SECONDE PARTIE. — SOURCES CHRÉTIENNES. I. — Saint Grégoire de Nazianze.Parmi les chrétiens, le témoin contemporain le plus considérable est saint Grégoire de Nazianze. Les points de contact étaient nombreux entre Grégoire et Julien. De quelques années plus âgé que celui-ci, Grégoire était né en Cappadoce, dans la province même où Julien passa une partie de son enfance. Il le connut étudiant à Athènes, et eut avec lui, à ce moment, des rapports personnels. Après que Julien fut devenu empereur, Grégoire parvint, non sans peine, à empêcher son frère Césaire de demeurer à la cour. Il était en Cappadoce, quand Julien punit la métropole de la province, Césarée, parce que des temples y avaient été détruits. Probablement se trouvait-il à Nazianze, près de son père, évêque de cette ville, quand celui-ci résista au gouverneur de Cappadoce chargé par Julien de confisquer certains biens ecclésiastiques. Il eut, par conséquent, tous les moyens d'être renseigné, et sur l'enfance de Julien, et sur sa vie d'étudiant, et sur son séjour en Orient, et sur les actes de persécution commis par son ordre. C'est non seulement un contemporain qui a recueilli facilement les bruits en cours, mais c'est aussi, dans bien des cas, un témoin oculaire. Grégoire de Nazianze a parlé de Julien dans quelques-unes de ses œuvres oratoires : dans l'oraison funèbre de son frère Césaire (Oratio VII), dans l'oraison funèbre de son père (Oratio XVIII), dans l'éloge de Maxime (Oratio XXV). Mais il lui a, de plus, consacré entièrement deux discours (Oratio IV et V), composés au lendemain de la mort du prince apostat. Que l'orateur ait mis de la passion dans ces deux discours, c'est ce que laisse voir déjà leur titre, Στηλιτευτικός, invective. Mais il semble que les critiques se soient laissé souvent abuser par ce mot, par la vivacité parfois violente de la forme, et n'aient point toujours reconnu suffisamment la valeur historique du fond. On y sent, dit Bardenhever, bien plus le souffle de la passion que l'accent profond d'une émotion vraiment chrétienne[1]. Le mot n'est pas juste. Il y a, certes, de l'émotion chrétienne dans des paroles telles que celle-ci : Je ne pleure pas seulement sur les souffrances que les fidèles ont endurées par le fait de Julien, mais je pleure encore sur son âme, et sur celle de tous ceux qu'il a entraînés dans sa ruine (Oratio IV, 49). Et rien n'égale l'accent chrétien des recommandations que Grégoire adresse à ses coreligionnaires, redevenus libres et puissants par la mort de Julien, quand il les supplie de ne pas étaler une joie bruyante, et de ne pas venger sur les païens vaincus les maux que ceux-ci leur ont fait souffrir (Oratio V, 34-37). Quant aux faits rapportés par l'orateur, il y a lieu de distinguer : quelques' uns peuvent être suspects ou mal fondés ; beaucoup sont confirmés par les récits des historiens paiens ; il en est d'autres, que rien n'autorise à suspecter, et dont nous avons connaissance par Grégoire seul. Sur les rapports de Constance avec Julien enfant, Grégoire est, soit mal informé, soit d'une partialité excessive en faveur du premier. On jugera ainsi ce qu'il rapporte de la tragédie qui fit Julien orphelin, et dont il retire toute la responsabilité à Constance (Oratio IV, 21) ; ce qu'il dit de Julien sauvé par celui-ci (22) ; ce qu'il raconte de l'éducation religieuse reçue par Julien à Macellum (22). Le portrait de Constance paraîtra, chez un orthodoxe, d'une indulgence extraordinaire (33-34), et, même ce point de vue mis de côté, marquera peu de sens historique. Cependant, pour apprécier avec une entière équité les jugements de Grégoire sur Constance, il convient de se souvenir que, même parmi les païens, tout le monde n'a pas pour ce fils de Constantin le regard sévère d'Ammien : malgré quelques réserves, Eutrope (Breviarium, X, 15) ne parle pas durement de ce vir egregiæ tranquillitatis. Mais là où il paraîtra impossible d'accorder créance à Grégoire, c'est quand il raconte que Julien, avant de marcher contre Constance, avait fait donner à celui-ci un poison lent, dont l'effet devait coïncider avec le terme de l'expédition (Oratio IV, 47). Au contraire, l'appréciation de celle-ci par Grégoire parait exacte, lorsqu'il dit que, si Constance n'était pas mort au moment opportun, la position de Julien, menacé sur son front par les troupes massées en Thrace, et sur ses derrières par les légions soulevées à Aquilée, pouvait devenir extrêmement critique (48) ; ici, il est d'accord, au fond, avec Ammien Marcellin, et s'il contraste avec l'optimisme de Libanius, c'est au détriment de ce dernier. On n'acceptera pas sans résistance ce que dit Grégoire des cadavres trouvés dans l'Oronte ou au palais, après que Julien fut sorti d'Antioche (71) : tout n'est peut-être pas faux dans ce fait ; mais, ainsi que je l'ai expliqué ailleurs, rien n'autorise à mêler personnellement Julien aux crimes mystérieux qui peuvent avoir été commis par son entourage. Du reste, dans beaucoup de cas, Grégoire n'énonce des faits extraordinaires, présages, évocations, qu'avec hésitation, comme des on-dit, au besoin comme des choses vraisemblables, mais dont il ne se porte pas garant (53, 54). Quand il se croit sûr de ce qu'il raconte, comme pour le fait de la basilique que Julien adolescent avait entrepris de construire en l'honneur d'un martyr, et dont les murs ne purent s'élever, ou pour le fait des croix imprimées sur les vêtements des spectateurs, lors de la tentative de reconstruction du temple de Jérusalem (Oratio V, 7), il parle tout autrement, et offre de produire des témoins. Sur bien des points, les critiques faites par Grégoire du caractère et de l'œuvre de Julien trouvent leur confirmation dans ce qu'ont écrit les partisans de celui-ci, ou Julien lui-même. Quand il parle de la cruauté de Julien envers les serviteurs de Constance (Oratio IV, 64), il ne dit que ce que dira Ammien Marcellin (XXII, 4). Quand il dépeint la persécution insidieuse, cachée sous des dehors modérés, dont les chrétiens furent victimes (Oratio IV, 57, 58, 61, 62), il se rencontre avec Eutrope (Breviarium, X, 16). S'il indique l'affectation de Julien à désigner les adorateurs du Christ par le nom de Galiléens (Oratio IV, 74, 76, 78), il énonce un fait évident pour tout lecteur des écrits du prince. Ce qu'il dit, en longs paragraphes, de la législation de Julien contre l'enseignement chrétien est l'équivalent de la petite phrase si dure deux fois écrite à ce sujet par Ammien Marcellin (XXII, 10 ; XXV, 4). La manière dont il parle des renégats qui couraient spontanément à l'apostasie (Oratio IV, 11, 51) est identique à une expression employée par Julien lui-même (Ép. 78). Les détails qu'il donne sur les plans de réforme religieuse de Julien, sur ses velléités d'organiser la charité païenne (Oratio IV, III-114), concordent avec les intentions manifestées par Julien en divers écrits (Ép. 62, 63 ; fragment d'une lettre). Les renseignements que fournit Grégoire sur les rapports de l'empereur avec les Juifs, sur la tentative manquée de relever le temple de Jérusalem (Oratio V, 3-7), sont conformes à ceux d'Ammien (XXIII, 1) et aussi de Julien (Ép. 25 ; fragment d'une lettre). Si Grégoire raille la superstition de Julien, ses pratiques divinatoires, l'étrange personnel dont il s'entourait dans l'exercice du culte (Oratio V, 8, 22), Ammien Marcellin, raillerie à part, parle de même (XXII, 14 ; XXV, 4). Sur plusieurs autres points de détail, la rencontre est frappante : portrait de Gallus, presque identique dans Grégoire (Oratio IV, 22) et dans Julien (Ép. au sénat et au peuple d'Athènes ; Hertlein, p. 350) ; il parle de la sobriété de Julien en campagne (Oratio IV, 61) comme font Ammien et Libanius ; ce qu'il dit du martyre de Marc d'Aréthuse (88-90) est confirmé par Libanius (Ép. 730). Toute une partie du second discours de Grégoire contre Julien est intéressante à comparer avec le récit correspondant des contemporains païens : c'est celle qui a trait à la guerre de Perse. Grégoire, qui, ici, ne fut pas témoin, qui n'eut même probablement pas de renseignements directs, écrit d'après des ru meurs plus ou moins sûres, et traduit les impressions d'une partie de la population chrétienne, les bruits qui y avaient cours, plutôt qu'il ne raconte avec exactitude. De là un mélange curieux de vrai et de faux. Ainsi, il est vrai quand il dit que l'expédition, jusqu'à l'arrivée devant Ctésiphon, fut un succès continuel (Oratio V, 9), mais il est inexact quand il ajoute que Julien n'avait rencontré sur sa route que des forteresses presque dégarnies de défenseurs. Il est vrai encore quand il dépeint (10) la manière de combattre des Perses, évitant, autant que possible, les batailles rangées, mais profitant de tous les accidents de terrain pour attaquer les Romains par surprise. Ce qu'il raconte (11) des transfuges qui persuadèrent à Julien d'incendier la flotte est d'accord, pour le fond, avec le témoignage d'Ammien Marcellin et de Rufus, mais probablement amplifié dans les détails. Il se fait l'écho d'une fable évidemment inventée, quand il rapporte que Julien, blessé à mort, voulait se faire jeter dans une rivière (14). Il apprécie avec justesse, et peu différemment d'Eutrope, le traité de paix signé par Jovien (15). Il est le seul à donner des détails sur la pompe païenne des obsèques de Julien à Tarse (18), et la description qu'il fait de son tombeau, en employant des termes techniques, est la plus précise que nous ayons. Beaucoup de traits de la vie de Julien nous sont connus par les seuls récits de Grégoire. Ses souvenirs personnels sur le séjour du futur empereur à l'université d'Athènes ont la valeur d'un document (Oratio V, 23-24). C'est par lui encore que nous connaissons les efforts de Julien pour rendre païenne son armée, la défection de beaucoup de chefs, la résistance de beaucoup de soldats (Oratio IV, 64-66, 80-84). Il est le premier à parler d'une loi ordonnant de donner désormais aux chrétiens l'appellation de galiléens (76). C'est par lui que nous connaissons la profanation d'églises à Alexandrie, à Héliopolis, à Gaza, à Aréthuse, les attentats populaires contre des vierges chrétiennes (86-87). Par lui encore nous savons que Marc d'Aréthuse passait pour être un de ceux qui sauvèrent Julien enfant, lors du massacre de sa famille (91). Il nous fait connaître le châtiment infligé à la ville de Césarée pour la punir de la démolition de temples (92). Il fait allusion aux remontrances de certains magistrats païens, plus tolérants que Julien, et à la manière défavorable dont ces remontrances furent reçues (91, 93). Il nous a conservé une phrase d'une loi rendue par Julien contre l'enseignement chrétien (102). On voit par ces divers traits — et nous sommes loin de les avoir rappelés tous — quelle est l'importance historique des deux discours de Grégoire contre Julien. Même là où non la sincérité, mais la véracité de l'orateur peut être prise en défaut, le renseignement reste d'un grand intérêt, puisqu'il nous fait connaître les bruits qui couraient dans les milieux chrétiens. Si l'on ajoute que, malgré la prolixité du langage et l'abondance trop touffue des développements, les « Invectives » l'emportent de beaucoup, et par la clarté, et par l'éloquence, sur n'importe quel discours de Libanius ou de Julien, on devra reconnaître que le discrédit qui s'attache à cette partie de l'œuvre oratoire de Grégoire de Nazianze est, à tout point de vue, immérité[2]. Vers la fin de son second discours, Grégoire semble associer son ami Basile aux paroles qu'il vient d'écrire. Voilà ce que t'envoient Grégoire et Basile, ceux que tu dénonçais comme les adversaires de ton œuvre, les honorant par tes menaces, les excitant davantage par elles à la piété, eux que tu savais célèbres dans tout le monde grec à cause de leur vie, de leur éloquence, de leur concorde, et que tu réservais les derniers aux coups de la persécution, afin de faire d'eux un sacrifice triomphal à tes divinités, si tu revenais de la Perse (Oratio V, 39). Il se peut que les Invectives aient été communiquées à Basile ; mais la différence entre le style de Grégoire et celui du futur évêque de Césarée ne permet pas de croire qu'il y ait collaboré. On n'a de Basile aucun écrit sur Julien. Il avait été cependant, comme Grégoire, son condisciple à Athènes : il était en Cappadoce quand Julien frappa d'amende la ville de Césarée. Il fut vraisemblablement très attentif aux attaques de Julien contre le christianisme ; on peut conjecturer qu'un exemplaire du Contra Christiane, qui se trouvait encore au dixième siècle dans la bibliothèque épiscopale de Césarée, provenait de la sienne[3]. Mais il n'entreprit point de le réfuter. La seule allusion indirecte qui se rencontre, sous sa plume, à la persécution de Julien est dans les lettres écrites par lui pour inviter à célébrer l'anniversaire des martyrs Eupsyque et Damas, mis à mort pour les faits de Césarée (Ép. 142, 200, 252 ; cf. saint Grégoire de Nazianze, Ép. 26, 27). Une seule fois, et assez dédaigneusement, il nomme Julien dans une autre de ses lettres (Ép. 17). De bonne heure, cependant, s'est établie la tradition d'une correspondance suivie entre Julien et Basile. La Chronique d'Alexandrie en parle en termes qui portent avec eux-mêmes leur réfutation : elle prétend que Julien, qui honorait Basile, comme un éloquent collaborateur, lui écrivait fréquemment. Il se peut qu'ils aient parfois correspondu, dans de tout antres sentiments, et que le débris de lettre cité par Sozomène (V, 18) soit un reste de cette correspondance : mais dans le recueil des épîtres de Julien l'Ép. 75 adressée à Basile est certainement apocryphe, et l'Ép. 42 a pour destinataire un homonyme de l'évêque[4]. II. — Saint Jean Chrysostome.Il n'y a donc rien à tirer de saint Basile pour la connaissance de Julien. On est plus heureux avec saint Jean Chrysostome. Celui-ci peut être considéré comme un contemporain de Julien, puisque, né en 344 ou 347, il avait seize ou dix-neuf ans quand l'empereur mourut. Sans doute, à cause de l'âge relativement jeune qu'il avait alors, Chrysostome ne peut que dans une assez faible mesure passer pour un témoin. Cependant son autorité est réelle, quand il traite de quelque épisode du règne de Julien : car, parlant à Antioche, où celui-ci résida en 362 pendant huit mois, il lui fut facile de recueillir, à défaut de souvenirs très éclairés et très précis, au moins des traditions encore toutes récentes, et il n'eût pu sans danger raconter inexactement les faits, devant des auditeurs dont beaucoup en avaient la connaissance directe. Il fait même, dans l'un de ses discours, appel à leur mémoire. Pour les survivants de cette époque, il n'y a pas besoin de paroles ; mais ceux qui étaient alors présents vont entendre de ma bouche ce qu'ils ont vu. J'écris donc sous le regard de témoins encore vivants, afin que personne ne m'accuse de mentir à ceux qui ont ignoré ce que je raconte. Parmi ceux qui ont vu, il en survit encore, vieillards et jeunes gens : si j'ajoute quelque chose à la vérité, je les prie de se lever et de me reprendre (In sanctum Babylam, 14). Saint Jean Chrysostome a caractérisé d'une façon générale les actes de persécution imputables à Julien, a fait allusion à ses efforts pour reconstruire le temple de Jérusalem, a narré particulièrement les événements qui ont trait à l'incendie du temple de Daphné et à la translation, par ordre de Julien, des reliques de saint Babylas : deux homélies (De S. Babyla martyre et Liber in S. Babylam contra Julianum et Gentiles) sont consacrées à ces sujets. II a raconté, dans son homélie In Amatit :mn et Maximisions martyres, un épisode de la persécution insidieuse dirigée contre les soldats chrétiens : relation d'autant plus intéressante que l'exécution de ces deux saints eut lien à Antioche, et que c'est à Antioche que ce discours fut prononcé. Dans deux de ses homélies sur saint Matthieu (In Matth. homilia IV, 1, et XLIII, 3) et dans son traité Adversus Judæos (V, 11), saint Jean Chrysostome a parlé de l'intimité de Julien avec les Juifs, est revenu sur l'affaire du temple de Jérusalem, a fait allusion à la famine qui sévit en Orient en 362, a raconté la mort tragique du surintendant Félix et du comte Julien, oncle de l'empereur[5] III. — Saint Éphrem, Rufin, Philostorge, Socrate, Sozomène, Théodoret.Les contemporains chrétiens de Julien, qui ont parlé de lui, sont des orateurs, comme Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome, ou des poètes, comme le diacre Éphrem, qui, retiré à Édesse après la reddition de Nisibe aux Perses, consacra à la mémoire de l'empereur apostat cinq hymnes[6], dans lesquels on peut recueillir, parmi l'abondance toute syriaque des paroles, quelques traits historiques. Il faut descendre chronologiquement un peu plus bas pour trouver chez les chrétiens des ouvrages d'histoire proprement dite s'occupant de Julien. Le premier est l'Histoire ecclésiastique de Rufin, ou plutôt les deux livres, allant de l'année 324 à l'année 395, par lesquels il continue l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, dont il avait fait une traduction latine. Rufin, né en 345, est encore un contemporain de Julien ; mais sa jeunesse se passa en Occident, et il ne put recueillir des renseignements sur le prince apostat qu'après son départ pour l'Orient, en 374. Comme il séjourna en Palestine pendant près de vingt ans, de 377 ou 379 à 399, il lui fut possible de connaître les récits déjà plus ou moins amplifiés qui couraient alors sur la persécution de Julien. Il parle de celui-ci dans le premier livre de sa continuation de l'Histoire ecclésiastique, aux chapitres 27-39. Ce qui donne surtout de l'intérêt à ces chapitres, c'est que Rufin ne parait point avoir connu les deux discours de saint Grégoire. Sa narration, si cela est vrai, dérive de sources ou de traditions indépendantes. L'accord de son jugement avec celui de l'orateur de Nazianze n'en a que plus de valeur[7]. La plus ancienne Histoire ecclésiastique, après celle de Rufin, où il soit question de Julien a été écrite par l'arien Philostorge. Celui-ci, né probablement dans l'année qui suivit la mort de Julien, entreprit de raconter en douze livres les événements religieux arrivés de 315 à 425. Il n'est resté de son Histoire que des fragments[8], empreints de la partialité la plus visible pour l'arianisme. Julien y est nominé au livre III, au livre IV, au livre VI, et surtout au livre VII, où sa persécution est racontée avec détails. Ce que Philostorge dit, au livre IX, des relations établies entre l'évêque apostat et l'hérétique Aetius est un précieux commentaire de la lettre 3i de Julien. Parmi les sources de cet historien, il en est une qui lui est commune avec la Chronique d'Alexandrie. C'est un historiographe anonyme arien du IVe siècle, dont M. Gwatkin a montré l'influence sur cette Chronique[9], et en qui Mgr. Batiffol a fait voir aussi l'un des auteurs consultés par Philostorge[10]. Dans le cours de dix années, de 438 à 449, parurent coup sur coup les trois Histoires ecclésiastiques synoptiques, c'est-à-dire embrassant à peu près la même période de temps, tout le siècle des controverses ariennes : les Histoires de Socrate, de Sozomène, de Théodoret. Dans celles de Socrate et de Sozomène abondent les renseignements sur Julien, à qui l'un et l'autre réservent un livre entier. Les deux historiens naquirent à la fin du Ir siècle, le premier à Constantinople, le second en Palestine. Tous deux furent, par conséquent, en état de recueillir des souvenirs relatifs soit à l'enfance de Julien, dont une partie s'écoula à Constantinople, une autre en Asie, soit à la seconde moitié de sa carrière impériale, qui eut, elle aussi, pour théâtre Constantinople d'abord, puis l'Orient. Bien qu'ayant écrit l'un et l'autre une Histoire de l'Église, ils étaient talques, et suivirent la carrière du barreau. On a souvent recherché lequel des deux historiens a fait des emprunts à l'autre. La priorité me parait appartenir à Socrate. La question offre d'ailleurs peu d'intérêt : il y en a davantage à examiner leur valeur critique et à déterminer les sources où ils ont puisé. Socrate a beaucoup des qualités de l'historien. Il est assez scrupuleux sur l'exactitude pour récrire deux livres de son ouvrage, parce que la connaissance de sources nouvelles lui a montré que, dans une première rédaction, il s'était trompé sur l'ordre chronologique des faits (livre II, proœmium). Il a en même temps l'esprit assez large pour sentir la nécessité d'éclairer l'histoire ecclésiastique par l'histoire générale, afin de mettre les événements religieux en pleine lumière, et de les placer dans leur vrai cadre (préface du livre V). Il a le soin de s'entourer de tous les documents, soit oraux, soit écrits, qui importent à son sujet. J'ai rapporté diverses choses que m'ont racontées des témoins oculaires encore vivants, dit-il dans une de ses préfaces. Le livre III, consacré à Julien, a été composé à peu près comme le ferait un historien moderne. Socrate déclare qu'il s'abstiendra de toute déclamation : Nous continuerons, dit-il, à nous servir d'un style simple, et à chercher surtout à être clair. Aussi a-t-il grand soin d'indiquer ses sources. Parmi les païens, c'est d'abord Libanius : Socrate se sert souvent de son oraison funèbre (Epitaphios) de Julien, et cite ses deux discours sur les affaires d'Antioche. De Julien lui-même il cite les lettres 10 (Hist. ecclés., III, 3), 25 (III, 20), 42 (III, I2, 16), une lettre perdue aux habitants de Cyzique (III, 11) et une autre (III, 15) également perdue. Il analyse, en le réfutant avec beaucoup d'intelligence, le livre Contre les Chrétiens, mentionne le traité Contre le cynique Héraclius, le Misopogon, les Césars. Sur la mort de Julien, à propos de laquelle il rapporte, sans nommer les auteurs, diverses versions, il cite le poète Calliste, un des gardes du corps, auteur d'un poème épique aujourd'hui perdu. Parmi les chrétiens, Socrate nomme saint Grégoire de Nazianze, auquel il emprunte un long passage de sa seconde Invective, et Rufin, à qui il renvoie pour l'histoire du confesseur Théodore. Beaucoup des faits racontés par Socrate se rencontrent, avec plus ou moins de détails, dans ses devanciers. D'autres ne sont relatés que par lui et par Sozomène. Quelques-uns se trouvent dans Socrate seul, quelques-uns seulement dans Sozomène. Ce que dit, par exemple, ce dernier de l'inconstance religieuse d'un des anciens professeurs de Julien, le sophiste Ecebole, doit provenir de témoignages directement reçus par l'historien à Constantinople. De même, des détails très circonstanciés donnés par Sozomène sur des événements qui se passèrent en Orient du temps de Julien, furent probablement recueillis par lui sur place. En général, Sozomène n'a ni la largeur d'esprit, ni la méthode de Socrate : bien qu'il aime à faire précéder les diverses parties de son Histoire de longs et pompeux prologues, on chercherait vainement sous sa plume soit ces excellentes petites préfaces que j'ai signalées chez Socrate, soit des morceaux de grande envergure, comme la dissertation de celui-ci sur l'utilité pour les chrétiens des études classiques, à propos de l'édit de Julien sur l'enseignement. Mais chez Sozomène, qui aussi est plus crédule et plus ami du merveilleux, le détail offre plus d'abondance et de relief. Il est parfois mieux ordonné : le chapitre sur la jeunesse de Julien est meilleur, à ce point de vue, que le chapitre correspondant de Socrate : de même le chapitre sur les événements de Perse et la mort de l'empereur a mieux les allures d'un récit historique. Sozomène est aussi quelquefois mieux informé : ainsi, les détails qu'il donne sur le meurtre de Georges d'Alexandrie sont bien meilleurs que le récit fait par Socrate du même événement ; d'une part, Sozomène omet la circonstance invraisemblable de crânes provenant de sacrifices humains, donnée par Socrate ; d'autre part, il laisse entendre que le meurtre de Georges ne suivit pas immédiatement l'émeute, ce qui est conforme à l'Historia acephala. Mgr. Batiffol, qui étudie d'une manière si pénétrante les historiens ecclésiastiques du IVe siècle, a montré que Sozomène avait, en général, complété Socrate à l'aide de la grande compilation formée apparemment entre 373 et 375 par l'évêque Sabinus[11]. Sozomène a, comme Socrate, la volonté évidente d'être sincère. Un historien, dit-il, doit à toute chose préférer la vérité. Aussi montre-t-il, à son tour, un grand souci des sources. Il les a eues, autant qu'il a pu, de première main. Pour ce qui précède mon temps, j'ai étudié les événements en partie à l'aide des lois rendues sur les matières religieuses et des synodes qui se sont tenus, en partie au moyen des lettres des empereurs et des évêques : lettres dont les unes sont conservées aujourd'hui dans les archives des palais et des églises, dont les autres se trouvent dispersées dans les collections des érudits (Hist. ecclés., I, 4). Celles qu'il cite de Julien sont les lettres 10 (Hist. ecclés., V, 8), 25 (V, 22), 42 (V, 18), 49 (V, 16), 52 (V, 15), 66 (VI, 1), 75 (V, 18), et la lettre perdue aux habitants de Cyzique (V, 15). Il cite aussi le Misopogon, qu'il appelle (avec quelque excès d'impartialité) un livre très élégant et très spirituel. Après Julien, sa principale source païenne pour l'histoire de ce prince est Libanius. Parmi les chrétiens qui s'en sont occupés, il ne nomme personne, mais il s'est visiblement servi de saint Grégoire de Nazianze, et probablement aussi de saint Jean Chrysostome, de Rufin et de Philostorge. Mais la valeur originale de son livre V, consacré presque entièrement à Julien, est surtout dans les renseignements qu'on y trouve sur les événements arrivés en Palestine et en Syrie. Sozomène naquit à Gaza, d'une famille convertie au christianisme par le moine Hilarion, contemporain de Constance et de Julien. Il fut élevé dans cette ville, puis professa le droit à l'université de Beyrouth, qui était la grande école juridique de l'Orient romain. Les détails très précis donnés par lui (V, 3, 9, 10) sur ce qui se passa en 362 et 363 dans les villes de la côte syro-phénicienne, à Anthédon, à Héliopolis, à Pandas, à Aréthuse, surtout à Gaza, ont donc une importance particulière. Il les tient d'une tradition conservée dans sa famille ou dans les monastères du pays. Lui-même a connu dans son enfance des vieillards qui avaient vécu à cette époque (V, 15). Il put interroger aussi les témoins des événements arrivés dans des villes un peu plus éloignées, comme Antioche et Jérusalem : la description pittoresque qu'il trace du bois de Daphné (V, 19) montre qu'il avait visité la première ; pour la seconde, il parait avoir recueilli de la bouche de personnes qui y avaient assisté les détails qu'il donne sur l'essai de reconstruction du temple (V, 22). Dans une des Positiones de sa thèse de 1890 De Juliano imperatore, M. Koch affirme que Socrate et Sozomène sont nullius pretii pour une connaissance exacte de la jeunesse de Julien. La question ne me semble pas de celles qu'on puisse trancher d'un mot : et l'on admettra au moins que Socrate et Sozomène, dans leur récit de la jeunesse de Julien, dépendent beaucoup de saint Grégoire de Nazianze. Mais pour l'ensemble de la vie du prince, il n'est douteux pour personne qu'ils aient possédé de nombreux documents. Dans un double tableau, MM. Bidez et Cumont[12] ont dressé la liste de ceux que nous possédons ou que nous ne possédons plus, et qui ont été mis en œuvre par Socrate et Sozomène : les deux érudits belges ont eu soin d'indiquer qu'une des lettres les plus importantes de Julien, l'Ép. 49 au grand prêtre Arsace, manque dans les manuscrits, et n'est connue que par Sozomène[13]. Mais les documents aujourd'hui perdus, qu'ont employés les deux historiens, sont les plus nombreux : édit relatif aux temples de Cyzique et à l'évêque Eleusius (Socrate, III, Il ; Sozomène, V, 15) ; édit sur l'adoration des images impériales (Sozomène V, 17) ; édit ordonnant la reconstruction du temple de Jérusalem (Socrate, III, 20 ; Sozomène, V, 22) ; loi excluant les chrétiens de l'armée (Socrate, IV, 13 ; Sozomène, V, 17) ; lettre aux évêques à propos des poésies d'Apollinaire (Sozomène, V, 18) ; lettre au gouverneur de Syrie concernant le temple de Didyme (Sozomène, V, 20) ; loi enlevant ses privilèges et immunités au clergé chrétien (Sozomène, V, 5) ; loi restituant leurs privilèges aux prêtres païens (Socrate, III, 31 ; Sozomène, V, 3) ; rescrit relatif au Sérapéum (Sozomène, V, 3) ; lettres diverses aux villes, κοινώ τών πόλεών (Sozomène, V, 3) ; lettre à la ville de Nisibe (Sozomène, V, 3) ; édit punissant la ville de Césarée (Sozomène, V, 4) ; loi autorisant le retour dans leur patrie des prêtres exilés par Constance (Socrate, III, 1, 5 ; Sozomène, V, 5) ; loi ordonnant la reconstruction des temples détruits (Sozomène, V, 5, 10) ; à quoi il faut ajouter une autre loi omise dans ce tableau, la loi (distincte de l'Ép. 42) qui défend aux chrétiens la fréquentation des écoles païennes, et dont un fragment est cité par Socrate (III, 12) et Sozomène (V, 18). Quelques-uns de ces documents ont été connus aussi de Philostorge et de Théodoret ; la plupart ont été cités par Socrate et Sozomène seuls, et un plus grand nombre par Sozomène que par Socrate[14]. Le troisième des synoptiques, Théodoret, évêque de Cyr, l'une des figures les plus belles et les plus sympathiques du cinquième siècle[15], naquit à la fin du siècle précédent. Son Histoire, en cinq livres, allant du règne de Constance à l'année 429, suit l'ordre des événements, comme le font aussi Socrate et Sozomène. Mais, malgré l'opinion contraire de Valois, il est établi aujourd'hui qu'il ne s'est pas inspiré de Socrate, et l'influence de Sozomène sur lui est très douteuse. Celle de Philostorge semble moins démontrée encore[16], bien que Théodoret non seulement soit postérieur à ce dernier historien, mais le soit probablement aussi d'un petit nombre d'années aux deux autres. Pour le règne de Julien, les traditions orales et locales lui ont sans doute beaucoup fourni. D'un esprit critique moins sûr que Socrate et Sozomène, il abonde en anecdotes qui probablement ne sont pas toutes vraies à la lettre, mais qui ont en général beaucoup de couleur et de vie. C'est lui qui met dans la bouche de Julien mourant le fameux mots : Tu as vaincu, Galiléen ! Sur le séjour de Julien à Antioche, Théodoret eut les moyens d'être bien renseigné, puisqu'il a passé lui-même sa jeunesse dans cette métropole de la Syrie. Sur le passage de Julien par les villes voisines de l'Euphrate, il a vraisemblablement recueilli aussi des traditions locales, puisque Cyr, dont il occupa le siège épiscopal, était dans ces régions. De là l'intérêt de certains traits rapportés par lui, comme l'histoire du jeune homme apostat de Bérée (III, 17), le soin pris par Julien de ne pas traverser Édesse, à cause de la piété des habitants (III, 21), le sacrifice humain accompli à Carrhes (III, 21) : vrais ou faux, ces épisodes nous apprennent au moins ce qui se racontait. Théodoret est aussi l'un de ceux qui paraissent avoir le mieux vu la portée des lois relatives à l'enseignement : il attribue sur ce sujet à Julien un propos intéressant (III, 4). On pourrait dire d'une façon générale que si Socrate et Sozomène dessinent la figure de Julien d'un trait plus sobre et plus sûr, Théodoret la peint de couleurs plus vives. IV. — Sources diverses.Quelques mots sur Julien sont encore à recueillir dans les Épîtres 17 et 40 de saint Ambroise ; dans l'Homélie III de saint Asterius d'Amasée ; dans la biographie de saint Martin par Sulpice Sévère (IV, 306) ; dans divers écrits de saint Augustin, la Cité de Dieu (XVIII, 51), les Confessions (VIII, 5), l'Ép. 105, les livres Contra litt. Petiliani (II) et Contra Parmenionem (I, 12) ; dans le De Schismate Donatistarum (II, 16) de saint Optat ; dans l'Apotheosis de Prudence (vers 449-459) ; dans les diverses Vies de saint Athanase ; dans Jean d'Antioche (fr. 177-180 ; Müller, Fragm. hist. græc., t. IV, p. 605-606) ; dans la Chronique de saint Jérôme, dans la Chronographie de Théophane, dans les Fastes d'Idace. De tous les documents chronographiques le plus intéressant est sans doute le fragment connu sous le nom d'Historia acephala arianorum, qui a été consulté, comme nous l'avons dit plus haut, par Sozomène, et qui, pour les faits qui se passèrent à Alexandrie pendant le règne de Julien, se montre, par la précision des détails et l'indication minutieuse des dates, un témoin de premier ordre[17]. A côté de lui l'on placera la Chronique d'Alexandrie ou Chronique Pascale[18], compilation formée au septième siècle, mais contenant des morceaux beaucoup plus anciens, de provenance officielle, de provenance arienne, de provenance catholique : elle offre, sur les épreuves souffertes par les chrétiens pendant la persécution de Julien, sur les renégats, sur les martyrs, des renseignements précieux. J'indique seulement pour mémoire Cassiodore, puisque le livre VI de son Historia Tripartita (Migne, Patr. lat., t. LXIX, col. 1026-1064), où il est amplement question de Julien, n'est, comme tout le reste de cette histoire, qu'une compilation (très heureusement fondue) de Socrate, de Sozomène et de Théodoret. Mais on peut descendre plus bas, et trouver encore à glaner. Cedrenus, au milieu du onzième siècle, consacre dans sa Chronique[19] quelques pages à l'histoire ou plutôt à la légende de Julien : un ou deux détails méritent d'être recueillis. L'auteur d'Annales d'histoire romaine compilées à la fin du même siècle, Zonaras[20], parle aussi de Julien dans plusieurs chapitres de son livre XIII : ils ont une couleur généralement exacte, et paraissent écrits d'après des sources diverses. Sur l'usurpation de Julien et sur les rapports diplomatiques avec Constance qui en furent la suite, des détails s'y rencontrent qui sont de bonne apparence historique et ne concordent cependant ni avec le récit d'Ammien ni avec la position que Julien semble avoir voulu prendre sur ces faits devant l'opinion publique. On a pensé que ces détails provenaient (soit directement, soit indirectement) des Mémoires perdus d'Oribase, ce fameux ύπομνημα attesté par Eunape (fr. 8), et dont celui-ci s'est inspiré dans beaucoup de passages également perdus. Oribase, a-t-on dit, est peut-être, après Julien, le seul qui ait pu connaître d'aussi intimes particularités et ait été capable de renseigner sur les dessous d'événements auxquels il avait pris une part prépondérante[21]. Cette opinion offre beaucoup de vraisemblances : reconnaissons cependant qu'il y a toujours des chances d'illusion à rechercher, sous une rédaction très postérieure, des vestiges de documents disparus, — un peu, dit un spirituel critique, comme les Bretons entrevoient les restes d'Ys sous la surface de la mer. |
[1] Bardenhever, les Pères de l'Église, traduction Godet et Verachaffel, t. II, p. 95.
[2] Saint Grégoire de Nazianze, éd. Migne, Patr. græc., t. XXXV-XXXVIII, Paris, 1857-1858. Les discours les plus intéressants pour l'histoire de Julien sont dans le tome XXXV.
[3] Cf. Bidez et Cumont, Recherches sur la tradition manuscrite des lettres de l'empereur Julien, p. 132.
[4] Saint Basile, éd. Migne, Patr. græc., t. XXIX-XXXII, Paris, 1857.
[5] Saint Jean Chrysostome, éd. Migne, Patr. græc., t. XLVII-LXIV.
[6] Publiés par Bickel, Zeitschrift
für kalolische Theologia, 1878.
[7] Éd. Migne, Patr. lat., t. XXI, Paris, 1849.
[8] Migne, Patr. græc., t. LXV, col. 459-638.
[9] Gwatkin, Studies of arianism,
p. 216-218.
[10] Batiffol, Quæstiones
Philostorgianæ, p. 21-25.
[11] Batiffol, Le Synodicon de saint Athanase, dans Byzantinische Zeitschrift, 1899, p. 133, 142.
[12] Recherches sur la tradition manuscrite des lettres de l'empereur Julien, p. 16-17.
[13] Cf. Hertlein, p. 552, note.
[14] Socrate, éd. Migne, Patr. græc., t. LXVII, Paris, 1859 ; Sozomène, même volume.
[15] Duchesne, Bulletin critique, 1885, p. 128.
[16] C'est ce que, pour Philostorge, a prouvé Mgr. Batiffol contre Guldenpenning, Die Kirchengeschichte des Theodoret von Kyrhos, 1889. Voir Bulletin critique, 1891, p. 247-248.
[17] Publié par Migne, Patr. græc., t. XXVI, col. 1443-1450, et par Sievers, dans Zeitschrift für historische Theologie, 1868, p. 89-162. — Mgr. Batiffol en a donné, d'après l'unique manuscrit existant, une édition plus complète dans Mélanges de littérature et d'histoire religieuse publiés à l'occasion du jubilé épiscopal de Mgr. de Cabrières, Paris, 1899, p. 100-108.
[18] Migne, Patr. græc., t. XCII.
[19] Éd. Bonn, p. 526-529.
[20] Migne, Patr. græc., t. CXXXV.
[21] Voir Koch, Kaiser Julian der Abtrünnige, p. 346-347.