HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME TROISIÈME

LIVRE V. — LE ROYAUME DE JUDA SEUL

CHAPITRE XVII. — LE TRAVAIL LITTÉRAIRE VERS LE TEMPS DE JOSIAS.

 

 

La Thora qui compose la presque totalité de la section de l'Hexateuque maintenant appelée Deutéronome ne fut pas l'unique fruit du grand travail religieux qui remplit le règne de Josias. Cette Thora exista d'abord quelque temps à l'état de livre distinct ; puis on pensa qu'isolée elle était faible, que la Thora suppose l'histoire patriarcale et mosaïque. L'effet qu'on avait voulu atteindre par la découverte soudaine et la publication séparée du livre était obtenu. Cette Loi de Iahvé, résultat de la fraude des uns et de la connivence des autres, avait été l'instrument de la réforme. Il s'agissait maintenant de la garder. Pour cela, il était naturel de la placer dans le volume d'Histoire sainte, comme le dernier acte de la vie de Moïse, avant sa mort au delà du Jourdain. Mais une suture était nécessaire. Un morceau assez long[1] fut cousu en tête du livre ; diverses notes additionnelles furent ajoutées à la fin[2], et se trouvèrent ainsi confiner au cantique de Moïse[3], morceau qui faisait déjà partie de l'Histoire sainte.

Qui fit cette opération singulière de rapiècetage et d'encastrement ? On a quelquefois supposé que ce fut l'auteur même du nouveau code[4] ; d'autres fois, on a cru avoir des raisons pour faire descendre l'insertion dont il s'agit jusqu'au temps de Sédécias[5]. L'auteur du remaniement fut, en tout cas, quelqu'un de l'école de Jérémie[6]. Et il ne s'arrêta pas en si beau chemin. Dans son désir de donner à la fin de l'Histoire sainte une tournure tout à fait édifiante, il interpola gravement la partie relative à Josué ; il y inséra des discours d'apparat censés prononcés par Josué dans les occasions solennelles, et qui offrent avec les longs sermons du code et les tirades des sutures d'indéniables ressemblances[7].

Ainsi le livre de l'Histoire sainte, que probablement déjà l'on commençait à appeler la Thora — ce qui jusque-là avait été l'accessoire tendait de plus en plus à devenir le principal —, s'arrondissait de siècle en siècle et faisait boule de neige. Ce précieux volume, dans l'état où il était arrivé sous Josias, ou, si l'on veut, dans l'état où le trouva la catastrophe qui mit fin au royaume de Juda, comprenait à peu près les deux tiers de ce qu'il contient aujourd'hui.

Les histoires patriarcales qui remplissent ce qu'on appelle la Genèse étaient, à quelques scolies près, dans l'état où nous les lisons.

L'histoire de Moïse, telle qu'elle se trouve dans l'Exode, jusqu'au chapitre XXIV, et dans les Nombres, depuis le chapitre XX jusqu'à la fin, y compris les deux petits codes anciens, le Livre de l'Alliance et le Décalogue, était en gros comme nous la lisons. Cependant quelques légendes, sentant l'agada prophétique, et faisant le plus souvent double emploi avec les textes plus anciens, manquaient encore.

Le Deutéronome a très peu changé. Le livre de Josué, au contraire, recevra des interpolations considérables après la captivité. Des raisons décisives, enfin, obligent à rejeter après la captivité la composition de ce qu'on peut appeler les Pandectes lévitiques, comprenant la fin de l'Exode, le Lévitique et le commencement des Nombres, sans parler de quelques autres intercalations. Deux institutions capitales, dont il n'y a aucune trace ni dans le Code du temps de Josias ni dans les livres antérieurs[8], caractérisent ces additions lévitiques : c'est le tabernacle, fiction bizarre par laquelle on chercha à concevoir l'unité de culte avant la construction du temple de Jérusalem, et la prétendue institution de villes lévitiques par Josué. Non seulement le Deutéronome ne connaît pas ces deux institutions ; on peut dire qu'il les exclut, puisque chaque page de ce livre suppose l'unité du culte établie sur de tout autres bases[9], et que les règles de charité relatives aux lévites ne seraient nullement applicables à un clergé richement doté, comme eût été celui qui résulterait du chapitre XXI de Josué.

On se tromperait, cependant, si l'on considérait toutes les lois qui composent aujourd'hui les Pandectes lévitiques comme postérieures au Code promulgué sous Josias. Nous avons montré qu'il y avait, près du temple, un ensemble de petits codes, une sorte de droit coutumier censé révélé[10], qui n'était pas encore enchâssé dans la grande Thora. L'auteur du code deutéronomique paraît avoir connu et résumé plusieurs de ces petites Thoras spéciales. Il n'est pas impossible que, du temps de Josias, peu avant ou peu après la rédaction du Deutéronome, on ait écrit, dans le monde sacerdotal, plusieurs de ces capitulaires ecclésiastiques, bases d'un futur droit canonique. On peut supposer que quelques-uns des morceaux utilisés par le code de Helqiah étaient écrits depuis peu de temps quand le pieux faussaire en fit usage. Ainsi le traité sur les vœux (nedarim)[11], le code des nazirs[12], ce qui concerne l'ordalie des eaux amères[13], usage si ancien, datent peut-être de ce temps. Ces petits cahiers auraient ainsi longtemps existé à l'état sporadique, comme des Extravagantes destinées à être plus tard codifiées. Une remarque capitale, en effet, c'est que le Code lévitique[14] n'a aucune unité, tandis que le Deutéronome dut être écrit d'une seule haleine, en quelques jours.

Un caractère de piété exaltée caractérisa toutes les couvres de ce temps. L'esprit prophétique triomphait, l'esprit laïque subissait une éclipse momentanée. C'est à cette époque que nous attribuerions volontiers les agadas prophétiques, ensemble de compositions destinées à relever dans le passé le caractère des prophètes, à le présenter par le côté thaumaturgique et terrible, et à le mettre en tout fort au-dessus de la royauté. Une légende datée avec précision, par exemple, est celle du prophète de Béthel qui avait résisté, disait-on, à Jéroboam, avait été dévoré par un lion, et dont le tombeau fut respecté par Josias[15]. On supposa que ce prophète avait prédit Josias et annoncé ses réformes. Tout cela est exposé dans une narration analogue aux récits du temps des Juges, et qui prouve que le piétisme n'avait pas éteint le goût de ce qui était simple et grand.

Chaque prophète ancien eut ainsi son livre agadique. Ces midraschim[16] prophétiques — Paroles ou actes de Nathan le prophète, de Gad le voyant, d'Ahiah le Silonite, d'Iddo, de Semaïah, de Jéhou fils de Hanani[17], et plus généralement Actes des Voyants[18] —, étaient l'analogue des Kisas el-anbia, dont se délectent les musulmans, des vies de saints de bas étage, chères aux populations crédules. En d'autres termes, parallèlement aux livres des Rois, et quelquefois enchevêtrés avec eux[19], existaient des livres de Prophètes, rapportant leurs actes et au besoin leurs paroles, avec ce sans-gêne, cet oubli de la chronologie, cette insouciance de la réalité qui, dans tous les temps et tous les pays, caractérise la légende. Ces midraschim ne furent pas conservés dans leur forme originale ; mais ils eurent beaucoup d'importance ; car plus tard ils s'introduisirent dans le texte de l'historiographie proprement dite. Le compilateur des livres actuels des Rois, après la captivité, reprit ces textes dénués de toute exactitude et pleins d'exagération, pour les fondre dans son exposé, ce qui abaissa considérablement l'aloi historique des annales d'Israël. Il arriva, pour la vieille histoire d'Israël, comme si l'on s'avisait de trouver que l'histoire mérovingienne écrite d'après Grégoire de Tours est incomplète et qu'on cherchât à la compléter, sans souci des contradictions, avec Aimoinus et les plus faibles Vies de saints. L'auteur des Chroniques, dans la seconde moitié du IVe siècle avant Jésus-Christ, connut ces mêmes agadas prophétiques, et en fit ses délices. Il introduisit à pleins bords ces données vicieuses dans la contexture de l'histoire juive, et c'est là ce qui ôte à son livre presque toute valeur historique.

Moïse, étant un prophète, le premier et le plus grand des prophètes, eut sa place dans ces biographies écrites surtout en vue de l'édification. Pour raconter sa vie de la façon que voulait la piété du siècle, où puisa-t-on les documents ? Naturellement. dans l'histoire sainte déjà consacrée. Nous regardons comme probable qu'il y a eu un midrasch sur la vie de Moïse, où presque toutes les données de l'Histoire sainte étaient reprises, émoussées et chargées de fables. Après la captivité, le dernier rédacteur, entraîné par la' manie qu'ont les compilateurs de légendes de prétendre être complets, même quand leurs documents ne sont que des remaniements les uns des autres, releva ces récits et les réintroduisit transformés dans l'Histoire sainte. Il ne commettait pas, après tout, un délit critique beaucoup plus grave que celui de l'historien qui de nos jours complète les livres des Rois avec les livres des Chroniques, remaniements sophistiqués des livres des Rois. Ainsi s'expliquent ces répétitions, ajoutées à des répétitions, qui font de la Vie de Moïse dans l'Hexateuque actuel le récit le plus incohérent et le plus mal ordonné qu'il y ait[20]. C'est comme si l'on réunissait dans un même livre tous les essais de ce livre, et de plus les notes qui ont servi à le composer. Le récit revient sans cesse sur lui-même ; après la version relativement authentique, vient la version de seconde main, bien que celle-ci, loin d'ajouter à la première, ne fasse que la fausser. C'est Tite-Live complété avec des éléments de toute provenance, même avec des récits provenant de Tite-Live lui-même et ayant subi tous les genres d'altérations.

A mesure qu'Israël inclinait vers le piétisme, le côté lyrique de son génie prenait de plus en plus le dessus. Plusieurs Psaumes se produisirent sans doute vers le temps de Josias et furent l'expression de cette piété fervente dont Jérémie était l'inspirateur. Ils nous est bien difficile de les distinguer des Psaumes des anavim du temps d'Ézéchias. Volontiers nous rapporterions à ce temps les Psaumes qui expriment le bonheur de la vie juive, quand elle est consciencieusement pratiquée. Des idées morales très arrêtées sont la principale condition du bonheur. La Thora donnait cette base première de la vie heureuse, outre qu'elle promettait à celui qui l'observait de réussir en toute chose. La méditer, chercher à la pratiquer avec minutie fut tenu pour la joie suprême. La Thora est, en ce sens, le livre qui a fait le plus d'heureux.

Heureux l'homme qui ne va pas au rendez-vous des méchants[21],

Qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs,

Et ne s'assied jamais sur le banc des frivoles,

Mais qui cherche tout son plaisir en la loi de Iahvé,

Qui la médite jour et nuit.

Il est comme un arbre planté au bord des eaux[22],

Qui donne son fruit en son temps,

Et dont les feuilles ne se fanent jamais.

Tout ce qu'il fait réussit.

Les méchants ne sont pas comme cela ;

Ils sont comme la paille que le vent emporte.

Voilà pourquoi ils n'ont pas d'assurance au jour du jugement ;

Les pécheurs ne sauraient figurer dans le groupe des justes.

Car Iahvé s'occupe du sort des justes ;

Quant au sort des méchants, c'est la perdition.

Cette poésie de reproches tendres, ces plaintes amères de justes toujours irrités de la prospérité de méchants et en susceptibilité avec leur Dieu s'il ne leur fait pas gagner leurs procès, nous paraissent d'une certaine monotonie. Le défaut des Psaumes est de trop bien exprimer un des traits du caractère juif, qui est la tendance à se plaindre, l'éternelle lamentation, l'appel à l'Éternel pour des persécutions souvent imaginaires. Ce défaut date surtout des temps de Jérémie et de Josias. L'inspiration religieuse, si haute encore en ce siècle troublé, tourne facilement à l'aigreur. Le triomphe des lécim sous Manassès et Amon, leur retour au pouvoir sous Joïaqim laissèrent dans la conscience des anavim une rancune qui ne se calma plus. Ce fut un état d'âme analogue à celui du parti catholique après l'échec de la tentative du 16 mai et la ruine de l'Union générale. Ces vaincus d'une cause qui s'était identifiée avec celle de Dieu ne savaient plus que récriminer.

C'est ainsi que la littérature du temps de Josias, comparée à celle du temps d'Ézéchias, offre les signes d'une complète infériorité. La décadence de la langue est sensible. L'hébreu de Jérémie et du Deutéronome est mou, prolixe, flasque. Le sentiment plastique des anciens écrivains est perdu. La partie profane de la littérature, qui existe encore sous Ézéchias, a totalement disparu sous. Josias. Israël ne produira plus d'ouvrages comme le vieux Iasar, comme le Cantique des Cantiques, les Proverbes, les poèmes d'Agour et de Lemuël, la Femme forte, Job, dont le ton est si libre. Tout ouvrage, maintenant, a une tendance ; il sert à épauler la foi ou les espérances d'Israël. Israël est désormais un peuple exclusivement religieux. Au temps de Josias, la Grèce n'a encore développé que le quart de son génie, et déjà pourtant son triomphe est certain. Elle écrit à peine ; son incomparable épos homérique se récite ; son admirable poésie lyrique se chante et se danse ; Thalès de Milet est né, et déjà des esprits clairs cherchent à dresser une théorie naturaliste de l'univers. Solon veut fonder la cité juste sur la raison seule.

Israël ne fondera jamais ni l'État, ni la philosophie, il n'aura jamais de littérature profane développée, et cependant sa part, à lui aussi, est immense. Il a fondé la protestation du pauvre, la réclamation de justice et d'égalité, la fraternité au sein de la confrérie, l'Église, enfin, qui est à sa manière une société complète, une organisation de la justice et de l'égalité. La Grèce a dressé le cadre éternel de la civilisation ; Israël y apportera une addition, une correction capitale, le souci du faible, la réclamation obstinée pour la justice individuelle. Nos civilisations aryennes, fondées sur l'immortalité de l'âme et le sacrifice de l'individu, sont trop cruelles. Au moins, reconnaissons le droit du psalmiste, qui proteste et qui pleure. Jérémie a raison à sa manière. Les remèdes par lesquels il croit corriger les injustices nécessaires de ce monde sont chimériques ; la société qu'il conçoit n'est pas viable ; mais il ajoute un facteur essentiel à l'œuvre humaine ; Jérémie est, avant Jean-Baptiste, l'homme qui a le plus contribué à la fondation du christianisme ; il doit compter, malgré la distance des siècles, entre les précurseurs immédiats de Jésus.

Il y a un côté, d'ailleurs, par lequel la situation philosophique de ces anciens Juifs ressemblait à la nôtre. Ils s'imposaient de justifier le gouvernement temporel de Iahvé sans se donner les facilités que présente pour des compensations l'hypothèse de la vie d'outre-tombe. Nous autres, aussi, nous avons à expliquer la vie, à lui donner un but et à la rendre supportable, sans cette grande ressource, qui a si fort aidé les éducateurs de l'humanité à tous les âges. Chose inouïe ! le judaïsme réussit à obtenir des prodiges de dévouement, sans jamais faire appel à des espérances dont l'objet fût placé au delà de la vie. Il faut que nous fassions de même. Il faut que nous donnions aux hommes un motif de vivre et de bien vivre, sans rien alléguer de ce qu'ils pourraient traiter de leurre et de promesse déloyale. Jérémie s'en tirait en persuadant à ses contemporains que les événements du monde, depuis la pluie et la sécheresse, jusqu'aux révolutions des empires, étaient ménagés pour récompenser ou punir les enfants d'Israël. Cette ressource nous est aussi enlevée. Mais nous avons celle du psalmiste, les larmes secrètes, l'épanchement du cœur avouant son trouble. Voilà pourquoi les Psaumes, quand tout le reste s'en va, restent notre livre de prières, notre chant intérieur, notre éternelle consolation.

Une chose capitale naissait, la piété, la piété indépendante de tout dogme, consolation et force de la vie. Une expression exquise, chercher Dieu, résumait la religion dans ce qu'elle a d'intime et de vrai. Pour exprimer l'acte de la prière, l'hébreu ancien eut des mots d'une rare finesse. Plus tard, les traducteurs chrétiens y mirent des nuances encore plus fines. La version latine des Psaumes, grâce à une série de délicieux contre-sens[23], effaça ce que l'original hébreu a parfois d'un peu mat[24]. Elle idéalisa les plus lourdes images ; elle rendit l'inintelligible touchant, la monotonie pleine de charme. L'Église en composa le bréviaire, l'électuaire exquis du sommeil pieux. Un saint Bernard tira le mysticisme le plus éthéré de cantiques d'un horizon borné. Des emplois nuancés de meditari dans le Psautier vint l'oraison, la création la plus originale peut-être du christianisme, la science dont il a le secret, le don qui n'appartient qu'à lui.

 

 

 



[1] Les quatre premiers chapitres jusqu'à IV, 43, de la partie du Pentateuque qu'on appelle le Deutéronome.

[2] Ch. XXIX, XXX et XXI, sauf quelques péricopes. Peut-être aussi la mise en scène de l'Ébal et du Garizim, ch. XXVII.

[3] Ch. XXXII.

[4] Le style est bien le même de part et d'autre ; mais il y a plusieurs difficultés d'arrangement.

[5] Comp. Deutéronome, IV, 29 et suiv., avec Jérémie, XXIX, 12 et suiv., et Deutéronome, IV, 20, avec Jérémie, XI, 4.

[6] Mêmes passages.

[7] Voir Reuss, Intr., p. 214-216 ; de Wette, Einl., § 168. On trouve des retouches deutéronomiques du même genre dans les autres livres historiques.

[8] Il est absolument impossible, d'un autre côté, d'admettre que, si ces deux institutions avaient été imaginées à l'époque de Josias, le Deutéronome n'y fit pas quelque allusion.

[9] Deutéronome, XII, 8.

[10] Deutéronome, XXIV, 8.

[11] Lévitique, XXVII.

[12] Nombres, VI.

[13] Nombres, V, 11 et suiv.

[14] Épars en Exode, Lévitique, Nombres et Josué.

[15] I Rois, XIII ; II Rois, XXIII, 15 et suiv.

[16] Ce mot devenait déjà synonyme de légende. II Chron., XIII, 22 ; XXIV, 27.

[17] I Chron., XXIX, 29 ; II Chron., IX, 29 ; XI, 15 ; 22 : XX, 34 ; XXVI, 22 ; XXXII, 32 ; XXXIII, 19. Il faudrait se garder de prendre tous ces midraschim pour des livres distincts. C'était les rubriques d'une histoire divisée par prophètes au lieu d'être divisée par rois. C'est ainsi qu'on dit encore : Livres de Samuel. Cf. I Chron., XXIX, 29.

[18] II Chron., XXXIII, 18, 19.

[19] Exemple d'Isaïe, ch. XXXVI-XXXIX.

[20] Comparez, par exemple, Exode, XI, 1-3, à Exode, III, 21-22 ; XII, 35-36. — Les chapitres XXXIII et XXXIV de l'Exode sont pleins de troubles et de redites qui ne s'expliquent pas par la simple combinaison du jéhoviste et de l'élohiste. — La petite Thora, Exode, XXXIV, 10-28, est une reprise abrégée et remaniée du Livre de l'Alliance (donnée jéhoviste), et pourtant (v. 28) cet abrégé est appelé les dix paroles (donnée élohiste). — Exode, XXXIII, est un réemploi du même genre. — Tout ce qui concerne l'ohel moëd, Exode, XXXIII, 7-11, est distinct de la grosse invention, Exode, xxv, et suiv., qui est postérieure à la captivité ; et pourtant ni le jéhoviste ni l'élohiste n'ont connu l'ohel moëd.

[21] Psaume I.

[22] Cf. Jérémie, XVII, 18.

[23] Ces contre-sens venaient en grande partie de l'état d'altération où le texte nous est parvenu. Le recueil des Psaumes ayant été fait tard, à une époque où l'écriture était très cursive et très indistincte (se la figurer par les papyrus araméens d'Égypte, Corpus inscr. sémit., 2e partie, fasc. I), aucun livre de la littérature hébraïque ne présente des fautes aussi nombreuses.

[24] Par exemple, Psaume IV, 3, 9, etc.