Texte numérisé par Marc Szwajcer
I. La Galatie avant Séleucus II — L’histoire des Galates, avant l’arrivée des Romains en Asie, ne consiste que dans celle de leurs expéditions guerrières, des terreurs qu’ils inspirèrent aux monarchies de l’Orient, et des migrations de volontaires qui passèrent au service de différents Etats, puisque nous ne savons presque rien de leurs vicissitudes ultérieures, et qu’ils n’eurent point d’histoire littéraire, du moins jusqu’au siècle où ils se trouvèrent absorbés dans l’empire romain. L’un des plus anciens et des plus curieux épisodes de la vie des mercenaires gaulois, c’est celui des quatre mille soldats que Ptolémée Philadelphe avait recrutés contre Magas, et dont il surprit un complot pour s’emparer de l’Égypte[1], s’il faut prendre à la lettre les paroles de Pausanias ; cette révolte empêcha le roi de poursuivre son adversaire, rappelé vers Cyrène par une prise d’armes Marmarides, et de profiter ainsi d’une diversion importante. Ptolémée se contint cependant : il n’attaqua point les Gaulois à force ouverte ; mais il sut les attirer dans une île déserte du Nil, où ils périrent de faim ou se tuèrent les uns les autres[2] ; suivant un autre récit, ils y furent engloutis par le débordement du fleuve[3]. Mais, si cet épisode ne pouvait être omis dans une histoire des Gaulois d’Orient, il n’est pas sûr qu’il appartienne à celle des Galates. Pausanias dit en effet de Ptolémée que, lorsqu’il se préparait à repousser l’attaque de Magas, il se procura des mercenaires, et, entre autres, quatre mille Gaulois. Il s’agit donc ici, non d’un traité d’alliance, mais plutôt d’un recrutement ordinaire. Or les recrues pour les armées des Lagides se faisaient généralement en Europe ; les preuves n’en manquent pas dans le cours de leur histoire[4]. Sans doute les Galates durent leur fournir plus d’une fois des contingents de volontaires ; mais, au temps de la guerre contre Magas, il est douteux qu’ils fussent considérés autrement que comme des brigands intraitables, tandis que, sans parler des Gaulois de Thrace, les ports de l’Adriatique devaient être un marché perpétuel de Gaulois illyriens, pour les rois d’Orient aussi bien que pour la république de Carthage. Cependant l’histoire de la Galatie n’est pas tout à fait étrangère à celle de Philadelphe, qui vécut jusqu’en 247. Quand Nicomède vint à mourir, événement que M. Contzen place à la deuxième ou troisième année de la 132e olympiade (251-249), une guerre de succession éclata en Bithynie. Zéilas, fils d’un premier lit, mais alors exilé en Arménie, vint réclamer la couronne que retenaient ses deux jeunes frères, issus d’un nouveau mariage et appuyés non seulement parles forces du royaume, mais par Ptolémée, Antigone (Gonatas), et les citoyens d’Héraclée, de Tius et de Byzance, que Nicomède avait institués tuteurs de ses enfants[5]. Zéilas, de son côté, appela à son aide les Tolistoboyes, celui des trois peuples galates qui était le plus voisin de la Bithynie[6], et apparemment aussi Mithridate et Ariobarzane, puisque Etienne de Byzance les fait alliés des Gaulois et adversaires des Egyptiens, qui furent vaincus par eux et poursuivis jusqu’à leurs navires[7] : peut-être ce Mithridate est-il le roi du Pont qui fut plus tard beau-père d’Antiochus le Grand[8]. Le roi de Syrie Antiochus II (Théos) ne paraît pas s’être mêlé de cette querelle : il avait trouvé assez d’embarras et de périls dans sa rivalité contre l’Égypte, qui finit par lui imposer une paix humiliante[9] ; et, d’après la chronologie adoptée par Foy-Vaillant[10], c’est alors que le royaume syrien rat affaibli pour toujours par la défection victorieuse des Bactriens et des Parthes. L’équilibre des deux partis subsista quelque temps en Bithynie : les combats se multiplièrent, et les habitants d’Héraclée se distinguèrent, tant dans la guerre que dans tries négociations pour la paix, ce qui leur valut la haine des Galates[11]. Cependant Zéilas finit par se mettre en possession du pouvoir, comme nous le verrons plus loin. C’est aussi pendant la jeunesse d’un Mithridate, fils d’Ariobarzane, selon Memnon[12], que la ville d’Héraclée, ayant secouru le Pont contre les Galates, ceux-ci, pour s’en venger, se retournèrent contre elle ; il fallut les éloigner à prix d’argent. II. Les Gaulois, au temps de Séleucus II. — Mais l’époque de la plus grande importance politique des Galates, ce fut celle de la lutte entre les deux frères, Séleucus II Callinicos et Antiochus Hierax, lutte dont le point de départ fut cette guerre terrible qu’une affreuse tragédie domestique fit éclater entre la Syrie et l’Égypte, aussitôt après Ss la mort de Philadelphe et d’Antiochus II. Séleucus, fils aîné de celui-ci, avait été reconnu roi malgré le traité, mais d’après la désignation de son père lui-même, s’il en faut croire Polyen (VIII, L), et il était venu assiéger, dans Daphné, sa belle-mère, qui avait donné un enfant à Antiochus. Non seulement, à cette nouvelle, Evergète prit les armes pour sauver sa sœur, mais toutes les cités de l’Asie, dit Justin (XXVII, I), c’est-à-dire apparemment de l’Asie Mineure occidentale, non compris la Bithynie, firent partir des secours, afin de dégager la reine et son fils. Ces secours arrivèrent trop tard. L’enfant d’abord, puis Bérénice elle-même, trahie par un faux rapport, tombèrent entre les mains de leurs ennemis et furent égorgés. Ces faits et la part qu’y prirent les mercenaires gaulois, désormais acteurs presque inévitables de tous les événements militaires de l’Asie antérieure, restent très confus dans le récit laconique et peut-être inexact qu’en font Justin, Polyen et Valère Maxime (IX, X). Foy-Vaillant[13], qui a plutôt juxtaposé que combiné leurs récits, n’en a rien tiré de bien clair. On ne conçoit pas que Bérénice, qui vengeait son fils sur un champ de bataille en tuant de sa main le meurtrier du jeune prince, eût pu recevoir pour gardes des mercenaires gaulois choisis par les auteurs de l’attentat, ni pourquoi ceux-ci auraient substitué un autre enfant à leur victime, en feignant de lui rendre les honneurs royaux, quand ils avaient tout intérêt à persuader au parti contraire que ses efforts étaient désormais sans objet : l’état politique des cités de l’Asie Mineure n’était point en effet cet état d’étroite dépendance administrative qui assure la domination au parti qu’un coup de main quelconque a mis en possession du pouvoir central. Il resterait enfin à expliquer comment ceux qui proclamaient roi un prétendu fils de Bérénice traitaient avec elle comme avec une ennemie, en lui accordant une capitulation perfide pour l’attirer dans le piège. Polyen se comprend si peu lui-même, qu’il attribue aux suivantes de Bérénice, pour hâter l’arrivée d’Evergète, une ruse semblable à celle qu’il attribuait tout à l’heure à ses ennemis ; elles répandirent, dit-il, le bruit que la reine était seulement blessée, et écrivirent, sous son nom et celui de son fils, des lettres au roi d’Égypte ; l’auteur prend d’ailleurs celui-ci pour le père et non pour le frère de Bérénice, mettons donc qu’ici (comme il l’a fait souvent ailleurs, et l’un de ses derniers éditeurs le dit bien haut) Polyen a mal compris ou mal retenu ce qu’il a trouvé dans ses livres : sauf erreur, voici comment je comprends les faits. La mère et le fils fuient d’Antioche vers Daphné les égorgeurs envoyés par le nouveau roi ou par sa mère Laodice[14] ; l’enfant tombe entre leurs mains et périt ; Bérénice cache la mort de son fils pour animer ses partisans à la défense ; elle le venge dans une sortie, mais, enfin, se voyant entourée de mercenaires gaulois, précédemment recrutés par Antiochus, et dont la fidélité lui est fort suspecte, elle consent à une capitulation, qu’ils lui imposent peut-être et dont elle est bientôt victime. Quoi qu’il en soit, ce ne fut là que le signal des hostilités. Ptolémée se mit en marche, tandis que sa flotte prenait la mer[15] pour secourir Daphné ; puis, quand on apprit la mort de Bérénice, cette flotte alla, soit bloquer la côte de Syrie, soit favoriser le mouvement de l’Asie Mineure, dont les ports appartenaient en grande partie à l’Égypte. S’il en faut croire Justin (et la suite des faits rend ceci assez probable), les mécontents se donnèrent à Ptolémée, qui e vit maître de toutes les provinces syriennes de la péninsule, en même temps que de la Phénicie et de la Syrie, où, du reste, Philadelphe avait déjà quelques possessions[16]. L’inscription d’Adulis dit expressément qu’Evergète se rendit maître d’abord de tout le pays en deçà de Euphrate, de la Cilicie, de la Pamphylie, de l’Ionie, de Hellespont et de la Thrace[17]. Puis, ajoute l’inscription, s’étant fait reconnaître pour souverain par tous les monarques de ces pays[18], il passa l’Euphrate, soumit la Mésopotamie, la Babylonie, la Susiane, la Perse, la Médie, et tout le pays jusqu’à la Bactriane[19], et il en rapporta, avec de grands trésors, les images sacrées que les Perses avaient emportées de l’Égypte[20]. Le style et la teneur de ce morceau montrent assez que ce n’est point là une formule toute faite pour exprimer des conquêtes et des possessions lointaines, répétant les noms plus ou moins exacts des peuples soumis par les anciens rois d’Égypte, sorte de flatterie dont les inscriptions hiéroglyphiques ne sont pas toujours exemptes, même sous les Ptolémées, comme le fait observer M. Brugsch dans le troisième volume de sa Géographie des Égyptiens d’après les monuments. Ici l’auteur n’explique pas, il est vrai, comme Justin, par une vaste défection, les rapides succès de Ptolémée ; mais il ne dit presque rien qui ne soit affirmé par des écrivains postérieurs. Nisi in Ægytum domestica seditione revocatus esset, dit l’abréviateur de Trogue-Pompée, totum regnum Seleuci occupasset ; tantum vel illi odium parricidale scelus, vel huic favorem indigne peremptæ mors sororis adtulerat[21]. Appien, de son côté, dit qu’il fit périr Laodice, envahit la Syrie, et pénétra dans Babylone. Il dit, de plus, que les Parthes commencèrent leur défection en profitant de la confusion où se trouvait alors le royaume des Séleucide : si l’on admet, d’après Justin et avec Foy-Vaillant, que leur indépendance remonte un peu plus haut, on pourra du moins, penser que cette invasion la consolida. La grande inscription de Smyrne[22] se rapporte aussi à la défection dont parle Justin. Cependant Ptolémée rentra dans ses États, mais sans renoncer à toutes ses conquêtes. D’après saint Jérôme[23], il donna à son ami Antiochus le gouvernement de la Cilicie ; il donna aussi à Xanthippe les provinces au delà de l’Euphrate. Faut-il croire, avec M. Lebas, avec Niebuhr, dont il cite l’opinion, et avec M. Contzen[24], que cet Antiochus était Antiochus Hierax, le frère de Séleucus ? Gela paraît fort douteux. Un passage d’Eusèbe, cité par l’auteur français[25], indique le gouverneur de Sardes, oncle maternel des deux princes, comme complice de la révolte d’Antiochus contre son frère ; ce fait, et surtout la part qu’y prit Laodice elle-même, si on l’admet comme historique, donnent lieu de penser que cette révolte fut postérieure à l’invasion d’Evergète. Justin dit même que, lors de la seconde guerre d’Égypte, Antiochus Hierax n’avait pas plus de quatorze ans, et Eusèbe, dans le passage même que cite M. Lebas, dit, en parlant de la guerre civile, que Callinicus vivait encore ; il ne s’agit donc pas de l’époque de son avènement, une inscription grecque[26] mentionne même des offrandes faites en commun aux dieux sauveurs par les rois Séleucus et Antiochus. Il faut donc chercher une autre interprétation des mots amico suo Antiocho. Le nom d’ami rappelle l’emploi si fréquemment du mot φίλος dans les titres donnés par la cour d’Alexandrie[27]. Quant à Xanthippe, je ne repousserai pas l’ingénieuse conjecture de Niebuhr, adoptée par M. Lebas, d’après laquelle cet homme serait le même que le célèbre vainqueur de Regulus, et son envoi dans la haute Asie par le roi d’Égypte aurait été pour quelque chose dans l’accueil fait par le sénat de Rome au monarque syrien. Outre la Cilicie, l’inscription des Lyciens, commentée par M. Letronne, et qui est un peu postérieure à Evergète, nous montre que leur pays resta soumis au royaume d’Égypte ; il est à supposer qu’il en rat de même de la Pamphylie, qui les sépare. Le fait d’un pouvoir durable possédé, en Asie Mineure, par les Ptolémées du IIIe siècle, est d’ailleurs surabondamment attesté par l’Arsinoé, la Philadelphie, la Bérénice, que l’on trouve en Cilicie, la Ptolémaïs de Pamphylie et l’Arsinoé lycienne, villes que note en passant M. Lebas[28] et que l’on retrouve en partie dans Étienne de Byzance[29]. Mais Séleucus aura bientôt d’autres ennemis, et l’histoire du royaume de Syrie va entrer bien plus directement en rapport avec celle des Galates, bien que leurs recrues mercenaires n’aient pu rester étrangères à la grande lutte que je viens de rappeler. La première insurrection de l’Asie Mineure se trouvait momentanément calmée. Justin assure (XXVII, II) qu’une grande flotte, équipée par Séleucus pour la soumettre, ayant été détruite par les éléments, les mécontents, émus de pitié pour sa détresse et jugeant que la reine Bérénice était vengée par les dieux, reconnurent le roi de Syrie. Peut-être le départ de Ptolémée fut-il pour beaucoup dans ce repentir subit ; quoi qu’il en soit, Séleucus reprit l’offensive contre l’Égypte ; mais, battu de nouveau, il se vit réduit à s’enfuir presque seul à Antioche. C’est alors, continue le même écrivain, qu’il écrivit à Antiochus, son frère, et implora son assistance, en lui offrant en retour l’Asie jusqu’au mont Taurus. Avec une ambition au-dessus de son âge, Antiochus, qui n’avait que quatorze ans, saisit l’occasion dans un esprit bien différent de l’amitié fraternelle qui s’adressait à lui ; semblable à un brigand, il voulut arracher tout le royaume à son frère, et trouva pour cela l’audace d’un homme et d’un scélérat. De là lui vint le surnom de Hierax, parce qu’il se montrait, dans sa rapacité, plus semblable à un épervier qu’à un homme. Ce passage est un peu laconique ; cependant on peut en conclure qu’Antiochus avait reçu, après le mouvement des cités, le gouvernement des provinces au delà du Taurus, et que Séleucus les lui offrit en royauté viagère ou héréditaire, en échange du secours qu’il souhaitait d’en retirer et qu’il ne pouvait exiger par force[30]. Antiochus, voyant la faiblesse de son frère, voulut en profiter pour étendre son pouvoir sur tout l’empire : le voisinage des Galates l’y encourageait sans doute. Les craintes que ce voisinage avait dû lui occasionner d’abord à lui-même purent causer à un très jeune esprit une exaltation funeste, quand il conçut la pensée de retourner contre un rival cette force redoutable. Il comptait aussi sans doute sur une puissante diversion de la part de Ptolémée ; mais celui-ci conclut une trêve de dix ans et rentra en Égypte[31] ; ceci confirme l’interprétation que j’ai donnée plus haut du passage de saint Jérôme sur le gouvernement de Cilicie. Antiochus loue une armée de Galates, avec laquelle il remporte une grande victoire sur Séleucus en personnes, qui avait d’abord obtenu quelques succès en Cappadoce et en Lydie[32]. L’épitomé de Trogue-Pompée[33] et Polyen (VIII, LXI) nous apprennent que cette bataille, où le roi perdit vingt mille hommes, selon Eusèbe, fut livrée auprès d’Ancyre[34] ; Séleucus avait sans doute voulu étouffer la guerre, en marchant au cœur du pays où elle trouvait ses plus grandes ressources. C’est alors que se passa ce drame étrange, qui peint d’une manière si frappante la situation des princes les plus puissants de l’Orient, en présence du peuple d’aventuriers qui s’était fixé au cœur de l’Asie Mineure. Le bruit de la mort de Séleucus s’étant répandu dans l’armée victorieuse, les Galates conçurent le dessein de tuer aussi leur candidat, pour laisser vide le trône des Séleucides et piller l’Asie tout à leur aise[35]. Hierax, qui d’abord avait donné, dit-on, des signes de douleur à la nouvelle de la mort de son frère[36], donna des signes de joie, peut-être encore plus sincères, en apprenant que Séleucus vivait et par là le sauvait lui-même d’un si grand péril ; mais il fut forcé d’accroître ses largesses envers des alliés si terribles (auro se redemit, dit Justin), et, ce qui était plus humiliant, plus désolant encore, de les conserver à son service, societatem cum mercenariis suis jungit, n’osant ni s’exposer à leur humeur, ni continuer la guerre sans eux. Avec leur aide, il exerça en Phrygie une domination absolue, bien dure pour les pauvres habitants[37], qui avaient à solder l’insolente avidité des barbares et à calmer les terreurs de leur nouveau roi. Il règne beaucoup de confusion dans l’histoire des événements qui suivent, et dont on connaît fort peu les détails. On sait cependant que la guerre se prolongea avec des succès divers, qu’Antiochus reçut des secours d’un Ptolémée[38], et qu’il devint, sur la fin de sa vie, gendre du roi de Bithynie Ziéla[39]. Un passage de Justin fait entendre que la guerre civile avait été, sinon interrompue, du moins ralentie par une tentative de Séleucus pour prendre une revanche contre les Parthes[40] ; mais il fut enverraient défait par eux[41]. C’est aussi à cette époque que, selon Foy-Vaillant[42], leur roi, profitant des discordes de l’Asie occidentale, ajouta l’Hyrcanie à ses États. D’après un récit de Polyen[43], Antiochus pénétra, peut-être à cette occasion, jusqu’en Mésopotamie. Défait, rejeté en Arménie et poursuivi par Achæus et Andromachus, généraux de son frère, il dut à une ruse peu loyale de pouvoir surprendre un corps d’ennemis. III. Victoire du roi de Pergame. Mort de Ziéla et Hierax. — Cependant le prince de Pergame, Eumène, selon le récit de Justin (XXVII, III), mais bien plutôt, suivant l’épitomé de Trogue-Pompée et suivant le texte bien connu. Tite-Live[44], Attale, qui le premier porta le titre de roi par suite de son triomphe, voulut profiter aussi de cette complication d’événements. Il avait succédé à son cousin vers 241[45], et, jugeant l’occasion favorable pour ruiner enfin la domination indirecte, mais très réelle et très coûteuse, que les Galates exerçaient depuis quarante ai sur l’Asie Mineure, il attaqua ce peuple momentanément épuisé par sa victoire même : du même coup il atteigne Hierax le plus voisin des deux frères, et, par conséquent le plus dangereux pour lui. Le premier des habitants de l’Asie, dit Tite-Live, Attale refusa le tribut aux Gaulois, et son audacieuse entreprise fut, contre l’opinion de tous, secondée par la fortune ; il leur livra bataille et demeura victorieux[46]. On sait de quelle ruse bizarre fit usage pour accroître ou pour ranimer la confiance ses soldats : le mot νίκη, écrit dans la main du sacrificateur qui devait tenir un instant le foie de la victime, y fut ainsi imprimé et parut aux troupes un présage assuré du succès[47]. La victoire d’Attale n’eut pas toutefois pour résultat d’abattre complètement la puissance des Gaulois dans l’Asie Mineure : non ita tamen infregit animos eorum ut abstinerent imperio ; eædem opes usque ad bellum Antiochi cum Romanis manserunt, ajoute l’historien de Rome[48]. Justin présente aussi le temps de cette guerre comme une époque de confusion. Alors, dit-il, tout conspirait à ruiner l’Asie..... Le roi de Bithynie, Eumène, les Gaulois, toujours soldats mercenaires du parti le plus faible, dévastaient cette contrée, qui, au milieu de tant de brigands, ne trouvait pas un défenseur[49]. Cependant il ne faudrait pas prendre à la lettre ces paroles d’un écrivain peu érudit, qui confond ici Eumène avec Attale, peut-être la Bithynie avec Pergame, et qui mêle à tout cela non seulement la guerre d’Antiochus, mais l’invasion d’Évergète. Si les Gaulois restèrent des voisins incommodes pour tout le monde, leur puissance fut réduite ; Attale se dégagea, lui et les provinces de l’ouest, du tribut payé aux Barbares. Seulement les effets de sa victoire ne s’étendirent pas à toute la Péninsule : les Galates restèrent formidables pour la Bithynie, s’ils ne surent pas empêcher la chute d’Antiochus. C’est en effet à cette époque, mais postérieurement à la bataille qui valut le titre de roi au dynaste de Pergame, que Trogue-Pompée[50] plaçait le récit du meurtre de Ziéla : Utque Galli Pergamo (sic) victi ab Attalo, Ziœlam Bithunum occiderint. Ziéla, nous l’avons vu, avait su, avec l’aide des Tolistoboyes, se rendre maître de la Bithynie ; Tibœtès, son rival, vivait fugitif en Macédoine[51] ; mais le protégé des Galates voulut, dit-on, se défaire de voisins menaçants dont les exigences devaient être intolérables ; il complota la mort de leurs chefs, fut prévenu, par eux et massacré[52]. Néanmoins il est à remarquer qu’ils ne s’emparèrent pas du pays ; rien ne prouve même qu’ils s’y soient étendus[53], et la descendance de Nicomède continua d’y régner jusqu’à la fin. Le roi de Pergame, victorieux, avait occupé[54] une grande partie de ce que Justin appelle l’Asie, et, les deux frères ne s’étant pas réunis contre lui, Antiochus fut contraint, après des revers accablants, de gagner en fugitif, d’abord les États du roi de Cappadoce, puis ceux de Ptolémée Evergète (en Cilicie ?). Partout il fut considéré comme un hôte dangereux, et réduit à fuir de retraite en retraite[55]. Dans une dernière aventure, en s’échappant des États égyptiens, il fut égorgé par des Gaulois, disait Trogue-Pompée, par des brigands, selon son abréviateur : la différence était petite, en Orient[56]. Comme la Galatie n’était limitrophe d’aucune province des Lagides, cette variante, et surtout un passage d’Eusèbe[57], d’après lequel Antiochus, défait par Attale, s’enfuit en Thrace, et mourut dans une guerre en Carie (228), ont fait penser à M. Lebas que ce n’est point en Égypte, comme Justin le croyait, mais dans la Thrace égyptienne, que se réfugia Hierax. Il ajoute que, recruté là par Antigone Doson pour une expédition en Carie, il y mourut, soit dans une bataille, soit en essayant d’échapper aux ennemis qui l’avaient fait prisonnier. L’autorité de Polybe, bien plus voisin des événements, doit peut-être clore le débat, quand il nous dit[58] que l’Antiochus dont Achæus épousa la fille mourut sur la côte de Thrace (έπί Θράκης), c’est-à-dire apparemment dans quelque forteresse dépendante de l’Égypte. Callinicus lui survécut peu[59]. IV. Les mercenaires gaulois pendant les dernières années du IIIe siècle. — Attale eut aussi des Gaulois dans son armée. Au temps de la cent quarantième olympiade, c’est-à-dire environ dix ans après la mort des deux frères, dans le récit de la guerre contre Achæus, où il était allié du roi de Syrie, Polybe nous le montre fort embarrassé de ses indociles auxiliaires, qui traînaient sur des chariots leurs familles et gênaient ainsi la marche. A moitié dégoûtés eux-mêmes de leur service par ce pénible attirail, accoutumés à camper séparément et à n’obéir qu’à leur propre volonté, ils s’avisèrent d’avoir peur d’une éclipse de lune, et refusèrent tout à coup d’avancer. Attale était moins inquiet de les perdre qu’il ne craignait de les voir passer dans le parti ennemi ; pourtant, par un sentiment de loyauté et d’humanité bien rare alors, il lui répugnait de faire surprendre et massacrer des hommes qui se trouvaient parmi ses troupes et qui, sur sa foi, étaient passés en Asie (car ce n’étaient pas des Galates). Il négocia donc avec eux ; il leur promit de les ramener au détroit (ώρός τήν διάβασιν), de leur donner un établissement, enfin, d’accéder, dans l’ordre du convenable et du possible, à toutes leurs demandes. Il les cantonna donc sur l’Hellespont tout en se maintenant en bons rapports avec les habitants de Lampsaque, d’Ilion et d’Alexandria (Troas)[60]. L’accord avec les Gaulois dura peu... s’il dura. Moins de deux ans après, ils étaient en guerre avec les villes de l’Hellespont, dont ils dévastèrent outrageusement les terres et ils vinrent assiéger Ilion. Quatre mille hommes envoyés par Alexandria Troas leur en firent lever le siège et les forcèrent à évacuer le pays, en leur coupant les vivres et repoussant leurs attaques. Les Gaulois se retirèrent dans Arisba, sur le territoire d’Abydos. Cantonnés là, ils dirigèrent leurs armes contre les villes voisines. Alors le roi de Bithynie, Prusias, marcha contre eux, les battit, en tua un grand nombre et s’empara de leurs retranchements, où les femmes et les enfants furent égorgés par ses troupes ; le bagage, c’est-à-dire le butin amassé par les Gaulois, fut abandonné aux soldats. Prusias, dit Polybe (V, CXI), délivra ainsi les villes de l’Hellespont d’une grande terreur et d’un grand danger, et il en demeura un grand exemple à la postérité, de ne pas ouvrir facilement aux barbares d’Europe l’entrée de l’Asie. Ici, comme dans le passage analysé ci-dessus, Polybe dit donc expressément que ces Gaulois venaient d’Europe, et, quand, au lieu d’Αίγοσάγας, il faudrait, comme l’ont pensé quelques-uns, lire Τεκτοσάγας, il ne s’agirait point des Tectosages d’Ancyre. Mais ce n’est là qu’un épisode dans l’histoire des mercenaires gaulois : elle consiste surtout, à cette époque, dans le rôle qu’ils jouent auprès des grandes monarchies de l’Orient, et là on ne peut méconnaître la présence de véritables Galates. Déjà le successeur immédiat de Callinicus, Séleucus, surnommé Kéraunos, qui, durant un règne de très courte durée, avait essayé de réduire la puissance considérable créée par Attale au nord du mont Taurus, avait eu le malheur d’attirer auprès de lui le Gaulois Apatur. Celui-ci, de concert avec le Grec Nicanor, assassina le roi ; il est vrai que leur mort vengea la sienne, Achæus en ayant fait justice. Ce général, proche parent de Séleucus, poursuivit même le dessein de ce prince et réduisit Attale à fuir devant lui jusque dans Pergame ; ce fut alors qu’enivré de ses succès il prit le titre de roi[61]. Antiochus III, frère de Kéraunos, employa le commentaient de son règne à conquérir le titre de grand, que lui a laissé la chronologie, et que l’histoire ne lui refuse pas tout à fait. Il comprima en effet[62], dans le bassin du Tigre et au delà, des mouvements semblables ou du moins analogues à ceux des Bactriens et des Parthes et encore plus dangereux, car, plus rapprochés du centre et concourant avec ceux de l’Asie Mineure, ils menaçaient l’empire d’un prompt et complet démembrement. Dans le récit de la victoire qu’Antiochus remporta sur Molon, Polybe (V, LIII) place les Galates Tectosages entre les alliés crétois et les mercenaires venus de Grèce dans l’armée royale, tandis que Molon, de son côté, avait des Galates parmi ses troupes pesamment armées. Au moment de l’action, son aile gauche passa au roi : l’auteur ne dit pas si le Galates en faisaient partie. On ne trouve pas de corps de cette nation dans le récit de la guerre d’Antiochus contre Achæus, ni de sa campagne en Hyrcanie et en Bactriane[63] ; mais il est probable que des volontaires gaulois ont pris part à ces événements, surtout au premier : les courses lointaines et les embarras multipliés d’Antiochus ne lui ont pas permis, d’ailleurs, d’écraser un peuple que la guerre des deux frères avait dû pourtant épuiser beaucoup. Les Gaulois reparaissent bientôt dans ces guerres entre la Syrie et l’Égypte qui occupent une place si considérable dans l’histoire d’Antiochus III et de Ptolémée IV Philopator. J’ai déjà eu l’occasion de dire que ce dernier avait des Gaulois dans son armée[64] : Polybe raconte, en effet, qu’il s’y trouvait environ quatre mille Épigones, Gaulois et Thraces, et deux mille Gaulois de plus, levés pour la circonstance, dont le chef était le Thrace Denys[65]. Cette campagne se trouva arrêtée par une trêve de quatre mois, à l’entrée de l’hiver[66], mais on retrouve Gaulois et Thraces l’année suivante à la bataille de Rhaphia[67]. Enfin il se rencontre aussi des Gaulois, à cette époque, dans les guerres de la Grèce proprement dite. Antigone Doson en avait un millier quand il marcha contre Cléomène[68]. Philippe, allié des Étoliens dans la guerre des Deux Ligues, en avait également[69], aussi bien que les Achéens eux-mêmes ; mais ce sont probablement des Gaulois illyriens[70]. Les Galates n’ont pas, du moins dans les récits très incomplets qui nous sont parvenus sur cette époque, une histoire qui leur soit propre. On ne voit pas même qu’ils aient tenté de prendre une revanche contre Attale, quand ils le virent aux prises avec le cousin d’Antiochus, ni de rien décider par eux-mêmes entre Achæus et le roi de Syrie. En somme, quoiqu’ils conservent un assez grand rôle militaire, leur importance politique est profondément atteinte par la victoire du roi de Pergame ; elle a prouvé que, même en Asie, les Gallo-Grecs n’étaient pas invincibles : Vulgatum Asiæ arcanum, posse jam principes sine Galatis fieri aut everti. |
[1] Pausanias, I, VII.
[2] Pausanias, I, VII, Cf. Callimaque, Hymne à Délos, v. 185-188.
[3] Schol. de Callim, ibid. Le scholiaste croit qu’ils voulaient seulement piller le trésor de Ptolémée, ce qui est, en effet, plus probable.
[4] Polybe, V, XXXVI, LXI, LXIII-LXV, LXX, LXXXIII, LXXXV ; XXI, XI. — Théocrite, Idylle XIV, v. 57-68. — Diodore, I, XXXVII, et Fragment de l’Escurrial 23, dans la collection Didot. — Justin, XXX. — Pour les recrues asiatiques, voyez Polybe, XXXVI.
[5] Photius, Bibl., p. 228, éd Bekker.
[6] Il faudrait croire que les Tectosages prirent aussi part à ces événements, si, comme le dit Étienne de Byzance, les fondateurs d’Ancyre en avaient rapporté des trophées. Mais, dans tous les cas, on ne peut admettre l’étymologie qu’il donne du nom d’Ancyre. Ritter et Kiepert y reconnaissent de préférence le mot arménien (et phrygien ?) Ankur, rude, inégal, qui représente la nature de ce terrain.
[7] Étienne de Byzance, s. v. Άγκυρα.
[8] Polybe, V, XLIII.
[9] Il est établi par l’inscription d’Adulis que la Lycie et la Carie avaient été occupées par Philadelphe, et qu’il les transmit à son fils. Théocrite y ajoute la Pamphylie et la Cilicie. A la paix, le roi de Syrie se vit forcé de répudier sa femme Laodice pour épouser Bérénice, fille de Ptolémée, et de garantir la succession de son royaume à la branche née de cette union. (Voyez saint Jérôme, Commentaires sur Daniel, cité par M. Lebas, Asie Mineure, p. 231.)
[10] Seleuc. Imp., p. 37.
[11] Memnon, c. XXII d’Orelli, p. 228 du Photius de Bekker.
[12] Memnon, c. XXII d’Orelli, p. 228 du Photius de Bekker. — Wernsdorf dit que les Gaulois, déjà brouillés avec Ariobarzane, envahirent le Pont sous Mithridate IV, et peut-être alors s’en approprièrent une portion. En ce cas, ce seraient les Trocmes.
[13] Seleucidarum Imperium, p. 29-30.
[14] C’est à elle qu’Appien (Syr., LXV) et Justin (ubi supra) attribuent l’initiative de cette affreuse tragédie. Appien charge même sa mémoire du meurtre d’Antiochus, qui l’avait répudiée.
[15] Voyez l’inscription d’Adulis, Corpus inscr. grœc., 5127.
[16] Voyez l’inscription d’Adulis. Corpus inscr. grœc., 5127.
[17] Sans doute de quelques forteresses syriennes voisines des détroits.
[18] C’est-à-dire ceux de Pergame, Bithynie, de Cappadoce, et peut-être aussi les tyrans de quelques villes grecques.
[19] Exclusivement sans doute, surtout si, comme nous l’avons vu, elle ne dépendait plus des Séleucides.
[20] Au nombre de trois mille, dit saint Jérôme, qui ajoute que de là vint à Ptolémée le nom d’Évergète. Voyez Franz, Ad Corpus inscript. græc., 5127. (Mon. d’Adulis.)
[21] Justin, ubi supra.
[22] Corpus inscript. græc., n° 3187. Il s’agit d’une alliance entre Smyrne et Magnésie du Sipyle en faveur de Séleucus.
[23] Voyez Lebas, Asie Mineure, p. 231. Le fait relatif à Xanthippe est, d’après la chronique d’Eusèbe (voyez Contzen, Besond. Theil., § 34) de la quatrième année de la cent trente-quatrième olympiade (241-240).
[24] Ubi supra.
[25] Page 232. Il cite Plutarque (De fraterno amore) qui dit que Laodice elle-même excita ou aida Antiochus contre son frère. Cependant, selon Appien, elle fut mise à mort par les troupes du roi d’Égypte.
[26] Corpus incript. græc., 2852.
[27] Voyez Letronne, Recherches sur l’Égypte, chapitre III, et les auteurs qu’il cite (Polybe, César, Josèphe, Justin).
[28] Asie Mineure, p. 230.
[29] Άρσινόη, Βερενίκαι. Pour l’Arsinoé de Cilicie, voyez aussi Ptolémée, V, VIII.
[30] J’ignore ce qui a pu porter M. Contzen (§ 34, sub finem) à placer les offres de Séleucus deux ans après la bataille d’Ancyre, et à croire qu’elles furent acceptées.
[31] Justin, ubi supra.
[32] Voyez Eusèbe ap. Lebas, page 232.
[33] Prol., XXVII.
[34] L’année 70 des Séleucides, selon Foy-Vaillant (p. 31-32), 241 dans Contzen (§ 34). Il parait que l’Eusèbe arménien ne donne pas la date de ce combat. — C’est peut-être alors que, le roi étant rejeté vers la Syrie, les magistrats de Smyrne cherchèrent à relever son parti en Ionie — Voyez la grande inscription du Corpus, 3137.
[35] In Antiochum arma vertere, liberius depopulaturi Asiam, si omnem stirpem regiam exstinxissent. (Justin, XXVII, II.)
[36] Plutarque, ap. Lebas, p. 933.
[37] Eusèbe ap. Lebas, p. 233.
[38] Eusèbe ap. Lebas, p. 233. Apparemment Évergète ; ou peut-être le général qui commandait à Éphèse.
[39] Eusèbe ap. Lebas, p. 233. Quatrième année de la 137e olympiade (229-228).
[40] Voyez Justin, livre XLI, chapitre IV.
[41] Voyez Justin, livre XLI, chapitre IV.
[42] Seleuc. Imp., p. 32.
[43] IV, XVII. — Cf. Trogue-Pompée, XXVIII.
[44] Voyez infra.
[45] Voyez Strabon, t. III, p. 148-149.
[46] Voyez Tite-Live, livre XXXVIII, chapitre XVI.
[47] Polyen, IV, XX.
[48] Tite-Live, ubi supra.
[49] Justin, ubi supra.
[50] Prol., XXVII.
[51] Plus tard les Byzantins essayèrent de l’opposer à Prusias, fils de Ziéla. Prusias craignit même sérieusement de le voir rentrer en Bithynie, ce qu’il eût fait peut-être s’il n’eût été prévenu par la mort. (Voyez Polybe, IV, L-LII.)
[52] Voyez Phylarque, ap. Athen. II, LI. — Contzen, § 32. — Je ne puis accepter la correction proposée par M. Lebas (p. 235) au prologue de Trogue-Pompée, où il veut remplacer victi par auxiliantes victum. C’est avec Ziéla, et non avec le roi de Pergame, que les Galates se trouvaient en rapports d’alliance ; or Phylarque dit : έπί ξενία παλέσας τούς τών Γαλατών ήγεμόνας (ό Ζιέλας).
[53] A moins de rappeler ici les fortifications d’Iflani, dont j’ai parlé dans la Topographie (ci-dessus, ch. VIII).
[54] Justin, XXVII, III.
[55] Justin, XXVII, III. — Au sujet des échecs d’Antiochus et des Gaulois, voyez deux courtes inscriptions de Pergame, 3535-3536 du Corpus.
[56] Bellum ante Caesaris adventum fere quotannis accidere solebat, uti aut ipsi injurias inferrent aut illatas propulserent, dit César des Gaulois d’Occident. (De bello gallico, VI, XV.)
[57] Voyez le texte dans Contzen, § 36.
[58] Polybe, V, LXXIV.
[59] Voyez Contzen, § 37.
[60] Polybe, V, LXXVII-LXXVIII.
[61] Polybe, IV, XLVIII.
[62] Polybe, V, XL-LVII.
[63] Polybe, VII, XV-XVIII ; VIII, XVII-XXIII ; X, XXVIII-XXXI, XLIX ; XI, XXXIV.
[64] Campagne de 221.
[65] Polybe, V, LXV.
[66] Polybe, V, LXVI.
[67] Polybe, V, LXXXII.
[68] Polybe, II, LXV.
[69] Polybe, V, III.
[70] Polybe, V, XVII.