LA MORT DU ROI

21 JANVIER 1793

 

CHAPITRE VI. — APRÈS LE MEURTRE.

 

 

Hélas Madame, hélas !... (Paroles de Goret à la Reine, dans Mon témoignage sur la détention de Louis XVI.)

Elle serait impolitique, elle serait dangereuse, la relation qui mettrait sous les yeux du peuple l'espèce de fermeté que Louis a portée sur l'échafaud. Voulez-vous donc apitoyer le peuple sur le sort du tyran ? (Hébert au Conseil général de la Commune, 24 janvier 1793).

 

Du cimetière de la Madeleine les pensées et les regards se tournent tout de suite vers le Temple où est restée la famille royale. De trop rares documents nous permettent d'imaginer ce que durent être pour elle la matinée et la journée du 21 janvier. Le matin de cet horrible jour, raconte Madame Royale, après avoir été assoupis pendant la nuit d'un sommeil de douleur, nous nous levâmes. A 6 heures, on ouvrit notre porte.... Nous crûmes que nous allions descendre....[1] On sait que cet espoir fut déçu.

Du moins leurs gardiens mirent-ils quelque pudeur à dissimuler à la Reine et à ses enfants l'affreuse réalité. Comme les chevaux de la cavalerie [de l'escorte]... faisaient beaucoup de bruit, raconte un contemporain, Marie-Antoinette s'imagina bien qu'il y avait quelque chose d'extraordinaire, et pour éclaircir ses doutes, elle demanda aux officiers municipaux, qui étaient auprès d'elle, de lui permettre de descendre dans la chambre de son mari, à l'effet de le voir, comme il l'avait promis la veille ; mais ceux-ci éludèrent sagement sa demande, en lui disant que Louis était très occupé et qu'il lui serait impossible d'avoir aucun entretien dans le moment avec elle ; mais qu'au surplus, l'un d'eux allait lui demander s'il pouvait la voir à l'instant. Il descendit en effet, mais ne remonta qu'après que Louis fut hors du Temple[2].....

A 10 heures, la Reine voulut engager ses enfants à prendre quelque nourriture. Ils refusèrent. Et très peu après, des coups de feu[3], des cris de joie[4] ne permirent plus aux prisonniers de se faire illusion. Madame Elisabeth, levant les yeux au ciel, s'écria : Les monstres, ils sont contents à présent !... La Reine étouffait de douleur, le jeune prince fondait en larmes, Madame Royale jetait des cris perçants[5]...

Une consolation, la seule qu'ils pussent souhaiter, fut dans l'après-midi refusée à ces infortunés. La Reine demanda à voir Cléry, Cléry resté seuil dans la chambre de son maitre, navré de douleur et presque sans sentiment[6]. On s'y opposa, alléguant que Cléry était dans un état affreux et ne pouvait pas venir[7]. En réalité, dès avant deux heures, on avait trouvé Cléry assez bien pour le faire comparaître devant le Conseil du Temple, afin de l'interroger sur les objets à lui confiés le matin par Louis Capet, et, à cinq heures, on avait posé en sa présence les scellés sur tous les meubles et sur les portes des diverses pièces de l'appartement du Roi[8].

Un homme, — un membre de la Commune, — assista, le soir même du 21 janvier, à cette détresse de la famille royale et du fidèle valet de chambre de Louis XVI. Il l'a dépeinte en termes simples et poignants.

En me rendant au Conseil général de la Commune, écrit-il, j'avais eu la précaution de porter avec moi mon bonnet de nuit, dans l'espérance de pouvoir me faire envoyer au Temple, ce jour-là, auprès (le la Reine et de sa famille, et je réussis à me faire nommer. J'arrivai à ce poste, à l'étage au-dessus de celui qu'avait occupé le Roi jusqu'à sa mort.... Dès que la Reine m'aperçut de sa chambre, où elle était avec sa famille, elle me fit inviter par Tison, valet de chambre qu'elle avait alors... à m'approcher, ce que je fis aussitôt. Elle était avec Madame Elisabeth et les enfants autour d'un guéridon ; tous fondaient en larmes. Madame, dis-je à la Reine, d'une voix tremblante, vous avez à vous conserver pour votre famille. C'est tout ce que je pus lui dire ; elle n'interrompit ses sanglots que pour prononcer ces paroles : Nous savons le malheur qui nous est arrivé, nous en avons entendu ce matin tous les apprêts, le mouvement des hommes et des chevaux ; notre malheur est certain, et nous désirons avoir des habits de deuil. Ne pouvant dissimuler, je ne prononçai que quelques paroles entrecoupées : Hélas ! Madame, hélas ! Madame ! Je me retirai, en assurant à la Reine que j'allais m'occuper du deuil qu'elle désirait : Le plus simple, ajouta-t-elle.

Rentré dans la pièce où je restais, je me mis à écrire cette demande au Conseil du Temple ; la Reine arriva près de moi, et me dit qu'elle désirait avoir, pour faire ce deuil, une ouvrière dont elle me donna le nom et l'adresse ; dès le lendemain, la demande de la Reine fut accordée. Je me retirai sur le soir, ne laissant auprès de la famille que le valet de chambre et sa femme. Je me rendis de suite auprès de Cléry, retiré dans une des chambres du bâtiment adossé à la Tour ; il avait été mis là comme aux arrêts... Je le trouvai aussi fondant en larmes et déplorant la perte de son bon maître. Que dire en pareil cas J'étais fort embarrassé pour faire admettre à Cléry quelques paroles de consolation ou de condoléance. L'on vint me chercher pour me rendre au souper ; ne voulant pas laisser Cléry seul, je l'engageai à venir avec moi, ce que j'obtins avec beaucoup de peine. Il se plaça à table en face de moi ; il ne voulut prendre que peu de chose. Le général Santerre et quelques officiers de son état-major survinrent et se placèrent aussi à table. Le premier se mit à raconter, avec un sang-froid sans égal, comment l'exécution avait eu lieu, sans en omettre aucune circonstance, pas même celle du roulement qu'il avait ordonné, lorsque le Roi voulut parler au peuple, et en ajoutant que, l'exécuteur paraissant indécis, il lui avait dit fortement : Fais ton devoir !

Cette conversation bien faite sans doute pour affliger ceux qui, avec une âme un peu sensible, l'entendaient, affecta sensiblement Cléry ; aussi lui fis-je signe de se lever. Il se rendit aussitôt dans sa chambre, où je le suivis, et je passai la nuit près de lui. Plusieurs fois il fut près de se trouver mal ; j'employai pour le soulager quelques spiritueux qui se trouvaient là. Tout ce que je pus entendre de lui furent ces paroles : Hélas ! mon bon maître se serait sauvé, s'il l'eût voulu. Il n'y a que quinze à seize pieds des fenêtres de cet endroit jusqu'au sol ; tout avait été préparé pour le sauver pendant qu'il y était encore ; mais il s'y refusa, parce qu'on ne pouvait sauver sa famille avec lui[9].....

***

L'amour s'imagine toujours plus aisément que la haine, a dit un optimiste. Le mot peut être vrai ici où l'on entrevoit mieux la psychologie des victimes que celle des bourreaux. L'une se devine, l'autre échappe presque.

L'horreur du forfait apparut-elle tout de suite à ceux qui y avaient participé ? Il ne le semble pas, pour quelques-uns au moins. Nous venons d'entendre Santerre raconter le soir même, avec un sang-froid sans égal, la mort du Roi ; et écoutez vers la même heure Jacques Roux faire, au Conseil général de la Commune, lecture du procès-verbal d'exécution sur un ton de férocité[10]. Certains propos et certains gestes échappés spontanément aux meurtriers sont plus ignominieux encore : l'attitude d'un marquis du Roure, président du Conseil de la Commune, qui, à l'instant on l'on vient lui annoncer que la tête de Louis vient de tomber, part d'un éclat de rire, en jetant en avant ses bras en signe de joie, et disant à ses collègues et aux spectateurs : Mes amis, l'affaire est faite, l'affaire est faite ! Tout s'est passé à merveille[11] ; — l'odieuse et basse ironie d'un Manuel, faisant précéder la lecture du testament du Roi de ces mots : Voici le testament de Saint-Louis le Cadet ![12]

Mais si, ce soir-là encore, sous le coup d'une excitation passagère, quelques-uns de ces hommes crânent et font face impudemment, à quelques-uns le souvenir du 21 janvier ne reviendra-t-il pas, lorsque l'un d'eux, Lebrasse, gravira à son tour, le 21 germinal an II (13 avril 1794), les degrés de l'échafaud[13] : lorsque Jacques Roux, à la veille d'être envoyé devant le tribunal révolutionnaire, se frappera, le 21 janvier 1794, de cinq coups de couteau, et le 5 février, à Bicêtre, finira en un atroce délire[14] ; lorsque Philippe-Égalité, mené à son tour à l'échafaud, ne retrouvera quelque assurance que grâce aux deux bouteilles de champagne absorbées par lui, dit-on, avant son départ de la Conciergerie[15] ; lorsque Santerre, enfin, ruiné, découragé, finira, le 6 février 1809, sa triste existence ? Et d'ailleurs, sur l'heure même, parmi les vainqueurs, l'impression générale est, plutôt qu'une impression de triomphe, une impression d'inquiétude et de stupeur. Cette impression, nous la sentons percer dans les documents officiels eux-mêmes.

Le plus curieux de ces documents est le compte rendu de la séance du Conseil général de la Commune, du 24 janvier.

Louis-Barthélemy Chenaux, rapporte ce texte, a exposé l'opinion que les derniers moments de l'existence de Louis offriront aux historiens des faits dignes d'être transmis à la postérité. Nos neveux, a-t-il dit, rechercheront avec avidité ce qui pourra les instruire sur toutes les circonstances qui ont précédé le supplice de celui qui fut naguère le plus puissant roi du monde ; ils voudront savoir si Louis a su mourir ; le moindre détail, la moindre nuance sera pour eux un monument précieux. Et Chenaux a proposé au Conseil d'ordonner que les membres, qui étaient de service au Temple les 19, 20 et 21 janvier, fissent un rapport circonstancié de tout ce qui s'est passé à la Tour pendant cet intervalle.

Le substitut du procureur de la Commune, Hébert, s'est élevé avec véhémence contre cette proposition. Elle serait impolitique, elle serait dangereuse, a-t-il déclaré, la relation qui mettrait sous les yeux du peuple l'espèce de fermeté que Louis a portée sur l'échafaud. Voulez-vous clone apitoyer le peuple sur le sort du tyran ? Sa tête est tombée, nous ne devons plus nous en occuper que pour rappeler ses forfaits. On vous parle de monuments pour l'histoire ; mais l'histoire a jusqu'ici menti à la postérité. Il faut enfin que l'histoire soit faite pour le peuple. Il faut que cette histoire nous peigne Louis en traits ineffaçables, faisant égorger les citoyens le io août, se coalisant avec tous les monarques de l'Europe pour anéantir l'édifice sacré de la liberté. Mais la vie privée de ce despote doit être ensevelie dans le plus profond oubli. Eh ! craignez, citoyens, que le peuple ne se dépouille des sentiments de haine qu'il doit éternellement conserver pour les rois, sentiments que vous devez chercher à réchauffer et à entretenir.

Le Conseil général, achève l'exposé, et les tribunes ont applaudi aux observations du substitut, et la proposition de Chenaux a été écartée par l'ordre du jour[16].

***

C'est de l'esprit jacobin, qui ressue de pareils textes, c'est de cet esprit qu'il faut nous défier, si nous voulons, enfin, nous faire une idée de l'étai d'âme de la population parisienne, de la foule, au soir du 21 janvier.

A l'actif de cette foule, il y a, comme a celui de quelques individus, des traits repoussants : danses sur le pont de la Liberté[17], feux de joie et ripailles au faubourg Saint-Antoine[18]. Les cabarets du côté de la place ensanglantée vidèrent leurs brocs, comme l'ordinaire, raconte Mercier[19] ; on cria les gâteaux et les petits pâtés autour du corps décapité. Toutefois, sur ce point, les récits les plus tendancieux sont brefs. Leurs auteurs renoncent vite à dépeindre l'ivresse populaire, et presque tout de suite donnent une attire note, adoptent une autre version, celle du calme, de la tranquillité, de l'indifférence, pour tout dire, de la capitale.

On ne manquera pas de calomnier le peuple à ce sujet, disent les Révolutions de Paris ; mais la réponse la plus péremptoire qu'on puisse faire aux imputations odieuses dont on va s'efforcer de noircir Paris à cette occasion, c'est le calme qui régna la veille, le jour et le lendemain du supplice de Louis Capet, c'est la docilité des habitants à la voix des magistrats. Les travaux ont été un moment suspendus, mais repris presqu'aussitôt, comme si de rien n'eût été. Comme de coutume, la laitière est venue vendre son lait, les marécheux ont apporté leurs légumes et s'en sont retournés avec leur gaieté ordinaire, chantant les couplets d'un roi guillotiné. Les riches magasins, les boutiques, les ateliers n'ont été qu'entr'ouverts toute la journée, comme jadis les jours de petite fête. La bourgeoisie commença un peu à se rassurer vers le midi, quand elle vit qu'il n'était question ni de meurtre, ni de pillage, malgré les prédictions charitables de quelques gens officieux... Le soir, les citoyens fraternisèrent plus encore qu'auparavant. Dans les rues, dans les cafés, ils se donnaient la main et se promettaient, en la serrant, de vivre plus unis que jamais, à présent qu'il n'y avait plus de pierre d'achoppement. Les autres rois, se disait-on, ne nous en eussent pas moins fait la guerre ; mais nous n'en serons que plus disposés à les battre : le même sang impur coule dans leurs veines ; il en faut purger la terre. Les femmes, de qui nous ne devons pas raisonnablement exiger qu'elles se placent tout de suite au niveau des événements politiques, furent en général assez tristes ; ce qui ne contribua pas peu à cet air morose que Paris offrit toute la journée. Il y eut peut-être quelques larmes de versées ; mais on sait que les femmes n'en sont pas avares. Il y eut aussi quelques reproches, même quelques injures. Tout cela est bien pardonnable à un sexe léger, fragile qui a vu luire les derniers beaux jours d'une cour brillante...[20]

Mais tout cela aussi dissimule mal un dépit certain, et d'autres textes doivent nous donner une impression autrement sincère. Ils nous disent, ces textes, la consternation de la capitale au soir (le l'exécution du Roi et que, si le calme régna, cc ne fut que par la terreur que chacun avait de se compromettre.

Le reste du jour, écrit Pasquier[21], se passa dans une profonde stupeur ; elle s'était étendue sur la ville entière. Deux fois, je fus obligé de sortir et, deux fois, je trouvai les rues désertes et silencieuses. Les assassins avaient perdu leur audace accoutumée. La douleur publique s'imposait, ils se taisaient devant elle et la respectèrent, du moins, tant que dura cette journée.

Les premiers pas que je fis dans la capitale, après le martyre du juste, déclare un autre[22], m'eurent bientôt convaincu que cet attentat inouï avait porté le deuil et la stupeur dans toutes les classes de la société. Les promenades étaient solitaires ; les lieux publics, déserts ou fermés ; les maisons particulières, barricadées. On ne voyait de toutes parts que des figures pâles et craintives ; dans les rues, on évitait de s'aborder. La défiance était à l'ordre du jour.

Les Jacobins affichent partout un air radieux, constate, le 23 janvier, le journal La Révolution de 92. Mais déjà chacun parle de déserter la ville, et l'on rencontre à chaque instant des voitures de départ. Les places des diligences sont toutes retenues pour plus de huit jours de suite. Ainsi donc, si la justice et la sagesse des autorités constituées ne prennent ces craintes et ces alarmes en considération, Paris n'offrira plus bientôt qu'une vaste solitude[23]...

Certes, déclare Lepître, dans ses Souvenirs[24], certes, je puis l'attester, sans crainte d'être démenti : le jour où Louis XVI perdit la vie fut un jour de deuil pour le plus grand nombre des Français ; mais on pleurait dans l'intérieur des maisons, on gémissait sur le sort d'une illustre famille, sur celui de la France entière ; on vouait au courroux de la Divinité les monstres auteurs de tant de maux ; mais on n'osait au dehors laisser lire sur son visage les sentiments de son âme. On craignait qu'un air triste et morne ne choquât l'œil défiant des scélérats et que l'apparence d'un regret ne devint un arrêt de mort !

Je te recommande, écrit le citoyen Pichon à son frère, je te recommande de ne point dire ta fasson de percer à ce sujet, car il y a du danger et l'on doit avoir la bouche close... personne ne peut dire ce qu'il pense[25]...

***

Ce qu'ils pensaient, beaucoup pourtant ne purent le dissimuler, et il faut saluer, en terminant, ceux qui, le soir du 21 janvier, sombrèrent dans la mort ou la folie, victimes de l'épouvante et du désespoir dont un forfait, jugé jusque-là impossible, emplit tout à coup leur âme : ce ci-devant chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, Ponceau du Saillant, qui meurt subitement en apprenant l'exécution[26] ; Mme Poultier-d'Elmotte, dont le mari avait voté la mort du Roi, et qui en éprouva un chagrin si violent qu'elle pensa en devenir insensée et ne survécut pas trois mois au fatal événement[27] ; — une femme, une inconnue, qui se précipite, du haut du pont Notre-Dame, dans la rivière[28]. — Vente, libraire du Palais-Royal, que rend fou la nouvelle de la mort du Roi ; — Julienne Bardin, bouquetière de la Reine, qui se jette dans un puits ; — le perruquier Van-den-Est, de la rue Culture-Sainte-Catherine, qui se coupe le cou avec un rasoir ; — Cardonnet, piqueur du Roi, qui se pend à une poutre des Petites-Écuries — Chanterenne, inspecteur des Menus-Plaisirs[29], qui s'en va le long des boulevards, chantant le De Profundis ; c'est un grand et bel homme, que les petits garçons poursuivent, en lui jetant des pierres[30] : Plus de Roi, plus de Chanterenne ! voilà ses dernières paroles en se donnant la mort[31] ; — Mme de Valdec, qui avait résisté au massacre de son fils, M. de Lessart, ancien ministre de l'Intérieur, tué à Versailles, le 9 septembre 1792, et qui, ne pouvant survivre à celui de Louis XVI, expire dans la nuit du 21 janvier ; — Mme des Fourniels[32], mourant du même mal, le 22, au matin ; sa nièce, Mme de Gesvres, celle qui fut blessée à l'épaule d'un coup de pique, le 6 octobre, Mme de Gesvres, si gaie, si vive, si maligne, qui finit en un marasme ressemblant à de la folie[33] ; — Mme de Lézardière, enfin, qui, voyant revenir, à Choisy-le Roi, son fils, en compagnie de l'abbé Edgeworth, et lisant sur leurs visages terrifiés, devinant dans leurs yeux, encore pleins de visions d'échafaud, l'horrible nouvelle, tombe raide morte, sans prononcer une parole[34] !

 

 

 



[1] Mémoire de Madame Royale. (Beaucourt, t. I, p. 21.)

[2] Rouy l'aîné, Le Magicien républicain. (Beaucourt, t. I, p. 378.)

[3] Turgy, Fragments historiques sur la captivité de la famille royale. (Beaucourt, t. I, p. 207.)

[4] Mémoire de Madame Royale. (Beaucourt, t. I, p. 21.)

[5] Turgy, Fragments historiques sur la captivité de la famille royale. (Beaucourt, t. I, p. 207.)

[6] Journal de Cléry. (Beaucourt, t. I, p. 192.)

[7] Mémoire de Madame Royale. (Beaucourt, t. I, p. 21.)

[8] Extrait des registres du Conseil du Temple, du 21 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 315-317.) — Cléry, Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple... et Suite du journal..., édition de 1861, p. 179.

[9] Charles Goret, Mon témoignage sur la détention de Louis XVI. (Beaucourt, t. I, p. 224-226.)

[10] Charles Goret, Mon témoignage sur la détention de Louis XVI. (Beaucourt, t. I, p. 223.)

[11] Procès des Bourbons. (Beaucourt, t. I, p. 388.)

[12] Relation de Pierre-Joseph Joly. (Revue de Champagne et de Brie, 1895, p. 240.)

[13] Archives nationales, W. 345, n° 676.

[14] Ange Piton, L'Urne des Stuarts et des Bourbons..., p. 192-193.

[15] Harmand (de la Meuse), Anecdotes relatives à quelques personnes et à plusieurs événements remarquables de la Révolution, Paris, 1820, in-8°, p. 60.

[16] Séance du Conseil général de la Commune, du 24 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 321-322.)

[17] Les Révolutions de Paris, n° 185, des 19-26 janvier.

[18] Lettre de Chambon, maire de Paris, au Conseil exécutif provisoire, du 21 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 310.)

[19] S. Mercier, Nouveau Paris, Paris, Fuchs, 1798, in-8°, t. III, p. 5.

[20] Les Révolutions de Paris, n° 185, des 19-26 janvier 1793.

[21] Mémoires du chancelier Pasquier, t. I, p. 87.

[22] Mémoires d'un prêtre régicide, Paris, 1829, 2 vol. in-8°, t. II, p. 1. L'auteur de ce livre serait Simon-Edme Monnel (1747-1822), membre de l'Assemblée Constituante, puis de la Convention.

[23] La Révolution de 92, journal de la Convention nationale, n° du 23 janvier.

[24] Jean-François Lepître, Quelques souvenirs ou notes fidèles sur mon service au Temple depuis le 8 décembre 1792 jusqu'au 26 mars 1793. (Beaucourt, t. I, p. 285-286.)

[25] Lettre de Pichon à son frère, Paris, 27 janvier 1793. (Semaine religieuse d'Autun, 10 février 1900.)

[26] Lettre du vicomte de Retz au bailli Edmond du Ruault, Paris, 22 janvier 1793. (Grille, Op. cit., t. III, p. 361.)

[27] G. Duval, Souvenirs de la Terreur, t. I, p. 82. — François-Martin Poultier d'Elmotte, membre de la Convention (1753-1826).

[28] G. Duval, Souvenirs de la Terreur, t. I, p. 82.

[29] Nicolas Bocquet de Chanterenne, ancien inspecteur des Menus-Plaisirs et affaires de la Chambre du Roi, mari de Madeleine-Elisabeth-Renée de la Rochette, attachée en 1795 au service de Madame Royale au Temple.

[30] Lettre du vicomte de Retz déjà citée.

[31] Lettre de Louis-Nicolas de Tarade, ancien lieutenant de la garde de Louis XVI, neveu de M, de Chanterenne, au baron Desniée, intendant général de la maison militaire du Roi, Montargis. 2 janvier 1815. (Archives nationales, O3 2558).

[32] Marie-Madeleine Morin de la Sablonnière, sœur de Mme de Valdec, citée plus haut, et qui avait épousé M. Jacques Verdelhan des Fourniels.

[33] Lettre du vicomte de Retz, citée plus haut.

[34] M.-L. Merland, Notice sur Mlle de Lézardière dans Biographies vendéennes, Fontenay-le-Comte, 4 vol. in-12, t. IV, p. 80.

Les spectateurs du drame du 21 janvier en conservèrent d'ailleurs toute leur vie une impression douloureuse et tragique. Mme Firmin Marchand, habitant Paris, se souvient parfaitement, et me l'a raconté, que le grand-père de son mari, Auguste Marchand, habitant rue Saint-Thomas-du-Louvre, qui avait assisté an supplice du Roi, ne pouvait à la fin de sa vie, plus de cinquante ans après, raconter ce qu'il avait vu sans être aussitôt saisi d'une indicible émotion.