[note 1] — Antiochos XIII l’Asiatique et Antiochos Ier
de Commagène. — La confusion de ces deux personnages est une vieille
hypothèse, fondée sur le fait que, dans la liste triomphale des vaincus, ne
figure qu’un seul Antiochos. Le débat ne porte plus aujourd’hui que sur la
généalogie d’Antiochos Ier de Commagène (Theos
Epiphanes Kallinikos), dont la mère Laodice était fille d’un Séleucide
à déterminer. Ce père était, pour IL WADDINGTON
(Inscr. d’Asie Mineure, 136 d. =
Dittenberger, OGIS., 405), Antiochos XIII l’Asiatique ;
hypothèse ruinée par Th. MOMMSEN (Die Dynastie von Kommagene), lequel a
démontré que cette Laodice Théa-Philadelphe était fille d’Antiochos VIII
Grypos (Epiphanes Philométor Kallinikos).
Il n’y a pas de raison de penser, dit Mommsen, que ce ne soit pas le même
Antiochos Ier (Dikaios Epiphanes Philoromaios
Philhellen), fils et successeur de Mithridate Ier Kallinikos, qui a
régné de 69 à 34 ? a. C. Cet Antiochos honorait aussi comme ses ancêtres,
d’après la grande inscription de Nemroud-Dagb (Michel,
735. Dittenberger, OGIS., 383), les rois de Perse (O. PUCHSTEIN, S. B. d. Berl.
Akad., 4883, pp. 49-55). Ils tenaient tant à rappeler, par leurs
noms et surnoms, leur origine séleucide, que le dernier roi de Commagène fut
un Antiochos IV Épiphane, affublé par surcroît du titre de βασιλεύς
μέγας (38-72
p. C.).
C’est sans doute des quasi-Séleucides de Commagène que
descendent, outre les Philoppappi (C. Julius
Antiochos Philopappos, cos. vers l’an 100 p. C.), la prêtresse
d’Artémis à Laodicée et la dame de compagnie de l’impératrice Sabine, femme
d’Hadrien, qui se disent l’une et l’autre issues du roi Séleucos Nicator (CIG., 4471. 4725-4730 ; cf. BEVAN, II, p. 268).
[note 2] — Le problème concernant l'identité de ce Séleucos
Kybiosactès est décidément insoluble. Cicéron (Verr.,
IV, 27, § 61) a vu à Rome, en 73, les deux fils d'Antiochos X et de
Séléné; mais il ne donne que le nom de l'aîné (eorum alter, qui Antiochus vocatur),
Antiochos XIII. Le cadet pouvait s'appeler Séleucos et être vivant en 56.
C'est ce que pense encore AD. KUHN (Beiträge,
etc., pp. 45-46). Mais la méprise de Porphyre-Eusèbe, qui reconnaît
dans le prétendant au trône d'Égypte Antiochos X, parait bien indiquer que le
chronographe n'a fait que substituer un Antiochos à un homonyme, celui-ci
frère cadet d'Antiochos XIII. Que deux frères aient porté le même nom (comme les deux fils d'Antiochos le Grand et de
Laodice), ou que le cadet ait été ainsi appelé après la mort de son
frère (?), il n'y a rien là
d'invraisemblable. Il est difficile d'admettre, en revanche, que, les deux
frères ayant été présentés au Sénat en 73 et reconnus officiellement rois de Syrie (reges Syriae, regis Antiochi filios pueros),
ayant droit au trône alors occupé par Tigrane, le survivant soit malmené
comme un vil imposteur par Strabon, qui, sans le nommer, l'appelle, κυβιοσάκτην
τινά (XVI, p. 796), et par Dion Cassius, qui sait
son nom, mais le méprise aussi comme un individu quelconque (Σέλευκον,
XXXIX, 57).
D'autre part, il faut bien trouver quelque raison au choix
des Alexandrins, qui n'auraient pas pris le premier venu. Je m'en tiens,
aujourd'hui encore, à ce que j'ai dit ailleurs (Hist.
des Lagides, II, p. 161). Séleucos dit Kybiosactès peut bien avoir
été un autre frère des deux Séleucides mentionnés plus haut, mais un bâtard,
comme les Lagides de l'époque. Un fils légitime de Cléopâtre Séléné, un frère
avéré d'Antiochos XIII, n'eût pas été sans doute aussi mal élevé que ce
grossier personnage.
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