Nouveaux systèmes de fortifications ; bastions, demi-lunes, contrescarpes. — Construction sur un plan nouveau des citadelles conservées ; démolition des autres. — Action de Richelieu. — Prix des travaux de construction ; comment ils sont payés. — Les ingénieurs ; Pompée Targon, d'Argencourt, Pagan, de Ville. — Leurs services et leur situation dans l'armée. — Les géographes. — Garnisons des places. — Manière de les attaquer et de les défendre. — Les mines et les pétardiers. — Les officiers de l'artillerie. — Canons, leurs calibres, leurs prix. — Fabrication, fonderies de canons en France. — Grenades, bombes, pétards, fusées à croc. — Artillerie de campagne ; son peu d'importance.L'art nouveau de tourmenter le sol, en y traçant des lignes creuses on en relief — fossés ou talus — avec une irrégularité méthodique, rentre dans le domaine de la science pure. Nous ne l'étudions donc pas en lui-même, mais seulement dans l'application qui en est faite par l'État. Les bastions, les contrescarpes et les demi-lunes détrônaient, dès le seizième siècle, les bons gros murs flanqués de tours rondes ou carrées, qui suffisaient jadis à garantir les hommes de l'impétuosité du canon[1]. Les redoutes, les ravelins et les cornes, les plates-formes et les cavaliers, tous ouvrages en terre revêtus de brique, remplaçaient les donjons et leurs souterrains qui allaient bien loin dans la campagne. Mais la transformation se faisait lentement[2]. Richelieu l'accéléra. Fortifier selon le nouveau plan les villes frontières ; détruire les places minuscules de l'intérieur, souvent délabrées, toujours mal gardées ; en avoir peu, mais les avoir bonnes, tel fut son programme[3]. Son action se fit sentir depuis Calais et Montreuil au
nord, jusqu'à Bayonne et Toulon dans le Midi, pour remonter dans l'Est
jusqu'à Metz, en suivant les limites de Heureusement la main-d'œuvre n'était pas chère : la toise
cube de maçonnerie (y compris la fourniture
des pierres et de la chaux) était adjugée à Les soldats s'accoutument d'ailleurs à mettre la main à la pelle ; obligés de transformer en quelques jours la première plaine venue en un camp retranché, avec fossés larges de douze pieds et profonds de huit ; ils se familiarisaient avec les pics et les brouettes. On voit rarement des généraux comme le maréchal de Schomberg à Veillane, attaquer une place avec six pelles et dix pics pour tout équipage ; au contraire, on invente des circonvallations nouvelles, on combine les cheminements avec sagacité. Les pionniers à livrée et les rompeurs de rocs sont dressés aux besognes délicates[10]. nu n'existait, on le sait, rien de semblable à ce que nous
nommons aujourd'hui le génie ou l'artillerie ; aucuns corps de troupe
n'étaient exclusivement chargés de bâtir les forts et de tirer le canon. Tous
les officiers étaient censés connaître l'art d'attaquer et de défendre les
places, qu'ils apprenaient à l'Académie[11]. Ils ne
dédaignent pas pour cela l'avis des particuliers compétents ; Français ou
étrangers sont tous bien accueillis, quand ils s'annoncent comme possédant des secrets utiles. On les porte
aux nues, s'ils réussissent ; il est vrai que s'ils échouent, les soldats ne
parlent que de les assommer. Tel était Pompée Targon, à Tandis que paraissent des traités sur les sièges, où le devoir des assiégeants et des assiégés est si bien indiqué, qu'il semble à la fois Que l'on peut prendre tout, et qu'on ne peut rien prendre[15]. des cartes exactes et véritables sont dressées par des ingénieurs-géographes, pour plusieurs des provinces de France qui n'en avaient encore jamais eu ; et pour les pays limitrophes[16]. La topographie, le détail même de la géographie, étaient si mal connus jusque-là, qu'un personnage ambitieux put se faire donner la mission de s'emparer sur les bords du Rhin, de forts imaginaires auxquels il donnait un nom[17]. Pour faciliter à nos armées le passage des rivières ou (les fossés, on invente des ponts volants, qui, démontés, se transportent sur une ou deux charrettes. Pour protéger nos places fortes contre les surprises, le ministre crée, autour des fortifications, une zone découverte de soixante mètres, où il défend de planter aucun arbre, et de semer du chanvre[18]. En même temps, on procédait au rasement des forteresses non situées en lieu de conséquence ; tantôt les travaux de démolition, mis en adjudication, étaient payés par l'État à des entrepreneurs[19], tantôt les communes recevaient l'ordre de fournir des ouvriers à leurs frais. Nous l'avons dit ailleurs, ce fut une mesure populaire ; avec le château voisin, disparaissait pour les paroisses rurales la garnison qu'elles devaient y entretenir ; de plus, elles se partageaient les matériaux abandonnés par l'État. C'était pour elles tout profit. Mais ce n'est pas le profit qu'elles désirent ; c'est surtout l'éloignement des gens de guerre. Lors même que le Roi fait détruire leurs propres murailles, et offre les morceaux à un seigneur bien en cour, les villes sont enchantées. Il vaut mieux que la cité soit plus faible, afin que personne ne s'en saisisse, voilà ce que disent les bourgeois. Ils démolissent parfois leur château fort, à la seule annonce d'une guerre, et ajoutent : On le reconstruira après la paix ![20] De petites jalousies locales, des intérêts assez mesquins, profitent de l'occasion pour se satisfaire ; les grandes villes cherchent à faire démanteler les petites ; le gouverneur de Lyon intrigue pour que Bourg soit rasé, afin que Lyon, devenant ville frontière, fût de plus grande considération. Sa Majesté fit raser les citadelles de Mantes et de Melun, pour obliger la ville de Paris[21]. Quelques fortifications jugées inutiles étaient à peine détruites, qu'on dût les rebâtir comme indispensables ; preuve qu'on agit en certains cas avec quelque légèreté. Les soldats chargés de la défense des forteresses étaient
peu nombreux ; seize hommes gardaient le château de Blavet, vingt-cinq celui
de Boulogne. A Toulon, dans la tour massive, aux murailles épaisses de vingt
pieds, qui défendait la rade, e un bonhomme de gouverneur qui est là de père
en fils, n'a pour toute garnison que sa femme et sa servante, n'ayant pas
reçu à ce qu'il dit un denier depuis vingt ans[22]. Or, avec les
progrès de l'artillerie, aucune place n'est plus imprenable par la seule vertu
de ses remparts, à moins que l'assiégeant ne cherche à la prendre, comme les moines le paradis, par jeûnes et par prières,
c'est-à-dire par la famine et les sommations[23]. S'il donne
l'assaut, on ne devra compter que sur la résistance des hommes et non sur
celte des murs. L'assaillant ouvre la tranchée, la pousse, arrive au fossé ;
il peut alors, ou le descendre à couvert selon la méthode hollandaise, ce qui
est plus sûr niais plus long, ou le passer sur des fascines, et atteindre la
brèche faite dans la muraille. Cette brèche, commencée par le canon, était
achevée par la mine. A l'abri du feu de l'assiégé, dans l'épaisseur même de
la muraille, on attachait le mineur, qui
travaillait jusqu'à ce que sa mine fût prête à jouer, et ne se retirait
qu'après y avoir mis le feu. Attacher le mineur,
c'est la dernière période du siège, le moment des efforts désespérés. A
Arras, les Espagnols descendaient la nuit, dans des paniers, des hommes
armés, qui surprenaient le mineur dans son trou, et le poignardaient ; d'autres
fois, ils attachaient des bombes à une corde, et les
faisaient, crever en face de ce trou, afin que les éclats y pénétrassent.
Ils tuèrent tant de mineurs qu'il n'en resta plus dans l'armée ; on dut en
envoyer chercher en France[24]. Ces mineurs,
sapeurs ou pétardiers, joignaient un
courage éprouvé à une longue expérience. Beaucoup venaient de Liège[25] ; Bien qu'il commençât à s'établir en France des académies où l'on apprenait le tir du canon, peu de gens s'y entendaient encore[27]. Ceux qu'on appelait dans les provinces lieutenants de l'artillerie, étaient des fonctionnaires locaux chargés de passer les marchés de munitions, sous la surveillance du grand maure, et qui ne signalaient souvent leur présence que par des exactions et des fraudes. Ceux qui ont un service actif sont mal secondés : Daligé est un bon homme, dit Richelieu, mais trop seul, pas assez autorisé, a de fort mauvais officiers et trop peu[28]. L'artillerie, malgré tous ses défauts, prend une
importance qu'elle n'avait jamais eue ; le nombre et le calibre des canons
augmentent, on invente des engins nouveaux ; un ingénieur anglais, Maltus,
applique chez nous au siège de Par rapport à ce qu'elle est de nos jours, la valeur des
métaux est énorme sous Louis XIII. C'est un fort bon
marché de ne payer la fonte que Jusqu'à l'apparition des bombes, les assiégés, qui avaient l'avantage de la position, jetaient aux ennemis du haut de leurs remparts des grenades[36], et des pots à feu infiniment plus pesants que ceux qui leur étaient envoyés du dehors. Les grenades étaient quelquefois enfilées dans les flèches ; les pots à feu étaient toujours lancés à la main. Le premier venu pouvait préparer ce dernier engin, remplissant des pots de grès de poudre à canon, les couvrant bien et les liant avec une bonne ficelle, autour de laquelle étaient plusieurs bouts de mèches allumés. Ces pots se cassaient en tombant, la poudre s'enflammait, et les faisait voler en mille pièces ; ce qui causait, dit-on, un furieux fracas mais devait faire moins de mal que de peur. Avec la bombe, tout changea ; les mortiers permirent à l'assaillant d'atteindre les défenseurs au centre de leur ville, par une invention prodigieuse pour son effet et sa nouveauté[37]. On imagine aussi des fusées à crocs, lancées avec le mousquet, qui mettent le feu aux lieux où elles s'attachent ; on charge les canons à mitraille avec des balles de mousquet, des clous et des chaînes[38]. Tout l'effort de l'artillerie était réservé pour les sièges ; en campagne le nombre des canons ne s'accrut pas dans la proportion du nombre des soldats. Tandis que devant Montauban, l'armée royale avait 45 pièces, que les Rochelais en avaient 100 derrière leurs murailles, on voit des batailles rangées de 60.000 hommes où les Français n'ont à leur disposition que quatre petites pièces, et seulement pour faire ouverture dans les retranchements ennemis. En 1617, le duc de Guise dont l'armée n'avait pas de canons, en envoyait chercher à Chalons et à Rocroy, Richelieu en faisait venir quatre d'Orléans et autant d'Amiens. Plus tard, il se rappelle les difficultés de son premier et court passage au pouvoir : Il n'y a personne, dit-il, qui ne sache qu'une armée sans canons ne peut rien faire. Mais il était plus facile de faire confectionner des pièces, que de les tirer ; de ces quatre éléments nécessaires : canon, boulet, poudre et mèche, il en manquait fréquemment un, qui empêchait les autres de servir : Je n'avais pas d'artillerie, écrit Turenne ; ordre à ceux de Nancy de m'en donner. On m'a envoyé un canon et seulement trois boulets de calibre ; nous nous sommes retirés[39]. De pareils faits se passaient vers la fin du règne de Louis XIII ; il restait donc encore pour l'artillerie, malgré l’œuvre considérable de vingt années, beaucoup de progrès à accomplir[40]. |
[1]
Le rempart de Paris — construit sous Louis XIII, à peu près depuis
l'emplacement du théâtre actuel du Gymnase, jusque vers
[2]
En 1612, on démolit la citadelle de Bourg, le duc de Bellegarde en ôte
solennellement la première pierre. Un chanoine pose en même temps la première
pierre des nouveaux bastions. — Arch. com. de Bourg ; GG. 35. — On songea sous
Mazarin à engager cette citadelle au duc de Savoie, moyennant
[3]
RICHELIEU, Mémoires,
t. I, p. 478 ; III, p. 214. — Lettres et papiers d'État, t. III, p. 363.
— BASSOMPIERRE, Mémoires,
p. 227. — DANIEL,
Histoire de la milice, t. I, p. 602, 610, 611. — Quelques places avaient
en tout deux canons, un moyen et un petit. — Aff. Etrang., t.
[4] Arch. dép. du Calvados, C. 1679, 1681, 1695. — Pour le château de Caen ; pour la citadelle de Granville, construite en 1627, les adjudications se faisaient en présence de l'avocat du Roi, et d'un contrôleur du domaine. Les travaux achevés, c'est le gouverneur de la ville qui en devenait propriétaire au nom du Roi. Quand le gouverneur voulait se retirer chez lui — nous dirions aujourd'hui prendre sa retraite — le Roi lui envoyait un exempt des gardes du corps, auquel il remettait le château confié à sa garde. Arch. Guerre, XXIV, 62.
[5]
Aff. Étrang., t.
[6]
Aff. Étrang., t.
[7] Aff. Étrang., t. 797, f° 135. — DE BEAUREPAIRE, Cahiers des États de Normandie, t. I, p. 226. — Arch. Guerre, XXV, 135.
[8]
Aff. Étrang., t. 790, f° 216. — A Bourg, la toise cube de maçonnerie vaut, en
1620,
[9] RICHELIEU, Mémoires, t. I, p. 499.
[10]
RICHELIEU, Mémoires,
t. II, p. 257. — Aff. Étrang., t.
[11] Colonel ALLENT, Histoire du corps du génie, p. 659. — Lettres et papiers d'État, t. II, p. 399. — Aff. Étrang., t. 800, f° 333.
[12] Lettres et papiers d'État, t. II, p. 541 ; t. III, p. 46. — FONTENAY-MAREUIL parle d'un ingénieur italien, nomme Gamurin, lequel avait servi sous le marquis Spinola, et savait assurément quelque chose ; mais, comme il parlait mal le français, et que tout le monde lui était hostile, on n'en tirait pas grand avantage. — Mémoires, p. 160. — PONTCHARTRAIN, Mémoires, p. 471 ; PONTIS, p. 672 ; BASSOMPIERRE, p. 14.
[13]
Arch. Guerre, XXVI, 67. — Arch. dép. de
[14] Arch. Guerre, XXXII. 123 ; LXXI, 52. — Lettres et papiers d'État, t. V, p. 829. — ALLENT, Histoire du corps du génie, p. 29, 35, 39. Le titre de surintendant des fortifications, porté par MM. de Béthune, de Durfort et A. Servien, de 1610 à 1634, n'exigeait aucune connaissance spéciale, et ne donnait qu'un pouvoir chimérique, jusqu'à ce que Des Noyers, à partir de 1635, le joignant à celui de secrétaire d'Etat de la guerre, en mit fait une réalité.
[15] Dédicace à Antoine de Ville, célèbre ingénieur, né à Toulouse en 1596, mort avec le grade de maréchal de camp.
[16] Arch. Guerre, XXVI, 73. — Lettres patentes de 1635 : Ayant été assuré de la capacité et expérience du sieur J. Guimbert, au fait de la géographie, et en la composition des cartes des pays et provinces, et n'y ayant, jusqu'à présent, aucune carte des provinces de Saintonge, Angoumois et Aunis, qui soit exacte et véritable, lui permettons d'en faire copier et tirer une, etc.
[17]
TALLEMANT, t.
VIII, p. 238. — PONTIS,
Mémoires, p. 550. — M. d'Escures, premier maitre d'hôtel du dite
d'Orléans, puis maréchal des logis des armées, faisait les cartes, en 1629. —
Arch. dép. de l'Isère, B, 2920. Lettres de noblesse à J. de Reins, ingénieur et
géographe du Coi en Dauphiné. — On voit que
[18] Gazette du 23 avril 1632. — Arch. Guerre, XLIX, 172.
[19]
A Vendôme, on traita pour
[20] Arch. Guerre, XXIV, 109 et 165. — Arch. dép. Lot-et-Garonne, B. 13 ; Francescas, 13B. 5 ; Duras, BB. 1 ; Mas d'Agenois, AA. 1.
[21]
Arch. dép. Haute-Garonne, C. 713. (Le diocèse de Toulouse paye
[22]
RICHELIEU, Mémoires,
t. I, p. 101. — Arch. Guerre, XXIV, 5. Correspondance de Henri DE SOURDIS, archevêque de
Bordeaux, t. I, p. 1109. — Arch. Aff. Étrang., t.
[23] Ainsi que l'écrivait le sieur de Saint-Surin, durant la siège de Ré par le duc de Buckingham. — Arch. Aff. Étrang., t. 784, f° 237.
[24] MONTGLAT, Mémoires, p. 106, — PONTIS, Mémoires, p. 474. — Arch. Guerre, XXIV, 62. — On chargeait, en général, les mines de siège de six à sept cents livres de poudre. — BASSOMPIERRE, Mémoires, p. 168.
[25] Arch. Aff. Étrang., t. 787, f° 250 ; t. 808, f° 173. — En 1634, un bourgeois de Liège, expert, depuis trente ans, en l'art de miner et contre-miner, témoigne un grand désir au service du Roi, ayant de très-beaux secrets et très-assurés, qui produiront des effets admirables avec peu de frais. Ibid., t. 812, f° 260. — RICHELIEU, Mémoires, t. I, p. 519.
[26] Sous ce règne, la pratique des mines s'améliore, on cercle en fer le coffre des poudres, et l'on s'aperçoit que l'effet est proportionnel à la résistance de ses parois ; on remarque aussi la propriété des espaces vides ménagés autour des charges, pour augmenter la force des fourneaux. — ALLENT, Histoire du génie, p. 40.
[27] Arch. com. de Toulon, BB. 55. — Lettres et papiers d'État, t. I, p. 628.
[28] Lettres et papiers d'État, t. III, p. 603. — Arch. dép. Haute-Garonne, B. 458. — RICHELIEU, Mémoires, t. I, p. 457, 527.
[29]
Il mourut au siège de Gravelines, en 1644. — Suivant une autre version, les
premières bombes parurent au siège de Bitche, un an avant celui de
[30] Arch. Aff. Étrang., t. 797, f° 125 ; t. 800, f° 80. — Le fondeur du Havre se nommait de Graville ; d'Argencourt surveillait les travaux. — Les pièces dont nous parlons se décomposent ainsi huit de boulets de vingt-quatre livres, dix de dix-huit livres, dix-sept de douze, sept de huit, et neuf de six, plus vingt autres canons en voie de fabrication.
[31]
Arch. Aff. Étrang., t. 787, f° 132. — Les associés étaient Michel Donnevin, de
Bordeaux, et Claude Marigo, sieur de
[32]
Lettres et papiers d'État, t. II, p. 505, 657 ; t. V, p. 951. — RICHELIEU, Mémoires,
t, I, p. 607. — ROHAN,
Mémoires, p. 580, parle avec étonnement d'une couleuvrine qui tirait
plus de soixante volées. On appelait couleuvrines
grandes, les pièces de 12, bâtardes,
celles de 8, moyennes, celles de 6 ;
au-dessous étaient les fauconneaux qui tiraient des boulets de 2 et
[33] DANIEL, Histoire de la milice, t. I, p. 446. — La longueur de ces canons était de vingt-deux pieds, et ils portaient, en mire ordinaire, à 1.600 pas. — Le poids de la charge équivalait au tiers du poids du boulet.
[34] Lettres et papiers d'État, t. III, p. 5, 9 ; t. VII, p. 945. — Arch. Aff. Étrang., t. 790, f° 26. — Arch. Guerre, XXXI, 134.
[35]
Arch. Aff. Étrangères, t.
[36]
Mémoires de RICHELIEU,
t. II, 82. — De BASSOMPIERRE,
p. 167. — De
[37]
On connaît l'usage qui en fut fait au siège de Turin : le marquis de Leganez,
pour ravitailler la place de munitions, y faisait
jeter de la poudre avec des bombes ; on a lu dans toutes les histoires
l'anecdote des bombes chargées de cailles grasses,
qu'un Espagnol, par-dessus les murs, adressait à sa maîtresse — Mémoires
de MONTGLAT, p.
99 ; de RICHELIEU,
t. III, p. 330 ; de
[38] Gazette du 7 mai 1632. — Mémoires de RICHELIEU, t. III, 255 ; de FONTENAY-MAREUIL, p. 92 ; de MONTGLAT, p. 40.
[39]
Lettres et papiers d'État, t. I, p. 468 ; t. II, p. 104, 532 ; t. III, p.
143, 376 ; t. VIII, p. 336. — RICHELIEU, Mémoires, t. I, p. 244 ; t. II, p. 279, 432. —
Montmorency avec 10.000 hommes a 40 canons, en 1629 ; le duc d'Angoulême avec
7.000 hommes a 24 canons ; à Lutzen, Wallenstein avait 6 batteries de 6 canons
chacune. — Mais beaucoup de ces canons étaient infimes ; pièces de 4 à
[40]
Arch. Aff. Étrang., t.