LIVRE VI. — MÉTAMORPHOSE DE CHARLES VII - 1436-1444.
Charles VII ne se décida point sans peine, ni sans de longues et légitimes hésitations, à ratifier le nécessaire mais humiliant traité d’Arras. Enfin, il réunit à Saint-Martin de Tours, le 11 décembre 1435, une assemblée de seigneurs et d’évêques. L’archevêque de Crête, membre du concile de Bâle, officia pontificalement. Après la messe, le roi jura sur le texte des Évangiles d’accomplir le pacte conclu avec son cousin de Bourgogne. Charles d’Anjou, le duc de Bourbon et toute l’assistance s’engagèrent par la même promesse, à l’exception du bâtard d’Orléans. Celui-ci se récusa pour ne point compromettre Charles, duc d’Orléans et Jean, comte d’Angoulême, ses frères, toujours prisonniers des Anglais. A partir de ce jour, des rapports amiables s’établirent entre le roi de France et Philippe le Bon. Peu de temps après (4 février 1436), la reine Marie d’Anjou mit au monde un prince, à Chinon. Charles VII déféra au duc de Bourgogne le titre, accepté avec empressement, de compère du roi et de parrain de l’enfant royal, qui reçut le nom de Philippe[1]. Aussitôt après la réduction de Paris, que Jeanne avait prédite, Jean Darc, son oncle, fut nommé arpenteur du roi pour le département de France (Ile-de-France) et de Champagne. Il prêta serment, comme tel, à la Chambre des comptes, avec les premiers fonctionnaires compris dans la réorganisation des pouvoirs publics. Le connétable de Richemont présidait alors à ces divers changements[2]. Ce petit fait, demeuré inconnu jusqu’ici des historiens, ne laisse pas que d’offrir une certaine importance. Char-les VII, délivré de La Trimouille, entrait, pour ainsi dire progressivement, en possession de lui-même et de son libre arbitre. Le genre de réaction qui, parmi les multitudes, se produit toujours en faveur du succès, ne manqua point, d’ailleurs, à la Pucelle. Dans le temps même où Jean Darc était nommé arpenteur du roi, une femme parut, qui disait être la Pucelle Jeanne, échappée au supplice de Rouen. Cette fille se nommait Claude. Son âcre, sa personne physique, lui donnaient quelque ressemblance avec la véritable héroïne. Elle se faisait appeler Jeanne du Lis, la Pucelle de France. Claude se montra, le 20 mai 1436, à la Grange-aux-Ormes, près Saint-Privat, et fut présentée à des seigneurs de Metz. Les deux frères de la Pucelle, messires Pierre du Lis, chevalier, et Petit-Jean, ou Jean du Lis, écuyer, la virent en ce lieu. Soit par un degré d’ineptie peu croyable, soit par suite d’un concert intéressé moins croyable encore, les deux paysans anoblis reconnurent cette aventurière pour leur sœur et furent tous deux reconnus d’elle. Cette première mystification en produisit d’autres, et le nombre des dupes alla se multipliant. La fausse Jeanne Darc se vit accueillie, fêtée, comblée de présents. Après un pèlerinage à Notre-Dame de Liesse, elle passa en Luxembourg, chez la nouvelle duchesse, Élisabeth de Görlitz, et résida quelque temps près de cette dame, dans la ville d’Arlon[3]. Claude s’habillait constamment en homme, montait à cheval et portait l’épée, comme Jeanne. Pleine de verve, d’activité, de séduction, elle dansait, buvait et prophétisait à merveille. La fausse Pucelle se rendit à Cologne, où elle mit dans son parti, entre autres protecteurs puissants, le comte Ulrich de Wurtemberg. Au milieu d’une assemblée de nobles, elle se vanta de rétablir subitement dans son intégrité une nappe déchirée en deux parts, ou les fragments d’une vitre jetée contre le mur et toute brisée. Ces propositions magiques attirèrent sur sa tête les foudres de l’Inquisition de Cologne. Ainsi que la vraie Jeanne, elle fut citée devant le Saint-Office. Mais grâce à la protection du comte Ulrich, elle s’échappa de Cologne, excommuniée, puis regagna la France[4]. De retour en la ville d’Arlon, Claude séduisit un chevalier lorrain d’ancienne souche, nominé Robert des Armoises. En novembre 1436, elle était mariée légitimement à ce gentilhomme, et bientôt deux fils, nés de la dame des Armoises, continuèrent cette noble lignée. Cependant, le second frère de Jeanne, ou Petit-Jean du Lis, s’était fait le prôneur de cette intrigante et le propagateur de son succès. Il alla plaider sa cause auprès du roi et des Orléanais, de qui, par ce motif, il obtint quelques sommes d’argent. La fausse Pucelle entreprit de correspondre avec le roi et diverses autorités, telles que le magistrat d’Orléans et le bailli de Touraine. De 1437 à 1439, d’assez étranges exploits lui sont attribués. Séparée de son mari, concubine d’un prêtre, elle aurait porté la main sur une personne sacrée : soit son père ou sa mère, ou un clerc. Ce crime étant au nombre des cas réservés, elle passa les monts pour se procurer l’absolution de Rome. La pseudo-pucelle alla donc trouver en Italie le pape Eugène IV, qui guerroyait contre ses sujets, et le servit comme soudoyer[5]. En 1439, la guerre civile, prélude de la Praguerie, avait éclaté dans le Poitou. La dame des Armoises y figurait à titre de capitaine de gens d’armes. Elle avait pour fauteur ou partisan Gilles de Rais, ancien compagnon d’armes de la Pucelle. Gilles de Rais donna pour lieutenant à ce capitaine féminin l’un de ses gentilshommes nommé Signenville. Il s’agissait de prendre le Mans ; et Claude, qui probablement combattit et triompha sous les murs de cette ville, fut appelée la Pucelle du Mans. Nous ne connaissons point avec précision l’issue militaire de cette campagne. D’après les termes obscurs d’une chronique espagnole, La Rochelle fut également en butte à ces bizarres conquérants. La Pucelle du Mans écrivit au roi don Enrique IV et lui rappela, au nom de Charles VII, l’antique alliance qui unissait entre elles la France et la Castille. Une flottille de vingt-cinq nefs et de cinq caravelles fut armée dans le golfe de Biscaye, par les soins du connétable Alvaro de Luna. La Rochelle, à l’aide de ce secours maritime, fut, assure-t-on, forcée et se soumit à la fausse pucelle[6]. Ces faits auraient eu lieu vers le mois de juin 1439. En juillet et septembre de la même année, Claude des Armoises se présenta de sa personne à Orléans, où elle reçut le vin de ville et fut accueillie avec grand honneur. L’année suivante (août 1440), toujours en armes, elle vint tenir campagne aux abords de la capitale. Par ordre du Parlement et de l’Université, elle fut amenée à la Table de marbre du palais, examinée judiciairement et prêchée. Puis elle retourna en garnison et s’éloigna[7]. Encore une dernière épreuve, et rien ne manquait à la consécration de l’imposture. L’aventurière n’avait point jusque-là paru sous les, yeux du roi. Charles VII, instruit du bruit qui se faisait autour de cette femme, donna ordre qu’on la lui amenât. Le roi, blessé au pied, portait de cette jambe, une botte molle en cuir fauve. II reçut la visiteuse dans un jardin, sous une brande treille. Au moment où elle se présentait, un des familiers du roi répéta la scène de Chinon. Il se porta au-devant d’elle, feignant d’être la personne royale. Claude, avertie de cette circonstance, triompha de la difficulté. Ecartant le gentilhomme, elle marcha droit au roi. Charles VII, à son tour, surpris, intimidé, lui dit avec émotion et en la saluant : Pucelle m’amie, vous soyez la très bien revenue, au nom de Dieu, qui sçait le secret qui est entre vous et moi. A ces mots, Claude, éperdue, tomba aux genoux du roi, confessant sa fraude et implorant la miséricorde du prince. Cette femme comparut en justice à Tours, le 2 mai (1441 ?). Ses complices, à ce qu’il paraît, furent justiciez trés-asprement, comme en tel cas bien appartenoit. Quant à la principale coupable, les lambeaux de texte qui nous instruisent de ses faits et gestes donnent à penser que sa vie fut épargnée. Quelques lignes amphibologiques semblent indiquer qu’elle termina ses jours, après avoir tenu boutique de débauche, ensevelie dans le mépris public[8]. L’époque de la réduction de Paris fut également celle du premier mariage du dauphin, qui se nomma depuis Louis XI. Ce projet d’union, comme on sait, avait été préparé de longue main. Marguerite Stuart, fille aînée de Jacques le’, roi d’Écosse, et de Jeanne de Somerset, était née en 1424. Elle fut, dès l’année suivante, promise ou destinée au fils aîné du roi de France, le prince Louis, alors âgé de deux ans. En 1435, une nouvelle ambassade fut envoyée par Charles VII à Edimbourg. Les Anglais essayèrent vainement de traverser cette alliance. Après bien des difficultés et un périlleux voyage, la princesse écossaise, à peu près saine et sauve, aborda sur la côte nord-est de l’île de Ré, dans un petit port, alors avoisiné d’un petit village, nommés l’un et l’autre La Palisse[9]. Des avaries ou fortunes de mer que nous ignorons avaient jeté sur cette plage le navire de Marguerite. La jeune fiancée, à demi morte, descendit sur cette côte et s’arrêta d’abord au village ci-dessus désigné. De grands périls s’étaient joints pour elle aux fatigues de la traversée. Des croiseurs anglais attendaient l’escadrille écossaise au passage de Bretagne. Marguerite, gouvernée à son bord par un marin de La Rochelle, n’avait dû son salut qu’à la vigueur de ce pilote et à la marche rapide du navire. Après s’être reposée quelque temps au prieuré de Nieul, la future dauphine entra le 7 mai 1436 à La Rochelle[10]. Charles VII avait envoyé, dans cette ville, au-devant de Marguerite, des personnages considérables, et à leur tête le chancelier de France. Un impôt spécial, voté par les États de Poitou, fut levé immédiatement, pour offrir aux fiancés royaux le présent accoutumé d’argenterie. De La Rochelle, où elle séjourna, Marguerite se remit en route, à petites journées, par Mauze, Niort, Saint-Maixent, le château de Lusignan, et vint prendre gîte, le 21 mai, à Poitiers. Durant ce temps, tout s’apprêtait pour célébrer le mariage du fils aîné du roi de France avec la fille du roi d’Écosse. Ni l’un ni l’autre n’avaient encore atteint l’âge légal ou canonique du mariage. L’archevêque de Tours leva cet obstacle par des lettres de dispense. Enfin les cérémonies s’accomplirent, avec une grande pompe, au riant chef-lieu de la Touraine. Marguerite fit son entrée à Tours le 24 juin 1436 et se rendit au château des Montils, où elle fut accueillie par la reine, madame Ragonde, la reine Yolande et le jeune dauphin. Le lendemain, Marguerite et Louis reçurent la bénédiction nuptiale dans la cathédrale de Saint-Gacien. La cour et la ville déployèrent en cette circonstance tout le luxe qui leur était possible. Rien ne manquait à cette fête solennelle : rien, si ce n’est la sympathie naturelle des époux[11]. Vainement Philippe de Bourgogne, pour notifier au gouvernement anglais le traité d’Arras, employa-t-il tous les ménagements diplomatiques et toutes les formes de la courtoisie. Le duc de Bourgogne, dès lors, fut traité ou du moins considéré par le conseil de Westminster, non seulement comme un ennemi, mais encore comme un traître. Trop faible, de jour en jour, pour rompre en visière avec un adversaire tel que le duc, le gouvernement d’Henri VI lui tendit, à partir de ce moment, des piéges détournés. Un mémoire secret, rédigé pendant l’hiver qui suivit la paix d’Arras, notes montre que de leur côté les Bourguignons ne restèrent point inactifs[12]. L’auteur de ce mémoire anonyme conseille à Philippe le Bon de veiller sur les Flandres, exposées particulièrement aux atteintes de l’Angleterre. Il lui signale Calais comme étant le point vulnérable de l’ennemi. Une alliance avec le roi don Henri devait fournir au duc l’appui de la marine castillane, qui viendrait au printemps inquiéter et menacer la tête du littoral britannique. Enlever aux Anglais la ville d’Eustache-Saint-Pierre et d’Édouard III, la ville où naguère Jean sans Peur conspirait, avec Henri V, l’invasion du royaume ; leur arracher cette clé de la France, qu’ils tenaient dans leurs mains, à travers le détroit : c’était là sans doute une entreprise bien remarquable de la part de Philippe ; c’était une éclatante expiation, propre à inaugurer avec gloire sa carrière nouvelle. Malheureusement, le succès ne répondit point à sa volonté[13]. Dès le mois de mars et antérieurement, les hostilités de l’Angleterre commencèrent contre la Bourgogne. Quelques semaines plus tard, la flotte castillane parut sur les côtes de l’Océan, entre l’Armorique et le littoral anglais. Niais elle servit uniquement à protéger l’arrivée de la dauphine Marguerite à La Rochelle. Le duc Philippe le Bon, pour attaquer Calais, s’adressa exclusivement à ses Flamands de Gand et de Bruges, qui, dans cette question d’un intérêt si large pour la France, étaient conduits par un mobile étroit et spécial. Durant les préparatifs de cette campagne, le connétable de Richemont alla trouver le duc à Saint-Omer. Il lui proposa d’associer à l’expédition trois ou quatre mille hommes, empruntés à l’occupation française de la Normandie et commandés par le maréchal de Rieux. Mais le duc, forcé de ménager les jalouses préventions de ses Flamands, refusa ce concours. Les soldats des communes marchandes poursuivirent seuls cette entreprise[14]. Le duc Philippe avait amené de Bourgogne, entre autres engins monstrueux, trois pièces d’artillerie, dont l’une était traînée par cinquante chevaux. Le nombre de ses flamands s’élevait environ à 40.000 hommes, sans compter 3 ou 4.000 combattants de sa maison, ou chevaliers picards. Un immense charroi avait été fourni par ses villes populeuses et riches de la Flandre. L’Angleterre, de son côté, attachait à la conservation de ce point une importance capitale. Elle trouva, pour le défendre, des ressources inespérées. La place devait être investie par terre et par mer. Les flamands, en effet, s’approchèrent de la ville, sur ses limites continentales ; ils enlevèrent quelques postes environnants et vinrent dresser une bastille à la porte de Calais. Mais la flotte de secours, venue de Hollande, apparut tardivement et disparut aussitôt. Le passage de Douvres à Calais resta constamment ouvert ; les Anglais ne cessèrent de ravitailler cette place et d’y accumuler toutes les forces actives. Un premier échec, subi par les Gantois, suffit pour mettre le siège eu déroute. Tous s’enfuirent jusqu’à leur pays de Flandre, criant qu’ils étaient trahis[15]. Philippe le Bon, abandonné de ses troupes, fut obligé de se retirer le 31 juillet 1436. Bientôt le duc de Glocester débarquait à Calais et, prenant l’offensive, ravageait les terres limitrophes du duc de Bourgogne. Les Français, toutefois, s’emparèrent en même temps du Crotoy. Calais demeura, pour plus de cent ans encore, au pouvoir de l’Angleterre[16]. Charles VII, après la réduction de Paris, ne quitta point les rives de la Loire. La Hire, Saintrailles, les sires de Bueil, de Lohéac et autres lieutenants soutinrent militairement sa cause au nord de ce fleuve. Une députation solennelle des Parisiens se rendit à Bourges auprès du roi et le supplia de venir prendre possession de sa capitale reconquise. Le roi accueillit avec bonne grâce les ambassadeurs. II leur donna satisfaction sur la plupart des points qui firent l’objet de leurs diverses requêtes. Les cours souveraines furent rétablies dans leur siège accoutumé. Du sein de sa résidence, le roi pourvut à tous les besoins de l’administration parisienne, comme au gouvernement du royaume. Mais il se refusa résolument à exaucer le vœu des habitants qui réclamaient parmi eux sa présence[17]. Le 28 octobre 1436, une nouvelle ambassade vint trouver Charles VII à Amboise, en lui adressant les mêmes instances. Elle trouva le roi dans les mêmes sentiments. Peu de temps après, Charles quitta le Berri et se dirigea vers le Languedoc. Il. emmenait avec lui le dauphin et ses principaux conseillers. Le roi, en partant, sanctionna diverses mesures de haute administration. Le chancelier de France et le connétable, munis de ses instructions et de pouvoirs ad hoc, retournèrent à Paris. Ils s’employèrent ainsi pour le roi, au gouvernement direct de la France septentrionale. Les conseillers qui accompagnaient Charles VII, et qu’il écoutait alors le plus volontiers, étaient Charles d’Anjou, le comte de Vendôme ; Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac et de la Marche ; Denis du Moulin, archevêque de Toulouse ; Martin de Charpaignes, évêque de Clermont ; Robert de Rouvres, évêque de Maguelonne ; Thibaut de Lucé, évêque de Maillesais ; Christophe d’Harcourt, les seigneurs de Chaumont, de Bueil et de Coëtivy. Le di je de Bourbon et d’autres seigneurs, tenus à l’écart, voyaient d’un mauvais œil la prédominance de ces conseillers. Le 6 décembrel436, Charles VII se trouvait à Clermont, en Auvergne[18]. On connaît les sentiments personnels d’antipathie que le nom seul de Paris éveillait dans l’âme de Charles VII. Mais ce motif, intime et privé, ne saurait suffire pour expliquer la ligne de conduite que suivait, à cette heure, le roi de France. D’une part, la réduction de Paris, et de l’autre, la pénurie constante des finances, avaient déterminé le roi à licencier une partie des gens d’armes. Le Languedoc, cette vice-royauté, qui nourrissait le royaume, appelait en quelque sorte par diverses causes la présence du roi. Des abus déplorables continuaient à régner dans l’administration de cette province. Jean de Foix, gouverneur du Languedoc, mourut le 4 mai 1436. Ce décès offrait une précieuse opportunité pour remettre la charge, qu’il laissait vacante, à des mains plus fidèles et plus sûres. Enfin Rodrigue et son armée avaient fait dans le midi élection de domicile[19]. Le roi, en quittant l’Auvergne, se rendit à Lyon, qui fut agité, vers ce temps,’ par une émeute survenue à l’occasion des impôts. Il passa de là en Dauphiné, traversa Montélimart, Bagnols, Uzès, Nîmes, et séjourna, durant les mois de mars et d’avril, à Montpellier. Le roi célébra dans cette ville les fêtes de Pâques et présida les états de la province. Rodrigue et ses routiers, au moment où le roi quittait le Berry, se disposaient à ravager le Languedoc. L’arrivée du roi concourut sans doute à éconduire ce redouté personnage, qui dirigea ses bandes vers le Quercy. L’administration financière de la province réclamait une réforme radicale et, tout d’abord, la destitution de G. de Champeaux. Mais le conseil royal crut devoir ajourner ces mesures difficiles. Le gouverneur rie fut point immédiatement remplacé. Charles VII abolit divers subsides, qui avaient été imposés sur la province depuis 1417 et gui avaient suscité beaucoup d’abus. Il rétablit en outre le Parlement de Languedoc et créa enfin à Montpellier une Cour des aides, appelée à connaître des litiges auxquels donnait lieu la perception de l’impôt[20]. Au mois de mai, le roi s’arrêta quelque temps à Pézenas et regagna l’Auvergne par Milhau. Durant le cours de son voyage, Charles VII accorda des privilèges aux monnayeurs de Romans ; il réduisit la taxe sur les marchandises qui entraient dans le port d’Aigues-Mortes ; autorisa l’usage des monnaies étrangères et méridionales ; renouvela les immunités de l’université de Montpellier ; confirma les foires de Pézenas, de Montagnac, et distribua d’autres faveurs locales[21]. Le 27 avril 1437, une troisième députation partit de Paris, ayant à sa tête l’évêque de cette capitale, et se dirigea vers le roi qui séjournait en Languedoc. Charles VII, peu de temps après, retourna vers le nord. Le jour même où le roi quittait le midi (8 juin), un conciliabule des princes se tenait à Angers. Le duc de Bourbon, ambitieux et remuant, présidait à ces intrigues. Il avait rallié le duc d’Alençon, mécontent, le duc de Bretagne et le roi René, homme faible, que son cousin de Bourbon poussait à l’ingratitude. Le duc Charles s’était entremis à la délivrance de René, prisonnier de Philippe le Bon. Pour cimenter cette alliance, Marie de Bourbon, âgée au plus de dix ans, fut mariée, par traité du 2 avril 1437, à Jean d’Anjou (fils de René), duc de Calabre et du même âge à peu près que sa fiancée. Durant ce temps, Rodrigo de Villa-Andrando suivait une route parallèle à celle du roi. Du Limousin, où il avait hiverné, le capitaine castillan marchait vers la Loire. Rodrigue venait faire sa jonction avec son beau-frère Charles, duc de Bourbon, et mettre son épée au service de la ligue[22]. Charles VII, sur ses gardes, avait, en Languedoc, préparé une levée de milice. Du 19 mai au 8 juin, le roi se porta successivement de Saint-Flour à Clermont, Aigueperse, Montmarault et Saint-Pourçain, cheminant vers le Berry. Pendant que le roi était à Montmarault, Rodrigue arrivait à Saint-Amand. Ses éclaireurs rencontrèrent à Hérisson les fourriers qui préparaient les logis du prince. Sans respect pour la livrée du roi de France, ils fondirent sur ces officiers et les détroussèrent. Charles VII indigné réunit ses troupes et les lança à la poursuite de Rodrigo. Celui-ci, obligé de fuir, traversa les états du duc de Bourbon. Passant la Loire à Roanne, puis la Saône à Trévoux, il vint chercher un refuge dans la principauté de Dombes, fief impérial indépendant de la France et qui appartenait également au duc Charles. Le roi ne tarda pas à faire sentir aux princes le juste courroux dont il était rempli. Charles de Bourbon, notamment, sollicita en vain, pendant deux mois, l’audience royale. Il finit par s’humilier devant le roi. Rodrigue fut banni du royaume, et Charles VII condamna les lieutenants de cet aventurier, féaux du duc Charles, tels que Jacques de Chabannes et le bâtard de Bourbon, à le servir immédiatement contre les Anglais[23]. Le gouvernement d’Henri VI fléchissait, à cette époque, sous le poids de ses difficultés, tant intérieures qu’extérieures. Le duc d’York avait succédé, comme lieutenant en France, à Bedford. Il eut pour successeur (16 juillet 1437) le comte de Warwick. Après la perte de Paris, des propositions de paix furent offertes, à diverses reprises, par les conseillers du jeune roi, à Charles VII ; mais ces offres tardives n’obtinrent aucun succès. Les Anglais, indépendamment de la Normandie, bloquaient encore, pour ainsi dire, la capitale. Ils détenaient, en effet, la Seine, l’Yonne et la Marne, par divers postes riverains et une multitude de places continentales. L’armée de Paris, réduite à ses seules forces, avait à lutter ainsi contre d’imposants obstacles. Creil et quelques autres points furent emportés par les Français peu de temps après l’affranchissement de la capitale[24]. Le moment était venu de pousser énergiquement la guerre et d’avancer dans cette voie de succès que la Providence ouvrait à Charles VII. Le roi, avant de partir pour le midi, avait reconnu les créances de La Trimouille. Il lui avait même alloué une nouvelle somme, en le nommant capitaine de Montereau et de Montargis, mais à condition de reconquérir militairement ces deux places, qui étaient encore entre les mains des Anglais. La Trimouille, au lieu d’accomplir ce noble marché, s’affilia aux manœuvres de la ligue des princes. Le roi ne recueillait toujours de ce côté que lâcheté ou trahison. Il prit enfin dans ses mains sa propre cause[25]. Les princes mis en demeure, Rodrigo expulsé, Charles VII fit assiéger Château-Lardon, Nemours et Charny. Ces trois places, vers le mois d’août, tombèrent successivement en son pouvoir ; lui-même alla mettre le siège devant Montereau. Cette ville n’était pas seulement titi poste militaire considérable, un point important à recouvrer : il y avait là un souvenir funeste, une tache fatale à effacer. On vit alors paraître dans Charles VII comme un homme nouveau. Ce prince, jusque-la timide, éloigné du péril et même de l’activité, conduisit en personne toutes les opérations : le jour, la nuit, il visitait les endroits faibles, dirigeant l’ensemble, se faisant rendre compte des moindres détails et s’épargnant individuellement moins que nul autre. Le jour de l’assaut (10 octobre 1437), Charles descendit aux fossés, baigné dans l’eau, tout armé, jusqu’a la ceinture. De là, il monta par l’échelle, l’épée à la main, et le roi de France fut au nombre des premiers assaillants qui parvinrent sur la crête des murs et qui pénétrèrent, victorieux, dans la place[26]. L’exemple du roi, dès qu’il se manifesta, exerça sur les populations un puissant effet moral. Les villes de Tournay, Troyes, Reims, Châlons, Maris, contribuèrent au siège par des contingents d’hommes et de munitions ; le clergé lui-même, le clergé de Paris, bien que légalement exempt par ses privilèges, vendit une partie des joyaux de son trésor, qui furent convertis en finances pour le siège. Le roi reconnut par des récompenses honorifiques et perpétuelles et par des actes, datés de l’ost (ou camp) devant Montereau, ces patriotiques sacrifices. Le 22 octobre, le château se rendit comme l’avait fait la ville. Charles avait gagné ses éperons de chevalier et s’était conduit en roi : Le vainqueur de Montereau se dirigea sur Paris : le 12 novembre 1437, il fit son entrée solennelle au sein de sa capitale[27]. |
[1] D. Plancher, t. IV, p. 220. Gruel, p. 379. s. Remi, p. 559. J. Chartier, t. I, p. 190. Monstrelet, t. V, p. 216. Bourdigné, t. II, p. 186. Collection de Bourgogne, Ms. A. S. fr. 292, t. XI, p. 247. Mars-avril 1436, nouvelle ambassade de Philippe le Bon à Charles VII, pour confirmer le traité d’Arras, Gruel, p. 379 b. Labarre, Mémoires de Bourgogne, t. II, p. 167-8.
[2] P. P. 110, f° 238. Mémorial de Bourges, f° 3. Nouvelles recherches sur la famille de Jeanne Darc, p. 10, 43, etc. Quant aux fonctions des arpenteurs ou mesureurs jurés du roi, on peut consulter le Dictionnaire historique et chronologique des officiers de France, par M. Bertin, trésorier général des revenus casuels vers 1750, ms. in f°, cabinet des cartes géographiques, à la biblioth. impériale : R. c. n° 2938, t. I, p. 225, 227. On trouve, sous la date du 28 octobre 1429, un procès-verbal de mesurage dressé pour l’abbesse de Saint-Antoine des Champs, par Colin Olivier : mesureur juré du roi, en la prévôté et vicomté de Paris. (L. L. 1595, f° 96 v°.) Ms. lat. 9848, f° 5 v° : Chambre de France.
[3] Documents sur la fausse Pucelle dans Quicherat, Procès, t. V, p. 321 et suiv. En 1424, une religieuse de Cologne se rendit à Gand et se fit passer pour Marguerite de Bourgogne, veuve du Dauphin, duc de Guyenne. Cette imposture obtint également un crédit passager. Voy. Lettenhove, Histoire de Flandres, t. III, p. 176.
[4] Procès, p. 324.
[5] Généalogie de la maison des Armoises dans D. Calmet, Histoire de Lorraine, t. V, p. CLXIV. Jacques, père de Jeanne Darc, mourut à une époque inconnue. Il succomba, dit-on, à la douleur que lui causa la mort de sa fille. Isabelle Romée, la mère de Jeanne, vint, en 1440, s’établir à Orléans, depuis le retour du duc Charles et du vivant de Claude, sa prétendue fille. Elle vécut avec une pension de la ville et y mourut, après avoir assisté à la réhabilitation, en 148. — Ibid., p. 326 et s.
[6] Ibid., p. 329, 331. Nos historiens français ne nous offrent pas de témoignages qui confirment ces assertions. Claude est appelée la Pucelle du Mans par Antoine Dufour (ibid., p. 336), et dans un texte inédit que nous rapporterons plus loin : Ms. VII de la préfecture de Troyes f° 160, v°.
[7] Journal de Paris, p. 718.
[8] Procès, ibid., p. 336. On lit parmi les articles d’une table de rubriques, cette indication d’une pièce absente : Tituli descripti super victoria Puelle cenomanensis, dum fuit judicata Turonis, ij a maii M° CCCC° LXI° (sic pour XLI°). Ms. VII de Troyes, cité ; recueil de pièces formé par un magistrat (les comptes, à la fin du quinzième siècle. Voyez aussi Ms. fr. 2899, f° 81 : le fait de la Pucelle. Un acte du 28 juillet 1443, rendu par Charles duc d’Orléans, en faveur de Pierre du Lis, offre cette particularité que la Pucelle Jeanne y est désignée comme une personne vivante, c’est-5-dire sans l’emploi du mot feue ou défunte, qui semble commandé par le style. Dans ce même acte, il est question, non pas de la mort de Jeanne, mais de son absentement (Cabinet historique, 1862, p. 1311 et les renvois).
[9] L’ambassade de 1435 se composait du premier maître de l’hôtel du roi (Hugues de Noyers ?) de Regnault Girard, chevalier, de La Rochelle ; de Me Aymeri Martin, licencié en théologie et de Me Pierre de Saint-Valérien, expert en médecine et en astrologie. Ms. Legrand, Hist. de Louis XI, t. I, p. 5, 12. Matthieu, Hist. de Louis XI, 1610, in-f° p. 552. Mss. Fr. N° 2899, f° 78 v, et N° 5067, f° 10. J.-B.-E. Jourdan, Éphémérides de La Rochelle, 1861, in-8°, p. 457, et communication particulière de l’auteur. Fordun, Scotichronicon, éd. Goodall, 1749, in-f°, t. II, p. 48 et s. Bachanan, Rerum scoticarum Historiæ, 1725, in-4°, t. II, p. 355. Stevenson, Life and death of James the 1 st, king of Scotland, 1837 in-f° (pub. par le Mailland club.)
[10] Les mêmes. Arcère, Histoire de La Rochelle, t. I, p.274. Francisque Michel, Les Écossais en France et les Français en Écosse, 1862, in-8°, t. I, p. 182 et s. 1436, avril (7 à 8), lettres du roi Charles VII : Sur une enquête du procureur général et à la demande des paroissiens de Marsilly, le roi ordonne la construction immédiate d’un port commercial au lieu dit la Queue de vache, appelé, depuis, Coup de vague (J. 183, n° 147). 1436 octobre, vers les 28 : le roi, par lettres datées d’Amboise, donne aux Rochelais un terrain pour agrandir le port de La Rochelle (J. 183, n° 150). C’est le lieu appelé la Petite-Rive. Voy. Jourdan, Éphémérides de La Rochelle, p. 38, 298 ; et le plan de la ville.
[11] Les mêmes. K. 64, pièce 11. Ms. Fontanieu, 117, au 17 avril 1436. J. 409, n° 57 à 59. Duclos, Histoire de Louis XI, Recueil de pièces, 1746, in-12, p. 4 à 15. Du Mont, Corps diplomatique, 1726, in-f°, t. II, partie II, p. 224 a 226. J. Chartier, t. I, p. 229. Chroniques de Nicole Gilles, 1557, in-f°, 2e partie, f° LXXXV v°. Lambron de Lignim, Congrès scientifique de 1847, Tours 1848, in-8°, t. I, p. 123-4. Bourdigné-Quatrebarbes, t. II, p. 187. Bibliothèque de l’école des Chartes, 2e série, t. III, p. 138-9. Berry-Godefroy, p. 394. Hauréau, Gallia christ., t. XIV, col. 127.
[12] Monstrelet-d’Arcq, V, 206. Delpit, Documents anglais, p. 253, 254 et passim. Ms. fr., 1278, f° 39 et s. Communication de M. P. Paris.
[13] Ms. 1278. L’auteur conseille aussi au duc d’entretenir en Angleterre, avec pensions raisonnables, cinq ou six personnes de divers états, qui le tiennent perpétuellement informé des desseins et des mouvements du gouvernement anglais ; f° 43.
[14] Proceedings, t. IV, p. 329. Fordun, Buchanan, F. Michel, loc. sup. cit. S. Remi, Panthéon, p. 562. Gruel, p. 383. Monstrelet, V, 233 à 239. Lettenhove, Histoire de Flandres, t. III, p. 197 et s. Ms. S. Fr. 292. t. XI, p. 2461. Rymer, t. V, p. 31. D. Flancher, t. IV, p. 224.
[15] Les mêmes. Cagny, chapitre 141. Processions du clergé de Paris pour le succès de Philippe devant Calais et pour la santé du roi et de la reine. L. L. 414, f° 95. Chronique de Zantfliet, Amplissima collection, t. V, p. 439. Basin, t. I, p. 155 et s. J. Chartier, t. I, p. 242. Godefroy (Charles VII), p. 341. Berry, p. 394. Wavrin-Dupont, t. I, p. 303. Delpit, p. 254.
[16] Monstrelet, p. 250 et s. Gruel, p. 383. Janvier, Recherches sur les arbalétriers de Picardie, p. 103. Bonfils, Histoire du Crotoy, p. 123.
[17] Gruel, p. 383. Catalogue Joursanvault, n° 3179, 3399. Catalogue Teulet, p. 418 à 421. Monstrelet, t. V, p. 222 et s. J. Chartier, I, 228 et suiv. Cagny, chapitres 137, 140, 143, 144. Ordon. XIII, 218 à 227 ; XV, 676. K. 950, nos 26, 32. X.X. 8593, f° vj xx vij et vj xx viij. Félibien, Preuves, t. II, p. 560 ; t. III, p. 269 et s. Livre vert vieil deuxième (préfecture de police), f° 7 et s. ; 23 et s. L.L. 217, 2e partie, f° 215. L. L, 414, f° 96. D. Grenier, t. XX bis, Comptes, f° 17. Ambassade à Bourges, 8 juin 1436. Ms. Brienne, 197, f° 346. Etc., etc. — 1436 août 16, Yolande de France, fille de Charles VII, est fiancée, à Tours, avec le prince Amédée de Savoie : J. 409, n° 60, 61 ; Ms. Brienne 80, f° 129.
[18] X.X. 8593, f° vij xx viij. Gagny, chap. CXLV. Ms. latin 9848 f° 63 v° (Richemont). Félibien, II, Preuves, p. 598 ; III, p. 271. Ordonnances, XIII, 229 ; XVI, 154. L.L. 217, 2e partie, f° 265 et s. Mémorial K, f° 9. Mlle Denys, Armorial de la Chambre des comptes, t. I, p. LX et passim. P. P. 110, f° 198 et s. Berry, Godefroy, p. 396. Ed. de Barthélemy, Histoire de Châlons, p. 185. Vallet de Viriville, Charles VII et ses conseillers, p. 17. Itinéraire.
[19] Livre vert vieil 2e, f° 29. D. Vaissète, in-f°, t. IV, p. 483 et s. Notice sur Guillaume de Champeaux, Bulletin de la société de l’Histoire de France, 1859, p. 59 et s. Bibliothèque de l’École des Charles, t. VI, p. 201 et s. Ms. Gaignières, n, 649, I, pièce 38. Sur l’état des finances, L. L. 217, 2e partie, f° 207 et s. X. X. 1482, f° 20 v°. Ordonnances, XIII, préface, p. xxxij. La lutte des deux compétiteurs qui se disputaient le siége d’Alby avait pris également les proportions d’une affaire d’état. Voy. Bib. Éc. Ch., citée, ibid., et E. d’Auriac, Histoire de l’ancienne cathédrale et des évêques d’Alby, Paris, imprimerie impériale, 1858, in-8°, p. 34.
[20] Itinéraire. Monstrelet, V, 219. Vaissète, 487. Bibliothèque de l’École des Chartes, t. VI, p. 201 et s. Berry, p. 394. Ordonnances, XIII, 230 et suiv. Avril 20, ordonnance sur les aides ; sont nommés membres de la cour : Du Moulin, archevêque de Toulouse, Guillaume de Champeaux, évêque de Laon ; G. de Montjoie, évêque de Béziers, Mes Arnault de Marie, maître des requêtes, P. Du Moulin et Jean d’Acy, licencié in utroque jure. K, 64, n° 13. Ms. Fontanieu, 117, à la date.
[21] Vaissète, ibid., Ordonnances, XIII, 233, 234 ; XV, 131 ; XIX, 343 ; XX, 163, 406. Grefreuille, Histoire de Montpellier, 1739, in-f°, p. 363-4. Germain, Histoire de la commune de Montpellier, 1851, in-8°, t. III, p. 404. Le roi était à Milhau le 8 mai. Itinéraire.
[22] L. L. 217, 2e partie, f° 205, Cagny, chapitre 149 : (mai pour juin). K. 64, n° 14. J. Chartier, t. I, p. 229, 233. Anselme Anjou, Bourbon. Berry-Godefroy, 396. Villeneuve-Sargemont, Histoire de René d’Anjou, t. I, p. 237, 431.
[23] D. Vaissète. Berry. Cagny. Bibl. éc. Ch., p. 205 et s. Itinéraire.
[24] J. Chartier, t. I, p. 228 et s. Journal, p. 709 et s. Monstrelet, V, 229 et s. Basin, I, 123 et s. Gruel, p. 383. Cagny, ch. 137 et s. Rymer, t. V, p. 30. Delpit, Documents, p. 234. Catalogue Teulet, p. 423 et s. Ms. Fontanieu, 117. Berry, p. 399. L. L. 217, f° 292. Proceedings, t. V, p. G et s. Archives municipales de Compiègne : c. c. 14 ; communication de M. Henri de Lépinois.
[25] Anselme, La Trimouille. Catalogue de D. Fontenau, p. 333, au 11 novembre 1436.
[26] Cagny, ch. 151 et s. Auteurs cités ; suites, à la date. Catalogue Joursanvault, t. II, p. 229. D. Plancher, t. IV, p. 232. X. X. 1482, f° 38.
[27] Les mêmes. Boutiot, Compte des dépenses faites par la ville de Troyes à l’occasion du siège de Montereau, Troyes, 1855 in-8°. Lettre de Charles VII : archives de Reims, 21 septembre 1437. Barthélemy, Histoire de Châlons, p. 65, 66, 118. (Les gens d’Église refusèrent la contribution) ibid., p, 185. Ordonnances, XIII, 240-2. Livre vert vieil 2e, f° 17, 20. Barbat, Histoire de Châlons, in-4°, 1860 ; t. I, p. 114. Ms. Duchesne 79, Chronique normande, f° 348 v°. L. L. 217. L. L. 415, f° 333, 338, 343, à 357. K. 64, n° 15. X. X. 1482, f° 38 v°. Actes administratifs promulgués par Charles VII de juin à novembre 1437 : Ordonnances, XIII, 236 à 241 ; XVI, 304 ; XIX, 203, 518. — Par suite des diverses instances faites par les parisiens auprès de Charles VII, ce prince était sans doute attendu, pour son joyeux avènement, vers le 15 juillet 1437. Nous trouvons en en effet sous cette date, dans le grimoire de J. Halboud : Figura revolutionis intronasitionis regis. K [aroli]. Ms. latin 7443 1° 83 v°.