Si l'on ouvre le Lexique d'Hesychius, on lit à l'article Hécatompédos : Le Parthénon, temple de l'Acropole, bâti par les Athéniens : il a cinquante pieds de plus que le temple brûlé par les Perses. C'est le seul témoignage de l'antiquité qui nous apprenne l'existence d'un ancien Parthénon. Ainsi avertis, pouvons-nous en retrouver les restes ? En décrivant le mur d'enceinte de la citadelle qui regarde le nord, le mur de Thémistocle, j'ai parlé des vingt-six tambours de colonne et des morceaux d'entablement qui étaient entrés dans sa construction. Les tambours sont en marbre pentélique : quelques-uns seulement sont cannelés à leur sommet ou à leur base, selon qu'ils appartenaient au sommet ou au pied de la colonne. Le temple de Ségeste, qui n'a jamais été achevé, explique cette particularité. Toutes ses colonnes ne sont cannelées qu'au-dessous du chapiteau et à la base. L'espace intermédiaire est resté brut. C'est comme un fourreau qui enveloppe la colonne, et que le ciseau devait enlever pour faire paraître l'ensemble des cannelures. A Délos, j'ai remarqué des fragments du même genre qui appartenaient à un petit temple inachevé. En outre, les inscriptions relatives au temple d'Érechthée prouvent que c'était le procédé constant de l'architecture grecque, de ne sculpter les colonnes que sur place. On craignait d'exposer leurs arêtes aux accidents irréparables de la construction. En posant les pierres, en bâtissant les parties hautes du temple, en établissant les échafaudages et les échelles, il était si aisé de briser les saillies fines et délicates des cannelures doriques ! Quand on avait fini de décorer l'entablement et retiré les échafaudages, on commençait à canneler les colonnes. C'est pour cela que nous trouvons à côté de colonnes à demi brutes un entablement complètement achevé et orné de couleurs. Ce qui prouve avec non moins d'évidence que les colonnes encastrées dans le mur de Thémistocle n'avaient point été terminées, c'est qu'elles ont encore les saillies qui aidaient à transporter hors des carrières et à hisser à leur place les différents tambours qui les composaient. Leur diamètre est un peu plus petit que le diamètre des colonnes du Parthénon. Toutefois cette différence ne serait pas en rapport avec la différence de cinquante pieds que signale Hesychius entre les deux édifices, si l'on ne savait quelle force et quelle pesanteur avait l'ordre dorique un siècle avant Ictinus. Que le temple n'eût que six colonnes de face, comme les temples doriques de cette époque, qu'il n'eût sur les côtés que treize ou quatorze colonnes au lieu de dix-sept, ce qui est encore conforme aux règles du temps, que ses proportions fussent semblables à celles du temple de Corinthe et des temples archaïques de Sélinonte et de Syracuse, la grosseur des colonnes n'a plus rien de surprenant. Pourquoi ces colonnes, dira-t-on, auraient-elles appartenu plutôt au Parthénon qu'à l'ancien temple d'Érechthée ? C'est que l'ancien temple d'Érechthée était, selon toute vraisemblance, aussi petit que le temple actuel, d'ordre ionique comme lui, et construit sur le même plan. Supposer qu'on avait apporté ces fragments de la ville basse, c'est ne tenir compte ni de la hâte avec laquelle les fortifications furent élevées pendant les négociations de Thémistocle à Sparte, ni des Longs murs qui absorbaient tous les matériaux et toutes les ruines de la plaine. On pourrait chercher à quelle époque l'ancien Parthénon avait été commencé, montrer combien le temps de Polycrate, de Périandre, de Cypsélus, de Pisistrate, cette ère des florissantes tyrannies, fut favorable aux arts ; attribuer à Pisistrate ou à ses fils une entreprise que justifient le Jupiter Olympien et les embellissements d'Athènes ; en expliquer l'interruption par l'exil des Pisistratides, la suspension prolongée par les préparatifs de la guerre contre les Perses, jusqu'à ce que Xerxès vint renverser l'œuvre incomplète. Mais ce ne seraient là que des conjectures, et les faits généraux ne suffisent point à les démontrer. Les architectes considèrent comme des fragments de
l'ancien Parthénon l'entablement dorique qui couronne le mur de Thémistocle,
quoiqu'il soit en pierre, tandis que les colonnes sont en marbré. Dans les
fouilles qu'on a faites en 1836 autour du Parthénon, on a trouvé d'autres fragments[1] de frise et de
corniches. Les couleurs conservées au sein de la terre sont d'une fraîcheur
et d'une vivacité remarquables. Il y a du vert, du bleu, distribués suivant
les règles ordinaires. Un morceau de larmier peint en bleu d'outremer est
assurément le plus beau reste de couleur antique qui provienne d'un monument
grec. Mais les proportions ne se rapportent pas à celles du vieux Parthénon.
Il y avait encore des palmettes gravées sur marbre, qui appartenaient
peut-être à la décoration intérieure du péristyle. Elles sont d'un dessin
lourd et archaïque ; mais ce qui les rend intéressantes pour l'histoire de
l'art, c'est le principe dans lequel elles sont exécutées. Leurs contours
sont arrêtés par un trait profond qui, seul est peint en rouge. La rainure
retenait la couleur, qu'on ne savait point, sans doute, fixer sur le marbre
lisse, à l'aide du feu et de la cire : ce fut la première époque. Plus tard,
au temps de Cimon et de Périclès, sur les temples de Thésée et de Pour compléter l'histoire de l'ancien Parthénon, j'ajouterai qu'autour du Parthénon moderne les fouilles ont découvert un grand nombre d'objets carbonisés, des anses, des débris de vases, des miroirs et des statuettes en bronze, de petits trépieds en plomb, des ex-voto en terre cuite, des ornements d'architecture en terre cuite et dont les peintures jaunes et brunes sont d'un magnifique caractère, des antéfixes avec la palmette, des tresses, des guirlandes d'olivier, des têtes de Méduse qui tirent la langue, entièrement peintes, des crayons en plomb dont se servaient les ouvriers, des fils à plomb, sans fil, bien entendu, une botte en métal encore pleine de minium pour peindre le temple, des fragments de grands chevaux en marbre, dont le style a quelque chose d'éginétique, et rappelle les biges archaïques des monnaies siciliennes. Au sud et au sud-est du Parthénon, le rocher ne parait pas à la surface comme dans d'autres parties de l'Acropole, et le soubassement du temple est assez considérable. Il a donc fallu, de ce côté, exhausser à niveau du sol par des terrassements, et l'on a jeté pêle-mêle tous les décombres et toutes les cendres qu'avaient accumulés les dévastations des Perses dans les différentes parties de l'Acropole. Le temple que fit construire Périclès effaça le souvenir du temple détruit par Xerxès. Les temples doriques sont trop bien connus aujourd'hui pour qu'il soit besoin d'en expliquer la composition et les principes. Le Parthénon, malgré sa grandeur et sa richesse, suivait les lois ordinaires, et son plan a gardé cette simplicité qui est le propre du génie grec. Le corps principal est un grand rectangle divisé en deux salles inégales. La plus grande, ouverte à l'orient, est proprement le temple : elle contenait la statue de Minerve. La plus petite, qu'on appelait l'opisthodome, renfermait le trésor public. Tout autour du temple ainsi disposé règne un péristyle qui compte huit colonnes sur les façades, dix-sept sur les côtés, les colonnes d'angle deux fois comptées. L'édifice entier est élevé sur un soubassement de trois hauts degrés. Depuis longtemps et dès l'antiquité, toutes les formes de l'admiration ont été épuisées pour louer le Parthénon[2], la beauté de ses marbres, les proportions grandioses et idéales que lui ont données ses architectes, l'art infini avec lequel les plus petits détails sont traités, les joints invisibles de ses assises, l'assemblage si savant de ses colonnes. On a célébré la couleur que lui a donnée le temps, les blanches blessures que lui ont faites les boulets vénitiens, et jusqu'à la suie dont les feux des soldats turcs ont noirci ses portiques. Je ne prétends marcher sur les traces ni des poètes qui ont chanté le temple de Minerve, ni des architectes qui l'ont si complètement étudié. Je renvoie aux ouvrages spéciaux inspirés par l'imagination ou par la science sur un sujet connu de tous. Je me renfermerai dans les limites d'une description, et je toucherai seulement quelques points qui intéressent plus particulièrement l'histoire de l'Acropole ou de l'art, et qui ont été moins souvent traités. C'est un fait curieux que, pendant de nombreuses années et surtout pendant ce demi-siècle, le Parthénon ait été visité par tant de voyageurs, dessiné, mesuré, analysé par tant d'artistes, sans que personne se soit aperçu d'une de ses plus surprenantes beautés. Je veux parler de la courbe et de l'inclinaison donnée à toutes les grandes lignes que l'on se figure d'ordinaire parfaitement droites, depuis les degrés sur lesquels le temple repose, jusqu'à l'entablement qui le couronne, depuis les colonnes du péristyle jusqu'aux murs mêmes de la cella. En 1837, un architecte anglais, M. Pennethorne, découvrit
ce principe nouveau et vérifia une partie des courbes, en attribuant les
autres aux secousses qui avaient dérangé l'économie de l'édifice. En 1838,
MM. Hofer et Schaubert, architectes allemands, étudièrent la même question.
Quelques années plus tard, M. Paccard, pensionnaire de l'Académie de Rome,
envoyait à l'institut de France sa belle Restauration du Parthénon.
Vers le même temps, M. Burnouf, membre de l'École d'Athènes, préparait un
article qui a paru depuis dans Ainsi, l'on sait quelle est la convexité des courbes du soubassement et des degrés, et des courbes peu à peu renforcées des architraves, des frises et des frontons. On sait comment les colonnes contenues entre ces deux arcs dévient à droite et à gauche pour accompagner le mouvement qui abaisse à droite et à gauche les extrémités des lignes. Outre le renflement et la diminution graduelle, qui sont propres aux colonnes des époques précédentes, diminution d'autant moins sensible que le dorique est plus parfait, on sait quelle est l'inclinaison des colonnes vers le centre imaginaire du monument, et par quel harmonieux accord les murs de la cella s'inclinent parallèlement vers l'intérieur ; comment, au contraire, les parties hautes, les faces des tailloirs, les chapiteaux d'antes, les acrotères, les corniches penchent vers le dehors. Vitruve a parlé des courbes horizontales ; les déviations verticales sont indiquées par Cicéron. Verrès arrive dans le temple de Castor. Il l'examine, aperçoit un plafond richement décoré, les autres parties sont neuves et toutes fraîches. Il se retourne et demande ce qu'il doit faire. Alors un de ces nombreux limiers dont il se vantait d'être escorté, lui dit : Vous, Verrès, vous n'avez rien à faire ici, à moins que, par hasard, vous ne vouliez rendre les colonnes perpendiculaires. Cet homme, profondément ignorant, demande ce que veut dire rendre perpendiculaire. On lui répond que dans un temple il n'y a pas, d'ordinaire, une seule colonne qui ne soit inclinée. Eh bien ! s'écrie-t-il, voilà mon affaire ! Qu'on rende les colonnes perpendiculaires ! Il ne faut pas croire cependant que les déviations des lignes soient considérables. Elles sont de quelques centimètres sur des longueurs de cent et deux cents pieds[4] ; mais leur effet n'en est ni moins complet, ni moins appréciable au regard. C'est là le secret de cette harmonie, de cette grâce inimitable qu'on a admirée longtemps dans le Parthénon, sans pouvoir s'en rendre. compte, et qu'on trouvera analysée, notée, comme une mélodie musicale, dans les Principes de l'architecture athénienne. Ces principes, du reste, n'ont rien d'absolu dans leur application. Il y a plus de sentiment que de tradition, dans ces courbes qui varient avec les progrès de l'art, et surtout avec le génie des différents architectes. Elles ne sont, en effet, que le raffinement du système des proportions, et les proportions seront, dans tous les monuments, le champ le plus vaste ouvert aux conceptions et à l'originalité de l'artiste. M. Penrose a senti, cependant, la nécessité de chercher ce qu'ont voulu les Grecs en évitant ainsi les surfaces planes et verticales. Après quelques considérations sur la conformation de l'œil et la forme sphérique qu'affectent les images visuelles en s'imprimant sur la rétine, M. Penrose s'appuie sur cette idée, démontrée en effet par la science psychologique et physiologique, que notre jugement, aidé par l'expérience, est sans cesse occupé à redresser les perceptions de notre vue. Il suppose que l'art grec, calculant cette loi d'optique, prévenait le travail de notre intelligence et le rendait inutile. Le monument lui-même devait corriger les erreurs de nos yeux. Une ligne droite eût paru courbe ; elle deviendra courbe pour paraître droite, et une convexité réelle préviendra une concavité apparente. Le jugement n'a plus à intervenir ; carda perception est immédiatement vraie, et c'est le monument qui se fausse pour la redresser. Ainsi l'on présente aux enfants d'habiles mensonges, pour leur faire comprendre une vérité. Cette hypothèse est spécieuse et subtile, mais des
explications plus simples seraient peut-être conformes à l'histoire et au
génie antique. Je distinguerais d'abord les courbes verticales et les courbes
horizontales. Les premières, d'une origine étrangère, et dont le principe se
retrouve dans les temples archaïques : les secondes, création de l'art grec,
dans l'essor de son progrès. Le renflement des colonnes et l'affectation de
la forme pyramidale sont le secret de toutes les déviations à la
perpendiculaire, et c'est d'Égypte que ces traditions arrivèrent avec l'ordre
dorique, de même que Les temples les plus anciens de Quant à la proéminence des parties hautes du temple, qui, au lieu de s'incliner sur le centre, se penchent vers le dehors, il serait difficile de l'expliquer par la théorie des corrections optiques. J'en vois une autre raison : c'est que ces parties portaient les ornements et la peinture. Au lieu de fuir devant le regard, en suivant la pente pyramidale, il était naturel qu'elles la contrariassent, et, s'avançant vers le spectateur, lui offrissent tous les détails de leur décoration. Les courbes horizontales peuvent être-considérées comme une conséquence des inclinaisons verticales. L'on sait à peu près l'époque où elles commencèrent à être employées : elles n'existent pas encore au temple de Corinthe ; on les voit déjà au plus récent des trois temples de Pæstum. La ligne droite, sur un long développement, a quelque chose de sec et de froid : nous en avons des exemples frappants dans les monuments que les modernes ont copiés sur l'antique avec plus de science que de sentiment. La ligne droite est une abstraction toute géométrique que l'on ne retrouve jamais dans la nature. Les lignes mêmes des horizons décrivent une double courbe déterminée par la forme du globe[5]. La convexité du soubassement et des architraves donne au Parthénon quelque chose de vivant et d'harmonieux qui nous pénètre à notre insu. Il est si vrai que l'architecte n'a point prétendu redresser nos perceptions, qu'il a dû compter, au contraire, sur leur naïve exactitude, pour nous transmettre la notion de ces belles courbes. Elles sont, en effet, parfaitement sensibles, pour peu que le regard s'y arrête et cherche le secret des impressions inconnues qu'un principe si nouveau éveille en nous. C'est toujours ce qui m'a frappé dans les temples doriques où les courbes existent, à Pæstum, en Sicile, en Grèce. Peut-être était-ce une complaisance des yeux pour l'esprit prévenu : mais, aujourd'hui, chacun peut contrôler le témoignage de ses sens par les résultats que la science démontre, et je ne crois pas qu'on trouve jamais en défaut leur sincérité. J'ai déjà parlé des circonstances qui avaient accompagné la construction du Parthénon et de celles qui avaient amené sa ruine[6]. L'explosion de 1687 l'a coupé par le milieu. La cella entière, le pronaos, six colonnes du côté méridional, huit du côté septentrional, ont été renversées. Leurs monceaux gisent à droite et à gauche ; la grandeur et la beauté de ces marbres épars donnent encore plus de caractère au monument lui-même. Le péristyle et la cella étaient décorés, à l'extérieur, de sculptures qui seront l'objet d'un chapitre spécial. Au sommet du fronton, il y avait, comme couronnement, un immense fleuron d'acanthe, dont plusieurs fragments ont été retrouvés à terre, il y a quelques années. Mais on ignore s'il y avait, en outre, des statues de chaque côté du fleuron, comme au temple d'Égine. De même, les deux angles des frontons supportaient des sujets dont l'emplacement est encore indiqué par de grands trous carrés. Peut-être supportaient-ils, selon l'habitude, des trépieds dorés, des sphinx, des griffons. La façade orientale avait reçu de plus une décoration mobile, disposée sur l'architrave et au-dessous de chaque métope. C'étaient des boucliers d'or, non pas enlevés aux Perses, comme on l'a avancé sans preuves, mais ajoutés postérieurement à la construction du temple ; car les trous de scellement sont faits irrégulièrement et comme à la hâte. Pausanias laisse même supposer qu'ils furent offerts par l'orateur Lycurgue pendant sa florissante administration. Il dit que tous les ornements d'or et d'argent que Lycurgue consacra à Minerve furent enlevés par le tyran Lacharès, et, dans un autre chapitre, il avait raconté que Lacharès, en fuyant devant Démétrius, avait emporté de la citadelle les boucliers d'or. Ces boucliers furent remplacés, et ceux que l'on substitua furent d'un métal moins précieux ; car on voit encore sur l'architrave les teintes oxydées qui ont dessiné leurs contours. Au dessous des triglyphes, on remarque une foule de petits trous percés avec une certaine régularité. On a supposé qu'ils retenaient jadis autant de lettres d'or ou de bronze. Ce qu'il y avait d'écrit, personne ne peut le deviner. Tous ces monuments devaient charger un peu l'entablement et nuire à l'effet des lignes. C'est une raison de croire qu'ils furent ajoutés après coup. Combien de fois n'arrive-t-il pas qu'à force de vouloir parer un monument on le gâte ! Enfin l'on observe, au pied de la plupart des colonnes du péristyle, des traces carrées que semblent avoir laissées des piédestaux. Ils étaient adossés aux colonnes et reposaient sur le degré du soubassement. C'est ainsi qu'au Forum de Pompéi chaque colonne était à demi masquée par une statue. Les piédestaux sont beaucoup plus petits autour du Parthénon ; mais l'idée n'en est pas moins malheureuse. Elle appartient, du reste, à une époque de décadence, car les empreintes et les travaux de scellement n'ont rien que d'assez grossier. On dirait que la place a manqué dans l'Acropole remplie. déjà de monuments, d'offrandes et de statues, et que les âges postérieurs ont dû envahir le temple même de Minerve. C'est au nord et à l'ouest qu'on trouve les traces les plus nombreuses. Ces côtés sont, en effet, plus exposés aux regards, puisqu'ils sont tournés vers la voie principale. On montait au Parthénon par de petites marches ajustées entre les hautes assises du soubassement. Le portique était fermé par une grille scellée entre les colonnes, et qui s'élevait jusqu'aux chapiteaux. On en voit la trace sur la seule colonne qui soit encore debout. Il en était de même au portique opposé. Dans le fond du temple, l'emplacement de la statue colossale de Minerve est marqué par un pavement de tuf, pierre poreuse qui maintenait l'humidité nécessaire à la conservation de l'ivoire. Ce pavement tranche sur les dalles de marbre qui revêtent le sol du temple. Il a 6 m. 50 cent. de long sur 2 m. 50 cent. de large. Le piédestal était plus grand encore que le rectangle dessiné, par la différence des matériaux ; c'était dans le marbre que s'enfonçaient les crampons dont les traces sont à 75 cent. en avant du tuf. La statue avait, avec sa base, quarante-cinq pieds de haut. A droite et à gauche de Minerve étaient placés son vaste bouclier et le serpent Érechthée ; ces accessoires expliquent la largeur du piédestal. L'intérieur du temple a été si complètement ruiné, que les dispositions sont restées longtemps un problème. On ignorait même de quel ordre étaient les colonnes qui formaient les deux portiques, et Stuart a mis dans son plan les colonnes byzantines qu'il a trouvées. M. Paccard, le premier, a découvert, sur les dalles un peu rehaussées qui supportaient les colonnades, l'empreinte de cannelures doriques. J'ai déjà eu occasion de montrer pourquoi, avant de les poser, on laissait bruts les tambours des colonnes. Lorsque la colonne faisait comme un seul morceau, on commençait à la canneler. Mais les coups de ciseau, quand on sculptait le pied des colonnes, tombaient sur le sol et l'entaillaient légèrement. C'est ainsi que s'est gravé leur contour. Le diamètre une fois connu, il est facile de calculer les entrecolonnements, et tout le monde s'accorde à compter dix colonnes de chaque côté. Par le diamètre encore on calcule la hauteur des colonnes, et l'on est amené à rétablir un second étage de colonnes plus petites qui arrivaient jusqu'au sommet du temple. L'exemple de Pæstum autorise à croire qu'elles étaient également d'ordre dorique. De même à Égine, le temple, si petit qu'il fût, avait deux étages de colonnes doriques à l'intérieur. M. Paccard a supposé que cet étage n'avait point de plancher au Parthénon. L'absence d'escalier lui a fait croire tout à fait inutile une galerie où personne n'aurait pu monter. Peut-être assimile-t-on à tort les temples antiques à nos églises modernes, et cherche-t-on trop volontiers à subordonner leur disposition à la présence de la foule. Les autels qu'on trouve en avant des temples, notamment à Paestum et à Pompéi, attestent que les sacrifices avaient lieu au dehors. On voit dans une célèbre peinture de Pompéi, le Sacrifice à Isis, le peuple rangé des deux côtés de l'autel, les prêtres descendant les degrés du temple, et la divinité qui, du fond du sanctuaire, assiste aux honneurs que lui rendent les mortels. Dans le Parthénon en particulier, si les visiteurs étaient introduits, il n'est pas vraisemblable que la foule fût régulièrement admise. En partant de l'idée que le temple était uniquement la demeure du dieu, on trouvera que la décoration est un principe plus naturel que l'utilité. Or un double portique et un double plafond ne sont-ils pas plus favorables à la décoration ? Il n'y avait point de plafond à Pæstum, non plus qu'à Égine ; mais on ne peut comparer ces temples au Parthénon, ni pour la grandeur, ni pour la richesse. L'espace compris entre les deux portiques est à un niveau plus bas que l'espace qu'ils couvraient. On a cru que cette dépression n'était ménagée que pour contenir l'eau qui entourait la statue d'ivoire, et la prémunissait contre les dangers d'un air trop sec. Cependant, comme cet exhaussement du sol n'existe que sur trois côtés et manque vers le pronaos, comme toute la longueur de la cella ne pouvait être inondée, il est plus vraisemblable qu'on voulait, par cette inégalité de niveau, former à la colonnade dorique un degré, un léger stylobate. Du reste, un témoignage positif nous apprend qu'au XVIIe siècle le temple conservait encore sa disposition primitive. Cornelio Magni, qui visita Athènes en 1674, dit expressément que l'ordre intérieur du Parthénon était l'ordre dorique[7]. On ne peut évidemment attribuer l'emploi de cet ordre aux Byzantins. Longtemps on n'a fait aucune attention à cet avertissement, parce qu'on regardait comme antiques les petites bases ioniques qui se trouvent encore dans l'intérieur du temple, et qui furent apportées après l'explosion de 1687, pour reconstruire une église ou une mosquée. Mais la découverte de M. Paccard donne un tel poids aux paroles de Magni, qu'il parait impossible que la colonnade dorique n'existât pas encore de son temps. Un autre problème, mais qui reste insoluble, c'est de
savoir si le Parthénon était couvert ou découvert. Dans le temple, il y avait
des objets précieux, des peintures, notamment un portrait de Thémistocle,
offert par ses enfants rappelés de l'exil ; il y avait surtout On sait que l'opisthodome renfermait le trésor public. C'était un usage général, dans l'antiquité, de mettre sous la protection des dieux les richesses de l'État. A peine le Parthénon était-il achevé, que déjà Périclès parlait des lingots et des six mille talents d'argent monnayé qui s'y trouvaient déposés. Aristophane fait de Plutus le gardien éternel de l'opisthodome. Le mot opisthodome était même devenu synonyme de trésor. Aussi cette partie du temple perdait-elle beaucoup de son caractère religieux. Autrement, toute la bassesse des Athéniens n'eût pu leur faire commettre une impiété aussi énorme que de loger Démétrius Poliorcète et ses courtisanes dans le sanctuaire de Minerve. C'est pourquoi Plutarque parait moins choqué de cette hospitalité que du spectacle peu édifiant qu'offraient à une chaste déesse des voisins en continuelle débauche. Vers le temps de Démosthène, le feu prit à l'opisthodome, et les caissiers furent mis en accusation. Mais nous ignorons l'issue du procès. Ces caissiers, qu'on appelait Hellénotames, parce qu'ils administraient le trésor commun des alliés, administraient en même temps les revenus sacrés, affectés particulièrement à la réparation des temples et aux dépenses du culte. C'étaient eux aussi qui veillaient sur les objets et sur toutes les offrandes qui remplissaient le reste du temple. On a trouvé de nombreux fragments des catalogues qu'ils dressaient chaque année avec leurs secrétaires, en se transmettant leurs fonctions. J'en ai découvert un nouveau morceau au-dessous des Propylées. Chaque table embrasse l'intervalle d'une fête panathénaïque à l'autre, c'est-à-dire quatre années. On y fait l'inventaire des objets contenus dans le Pronaos, dans le Parthénon, dans l'Hécatompédon. On comprend l'embarras des modernes, lorsqu'il s'agit de découvrir à quelle partie du temple s'appliquaient ces deux derniers noms. Les historiens les emploient indifféremment pour désigner le temple tout entier. Mais les inscriptions nous apprennent qu'il y avait à l'intérieur deux divisions nommées, l'une Parthénon, l'autre Hécatompédon. Plusieurs hypothèses sont possibles ; la plus vraisemblable est celle de M. Bœckh : l'Hécatompédon, dit-il, c'est la cella tout entière ; le Parthénon, c'est plus particulièrement une portion de l'Hécatompédon, celle où se trouvait la statue. La nature même des objets énumérés dans les catalogues justifie jusqu'à un certain point cette explication. Sous le pronaos, il n'y a que des vases d'or et d'argent, une quantité de fioles[9], de coupes, de flacons, des lampes d'argent et une couronne d'or. Ces vases servaient peut-être aux sacrifices et aux processions, et on les tenait exposés à la vue de tous, derrière la grille du pronaos, dont on comprend maintenant l'utilité. Dans le Parthénon, au contraire, ce sont les offrandes des peuples et des particuliers, des boucliers[10], des casques, des cimeterres dorés, des clous et un masque d'argent doré, des épis, des serpents dorés, des gryphons, des têtes de lions, une jeune fille sur une colonne, huit lits de Chio, dix lits faits à Milet, neuf pliants, une table d'ivoire, des lyres de toute espèce, un carquois en ivoire garni d'or, offert par les Méthymnéens, douze pieds de lit d'argent plaqué, un onyx monté sur une bague en or, etc., etc. Mais dans l'Hécatompédon, pendant quelques années, il n'y a que trois fioles d'or, une statuette et deux ou trois objets que reproduisent les catalogues successifs. Puis, tout à coup, on voit apparaître, comme au pronaos, une quantité de flacons, d'encensoirs, de couronnes d'or, de vases à eau lustrale, tout le matériel des sacrifices et des processions. On dirait que le pronaos s'étant rempli (et cela devait arriver promptement), les nouvelles richesses du culte pénètrent dans la cella et commencent à en orner l'entrée tandis qu'au fond, autour de la statue, les plus somptueuses offrandes décorent les balustrades et les portiques. Les armes et les lyres sont suspendues aux colonnes, les lits adossés au gigantesque piédestal, les objets plus délicats, les œuvres d'art rangés sur des tables et des supports. On ajouta même plus tard la statue d'Adrien, tandis que la statue d'Iphicrate décorait le pronaos. Au temps de Valentinien et Valens, un hiérophante nommé Nestorius consacra au-dessous du colosse une statue d'Achille. C'était un musée, en un mot, créé par la piété publique. L'orgueil national y contribuait aussi pour sa part. Le trône aux pieds d'argent, du haut duquel Xerxès avait assisté à la bataille de Salamine, était le plus glorieux ornement du Parthénon : on l'appelait le Prisonnier. Qu'on s'imagine, en outre, dans l'opisthodome les millions entassés, défendus par les grilles et les épaisses portes de bronze, et l'on aura une idée de l'intérieur d'un temple antique. A l'extérieur, la décoration, pour être plus simple, n'en était pas moins magnifique. Non-seulement les plus grands maîtres avaient couvert le Parthénon d'autant de sculptures que le comportait l'architecture dorique — et c'est là, surtout, que je reconnais l'influence du génie ionien — ; mais de vives couleurs rehaussaient la blancheur de ses marbres et faisaient ressortir les nuances les plus fines des entablements et des portiques. Au commencement de ce siècle, personne ne se doutait que les temples grecs eussent été peints, et les premières découvertes des architectes n'ont rencontré d'abord que des incrédules. Aujourd'hui, l'on veut voir de la couleur partout, et l'on n'admet pas qu'une seule surface soit restée blanche. Les Grecs ont-ils peint complètement leurs marbres pour en adoucir l'éclat qui blesse la vue ? Ont-ils voulu imiter la nature, où tout a sa couleur ? Qui peut le dire ? Il est déjà assez difficile de se rendre compte des effets, sans chercher à deviner les intentions. Le témoignage de M. Paccard, qui a trouvé de l'ocre jaune sur les colonnes du Parthénon, a beaucoup plus de gravité. Si les colonnes étaient peintes, il fallait bien que le temple le fût lui-même tout entier. Mais à l'autorité d'un architecte j'opposerai l'autorité d'un autre architecte, M. Penrose, qui, lui aussi, a étudié le monument avec le plus grand soin[11]. Tout en supposant qu'on avait appliqué sur les colonnes une teinte générale, il reconnaît n'en avoir vu aucune trace, et cependant il cherchait avec l'idée arrêtée à l'avance qu'il devait en trouver. Les artistes sont alarmés de la crudité des tons sur un fond blanc, et, par un sentiment qui appartient plutôt au peintre qu'à l'architecte, ils ne peuvent se figurer des ornements rouges, bleus, verts, que sur un fond moins clair qui les amortit et qui les harmonise. Je n'oserais dire que les couleurs franches sont favorables aux lignes de l'architecture ; qu'il faut cette opposition pour qu'on distingue à une grande hauteur des détails délicats et des dessins qui n'ont que peu d'importance, en proportion du monument tout entier ; que l'alternative des couleurs les plus diverses sur une même bande où chaque petit élément est alternativement rouge, puis vert ou bleu, les fond et les mélange, grâce à la distance ; que l'ensemble n'a rien de dur ni de trop éclatant, non plus que ces broderies aux nuances si vives qui courent légèrement sur une étoffe blanche. Il me siérait mal de prétendre analyser, par hypothèse, des effets qui nous sont inconnus. J'aime mieux m'abstenir, pour avoir le droit de défendre le goût antique contre la tyrannie du goût moderne. Nous ne voulions pas admettre d'abord la polychromie des temples, parce que cela choquait toutes nos idées[12] ; nous la concevons aujourd'hui, nous lui trouvons même des beautés. — A son tour, la disposition. des couleurs froisse notre délicatesse et nos habitudes : faut-il pour cela corriger à notre guise les ruines anciennes ? C'est au nom de notre respect pour le génie grec, je le sais, que nous lui prêtons les inspirations qui nous semblent les plus heureuses. Mais si les principes du beau sont, comme on le croit généralement, universels et immuables, il n'en est pas de même des raffinements du goût, qui varient avec les âges et qui dépendent beaucoup de l'éducation. N'est-ce pas un bien plus grand effort d'accoutumer notre imagination aux impressions nouvelles d'un monument coloré, que de plier notre goût à une opposition de tons plus franche que nous ne l'aimons ? Il est donc prudent, dans de pareilles questions, de mettre de côté nos préjugés et nos préférences, pour ne nous laisser conduire qu'aux preuves matérielles. Encore faut-il qu'elles soient consacrées par des témoignages unanimes, tant l'appréciation en est délicate. Tout le monde s'accorde à peindre de la même manière l'entablement du Parthénon, les plafonds de ses portiques, la frise et la corniche de la cella, en un mot les parties hautes du temple, qui, par leur développement et leur continuité, voulaient être distinguées les unes des autres et rehaussées d'ornements. M. Paccard est le premier qui ait constaté la présence de l'ocre jaune sur les colonnes. La couleur jaune a cette propriété en Grèce de nitre naturellement sur le marbre et sur la pierre ; si bien qu'il est impossible de savoir si la croûte dorée qu'on en détache est l'œuvre du temps ou de l'art. Partout on observe ce phénomène, même sur des fragments qui conservent des traces de couleurs différentes : à peine quelques écailles étaient-elles tombées, qu'une couche naturelle se formait à leur place, et cette couche, par des causes que la chimie peut seule analyser, est toujours jaune, du moins sur le marbre pentélique. Si les Grecs, n'avaient peint leurs édifices, la nature l'aurait fait pour eux. C'est pour cela que la couleur jaune doit être suspecte. de reconnais aussi combien elle serait favorable à l'adoucissement et à l'harmonie des tons, telle du moins que nous la comprenons. Mais il s'en faut qu'on puisse encore considérer cette donnée comme définitivement acquise à la science. Le dessin seul peut présenter tous les détails des peintures du Parthénon. Une description serait obscure et incompréhensible à force de minuties ; je n'indique que les parties importantes. Les triglyphes étaient bleus ; le fond des métopes, rouge ; les mutules, bleues ; et la bande en creux qui les sépare, rouge. Les gouttes étaient dorées. Les frontons étaient-ils bleus ou rouges ? C'est ce que je ne puis décider. Les frontons des autres temples étaient peints en bien, et j'ai cru souvent remarquer des traces de couleur bleue sur le fronton occidental. Mais M. Paccard déclare n'en avoir pas trouvé. Il a reconnu au contraire, parmi les débris épars sur le sol, un fragment-41u fronton oriental peint en rouge. J'ai bien vu du rouge sur le fronton occidental, mais sur les moulures d'encadrement, et non sur le fond. La frise de la cella était surmontée de canaux alternativement rouges et bleus : au-dessous de la frise courait un méandre sobrement peint et surtout doré. Puis des rais de cœur distingués par des filets rouges sur un fond bleu. Les caissons bleus, image du ciel, avec leurs étoiles d'or, sont particulièrement populaires. Sur un chapiteau d'ante, M. Penrose a vu des oves blancs séparés par des fers de lance rouges[13] et des rangs de perles en or sur un fond bleu. Peut-être, dans sa restauration, M. Penrose abuse-t-il des dorures qui n'ont en décoration qu'une valeur de reflet. Il est facile de comprendre pourquoi les couleurs qu'employaient les Grecs sont si peu variées et pourquoi leur alliance est si franche. Excepté les triglyphes, les ornements peints sont si petits et si délicats, qu'ils seraient invisibles à leur hauteur, si des oppositions vigoureuses ne les détachaient les uns des autres. C'est ce que ne considèrent point assez ceux qui sont choqués de la dureté des tons. Ils étaient adoucis par la distance et la proportion. |
[1] Ils sont déposés aujourd'hui dans le petit musée de l'Acropole.
[2]
Sunt quibus unum opus est, intactæ Palladis arcem
Carmine perpetuo celebrare,
et
Undique decerptam fronti præponere olivam.
(Horace,
l. I, od. VII, v. 5.)
[3] Décembre 1847, p. 837.
[4] La flèche de la courbe, sur la façade, est de 0,072 millimètres ; sur le côté du sud, de 0,123 millimètres.
[5] M. Burnouf a rendu cette idée d'une manière heureuse : L'art grec courba les degrés et le pavé des temples, les architraves, les frises, la base même des frontons, comme la nature a courbé la mer, les horizons et le dos arrondi des montagnes. (Revue des Deux Mondes, déc. 1847, p. 842.)
[6] Voyez les chapitres II et III.
[7] Dividesi il tempio interiore in tre navi : le due collaterali assai auguste, quelle di mezzo ampiissima, spartita da colonne. Gli architravi e capitelli risaltano in ordine dorico. (Corn. Magni, Parme, 1688, p. 63.)
[8] M. Cavalieri, l'architecte sicilien qui a dirigé toutes les fouilles nécessaires pour l'ouvrage du duc Serra di Falco, me disait qu'au grand temple de Sélinonte il avait trouvé, au centre de la cella, quatre acrotères qu'il croyait avoir décoré les quatre angles d'une ouverture rectangulaire dans le toit.
[9] On voit signalées sous un seul titre cent vingt et une fioles d'argent.
[10] Cinquante et un portant des emblèmes et des incrustations, quarante revêtus de bronze.
[11] Principles of athen. archit., page 55. — Voyez, pour toutes les questions relatives à la polychromie, l'ouvrage si remarquable de M. Hittorf, Architect. polychr. chez les Grecs. Pour le Parthénon en particulier, voyez de la page 417 à la page 421. M. Hittorf va plus loin encore que M. Paccard, dans la restauration des couleurs : il orne de dessins les chapiteaux doriques du Parthénon. (Voyez p. 474 et p. 475.)
[12] Millin, remarquant de la peinture sur un morceau de la frise du Parthénon apporté par M. de Choiseul, l'attribuait au génie encore barbare des anciens. N'est-ce pas un peu notre histoire à tous ?
[13] Ouvrage cité, Planche 23.