LIVRE II. — DEPUIS LA RETRAITE DU PRINCE CHARLES VERS LA LOIRE (JUIN 1418), JUSQU’À LA MORT DE CHARLES VI (21 OCTOBRE 1422).
Henri V, le 6 octobre 1421, vint mettre le siége devant Meaux. Le nombre de ses soldats s’élevait à vingt-quatre mille. Alors, comme aujourd’hui, la ville de Meaux était divisée en deux parties. L’une, située au nord de la Marne, s’appelait spécialement la Ville. L’autre, placée au sud, portait le nom de Marché. Toutes deux étaient fortifiées de fossés, de remparts, de hautes murailles et communiquaient par un pont solide, formé de plusieurs arches. Le Marché, particulièrement, avait pour défense le cours impétueux et resserré de la Marne, qui permettait difficilement d’y fixer, même à l’ancre, aucun point d’appui, aucune embarcation[1]. Henri V avait envoyé d’abord le duc d’Exeter, avec quatre mille hommes, occuper les faubourgs, pour empêcher les habitants de les incendier. De Lagny, le roi anglais s’établit en premier lieu, le 5 octobre, au château du Rutel, sis (à très peu de distance de Meaux) sur le ruisseau de ce nom. Il tourna ensuite la ville au nord et vint prendre son quartier général en l’abbaye de Saint-Faron de Meaux. Le duc d’Exeter se logea près du roi, son neveu, dans le monastère du Châge, et le comte de Warwick à l’extrémité méridionale du Marché. A l’est, le comte de Marsh occupait les Cordeliers[2]. Henri V retrancha son camp de haies et de fossés. Il jeta sur la Marne un pont de bateaux, pour établir la communication entre ses troupes qui tenaient les deux rives. Après s’être approvisionné de vivres, le roi investit complètement cette place. Il fit enfin manœuvrer contre les portes et les murailles son artillerie de siège. Celle-ci consistait : 1° en engins mécaniques ou catapultes, qu’il avait fait construire à Lagny-sur-Marne ; 2° en canons de fer sans affûts, montés sur des carapaces de bois, et chargés de pierres sphériques[3]. Le malheureux Charles VI, assistait à l’expédition. Cette existence, privée, sans retour, du guide de la raison, devenait chaque jour plus débile. Par ordre du conquérant, Charles promenait aux yeux de tous sa démence complaisante et couronnée. La présence de ce roi, comme celle du faible Jacques Ier, roi d’Ecosse, en imposait aux populations. Henri V exploitait ainsi le profit moral qu’il tirait de ces majestés asservies. Charles VI suivit ou accompagna son gendre à distance. Il fut logé d’abord à Lagny, puis à Saint-Faron. Pendant tout le cours de cette campagne, Henri V fit de son quartier général le siège de sa chancellerie et le chef-lieu du gouvernement. Le nom de Charles VI, avec le titre de roi, figure au protocole des divers édits ou mandements, qui furent promulgués par l’héritier-régent, durant cette période. L’infortuné prince français était censé patronner ainsi de son concours et sanctionner de sa souveraine autorité tons les actes, diplomatiques ou autres. Bien plus, il était censé approuver et commander les hostilités meurtrières qu’un agresseur étranger dirigeait incessamment contre la France[4] La ville de Meaux avait pour défenseurs des champions de caractère et de qualités fort divers. Le capitaine-général de la place portait le nom de bâtard de Vaurus. C’était un gentilhomme gascon, vassal du comte d’Armagnac et venu en France avec le connétable. Celui-ci, mort, le bâtard, qui servait sous la bannière du dauphin Charles, y demeura. Ce rude condottiere partageait les mœurs de ses détestables compagnons d’armes. La mort du comte Bernard lui servit de prétexte, pour redoubler de brutalité violente et de barbaries. Son poste militaire, à Meaux, était un vrai repairé de bandits et un chef-lieu de brigandage. Delà, pratiquant de fréquentes sorties, il s’attaquait non seulement aux Anglais, mais, avec une préférence marquée, aux paysans inoffensifs et aux voyageurs[5]. Les crimes les plus odieux, les cruautés les plus atroces lui servaient de procédés familiers, pour rançonner, pressurer et torturer ces malheureux. Il avait choisi, à l’entrée de la ville, un orme gigantesque. Journellement, il y faisait pendre et en cas d’absence du bourreau, il y pendait lui-même, sur toutes les branches, assez fortes pour cet emploi, les pauvres diables qui tombaient entre ses mains et qui ne satisfaisaient point aux iniques fantaisies de son despotisme. L’arbre de Vaurus, ainsi désigné à raison d’une telle origine, conserva longtemps dans la tradition sa sinistre renommée[6]. Le titre de bâtard, vrai ou faux, était pour cet aventurier une espèce d’ornement, qu’il portait avec cynisme et insouciance. Car, à cette époque de dissolution, beaucoup d’hommes de guerre se riaient en quelque sorte de la légitimité de leur origine. Le bâtard avait pour lieutenant Denis de Vaurus, autre gentilhomme du Midi. Lequel, suivant Fenmi, estoit très grand seigneur ; mais il n’avoit une si grande renommée comme avoit le bastard. Denis de Vaurus, au rapport d’un autre témoin, se nommoit son cousin (cousin du bâtard) pour la grande cruauté dont il étoit plein. Monstrelet, l’auteur des mémoires dits de Fenin, et les autres Bourguignons, le qualifient propre frère du bâtard de Vaurus[7]. A côté de ces défenseurs, plus que suspects, combattaient deux honorables personnages, de l’ordre ecclésiastique. Le premier, âgé de vingt ans environ, se nommait Philippe de Gamaches, d’une ancienne famille de chevalerie, appartenant au Vexin normand. Ce jeune seigneur, destiné à l’Église, avait d’abord fait profession dans l’abbaye de Saint-Denis en France. Mais le monastère royal subit le joug anglo-bourguignon. Philippe, alors, quitta cette maison avec d’autres religieux, attachés comme lui à la cause du dauphin. Ils entrèrent ainsi, à titre de moines, en l’abbaye de Saint-Faron, de même ordre. Au mois de novembre 1420, l’abbé de Saint-Faron étant mort, le jeune Philippe fut élu pour le remplacer. Survint, en 1421, l’invasion du roi anglais, qui s’empara de l’abbaye. Se voyant supplanté, le prélat-guerrier prit les armes, ainsi que trois autres religieux ses confrères. Tous quatre s’enfermèrent à Meaux avec la garnison et participèrent activement à la défense[8]. Le second n’était autre que l’évêque de Meaux, appelé Robert de Girême. Membre d’une famille militaire, dévouée à la querelle des Valois, il avait à ses côtés un de ses parents écuyer, nommé Sinador de Girême[9]. Il convient de signaler ensuite Louis Gast., grand bailli de Meaux, Jean de Rouvres ou de Romières, avocat ; Perron de Luppé[10], capitaine armagnac ; Guichart de Chissay, Louis de Tromargon, Bernard de Mereville et autres chevaliers ou écuyers notables. Les forces des assiégés se bornaient à un effectif d’environ mille hommes d’armes d’élite sans compter la milice urbaine et la population civile. Henri V débuta donc par bloquer la ville et la serrer d’aussi près que possible. En même temps, il essaya de parlementer. Henri fit offrir aux assiégés des conditions bénignes, s’ils consentaient à reconnaître aussitôt son autorité. Mais les ouvertures du roi anglais ne furent point reçues avec respect, ni docilité. Les assiégés y répondirent par des démonstrations d’une ironie peu courtoise. Ils firent monter sur les remparts un âne, dont la tête était ceinte d’une couronne et qu’ils accablaient de coups, pour le contraindre à braire. Les conducteurs du jeu criaient aux Anglais que c’était Henri, leur roi, et qu’ils vinssent à sa rescousse. En même temps, un sonneur de trompe accompagnait cette musique vocale, pour en augmenter l’intensité sonore, du bruit de son instrument[11]. Cependant, le cours naturel des choses semblait favoriser l’énergie et la vigueur des assiégés. Ceux-ci déjouaient, .l’une après l’autre, toutes les pratiqués et tous les efforts de l’attaque. Suppléant par l’audace à leur petit nombre, ils exécutaient, de temps à autre, des irruptions meurtrières et opportunes. A l’entrée de l’hiver, la Marne, ainsi que d’autres affluents de la Seine, s’enfla d’une crue démesurée. Les eaux de la rivière débordée inondèrent les assiégeants et divisèrent leurs postes à demi submergés. Les assiégés, pourvus d’embarcations, vinrent alors poursuivre les assiégeants, que gagnait l’inondation, et qui n’avaient point d’esquifs pour regagner la terre ferme. Les arrivages de vivres, que procurait la marine fluviale, manquèrent, et les agresseurs furent menacés de disette. Beaucoup d’Anglais succombèrent ainsi. A ces diverses causes de destruction, il faut joindre le froid, la faim et une épidémie ou mortalité, qui vint à sévir parmi les soldats d’Henri V[12]. Entre ces derniers, se trouvait un capitaine anglais d’un renom considérable, appelé John Cornwall ou Cornwalis, chevalier ; cousin germain du roi Henri de Lancastre. Dans l’un des engagements, lord Cornwall fut blessé assez grièvement à la cuisse. Son fils, à ses côtés, eut la tête séparée du tronc, par un coup de canon ou coulevrine, tiré de la place. C’était un beau jeune homme, âgé de dix-huit ans, déjà chevalier, l’idole et l’espoir de son père son unique enfant. Dans sa douleur, le père détesta la guerre ; il en maudit les injustices absurdes et violentes. Il abjura la cause d’Henri V, agresseur de la France, et du légitime héritier le dauphin. John Cornwall, à partir de ce jour, déposa les armes, jurant de ne plus verser le sang chrétien. Il partit aussitôt pour l’Angleterre. Le reste de ses jours s’écoula dans la retraite ; fidèle à ses regrets ; à sa douleur et à son dernier serment[13]. Tout, néanmoins, n’était pas infortune pour les Anglais. Henri V, dans le même temps, acquit deux recrues importantes. Pierre de Luxembourg, comte de Conversan, était dans la ville de Meaux, le prisonnier de Perron de Luppé. A la requête de Jean de Luxembourg, frère de Pierre, le roi d’Angleterre fit tant que Luppé délivra le captif ; moyennant une forte rançon. Le comte de Conversan se transporta immédiatement auprès du roi d’Angleterre et, sans plus tarder, se joignit aux assiégeants. Arthur de Bretagne, comte de Richemont, venait également d’être rendu à la liberté par Henri V. Arthur donna sa foi au monarque anglais. Il prit sur-le-champ, sous sa bannière, du service au siége de Meaux et demeura engagé dans ce parti jusqu’à la mort du roi d’Angleterre[14]. Henri de Lancastre disposait en maître de la Normandie. Les États du roi de France qui reconnaissaient l’autorité de Charles VI, étaient les siens. En ces divers lieux, il s’appropriait les impôts publics. L’Angleterre, avant son départ, lui avait fourni vingt mille marcs. Tout cela était consommé. Car la guerre, le plus souvent, ruine à la fois, aussi bien que les vaincus, les vainqueurs. Le 1er décembre 1421 le parlement anglais, présidé par Jean duc de Bedford, vota, en faveur de son roi, un nouveau subside pour continuer la conquête de la France[15]. Le 6 décembre 1421, Catherine de Valois, reine d’Angleterre, assistée du joyau d’argent, mit au monde un fils qui fut depuis Henri VI. Henri de Monmouth[16] en reçut la nouvelle devant -Meaux. Le roi d’Angleterre attachait le plus grand prix à cet événement. La naissance du prince augmenta le courage de ses soldats. Elle remplit tous les Anglais de joie et d’orgueil. A Paris, à Rouen, en Angleterre, les cérémonies de l’église, les feux publics, comme à la Saint-Jean, les processions, les fêtes populaires, célébrèrent, avec un immense éclat, cette nativité[17]. La joie du père, toutefois, ne fut point de longue durée. Aussitôt qu’Henri V apprit cette nouvelle, il s’empressa de demander dans quel lieu la reine avait donné le jour à son fils. Sire, au château de Windsor, lui fut-il répondu. A ces mots, une funeste appréhension s’empara de son esprit. Henri V avait expressément défendu à Catherine, son épouse, de faire ses couches à Windsor. Cette injonction se fondait, chez lui, sur une idée préconçue. Quelque ancienne prophétie, dit-on, attachait à ce lieu un augure néfaste. D’autres affirment que le roi Henri, du temps qu’étant encore prince de Galles, il étudiait à Oxford, s’était entremis d’astrologie. Lui-même, suivant les termes de cet art douteux, aurait opéré l’élection à la fois sidérale et topique, relative à la venue du prince en ce monde. Or, cette place de Windsor était, à ses yeux, un présage d’infortune. Lord Fitz-Hugh, dit-il à son chambellan, ou grand maître de l’hôtel, quand il lui entendit prononcer le nom de Windsor : Henri, né à Monmouth, Régnera peu et conquerra beaucoup Henri, né à Windsor, régnera
longtemps et perdra tout ; Mais, à la volonté de Dieu pour le tout ![18] Tel est, sur ce point, le témoignage de la tradition anglaise. Un document français, peu connu, se rapporte à la même particularité. L’ordre des Trinitaires ou Mathurins avait alors, pour ministre général, Jean Halboud, de Troyes, docteur considérable par sa science et sa renommée. Ce religieux, dit un de nos historiens, excelloit en astrologie. Il avoit la réputation du plus habile homme de son âge et le plus capable de dresser un thème de nativité. Henri VI étant né, son père fit venir J. Halboud et le chargea de tirer l’horoscope du jeune prince... Halboud prédit que le nouveau-né régneroit, que les commencements de sa domination seroient heureux et brillants, qu’il seroit en même temps roi de France et d’Angleterre ; mais qu’il perdroit à la fin les deux couronnes[19]. Durant ce temps, les jours se succédaient : les assiégés ne recevaient aucun secours. Henri V avait miné la place, et la galerie était à point d’aboutir. Enfin, le 2 mars, à minuit, Guy de Nelle, seigneur d’Offemont, arriva devant une poterne. Envoyé par délibération du conseil du dauphin, il avait avec lui un gros d’hommes de, guerre expérimentés et propres au coup de main qu’il venait tenter. Vers la brune, les assiégés, qui s’étaient entendus avec lui secrètement, posèrent des échelles au pied de leurs murs, sur un point où le rempart présentait une brèche récente. Les échelles, entourées de linge, trompèrent les yeux du guet ennemi, et lorsque les. Anglais vinrent faire la ronde du soir, cette couleur blanche du linge se confondit à leurs yeux avec celle des murailles[20]. Le sire d’Offémont, arrivé à l’heure dite, un signal convenu fut échangé. La tête de colonne franchit les murailles. Déjà une partie des gens d’armes étaient entrés dans la place. Le capitaine, placé sur une vieille planche qui dominait les fossés, dirigeait le mouvement, et lui-même se disposait à monter. En ce moment, un goujat d’armée, qui faisait partie, de l’expédition, opérait l’ascension de l’échelle. Ce ribaud portait au cou une besace empaquetée, pleine de harengs (viande de carême) qu’il avait maraudée, chemin faisant, chez un marchand du pays. Il laissa par malheur échapper sa charge, qui tomba de haut sur la tête de Guy de Nelle. La planche pourrie, à ce choc, céda sous le poids du capitaine, qui fut précipité dans le fossé[21]. Aussitôt, les hommes du commandant se mirent en devoir de le secourir. Mais en vain lui tendit-on successivement du parapet plusieurs lances pour le soulever. Ces lances demeurèrent aux mains du sire d’Offémont, vêtu de plein harnais et retenu par son poids dans le fossé. Pendant ce temps, l’alarme s’était répandue dans le camp des Anglais. Cet épisode se passait à la portée du poste confié au duc d’Exeter. La nouvelle parvint rapidement de là au quartier général, situé à deux pas de distance. Le sire d’Offémont, grièvement blessé au visage, resta sur place comme abandonné. Les soldats de garde anglais arrivèrent du fossé même. Un cuisinier du roi d’Angleterre, accouru avec eux, mit la main sur Guy de Nelle, qui fut arrêté avec quelques-uns de ses compagnons d’infortune. Conduit sous bonne escorte au roi Henri Y, le capitaine fut pansé, puis gardé précieusement jusqu’à la fin de la campagne[22]. Ce pénible échec causa sur les assiégés une impression profonde et une sorte de découragement. Le lendemain, 3 mars, ils résolurent d’abandonner la ville. Ils évacuèrent donc cette partie de la place, où ils ne laissèrent que la population invalide et civile. La garnison, munie de tout ce qu’elle possédait de précieux, franchit le pont du Marché. Elle vint s’enfermer dans cette autre région fortifiée. Quelques jours plus tard, Henri V, informé de cette retraite, pénétra au sein de la ville sans coup férir. Puis, après s’y être établi militairement à soir tour, il entreprit le siége du Marché[23]. A l’angle nord-est du Marché, entre le pont et l’un des coudes formés par le cours de la Marne[24], se trouvaient les moulins des assiégés. Henri V dirigea d’abord sur ce point l’énergie de ses attaques. Une première invasion eut lieu, dans laquelle les Anglais furent repoussés avec perte. Richard Beauchamp, comte de Worcester, y périt d’un coup de canon. Les Anglais, obligés de battre en retraite, gagnèrent les champs[25], où ils furent audacieusement poursuivis par les assiégés. Là, s’engagea une nouvelle lutte assez gravé par le nombre des combattants. Les Anglais furent tous pris ou tués jusqu’au dernier, à l’exception d’un seul, qui s’enfuit. Henri V, instruit de cet événement, fit saisir le fuyard. Il commanda ensuite qu’une fosse fût creusée. Par ordre du roi anglais, on y enfouit tout vivant ce malheureux qui périt ainsi[26]. Le comte de Dorset, sir John Clifford, et plusieurs autres grands personnages anglais perdirent également la vie en diverses rencontres. Henri V, secondé par ses lieutenants, déploya tout ce qu’il avait de science et de talents militaires. Indépendamment de la mine et de l’artillerie à feu, il employa successivement diverses machines qui furent construites sur ses plans et sous ses yeux. L’une d’elles fut amenée sur des roues à travers les rues de la ville. Elle devait servir à jeter un pont volant par-dessus le pont du Marché, pour pénétrer dans la place en dominant les assiégés. Un autre consistait en une tour mobile à double étage. Celle-ci était placée sur deux bateaux liés qui lui servaient de fondements. Le sommet de cet engin affleurait le niveau des tours, qui flanquaient, de distance en distance, les fortifications du Marché. Cette machine devait naviguer sur la Marne et conduire de plain-pied les assiégeants jusqu’à la plate-forme des remparts, ou des ouvrages les plus élevés de la défense[27]. Les assiégés opposèrent à toutes ces tentatives une résistance opiniâtre et longtemps invincible. Cependant leurs ressources de tout genre s’épuisaient. Ayant brisé ou perdu, dans le combat, tous leurs fers de lances, ils s’armèrent, pour continuer la lutte, avec des broches de cuisine. Les moulins qui servaient à confectionner leur farine et leur pain, tombèrent au pouvoir de l’ennemi. Minés par les Anglais, les murs offraient des brèches de toutes parts. Après vingt assauts partiels, vaillamment repoussés, Henri V était en mesure d’emporter la place au moyen d’un assaut général. Mais, sachant ses adversaires à bout de ressources et aux prises avec la famine, il préféra les réduire en temporisant. Par ce moyen, la ville et ses richesses tombaient intactes en son pouvoir : le vainqueur pouvait dicter des conditions plus avantageuses à des vaincus qu’à des morts et à des ruines[28]. En effet les assiégés, se voyant dépourvus de vivres et sans aucun espoir de secours, entrèrent en pourparlers avec le roi d’Angleterre. Une capitulation fut signée le 2 mai 1422, après sept mois de siège[29]. Aux termes de ce traité, les assiégés s’obligèrent à rendre la place, si, dans l’espace de huit jours, ils n’étaient point secourus. Du reste, la défense, hommes et biens, se livrait à peu près sans réserve à la discrétion du vainqueur. On fit toutefois deux catégories. Lés uns furent en quelque sorte désignés à une mort certaine. Dans ce nombre figuraient les deux Vaurus, le bailli de Meaux (Louis Gast), Jean de Rouvres, Tromargon, Bernard de Mareville, un qui avoit buisiné du cornet, ou sonné du cor en conduisant l’âne allégorique, etc. Ceux-ci devaient être mis en justice. Un article spécial plaçait également sous la discrétion d’Henri V les Anglais, Gallois, Irlandais et Écossais qui par avant avoient esté obéissants au roi d’Angleterre et qui se trouvaient dans le marché, parmi les rangs, très mêlés, comme on voit, de la défense. Les seconds devaient tenir prison et se racheter, ceux-ci par rançon ; ceux-là en rendant ou faisant rendre à leurs alliés les autres places qu’ils tenaient pour le dauphin[30]. Avant même que le délai convenu expirât, les exécutions commencèrent. Le 5 mai, le bâtard de Vaurus fut traîné dans une charrette à travers les rues de Meaux, puis décapité. Ensuite les Anglais allèrent le pendre par les épaules à l’orme de Vaurus. Sa tête fut placée au-dessus du corps sur une pique. A cette pique était attaché l’étendard du capitaine-général, qui recouvrait et blasonnait son cadavre. Denis de Vaurus, son lieutenant, fût pendu au même arbre, à côté du capitaine[31]. Le nombre des prisonniers dé guerre s’élevait à environ huit cents. Le roi trouva, dans le Marché des richesses immenses, qu’il distribua selon son bon plaisir, à ses lieutenants et soldats. Les marchands eurent la vie sauve, ainsi que la population ; hais les premiers durent payer de grosses rançons. Divers convois de bateaux transportèrent les prisonniers au sein de la capitale. Beaucoup d’entre eux périrent de faim et de mauvais traitement. Louis Gast, Jean de Rouvre et le sonneur de trompe furent décapités aux halles. Une catégorie de ces prisonniers partit ensuite pour la Normandie, puis fut conduite en Angleterre. Parmi ces derniers, se trouvait Robert de Girême. Le jeune prélat mourut en 1426 sur la terre d’exil, sans avoir été sacré comme évêque et sans avoir pris possession de son siège[32]. Habile à mettre à profit la victoire, Henri V tira de ses autres prisonniers, de fructueuses rançons. Philippe de Gamaches et ses trois confrères, moines de Saint-Benoît, furent amenés captifs à- Paris. Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, ambitieux remuant et vendu au parti de l’étranger, commençait à jouir, dans les hautes régions, d’un grand crédit. Pour faire sa cour à l’Anglais, l’évêque déploya contre ces religieux une extrême rigueur. Il les fit mettre en basse-fosse au pain et l’eau, et proposa de les dégrader. Mais les religieux se défendirent énergiquement. Ils se réclamèrent de l’abbé de Saint-Denis, invoquant leur privilège. Les prévenus objectèrent en outre juridiquement que repousser la force par la force était chose licite à toute personne de quelque condition ou qualité qu’elle fût, et que le devoir de combattre pour sa patrie résultait de la loi naturelle, qui est immuable. L’abbé de Saint-Denis, quoique Bourguignon, intervint en faveur de ses religieux, qui lui furent rendus sains et saufs[33]. Quant à l’abbé Philippe, il était frère de Guillaume de Gamaches, conseiller du dauphin, chevalier, capitaine de Compiègne. Pour sauver la vie de son frère, et conformément au traité de Meaux, Guillaume rendit aux Anglais (13 juin) la place de Compiègne. Philippe de Gamaches, à ce prix, recouvra sa liberté[34] Guy de Nelle, semblablement, fut contraint de rendre à l’ennemi la ville de Crépy en Valois, les châteaux de Pierrefonds, Merlou, Offémont et autres. Bien plus, il dut signer le traité de Troyes et jurer de déposer les armes, sans plus les porter contre Henri d’Angleterre. Les forteresses de Rémy, Gournay-sur-Aronde, Mortemer, Neuville-en-Hez, Cressonsac et autres, subirent le même sort. Louis de Thiembronne, prisonnier de Meaux, fit rendre, pour se racheter, la ville de Gamaches (Somme), et Pierre de Luppé celle, de Montaigu en Laonnais. Un certain nombre de capitaines tenaient encore pour le dauphin au nord de la Seine. Beaucoup, découragés et intimidés, capitulèrent, et, quittant leurs places isolées, se réunirent auprès du dauphin, vers la Loire. Jacques d’Harcourt conserva Noyelle-en-Mer et le Crotoy. Presque seul dans toute la Picardie, il maintint avec intrépidité la bannière de la France[35]. Le sentiment patriotique, encore à l’état de rudiment, se révélait ailleurs par des symptômes dignes de notre attention. Henri V avait su flatter la mollesse et la vanité d’Isabelle et la mettre dans ses intérêts, ainsi que Catherine, sa fille. Isabelle, mue par son gendre, envoya des commissaires à Dijon. Les mandataires devaient, au nom de la reine, requérir les habitants d’adhérer au traité de Troyes. Philippe le Bon se prêtait à ce dessein. Sa présence à Dijon suivit de près celle des commissaires. Le 22 février 1422, une assemblée de la ville eut lieu pour examiner la proposition. Dans ce premier conseil, la proposition fut rejetée avec indignation et par un refus unanime. Philippe le Bon intervint alors et fit peser sur les bourgeois cette pression toute-puissante que l’autorité dynastique exerçait, au moyen âge, sur les faibles institutions populaires. Du 23 au 27, des pourparlers, des négociations s’engagèrent entre le duc et les bourgeois. Divers modes de transaction furent proposés pour concilier les exigences impérieuses du prince avec les scrupules et les répugnances énergiques de ses sujets. Enfin le 27, Philippe le Bon fit venir dans sa chambre, au palais ducal, le maire et les échevins de Dijon. Là il les contraignit ; par une injonction formelle, à signer la pièce, offerte à leur adhésion. Les bourgeois obéirent, mais en obtenant du prince même, des lettres formelles, qui leur donnaient acte de leur contrainte et de leur généreuse protestation[36]. Henri V séjourna quelques semaines à Meaux, où il se rafraîchit et fit réparer à neuf les fortifications. Après avoir mis garnison dans cette ville, le roi d’Angleterre se dirigea vers la capitale. Catherine de Valois, son épouse, accompagnée de Jean duc de Bedford, et de forces considérables, débarqua le 21 mai au port d’Harfleur. Elle traversa ensuite la Normandie et vint rejoindre sa mère, le 25, au château de Vincennes. Henri V, informé de son arrivée, se rendit le lendemain auprès des deux reines. Le 30 mai, Isabelle et Catherine, en société d’Henri V et suivies d’un nombreux cortége, entrèrent dans Paris avec une grande pompe. La cour venait célébrer au sein de la capitale les solennités de la Pentecôte[37]. Deux manteaux d’hermine étaient portés devant la litière d’Isabelle : probablement pour signifier la double royauté de la mère et de la fille. Le roi anglais descendit de cheval en premier lieu à Notre-Dame. Toujours accompagné de Catherine, il vint ensuite prendre son gîte au Louvre. Isabelle, de son côté, eut, auprès de Charles VI, sa résidence à Saint-Paul[38]. Le 31 mai, jour de la Pentecôte, les deux couples royaux solennisèrent, chacun dans leur palais respectif, cette grande fête. Au château du Louvre, le roi Henri et la reine Catherine prirent place à un splendide festin, portant, l’un et l’autre, sur leur tête, la couronne royale. Toute une cour de princes, ducs, gens d’Église, bannerets et chevaliers anglais, y siégeaient, suivant le rang et la hiérarchie. La table était servie avec magnificence. Les nobles anglais se pressaient à cette fête. Ainsi qu’il était de coutume, les bourgeois et le commun de Paris se présentèrent aussi, pour y participer à leur manière. Du temps des rois de France, le roi, ces jours-là, ouvrait à tous l’asile de la monarchie, et le gala solennel n’excluait personne. Le roi tenait le haut bout de la table principale dans sa salle, à la vue du populaire, qui circulait à distance. Le commun du peuple lui-même trouvait ailleurs d’autres salles, où les maîtres d’hôtel royaux servaient au premier venu des aliments, sur des tables ouvertes. Telle n’était point la manière d’Angleterre et celle du roi Henri. Le populaire, cette fois, ne prit part au festin que par les lieux[39]. Cependant le roi et la reine de France, assez seuls, se séoient en leur hôtel de Saint-Paul. Tous deux chômaient obscurément la solennité de la Pentecôte, avec une maigre pitance. Charles VI, ainsi que ses prédécesseurs, avait été jadis riche, libéral, large et courtois. Mais ce temps avait fui. Le roi ne gouvernait plus ; il était gouverné. L’étranger, dans le propre palais de Charles VI, régnait en maître. Pour les quelles choses, plusieurs loyaux François avoient au cœur grand tristesse, et non sans cause ![40] Les mardi et mercredi 2 et 3 juin, jours fériés de la Pentecôte, Henri V et Catherine se rendirent à l’hôtel de Nesle. A l’occasion de la solennité, les bourgeois de Paris avaient organisé, dans cette riche et spacieuse demeure, une représentation théâtrale, ou jeu de mystère par personnages. L’action devait figurer la vie et passion de monseigneur saint Georges. Spécialement invités à cette fête, Henri V et Catherine y assistèrent, accompagnés, ainsi que les jours précédents, de ducs, comtes, duchesses, comtesses, chevaliers, dames et nobles, de France et d’Angleterre. La représentation dura deux jours consécutifs, comme il était de coutume, sauf le temps nécessaire, aux spectateurs, aussi bien qu’aux acteurs, pour prendre leurs repas et dormir. Le troisième jour, Henri V tint, dans le même hôtel de Nesle, son conseil[41]. Durant le même temps, un nouvel édit contraignait les Parisiens à se défaire au rabais de leur ancienne monnaie. De nouvelles espèces étaient mises brusquement en circulation, à l’exclusion de toute autre. Une multitude d’honnêtes gens, de petites gens surtout, se trouvaient frappés de ruine et mis à l’indigence. De sombres murmures naissaient d’une commune indignation. Mais le joug de la force et l’intimidation étouffaient les plaintes et comprimaient le sentiment public[42]. |
[1] Monstrelet, p. 513. Elmham, p. 315. Voy., pour l’aspect d’ensemble, le recueil gravé de Chastillon.
[2] Monstrelet, édit. d’Arcq, t. IV, p. 71. Elmham, p. 316. Chron. de Normandie, f° 179. Toussaint du Plessis, Histoire de l’église de Meaux, t. I, p. 286.
[3] Mêmes autorités. A Saint-Faron, Henri V fit construire une machine d’approche appelée le Pourceau. Elle portait plusieurs hommes armés, à couvert, qui travaillaient à remblayer de terre les fossés. (Elmham, 317.) Voy. L. N. Bonaparte, Études sur l’artillerie, t. I, pl. II, fig. 5 ; t. II, pl. I, fig. 1, 3, 4, et pl. II, fig. 1.
[4] Ordonnances, t. XI, p. 132, 154. Besse, p. 332 et suiv. ; 341 et suiv. Rymer, t. IV, partie IV, p. 45, 52, etc.
[5] Monstrelet, ibidem. Ursins-Godefroy, p. 387. Montlezun, Histoire de Gascogne, t. IV, p. 220. Lettres du 30 novembre 1419, par lesquelles le dauphin régent accorde une gratification de 250 liv. tournois à son bien-amé le bâtard de Vaurus. (Jean Chartier, t. III, p. 249.)
[6] Histoire de Meaux. Journal de Paris, p. 656, 657. Voir dans ce dernier auteur l’histoire de cette jeune mère qui accoucha la nuit, liée à l’orme de Vaurus et dont l’enfant fut dévoré par les loups.
[7] Journal, p. 656. Monstrelet, ibidem. Fenin-Dupont, p. 175. Vers la même époque, Jean d’Armagnac, fils du connétable, favorisait sous main dans le Midi, les Anglais. Le comte Jean avait pour lieutenant et favori un nommé André de Ribes (pendu en 1428). Avec l’autorisation expresse de Jean, André de Ribes se dénommait le bâtard d’Armagnac, bien qu’il ne le fût pas. (Ms. Doat, 216, f° 239.)
[8] Darsy, Gamaches et ses seigneurs, p. 67. Histoire de Meaux, p. 287 et 587. Félibien, Histoire de Saint-Denis, abbatiat de Philippe. Gallia christiana, t. VII, col. 104.
[9] Monstrelet. Cousinot, chap. CXCI. Histoire de Meaux, p. 286 et suiv. Cabinet des titres, dossier Girême.
[10] Luppé (Gers), ancien pays d’Armagnac. En 1421, Bernard de Luppé fait hommage au comte Jean IV. (Montlezun, t. VI, à la date.)
[11] Elmham, p. 316. Fenin, p. 173. Monstrelet, p. 911. Chastelain, p. 102. Saint Remi, p. 559.
[12] Elmham, 317, 319. Journal de Paris, p. 653. Un auteur contemporain nomme cette épidémie la boce ou bosse, probablement à cause des tumeurs qui la caractérisaient. (J. Chartier, etc., t. III, p. 248.)
[13] Monstrrelet, Panthéon, p. 438. Religieux, t. VI, p. 448. Ursins dans Godefroy, p. 385. Abrégé dans Jean Chartier, t. III, p. 219. Raoulet, ibid., p. 170. Fenin, p 176. P. Cochon, p. 442.
[14] Monstrelet, 79 et s. Chastelain, 100. Chronique de G. Gruel, Panthéon, 259. — Le duc de Bourgogne, après son expédition de Picardie, vint également trouver le roi d’Angleterre au siége de Meaux. Mais il y parut en simple visiteur et ne prit point de part aux opérations militaires. Philippe le Bon se trouvait le 16 décembre 1421 à Arras ; le 18 à Douai, le, 25 (Noël) à Arras ; puis à Lucheu. Le te1janvier 1422, il célébra la Circoncision à Amiens ; Franc-Chatel, Beauvais, Beaumont-sur-Oise ; le 5 janvier à Paris. Le 18 janvier, Philippe le [ion se rendit à Meaux. Il était de retour à Paris le 23 ; vers février en Bourgogne, puis en Savoie. (Monstrelet, p. 74 et suiv. Chastelain, 97 à 100. Journal de Paris, p. 656. La Picardie, 1857, p. 52. Dom Plancher, 1V, 40 à 49. Laborde, Ducs de Bourgogne, Preuves, I, 183, etc.)
[15] Tyler, Memoirs on Henri V, t. II, p. 302. — 2 décembre, 1421. acte du parlement d’Angleterre, par lequel il est statué, conformément à une déclaration d’Édouard III, que le titre de roi de France, en la personne du roi d’Angleterre Henri V et de ses successeurs, n’emportera aucune dépendance pour ses sujets d’Angleterre. Champollion-Figeac, Lettres des rois et reines, etc. t. II, p. 393. Voy. aussi Parliamentary history of England, t. II, p. 166.
[16] Surnom historique d’Henri V.
[17] Gallia christiana, t. VIII. Instrumenta, p. 389. Monstrelet, p. 80. P. Cochon, p. 447, 438. Journal de Paris, p. 654. Félibien, Preuves, t. II, 586, b. Elmham, p. 321.
[18] Grafton’s Chronicle, p. 545. Strickland, Lives of the queens, t. III, p. 150. Etc. Parmi les joyaux à l’usage d’Henri V et transmis à son fils par ses exécuteurs testamentaires, nous remarquons deux astrolabes, l’un d’or et l’autre d’argent. Rolls of Parliament, in-f°, t. IV, p. 219.
[19] Carlier, Histoire du Valois, 1764, in-4°, t. II, p. 442.
[20] Religieux, p. 450. Journal de Paris, p. 654, 655. Elmham, p. 231. Fenin, p. 176.
[21] Journal. Monstrelet, p. 82.
[22] Auteurs cités.
[23] Les mêmes. On lit dans le registre du Conseil à la date du 13 mars : Ce jour, la court se leva assez tost après neuf heures (du matin) pour aler en l’église Notre-Dame-de-Paris, à la messe qui avoit esté ordonnée de dire pour les nouvelles qui avoient esté rapportées et publiées à Paris, de la prinse et entrée de Meaulz ; dont la court, mécredi XIe jour de ce mois, avoit esté certifiée par lettres closes du roi d’Angleterre. (X. X. 1480, f° 245, v°.)
[24] Voir les plans de Meaux, gravés aux dix-septième et dix-huitième siècles.
[25] Il faut entendre sans doute ici l’espace non fortifié de la plage où les moulins (à eau) étaient construits.
[26] Monstrelet, p. 82, 83. Elmham, p. 323, 325. Religieux, p. 450. Ursins-Godefroy, p. 387. Abrégé dans J. Chartier, p. 251.
[27] Religieux et ses copistes : Ursins ; Abrégé. Elmham, chap. CXXV. Tyler, Memoirs on Henri V, t. II, p. 301. Cette machine roulante s’appelait chat, elle était très ancienne. Voy. le Moyen Age et la Renaissance, in-4°, t. V ; Architecture militaire, fig. 80 et 81, et Viollet-le-Duc, Essai sur l’architect. Milit. du moyen-âge à la table : chat. Un chat sur nef avait été employé en 1347 contre les Anglais au siège d’Aiguillon en Aquitaine. (FROISSARD.)
[28] Elmham. Abrégé, p. 251. Monstrelet, p. 82, 83. Fenin, p. 114. S. Remi, p. 459.
[29] P. Cochon, p. 442. Cousinot, chap. CXCI, etc.
[30] Monstrelet, p. 91 et suiv. Rymer, t. IV, partie IV, p. 65.
[31] Monstrelet, ibid. Journal de Paris, p. 656. Elmham, p. 328. Histoire de Meaux, p. 289.
[32] Monstrelet. Elmham. Journal de Paris. J. des Ursins, p. 387, 388.
[33] Le Religieux de Saint-Denis, p. 452. Ursins, 388.
[34] Religieux, ibid. Monstrelet, p. 97, 101. Journal de Paris, 658. Le 12 juin, la ville de Gamaches ouvrit ses portes au comte de Warwick. Monstrelet, ibid. Fenin-Dupont, p. 302 et suiv.
[35] Monstrelet. Fenin, p. 177 à 182, etc.
[36] Dom Plancher, t. IV, p. 43 à 45.
[37] Monstrelet, p. 98 et suiv. Lives of the queens, t. III, p. 152. Journal de Paris, p. 657. X. X. 1480, f° 252, v°. Félibien, Preuves, t. II, 587, a.
[38] Journal. Monstrelet.
[39] Monstrelet, p. 100.
[40] Monstrelet, p. 100.
[41] Journal de Paris, p. 665. X. X. 1480, f° 253. Iceulx jeux durèrent par les deux jours dessus dits.... et le troisième jour tint le d. roy d’Angleterre son conseil ou dit hostel de Nesle. Ouquel hostel, en sa compaignie estoient le duc de Belhfort, son frère, le duc d’Excester son oncle ; le comte de Richemont, breton ; le comte de la Marche (Marsh) d’Angleterre et plusieurs autres. Et y survindrent le chancelier de France, le premier président (du Parlement), les évesques de Thérouenne (Louis de Luxembourg), de Beauvais (Pierre Cauchon), de Coustances (Nicolas Habard) ; le chancelier de Normandie, Messire Raoul le Saige et autres plusieurs. (Registre du conseil, ibidem.) Voy. aussi Ordonnances, t. XI, p. 166.
[42] Ordonnances, t. XI, p. 163. Journal de Paris, p. 657. Monstrelet, p. 101.