accepté cette fonction peu importante de l’imperium, il aurait abdiqué. — L’imperium était donc nécessaire.
[28] Tite-Live, XLV, 1. Voir aussi la note suivante. — Cicéron, De div., I, 48 (107) citant Ennius. — Martial, XII, 29.
[29] Tite-Live, VIII, 40.
[30] Cicéron, De leg., II, 24 (64). — Tite-Live, XXXIV, 7. Voir Festus, v. Prætexta, le texte est très mutilé. — Les édiles plébéiens doivent certainement avoir droit à ce qu’ont de simples particuliers et des magistrats du dernier rang.
[31] Asconius, In Verrem, Act. Ia, 10.
[32] Tite-Live, Epitomé 20. — Cassiodore, Chronique.
[33] Droit Pub. Rom., IV, p. 217, n. 4.
[34] Cicéron, In Verr., I a, 10 (31). — Tite-Live nous montre le peuple assistant aux jeux le 7 septembre : XLV, 1 ; XLIV, 37. Le combat a lieu la veille des nones. Le 4e jour après selon la manière de compter des Romains où les deux extrêmes figurent, est le 2e jour après les nones. (7 sept.) Ce calcul est vérifié par ce que dit ensuite Tite-Live XLV, 1. Le 13e jour du 4 septembre, toujours par le même mode est bien le 16 septembre 2e jour des jeux Romains.
[35] Macrobe, Saturnales, I, V, 15. Ovide, Fastes, I, V, 56.
[36] C. I. L., I, p. 320, 321, 328. — Gruter, p. 155. Calendrier du cardinal Maffei. — Les chevaliers défilaient sous la République en pompe aux ides de juillet — Val. Maxime, II, 2, 9. — On appelait cette cérémonie le transvectio equitum, sous Auguste equitum probatio. — Ce n’est qu’après Constantin que equorum probatio désigna cette revue. Calendrier de Philocalus CIL., I, p. 397.
[37] Gruter, p. 155. Calendrier de Maffei.
[38] C. I. L., I, p. 320. — Gruter p. 133. Cal. Maffei du 20 sept. au 23, de même pour novembre, 3 jours seulement.
[39] L’auteur de la partie des jeux dans le tome 2 du culte de Marquardt. Cicéron, In Vat., XIII (31). Quant à un texte à Aulu-Gelle relatif au repas en l’honneur de Jupiter auquel le Sénat assista au capitole, rien n’indique qu’il s’agisse plutôt de jeux Romains que des jeux plébéiens.
[40] La formule est : ludi plebeii (toties) instaurati et Jocis epulum fuit ludorum causa. Voir Tite-Live, XXV, 2 ; XXVII, 36 ; XXIX, 58 ; XXX, 39 ; XXXI, 4 ; XXXIII, 42.
[41] Tite-Live, XXXIII, 42.
[42] Cicéron, De harusp., 10 (21).
[43] Tite-Live, XL, 42. — Il n’y avait pas de limite d’âge.
[44] Gruter, p. 398, n° 3 et 4. — Sigonius, fasti consul.
[45] Voir Mommsen, Droit Romain public, I, p. 32 et n. 3.
[46] C. I. L., I p. 328, 320, 339. — Gruter p. 133, 134. Calendrier du cardinal Maffei. Le calendrier des fastes Valleuses indiqué comme étant dans la maison des Capranici, la mention du repas est la même qu’au corpus H. EIDVS IOVI, p. 137 ; il donne en perspective la menologium colotianum, qu’il dit exister in ædibus episcopi Vallæi c’est un cube dont trois faces seulement sont inscrites parce que les mois sont au nombre de 4 sur chaque face. Les signes du zodiaque sont représentés au-dessus des mois correspondants, et au sommet une des faces s’échancre pour recevoir des cadrans solaires, les autres portent des bas-reliefs, page 138, il donne le menologium Valiense. Il est inscrit sur les 4 faces du cube, par 3 mois. Il porte aussi les signes du zodiaque, mais rien de plus. Les noms que ces calendriers rustiques portaient dans le corpus viennent des renseignements donnés par Fabricius (Antiquitatis monumenta, lib. II, in fine).
[47] Cicéron, In Vatin., XIII (31).
[48] Aulu-Gelle, XII, 8.
[49] Cicéron, in Verr., V, 14 (36). — On peut rapporter à l’epulum Minervae des mots d’Elien (Hist. anim., IX, 62). Car, l’intervention des édiles dans les Quinquatries, fêtes professionnelles en l’honneur de Minerve que suppose M. Mommsen (Droit pub. Rom., V, p. 219, n° 2) s’expliquerait difficilement. — Quand M. Mommsen parle du double epulum Jovis, il n’en reconnaît pas moins que l’epulum du 13 septembre avait lieu en l’honneur de Minerve car il l’énumère parmi les repas auxquels le Sénat assistait (jus publice epulandi). Droit publ. Rom., II, p. 104, n. 3.
[50] Denys (IV, 61) dit qu’il y avait trois chapelles dans le temple du Capitole, celle de Jupiter et de chaque côté, celle de Minerve et de Junon. Pline, H. n., XXXIII, 7 atteste aussi l’existence de la cella Jumonis au Capitole. — Voir aussi Tacite, Hist., I, 86. — Les tables des frères Arvales (C. I. L., VI, p. 2086 et 2113) mentionnent des sacrifices faits au Capitole en l’honneur de Junon. — Cette cella est bien au Capitole, car les fêtes Décennales, Decennia, dans les historiens de l’Histoire auguste, avaient lieu au Capitole et des repas y étaient donnés (Trébellius Pollion, Gall. duo. vita, cap. 7, 8 et 9.) L’existence de la cella Jumoris au temple de Jupiter au Capitole ne fait donc pas de doute pour l’empire, avant et après la reconstruction faite par Domitien. Mais pour l’époque primitive antérieure à la première reconstruction par Sylla, aucun texte, que nous sachions, ne mentionne la cella Jumoris au Capitole et par contre des textes supposent nécessairement l’absence d’une cella propre à Junon, et le partage de la cella de Jupiter pour Junon. En 366 V. C. Tite-Live, VI, 4. — L’offrande était faite à Junon, protectrice des matrones et elle est déposée aux pieds de sa statue dans la cella de Jupiter. N’est-il pas évident que si elle avait eu une cella, c’est là que le dépôt eût été fait ? Quelques années après, en 575, le dictateur T. Quinctius place au Capitole, dans son triomphe, la statue de Jupiter Imperator apportée de Préneste Tite-Live, VI, 29. — En 564 M. Acilius Glabrio, dans son triomphe sur Antiochus (en suivant une autre version, Mummius dans son triomphe après la prise de Corinthe) fit placer trois statues des dieux qui secondent les efforts des femmes en couches, au Capitole devant la chapelle de Minerve. — Junon Lucine n’était-elle pas toute désignée, bien plutôt que la vierge Pallas ? N’en résulte-t-il pas évidemment que Junon n’avait pas encore de cella ? Enfin la tradition avait conservé le souvenir de cet état de choses : Pline, H. n., XXXVI, 3. — Ce qu’il faut retenir de là, c’est le culte de Junon dans la chapelle de Jupiter. L’explication par l’erreur du porteur des statues est imaginée après coup, par des gens qui, voyant les trois chapelles, ne pouvaient admettre qu’il n’y en eut que deux. Cela résulte clairement de la faon dont Pline conclut, c’est pour lui une conséquence nécessaire de l’occupation de la place réservée à Jupiter par Junon, que la contre partie existe, que Jupiter soit installé à la place de Junon, c’est bien un raisonnement qu’il fait, une déduction qu’il tire : ergo, dit-il.
[51] Val. Maxime, II, 1, 2.
[52] Varron, De ling. lat., VI, 15.
[53] Tite-Live, XXXIV, 54.
[54] Dion, XLIII, 48.
[55] Tite-Live, XXXVI, 56.
[56] Cicéron, In Verr., V, 14 (36).
[57] Cicéron, De Haruspic. resp., XII (24 et 26).
[58] Tacite, Annales, II, 49.
[59] Tite-Live, XXX 39.
[60] Aulu-Gelle, XVIII, 2.
[61] Ovide, Fastes, IV, v. 385 et sqq. — Gruter, p. 103.
[62] Ovide, Fastes, IV, v. 385 et sqq. — Varron, de re rustica, I, 2. — Tite-Live, XLI.
[63] Lactance, Instit., I, 20. Voir l’histoire de la courtisane en détail dans Macrobe, Saturnales, I, 10.
[64] Voir première partie Ch. Constructions nouvelles.
[65] Varron, De ling. lat., VII, 45.
[66] Pline, Histoire naturelle, XVIII, 29.
[67] Ovide, Fastes, V, 325.
[68] Gruter, p. 133. — Ovide, Fastes, V, v. 560 et s.
[69] Ovide, Fastes, V, v. 371 et s. Ibid., v. 348 et s. — Les actrices des mimes quittaient leurs voiles à la demande du peuple. Un jour il restait silencieux, un ami de Caton lui fit remarquer que cette pudeur inusitée était due à sa présence. Caton se leva aussitôt et sortit pour ne pas entraver cette coutume. (Valère Maxime, II, c. 10, 8). Lactance, Instit., I, 20.
[70] Eclog., De feriis Rom., V, 31.
[71] Macrobe, Saturnales, I, 12.
[72] Suétone, Claude, 5. — Ælius Spartianus, Vita Ant. Caracalla, I.
[73] Juvénal, VI, v. 152.
[74] Ausone, Eidyll., VIII, Epist. ad Paulum. — Aulu-Gelle, V, 4.
[75] Tite-Live, XXV, 12.
[76] Tite-Live, XXVI, 25.
[77] Tite-Live, XXVII, 11.
[78] Tite-Live (IX, 40) parle du triomphe de Papirius Cursor et de l’ornementation du forum. Id. X, 7. — Pline, Hist. nat., XXXIV, 5.
[79] L’Ode (I, 21) d’Horace est certainement une pièce de vers destinée aux jeux Apollinaires, car on y trouve rappelé à la fin les causes que nous donne Tite-Live : l’institution des jeux pour la victoire, et leur vœu perpétuel pour conjurer une épidémie.
[80] Cicéron, Ad Attic., XVI, 3. — Ibid., II, 20.
[81] Censorinus, De die nat., c. XVII. — T. Livius, lib. CXXXVI. — Tacite, Annales, XI, 1. — Horace, Carmen seculare, v. 69 et 70.
[82] Horace, Carmen Secul., Init.
[83] Censorinus, Loc. cit.
[84] Tite-Live, XXXI, 9.
[85] Tite-Live, XXXVI, 36.
[86] Tite-Live, XXXIX, 5.
[87] Tite-Live, XXII, 9.
[88] Pseudo-Asconius, In Verrem, act. 2a, I, 10.
[89] Cicéron, De officiis, II, 16 (57).
[90] Voir pour les jeux faits avec les produits, des amendes pour les Plébéiens, Tite-Live, X, 23 ; XXVII, 6 ; XXXVIII, 42. Voir aussi les amendes des pécuaires servant à élever le temple de Flore. Ovide, Fastes V, 192. M. Mommsen qui relève ce fait (Droit Romain pub., I, p. 276, n. 2) en donne comme raison possible que les édiles curules d’un rang plus élevé ne voulaient pas se dépouiller du soin d’organiser leurs jeux entièrement à leurs frais. Quant à l’argent provenu des amendes ils l’employaient en travaux publics, au profit de l’État. Si les édiles plébéiens, au contraire, les employaient en jeux et en repas en l’honneur des Dieux, n’est-ce pas parce que les magistrats plébéiens n’étant pas des magistrats du peuple, du moins à l’origine, ne pouvaient verser le produit de leurs condamnations dans l’ærarium, mais étaient tenus de les employer au profit d’une divinité ? Nous voyons ainsi la loi relative à l’inviolabilité des magistrats plébéiens ordonner que les biens des contempteurs de cette loi soient vendus au temple de Cérès (Tite-Live III, 55). — De même l’expression in sacrum judicere doit avoir le même sens, car Festus la met à côté de multam inrogare et la montre désignant une poursuite accordée par la loi Silia contre les magistrats falsificateurs de poids et de mesures publics. V° Publica.
[91] Aulu-Gelle, I, 5. — Cicéron, pro Roscio comœdo, VIII (23).
[92] Pline, Histoire naturelle, VII, 48.
[93] Ars pœt., v. 272.
[94] Epist., II, I, v. 170 et suiv.
[95] Vita Terentii (Suetonio auctore — vel Donato).
[96] Ovide, Tri tium, II, v. 50, et suiv. Sous l’empire le préteur prit la place des édiles pour les jeux.
[97] Didascalia : Acta ludis Megaiens.
[98] Vita Terentii : Scripsit comœdias sex ; exquibus primam Andriam cum ædilibus daret jussus ante Cæcilio recitare. Suit l’histoire de Térence reçu d’abord froidement, puis après la lecture retenu à dîner. Cicéron, Ad Famil., VIII.
[99] Hecyra. Alter prolog., v. 47 et s. Comment. Donati (ad gerba : pretio emptas meo).
[100] Pline, Histoire naturelle, XIX, 2.
[101] Cicéron, In Verr., IV, 3 (6).
[102] Val. Maxime, II, 14, 6.
[103] Cicéron, Ad Attic., XVI, 3.
[104] Donatus in Phormione, prol. v. 54. — Sénèque, Epist. 117, 30.
[105] Horace, Serm., II, 7.
[106] Ovide, De arte am., I, v. 163.
[107] Tite-Live, IX, 40.
[108] Cicéron, De Harusp. resp., XI (23).
[109] Cicéron, In Verr., IV, 3 (6).
[110] Valère Maxime, IV, 5.
[111] Valère Maxime, II, 2, 2.
[112] Val. Maxime, loc. cit., 3. — Cicéron, De harusp. resp., XII (24). — Tite-Live, XXXIV, 44, 54. — Il n y a pas de contradiction entre Valère Maxime et Cicéron, d’une part, et Tite-Live de l’autre. Il est possible que Tite-Live ne regarde comme une consécration officielle de cette séparation que le fait qu’elle ait été exécutée aux jeux romains, les jeux vraiment nationaux, et qu’il ait passé sous silence le même fait pour les jeux Mégalésiens, d’origine étrangère et remontant à très peu d’années à cette époque.
[113] Tite-Live, Epit. XIX. — Sigonius, Fast. cons.
[114] Vitruve, V, 6. — Chez les Grecs, l’orchestre était réservé au chœur qui y faisait ses évolutions : Vitruve, V. 8.
[115] Tite-Live, Epitomé IC. — Horace, Epist., IV, 36. — La loi Julia, probablement d’Auguste, confirma cette disposition : Pline, H. n., XXXIII, 2. — Mais il faut remarquer que ces places n’étaient données aux chevaliers qu’au théâtre. Le même droit ne leur fut accordé aux jeux du Cirque que par Néron. Suétone, Néron, XI. — Martial, III, 95, v. 92.
[116] Plutarque, Vie de C. Gracchus, c. 5.
[117] Suétone, Auguste, 40. — Cicéron, Philip., II, 18 (44).
[118] Cicéron, De Harusp. resp., 12 (26). — C’est à propos des jeux Mégalésiens, où Clodius, édile curule, avait admis les esclaves, que Cicéron lui adresse ces reproches. — Martial, V, 26.
[119] Suétone, Auguste, 40, 44.
[120] Térence, Eunuchus, Prol., v. 44. — Id., Phormio, Prol., v. 31.
[121] Martial, VI, 9.
[122] Plaute, Amphit., prol., v. 64. — Martial, IV, 5, v. 8. — Pétrone, Satiricon, V, v. 7. — Suétone, Néron, 20.
[123] Martial, V, 36, v. 3.
[124] Plaute, Epil. Cistellaria.
[125] Macrobe, Saturnales, II, 6.
[126] Gaius, Digeste, XLI, I, 9, § 7. — Suétone, Caïus Cæsar, 18.
[127] Stace, I, 6. — Martial, VIII, 78, De Stellæ ludis, V, 7.
[128] Ovide, De arte am., I, v. 161.
[129] Valère Maxime, II, 4, 6.
[130] Martial, V, 26, v. 7. — Id., De spectac., 3, v. 7. — Lucain, Pharsale, IX, v. 811.