LIVRE I. — DEPUIS LA NAISSANCE DU PRINCE (21 FÉVRIER 1403), JUSQU’À SA RETRAITE EN BERRY, SIGNATURE DU TRAITÉ DE SAINT-MAUR (16 SEPTEMBRE 1418).
Établi en vainqueur à Caen, Henri V était déjà maître de la basse Normandie. Falaise, assiégée le 4 novembre 1417, capitula le 20. Dès le 25 du même mois, Humfrey, duc de Glocester, frère du roi anglais, conduisit une course jusque sous les murs de Rouen. Pendant ce temps, Talbot se jetait dans le Cotentin. Vers le mois de janvier suivant, les hostilités avaient pénétré dans le Maine, province soumise au gouvernement de la reine de Sicile, Yolande d’Aragon. L’invasion se propageait en tous sens. Elle se dirigeait principalement vers le nord et vers la Normandie[1]. Menacés par les envahisseurs, abandonnés par le gouvernement légitime, Pontoise, Mantes, Vernon, Lisieux se donnèrent au tiers compétiteur, c’est-à-dire au duc de Bourgogne[2]. Mais la protection de Jean sans Peur n’offrait pas à ces populations, pour les défendre, un secours plus assuré que celui du roi de France. Gamaches, Lisieux, Louviers, Ivry, Harcourt, Évreux, Pont de l’Arche (19 juillet 1418), furent successivement occupés par les Anglais. Henri V, conquérant toujours, arriva, en descendant la Seine, devant Rouen[3]. Cette grande ville, après avoir reconnu, comme on l’a dit ci-dessus, l’autorité du dauphin, était retourne au parti bourguignon, dans les premiers jours de l’année 1418. Le nouveau capitaine de Rouen, ou représentant de Jean sans Peur, se nommait Guy le Bouteiller. C’était un gentilhomme du pays, mais d’une valeur douteuse, quant au caractère moral. La ville, à l’approche des Anglais, s’était mise dès lors en état de défense. Elle avait intrépidement rasé ses faubourgs et fait le vide autour de, son enceinte fortifiée. Le 29 juillet 1418, pendant la nuit, Henri V ouvrit la tranchée et commença le blocus[4]. Il déploya dans ce siège difficile de grands talents militaires. Indépendamment de leurs ressources propres, les Rouennais comptaient principalement sur l’appui de Jean sans Peur, dont ils avaient embrassé la cause avec un grand éclat. Défendre Rouen, laver l’outrage de la violation du royaume, refouler l’agression britannique, constituaient en effet un devoir impérieux. Cette obligation première s’imposait d’elle-même au prince bourguignon, dans la position qui lui était échue par le fait des circonstances. Mais Jean sans Peur n’avait point une âme où la voix de la conscience pût se faire entendre ainsi. L’orgueil, la passion, l’égoïsme de son parti dominaient en lui tout autre sentiment. Au mois de juin 1418, les Parisiens envoyèrent spontanément aux Rouennais un secours de trois cents lances ou cavaliers et de trois cents hommes de trait. Jean sans Peur, au nom du roi, leur expédia quatre mille combattants. De son côté, la milice communale de Rouen se composait de seize mille hommes. Le nombre des assiégeants, sous les ordres de Henri V, s’élevait à environ trente mille. Après s’être emparé, le 30 août, du fort Sainte-Catherine, qui dominait la ville et le fleuve, le roi anglais investit Rouen de toutes parts. Une flottille lui fut amenée par les ordres de son allié, le roi de Portugal. Il intercepta ainsi la communication inférieure de la Seine et de la mer. Un barrage, composé d’une triple chaîne, fut établi, à la sortie de Rouen, en aval de ce fleuve. En amont, Henri V construisit un pont de bois à l’autre extrémité de la ville. Ce pont, qui favorisait, les communications de l’armée assiégeante, complétait l’investissement des assiégés[5]. La ville de Rouen, l’une des plus considérables du royaume, renfermait dans ses murs une population déjà très nombreuse d’habitants[6]. Son enceinte avait revu en outre, selon l’usage, toute la banlieue ou population suburbaine, qui était venue y chercher un refuge. Henri V résolut de soumettre les Rouennais par la famine. Les défenseurs de la cité normande opposèrent à l’ennemi une activité multiple et un rare courage. A plusieurs reprises, les Anglais furent repoussés par de brillantes et vigoureuses sorties. De jour en jour, cependant, les ressources de la défense diminuèrent et le blocus devint plus étroit[7]. Cherbourg, capitale maritime de la Normandie au quinzième siècle, subit le joug des Anglais le 22 août. Caudebec, aux portes de Rouen, se rendit le 7 septembre. Le 27 octobre, une députation solennelle des Rouennais se rendit auprès du roi de France, c’est-à-dire de Jean sans Peur, pour signaler au gouvernement la détresse des assiégés. Cette démarche, renouvelée peu de temps après en termes plus pressants encore, ne fut point suivie de résultats sérieux. Le duc de Bourgogne, pour faire mine de condescendre à cet appel, se mit en armes et conduisit le roi, malade, jusqu’à Beauvais. Mais les Rouennais, en définitive, furent à leur tour, comme l’avaient été les bourgeois de Caen, abandonnés à leurs ressources et à l’inspiration de leur courage[8]. Pendant ce temps, le duc de Bourgogne, chef du gouvernement, négociait avec Henri V et tentait de traiter au nom de Charles VI. Parallèlement Charles, dauphin, ou son conseil, suivait une conduite analogue. Les ambassadeurs du prince Charles, lieutenant-général et régent, parlementaient de leur côté, auprès du roi anglais, de concert avec la reine Yolande et le duc de Bretagne. Non moins habile politique qu’homme de guerre, Henri V, tout en poursuivant le cours de sa conquête, écoutait chacune de ces ouvertures, dont il fomentait la rivalité ; mais il se gardait bien d’en admettre ou d’en sanctionner aucune[9]. Au commencement d’octobre, la famine faisait déjà sentir, à Rouen, ses horribles effets. Le pain y était rare. La viande manquait, si ce n’est la chair de cheval. Avec du son et la balle d’avoine, on composa une sorte de pain. Après les chevaux, la population fit servir à sa nourriture les chiens, les chats, les rats, les souris. Tout autour de la ville, les Anglais avaient creusé un fossé, hérissé de pieux, qui s’opposait aux sorties de la cavalerie et qui emprisonnait les habitants dans son enceinte resserrée. Contraints par la nécessité, les assiégés résolurent d’expulser de leurs murs douze mille individus non combattants : douze mille bouches qui augmentaient d’autant la famine. L’ennemi refusa de leur livrer passage. Alors cette population de victimes exilées, femmes, vieillards, enfants, ou infirmes, eut pour asile ce fossé. Là, ces malheureux languirent, par la pluie, par l’hiver, rejetés, sans abri, sans nourriture, sans vêtement, entre deux ennemis, le compatriote et l’Anglais, presque également impitoyables[10]. La défense néanmoins ne succombait pas. Toujours soutenus par l’espérance d’être secourus et par l’énergique instinct du devoir national, les braves Rouennais suppléaient à leur détresse, et, pour ainsi dire, la masquaient, à force d’intrépidité. Durant le même temps, l’abondance régnait dans le camp d’Henri V. Ses capitaines triomphaient sur les divers points qui restaient à soumettre en Normandie. De nouvelles recrues avaient été amenées devant Rouen par ces lieutenants victorieux. La ville de Londres, à elle seule et spécialement, venait d’envoyer à Henri V un vaisseau chargé devin et de cervoise. Au milieu de ces conjonctures, survint le Christmasday ou fête de Noël. Célébrée de tout temps par les Anglais avec une solennité spéciale, cette fête marquait alors pour eux le terme où recommençait l’année. Henri V, à cette occasion, s’émut de pitié en faveur des malheureux qui gisaient dans les fossés de la ville assiégée, et leur fit délivrer quelques vivres[11]. La faim, comme le dit la narration anglaise d’un chroniqueur et poète contemporain, finit par briser les murailles. Après une dernière et vaine ambassade vers le duc de Bourgogne, les Rouennais députèrent auprès d’Henri V des commissaires chargés de parlementera Les négociateurs se réunirent près de l’une des portes de la ville, à la vue du fossé, où gisait parmi les morts, ce reste de population, composée de moribonds exténués. Henri V exigea que les vaincus se rendissent à discrétion. Les députés rouennais, malgré l’extrémité des souffrances communes, repoussèrent de pareilles conditions. Ils retournèrent auprès de leurs concitoyens, et les négociations furent rompues. Les habitants, sanctionnant cette conduite de leurs délégués, arrêtèrent une résolution désespérée. La nuit suivante, ils devaient saper un pan de murailles. Après avoir mis le feu à la ville, ils voulaient, en compagnie de leurs femmes et de leurs enfants, renverser sur le fossé ce’ mur, en guise de pont. Ils devaient s’élancer ainsi à travers l’ennemi ; puis, selon l’expression de Monstrelet,... s’en yroient tous où Dieu les voudroit conduire... Henri V, instruit de ces faits, s’empressa de rouvrir les négociations[12]. Aux termes du traité qui intervint, la ville reconnut l’autorité du roi anglais, elle paya une contribution de 400.000 livres et dut livrer quatre-vingts otages ; mais elle conserva ses biens et ses privilèges. Un capitaine nommé Alain Blanchard s’était distingué dans la défense de la cité. Il fut excepté, avec quelques autres, de la capitulation. Par ordre du roi d’Angleterre, Alain eut la tête tranchée. Guy le Bouteillier se fit Anglais. Henri V frit reçu solennellement à Rouen le 20 janvier 1419. Soixante mille âmes environ avaient péri au sein de cette ville, où il pénétrait en triomphe[13]. Jean sans Peur se trouvait à Mirebeau en Franche-Comté, lorsque Paris fut nuitamment surpris par les Bourguignons (mai-juin 1418). A cette nouvelle, il se rendit auprès de la reine à Troyes et la pressa de se diriger avec lui vers la capitale. La reine voyageait à petites journées. Arrivée à l’une de ses étapes (Brie-comte-Robert), elle envoya, le 13 juillet, auprès de son fils (le dauphin), Guillaume Fillastre, cardinal de Saint-Marc. Cet ambassadeur alla prier le jeune prince au nom de la reine, de revenir auprès d’elle et du roi, dans la capitale, pour y prendre part au gouvernement du royaume. Mais cette invitation demeura infructueuse. Le lendemain 14, la reine et le duc firent leur entrée parmi les Parisiens, en grande pompe[14]. Le duc de Bourgogne reprenait le pouvoir au milieu de circonstances critiques et difficiles. Les rouages de l’administration politique furent changés. De nouveaux titulaires prirent possession des grandes charges. Le parlement subit une réorganisation complète. Après un mois environ de vacances ou de cessation, cette cour, composée de nouveaux membres, rouvrit ses séances le 25. Jean sans Peur se fit allouer une pension annuelle de quarante-huit mille livres, à la charge d’entretenir quatre mille hommes d’armes. Sa famille et ses partisans furent comblés de biens. Lui-même reprit possession des finances et du gouvernement de l’État[15]. Dans les premiers jours du mois d’août, la redoutable corporation des bouchers fut rétablie. Cette mesure ne tarda pas à porter ses fruits. Les Gois, les Saint-Yon, les Caboche et leur sanglante clientèle, rentrèrent en possession de leur ascendant populaire. Ces espèces de chefs de clans, ou de familles parisiennes, se ramifiaient, par leurs relations, de proche en proche, au sein de la classe la plus remuante, la plus tumultueuse et la plus infime. L’industrie dont ils exerçaient le monopole leur, fournissait un sinistre personnel, toujours prêt à mettre en œuvre la hache et le couteau. Retirés de l’autre côté de la Loire, le dauphin et ses conseillers tenaient levée la bannière de la guerre civile. Chaque jour, les gendarmes armagnacs venaient harceler les Bourguignons jusque sous les murs de la capitale. Sens, Moret-en-Gâtinais, Melun, Meaux, Crécy, Compiègne, Montlhéry étaient en leur pouvoir. Ces points formaient tout autour de Paris une ceinture hostile. Les arrivages de la grande ville étaient restreints et interceptés. Les denrées avaient atteint un prix excessif. Le travail manquait. Comme pour exaspérer et porter à son comble ces souffrances, la population était en proie à une éruption épidémique, dont les symptômes paraissent avoir été ceux de la variole. Le populaire, dans son ignorante violence, ne manqua pas d’attribuer tous ces maux en bloc à ses ennemis armagnacs[16]. Dans la nuit du 20 au 21 août 1418, une nouvelle émeute se souleva. La lie des habitants se porta aux prisons du Petit et du Grand Châtelet, ainsi qu’à la Bastille. Là se trouvaient détenus, pour cause de discordes civiles, un certain nombre de prisonniers, arrêtés depuis peu. Les massacres du 12 juin se renouvelèrent. Ils furent accompagnés, comme la première fois, du pillage, et s’étendirent, de même, soit à des haines privées, soit à des victimes complètement innocentes. Entre beaucoup d’autres exemples, Hector de Chartres, chevalier, l’un des anciens serviteurs du roi attachés à la cause du dauphin, et frère de l’archevêque de Reims, périt ainsi d’une mort cruelle. Des femmes de condition noble, sous prétexte politique, furent mises à nu en public, puis ensuite égorgées[17]. Le principal coryphée de ces barbaries était l’exécuteur des hautes œuvres de la capitale. Cet homme, nommé Capeluche, exerçait un ascendant singulier sur la multitude. Seul à cheval, c’était lui qui commandait et dirigeait ces brutales exécutions. Personnage redouté, il traitait avec familiarité les fonctionnaires les plus considérables. Capeluche appelait le duc de Bourgogne son beau-frère. Lors de l’entrée récente de Jean sans Peur dans Paris, ce chef inconnu s’était porté à sa rencontre. Le prince avait touché sa main, ignorant alors que cette main était celle de Capeluche le bourreau[18]. Jean sans Peur, absent de Paris à l’époque du premier massacre, avait désapprouvé ces actes odieux commis par ses partisans. Le meurtre du comte d’Armagnac et des autres ministres avait particulièrement contrarié ses desseins. En effet, à l’aide de ces gages, le duc se flattait de contraindre le dauphin à embrasser son alliance et de forcer les prisonniers à lui rendre les places que les Armagnacs tenaient en leur pouvoir. La nouvelle tempête populaire, qui se déchaîna sous ses yeux, ‘excita, son courroux et son indignation. Il n’osa pas, toutefois, s’opposer de front à ces excès. Présent à l’invasion de la Bastille, il crut devoir transiger avec les bouchers ameutés. Mais, dès le 23 août, par ses ordres, on arrêta Capeluche pendant qu’il buvait dans un cabaret des halles. La tourbe de ses satellites fut entraînée hors de Paris, sous la conduite de deux gentilshommes bourguignons. On les emmena faire le siége de Montlhéry sur les Armagnacs. Pendant ce temps, le 26 août 1418, Capeluche, l’exécuteur de Paris, fut décapité aux halles, par les mains de son successeur[19]. Jean VI, duc de Bretagne, était allié aux deux reines, mère et belle-mère du prince Charles. Il avait épousé la fille de la première, Jeanne de France. Isabelle de Bretagne, sa propre fille, était fiancée, depuis peu, au fils aîné d’Yolande, Louis III, qui fut duc d’Anjou, puis roi de Sicile. Le duc breton entreprit une tâche aussi louable que difficile : celle de rétablir la paix et l’union entre les princes ennemis[20]. Jean VI, parti de Nantes, visita sur sa route le dauphin, puis il s’approcha de la capitale[21]. La mortalité qui régnait dans la ville, fit choisir, hors de ses murs, un lieu de réunion entre les parties. Le duc de Bretagne, accompagné de son gendre Louis III, et de son jeune neveu, Jean, duc d’Alençon, s’avança, jusqu’à Corbeil, où il rencontra les ambassadeurs du dauphin. Puis il se rendit, le 13 septembre, à Charenton. Le duc de Bourgogne y parut de son côté, en société des cardinaux de Saint-Marc et des Ursins, des évêques de Térouanne, d’Arras, de Bayeux, et autres conseillers[22]. Cette première entrevue ne fut point suivie de conclusion favorable, ou d’accommodement, entre les négociateurs. Le duc de Bourgogne défraya ses hôtes, dont il s’était fait l’amphitryon. Il reçut à sa table, en son logis de Conflans-Sainte-Honorine, les princes ses parents. Après quoi, le duc Jean de Bretagne alla prendre son gîte à Brie-comte-Robert[23]. Cependant, les négociations continuèrent, les jours suivants, à Saint-Maur-des-Fossés. Elles eurent pour résultat de délibérer en commun un traité de paix et d’amitié entre le dauphin et le due de Bourgogne. Cet acte porte le nom du lieu où furent discutés les articles, et l’histoire nous en a conservé la teneur[24]. Le 16 septembre, le congrès se réunit à Vincennes, au séjour de la reine. Le traité de Saint-Maur y fut conclu et arrêté en présence d’Isabelle, des ducs de Bourgogne, de Bretagne, d’Anjou, d’Alençon et des envoyés de Charles dauphin[25]. On convint d’un commun accord que les articles seraient soumis à la sanction respective du roi et du jeune prince. En attendant, la paix fut immédiatement acclamée avec enthousiasme. La population de Paris et des environs, dès la nuit suivante, célébra cet heureux événement par les manifestations accoutumées : danses aux chansons et aux instruments de musique, feux nocturnes, sonnerie des cloches, processions générales, tables ouvertes en plein air, etc.[26] La ratification du roi, malade, était pure affaire de convenance ou de formalité. Elle fut immédiatement promulguée. Mais, à l’attitude même qu’avaient prise, au congrès, les représentants du dauphin, il était aisé de prévoir que de graves résistances surgiraient du côté de ce prince. Le duc de Bretagne se chargea d’en triompher[27]. |
[1] Chronique de Normandie, 1581, in-8°, f° 170. Rymer, t. IV, partie III, p. 31. Ursins dans Godefroy, p. 347, K, 59, n° 21.
[2] Chronique de Normandie, f° 111.
[3] Darsy, Gamaches, p. 125-6. Chronique de Normandie. Delpit, Documents anglais, p.221-2. Monstrelet, t. III, p. 375. Rymer, ibid., p. 31 à 58.
[4] Poème anglais dans l’Archæologia, t. XXI, p. 43 et suiv. Cheruel, Histoire de Rouen, etc., p. 38 et suiv. Elmham, Vita Henrici V, édit. Hearne, 1727, in-8°, p. 176 et suiv.
[5] Journal de Paris, Panthéon, p. 629. Cheruel et les sources qu’il cite. Plan de Rouen au XVe siècle (Notice des Ms., t. III, p. 603, etc.)
[6] Les estimations, recueillies par les historiens locaux varient de 250 à 420.000 habitants. Mais les bases de ces sortes de calculs, d’après les données actuelles de l’érudition historique, sont très incertaines.
[7] Cheruel.
[8] Ibid. Rymer, p. 645. Religieux, t. VI, p. 299. Monstrelet, t. III, p. 294.
[9] Rymer. Ms. 8239, f° lxxiij et suiv. Elmham, p. 206 et suiv.
[10] Monstrelet. Elmham, p. 195 : de miseria civitatis et civium fame pereuntium.
[11] Archæologia, t. XXI, p. 66, 67.
[12] Monstrelet, t. III, p. 305.
[13] Cousinot, p. 175. P. Cochon, p. 433 et suiv. Raoulet, p. 159 et suiv. Monstrelet, p. 299. Basin, t. I, p. 33.
[14] Gachard (Itinéraire), p. 239. Religieux, t. VI, p. 253. Ursins, Godefroy, p. 352. Journal de Paris (Panthéon), p. 632, etc.
[15] Monstrelet, p. 273. X. X. 1480, f° 139, v°. Ordonnances, t. X, p. 456 et suiv. Ms. Fontanieu, vol. 109, au 21 juillet. D. Plancher, t. III (Preuves), p. ccc viij-ix. Beauvillé, t. I, p. 134, 526, etc.
[16] Ordonnances, t. X, p. 468. Raoulet, p. 163. Journal de Paris, p. 633. Religieux, t. VI, p. 271.
[17] X. X. 1480, f° 142, v°. Cousinot., p. 173. Ursins, p. 353.
[18] Raoulet. Journal, ibid. Monstrelet, 289. Religieux, p. 263. Basin, t. I, p. 31.
[19] Monstrelet, p. 272, 291. Cousinot. Basin. X. X. 1480, f° 144. Et ordonna le bourreau (Capeluche) au nouveau bourreau comment il devoit couper teste. Au moment de l’exécution, le patient qui était garrotté, fut délié. Il ordonna le tronchet pour son col et pour sa face, et osta du bois du bout de sa doloire (hache) et de son coustel, tout ainsi comme s’il vouloit faire ladite office à un autre ; dont tout le monde estoit esbahy. Après ce, cria merci à Dieu et fut descollé par son varlet. (Journal de Paris, p. 634.)
[20] Histoire de Bretagne, t. I, p. 465.
[21] Le dauphin résidait alors en Poitou. De là, le duc de Bretagne passa par Beaugency, Corbeil, Brie-comte-Robert et Saint-Maur. (Ms. s. fr. 292, 11, p. 784, 802.)
[22] Religieux, t. VI, p. 279. X. X. 1480, f° 146, v°. Gachard, Dijon, p. 240. Fénin-Dupont, p. 272.
[23] X. X. 1480, ibid. Ms, s. fr., cité.
[24] Religieux. Ms. s. fr., cité.
[25] Ce jour, la reyne, les ducs de Bourgogne, de Bretagne, d’Anjou et d’Alençon, les ambassadeurs et conseillers de Monseigneur le Dauphin et autres plusieurs du conseil du roy furent assemblez au chastel du bois de Vinciennes pour conclurre ou traictié qui avoit esté pourparlé entre eulx, par plusieurs journées sur la matière de la paix et union de ce royaulme (X. X. 1480, f° 147). Cependant le Dauphin, dans un document authentique et des plus graves, publié à quelque temps de là, proteste formellement contre ce traité. Il y déclara en termes les plus précis, que ses ambassadeurs n’avaient ni participé ni assisté à l’adoption du traité. Nous reviendrons, au chapitre suivant, sur cette protestation.
[26] X. X. 1480, f° 147. Religieux, p. 283 et suiv.
[27] Ordonnances, t. X, p. 473, 478. Cousinot, p. 174. Ce soir après minuit, vindrent courir devant Paris les gens d’armes de Mont le Héry et autres favorisants au comte d’Armignac. Et boutèrent le feu en plu-sieurs maisons du faubourg de Saint-Germain-des-Prés, et se y tindrent jusques au plain jour et y tuèrent quatre ou cinq personnes. (X. X. 14.80, f° 146 v°, au 13 septembre 1418.) Le 22 novembre suivant, lettres patentes de l’abbé de Saint-Germain-des-Prés, seigneur temporel. Sur la requête des habitants, il leur accorde l’autorisation d’élever des ouvrages ou barrières de bois, pour se défendre contre les incursions des meurtriers, larrons, gens d’armes et autres malfaiteurs. (K. 59, n° 22.)