HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME DEUXIÈME

LIVRE III. — LE ROYAUME UNIQUE

CHAPITRE XIV. — VIEILLESSE DE SALOMON. - SA LÉGENDE.

 

 

Les grands règnes coûtent très cher. Israël n’avait ni commerce, ni industrie, pour couvrir ses dépenses. Les bois de construction, les artistes et les ouvriers, Salomon était obligé de les demander aux Tyriens, qui profitaient du besoin qu’on avait d’eux. Nous avons déjà vu Salomon s’acquitter envers Hiram par des livraisons de céréales et de bestiaux. Vers la fin du règne, il fallut procéder à des aliénations de territoire. Salomon dut céder à Hiram vingt villes de la Galilée, à l’ouest du lac Roulé, dans la région de Iaron et de Maron. C’était ce qu’on appelait le pays de Caboul[1]. Il parait que Hiram fut mécontent du payement. C’est pourtant un très beau pays, bien supérieur comme richesse au reste de la Palestine[2]. La créance devait évidemment être énorme.

Le mécontentement, éclatait de toutes parts. L’opposition ne s’attaquait pas seulement au gouvernement de Salomon ; elle atteignait la monarchie elle-même. On faisait d’amères réflexions. On prétendait savoir les paroles que Samuel prononça, quand le peuple vint lui dire : Donne-nous un roi pour nous gouverner. Le discours qu’on prêtait au vieux prophète était la satire anticipée du règne de Salomon. Voici, aurait dit Samuel, quelle sera la conduite du roi qui régnera sur vous. Vos fils, il les prendra pour cochers, pour palefreniers, pour courir devant son char, ou bien pour en faire des centeniers, des dizeniers, ou bien encore pour labourer ses champs, pour moissonner ses moissons, pour construire ses engins de guerre et ses chars. Vos filles, il les prendra pour en faire des parfumeuses, des cuisinières, des boulangères. Ce qu’il y aura de meilleur dans vos champs, vos vignes, vos plantations d’oliviers, il le donnera à ses serviteurs. De vos semailles et de vos vignes, il prélèvera la dîme, pour faire des gratifications à ses eunuques et à ses valets. Il prendra vos esclaves et vos servantes, l’élite de votre jeunesse et vos ânes, pour les appliquer à ses besognes. Il dîmera vos troupeaux, et vous serez vous-mêmes ses esclaves. Je dois vous prévenir, ajoutait Samuel, que, le jour où, mécontents du roi que vous vous seriez choisi, vous élèveriez vos cris vers Iahvé, Iahvé ne vous écouterait pas[3].

On commençait à trouver que Samuel avait eu raison. A Jérusalem, tout se bornait à des murmures. Les turbulents chefs de bandes du temps de David, les Abner, les Joab, avaient disparu. La monarchie absolue avait affaibli les caractères ; personne n’osait lever l’étendard de la rébellion. Mais le travail matériel n’avait pas encore eu ses effets abrutissants ; l’esprit de fierté et d’indépendance vivait dans les tribus du Nord. Parmi les ouvriers qui travaillaient à la construction du millo et du mur de Jérusalem, Salomon remarqua un vigoureux Éphraïmite, fils d’une veuve de Séréda, qui s’appelait Jéroboam fils de Nebat. Frappé de l’air de résolution avec lequel ce jeune homme faisait sa tache, il le mit à la tête des travailleurs de Joseph (c’est-à-dire d’Éphraïm et de Manassé). Il ne se doutait pas que, ce jour-là, il donnait un chef à la révolte[4]. Les Joséphites ne se voyaient qu’avec rage assujettis à de durs travaux, qui ne servaient qu’à la plus grande gloire de Juda et d’un roi qui leur était étranger. Jéroboam attisa le feu qui couvait, et partit pour le Nord. A Silo, il se mit en rapport avec le prophète Ahiah, qui faisait la guerre la plus déclarée à Salomon. On raconta plus tard que, le prophète l’ayant rencontré sur la route, ils se trouvèrent tous deux seuls dans la campagne, qu’alors Ahiah prit le manteau neuf qu’il portait, le partagea en douze pièces et dit à Jéroboam : Prends-en dix pour toi, voulant signifier par là que Juda seul et Benjamin resteraient attachés au roi de Jérusalem.

La révolte n’était pas mûre encore. Jéroboam ne réussit pas à opérer un soulèvement effectif. Salomon essaya de le faire tuer ; Jéroboam réussit à se sauver en Égypte et trouva un asile auprès du roi Sésonq. Mais les prophètes commençaient à parler haut. Ahiah de Silo n’était sans doute pas le seul à battre des mains sur la prochaine ruine de toutes ces splendeurs et à prédire que les tribus rurales auraient bientôt leur revanche.

La force d’Israël, en effet, la base même de se conviction morale, étaient profondément atteintes. Cet éclat extérieur n’était obtenu que par des entassements d’iniquités. La noblesse antique, la fierté de l’homme libre étaient perdues. Tous étaient serfs. Il y avait des riches ; mais il y avait aussi des pauvres. La lutte éternelle allait s’ouvrir ; c’en était fait de l’ancienne fraternité patriarcale. Et quel était le profit net de la révolution accomplie ? Que Jérusalem voyait d’assez brillantes parades ; que des milliers d’hommes gémissaient dans les carrières de Juda, dans les forêts du Liban, au fond des galères de la mer d’Oman, pour procurer à quelques satisfaits des habitations commodes et approvisionner les bazars de Jérusalem de joujoux de harem. C’était trop peu vraiment. Ce n’est pas Salomon qui a écrit : Vanitas vanitatum ; mais vanitas vanitatum est bien le résumé de son règne. Nul plus que lui n’a contribué à la démonstration de cette grande vérité, que tout ce qui ne contribue pas au progrès du bien et du vrai n’est que bulle de savon et bois pourri.

C’est au milieu de ces graves symptômes de dissolution que Salomon mourut, après avoir régné, comme son père, environ quarante ans. Il fut enterré à côté de David, dans les grottes royales situées au pied des rochers de la Ville de David.

Si la destinée d’Israël eût été la richesse, le commerce, l’industrie, la vie profane en un mot, Salomon eût été un fondateur ; il donna, en effet, une assez brillante vie matérielle à une petite nation qui n’avait pas eu d’existence mondaine avant lui. Mais c’est toujours un rôle ingrat pour un souverain d’avoir travaillé au rebours de l’histoire. L’œuvre de Salomon fut viagère. Il n’en resta presque rien après lui. De tribus encore patriarcales, il avait voulu tirer sans transition une culture à la manière de Sidon et de Tyr. Dans l’état de civilisation d’alors, et surtout avec les dispositions morales du peuple israélite, cet étalage de luxe et de caprice excita une terrible réaction. La mémoire de Salomon resta odieuse dans les tribus. Son harem fut l’objet d’amères railleries, et, dans les dialogues d’amour qu’on récitait ou chantait en certaines occasions, le sujet était toujours le même. Une jeune fille des tribus du Nord, renfermée de force dans le harem de Salomon, restait fière, obstinée, et, malgré toutes les séductions du sérail, gardait sa fidélité à son amant, à son village, à ses souvenirs de vie champêtre. Dans ces scènes improvisées, on n’avait, pas assez d’enthousiasme pour la bergère ; on n’épargnait pas la honte au vieux débauché. D’ordinaire, l’héroïne s’appelait Sulamith, et on a pu voir en ce nom une allusion à Abisag la Sunamite, qui joua un rôle si touchant dans les derniers jours de David et à l’avènement de Salomon. Ce qui n’est pas douteux, c’est que le petit poème, écrit bien plus tard, qu’on désigne par le nom de Cantique des cantiques, renferme l’expression des sentiments malveillants du vrai Israël, resté simple de mœurs, envers un règne dont il avait payé les dépenses et dont il avait peu profité.

Le règne de Salomon doit être considéré comme une erreur dans l’ensemble de l’histoire d’Israël. La fin de cette opération mal concertée fut une terrible banqueroute. Mais, en politique, il n’y a pas d’action perdue. Tout ce qui est grand rapporte tôt ou tard son bénéfice. Même les grandes fautes deviennent avec le temps de grandes fortunes ; on en peut tirer gloire et profit. Louis XIV, la Révolution et Napoléon Ier, qui ont perdu la France, comptent entre les capitaux les plus assurés de la France. L’homme, pour se consoler de sa destinée le plus souvent terne, a besoin d’imaginer, dans le passé des âges brillants, sortes de feux d’artifice qui n’ont pas duré, mais ont eu de charmants reflets. Malgré les anathèmes des prophètes et les dénigrement des tribus du Nord, Salomon laissa, dans une partie du peuple, une admiration qui s’exprima, au bout de deux ou trois cents ans, par l’histoire, à demi légendaire, qui figure dans les livres des Rois. Les malheurs de la nation ne firent qu’exciter ces rêves d’un idéal perdu. Salomon devint le pivot de l’agada juive. Pour l’auteur de l’Ecclésiaste[5], il est déjà le plus riche et le plus puissant des hommes. Dans les Évangiles[6], il résume en lui toute splendeur humaine. Une ample floraison de mythes se produisit autour de lui. Mahomet s’en nourrit ; puis, sur les ailes de l’islam, cette volée de fables aux mille couleurs répandit dans le monde entier le nom magique de Soleyman.

La réalité historique qui se cache derrière ces récits merveilleux fut à peu près ceci : Un millier d’années avant Jésus-Christ, régna, dans une petite acropole de Syrie, un petit souverain, intelligent, dégagé de préjugés nationaux, n’entendant rien à la vraie vocation de sa race, sage selon l’opinion du temps, sans qu’on puisse dire qu’il fût supérieur en moralité à la moyenne des monarques orientaux de tous les temps. L’intelligence, qui évidemment le caractérisa, lui valut de bonne heure un renom de science et de philosophie. Chaque âge comprit cette science et cette philosophie selon la mode qui dominait. Salomon fut ainsi tour à tour paraboliste, naturaliste, sceptique, magicien, astrologue, alchimiste, cabbaliste. Un seul passage ancien présente à cet égard une demi-valeur historique :

Dieu donna à Salomon une science et une sagesse extraordinaires, et un esprit aussi étendu que le sable des rivages de la mer. Et la science de Salomon surpassa celle de tous les Arabes et toute la science de l’Égypte. Il s’éleva en sagesse au-dessus de tous les hommes, au-dessus d’Éthan l’Ezrahite, de l’Héman[7], de Calcol, de Darda fils de Mahol, et son nom se répandit chez les nations environnantes. Et Salomon prononça trois mille masal (proverbes ou paraboles) et composa cinq mille sir (chants lyriques[8]). Et il traita de tous les arbres, depuis le cèdre qui croit sur le Liban, jusqu’à l’hysope qui sort des murailles, et il traita des quadrupèdes, des oiseaux, des reptiles et des poissons. Et on venait de tous les pays entendre la science de Salomon, de la part des rois qui avaient oui parler de sa sagesse[9].

Ce passage a été écrit à une époque où Salomon était déjà devenu un personnage légendaire et où l’on ne se refusait à son sujet aucune exagération. La seule partie de la littérature .hébraïque actuellement conservée qu’on pourrait attribuer à Salomon, c’est la partie du livre des Proverbes qui s’étend du verset 1er du chapitre X au verset 16 du chapitre XXII. Mais, si ce petit recueil de proverbes remonte effectivement au temps de Salomon, ce n’est pas là une œuvre personnelle ; tout au plus, pourrait-on admettre que Salomon fit faire la collection. Jamais personne n’a composé des proverbes comme un ouvrage suivi et de propos délibéré. Non seulement nous n’avons aucun écrit de Salomon ; mais il est probable qu’il n’écrivait pas[10]. Nous nous le figurons bien plutôt comme un khalife de Bagdad, amusé par les lettrés qui compilaient selon ses idées, comme un Haroun-al-Raschid, entouré de chanteurs, de conteurs, de gens d’esprit, avec lesquels il prenait volontiers le ton de confrère et de collaborateur.

Un premier recueil de proverbes put être ainsi composé dans l’entourage de Salomon[11]. Peut-être s’y joignit-il une Histoire naturelle enfantine, description des créatures, en commençant par les plus grandes et finissant par les plus petites[12], ou bien des moralités tirées des animaux et des plantes[13]. Les sir, de même, n’ont pu être des compositions réfléchies, faites artificiellement dans le loisir de l’homme de lettres. L’essence du sir était d’être inspiré directement par une circonstance déterminée. Ici encore, on pourrait supposer qu’il est question d’une compilation, et on aimerait à croire qu’il s’agit du Iasir ou Iasar, si de fortes raisons n’invitaient à placer la composition de ce recueil après le schisme, dans les tribus du Nord.

Déterminer avec précision l’état de la littérature hébraïque à cette époque, ou, pour mieux dire, énumérer ce que l’on possédait d’écritures à Jérusalem et en Israël, au moment du schisme, serait chose impossible. Quand Juda et Israël séparèrent décidément leurs destinées, vers l’an 955 avant Jésus-Christ, il y avait plus de cent ans que l’écriture était d’un usage habituel chez les tribus israélites. Le règne de David laissa des notes d’histoire militaire d’un étonnant caractère de réalité, dont quelques-unes sont venues jusqu’à nous. Il est plus difficile de reconnaître ce qui vient du règne de Salomon dans la prose effacée des histoires postérieures. En quel état existaient, mille ans avant Jésus-Christ, ces Toledoth ou généalogies qui devaient servir de base à la future histoire primitive de la nation ? On l’ignore tout à fait. Les souvenirs nationaux étaient encore à l’état non écrit. L’imagination se nourrissait des histoires héroïques du temps des Juges ; on récitait les beaux cantiques de cet âge ; on y voyait un genre près de mourir, que David eut peut-être le dernier à cultiver[14].

Le moment capital pour ces grandes poésies nationales n’est pas celui où on les écrit ; c’est celui où on les chante. Quand Isfahani écrivit le Kitâb el-Aghâni, la vieille poésie arabe était déjà morte. Certes, il n’est pas impossible que, dès l’époque de Salomon, il existât un divan lyrique ; mais ce n’est pas là le recueil dont des parties considérables nous ont été conservées, tandis que les recueils paraboliques de Salomon paraissent bien avoir été le noyau des compilations qu’on mit plus tard sous son nom.

N’existait-il pas aussi, dès le temps de David ou de Salomon, un commencement d’Histoire sainte ? Le canevas de Hexateuque n’était-il pas déjà tracé par écrit ? Le vieux fond d’idées babyloniennes, que le peuple portait comme le fond le plus ancien de son bagage traditionnel, n’était-il pas en partie fixé par l’écriture ? Cela nous semble peu probable, quoiqu’on ne le puisse dire impossible. L’espèce de carte de géographie du chapitre X de la Genèse paraît se rapporter au temps de Salomon. Le chapitre XIV de la Genèse tranche si fortement sur la prose environnante qu’il faut le supposer antérieur aux plus anciennes rédactions de l’Histoire sainte. L’Hexateuque le plus ancien, celui qu’on appelle jéhoviste, est déjà d’un ton piétiste qui dépasse fort les sentiments religieux du temps de David et surtout de Salomon. Le livre des Guerres de Iahvé ou le Iasar y est cité. L’Histoire sainte nous apparaît donc tout entière comme une œuvre pieuse, parallèle aux écrits des prophètes, appartenant à l’époque exclusivement religieuse d’Israël, tandis que la littérature du temps de Salomon semble avoir eu un caractère profane. Un retour vers le passé patriarcal n’était pas dans l’esprit de ce temps. Des prophètes, qui vivaient de ces souvenirs, étaient réduits à un rôle secondaire. La Bible n’était pas commencée : il n’y avait pas encore de livres saints ; mais les livres saints de l’avenir engloberont de nombreuses paillettes dues aux sofer et aux mazkir de ce temps. Si la réputation littéraire de Salomon a été fort usurpée, l’importance de son temps dans l’histoire des lettres hébraïques ne saurait être niée.

Moins fécondes, en un sens, furent les tentatives de Salomon du côté du commerce et de la navigation. De telles ambitions constituaient pour Israël un vrai porte-à-faux. Le pays produisait peu, et consommait à peu près ses produits. Il n’avait ni industrie ni métaux. Ses blés et ses huiles n’avaient de valeur qu’à Tyr. La race, d’ailleurs, n’avait alors aucune aptitude aux besognes lucratives. L’immense majorité voulait, par principe religieux, rester dans l’ancienne, vie peu favorable au développement de la richesse, mais faite pour assurer le bonheur de l’homme libre. Nous verrons les tentatives de la navigation de la mer Rouge renouvelées plus tard en Juda par Josaphat. Les habitudes de faste et de vie tyrienne seront reprises, en Israël, par la maison d’Achab. Mais tout ira se briser contre les instincts profonds du peuple de Iahvé. Ce peuple a une mission ; jusqu’à ce qu’elle soit remplie, rien ne saurait le distraire. Après cela, il pourra lui arriver de se livrer à des exercices tout opposés.

Ce qu’il y a de singulier, en effet, c’est que ce Salomon, si peu en accord avec l’âme d’Israël dans les temps antiques, s’est trouvé, au contraire, la complète personnification de l’esprit juif, tel que les siècles modernes l’ont connu. Quand Israël aura terminé ou à peu près le cycle de sa période religieuse, quand le parti épicurien et jouisseur, qui a toujours existé en ce peuple à côté du parti exalté pour la justice et le bonheur de l’humanité, retrouvera la parole, Salomon sera vengé des injures vomies contre lui par les prophètes et les piétistes. L’auteur de l’Ecclésiaste prêtera au vieux roi des tirades éloquentes, que celui-ci n’eût pas désavouées, pour exprimer le vide absolu de la vie, quand on la prend uniquement par le côté personnel. Le sadducéen est juif aussi bien que le disciple exalté des prophètes. Or, au point de vue des sadducéens, qui est devenu celui de la plupart des juifs éclairés des temps modernes, c’est Salomon qui eut raison ; ce sont les prophètes qui perdirent la nation. Le sort des grands hommes est de passer tour à tour pour des fous et pour des sages. La gloire est d’être un de ceux que choisit successivement l’humanité pour les aimer et les haïr.

 

 

 



[1] I Rois, IX, 10-13, récit entièrement faussé dans II Chron., VIII, 1-2.

[2] Mission de Phénicie, p. 750 et suiv.

[3] I Samuel, VIII.

[4] I Rois, XI, 26 et suiv. L’arrangement anecdotique est trop sensible dans ce récit pour qu’on l’adopte à la lettre.

[5] Vers 100 avant J.-C.

[6] Matthieu, VI, 29 ; XII, 27.

[7] L’auteur des Chroniques (I Chron., II, 6 ; XV, 17, 19 ; XXV, 1 et suiv.) et les scoliastes qui ont mis les titres des Psaumes (Ps. LXXXVIII et LXXXIX) n’ont fait qu’user de ces noms, qu’ils ont trouvés dans les livres des Rois. Ils ne possédaient aucune donnée originale sur ces personnages réels ou supposés.

[8] Le texte porte : mille cinq. Ce chiffre a quelque chose de singulier. Je suppose qu’il faut lire םיפלא חשטח.

[9] I Rois, V, 9 et suiv.

[10] Dans le passage précité du livre des Rois, l’auteur n’emploie pas une seule fois le verbe katab, écrire.

[11] Un recueil du même genre fut exécuté plus tard par les lettrés d’Ezéchias, Proverbes, XXV, 1.

[12] Comparer, chez les Arabes, les naïves Histoires naturelles de Damiri et autres.

[13] Cf. Proverbes, XXX.

[14] Certaines déclamations des prophètes ne sont que des transformations de l’ancien sir. Ainsi le chant de Jonas fils d’Amittaï contre Moab (Isaïe, XIV, XV) est bien encore un vieux cantique. Il en est de même du Psaume de Habacuc ; mais c’est là une imitation de modèles antérieurs.