Le point de départ. - Le confluent. - Le fleuve aux cinq noms. - Le contrôle des distances. - Le contour de l'Ile. - Le point de passage. - L'opinion de Napoléon. — Le point d'arrivée. - Les textes. - Flottement des frontières. - Indications géographiques. — Les points intermédiaires. - Les contradictions. - Repères qui restent. — Distances et temps. - Les longueurs. - Les durées. - L'époque. — Résumé. — Tableau.LE POINT DE DÉPART C'est le récit à peu près contemporain de Polybe que nous prenons pour guide, ainsi que nous l'avons annoncé ; nous puiserons quelques renseignements accessoires dans celui de Tite-Live. Lorsqu'on veut retrouver sur le terrain le théâtre des opérations, on se heurte à bien des difficultés. Le confluent. — Elles commencent dès le début, dès le point de départ. Où est l'Ile ? A quel affluent du Rhône Annibal s'est-il arrêté ? Les éditeurs sont d'accord aujourd'hui sur le nom à imprimer dans le grec de Polybe et dans le latin de Tite-Live. On met Ίσάρας dans l'un, Isara dans l'autre, et on traduit par Isère. Mais les divers manuscrits présentent des variantes. Voici, d'après Ernest Desjardins[1], celles qui s'y rencontrent : L'affluent de Polybe s'appelle Σκάρας, Σκόρας ou Σκώρας[2] ; le général Melville a lu sur le manuscrit du Vatican Ίσάρας ; enfin Maissiat[3] adopte Άραρος. Ces variantes ont été imprimées dans les premières éditions. Jean Hervagius, en 1549, à Bâle, a édité Σκώρας ; Isaac Casaubon, en 1699, à Paris, a pris Άραρος, et, dans sa traduction latine, Arar. C'est depuis la fin du siècle dernier, grâce aux travaux de Schweighaüser[4], que ce mot Ίσάρας a prévalu. L'affluent de Tite-Live s'appelle Ibisara ou bien Bisarar. Ces deux variantes sont regardées comme des erreurs de copistes. Les deux mots commençant la phrase latine étaient, dit-on, Ibi Isara et ont été maladroitement contractés en Ibisara ou bien en Bisarar. On imprime donc universellement Ibi Isara et on cite cette restitution comme exemple d'habileté. Mais, jusqu'au commencement du XIXe siècle, on imprimait non moins couramment Ibi Arar. M. Lemaire[5] est, croyons-nous, le premier éditeur français qui ait substitué la leçon Isara à la leçon vulgaire Arar. Le fleuve aux cinq noms.
— Voilà donc pour ce seul affluent cinq, ou, avec de la bonne volonté, trois
noms tout différents ; le Scoras qui est on ne sait trop quoi, l'Isaras qui serait
l'Isère, et l'Araros, c'est-à-dire Le texte nous fournit deux moyens de vérification. Le contrôle des distances. — Le premier se rapporte aux distances : le confluent en effet est à huit journées de marche de la mer. Or, toute la rive gauche du Rhône depuis Lyon est formée
par une large plaine, dans laquelle les chemins peuvent être tracés tout
droit sans se détourner pour éviter des obstacles. La distance de la mer au confluent de l'Isère est de De la mer au confluent de Ainsi l'Isère convient mieux au point de vue de la distance. Le contour de l'Ile. — Le deuxième moyen de vérification se rapporte à l'Ile même. Le pays compris entre-le Rhône, l'Isère, et les montagnes qui bordent à l'ouest la vallée de Chambéry, ressemble assez pour la grandeur et pour la forme au Delta d'Egypte. La couronne de montagnes qui s'étend de Grenoble à l'extrémité du lac du Bourget correspond au côté maritime. Avec ses sommets élevés, ses cols difficiles, ses pentes abruptes, elle représente les montagnes de Polybe. L'identification peut être regardée provisoirement comme suffisante. Le point de passage.
— Elle conduit à placer le point de passage vis-à-vis d'Orange, à L'opinion de Napoléon. — C'est aussi l'opinion que Napoléon Ier avait exprimée en la justifiant par des raisons militaires[8]. Annibal, dit-il, passa le Rhône au-dessus de l'embouchure de LE POINT D'ARRIVÉE Le point d'arrivée présente une bien autre incertitude. A quel endroit Annibal aborda-t-il les plaines d'Italie ? Les textes. — Chez les Insubres, dit Polybe dans le texte que nous avons reproduit : κατῆρε τολμηρῶς εἰς τὰ περὶ τὸν Πάδον πεδία καὶ τὸ τῶν Ἰνσόμβρων ἔθνος[9]. Chez les Tauriniens, dit encore le même Polybe, mais dans un-autre passage que nous possédons seulement d'une manière indirecte, par une citation due à Strabon[10], dans lequel il nommait les quatre passages des Alpes : διὰ Λιγύων μὲν τὴν ἔγγιστα τῷ Τυρρηνικῷ πελάγει, εἶτα τὴν διὰ Ταυρίνων, ἣν Ἀννίβας διῆλθεν, εἶτα τὴν διὰ Σαλασσῶν, τετάρτην δὲ τὴν διὰ Ῥαιτῶν, ἁπάσας κρημνώδεις. Chez les Tauriniens, dit aussi Tite-Live, dont nous rappelons les expressions : Taurini sane Galli proxima gens erat in Italiam degresso ; id cum inter omnes constet, eo magis miror ambigi quanam Alpes transierit[11]. Flottement des frontières.
— Il est malheureusement difficile de connaître la frontière des Tauriniens
et des Insubres au temps d'Annibal ! Comment la préciser à époque déterminée avec
des peuples toujours en guerre et en mouvement ? Non seulement ils
n'occupaient pas des territoires à assiette fixe, mais il y avait même des
migrations ; par exemple les Boïens, avant l'arrivée d'Annibal, étaient
établis au nord du Pô dans L'histoire n'a enregistré ces flottements que dans des circonstances exceptionnelles. Indications géographiques. — Dans le cas qui nous occupe, Polybe, le seul contemporain, n'a donné au point de vue géographique que des renseignements sommaires. Vers la source du Pô étaient les Laëns et les Lébiciens ; ensuite les Insubres, nation puissante et fort étendue[12]. Il dit aussi que Milan était la capitale des Insubres[13]. A propos des Tauriniens, il dit que le versant des Alpes tourné vers l'Italie est habité par les Taurisques, les Agones et plusieurs autres sortes de barbares : Τῶν δ´ Ἄλπεων ἑκατέρας τῆς πλευρᾶς, τῆς ἐπὶ τὸν Ῥοδανὸν ποταμὸν καὶ τῆς ἐπὶ τὰ προειρημένα πεδία νευούσης, τοὺς βουνώδεις καὶ γεώδεις τόπους κατοικοῦσι τοὺς μὲν ἐπὶ τὸν Ῥοδανὸν καὶ τὰς ἄρκτους ἐστραμμένους Γαλάται Τρανσαλπῖνοι προσαγορευόμενοι, τοὺς δ´ ἐπὶ τὰ πεδία Ταυρίσκοι καὶ Ἄγωνες καὶ πλείω γένη βαρβάρων ἕτερα[14]. Le mot qu'il emploie est Taurisques, et non Tauriniens ; est-ce un nom générique ? Il ajoute, en un autre endroit[15], qu'Annibal une fois descendu en Italie tâcha d'abord de déterminer les Tauriniens, peuple situé au pied des Alpes, à faire alliance avec lui. Ne pouvant y réussir, il marcha contre la principale de leurs villes, et l'emporta en trois jours, μετὰ δὲ ταῦτα, προσανειληφυίας ἤδη τῆς δυνάμεως, τῶν Ταυρίνων, οἳ τυγχάνουσι πρὸς τῇ παρωρείᾳ κατοικοῦντες, στασιαζόντων μὲν πρὸς τοὺς Ἴνσομβρας ἀπιστούντων δὲ τοῖς Καρχηδονίοις, τὸ μὲν πρῶτον αὐτοὺς εἰς φιλίαν προυκαλεῖτο καὶ συμμαχίαν· οὐχ ὑπακουόντων δὲ περιστρατοπεδεύσας τὴν βαρυτάτην πόλιν ἐν τρισὶν ἡμέραις ἐξεπολιόρκησεν. Tite-Live fait le même récit[16] et dit que les Tauriniens étaient voisins des Insubres : Peropportune ad principia rerum Taurinis, proximæ genti, advenus Insubres motum bellum erat.... Cum Placentiam consul venit, jam ex stativis moverat Hannibal Taurinorumque unam urbem, caput gentis ejus, quia volentes in amicitiam non veniebant, vi expugnarat. Mais pas plus que Polybe il ne donne le nom de cette capitale, qui à une époque postérieure fut Turin. On croit qu'elle n'a pas changé, et on admet qu'Annibal déboucha dans les environs de cette ville, ce qui ne résout d'ailleurs pas la question, de nombreuses vallées des Alpes du côté de l'Italie convergeant vers cette direction. LES POINTS INTERMÉDIAIRES Si on cherche à fixer des points intermédiaires de l'itinéraire, on rencontre aussi des obscurités et des contradictions. Les Contradictions.
Repères qui restent. — Il nous reste en tout comme indication de terrains un parcours en plaine après file, puis un défilé à l'entrée des Alpes, un autre défilé où Annibal a été attaqué et a dû passer la nuit sur un rocher dénudé, puis la vue de l'Italie près d'un campement et près du col de passage, enfin, à la descente, un escarpement de trois demi-stades. Voilà les repères que nous possédons. Encore les derniers
ont-ils donné lieu à mainte querelle, même le rocher dénudé, le leucopetron
en grec, que tous les dictionnaires à notre connaissance traduisent bien par
rocher nu ou dénudé ; on a traduit quelquefois par rocher blanc,
en insistant sur la couleur[25], sur le blanc,
qui indiquait une roche gypseuse. D'autres écrivains ont discuté sur les
trois demi-stades ou les DISTANCES ET TEMPS Les indications de distances sont au contraire précises. Les longueurs. — De
l'Ile à la montée des Alpes, 800 stades ou Traversée des Alpes : 1.200 stades ou Enfin Polybe compte 1400 stades ou 248 k, 6 depuis le passage du Rhône jusqu'à l'entrée des Alpes d'où l'on, va en Italie : ἀπὸ δὲ τῆς διαβάσεως τοῦ Ῥοδανοῦ πορευομένοις παρ´ αὐτὸν τὸν ποταμὸν ὡς ἐπὶ τὰς πηγὰς ἕως πρὸς τὴν ἀναβολὴν τῶν Ἄλπεων τὴν εἰς Ἰταλίαν χίλιοι τετρακόσιοι[29] ; par différence (1.400 moins 800), on obtient du-passage à l'Ile 600 stades, ou 106 k. 5. Les durées. — Les indications de temps font retomber dans l'incertitude : ἐναταῖος δὲ διανύσας εἰς τὰς ὑπερβολὰς αὐτοῦ κατεστρατοπέδευσε καὶ δύ´ ἡμέρας προσέμεινε[30]. A partir de quel moment faut-il compter les neuf jours que dure la montée des Alpes ? Nous avons vu qu'Annibal subit un arrêt d'un jour à l'entrée des montagnes ; ce jour est-il compris ou non dans les neuf ? Au sommet des Alpes, Annibal s'est arrêté deux jours. Il est arrivé après une marche, c'est-à-dire au plus tôt dans l'après-midi. A-t-il séjourné le lendemain pour partir le surlendemain, ou bien a-t-il séjourné le lendemain et le surlendemain pour ne partir que le jour suivant ? Mêmes difficultés pour les jours de la descente. Ces questions peuvent paraître oiseuses ; aussi quelques écrivains ne les ont même pas discutées ; ils se sont contentés de les trancher dans un sens ou dans l'autre. L'époque. — Enfin, nous savons qu'Annibal était au sommet des Alpes au moment du coucher héliaque des Pléiades. Polybe écrit en effet : τῆς δὲ χιόνος ἤδη περὶ τοὺς ἄκρους ἁθροιζομένης διὰ τὸ συνάπτειν (τὴν) τῆς Πλειάδος δύσιν[31]. Et Tite-Live dit aussi[32] : Fessis tædio tot malorum nivis etiam casus, occidente iam sidere Vergiliarum, ingentem terrorem adjecit. Les calculs de l'astronome anglais Maskelyne, confirmés par Delaunay, ont établi que ce phénomène correspondait au 26 octobre. C'est d'ailleurs la date généralement admise. Toutefois l'astronome Neumann adopte la date du 7 novembre[33]. Les expressions de Polybe et de Tite-Live précisent donc l'époque ; certains auteurs[34] ont prétendu cependant qu'elles n'obligent pas à une coïncidence exacte, et qu'elles signifient simplement : le moment du coucher héliaque des Pléiades approchait ; cette opinion nous paraît fort discutable. D'ailleurs, même si on l'admet, on ne peut s'écarter beaucoup de la date du coucher héliaque des Pléiades sans fausser le texte ; celle date étant du 26 octobre ou du 7 novembre, il ne nous semble pas qu'on puisse s'en écarter de plus d'une dizaine de jours, ce qui donne comme date extrême à adopter le 16 ou le 29 octobre. Nous adopterons le 26 octobre, qui est une date moyenne, comprise dans cet espace de temps, et qui à notre avis satisfait exactement le texte. M. Wilhelm Osiander ayant traité cette importante question de l'époque[35] très complètement dans son ouvrage, il nous paraît nécessaire d'examiner la valeur de ses arguments. Il commence par dire que le texte de Polybe est sujet à deux interprétations, suivant qu'on considère le coucher des Pléiades comme ayant eu lieu au moment où Annibal arrivait au sommet des Alpes, ou comme ayant eu lieu un certain temps après ; nous venons d'exposer notre opinion à ce sujet : le texte est suffisamment précis pour interdire de reporter, ainsi que le fait cet auteur, la date du passage d'Annibal au 11 septembre[36], c'est-à-dire un mois et demi ou deux mois avant la date du coucher des Pléiades ! M. W. Osiander nous dit ensuite que la première neige tombe dans les Alpes occidentales vers la fin septembre (Auch in den Westalpen pflegt der erste Schnee Ende September die Matten zu bedecken)[37], et qu'Annibal avait tout intérêt à passer le col avant la mauvaise saison. Mais Annibal n'a pas choisi son moment ; ou du moins les événements qui ont allongé son itinéraire, ou retardé sa marche jusqu'à son arrivée.au col, ont dû empêcher ses désirs de se réaliser ; c'est précisément parce qu'il a traversé les Alpes à une saison où-le passage présentait de grandes difficultés, que son opération militaire a excité l'admiration de tous les historiens ; le passage en septembre eût évidemment été plus facile. Si d'ailleurs on adopte la date du 26 octobre ou du 7 novembre, on n'a pas besoin d'admettre des chutes de neige prématurées (solche verfrühte Schneefälle)[38]. Cette date explique au contraire la présence d'une neige durcie ; remarquons en effet que la neige qui était tombée était de la nouvelle neige (Neuschuze, comme dit constamment Osiander), mais non pas forcément la première neige (der erste Schnee, dont il parle d'une manière générale dans le passage cité plus haut). Le texte de Polybe indique bien d'ailleurs qu'il avait déjà neigé dans les Alpes, au moment où Annibal y arriva. Cet argument de la neige ne peut servir de toutes manières à déterminer exactement le mois pendant lequel Annibal passa les Alpes. Si d'autre part nous considérons les calculs faits par Osiander (p. 18 et 19), il nous semble qu'il part d'une donnée bien vague ; il rappelle que les préparatifs de concentration de l'année commencèrent au début du printemps (Polybe, III, 34.6 ; Tite-Live, XXI, 21) ; et, lui qui, pour le coucher héliaque des Pléiades, n'a pas voulu prendre la date déterminée par les calculs astronomiques, choisit cette fois la date du 21 mars ; il aurait pu aussi bien prendre un jour d'avril. Comme ensuite, avant de partir, Annibal se rend de Carthagène à Gadès pour acquitter un vœu en l'honneur d'Hercule, qu'il fait venir des troupes d'Afrique (Tite-Live, XXI, 21), et qu'il s'occupe longuement de l'organisation de son armée (Tite-Live, XXI, 22), Osiander accorde un mois pour ce voyage et ces opérations ; à notre avis, c'est peu. La date du 21 avril, obtenue de cette façon pour le départ de Carthagène, pourrait donc, par des calculs aussi légitimes, être reportée vers la fin mai. En ajoutant les cinq mois qu'Annibal mit à faire son voyage de Carthagène en Italie (Polybe, III, 56.3), on arriverait ainsi à la fin d'octobre. Des observations analogues peuvent être faites au sujet du
calcul sur l'intervalle de temps qui sépare la bataille de Nous conservons donc la date du 26 octobre. Les données précédentes sont résumées dans le tableau ci-joint. Les dates indiquées sont celles qui nous oui paru correspondre le mieux au texte ; elles pourraient en bloc être retardées de quelques jours avec la date du coucher héliaque des Pléiades, si l'on adoptait le 7 novembre, ou avancées si l'on admettait que cette date n'est pas précisée par le texte ; elles pourraient aussi être abrégées de un ou deux jours. RESUMÉ Le point de départ de l'Ile est à peu près certain, le point d'arrivée aux environs de Turin l'est également ; les points intermédiaires sont médiocrement jalonnés. Nous allons voir quel parti on en a tiré.
Observations. — On voit que, d'après le tableau précédent, Annibal mit dix-huit jours pour arriver dans la plaine, dont quinze pour traverser la région montagneuse proprement dite. Nous avons admis deux-jours complets, de repos, les 27 et 28 octobre, de sorte que la descente des chevaux a eu lieu le soir du 29. On aurait pu admettre que le repos a eu lieu l'après- midi du 26 et-le 27 ; Annibal aurait marché-et campé le 28 et travaillé le 29, et n'aurai t commencé la descente que le soir. Les deux interprétations peuvent se soutenir. Nous avons adopté celle qui nous paraît la plus conforme au texte et au dénombrement des jours. |
[1]
Ernest Desjardins, Géographie de
[2] Osiander écrit : Im Cod. Mirand. zu Ptol. II, 9, findet sich die Form Σίκαρος. (Hannibalweg, page 28, note 1.)
[3] Jacques Maissiat, Recherches historiques sur les guerres des Gaulois contre les Romains, tome Ier, Annibal en Gaule, Paris, Firmin Didot, 1874.
[4] Schweighaüser publia, à Leipzig, en 1792, une édition de Polybe en 8 volumes in-8°, dans laquelle tous les morceaux connus étaient rangés par livres et par dates.
[5] Paris, 1823.
[6] Osiander écrit : Skaras oder Skoras — Lesart der Codices — ist der ælteste nachweisbare Name der Isère. (Hannibalweg, p. 28 note 1.)
[7] Voici le détail des distances comptées en milles romains et converties en kilomètres :
Des Fossis Marianis à Orange, 74 milles ou 109 k. 520.
D'Orange à Valence, 64 milles ou 94 k. 720.
De Valence à Lyon, 62 milles ou 91 k. 700.
En comptant les distances le long des roules actuelles,
ou même le long du fleuve en en suivant grossièrement les sinuosités, on trouve
des chiffres peu différents, plus commodes même au point de vue de la discussion.
Nous avons préféré suivre
[8] Commentaires de Napoléon Ier, Paris, Imprimerie Impériale, 1867. Dix-sept notes sur l'ouvrage intitulé Considérations sur l'art de la guerre. Les notes sont reproduites d'après le texte publié par le général Montholon (Mémoires de Napoléon, t. VIII, p. 1 à 259, édition de 1830). L'ouvrage intitulé Considérations sur l'art de la guerre était publié par le baron Rognial, lieutenant général, Paris, in-8°, 1816, 17e note (p. 154) : Comparaison de la marche de Napoléon en 1800 avec celle d'Annibal en 218 avant J.-C.
[9] Livre III, 56. 3. Ed. Hultsch, 1888, p. 262.
[10] C. Müller et F. Dübner, Strabonis geographica, lib. IV, cap. VI. (p. 174. 7). Edition Firmin Didot, Paris, 1853.
[11] Liv. XXI, 38. Ed. Gaucher, p. 66.
[12] Livre II, 17. 4. Ed. Hultsch, 1888, page 133.
[13] Livre II, 34. 10. Ed. Hultsch, page 154.
[14] Livre II, 13. 8. Ed. Hultsch, page 130.
[15] Livre III, 60. 2, 8 et 9. Ed. Hultsch, page 266.
[16] Livre XXI, 39. Ed. Gaucher, p. 66 et 68.
[17] Polybe, Liv. III, 50. 1. Ed. Hultsch, 1888, p. 255.
[18] Polybe, Liv. III, 49. 8. Ed. Hultsch, 1888, p. 254.
[19] Polybe, Liv. III, 49. 13. Ed. Hultsch., 1888, p. 234.
[20] Il faut ici suivre rigoureusement le texte de Polybe, et le traduire d'une manière impartiale, sans vouloir y introduire ce qui n'y est pas contenu. Il n'est dit en aucune façon qu'Annibal est entré dans l'Ile ; il a accueilli le frère aîné, et il l'a aidé à chasser le cadet, nous ne savons par quels moyens. Le roi rétabli a aidé à son tour les Carthaginois à traverser sans encombre le territoire des Allobroges, en faisant arrière-garde avec ses propres troupes ; ce roi ne se trouvait donc pas sur ses états, et rien n'indique que les Allobroges étaient ses congénères ou ses alliés. Osiander (Hannibalweg, p. 29) nous paraît tirer du texte des conclusions peu justifiées ; il n'y a qu'à lire Polybe sans parti pris, pour convenir que les barbares escortant Annibal n'étaient pas des Allobroges : il écrit en effet plus loin :
ἕως μὲν γὰρ ἐν τοῖς ἐπιπέδοις ἦσαν, ἀπείχοντο πάντες αὐτῶν οἱ κατὰ μέρος ἡγεμόνες τῶν Ἀλλοβρίγων, τὰ μὲν τοὺς ἱππεῖς δεδιότες, τὰ δὲ τοὺς παραπέμποντας βαρβάρους· ἐπειδὴ δ´ ἐκεῖνοι μὲν εἰς τὴν οἰκείαν ἀπηλλάγησαν, οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀννίβαν ἤρξαντο προάγειν εἰς τὰς δυσχωρίας, τότε συναθροίσαντες οἱ τῶν Ἀλλοβρίγων ἡγεμόνες. (Polybe, III, 50. 2 et 3. Ed. Hultsch, 1888, p. 255.)
[21] Tite-Live, Liv. XXI, 31. Ed. Gaucher, p. 34.
[22] Tite-Live, Liv. XXI, 32. Ed. Gaucher, p. 56.
[23] Tite-Live, Liv. XXI, 31. Ed. Gaucher, p. 54.
[24] Il ne nous parait pas naturel de traduire Incolunt prope Allobroges autrement que par : Près de là sont les Allobroges. L'interprétation d'Osiander nous semble vraiment étrange quand il écrit : Ich fasse daher prope modal wie fere, und übersetze : die Bewohner sind nahezu (lauter) Allobroger (Hannibalweg, p. 28, note 4), c'est-à-dire quand il traduit : Les habitants (de l'Ile) sont presque tous (rien que) des Allobroges, Osiander nous parait vouloir donner à prope un sens qu'il n'a pas, pour mettre le texte d'accord avec un système. Nous reviendrons sur cette question des Allobroges.
[25]
C'est ainsi que
[26] Exactement : 266m,40, d'après la longueur du stade que nous avons adoptée.
[27] Polybe, III, 50. 1. Ed. Hultsch, 1888, p. 255.
[28] Polybe, III, 39. 10. Ed. Hultsch, p. 241.
[29] Depuis le passage du Rhône, en voyageant le long du fleuve même comme pour aller vers ses sources jusqu'à la montée des Alpes qui mène en Italie, il y a 1.400 stades. Polybe, III, 39. 9. Ed. Hultsch, 1888, p. 241,
[30] Le neuvième jour, il atteignit le col... Polybe, III, 53. 9. Ed. Hultsch, 1888, p. 259.
[31] Polybe, Liv. III, 54, 1. Ed. Hultsch, 1888, p. 259.
[32] Tite-Live, Liv. XXI, 35. Ed. Gaucher, 1890, p. 62.
[33] Osiander écrit en effet : .... Frühuntergang der Plejaden, der nach Neumanns astronomischen Berechnungen am 7. Nov., nach Mommsen am 26. Okt. eintritt... (Hannibalweg, p. 17.)
[34] Osiander. (Hannibalweg, p. 16 et 17), d'après Mommsen.
[35] Die Zeitfrage (Hannibalweg, 1900, p. 16 à 20).
[36] Osiander, dans son tableau (Hannibalweg, 1900, p. 19), place l'arrivée en Italie le 20 septembre, ce qui reporte l'arrivée au sommet des Alpes au 11 septembre.
[37] Hannibalweg, 1900, p. 17.
[38] Hannibalweg, 1900, p. 17.