ESSAI SUR LE RÈGNE DE TRAJAN

 

CHAPITRE VII. — GRANDS TRAVAUX DANS ROME. - SECOURS PUBLICS.

 

 

Les aqueducs et les bains furent construits avant les années 109 et 110. D'autres édifices, qui devaient surtout contribuer à l'embellissement de Rome, ne furent entrepris qu'à la fin du règne, à une époque où l'état prospère des finances et la paix générale permettaient de consacrer des sommes considérables à des ouvrages utiles sans doute, mais plus somptueux et moins indispensables que ceux que nous avons énumérés jusqu'ici. On sent que nous voulons parler des constructions que Trajan éleva autour du Forum qui reçut et qui a gardé son nom[1].

Mais d'abord, que faut-il entendre par ce mot Forum ? Il ne s'agit plus d'une place servant de lieu de réunion aux grandes assemblées politiques : au deuxième siècle, un tel emplacement n'a plus de raison d'être. Les Fora de César, d'Auguste, de Domitien, n'ont point la destination de l'ancien Forum. En les établissant, ces princes voulaient seulement réunir dans une même enceinte les tribunaux, les bureaux des notaires et des écrivains publics, les sièges des diverses administrations, en un mot la plupart des établissements d'utilité générale. L'enceinte choisie à cet effet était consacrée et un temple en occupait toujours une partie[2]. Le nombre croissant des affaires qui se traitaient à Rome nécessitait, de temps en temps, la création d'un forum nouveau. Tel était le besoin qu'on éprouvait à cet égard au temps de César et d'Auguste que l'on se réunit sur les places nouvelles avant même que les constructions fussent complètement terminées[3]. Depuis cette époque, le seul forum ouvert était celui de Domitien qui ne pouvait servir de lieu de réunion à cause de son exigüité et de sa position au croisement de plusieurs rues animées et populeuses. La création, par Trajan, d'une nouvelle place publique, cent ans après qu'Auguste avait fait exécuter son forum, répondait donc à une nécessité véritable et ne doit pas être considérée comme l'inspiration de la vanité. La plupart des grands édifices publics étaient échelonnés dans la vallée qui sépare le Palatin de l'Esquilin et du Quirinal. Les théâtres, le cirque Flaminius, l'Odéon, le Stade, le Portique d'Octavie, les bains d'Agrippa se trouvaient au contraire dans le Champ de Mars, dont le sol moins accidenté avait offert plus de facilité pour les travaux[4]. Trajan conçut le projet grandiose de relier les deux groupes de monuments par son Forum. Mais avant de déboucher dans le Champ de Mars, la vallée dont nous parlions était presque fermée par un promontoire que le Quirinal projetait vis-à-vis du mont Capitolin. Le terrain fut nivelé, l'enceinte de Servius, qui s'ouvrait de ce côté par la porte Fontinalis, fut abattue et sur le vaste espace devenu disponible entre le Forum d'Auguste et le Champ de Mars, dans la direction du N.-0. au S.-E., s'élevèrent les monuments que nous allons énumérer, et qui furent exécutés, dans les années 112 et 113 de notre ère, par Apollodore de Damas, l'habile constructeur du pont de pierre du Danube[5]. Ce n'est qu'en 1812, pendant l'occupation française de Rome, que furent opérés sur le forum de Trajan les premiers déblaiements qui ont mis à jour le pavé antique, dégagé la base de la colonne Trajane, et permis de dresser enfin le plan des édifices dont on ne connaissait plus que les noms donnés par les auteurs et le Régionnaire du quatrième siècle.

L'œuvre d'Apollodore se compose de quatre parties :

1° Le Forum borné au sud par les Fora de Domitien et d'Auguste, au nord par la Basilique Ulpienne, à l'ouest par le mont Capitolin, à l'est par le Quirinal. Ces deux collines avaient été creusées en demi-cercles, et dans ces excavations avaient été pratiquées des boutiques disposées ainsi en hémicycles de chaque côté de la grande place. Devant chaque hémicycle, un portique rectiligne dessinait l'area ou platea Trajani[6], pavée en gros blocs de travertin. Une entrée monumentale donnait accès dans cette platea, en sortant du forum d'Auguste[7]. Au milieu de la place s'élevait la statue équestre de Trajan, dont une monnaie de grand bronze nous a conservé le dessin : l'empereur tenait une haste et une petite victoire[8]. Constance, quand il la vit, éprouva le désir de se faire représenter dans la même attitude à Constantinople. Le Persan Hormisdas lui répondit finement, en montrant les bâtiments magnifiques qui entouraient le forum : il faudra faire au cheval une écurie semblable ; autrement, il sera mal à l'aise[9] : or, à Constantinople, aucun architecte n'était capable d'exécuter ni même de concevoir une œuvre aussi grandiose que celle d'Apollodore. Mais plus tard, un successeur de Constance voulant posséder, non pas une statue semblable, mais la statue elle-même, la fit enlever. On la trouve mentionnée parmi les œuvres d'art qui décoraient la Rome orientale[10].

2° La basilique Ulpienne formait l'un des côtés du Forum : elle avait la forme d'un rectangle allongé, terminé par deux hémicycles ou absides, prises comme celles du Forum dans la masse des deux collines. Quatre rangs de colonnes de granit dur d'Egypte formaient cinq nefs à l'intérieur de ce vaste édifice[11]. Il était recouvert de tuiles de bronze.

3° Derrière la basilique, au centre d'une petite place rectangulaire, longue de 20m et large de 17m, s'élevait la colonne Trajan, dont la hauteur indiquait précisément à quelle profondeur il avait fallu creuser le sol pour établir le Forum[12]. De chaque côté de la colonne, deux bibliothèques attenantes à la basilique, et consacrées l'une aux ouvrages grecs, l'autre aux ouvrages latins[13], formaient les côtés de la petite place.

4° Le fond de cette place, ouvert, laissait apercevoir le temple non terminé à la mort de Trajan, qui fut achevé par Hadrien et par lui consacré à son prédécesseur divinisé[14].

Tel était le forum de Trajan, qui resta debout jusqu'à la fin du IXe siècle[15]. II est souvent mentionné dans les auteurs de la décadence, et en effet il fut longtemps un centre de réunions et de promenades. Bien des souvenirs populaires se rattachaient à cette place qui portait le nom du meilleur des princes. On y avait vu Hadrien brûler les créances non recouvrées du fisc[16], Marc-Aurèle vendre les meubles les plus précieux du palais des Césars pour épargner de nouveaux impôts aux provinces et défrayer la guerre contre les Marcomans[17], Aurélien détruire toutes les tables de proscription[18]. C'est là que les consuls venaient rendre la justice[19], c'est là qu'on affranchissait les esclaves[20]. D'ailleurs la bibliothèque Ulpienne, riche en documents de haute importance, attirait les historiens et les philosophes ; sur l'area voisine, Favorinus[21] parlait morale ou grammaire avec ses amis et Fronton, Dion Chrysostome, Hérode Atticus avaient groupé leurs disciples. C'est sur le Forum de Trajan que la poésie latine fit entendre ses derniers accents[22]. Les grands édifices élevés sur les plans d'Apollodore avaient été ornés de statues représentant les hommes de guerre, les légistes, les littérateurs les plus célèbres[23]. Le Romain pouvait être fier, en jetant les yeux sur ces monuments d'un art original et puissant. Pausanias, familiarisé avec les merveilles encore debout sur le sol hellénique, n'a pas refusé son admiration au Forum de Trajan ; on sait qu'il arracha un cri de ravissement à l'indifférence byzantine de Constance, et les débris qu'on y retrouve, à de longs intervalles, sont placés par les critiques du goût le plus difficile et le plus sûr, peu au-dessous ou à côté même des œuvres grecques.

Ces constructions eurent d'ailleurs une influence notable sur le développement de Rome. La ville, comme la suite du temps l'a montré, tendait à se porter au nord, le long de la Via Lata[24], vers le Champ de Mars, rendez-vous des plaisirs et de la mode. Les quartiers montueux du sud[25], couverts de petites constructions, de rues irrégulières, n'offrant comme édifices publics que des édicules consacrés aux divinités étrangères, ou bien des greniers et des magasins[26], répugnaient aux familles riches qui cherchaient pour leurs somptueuses demeures l'air pur et les beaux aspects du Quirinal et du Pincio. Aussi, jusqu'au moment où les empereurs abandonnèrent l'antique capitale, vit-on s'avancer au nord le flot des habitations particulières : les monuments, très-espacés, du Champ de Mars se trouvèrent peu à peu reliés par des maisons et des rues, les jardins de Salluste et de Lucullus se couvrirent de constructions[27]. Le Forum de Trajan, dont une moitié dépassait l'enceinte de Servius, était appelé à devenir le centre de la ville agrandie, et son établissement fit prendre un essor plus rapide au déplacement général des habitudes et de la vie urbaine.

Outre les monuments que nous avons énumérés, Trajan fit construire dans le Champ de Mars une basilique à laquelle il donna le nom de sa sœur Marciana[28], et un théâtre qu'Hadrien ne laissa pas subsister[29]. Il acheva l'Odéon commencé sous Domitien pour servir aux concours de musique des jeux Capitolins[30] et enfin, ce qui devait plaire particulièrement au peuple, il agrandit le Cirque et en améliora l'aménagement intérieur[31].

Comme nous l'avons dit, ces travaux immenses faisaient vivre dans la capitale un grand nombre d'hommes, et contribuaient assurément à y répandre l'aisance.

Nous arrivons enfin à cette partie de la population qui depuis longtemps ne vivait que des subsides de 1'Etat ou de ses patrons. Trajan ne supprima pas la charité légale. Qui pourrait le lui reprocher ? On ne sait que trop qu'il est impossible de faire disparaître les institutions de ce genre une fois qu'elles sont enracinées dans les mœurs publiques. Mais Trajan aurait pu ne pas aggraver le mal, et il l'augmenta. Sa bonté naturelle, sa déférence pour des usages qu'il avait trouvés établis à son avènement, sa condescendance pour les préjugés régnants, le conduisirent à offrir de nouvelles primes à l'imprévoyance et à la paresse.

La bienfaisance publique était exercée à Rome sous deux formes : 1° Les secours fixes donnés aux indigents[32] ; 2° les libéralités impériales (congiaria) auxquelles le peuple entier participait. Trajan porta l'ordre dans le premier de ces services. Les listes de ceux qui devaient prendre régulièrement part aux largesses de l'empereur furent dressées et soumises à une révision permanente[33]. De plus le prince, à son retour de Germanie, organisa l'assistance des enfants pauvres de Rome, qui jusqu'alors n'avaient eu part qu'aux distributions extraordinaires[34]. Pline loue beaucoup la bonté de l'empereur, et à la façon dont il s'exprime, on voit qu'une pensée politique se joignait ici, dans l'esprit de Trajan, à des vues charitables, et qu'il espérait remédier au décroissement de la population, idée fixe qui préoccupait lee Césars depuis un siècle. Il va sans dire que ce moyen artificiel dut réussir aussi peu que des encouragements semblables, vainement prodigués dans les temps modernes pour arrêter le même mal. Cinq mille enfants reçurent du fisc des secours réguliers[35], à la condition d'entrer plus tard au service militaire, et ce recrutement anticipé de soldats ne laisse pas que de prouver une certaine inquiétude pour l'avenir :

Nous terminons par les congiaria l'examen rapide auquel nous avons soumis les mesures prises par Trajan en faveur du peuple, et ici nous nous trouvons en face de profusions qui appellent le blâme le plus sévère. Trajan distribua trois congiaires, le premier en 99 à son retour de Germanie[36], le deuxième et le troisième en 103 et 106, après chaque guerre Dacique[37]. Jusqu'alors ces libéralités extraordinaires montaient à 75, au plus à 100 deniers par tête[38]. Le premier congiaire de Trajan fut sans doute, comme celui de Nerva[39], de 75 deniers. Mais tout à coup, après les guerres de Dacie, le montant de la distribution s'élève à 650 deniers par tête[40]. On dira que le butin fait au cours de ces guerres était considérable, que l'on était affranchi du tribut imposé à Domitien par Décébale, et que le vainqueur voulut faire profiter le peuple de ces avantages. Malgré ces raisons, on ne peut que trouver insensée une telle prodigalité, et ce qu'il y eut de plus funeste, c'est que le chiffre habituel des congiaires ne s'abaissa plus. Hadrien distribue 1.000 deniers, Antonin 800, Marc Aurèle et Commode 850, Septime Sévère 1.100[41]. On voit quelles charges écrasantes Trajan léguait à ses successeurs par sa générosité irréfléchie, et c'est à ce règne qui mérite, sur tant de points, les éloges de l'histoire, que nous sommes contraints de faire remonter l'origine d'un des abus les plus criants du bas empire.

 

 

 



[1] Les médailles qui représentent les monuments de ce forum sont datées du 6e consulat, et Trajan n'y porte pas le titre d'optimus, ce qui fixe leur émission entre 112 et 114.

[2] Temple de Venus Genetrix sur le Forum de Jules César, temple de Mars Ultor sur celui d'Auguste, de Minerve sur celui de Domitien, d'où le nom de Forum Palladium donné à cette place (Martial, I, 28) qu'on appelait aussi Forum Nervæ parce que Nerva la termina. Par réciprocité, on appelait aussi Forum l'espace consacré mais non bâti (temenos) qui entourait un temple. Ainsi le Templum Pacis de Vespasien (Suétone, Vesp., 9) est nommé Forum Pacis par Ammien (XVI, 10).

[3] Pline, Hist. Nat., XXXV, 45. Suétone, Aug., 29. Velléius Paterculus, II, 100.

[4] Voir dans Strabon le beau coup d'œil qu'offrait cette partie de Rome (V, 3. 8).

[5] Dion, LXIX, 4.

[6] Aulu-Gelle, N. Att., XIII, 24. Ammien, XVI, 10, appelle cette partie atrium.

[7] Voir la représentation de cette entrée sur les médailles à la légende FORVM TRAIANI (Cohen, 95, 350). Les fondations ont été retrouvées du temps de Flaminio Vacca. Voir ses Memorie, n° 9, au quatrième volume de Nardini (Roma antica, 1819) et le bulletin de l'Inst. archeol., 1863, pp. 78-80. On sait que l'arc de Constantin est orné de bas-reliefs arrachés à un monument élevé sous le règne de Trajan, mais ce n'est pas l'arc placé à l'entrée du Forum qui a été ainsi dépouillé. Voir Preller, Regionem, p. 62.

[8] Cette statue se voit sur une médaille (Cohen, n° 466).

[9] Ammien, XVI, 10.

[10] Elle fut placée à Constantinople près du Milliaire d'or. V. Anonyme de Constantinople, et Cedrenus, cités par Clarac, Musée de Sculptures, III, CLVI, CLXI, CLXVII.

[11] Les deux entrées de cette basilique sont figurées sur des médailles d'or et de bronze (Cohen, 18, 319). Les tronçons des colonnes sont encore debout, et les absides en partie conservées. V. Annal. Inst. arch., 1851, p. 132. Pour le toit, voir Pausanias, V, 12.

[12] Orelli, 29. Cf. Aur. Victor, Ep., 13. Dion, LXVIII, 16.

[13] Aulu-Gelle (N. Att., XI, 17) l'appelle bibliotheca templi Trajani. Vopiscus (Aurelian., 1 et 8, Tacit., 8) la nomme Ulpia bibliotheca. Sidoine Apollinaire (Epist., IX, 16) parle des auctores utriusque bibliothecæ. Mais ce sont les statues d'écrivains qui en décoraient l'extérieur. Les livres avaient été transportés dans les thermes de Dioclétien (Vopiscus, Prob., 2).

[14] Spartien, Hadr., 19. C'est bien ce temple, consacré à Trajan par Hadrien, qui se trouvait en arrière et au nord de la colonne et des bibliothèques puisqu'on lit dans la Notitia : VIIIa Regio. Forum... Trajani, templum divi Trajani et columnam cochlidem, etc. Des colonnes et des fragments de corniches ont été retrouvés (Winckelmann, Hist. de l'Art, II, p. 449 de la traduction française ; cf. Arch. Anzeiger, 1866, p. 186).

[15] Il est décrit dans l'Anonyme d'Einsiedein. Les anciens en parlèrent toujours avec la plus vive admiration. Ammien dit que c'est une chose unique au monde (singularem sub cælo structuram, XVI, 10) et Cassiodore qu'on ne cessait pas d'en être émerveillé (Trajani forum vel sué assiduitate videre miraculum est (Variar., VII, 6).

[16] Spartien, Hadr., 7.

[17] Capitolin, M. Ant. Philos., 17.

[18] Vopiscus, Aurelian., 39.

[19] Aulu-Gelle, N. Att., XIII, 24.

[20] Sidoine Apollinaire, Paneg. ad Anthem. Carm., II, 544-546. Sur le plan de Rome qui servait de pavé au temple de Remus, et dont une partie est conservée au Capitole, on lit, dans une des absides de la basilique Ulpia le mot LIBERTATIS. V. Reber, Die Ruinen Roms, Leipzig, 1863, p. 189. L'Atrium libertatis (Tite-Live, XLV, 15. Cicéron, ad Attic., IV, 16) était en effet situé près du Quirinal, et il fut englobé dans les constructions de Trajan.

[21] Aulu-Gelle, N. Att., XIII, 24.

[22] Venant. Fortunat, Carm., III, 23.

[23] Multi nobiles bello Germanico sive Marcomannico, imo plurimarum gentium, interierunt, quibus omnibus statuas in Foro Ulpio collocavit [M. Aurelius] (Capitolin, M. Ant. Phil., 22). Statuas summorum virorum in foro Trajani collocavit (Alexander) undique translatas (Lampride, Sev. Alex., 25). Parmi les statues de ce forum, on peut citer celles de M. Claudius Fronto (Henzen, 5478), M. Bassæus Rufus (Orelli, 3574), M. Pontius Lælianus (Gruter, 457, 2), T. Vitrasius Pollio (Or. Henzen, 5477), Fl. Peregrinus Saturninus (Orelli, 3161), celles des poètes Numérien (l'empereur. Vopiscus, Num., 11), Claudien (Insc. Nap., 6794), Merobaudes (Orelli, 1183), Sidoine Apollinaire (Carm., VIII, 8), du rhéteur Victorinus (Eusèbe, Chron. a. 355, p. 195, éd. Schœne). Suivant une tradition chère aux Romains, et qui aurait dû au moins empêcher la destruction du Forum de Trajan, c'est là que Constantin, sous l'aiguillon des plus sanglants remords, et subitement éclairé par les lumières de la foi, fit profession publique du christianisme devant la foule étonnée et encore terrifiée de ses récentes violences.

[24] V. Bullet. Inst. Arch., 1870, 107, 124.

[25] Régions XII (Piscina Publica) et XIII (Aventin).

[26] V. les Régionnaires.

[27] Capitolin, Gord. Tert., 32.

[28] IXe Région. V. Preller, p. 175.

[29] Spartien, Hadr., c. 9.

[30] Dion, LXIX, 4.

[31] Pline, Panég., 51. Pausanias, V, 12.6. — Un arc de triomphe élevé en l'honneur de Trajan, près de la porte Capène, fut détruit sous Constantin, pour en tirer les sculptures qui décorent le monument de même espèce, érigé en l'honneur de ce dernier prince. Preller, Regionem, p. 62.

[32] Le nombre des individus secourus fut réduit par Jules César de 320.000 à 150.000. Sous l'empire il diminua encore, et il était moins considérable qu'on ne le croit communément. Une inscription trouvée à Rome au XVIe siècle, et aujourd'hui à Naples (Insc. Nap., 6808), très-mutilée, et qui, d'après la forme des lettres, fut gravée au commencement de l'empire, indique, par tribus, le nombre d'hommes qui auront part aux distributions de blé. Les chiffres sont : Tribu Palatina 4191, Succusana 4068, Esquilina 1777, Collina 457, Romilia 68, Voltinia 85... Ici le marbre est brisé, mais les tribus qui manquent sont les tribus rustiques qui nécessairement comptaient peu de citoyens domiciliée à Rome, on le voit par le petit nombre d'inscrits des tribus Romilia et Voltinia. Douze mille familles environ, sur plus d'un million d'habitants, recevaient donc des secours publics. A Paris, la proportion des indigents assistés est plus forte.

[33] Panég., 25.

[34] Paneg., 26. Cf. Suétone, Oct., 41. Un bas-relief découvert sur le Forum, en 1872, se rapporte à cette institution de Trajan. V. HENZEN, Bullet. Inst. Arch., 1872, p. 280.

[35] Panég., 28.

[36] Pline, Panég., 25.

[37] Cohen, Médailles, n° 321, 324, 330. Le n° 324 (CONGiarium PRimum) est daté du deuxième consulat, c'est-à-dire de l'an 99. Les deux autres (CONGIARium SECVNDum, CONGIARIVM TERTIVM) sont postérieurs au cinquième consulat, c'est-à-dire à l'an 103, et se réfèrent aux guerres Daciques.

[38] V. le Chronographe de 354, p. 646. Claude donna 75 deniers par tête, Néron 100, Vespasien, Titus, Domitien, Nerva, chacun 75.

[39] En effet, les finances étaient alors un peu obérées puisque les soldats ne reçurent que la moitié du donativum.

[40] Chronogr., p. 646. Cong. ded. DCL.

[41] Chronogr., p. 647.