L'HOMME AU MASQUE DE FER

 

CHAPITRE XII.

 

 

Avedick. — Son origine. — Son protecteur, le grand muphti, Feizoulah-Effendi. — Les deux Églises schismatique et catholique se maintiennent dans une concorde parfaite. — Chute de Mustapha II. — Mort du muphti. — Avedick est déposé et emprisonné. — Les Arméniens le délivrent à prix d'argent. — Haine persistante de Ferriol., — Son acharnement contre Avedick. — Il réussit à le faire déposer pour la seconde fois. — Récit de l'enlèvement d'Avedick à Chio. — Il est enfermé dans un bâtiment français. — Péripéties du voyage. — Avedick essaye de donner de ses nouvelles. — Insuccès de sa tentative. — Son arrivée à Marseille.

 

Sorti des rangs du peuple et appartenant à une famille pauvre et obscure de Tocate[1], Avedick[2] avait de bonne heure été admis au nombre des vertahieds ou docteurs chargés de conserver et d'enseigner les doctrines de l'Église arménienne. Devenu promptement évêque, puis archevêque, il s'était distingué par sa fermeté, que Ferriol nomme de la hardiesse, à soutenir les intérêts de ses coreligionnaires. Le commencement de sa longue lutte avec l'ambassadeur français, dans laquelle l'un montrera une hauteur digne, et l'autre une violence extrême, et qui devait se terminer pour Avedick par une terrible catastrophe, remonte bien au delà de l'époque où Ferriol arriva à Constantinople en qualité d'ambassadeur. Celui-ci, se trouvant en Hongrie dans le camp des Turcs et ayant appris quelques propos irrespectueux tenus par Avedick contre Louis XIV, avait usé de son influence sur le grand vizir pour faire exiler le téméraire archevêque[3]. Mais, en décembre 1701, l'excessive rigueur de cette punition fut réparée d'une manière éclatante. Le grand muphti Feizoulah-Effendi, chargé des affaires spirituelles, mais qui gouvernait en réalité tout l'empire turc par son ascendant sur le sultan Mustapha II[4], s'était lié autrefois à Erzeroum, où il avait été cadi, avec Avedick, comme lui habitant de cette ville. Assez puissant pour choisir et renverser les grands-vizirs, ce premier dignitaire de la foi musulmane le fut aussi pour faire de son ami le patriarche arménien de Constantinople et de Jérusalem. En vain Ferriol demanda-t-il au grand-chancelier de l'empire et au kiaya du grand vizir la confirmation de l'exil d'Avedick. Ces deux hauts personnages répondirent à l'ambassadeur français[5] que la puissance du muphti était souveraine, sa volonté à cet égard irrévocable, et qu'il était aussi inutile de vouloir s'opposer à sa détermination que dangereux d'essayer d'ébranler son crédit.

Il ne restait à Ferriol qu'à se soumettre. Mais, ainsi que ses ardents inspirateurs, il conçut dès lors, contre le patriarche arménien, un ressentiment implacable dont on trouve les preuves dans chacune de ses dépêches, que le temps devait accroître de plus en plus, et dont les effets ne tardèrent pas à éclater. Et pourtant rien, dans la conduite du chef des Arméniens, ne justifie d'abord cette inimitié. Sans doute il se montra moins docile que ne l'auraient voulu les jésuites à leurs prétentions. Sans doute il trompa l'espoir qu'ils avaient conçu de l'acheter et de le conquérir à leur cause. Mais, malgré les obstacles soulevés par eux contre le traité d'union qu'a proposé Ferriol, Avedick exhorte ses coreligionnaires à la paix[6], et, durant plusieurs années, les deux Églises se maintiennent dans une concorde parfaite. La liberté est si grande pour les catholiques, écrit Ferriol le 1er mai 1705, que tout le monde avoue qu'il n'y en aurait pas davantage dans un pays chrétien. Les R. P. jésuites ont fait à Pâques la procession de Sainte-Anne, au milieu de Galata, portant la croix, les bannières et les reliques avec une infinité de flambeaux allumés et un concours de peuple prodigieux. On ne faisait auparavant cette cérémonie que dans l'enceinte de l'église[7]. Au lieu de tenir compte à Avedick de cette situation heureuse, Ferriol saisit le premier prétexte pour tenter de le renverser. Mais c'est en vain qu'il le dénonce au kiaya du grand vizir comme ayant corrompu un courrier et intercepté les dépêches de Louis XIV[8]. Ce détournement, alors très-commun en Turquie, et pour lequel d'ailleurs l'exil demandé par Ferriol aurait été une peine beaucoup trop sévère, reste impuni, et la haute protection du muphti continue à couvrir le patriarche.

Mais, sur ce théâtre des révolutions soudaines et des bouleversements les plus imprévus, la suprême puissance était alors presque toujours suivie d'une chute profonde. Le plus souvent un ordre laconique venu du sérail, parfois la voix retentissante du peuple irrité suffisait pour précipiter du faîte du pouvoir dans l'abîme les favoris d'un jour, et jamais, dans ces fréquentes catastrophes, la hache du bourreau ne restait inactive. Au moment où Avedick paraissait devoir jouir pendant longtemps de l'efficace appui du muphti, une révolution formidable éclate à Constantinople. Deux cent mille hommes en armes demandant la présence du Grand Seigneur et réclamant l'exécution de la loi selon laquelle il ne lui est pas permis, en temps de paix, de s'éloigner de la capitale ; toutes les milices se réunissant au peuple et aux gens de loi, les milices pour se plaindre de n'être pas payées, le peuple pour attribuer sa misère au séjour du sultan à Andrinople, les gens de loi pour protester contre la cupidité du muphti[9] ; celui-ci égorgé, le sultan Mustapha II renversé, et Achmet III, son frère, tiré du fond du sérail et placé sur le trône, telle fut la rapide révolution qui vint tout à coup priver Avedick de son protecteur et le livrer aux ressentiments de Ferriol. Moins de deux mois après, en effet, le patriarche arménien était déposé, enfermé dans la forteresse des Sept-Tours[10], puis, sur les instances réitérées de l'ambassadeur, exilé en Syrie à Abratadas. Les Arméniens refusent d'obéir au nouveau patriarche Kaisac, et réclament inutilement leur chef aimé[11]. L'influence de Ferriol est assez grande pour qu'il puisse satisfaire aux plus minutieuses et aux plus cruelles précautions. Jeté sur un rocher, écueil abandonné et fort éloigné de Constantinople, l'ancien patriarche parait encore redoutable. Ferriol rend sa prison la plus dure qu'il est possible, et, avec une barbarie dont on hésiterait à admettre les preuves, si elles n'émanaient pas de celui même qui en a été coupable, il croit nécessaire de faire enfermer sa victime dans un cachot plein d'eau et d'où elle ne peut voir le jour[12]. Ce raffinement de cruauté, Ferriol l'expose dans ses dépêches, sans paraître le regretter, et dans son récit, comme dans les réponses du roi et des ministres auxquels il s'adresse, on cherche vainement d'un côté un essai de justification, de l'autre un désaveu, ou du moins une expression de surprise. Par ce silence, le gouvernement de Louis XIV a sa part de responsabilité du barbare acharnement de son ambassadeur.

Mais l'affection des Arméniens finit par être plus puissante que la haine de Ferriol. La somme énorme de quatre cents bourses[13] fut réunie par les schismatiques et tenta la cupidité du grand vizir et de ses principaux officiers. Les promesses faites à Ferriol furent oubliées, et, un an après avoir été déposé, Avedick remonta sur le trône patriarcal[14]. Il s'est joint avec les Grecs, écrit Ferriol à Pontchartrain, et je prévois des persécutions terribles contre les catholiques[15]. Et aussitôt, avant de s'assurer si ces craintes sont fondées, l'ambassadeur, dont l'esprit est fécond en mesures de rigueur, propose un moyen non pas de prévenir les persécutions, mais par avance de s'en venger, et de continuer à donner à ses ennemis l'exemple de la violence. Il demande au pape et au grand maitre de Malte de faire arrêter les Grecs et les Arméniens qui naviguent dans les eaux de l'archipel, ou qui se trouvent dans les îles, de s'emparer de leurs effets, de garder leurs personnes, et, comme ils ont un très-grand nombre de bâtiments, et que les îles sont ouvertes et sans défense contre un coup de main, l'ambassadeur prévoit que la répression sera formidable[16].

D'un tel homme, aussi industrieux à imaginer ces rigueurs, aussi prompt à devancer ses adversaires, ou des Arméniens demeurant fidèles à la religion de leurs pères et se roidissant contre un prosélytisme passionné et ardent, qui est le persécuteur ? quels sont les persécutés ? Que dès son envoi à Abratadas, Avedick ait conçu contre les catholiques une haine implacable, bientôt partagée par ses partisans, il faut l'admettre et ne point s'en étonner. Mais ce qui est incontestable, c'est que, sorti de son cachot et replacé à la tête des Arméniens, il dissimula ses ressentiments et vécut en paix avec les catholiques. Il ne remue pas, écrit Ferriol le 20 janvier 1705 ; et le 11 mars : Il se tient dans un grand respect et les affaires de la religion sont ici fort tranquilles. — Avedick ne donne aucun chagrin aux catholiques, lisons-nous dans une dépêche du 15 août. Mais l'ambassadeur ajoute aussitôt : J'espère qu'il se précipitera lui-même, et je ne perdray pas une occasion de le détruire[17]. — Je ne lui donneray pas un instant de repos, écrit-il au cardinal de Janson, le connaissant pour un très-méchant homme et capable d'une grande dissimulation[18].

Afin de consolider une paix qu'il croit pouvoir être définitive, Avedick se rend, le 26 décembre 1705, à l'ambassade de France[19]. Il ne s'y présente ni pour supplier, ni pour braver. Entouré de trois cents Arméniens considérables par leur situation, il vient proposer au représentant du Protecteur de la religion catholique dans le Levant, de proscrire dans ses églises les anathèmes lancés contre certains hérétiques, et il demande que les jésuites qui, depuis longtemps ont reçu l'autorisation de prêcher en langue turque dans les temples arméniens, le fassent sans passion et avec mesure. Loin d'être désarmé par cette démarche, fière mais non provocatrice, Ferriol la qualifie de hardie[20], et avoue que, s'il ne lui avait pas donné précédemment un sauf-conduit, il aurait certainement fait arrêter le patriarche. Son aversion ne souffre ni trêve ni repos. Ne se sentant pas assez puissant pour arriver seul à ses fins, il suscite parmi les Arméniens eux-mêmes des adversaires à son, ennemi. Il encourage l'ambitieux patriarche de Sissem, qui aspire à remplacer Avedick dans le grand patriarcat. Il le reçoit dans le palais de l'ambassade[21], le soutient de son influence, l'aide de ses conseils. Enfin, après une année d'efforts constants, de corruption exercée parmi les officiers du divan, de menaces, d'intrigues, de menées de toute espèce, Ferriol a la satisfaction de pouvoir annoncer à Louis XIV[22] que, pour la seconde fois, Avedick a été déposé, et, pour la troisième fois, envoyé en exil.

C'est alors qu'afin de rendre définitive cette chute, et pour se débarrasser à jamais de son ennemi, Ferriol imagina, en plein dix-huitième siècle, l'acte le plus violent, le plus étrange qu'un représentant d'une nation civilisée ait jamais osé commettre. Ce fut lui qui eut le triste honneur d'en concevoir le projet. Mais une dépêche[23], accablante pour les missionnaires catholiques, prouve jusqu'à l'évidence, que leurs excitations entraînèrent Ferriol à croire cet acte indispensable, et que, en rie cessant pas d'exposer aux yeux de l'ambassadeur les prétendus dangers qu'offrait encore le patriarche exilé et impuissant, ils déterminèrent la résolution d'un enlèvement.

Avedick avait été déposé le 25 février 1706. Deux mois après on le transportait en exil. Le 20 avril, il quittait Constantinople qu'il ne devait plus revoir, et ses chers Arméniens dont il se séparait cette fois pour toujours, et pour qui il allait être durant toute leur vie l'objet d'anxieuses préoccupations, de constants regrets, et d'incessantes autant qu'infructueuses recherches. Ferriol avait acheté le chiaoux, chargé de conduire l'ancien patriarche, et transmis des instructions au sieur Donnai, vice-consul à Chio, où Avedick devait passer et s'arrêter pendant quelques heures[24]. C'est là que fut commis le plus audacieux attentat contre le droit des gens. Bonnat, aidé du père Tarillon, jésuite[25], a, selon les injonctions de Ferriol, frété un petit bâtiment de commerce commandé par un Français qui reçoit l'ordre de se rendre à Marseille. Dès son arrivée à Chio, le chiaoux vendu livre le grand personnage confié à sa garde, et le représentant de Louis XIV, accompagné du jésuite Tarillon, s'empare du sujet du sultan et l'emprisonne sur le bâtiment français. Dans l'enlèvement, aucun obstacle, et les protestations du vieillard contre cet abus de la force furent vaines et restèrent sans écho. Dans la traversée, aucune rencontre de corsaires, comme le redoutait Ferriol[26], et comme sans doute le souhaitait le prisonnier, car tomber entité leurs mains eût cent fois mieux valu pour lui que le traitement qui lui était réservé en France. Toutefois il lui fut donné de concevoir quelque espérance. Des vents contraires poussèrent à Gènes le bâtiment[27]. Là, Avedick, si surveillé qu'il soit par son gardien, trompe sa vigilance et confie à un Grec, nommé Spartaly, deux lettres, l'une adressée au premier interprète de la Porte, Maurocordato, l'autre à l'Arménien Théodat, et dans lesquelles il nomme les auteurs de son enlèvement et il demande vengeance. Mais le malheur s'acharne sur l'ancien patriarche. Spartaly, transporté à Smyrne sur un navire anglais, et au moment de se rendre à Constantinople pour y porter les lettres révélatrices, entre en relations et en confidences avec un autre Grec chiote, Justimany, qui, pour quelque argent, va livrer le secret de son compatriote au consul français[28]. Celui-ci, comprenant toute l'importance de la révélation, mande Spartaly, l'achète à son tour et le retient à Smyrne. Tandis qu'il envoie à Ferriol lui-même les lettres saisies, qui, au lieu de sauver le prisonnier, vont lui attirer de plus grandes rigueurs, Avedick, croyant pouvoir compter sur leur effet heureux et espérant une prompte délivrance, arrivait à Marseille, et était remis entre les mains de M. de Montmor, intendant des galères, puis jeté dans les cachots de l'arsenal[29].

 

 

 



[1] Archives du ministère des affaires étrangères, Turquie. Déclaration authentique de M. Pétis de la Croix, secrétaire-interprète du roi en langues turque, arabe et autres orientales, qui sera citée ultérieurement.

[2] Avedick, ou Arwedik, ou Aviedik. J'ai adopté l'orthographe de Ferriol.

[3] Dépêche inédite de Ferriol au cardinal de Janson, du 10 avril 1702. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 37.)

[4] En ce moment, le muphti gouverne pour ainsi dire l'empire. Lettre de Ferriol, déjà relatée.

[5] Dépêche inédite de Ferriol à Louis XIV, du 31 décembre 1701. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 37.)

[6] Le patriarche Avedick est encore à Andrinople. Il engage les Arméniens à la paix. Lettre inédite de Ferriol au comte de Pontchartrain, du 11 mai 1702. — La persécution des Arméniens catholiques est entièrement finie. Lettre inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 8 juin 1702. — La persécution paraît entièrement finie. Lettre inédite de Ferriol à Louis XIV, du 2 octobre 1702. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 59.)

[7] Lettre inédite de Ferriol à Louis XIV, du 1er mai 1705 : Toutes les affaires du commerce et de la religion vont ici fort bien, mande-t-il à Pontchartrain, le 4 juillet de la même année. Nous y jouissons d'une assez grande tranquillité. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 39.)

[8] Lettre inédite de Ferriol au kiaya du grand vizir, du 11 mai 1705. (Turquie, 39.)

[9] Dépêche inédite de Ferriol à Louis XIV, du 23 juillet 1703. La révolte commença le 17 juillet. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 59.)

[10] Dépêche inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 18 septembre 1703. La forteresse des Sept-Tours était alors la principale prison d'État de Constantinople.

[11] Dépêches inédites de Ferriol à Louis XIV. du 9 novembre 1705, et de Ferriol à Pontchartrain, du 11 novembre 1705. Turquie, 39.

[12] Dépêche de Ferriol à Pontchartrain, du 12 juin 1704.

[13] Soit, en monnaie du jour, 880.000 francs. Il y avait des bourses d'argent et des bourses d'or, celles-ci de beaucoup les moins communes et valant 6.750 livres sterling, soit 148.500 livres. Dans l'espèce, il ne pouvait s'agir de bourses d'or, puisque l'on obtiendrait, avec 400 bourses, une somme exorbitante et au-dessus des ressources des plus riches Arméniens. Au surplus, lorsque le mot bourse est employé seul, il doit s'entendre dans le sens de bourse d'argent. (Encyclopédie des sciences, des arts et des métiers, t. X, p. 655, édition de 1765.) Or, selon les Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi, t. I, p. 101, note S, la bourse valait 500 piastres. Cette piastre n'étant pas une imitation de la piastre d'Espagne, mais bien une monnaie d'argent particulière à la Turquie, laquelle a valu jusqu'en 1753 4 fr. 40, on obtient pour les 400 bourses, somme réunie par les Arméniens et qu'indique la dépêche, le chiffre de 880.000 francs.

[14] Dépêche inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 16 décembre 170i. (Affaires étrangères, Turquie, 41.)

[15] Dépêche inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 16 décembre 170i. (Affaires étrangères, Turquie, 41.)

[16] Dépêche de Ferriol à Pontchartrain, du 16 décembre 1704.

[17] Lettres de Ferriol à Louis XIV et au cardinal Janson, des 20 janvier, 11 mars, 20 juin et 13 août 1705.

[18] Archives des affaires étrangères, Turquie, 41.

[19] Lettre de Ferriol à Pontchartrain, du 17 décembre 1705.

[20] Archives des affaires étrangères, Turquie, 41.

[21] Dépêche inédite de Ferriol au cardinal Janson, du 16 septembre 1705.

[22] Dépêche du 25 février 1706.

[23] Lettre inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 2 février 1708. Je me suis examiné avec attention, et si quelqu'un m'a porté à une résolution violente contre Avedick, je diray que c'est le seul Père Hyacinthe qui m'exagérait tous les jours sa méchanceté et ses crimes. (Archives des affaires étrangères, Turquie, 45.)

[24] Dépêches de Ferriol à Louis XIV, des 6 mai et 1er juin 1706, déjà données par le chevalier de Taulès, avec six autres que nous indiquerons quand nous aurons à nous en servir.

[25] Mémoire du marquis de Bonnac, ambassadeur de France en Turquie en 1724. (Archives du ministère des affaires étrangères.)

[26] Lettres de Ferriol à Pontchartrain, du 6 mai, et à Louis XIV, du 1er juin 1706.

[27] Lettre inédite de Ferriol à Pontchartrain, du 19 lévrier 1707, Turquie, 45.

[28] Nommé Royer. Tous ces détails sont puisés dans la dépêche inédite relatée ci-dessus. Royer plaça Justimany sous la protection de la France afin de lui épargner des vexations, au cas où sa trahison aurait été découverte.

[29] Lettre de Ferriol à Louis XIV, du 1er juin 1706. — Lettre de Louis XIV, du 10 novembre 1706. — Correspondance administrative du règne de Louis, t. IV, p. 255, publiée par M. Depping et achevée avec beaucoup de soin par son fils, M. Guillaume Depping, de la Bibliothèque impériale. Il y a donné plusieurs dépêches relatives à Avedick et dont nous continuerons à indiquer la source à mesure que nous aurons à les relater. C'est au moyen de ces dépêches, et avec celles inédites du ministère des affaires étrangères, que nous pourrons raconter, dans ses moindres détails, la fin du patriarche.