I. — DIVISION DE Il y avait en France trois divisions administratives qui servaient alternativement selon les diverses circonstances, par généralités, par bailliages, par gouvernements. Nous avons donné les deux premières (Appendices, t. II et t. III) ; voici la troisième : Les gouvernements étaient au nombre de douze, classés entre eux d'après un ordre de préséance ancien et invariable : 1° Île-de-France, 2° Bourgogne, 3° Normandie, 4° Guyenne, 5° Bretagne, 6° Champagne, 7° Languedoc, 8°, 9° et 10° (sur le même rang) Picardie, Lyon et Orléans, 11° Dauphiné, 12° Provence[1]. Les petites provinces étaient ainsi réparties entre ces douze gouvernements qui se partageaient l'ensemble du royaume : I. — ÎLE-DE-FRANCE (cap. Paris).Le Hurepoix (cap. Dourdan), le Laonnais, le Noyonnais, le Mantois, le Vexin Français (cap. Pontoise), le Soissonnais, le pays Chartrain, le Beauvaisis. II. — BOURGOGNE (cap. Dijon).L'Auxerrois, le Semurois, le Mâconnais, le Charolais, le
Verdunois, III. — NORMANDIE (cap. Rouen).Le Vexin normand (cap. Gisors), le Mortainais, l'Avranchin, le Cotentin (cap. Valognes), le pays de Caux. IV. — GUYENNE (cap. Bordeaux).V. — BRETAGNE (cap. Rennes).Divisée en Haute-Bretagne (cap. Rennes) et Basse-Bretagne (cap. Vannes). VI. — CHAMPAGNE ET BRIE (cap. Troyes).Le Bassigny (cap. Chaumont),
le Senonais (cap. Sens), VII. — LANGUEDOC (cap. Toulouse).L'Albigeois, le comté de Foix, le Vivarais, le Velay (cap. Le Puy), le Gévaudan (cap. Mende), le Lauraguais. VIII. — ORLÉANAIS (cap. Orléans).Le Poitou, l'Aunis (cap. IX. — LYONNAIS (cap. Lyon).Le Forez (cap. Montbrison),
le Beaujolais (cap. Villefranche), le
Bourbonnais, la basse Auvergne (cap. Clermont),
la haute Auvergne (cap. Saint-Flour), X. — PICARDIE (cap. Amiens).Le Ponthieu, XI. — DAUPHINÉ (cap. Grenoble).Ne comprenait que le Viennois (cap. Vienne). XII. — PROVENCE (cap. Marseille).Il est à remarquer que Marseille était la capitale du
gouvernement de Provence, tandis qu'Aix était la capitale de II. — LISTE DES GOUVERNEURS DE PROVINCES. Le nombre des provinces ayant des gouverneurs particuliers était beaucoup plus grand que celui des gouvernements, mais il arrivait souvent que le même personnage était nominalement placé à la tête de plusieurs provinces, souvent fort éloignées les unes des autres. Voici les noms de ceux que nous avons rencontrés sous le règne de Louis XIII. 1°. — AUNIS. Duc d'Épernon (1622),
maréchal de Toiras (1628), Grand-Prieur
de 2°. — ANJOU. Maréchal de Bois-Dauphin (1610), reine Marie de Médicis (1620), cardinal de 3°. — ANGOUMOIS. Duc d'Épernon (1622), maréchal comte de Praslin (1626), comte de Brassac (Gallard de Béarn). Lieutenant général : comte de Jonzac (1636). 4°. — AUVERGNE. Duc de Chevreuse, duc d'Orléans (1630), duc d'Angoulême (1632), maréchal d'Effiat, maréchal de Toiras. — Lieutenants généraux : M. de Vignoles, vicomte de Polignac. 5°. — BÉARN ET NAVARRE. Comte de Gramont (1643). 6°. — BERRY. Prince de Condé (1632). 7°. — BOURGOGNE ET BRESSE. Duc de Bellegarde, prince de
Condé. — Lieutenants de roi : marquis de Raigny (en
Bresse et Charolais), comte de 8°. — BRETAGNE. Duc de Vendôme (1626), cardinal de Richelieu (1628),
maréchal de 9°. — CHAMPAGNE. Comte de Soissons (1632). — Lieutenants généraux : comte de Praslin, comte de Senneterre. 10°. — DAUPHINE. Comte de Soissons, duc de Lesdiguières, duc de Créqui, comte de Sault. 11°. — GUYENNE. Duc de Mayenne, prince de Condé (1616), duc d'Épernon (1632). — Lieutenants généraux : maréchal ch Thémines (1622), marquis de Montespan. 12°. — ILE-DE-FRANCE. Duc de Montbazon. 13°. — LANGUEDOC. Duc de Montmorency, maréchal de Schomberg (1632), — Lieutenants de roi : marquis d'Aubeterre (pour l'Agenais et le Condomois), marquis de Thémines (pour le Quercy, 1642). 14°. — LIMOUSIN. Duc d'Épernon (1622), maréchal de Schomberg (1632). — Lieutenant général : comte de Pompadour. 15°. — LYONNAIS. Louis de Champlain, baron de Courcelle : (lieutenant général). 16°. — MAINE. Comte de Beaumanoir-Lavardin (1617). 17°. — MARCHE. Marquis d'Effiat (1630), comte de Bourdeille (1632). 18°. — NIVERNAIS. Princesse Marie de Mantoue. 19°. — NORMANDIE. Duc de Longueville (1617), duc d'Elbœuf (1621), prince de Condé, duc de Longueville (1632), duc de Chevreuse. — Lieutenants généraux : comte de Guiche, comte de Matignon (en Basse-Normandie). 20°. — PÉRIGORD. Comte de Beaupré. 21°. — PICARDIE. Duc de Longueville (1620), duc d'Elbœuf, duc de Chevreuse (1632). 22°. — POITOU. Duc de 23°. — PROVENCE. Duc de Guise (1630), maréchal de Vitry (1632), duc de Guise (1611), Louis de Valois, comte d'Alais (1642). — Lieutenants de roi : comte de Saint-Chaumont (1633), comte de Carces. 24°. — SAINTONGE. (Comme en Angoumois). 25°. — TOURAINE. Marquis de Châteauneuf (l'Aubespine) garde des sceaux (1632). III. — LISTE DES INTENDANTS, EN PROVINCE, SOUS LOUIS XIII. ANJOU.1640. Jacques-Martin de Laubardemont, conseiller d'État, maître des requêtes[2]. AUNIS, SAINTONGE, ANGOUMOIS.1612. Du Coudrai. — 1623. Denis Amelot. — 1627. Le
Coigneux. — 1628-1632. Gaspard Cognet, sieur de AUVERGNE.1616. Le Gay. — 1616. Robert Aubery. — 1618. François Thévin, maître des requêtes. — 1621. Séguier de Rancy, marquis de Sorel, intendant d'armée, maître des requêtes. —1623.1632. René Voyer d'Argenson. — 1635-1637. De Mesgrigny. — 1640. Boschard de Charnpigny. BÉARN ET NAVARRE.1635. Paul Hay du Châtelet[4], conseiller d'État, maître des requêtes. — 1640. De Gassion. BERRY.1632. René Voyer d’Argenson. BOURGOGNE.1623. Olier, maître des requêtes[5] — 1629-1632. Paul Hay du Châtelet. — 1630. Jacques Viguier, sieur d’Esguilles, intendant à Dijon, conseiller d'État. — 1632-1636. Fr.-A. de Thou, conseiller d'État[6]. — 1635-1637. Louis de Machaut, sieur d'Arnouville, conseiller d'État, maître des requêtes, intendant des finances en l'armée de Bourgogne (1636), nommé le 20 janvier 1637, intendant de justice, police et finances en Bourgogne. — 1641. D'Orgères, intendant en Bresse. BRETAGNE.1627. Louis de Machaut. — 1628. De Moricq. — 1629. Paul Hay du Châtelet. — 1630. Jean Aubery, conseiller d'État[7]. —1636. Jean d'Étampes de Valençay, conseiller d'État, maître des requêtes[8]. CHAMPAGNE ET BRIE.1615. De Marescot, maître des requêtes. — 1616. André Le Febvre d'Ormesson, conseiller d'État, maître des requêtes (1605)[9]. — 1620. B. du Tremblay. — 1620-1622. De Marescot. — 1629. Le Prévot d'Herblay. — 1630. Aubery et Vignier. — 1631. Hay du Châtelet, intendant de la province de Bassigny. — 1632. De Moricq. — 1633. Isaac de Laffemas. — 1635. De Choisy[10]. — 1636. Vignier. — 1637. Mangot, sieur de Villarceau, intendant en la généralité de Soissons. — 1639-1641. Nicolas Bretel, sieur de Gremonville, conseiller d'État[11]. DAUPHINÉ.1628. Honoré Barentin[12], Bernard Fortia[13]. — 1630-1631. René Voyer d'Argenson. — 1632. Abel Servien, marquis de Sablé, conseiller d'État. — 1634. Jacques Talon. — 1635. Charles Talon. — 1637. Lainé. — 1638. Talon. — 1639. De Lauzon. -1640. De Moricq et de Chazé (ou Chasay). GUYENNE ET GASCOGNE.1616. Marc-Antoine de Gourgues. — 1618. Pierre Hurault de Bellesbat[14]. — 1619. Desfontaines-Bouet, intendant d'armée. — 1621-1624. Séguier d'Autruy. — 1626-1627. Bernard Fortia. — 1627. Abel Servien. — 1630. De Nesmond, maître des requêtes, intendant d'armée. — 1633. De Verthamon, maître des requêtes. — 1640. Olier. ÎLE-DE-FRANCE.1633. D'Orgeval. — 1640. Mangot, sieur de Villarceau. LANGUEDOC.1616-1619. Pierre Hurault de Bellesbat[15]. — 1618.
François de Bitaut, sieur de Chisé, intendant de justice à Nîmes, Montpellier
et Béziers. — 1620. Louis de Machaut. — 1620. Belaud. — 1622. Honoré
Barentin. — 1623. René de Marillac, intendant d'armée. — 1624. Jean d'Étampes
de Valençay, intendant d'armée. — 1625-1629. Calmels, intendant d'armée. — C.
de Boucault[16],
intendant de justice, à Montpellier, Beaucaire et Nîmes. — 1626. Le même, intendant de justice en Languedoc. —
1627. De Nesmond et Convers, commissaires. — 1629. Louis de Machaut. — 1630.
De Machaut et de Caudéac, pour le Bas-Languedoc. — 1630. Favier[17] et de
Saint-Privat, pour le Haut-Languedoc. — 1630. De Gascq, pour le Vivarais et
le Velay. — 1631. De LIMOUSIN.1616. Denis Amelot. — 1621. Le Prévost d'Amboilles. —1629. Bazin de Bezons[20]. — 1632. René de Voyer d'Argenson. — 1637. Boschard de Champigny. — 1638. Le Tonnelier, sieur de Conty. LYONNAIS.1617. Jacques Olier de Verneuil. — 1625. Maximilien Grangier. — 1625-1627. Jean Turquant, maître des requêtes. -1634. Jacques Talon. — 1634. Humbert de Chaponay. — 1635. Amelot de Chaillou, maître des requêtes. — 1637. Le Prévôt d'Herblay. — 1640. Boschard de Champigny. NORMANDIE.1617. Morant, sieur du Mesnil Garnier, maître des requêtes. — 1618. Le Normand, à Caen. — 1617-1622. Favier, conseiller d'État, dans le Perche. — 1623. Jean Turquant, à Rouen. -1627. De Lauzon, à Rouen.- 1630-1632. Turgot de Saint-Clair. — 1634. Le Tonnelier de Conti et Le Bret, conseiller d'État. — 1636. De Miromesnil. — 1638-1613. Claude de Paris et Étienne Pascal. — Fouquet, Davy, de Marescot, Barentin. ORLÉANAIS.1620. Claude Le Guillon. — 1634. Le Maistre de Bellejambe. — 1637. Claude Gobelin[21]. — 1642. De Bragelogne. PICARDIE.1610. Le Febvre, sieur de Caumartin. — 1614. Le Febvre,
sieur de Roissy[22].
— POITOU.1622. Boschard de Champigny. — 1623-1626. Denis Amelot et
Jean de Chalas. — 1631. Gaspard Cognet, sieur de PROVENCE.TOURAINE, ANJOU, MAINE.1618-1630. Jean Aubery. — 1619. J. de Berulle. — 1620. E. Lainé. — 1629. De Laubardemont. — 1630-1637. J. d'Étampes de Valeneay. — 1637. De Laubardemont. |
[1] RAPINE, Relation des États généraux de 1614, 32.
[2] L'une des créatures de Richelieu, fit le procès de Grandier à Loudun, et celui de Cinq-Mars et de Thou. Gui Patin conte qu'en 1651 son fils fut dévalisé et assassiné dans son carrosse en plein Paris.
[3] Il était en même temps intendant de Poitou, et y faisait, dit-on, avec sa femme, une fort grande dépense. Plus tard, il entra dans les ordres et devint évêque de Saint-Malo.
[4] D'abord avocat général à Rennes, mourut en 1636. Il était membre de l'Académie française qui venait d'être fondée.
[5] Père du saint fondateur du séminaire de Saint-Sulpice et frère de Jacques Olier, trésorier de l'extraordinaire des guerres, en 1625.
[6] Fils du président de Thou, le célèbre historien, était garde de la bibliothèque du Roi, fut en 1637 intendant en Piémont. Sa sœur avait épousé le président de Pontac. Ce fut elle qui vint à Lyon réclamer son corps, en 1642, quand il fut décapité par ordre de Richelieu.
[7]
Les Aubery ou Aubry descendaient d'un vinaigrier de la rue Montmartre ; ils
jouèrent un certain rôle au dix-septième siècle. Le conseiller d'État, qui
était en même temps chancelier de
[8] Abbé de Buzelles, ambassadeur en Hollande en 1638 ; il avait été envoyé en 1837 en mission en Suisse auprès du duc de Rohan. En 1643, il était en faveur auprès de la reine Anne, qui lui donna place dans son conseil.
[9] Il mourut doyen du conseil. Son frère, Le Fefvre de Lezeau, était également conseiller d'État.
[10] Intendant de l'armée d'Allemagne en 1639 ; chancelier du duc d'Orléans en 1640.
[11] Fils d'un président au Parlement de Normandie, il avait épousé Françoise de Loménie, sœur du secrétaire d'État, qui, après sa mort, se remaria avec le chancelier Boucherat. Avant d'aller en Champagne, il avait été intendant de l'armée de Picardie.
[12]
Fils d'un trésorier des Parties casuelles, familier de Richelieu, fut maître
des requêtes (1616). Le maréchal d'Ancre avait eu le projet de le faire garde
des sceaux. Son frère Charles était conseiller à
[13] Les Fortia, plus tard comtes de Piles et marquis d'Urban, étaient, dit-on, d'origine juive. D'abord conseiller au Parlement, celui-ci devint maître des requêtes. Sa sœur épousa (1619) le comte de Montsoreau. Leur grand-père avait été trésorier des Parties casuelles.
[14] Hurault de l'Hôpital, Sr de Bellesbat, d'abord conseiller au Grand conseil, devint maître des requêtes (1610). Son cousin, Guy Hurault, était archevêque d'Aix et succède dans ce siége à son oncle.
[15] Voir note précédente.
[16]
Premier président de
[17] Conseiller d'État.
[18] M. Particelli, Sr d'Emery, trésorier de l'Argenterie, secrétaire du conseil, intendant des finances, puis, sous la régence d'Anne d'Autriche, contrôleur général et surintendant. En 1636, il avait été ambassadeur près du duc de Savoie. Épousa Marie le Camus, fille de Nicolas le Camus et de Marie Colbert, mourut d'hydropisie en 1650. Il avait été poussé par d'Effiat, dont il avait la faveur ; mais il jouissait d'une mauvaise réputation. On raconte que lorsqu'une place d'intendant des finances se trouva vacante, Richelieu recommanda au Roi d'Emery, dont il dit grand bien : Eh bien, dit le Roi, mettez-y ce M. d'Emery ; on m'avait dit que ce coquin de Particelle y prétendait.
[19]
Fils d'un maître des requêtes et petit-fils d'un lieutenant général à Caen. Il
avait un frère conseiller au Grand conseil. Leur oncle avait été précepteur de
César de Vendôme, puis de Louis XIII, dont on lui retira l'éducation sur la
réputation qu'il avait d'être libre en ses mœurs et
indifférent en sa croyance. Il vécut jusqu'à quatre-vingt-dix ans,
retiré dans un domaine magnifique qui s'étendait entre
[20] Fils de Théodore Bazin, fermier des gabelles.
[21] Fils de Balthazar Gobelin, trésorier de l'Epargne.
[22] Fils du Sr de Caumartin ; fait l'intérim en l'absence de son père.
[23] Il fut ensuite Prévôt des marchands à Paris. (Tallemant en parle dans ses Historiettes, VI, 221.) Son fils fut conseiller au Parlement, et Gui Patin dit de lui en 1657 (Lettres, II, 300) Dieu veuille conserver M. de Sève, ce conseiller qui a si bien parlé et inspiré à ses compagnons d'aussi bonnes pensées.