L’Inquisition en Sicile, à Naples, dans le royaume de Grenade. — Sa conduite envers les Maures. — Leur révolte. — Guerre des Alpujarras.
On connaît à fond maintenant les principes de l’Inquisition et sa façon de procéder. C’était là le côté important de cet ouvrage. Nous nous sommes appliqué à suivre pas à pas, depuis le quatrième siècle jusqu’au quinzième, la marche progressive de l’esprit persécuteur de l’Eglise. Nous nous sommes attaché à montrer le développement fatal de quelques-unes de ses doctrines, à faire toucher du doigt, comment du dogme delà chute de l’homme, et de la substitution de la cité céleste à la cité terrestre, était sortie nécessairement l’intolérance, d‘où — en l’absence de toute idée de justice et de droit — était sortie à son tour la persécution, dont l’Inquisition ne fut qu’une des forme, — la plus complète et la plus infâme, la vérité. Désormais nous passerons rapidement sur son histoire. Elle ne nous apprendrait rien de nouveau. Ce sont toujours les mêmes bourreaux et les mêmes victimes, les mêmes bûchers et les mêmes supplices, le même espionnage et les mêmes vengeances, la même œuvre de sang, d’avarice et de démoralisation, les mêmes attentats à la conscience humaine, les mêmes hécatombes à un Dieu partial et impitoyable, — à ce Dieu qui ayant offert son Fils en sacrifice, et l’offrant toujours dans l’hostie, pour le rachat de l’humanité créée et condamnée par lui, ne peut trouver mauvais que ses agents ici-bas imitent sa justice, se fassent les instruments de sa colère contre les rebelles. Nous résumerons donc en peu de mots les événements ordinaires, nous contentant d’attirer l’attention du lecteur sur quelques faits particuliers. La mort de Torquemada ne changea rien à la marche œ l’Inquisition, et son successeur, le Dominicain Diègue Deza, confirmé par bulle papale, le 1er décembre 1498, ne laissa point faiblir la persécution. Il rédigea même de nouvelles ordonnances, destinées à donner plus d’activité au tribunal du Saint-Office, et il est visible qu’il eût surpassé Torquemada lui-même, — si cela avait été possible. Il ajouta aussi quelques articles relatifs à la confiscation, constant objet de la sollicitude des monarques espagnols et de leurs Inquisiteurs. Ce fut lui qui proposa l’établissement de l’Inquisition en Sicile et à Naples, et obtint d’enlever ces deux pays à la juridiction de Rome, pour les soumettre à l’autorité de l’Inquisiteur général d’Espagne. La Sicile résista avec énergie, et, pendant des années, il fallut que les troupes luttassent continuellement contre les populations en armes. Soumis une première fois, les Siciliens se soulevèrent en 1516, délivrèrent tous les prisonniers et chassèrent les Inquisiteurs. Mais bientôt accablée par la toute-puissance de Charles-Quint, la Sicile retomba une seconde fois sous le joug abhorré des moines dominicains. Le royaume de Naples, plus heureux, opposa une résistance victorieuse à l’établissement du Saint-Office. Ferdinand V fut obligé de céder, et demanda seulement comme compensation que les Napolitains consentissent à expulser tous les nouveaux chrétiens qui s’étaient réfugiés dans la vice-royauté, après leur fuite de l’Espagne. Cette demande ne lui fut pas même accordée, et les marranos restèrent à Naples. Deza racheta cet échec en obtenant du roi rétablissement du Saint-Office dans le royaume de Grenade. Cela était contraire aux engagements formels pris avec les Maures, à qui on avait juré, lors de la conquête de Grenade, leur dernier refuge en Espagne, qu’ils ne seraient point soumis à la surveillance du Saint-Office. Mais les rois ne sont point dans l’habitude de tenir leur parole, et, d’ailleurs, l’Église se réserve toujours, en pareil cas, de lever leurs scrupules, quand, par hasard, ils en ont. Deza rassura donc la conscience d’Isabelle, et sur son consentement les Inquisiteurs de Cordoue étendirent leur juridiction sur le territoire de l’ancien royaume musulman de Grenade. L’Inquisiteur principal de Cordoue s’appelait D. Rodriguez de Guerrero. La dureté excessive de son caractère qui lui mérita le surnom de Tenebrero — Ténébreux — ne tarda pas à amener la révolte des Maures. Ils furent vaincus, et, le 12 février 1502, un décret ordonnait à tous les Maures non baptisés de quitter le royaume d’Espagne dans le délai de trois mois. Cette émigration jointe à celle des Juifs qui avait eu lieu précédemment (en 1492) causa à l’Espagne, en peu d’années, une perte de trois millions d’habitants. La majorité des Maures cependant préféra le baptême à l’exil ; mais, pour eux, pas plus que pour les Juifs, le baptême ne fut un refuge efficace contre les persécutions du Saint-Office. Aussi à partir du jour où l’Inquisition eut étendu sa verge sur les restes malheureux de ce peuple vaincu, toutes les provinces de l’Espagne où ils habitaient devinrent à chaque instant la proie de la guerre civile. Les révoltes succédaient aux révoltes, et le sang coulait toujours. Sous Charles-Quint, en 1526, les Maures de Valence se soulevèrent. On ferma leurs mosquées, et on leur imposa le baptême. Cependant, toutes les villes du midi, depuis Valence jusqu’à Malaga, regorgeaient de Maures. Proscriptions, exil, rien ne diminuait sensiblement leur nombre. C’était une race énergique et vivace, industrieuse et intelligente, qui repoussait sous le fer de ses bourreaux, comme l’herbe sous la faux du paysan. L’Inquisition ne les perdait pas de vue, prête à envoyer an bûcher ceux qui eussent négligé la moindre des pratiques du culte extérieur. Les choses durèrent ainsi jusque sous Philippe II. A cette époque, en 1566, l’archevêque de Grenade, Guerrero, prélat fanatique et résolu à employer des moyens plus violents de répression radicale, adressa un mémoire au roi pour lui signaler les apostasies de ces nouveaux chrétiens. Philippe confia l’examen de la question à une junte présidée par le grand Inquisiteur Espinosa. On décida, à l’unanimité, d’employer le fer et le feu contre ces apostats, et de remettre en vigueur un décret rendu en 1526 par Charles-Quint, mais qui n’avait jamais été appliqué, tant on en avait compris le danger. Ce décret portait : Prohibition absolue aux Maures de parler et d’écrire la langue arabe, en public ou chez eux ; ordre de ne parler ou d’écrire qu’en castillan, de livrer leurs livres arabes pour qu’on les brûlât, de renoncer à tous leurs rites, costumes, noms et coutumes mauresques, et à l’usage des bains chauds, devenus une des nécessités de leur vie. Leurs mariages devaient se célébrer en public, d’après les rites chrétiens, et les portes de leurs maisons rester ouvertes tout le jour de la noce, afin que chacun pût s’assurer qu’ils n’avaient pas recours à leurs rites proscrits. Leurs femmes enfin devaient circuler dans les rues à visage découvert. Ainsi l’on ne faisait pas grâce à une seule des coutumes qui leur étaient chères, à celles même qui tenaient au fond de leur nationalité. L’odieux ici le disputait à l’absurde, quand on ordonnait à un peuple d'oublier sa langue natale, et de dépouiller la portion la plus intime de son être pour apprendre en trois ans une langue dont le génie répugnait à celui de son idiome national. A celte législation tyrannique les pénalités ne faisaient pas défaut : La première infraction était punie d’un mois de prison, de deux ans d’exil et d’une amende de six cents à dix mille maravédis ; à la deuxième, les peines étaient doublées ; à la troisième, outre les peines susdites, le coupable était banni pour la vie[1]. Un pareil décret ne pouvait qu’amener une dernière, une suprême révolte. Il fut proclamé, avec solennité, sur la place publique de Grenade, par un héraut, au son des tambours et des trompettes. En l’entendant, les Maures versèrent des larmes de honte et de rage. — L’effroi, l’exécration, la colère se partageaient tous les cœurs. L’insurrection eût été immédiate, sans l’intervention et les conseils des Maures de la ville, qui, énervés par le luxe, habitués à la mollesse, s’efforcèrent de contenir les Maures de la montagne. Des négociations furent entamées avec le roi, négociations inutiles qui prirent plus d’une année. De nouveaux actes d'arbitraire poussèrent enfin à bout les plus patients, les plus modérés. On venait d’ordonner aux Maures de livrer leurs enfants, depuis trois ans jusqu’à quinze ans, pour qu'ils fussent élevés dans les écoles chrétiennes. Louis XIV agira de même avec les protestants français, au dix-septième siècle, tant l’esprit de l’Église est immuable, et partout le même. C’en était trop ! La résistance fut décidée, une vaste conspiration s’ourdit entre tous les Maures, et, chose admirable, le secret fut gardé, par un peuple entier, pendant neuf mois, sans une trahison, sans une indiscrétion, qui pût mettre les autorités chrétiennes sur leur garde. Malheureusement la précipitation gâta tout. Les montagnards se soulevèrent avant les citadins, et l’unanimité nécessaire manqua au soulèvement. Il avorta à Grenade, mais la montagne entière prit les armes, et la révolte s’étendit, en un instant, sur les Alpujarras, gradin inférieur de la Sierra Nevada, au sud de la ville, et dans toute la vallée du Xenil. En trois jours, d’Alhama à Almeria, le pays fut en feu. Les insurgés se donnèrent d’abord un chef, et élurent Muley-Mohammed, dernier descendant des Ommiades, anciens émirs de Grenade. Il fut proclamé roi. Alors commença une guerre effroyable, sans pitié, sans merci, guerre de bêtes fauves, attisée des deux côtés par le fanatisme religieux. Les chrétiens, épars parmi les Maures, commencèrent, pour cette fois, la liste des victimes. Les églises, où se réfugièrent ces victimes vouées au massacre, avaient cessé de les protéger. Les autels, livrés au pillage, furent arrosés du sang des prêtres qui les desservaient. La congrégation, rassemblée autour de son pasteur, comme aux jours où il régnait sur elle, répondait avec une feinte docilité à l’appel qu’on le forçait à faire. Chacun ensuite défilait devant lui, en lui adressant un coup ou un outrage. Puis venait le tour du bourreau qui, aux applaudissements de la foule épuisait sur sa victime sa science infernale. Enfin ce corps, mutilé, mais vivant encore, était abandonné aux femmes qui enfonçaient leurs aiguilles dans ces chairs palpitantes, ou aux enfants qui le prenaient pour but de leurs flèches. Les chrétiens se réfugiaient-ils dans les tours isolées, dont la plupart étaient en bois, on y mettait le feu, et les victimes, le plus souvent, aimaient mieux périr dans les flammes que de se rendre. Tous les moines d’un couvent furent jetés vivants dans l’huile bouillante. Un Maure, lié d’amitié avec un chrétien, ne vit pas de preuve d’affection plus grande à lui donner que de lui passer son épée au travers du corps : Prends, ami, lui dit-il, il vaut mieux que ce soit moi qui te tue qu’un autre.... Par un raffinement de cruauté on outrageait l’épouse sous les yeux de l’époux, la fille sous les yeux de la mère, et le déshonneur n’excluait pas le supplice. Trois mille chrétiens périrent ainsi. Ils récoltaient ce que l’Inquisition avait semé : — ces massacres trop justifiés par les froides barbaries des moines, commis par un peuple au désespoir, parvenu au dernier paroxysme de la fureur, décidé à venger en un jour un siècle de tortures, se comprennent trop pour qu’il soit nécessaire de plaider longtemps les circonstances atténuantes. D’ailleurs les représailles des chrétiens dépasseront toutes ces violences, et les Maures finalement se trouveront encore en reste. Le capitaine-général d’Andalousie, le marquis de Mondéjar, fut chargé de la répression. C’était un homme habile, et, chose plus rare, dans de pareils temps, humain, — dont la conduite, s’il avait été le maître, eût amené promptement la répression de la révolte. Mais son humanité irrita les Inquisiteurs et les conseillers de Philippe II. Le marquis de Mondéjar s’opposait au pillage, au viol des femmes prisonnières, au massacre des enfants et des vieillards ; — il fut vertement blâmé. On décida, d’après les statuts du concile de Tolède, que tout captif maure, homme ou femme, était, par le fait même de sa rébellion, voué à l'esclavage[2]. Tous les prisonniers furent donc vendus à l’enchère. Les captives confiées à la loyauté de leurs familles, par Mondéjar, furent redemandées aces familles et restituées avec une bonne foi qui contrastait avec la mauvaise foi habituelle des chrétiens dans tous leurs rapports avec les infidèles. Les Maures avaient juré de restituer les prisonnières libres sur parole. — Ils tinrent leur serment. Elles furent vendues avec le reste du troupeau. Un soldat les avait épargnées ; des Inquisiteurs les vouèrent à la servitude, au déshonneur. Les plaintes contre l’humanité déployée par Mondéjar devinrent si vives, qu’il résolut de faire taire ceux qui lui reprochaient sa clémence. Ayant mis le siège devant un château fort, il ordonna de passer au fil de l’épée tout ce qu’on trouverait dans la place. Vieillards, femmes, enfants, on massacra tout. Cela ne pouvait suffire : — on donna un collègue au marquis de Mondéjar. Il s'appelait le marquis de Los Velez : — c’était un homme selon le cœur des Inquisiteurs. Ses cruautés ranimèrent la révolte presque pacifiée par la douceur de Mondéjar, et le sang recommença à couler. Les Maures qui connaissaient Los Velez de longue date, l’avaient surnommé le Démon à la tête de fer. Aussi cette fois la guerre prend un caractère plus sauvage encore. D’affreux massacres accompagnent tous les combats. A la bataille de Filix[3], les femmes
étaient plus nombreuses que les hommes, et combattaient avec la même rage ;
plus de six mille Maures des deux sexes périrent avec deux mille enfants.
Echappaient-ils au massacre, on les traquait comme des bêtes fauves, à
travers les bois et les rochers ; pour s’épargner la peine de les tuer, on les
jetait vivants dans les précipices. Souvent les femmes, pour échapper à des
outrages pires que la mort, s’y lançaient elles-mêmes avec leurs enfants. J’ai vu moi-même à Filix, nous dit un soldat qui a
écrit l’histoire de cette guerre, Ginez Ferez de Hita, une femme couverte de blessures, étendue morte avec ses
six enfants, expirants à ses côtés. De son corps elle avait fait un rempart
au septième, encore à la mamelle ; et quoique les lances eussent traversé les
habits de son nourrisson, il était sain et sauf, et, attaché au sein de sa
mère, il y suçait plus de sang que de lait. Ému de pitié, je l’emportai et je
le sauvai. Cet exemple d’humanité est peut-être le seul que l’on
rencontre dans ces guerres sans pitié dont la plume,
nous dit le même Hita, se refuse à tracer les horreurs. Au milieu de ces scènes de carnage, on voit partout présente la main de l’Église. Partout les égorgeurs ont bien soin de démontrer qu’ils agissent dans l’intérêt du ciel, qu’ils obéissent aux préceptes de la religion, et que Dieu lui-même combat par leurs mains, après avoir béni leurs armes. L’historien Hita a résumé d’un mot ces affreuses guerres : Nous volions tous — todos robabamos —, dit-il candidement. Mais, si la croisade a ses profits, elle a aussi ses indulgences : elle sauve les âmes, elle lave les péchés commis ou à commettre. Pour ces champions du Seigneur, il n’y a plus de crimes possibles, ils sont tous absous d’avance. Avant de combattre, l’armée s’agenouille comme un seul homme ; les fêtes religieuses, les processions, les Te Deum, alternent avec les batailles. A la journée d’Ohanez, le sang a coulé par torrents, les Espagnols ne peuvent plus trouver pour se désaltérer une source qui n’en soit teinte : eh bien ! les vainqueurs, au sortir du combat, célèbrent la fête de la Purification de la Vierge, avec le recueillement de moines dans leur cloître. Le marquis de Loz Velez et ses officiers, un cierge à la main, conduisent la procession. Des prêtres, l’épée au côté, la rondache au dos, chantent les louanges du Seigneur. Puis, au sortir de l’église, quand on s’est mis en règle avec le ciel, à la place du chrétien, vient la bête féroce, avec tous les grossiers appétits qu'a déchaînés la victoire. La ville d’Ohanez est livrée à un pillage régulier. Les femmes, au nombre de mille six cents, sont réservées à un traitement cent fois pire que la mort. Quinze jours durant, elles sont abandonnées à la licence des soldats de la croix. Le camp, où résonnait le son des hymnes, ne retentit plus que des chants de l’orgie et des cris des victimes se débattant aux bras de leurs bourreaux. Voilà ce qu’est en Espagne la guerre sainte, au seizième siècle. Il ne rentre pas dans notre plan de raconter l’histoire complète de l’insurrection mauresque. Elle se termina par l’expulsion complète de tout ce qui restait de cette race énergique, qui aurait assuré la prospérité et la grandeur de l’Espagne, et dont le départ la réduisit à la misère, à l’anéantissement pour des siècles. Ce que nous voulions seulement, c’est montrer, par un nouvel exemple, les résultats du système suivi par l’Inquisition, et l’état de férocité, de dégradation, où l’Église avait plongé une nation héroïque et d’un génie extraordinairement vigoureux. Encore un détail et nous nous arrêterons. La scène se passe à Grenade, pendant que les armées ennemies s’égorgent dans les défilés des montagnes. Tout d’un coup, au milieu de la nuit, la tour de la Veillée, à l’Alhambra, retentit des sons du tocsin qui appelle la ville aux armes. En un moment, chacun est debout. On cherche l’ennemi, mais, s’il est quelque part, ce n’est que dans la prison. L’alcade qui y commande donne le signal du massacre à ses soldats et aux détenus espagnols armés par ses soins. Les Maures étaient sans armes ; bon nombre, parmi eux, étaient âgés ou infirmes ; mais le désespoir prête aux plus faibles les forces qui leur manquent. Barricadés dans leurs cachots, ils opposent aux assaillants une résistance non moins désespérée. Les bancs, les cruches, les pierres mêmes, que leurs ongles déchirés arrachent de la muraille, tout devient arme dans leurs mains. Cette lutte inégale ne dura pas moins de sept heures. Tous les prisonniers périrent à la fin, après avoir vendu chèrement leur vie. Deux seulement furent épargnés, non par humanité, mais par calcul ; ce furent le père et le frère d’Aben Humeya[4]. Suivant le récit de Marmol, les derniers survivants, perdant tout espoir d’échapper, élevèrent un bûcher avec les débris de leurs meubles, y mirent le feu, et se précipitèrent dans les flammes, plutôt que de se rendre. Nous nous sommes appesanti sur cette scène d’horreur, parce que, mieux peut-être qu’aucun des événements de la guerre, elle montre l'esprit qui animait les Espagnols contre cette race proscrite. Sparte elle-même n’a jamais traité ses hilotes avec cette froide dureté. |