L'ACROPOLE D'ATHÈNES

 

CHAPITRE XIII. — ROUTE DES PROPYLÉES AU PARTHÉNON.

 

 

Nous avons suivi jusqu'ici Pausanias dans ses détours. Avant de passer outre et de nous laisser conduire par lui jusqu'à l'entrée du Parthénon, il est nécessaire de jeter un coup d'œil en arrière. Le voyageur ancien, comme l'exigeait une description rapide, ne s'arrête que devant les monuments principaux, et devant les objets d'art qui commandent l'attention par leur antiquité ou leur mérite. Il néglige et les détails et la topographie. Autant que l'état des ruines le permet, j'essayerai de combler quelques lacunes.

La route qui mène des Propylées au Parthénon n'est point, comme son importance pourrait le faire croire, une ligne droite. A peine à son début, elle fait une courbe très-prononcée, et va longer les différentes enceintes qui occupent le sud-ouest de l'Acropole. Jusqu'à ce qu'elle arrive à la hauteur de la façade postérieure du Parthénon, elle monte une pente assez forte qu'on a rendue moins glissante en coupant par des stries la surface du rocher. Elle était bordée, à droite, par une série de stèles et de statues, ainsi que l'attestent les trous de scellement dont j'ai déjà parlé. Du même côté, un large conduit taillé dans le rocher emmenait les eaux pluviales : il est en tout point semblable à ceux qu'on observe dans quelques rues de l'ancienne Athènes, particulièrement derrière le Pnyx. Quant aux ornières creusées par les roues de chars que plusieurs voyageurs ont cru distinguer, je n'en ai découvert aucune trace. J'ai eu l'occasion de réfuter cette erreur en parlant de l'escalier des Propylées et des chars qui figurent sur la frise du Parthénon.

Du côté gauche, la route n'a point de limites précises ; je ne saurais en marquer la largeur. On se demandera plus inutilement encore si le nivellement du rocher est l'ouvrage des Pélasges ou des ouvriers de Périclès. Du moins peut-on présumer, si l'on remonte jusqu'aux premiers siècles d'Athènes, qu'on n'a point couvert plus tard d'un dallage régulier cette surface grossière. Il eût fallu une préparation nouvelle qui n'eût pas manqué de laisser des traces.

Le nombre des statues que signale Pausanias sur cette première partie de la route est assez restreint. Après celles qui étaient adossées aux colonnes du Propylée intérieur et précédaient Minerve Hygiée, je n'en vois que deux. Je les ai déjà citées : Minerve châtiant Marsyas, et Conon. Une troisième, voisine de ces dernières, si je comprends bien lès expressions de Pausanias, c'était la Terre suppliant Jupiter de lui accorder de la pluie. La même idée est exprimée par Virgile[1] Seulement, l'union qu'il voit souvent réalisée sous l'heureux climat de l'Italie, la pauvre et sèche Attique l'implore pendant des étés entiers. Ce sujet, que nous traiterions de froide allégorie, prend sur l'Acropole d'Athènes une réalité singulière. L'Hymette est là, en face ; sur son sommet s'élève l'autel de Jupiter Pluvius, couronné par la vaine fumée de continuels sacrifices. Tournée vers l'orient, la statue de la Terre semble appeler les nuages féconds que, seul des monts de l'Attique, l'Hymette sait amonceler sur sa tête. Quand je dis tournée vers l'orient ce n'est point une image de fantaisie : car le piédestal de Conon, encore scellé sur le rocher, nous donne ce curieux renseignement. L'inscription et la direction des pieds empreints sur le marbre regardent, non pas l'entrée de l'Acropole, comme cela parait naturel, mais l'orient ; de sorte que la statue présentait le dos aux visiteurs. Il en est de même du piédestal de Minerve Hygiée. Était-ce une loi générale, et un même mouvement plein d'ensemble tournait-il les statues, comme le temples, vers le soleil levant ?

Différentes découvertes qu'on a faites, il y a peu d'années, permettent de suppléer au silence de Pausanias sur la décoration de la moitié de la route. En enlevant les terres qui couvraient le rocher, on a retrouvé de nombreux fragments sans nom et quelques piédestaux. Déjà déplacés, il a fallu les déplacer encore et les grouper çà et là pour dégager le passage. Il est donc indifférent de les citer dans un ordre plutôt que dans un autre. Je commence par les plus anciens.

Une des premières offrandes qui aient été consacrées à Minerve est vraisemblablement celle dont il ne reste que deux mots de la dédicace. Non-seulement les lettres sont d'une forme archaïque, mais l'inscription est gravée de droite à gauche. On distinguait dans le creux des lettres des traces de couleur rouge. C'est ainsi que, dans les galeries du Vatican, on a peint en rouge les inscriptions antiques pour qu'elles fussent lues plus aisément.

A l'est des Propylées, il y avait une statue du sculpteur Léocharès, que nous retrouvons aussi souvent que Nésiotès. Mais cette fois l'histoire de l'art ne peut rien ajouter à la liste de ses ouvrages, puisque son nom est le seul mot de l'inscription qui ait été épargné.

Était-ce par flatterie, était-ce par reconnaissance pour les magnifiques envois de blé qui leur arrivaient de Thrace, que les Athéniens avaient élevé une statue à Rhascuporis, fils du roi Cotys ? Un de ses ancêtres avait déjà obtenu le même honneur. C'était, au contraire, un Cotys, fils d'un Rhascuporis. On ignore à quelle époque vivait le sculpteur Antignote, qui fit la statue. Pline ne l'a point classé ; mais le caractère de l'inscription dénote le temps de la domination romaine.

A côté d'un roi barbare, voici une jeune fille, une enfant dont l'image était admise dans l'Acropole. On appelait Errhéphores les jeunes vierges chargées de broder le péplus de Minerve pour chaque Panathénée. Il ne fallait pas qu'elles eussent moins de sept ans ni plus de onze ans. Elles vivaient pendant ce temps dans l'enceinte de l'Érechthéion, sous la surveillance de la grande prêtresse. On s'étonne comment un tel travail et un tel âge pouvaient mériter des statues. Car ce n'est pas un fait isolé, mais on en connait plusieurs exemples.

Nous ignorons complètement l'organisation administrative de l'Acropole, quelle direction présidait à sa décoration, quelle loi décidait de l'admission des titres d'honneur et des statues. En dehors des décrets du sénat et du peuple, qui concernaient les personnages importants, était-ce l'argent qui achetait un terrain dans la citadelle ? Était-ce la complaisance des prêtres et des questeurs qui permettaient à un particulier de consacrer une statue ? Les offrandes elles-mêmes n'étaient-elles soumises à aucun contrôle ? La piété était-elle libre de profaner par des œuvres grossières le sanctuaire des arts autant que de la religion ? Combien de questions intéressantes qui ne peuvent être résolues !

L'espace compris entre les Propylées et le Parthénon avait perdu de ses chefs-d'œuvre aussi bien que les différentes enceintes. C'est ainsi que nous voyons un certain Alexandre remplacer sur son piédestal Philomèle, fils de Philippide. Plus loin, c'est Æmilius Lepidus qui se substitue à Apollodore. Il y a même telle base où trois inscriptions se sont succédé à trois époques différentes. Sous l'archontat d'Euctémon, c'est-à-dire la première année de la quatre-vingt-treizième olympiade, les prytanes de la tribu Érechthéide avaient consacré une offrande d'une grande valeur, à n'en pas douter, puisque tous leurs noms y sont soigneusement gravés à la suite les uns des autres. La statue fut emportée, et un Romain, Lucius Canuléius Crispinus, prit possession de la base restée vide. On eut toutefois la précaution de la retourner de manière que l'ancienne inscription fût renversée et frappât moins les regards. Je ne sais quel accident fit disparaître son tour le Romain, qui alla peut-être orner Constantinople, comme son prédécesseur était allé embellir Rome. Peut-être aussi la statue fut-elle tout simplement conservée, et le nom d'un troisième personnage, Python, fils de Python, vint figurer sur la base dans un temps de décadence où l'on savait à peine former encore les lettres grecques pour les inscriptions.

Lycus a eu un songe. S'est-il vu transporté dans des pays lointains, saisi par des brigands, abordé par des pirates, et Jupiter l'a-t-il sauvé d'un danger tout imaginaire ? Ou bien est-il, en effet, étranger ? Jupiter lui est-il apparu pendant son sommeil ? Lui a-t-il dénoncé un hôte perfide et une de ces mille embûches qui menaçaient les voyageurs ? Lycus n'a pas raconté son rêve, il n'a fait que l'annoncer sur le piédestal de Jupiter Protecteur des étrangers.

L'empereur Adrien avait sauvé, à ce qu'il parait, Sallustianus Démostrate d'un péril beaucoup plus réel. La reconnaissance de son protégé lui éleva une statue, en le saluant de ce titre d'Olympien, que lui valut l'achèvement du temple de Jupiter. Ce que l'on faisait pour un bienfaiteur, on le faisait pour un ami. Il est vrai que c'était le grand prêtre de Neptune-Érechthée, tout-puissant dans l'Acropole, qui faisait cette gracieuseté à son ami Spartiaticus, grand-prêtre de Neptune-Achéen.

Il est à remarquer que sous la domination romaine ce ne sont plus les images des dieux que consacre, dans la citadelle, la piété des particuliers. Ce sont les images des hommes que multiplient la flatterie, la complaisance, la vanité, favorisées par le relâchement des lois et des traditions. D'un autre côté, comme les œuvres de cette époque laissent à l'art beaucoup moins de regrets, on ne s'arrête guère devant tous ces noms de consuls, de proconsuls, de magistrats romains, auxquels la bassesse des Athéniens ne manquait jamais de rendre indistinctement les mêmes honneurs. Je ne passerai cependant pas sous silence un Gaulois, Quintus Trebellius Rufus, né à Toulouse. Il fut grand prêtre à Narbonne, consul à Rome, archonte éponyme à Athènes. Certes, on s'attend peu à trouver le nom de Toulouse entre les Propylées et le Parthénon.

Enfin' il serait oiseux de citer une chouette colossale en marbre, que l'on a déposée depuis dans l'intérieur du Parthénon, si elle ne répondait à l'indication d'un grammairien ancien. Hesychius rapporte qu'un certain Phædrus avait consacré une chouette dans l'Acropole, idée bizarre, qui rappelle le proverbe ancien : Porter des chouettes à Athènes, c'est-à-dire de l'eau à la rivière.

La seconde moitié de la voie principale commence à la hauteur du temple de Minerve et s'avance sur un plateau uni qui occupe le sommet de l'Acropole. Là s'élèvent, d'un côté, le Parthénon, de l'autre, l'Erechthéion. La route passait entre les deux monuments ; mais les fouilles ne l'ont point encore découverte. Le plus grand obstacle, ce sont les énormes fragments du Parthénon, accumulés dans toute cette partie. On ignore donc encore jusqu'où s'avançait de chaque côté le péribole des deux temples, comment leur enceinte était fermée, si le sol est simplement le rocher aplani, ou s'il a fallu suppléer à ses inégalités. On ne saurait non plus décider si, parmi les objets qu'ont découverts des fouilles partielles, il en est qui aient décoré la voie principale entre les deux enceintes, puisque la ligne de démarcation est inconnue. Je me contenterai de les diviser en deux catégories : ceux qu'on a trouvés au sud de l'Érechthéion, ceux qu'on a trouvés au nord du Parthénon. La plupart, en effet, par la nature même des inscriptions, se rapportent à l'un ou à l'autre édifice. Pausanias n'est ici d'aucun secours, puisque, dans sa regrettable précipitation, il ne cite que quatre statues, voisines, comme nous le verrons un peu plus bas, de la façade orientale du Parthénon.

On aperçoit d'abord, avant d'arriver à l'Érechthéion, un siège en marbre sur lequel est gravé le nom du prêtre Butès. Sa forme est très-élégante ; ses quatre faces, concaves et rehaussées. par des bandes en saillie, sont d'une grande distinction. Était-ce une offrande ? Était-ce le siège qui servait aux Butades ? Avait-on refait, après l'incendie de l'Érechthéion, le siège de Butès, premier prêtre de Neptune ?

Un peu plus loin, un tronc de cheval, de grandeur naturelle, rappelle le titre d'Hippia, donné à Minerve, et la plus vieille fable de l'Attique. C'est encore dans l'enceinte qu'il faut évidemment placer la statue élevée à Neptune-Érechthée par Épitélès et Œnocharès, fils de Sœnautès de Pergase, et les deux statues de Minerve Poliade, consacrées, l'une par le fils d'Apollodore, du dème de Phréar, l'autre par Céphisodote, fils d'Æolexidas, du dème Æthalide.

On lit le nom de Posidippe sur un autre piédestal, mais on ne peut savoir quelle était l'œuvre que ce piédestal portait. Ensuite, c'était le général Dioclès, fils de Thémistocle, auquel l'Aréopage et le sénat des Cinq-Cents décernaient une statue pendant le sacerdoce de Mégissa, fille de Zénon.

Au nord du Parthénon, les inscriptions ne nomment plus Minerve Poliade, mais Pallas-Minerve, la déesse des combats. Sauvé de grands dangers, disent des vers gravés sur un piédestal, Lysimaque a élevé cette statue à Pallas Tritonide, Lysimaque, fils de Lysithidès, du dème d'Agrylæ. Mais Pallas Tritonide fut emportée à Rome, et le peuple athénien jugea sa place dignement remplie par Marcus Licinius Crassus Frugi, et, immédiatement au-dessous d'un distique assez harmonieux, on étala, en grosses lettres, les formules invariables de la servilité du temps : Pour sa piété envers l'auguste empereur, pour sa bienveillance et sa bienfaisance envers le peuple.

A quelques pas, une autre statue offerte par un habitant du dème de Lamptra avait disparu, et Archélaüs, fils du roi Archélaüs, lui succéda sur sa base. Est-il besoin de dire qu'on retrouve les consuls et les proconsuls romains au nord du Parthénon comme dans le reste de la forteresse, obscurs et toujours honorés ?

Nous sommes ramenés aux mœurs grecques par l'image d'une Canéphore qui avait, à différentes reprises, obtenu cette dignité sacrée. Sur son piédestal brisé, on voit encore quatre couronnes, dans chacune desquelles était rappelé le renouvellement de fonctions réservées aux plus nobles vierges d'Athènes.

Les gardiens des portes de l'Acropole avaient aussi apporté leur offrande. Mais le caractère des lettres trahit le troisième ou le quatrième siècle après J.-C., c'est-à-dire le temps où le paganisme expirant faisait appel à toutes ses ressources.

Un fragment de sculpture d'une grande beauté, c'est un bas-relief déposé dans le vestibule des Propylées et découvert au nord du Parthénon. On aperçoit le haut du corps de deux personnages qui se tournent le dos, comme dans le célèbre bas-relief des douze dieux. Les draperies, de style éginétique, annoncent une œuvre de premier ordre. Malheureusement, un bras, quelques plis, un commencement de chevelure, sont tout ce qui nous reste.

Je disais plus haut qu'on ne pouvait attribuer à la décoration de la voie principale la plupart des objets trouvés sur le plateau qui sépare l'Erechthéion du Parthénon. Je serais disposé à faire une exception en faveur de monuments très-importants, surtout pour l'histoire. Ce sont deux pyramides tronquées, en marbre pentélique, sur les quatre faces desquelles étaient inscrits les noms des alliés, ou pour mieux dire, des peuples tributaires d'Athènes. On ignore la hauteur de ces pyramides, dont on ne possède encore qu'une partie. Déjà, cependant, en réunissant les fragments, on les a élevées à plus de sept pieds. Il y a cent dix-huit morceaux, sur lesquels on lit les noms de deux cent quatre-vingt-une villes tributaires et les sommes qu'elles ont envoyées à Athènes pendant vingt-huit années, du commencement de la quatre-vingt-deuxième jusqu'à la fin de la quatre-vingt-huitième olympiade, quatre ans après la mort de Périclès. Les uns ont été trouvés au nord du Parthénon, les autres dans un coin des Propylées où on les avait jetés pêle-mêle. Leur ressemblance, l'agencement exact de la plupart des fragments, forcent de les rassembler dans un lieu ou dans l'autre. La place naturelle du Grand-Livre des Tributs n'est-elle pas auprès de l'opisthodome du Parthénon, où le trésor des alliés était renfermé ? Je ne sais pourquoi je me figure ces pyramides disposées sur la route, appelant le regard de tous les passants ; spectacle si doux à l'orgueil athénien, si humiliant pour les envoyés de tant de villes lointaines qui venaient chaque année payer aux Hellénotames la rançon de leur mollesse.

Lorsque la route des Propylées tourne l'angle nord-est du Parthénon, Pausanias se fait de nouveau notre guide, et voici quel indice nous permet de nous reconnaître au milieu de ses descriptions que n'interrompt aucun renseignement topographique. Procné, dit-il, et Itys, son fils, dont elle médite la mort, sont une offrande d'Alcamène. Minerve et Neptune sont aussi représentés, faisant paraître, l'une l'olivier, l'autre un flot de la mer.

Quand lord Elgin.fit des fouilles au-dessous du fronton oriental du Parthénon, il découvrit parmi les statues tombées, en marbre pentélique, un olivier et un pied colossal de marbre différent. Ce marbre, on sut bien en Angleterre le distinguer du pentélique, mais on fut embarrassé pour lui donner un nom. Plus récemment, on a trouvé également à l'orient d'autres branches d'olivier que l'on conserve dans l'Acropole d'Athènes. Elles sont en marbre de l'Hymette, marbre peu employé par la sculpture et que l'on ne voit guère en Europe.

Comme toutes les statues des frontons, sans exception, sont en marbre pentélique, on ne peut admettre que ces fragments en fissent partie. Pausanias, d'un autre côté, nomme les statues de Minerve et de Neptune au moment d'entrer dans le Parthénon. Cette position coïncide parfaitement avec les découvertes modernes, et l'on peut croire que les morceaux partagés entre Londres et Athènes appartiennent au groupe célèbre qui décorait l'avenue du Parthénon. Le pied sera celui de Neptune ; l'olivier s'élèvera entre les deux divinités rivales. Il est intéressant de comparer ces données avec un sujet représenté sur une médaille d'Athènes que Stuart a dessinée. Minerve et Neptune sont debout de chaque côté de l'olivier. La déesse, tenant l'arbre par une branche, semble encore le faire sortir de terre ; la chouette s'est perchée au sommet, le serpent Érechthée s'est enroulé autour du tronc. Neptune, pendant ce temps, brandit son trident pour percer le rocher et en faire jaillir la vague.

Les dernières statues que cite Pausanias, avant de franchir le seuil du Parthénon, sont le Jupiter de Léocharès et un autre Jupiter surnommé Polieus.

 

 

 



[1] Tum Pater omnipotens fecundis imbribus Æther

Conjugis in gremium lætæ descendit...

(Virgile, Georg., II, 325.)