LA MORT DU ROI

21 JANVIER 1793

 

CHAPITRE PREMIER. — DERNIÈRE SOIRÉE.

 

 

Qu'on se fasse, s'il est possible, un tableau de ce qui se passe dans l'intérieur du Temple ! (La Révolution de 1792, journal de la Convention nationale, n° du 21 janvier 1793).

Qu'avons-nous donc à craindre ? Nous avons la force en main ! (Ordre du jour de Santerre, du 17 janvier 1793).

 

Nous passons, le 20 janvier, au soir, vers 11 heures, avec le citoyen Pichon, de Pithiviers, enrôlé, comme tant d'autres, de gré ou de force, dans les Sections armées de Paris, nous passons devant le Temple[1], où s'achève la captivité du Roi. La nuit est sombre et pluvieuse[2] ; le ciel, bas et couvert. Il a neigé les jours précédents ; puis le dégel est venu. Les rues sont engorgées par la fonte des neiges[3], qui les obstruent et empêchent les patrouilles de marcher[4]. Elles sont, en revanche, mieux éclairées que d'habitude ; les réverbères sont allumés partout[5], et les fenêtres des maisons des rues avoisinant l'enclos du Temple, rues du Temple, de Vendôme (Béranger), de Beaujolais (de Picardie), de Forez (Charlot), de la Corderie (de Bretagne) sont illuminées sans exception, selon l'ordre exprès et général de la Commune de Paris, qui prétend rendre ainsi impossible tout attentat[6]. Aux abords du Temple, il n'y a pas un chat[7]. Des rondes seulement circulent à intervalles réguliers. J'ay de dimanche à lundi... passé avec ma patrouille trois fois, depuis 11 heures du soir jusqu'à 4 heures du matin, devant le Temple, écrit Pichon, le mardi 22 janvier[8].

Si obscure que soit la nuit, on aperçoit se dressant au milieu de l'enclos l'énorme masse de la tour du Temple, qui, récemment dégagée des maisons qui y étaient adossées au nord-est et qui ont été démolies[9], se profile de toute sa hauteur de cinquante mètres, on entrevoit le toit en pyramide carrée de son donjon et les couvertures coniques de ses tourelles. Les arbres du jardin du Grand-prieur, au midi et à l'ouest de la Tour, ont été en grande partie rasés[10], et le mur de l'enclos jugé insuffisant connue défense, l'architecte Palloy a fait bâtir autour de la prison royale un second mur d'enceinte de trente-six pieds de haut[11]. La Tour, pour laquelle la Reine avait une telle horreur qu'elle avait prié mille fois M. le comte d'Artois de la faire abattre[12], a, ainsi, un aspect d'autant phis funèbre qu'aucune lumière n'apparaît aux fenêtres, toutes ayant été garnies d'abat-jours ou de hottes, de manière qu'on ne pût rien voir dans la prison, des endroits élevés du dehors[13].

Qu'on se fasse maintenant, s'il est possible, un tableau de ce qui se passe dans l'intérieur du Temple ![14] Depuis le début de l'après-midi, les événements se sont précipités. A deux heures, les citoyens Garat, ministre de la Justice et président du Conseil exécutif provisoire. Le Brun, ministre des Affaires étrangères, et Grouvelle, secrétaire du Conseil, ont signifié à Louis Capet les décrets de la Convention des 15, 17, 19 et 20 janvier, qui le condamnent à mort[15]. Le Roi a demandé alors un délai de trois jours, pour se préparer à subir sa peine ; la permission de faire ses adieux à sa famille sans témoins ; l'autorisation enfin de voir librement l'abbé Edgeworth de Firmont, ancien confesseur de Madame Élisabeth, prêtre insermenté[16] ; M. de Malesherbes, à qui le Roi a précédemment confié ce désir, en a fait prévenir l'abbé Edgeworth par M. Joseph-Alexis de Lézardière, dans la famille duquel ce prêtre s'est réfugié à Choisy-le-Roi, après les massacres de septembre ; il habite actuellement à Paris aux Missions étrangères, rue du Bac, n° 483[17]. Le sursis ayant été refusé par la Convention, qui, séance tenante, a passé à l'ordre du jour, mais les deux autres demandes ayant été prises en considération[18], Carat est revenu, vers six heures, au Temple, pour notifier ces décisions au Roi[19]. Il était accompagné de l'abbé Edgeworth, — en habit laïque[20], — qui a eu alors avec le condamné un premier entretien de deux heures environ[21]. Enfin, de huit heures et demie à dix heures et demie, a eu lieu la scène des adieux du Roi et de sa famille dans la petite salle à manger, l'une des quatre pièces entre lesquelles on a distribué, à l'aide de légères cloisons, le second étage de la Tour, lorsque le Roi est venu l'habiter, le 29 septembre 1792.

Le condamné est seul maintenant en face de la mort.

A dix heures et demie, donc, alors que, malgré les deux portes, — l'une en bois de chêne fort épais et garnie de clous, la seconde en fer[22], — qui se sont refermées sur elles, on continue d'entendre les cris et les gémissements des princesses dans l'escalier[23], le Roi rentre dans sa chambre, puis rejoint presque aussitôt l'abbé Edgeworth dans son oratoire, qui communique avec cette chambre et est pratiqué dans l'une des tourelles, — celle de l'ouest, — de la Tour. Nous avons le temps de l'apercevoir, cet oratoire : il a 3 mètres de diamètre environ[24], n'a ni tapisserie, ni ornements ; un mauvais poêle en faïence lui tient lieu de cheminée, et l'on n'y trouve, pour tous meubles, qu'une table, trois chaises de cuir[25], et un petit coussin garni en crin[26] ; nous avons aussi le temps d'entendre le loi qui, dans un état de trouble et d'agitation montrant une âme profondément blessée, crie à l'abbé Edgeworth, en se jetant sur une chaise : Ah ! Monsieur, quelle rencontre que celle que je viens d'avoir ! Faut-il donc que j'aime si tendrement et que je sois si tendrement aimé !... Mais c'en est fait ; oublions tout le reste, pour ne penser qu'à l'unique affaire. Elle seule doit concentrer dans ce moment toutes mes affections et toutes mes pensées[27]...

Puis, comme la porte se referme et que l'histoire reste ici muette sur la suite de l'entretien, employons la demi-heure, durant laquelle il va se prolonger, à jeter un coup d'œil sur la chambre où nous sommes restés et où le Roi va passer sa dernière nuit.

De 5 mètres de long sur 4 de large[28], cette chambre occupe à peu près le quart du deuxième étage de la Touron elle a été disposée, et n'est éclairée que par une seule fenêtre, placée au fond d'une embrasure de plus de 2 mètres. Les cloisons en sont tapissées d'un papier jaune glacé, semé de fleurs blanches[29], et la voûte de la Tour est dissimulée par un faux-plafond en toile peinte[30].

Le mobilier peut are bientôt décrit. En entrant par la porte à cieux battants, qui donne sur l'antichambre, nous avons en face de nous la cheminée, sur laquelle est une glace, d'un seul morceau, de 48 pouces sur 38, dans son parquet peint en blanc[31], qui renvoie l'assez faible lueur des bougies[32] garnissant deux flambeaux argentés[33], lesquels sont disposés de chaque côté d'une pendule à sonnerie de Paris, annoncée sur le cadran Chevalier Dutertre, dorée en or moulu sur une base de marbre gris[34]. Devant la cheminée est placée, dans cette nuit du 20 janvier[35], une petite table à écrire couverte de maroquin vert, avec dessus du papier, des plumes, une écritoire et des livres, parmi lesquels, très probablement, un des volumes de ce bréviaire, acheté pour le Roi, sur sa demande, dès le début de sa captivité[36]. Contre la cloison, à gauche, est le lit du Roi, qui est celui qui servait au capitaine des gardes de Monsieur le comte d'Artois, grand-prieur de France[37] ; c'est une couchette de quatre pieds, à quatre colonnes, peinte en blanc, garnie en damas vert, sa courtepointe garnie, de plus, de trois matelas en futaine blanche, d'un sommier de crin, d'un fond sanglé, et d'un traversin, le tout en bon état... avec un petit couvre-pieds en satin blanc et piqué[38]. Dans le reste de la pièce sont disposés : une commode en bois d'acajou, à dessus de marbre, et garnie de trois tiroirs on ne se trouvent que des livres classiques, d'histoire et des Mercures ; un secrétaire, plaqué en bois de rose, garni de quatre tiroirs ; un paravent en drap fond vert de six feuilles, à hauteur d'appui ; une bergère, avec un coussin de damas vert, deux fauteuils de damas vert, une chaise de canne, une chaise de paille, deux petits tabourets de paille[39] ; un miroir de 0,57 centimètres sur entouré d'un cadre laqué — art et sujets de la Chine —, devant lequel se rase le Roi ; sur un meuble, la petite lanterne en cuivre, à l'aide de laquelle il s'éclaire après l'extinction des feux à dix heures[40] ; aux murs, deux baromètres dorés[41].

C'est dans cette chambre que rentre le Roi, lorsqu'à onze heures, Cléry, son valet de chambre, vient lui proposer de souper[42]. Le Roi hésita un moment ; mais, par réflexion, il accepta l'offre[43]. Je le servis, raconte Cléry, sans dire où. J'avais eu soin, pour ce souper, continue-t-il, de demander de la volaille panée, quelques petits pâtés, du gratin de bouilli qu'il aimait beaucoup, de la purée de navets, en un mot toutes choses qui pouvaient se manger sans le secours du couteau ou de la fourchette [qu'on avait retirés au prisonnier, par crainte d'un suicide]. Le Roi mangea de bon appétit deux ailes de poulet, un peu de légumes, but deux verres d'eau et de vin, et [prit], pour dessert, un petit biscuit à la cuiller et un peu de vin de Malaga[44].

Après avoir achevé ce repas, et obligé Edgeworth à se mettre à table, à son tour[45], le condamné retourne avec ce dernier dans l'oratoire, et y reste un instant[46], au bout duquel ils en ressortent, l'abbé quittant son pénitent, pour descendre dans la salle du Conseil, au rez-de-chaussée, demander aux commissaires de garde de la Commune l'autorisation de dire la messe, le lendemain, dans l'appartement de Louis Capet[47], et celle d'envoyer chercher à la paroisse voisine de Saint-François-d'Assise[48] les objets nécessaires à la célébration de cette messe.

Ayant obtenu la double faveur qu'il souhaitait, Edgeworth est aussitôt reconduit[49] auprès du Roi qui l'attendait dans sa chambre. Il pouvait être alors onze heures et demie. Tous deux repassèrent dans la tourelle, où ils restèrent jusqu'à minuit et demie[50]. Une version des souvenirs de Firmont veut que le Roi soit, à ce moment, tombé à genoux, pour remercier Dieu de l'espoir qu'il avait d'entendre encore une fois la messe et de recevoir la communion. Puis il commença sa confession[51].

Quand elle fut achevée, raconte Edgeworth, le voyant fatigué, je lui proposai de prendre un peu de repos. Il y consentit avec sa bonté ordinaire, et il m'engagea à en prendre aussi. Je passai par ses ordres dans la petite pièce qu'occupait Cléry. Cette pièce n'était séparée de la chambre du Roi que par une cloison, et tandis que j'étais livré aux pensées les plus accablantes, j'entendis ce prince donner tranquillement ses ordres pour le lendemain, et se coucher ensuite[52]. Alors, je déshabillai le Roi, confirme Cléry, et comme j'allais pour lui rouler les cheveux, il me dit : Ce n'est pas la peine ! Puis, en le couchant, comme je fermais ses rideaux : Cléry, vous m'éveillerez à cinq heures ! D'après une relation très postérieure, il est vrai, le Roi aurait dit en se mettant au lit : J'ai besoin de forces pour le voyage que j'ai à accomplir, je vais en chercher dans le repos[53]. En fait, à peine fut-il couché qu'un sommeil profond s'empara de ses sens[54], et que les tristes pensées de Cléry, qui passa la nuit sur une chaise, dans la chambre, priant Dieu de conserver à son maître sa force et son courage, durent être bientôt bercées au son du ronflement continuel et des plus extraordinaires[55] qui accompagnait d'habitude le sommeil du Roi.

Tout Louis XVI est dans cette admirable résignation chrétienne, dans ce tempérament parfaitement équilibré, aussi, dans cet étonnant manque de nerfs, dans cette stupéfiante placidité, qui sont les secrets de son courage pendant cette dernière soirée et qui le soutiendront demain encore dans la matinée.

 

***

Au calme, à la résignation de la victime s'opposent violemment le trouble et l'agitation des bourreaux.

La Convention, qui a siégé, le 20 janvier, jusqu'à trois heures du matin[56], a repris séance le même jour, de dix heures trois quarts à cinq heures trois quarts[57]. Entre trois et quatre heures du matin, cieux expéditions de ses décrets ont été envoyées au Conseil exécutif provisoire[58], qui, réuni à neuf heures, reste assemblé jusqu'à minuit[59], avec une seule interruption de six heures à neuf heures du soir. Le Comité de sûreté générale[60], le Conseil général du département[61], le Conseil général de la commune[62] délibèrent aussi sans désemparer. On sent dans tous ces corps une inquiétude et un effroi. Paris est calme pourtant, et pendant toute la première partie de la journée, les rapports arrivent aux autorités, déclarant que rien n'est survenu[63], que tout est tranquille[64]. Mais cette tranquillité même terrifie ceux qui ont la charge de l'ordre.

Comme pour donner raison leurs craintes, des nouvelles moins rassurantes circulent bientôt. Ce sont d'abord des bruits vagues. On parle de quelques gens mal intentionnés qui se proposent, lorsque Louis sortira du Temple, de l'assassiner pour lui éviter la honte de l'échafaud[65]. On est prévenu du projet insensé de faire, le 21 janvier, crier grâce par la force armée et de soulever le peuple pour enlever le criminel[66]. Puis, bientôt, on apprend que dix et vingt députés des votans ont été, au sortir (le la Convention, menacés dans les rues, ou chez eux-mêmes[67] ; qu'Aimé Goupilleau, député de la Vendée, qui prenait un verre de punch au café de l'Union, près Saint-Roch, n'a échappé que par hasard au couteau d'un meurtrier[68] ; que Le Peletier de Saint-Fargeau, député de l'Yonne, a été assassiné à cinq heures, au Palais-Royal, chez le restaurateur Février, par l'ancien garde du corps du tyran, Philippe-Nicolas-Marie de Paris. Peu après, un complot est découvert : un fort de la Halle a reçu une lettre de convocation pour se trouver lui et ses pareils en grand nombre sur le passage de Louis Capet[69]. Et en fait, des femmes de ci-devant, des actrices, des filles entretenues, des lingères et brodeuses aristocrates sont allées déguisées à la Italie et ont dit aux Dames et aux forts : Enlevons le Roi ! Chassons les députés ! Brûlons la guillotine ! Plusieurs ont été arrêtées et conduites aux Madelonnettes[70]. Enfin, quand la nuit est tombée, on dépose sur les bornes, en profusion, on glisse sous les portes des libelles imprimés, on affiche des placards[71] appelant le peuple à l'insurrection.

L'un d'eux :

AU PEUPLE

L'Assemblée peut traîner Louis XVI innocent à l'échafaud et, soulevant ainsi contre nous l'univers indigné, nous plonger dans des malheurs inouïs. Qu'a-t-elle à craindre ? Rien ! Elle n'a que les honnêtes gens contre elle. Mais ses décrets sont-ils donc d'un Dieu ? Ne peut-on les révoquer ? Sauvons le Roi ! Sauvons-nous ! Il en est encore temps ![72]

Un autre :

Peuple, tu dors ! et ton Roi va mourir ! Le meilleur des Rois ! Pour faire place à qui ? à d'Orléans ! le plus dissolu des princes ! Ah ! réveille-toi, frappe tes ennemis, sauve ton père !

CUJUS[73].

 

Alors, une sorte de terreur s'empare des Conseils et des Comités. Les arrêtés succèdent aux arrêtés.

Après le rejet du sursis par la Convention, le Conseil exécutif provisoire confirme ses décisions du matin, et les complète :

L'exécution du jugement se fera demain lundi 21 ;

Le lieu de l'exécution sera la place de la Révolution, ci-devant Louis XV, entre le piédestal et les Champs-Élysées.....[74]

Louis Capet partira du Temple à huit heures précises, ou du moins aussitôt que les dispositions seront faites ; en conséquence, les commissaires de la Commune chargés de. sa garde le conduiront jusqu'à la place de la Révolution, on ils en feront la tradition à l'exécuteur des jugements criminels.....[75]

La voiture du maire l'amènera du Temple au lieu de l'exécution.....[76]

Son corps sera transféré dans le cimetière de la Madeleine, où il sera préparé une fosse à douze pieds de profondeur.....[77]

Deux commissaires... les citoyens François-Germain Isabeau et François-Pierre Sallais, sont nommés à l'effet de se joindre aux commissaires qui devront être choisis par le département et la municipalité de Paris pour être présents à l'exécution du décret de la Convention nationale qui condamne Louis Capet à subir la peine de mort, et pour en dresser procès-verbal sur le lieu et dans la forme usitée ;

Lesdits commissaires se rendront demain, 21, à huit heures du matin, dans le local qui leur a été préparé à l'hôtel de la Marine, rue et place de la Révolution[78].

 

Le Conseil général du département et le Conseil général de la Commune prennent de leur côté leurs dispositions, et arrêtent définitivement, à neuf heures du soir :

1°) Que le 21 janvier, à sept heures du matin, sera placée à toutes les barrières une force suffisante, pour empêcher qu'aucun rassemblement, de quelque nature qu'il soit, armé ou non, n'entre dans Paris, ni n'en sorte ;

2°) Que les sections armées feront mettre sous les armes et sur pied, à sept heures, tous les citoyens, excepté les fonctionnaires publics et les employés de l'administration, qui tous devront être à leur poste ;

3°) Que tous les comités des Sections seront en état de permanence non interrompue ; ...

4°) Qu'il ne sera permis à qui que ce soit, même aux femmes, de circuler dans les rues, excepté aux fonctionnaires publics et à la force armée ;

5°) Que tous les réverbères seront allumés, sauf à donner une indemnité à l'entrepreneur ;

6°) Que toutes les rues seront débarrassées ;

7°) Que le commandant général de la garde nationale, le citoyen Santerre, sera chargé de l'exécution de ces arrêtés....[79]

 

 

 

 



[1] Lettre du citoyen Pichon, de Paris, le 22 janvier 1793, à son frère, à Pithiviers. (Semaine religieuse d'Autun, 10 février 1900.)

[2] Beaulieu, Les Souvenirs de l'histoire ou le diurnal de la Révolution de France... Paris, Bridel, 2 vol. in-12 ; cité dans le marquis de Beaucourt, Captivité et derniers moments de Louis XVI, t. I, p. 397.

[3] Lettre des administrateurs au département de police de la Commune de Paris, au président du Conseil de la Commune, du 30 janvier 1793 (Beaucourt, t. II, p. 291.)

[4] Procès-verbal du Conseil général de la Commune, du 20 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 280.)

[5] Beaucourt, t. II, p. 279.

[6] Arrêt du Conseil général de la Commune portant que les citoyens seront invités à illuminer pendant tout le temps que durera le procès de Louis Capet, 11 décembre 1792, à la Bibl. nat., nouv. acq. fr., vol. 2691, fol. 237. Depuis la comparution de Louis XVI devant la Convention, la Commune avait à plusieurs reprises réitéré cette injonction aux habitants. (Cf. Beaucourt, t. II, p. 229, 255, 291).

[7] Lettre de Pichon, déjà citée.

[8] Lettre de Pichon, déjà citée.

[9] Ordonnance de payement de 3.000 livres au citoyen Coiny, pour l'indemniser de la destruction d'une manufacture d'acier qu'il avait établie près la tour du Temple, 8 mars 1793 ; — ordonnance de payement de 3.000 livres au citoyen Desbard pour l'indemniser de la destruction d'un café formé dans l'enclos du Temple, 16 mars 1793, (Arch. nat., 4392.)

[10] Ordonnance de payement aux citoyens Paquet et Taillis pour l'abattage des arbres du jardin du Temple, suivant l'arrêté de la Commune, du 6 décembre 1792. (Arch. nat., F7 4392.)

[11] P.-Fr. Rémusat, Mémoire sur ma détention au Temple, publié par Victor Pierre pour la Société d'histoire contemporaine, 1903, in-8°, p. 23.

[12] Mémoires de la duchesse de Tourzel, publiés par le duc des Cars, Paris, 1883, 2 vol. t. II, p. 232.

[13] Goret, extrait de Mon témoignage sur la détention de Louis XVI,.... dans Beaucourt, t. I, p. 217.

On s'étonnera peut-être que je ne donne pas ici un plan du Temple postérieur aux travaux de Palloy ; c'est que je n'en ai pas trouvé de contemporain et que j'ai craint de commettre quelques erreurs en essayant d'en tracer un d'après les documents écrits. Je n'ignore pas que Beauchesne a publié un de ces plans dans son Louis XVII et M. Lenotre un second dans Les Quartiers de Paris pendant la Révolution (Paris, 1896, in-fol.) Le dirai-je pourtant, je ne suis pas absolument convaincu de la rigoureuse exactitude de tous les détails de ces dessins.

[14] La Révolution de 92, journal de la Convention nationale, n° du lundi 21 janvier 1793.

[15] Compte rendu par le ministre de la Justice à la Convention nationale de la notification du jugement de Louis Capet (Moniteur du 24 janvier 1793).

[16] Moniteur du 24 janvier 1793. L'original de la note l'enlise par Louis XVI à Carat est aux Archives nationales, C. 243.

[17] Maison des Missions étrangères, portant aujourd'hui le n° 128. Henry-Essex Edgeworth de Firmont (1715-1807) était directeur honoraire du séminaire des Missions étrangères, qu'il habita à diverses reprises. Mais M. E.-C. Lesserteur, directeur du séminaire des Missions étrangères, que je ne saurais assez remercier de l'accueil si bienveillant qu'il a voulu me faire, m'a déclaré que l'on n'avait conservé aux Missions étrangères aucun souvenir de ces séjours et particulièrement de celui qu'y lit Edgeworth de Firmont en décembre et janvier 1793.

[18] Décret de la Convention du 20 janvier 1793. (Original : Arch. nat., AF II, 3, plaquette 14, n° 12).

[19] Procès-verbal de la séance du Conseil exécutif provisoire du 20 janvier 1793 (Beaucourt, t. II, p. 268-269).

[20] Avant de quitter les Tuileries, où siégeait- le Conseil exécutif, et d'on il était parti pour le Temple avec Carat, Edgeworth avait inutilement sollicité ce dernier de lui laisser revêtir le costume ecclésiastique. J'étais en habit laïque, raconte-t-il, comme l'était, à cette époque, tout le clergé catholique de Paris. Mais songeant en ce moment à ce que je devais, d'une part, an Roi, qui n'était pas familiarisé avec un pareil costume et, de l'autre, à la religion elle-même, qui recevait pour la première fois une sorte d'hommage du nouveau gouvernement, je crus avoir le droit de reprendre, en celte occasion, les marques extérieures de mon état ; du moins en faire nue tentative me parut être un devoir. J'en parlai donc au ministre avant de quitter les Tuileries ; mais il rejeta ma proposition en ternies qui ne me permirent pas d'insister. (Relation d'Edgeworth, dans Beaucourt, t. I, p. 311-312).

[21] Edgeworth de Firmont, Relation des derniers moments de Louis XVI, dans Beaucourt, t. I, p. 316-320.

[22] Cléry, Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple pendant la captivité de Louis XII, dans Beaucourt, t. I, p. 124.

[23] Beaucourt, t. I, p. 185.

[24] Cf. le plan en fin de chapitre, à l'échelle.

[25] Relation d'Edgeworth (Beaucourt, t. I, p. 317).

[26] Journal de Cléry (Beaucourt, t. I, p. 137).

[27] Relation d'Edgeworth (Beaucourt, t. I, p. 321-322).

[28] Cf. le plan à la fin du chapitre.

[29] Lettre de Cléry à Mme Vigée-Le Brun, 27 octobre 1796. (Beaucourt, t. I, p. 194). — Beauchesne, Louis XVII, 1861, in-8°, t. I, p. 307.

[30] Journal de Cléry, dans Beaucourt, t. I, p. 124.

[31] État des différents meubles ou objets détaillés et trouvés dans l'appartement de Louis Capet, séant dans la tour du Temple au deuxième étage, le 19 janvier 1793. (Archives nationales, F7 4391 n° 4 ; publié dans la Revue rétrospective, 2e série, 1837, p. 251 et suivantes) ; et inventaire des meubles du Temple, le 25 octobre 1792 (Archives nationales, F7 4391, n° 5).

[32] Journal de Cléry (Beaucourt, t. I, p. 161).

[33] Inventaire du 25 octobre 1792 (Arch. nat., F7 4391).

[34] État des différents meubles... (Revue rétrospective, 1837, p. 251).

[35] Lettre de Cléry à Mme Vigée-Le Brun, du 27 octobre 1796 (Beaucourt, t. I, p. 194).

[36] Procès-verbal du Conseil général de la Commune, du 18 novembre 1792 (Beaucourt, t. II, p. 127).

[37] Journal de Cléry... (Beaucourt, t. I, p. 124).

[38] État des différents meubles... (Revue rétrospective, 1837, p. 251).

[39] État des différents meubles... (Revue rétrospective, 1837, p. 251).

[40] Ces deux derniers objets appartiennent aujourd'hui à Mmes Lasne et Dubuisson.

[41] État des différents meubles... (Revue rétrospective, 1837, p. 251).

[42] Relation d'Edgeworth (Beaucourt, t. I, p. 322.)

[43] Relation d'Edgeworth (Beaucourt, t. I, p. 322.)

[44] Journal de Cléry (Beaucourt, t. I, p. 185-186.)

[45] Relation d'Edgeworth (Beaucourt, t, I, p. 322.)

[46] Journal de Cléry (Beaucourt, t. I, p. 186.)

[47] Note de l'abbé Edgeworth, du 20 janvier 1793. (Beaucourt, t. I, p. 294.)

[48] Ancienne église des Capucins du Marais, rue du Perche, aujourd'hui église Saint-Jean-Saint-François.

[49] Relation d'Edgeworth. (Beaucourt, t. I, p. 325.)

[50] Journal de Cléry. (Beaucourt, t. I, p. 186.)

[51] Relation d'Edgeworth, texte de Bertrand de Moleville. (Beaucourt, t. I, p. 325.)

[52] Relation d'Edgeworth. (Beaucourt, t. I, p. 325-326.)

[53] Les Tuileries, le Temple, le Tribunal révolutionnaire et la Conciergerie, sous lu tyrannie de la Convention, auquel on a joint le tableau du 21 janvier, pour servir de supplément au Journal de Cléry, par un ami du Trône, Paris, 1814, in-8°, p. 145.

[54] Journal de Cléry. (Beaucourt, t. I, p. 186.)

[55] Goret, Mon témoignage sur la détention de Louis XVI, dans Beaucourt, t. I, p. 215-216. — Verdier, Tableau historique de la famille royale au Temple. (Ibid., p. 240.)

[56] Archives parlementaires, t. LVII, p. 468.

[57] Archives parlementaires, t. LVII, p. 505, 514.

[58] Compte rendu par le ministre de la Justice de la notification du jugement de Louis Capet à la Convention nationale, le 20 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 281.)

[59] Séance du Conseil exécutif provisoire, du 20 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 266-271.)

[60] Beaucourt, t. II, p. 290.

[61] Beaucourt, t. II, p. 273, 299.

[62] Beaucourt, t. II, p. 274, 291.

[63] Lettre des administrateurs du département de Paris, du 20 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 264.)

[64] Lettre de Santerre au président de la Convention, 20 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 288.)

[65] Lettre du Comité de sûreté générale, 20 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 290.)

[66] Ordre du jour de Santerre, du 20 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 290-291.)

[67] Lettre de M. Chaumine à M. Préval, 22 janvier 1793. (François Grille, Lettres, mémoires et documents publiés avec des notes sur la formation, le personnel, l'esprit du 1er bataillon des volontaires de Maine-et-Loire et sur sa marche à travers les crises de la Révolution française, Paris, 1850, 4 vol. in-8°, t. III, p. 355.) — J'aurai assez souvent à citer cet Ouvrage, fun des plus curieux assurément parmi ceux que j'ai consultés au cours de mon travail. C'est un vaste recueil de documents officiels, de notes, de fragments de mémoires, de lettres intimes composé par François Grille (1782-1853), tour à tour attaché au ministère de l'Intérieur, journaliste, auteur dramatique, bibliothécaire de la ville d'Angers, commissaire du gouvernement en 1848. L'authenticité de ces pièces a souvent été mise en doute, écrit un juge particulièrement compétent, M. Célestin Port, et, pour plus d'une, devrait être démontrée. Je dois dire pourtant, déclare-t-il, que tous les documents que j'ai pu contrôler y sont reproduits avec une exactitude scrupuleuse. Cf. Dictionnaire de Maine-et-Loire, Grille (François). J'ajouterai, moi, avoir renouvelé heureusement la même expérience et que je nie suis cru autorisé par là à faire plusieurs emprunts très intéressants à ce recueil.

[68] Archives parlementaires, t. LVII, p. 519-520.

[69] Lettre des administrateurs du département de police de la Commune de Paris, 20 janvier. (Beaucourt, t. II, p. 291.)

[70] Grille, op. cit., t. III, p. 347-348. — La prison des Madelonnettes se trouvait, rue des Fontaines, laquelle débouchait peu près en face de l'entrée du Temple.

[71] Révolutions de Paris, n° du 19 au 26 janvier 1793.

[72] Archives parlementaires, t. LVII, p. 519.

[73] Grille, op. cit., t. III, p. 347.

[74] Procès-verbal de la séance, du 20 janvier 1793, du Conseil exécutif provisoire, dans Beaucourt, t. II, p. 267.

[75] Procès-verbal de la séance, du 21 janvier 1793, du Conseil exécutif provisoire. (Beaucourt, t. II, p. 300-301.)

[76] Le Conseil exécutif provisoire aux administrateurs du département de police, le 20 janvier 1793. (Beaucourt, t. II, p. 300.)

[77] Procès-verbal de la séance, du 20 janvier 1793, du Conseil exécutif provisoire. (Beaucourt, t. II, p. 267.)

[78] Beaucourt, t. II, p. 267. — Les services du ministère de la Marine, précédemment établis rue Taitbout, étaient installés, depuis la fin de 1791 ou le début de 1792, dans la partie des bâtiments de l'hôtel du Garde-Meuble qui donnait sur la place de la Révolution (Concorde) et la rue de la Révolution (Royale), l'administration du Garde-Meuble occupant l'aile droite, du côté de la rue Saint-Florentin. C'est là, dans l'hôtel de l'ancien Garde-Meuble, qu'est encore aujourd'hui le ministère de la Marine, contrairement à une opinion très répandue qui place le Garde-Meuble, en pendant de ce Ministère, de l'autre côté de la rue Royale, c'est-à-dire on il na jamais été. Les hôtels de ce côté de la place étaient en effet des hôtels privés. Entre autres preuves de ce que j'avance, je peux citer une lettre de Monge, ministre de la Marine, des premiers jours de mars 1793, dont j'ai retrouvé l'analyse et qui demande à la Convention que le local du Garde-Meuble soit entièrement destiné pour le service de l'administration de la Marine. (Archives parlementaires, t. LIX., p. 669.) Cf. aussi les Almanachs royaux, de 1791 et de 1792.

[79] Beaucourt, op. cit., I. II, p. 273, 277, 279.