HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME PREMIER

LIVRE II. — LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES DEPUIS L’OCCUPATION DU PAYS DE CHANAAN JUSQU’A L’ÉTABLISSEMENT DÉFINITIF DE LA ROYAUTÉ DE DAVID

CHAPITRE XII. — LUTTES INTÉRIEURES DES TRIBUS.

 

 

On le voit, pas une des guerres que nous venons de raconter ne fut générale, pas une des hégémonies que la guerre amena ne s’étendit à tout Israël. Les Joséphites faisaient souvent cause commune avec les tribus du Nord. Galaad était un monde à part. Juda n’entre presque jamais dans les ligues des tribus ; le Livre des Juges n’en parle que très peu. Juda était à peine compris dans la dénomination générale d’Israël.

L’existence de la tribu de Benjamin était aussi très particulière. Son territoire était petit et presque tout occupé par les Chananéens, soit alliés, comme les Gabaonites, soit ennemis, comme les Jébuséens. Les Benjaminites n’étaient guère qu’un corps militaire spécial, une caste élevée en vue du maniement de la fronde et où les jeunes gens prenaient l’habitude de se servir de la main gauche au lieu de la main droite. Leur lieu fort était à Gibéa, au nord de Jérusalem. On ne les aimait pas, et leurs mœurs passaient pour très mauvaises. On racontait avec horreur l’aventure que voici[1] :

Un lévi d’Éphraïm ayant été surpris par la nuit, à la hauteur de Gibéa, quitta la route avec sa concubine et son petit équipage pour passer la nuit dans la ville. Les voyageurs s’assirent sur la place ; personne ne vint les inviter, jusqu’à ce qu’un vieillard étranger à la ville les emmenât chez lui. Quelque chose de monstrueux, d’analogue aux infamies de Sodome, se serait passé alors. Il fallut livrer aux Benjaminites la concubine de l’étranger. Après les avoir assouvis, durant toute une nuit de débauches, la malheureuse vint tomber morte sur le seuil de la maison où son mari avait reçu l’hospitalité. Le lévi, en ouvrant la porte le matin, trouva le cadavre, le chargea sur son âne ; puis, arrivé chez lui, il en fit douze pièces, qu’il envoya aux, douze tribus d’Israël.

L’antiquité aimait à rapporter les grandes guerres à de petites causes, et quelquefois ces récits, qui nous paraissent surprenants, étaient véritables. L’affaire du lévi d’Éphraïm fut, assure-t-on, l’occasion d’une réunion générale de la nation à Mispa, près de Jérusalem, et d’une sorte de guerre fédérale contre Benjamin. Il est probable qu’il y eut à cette levée de boucliers des causes plus sérieuses. Presque toutes les tribus haïssaient Benjamin. On prétend que beaucoup d’Israélites avaient fait à Mispa le serment de ne jamais donner leur fille à un Benjaminite. L’oracle de l’arche[2], plusieurs fois consulté, poussait à une guerre d’extermination.

Le rocher de Gibéa résista héroïquement. Les sorties des Benjaminites furent extrêmement meurtrières. Les Israélites ne réussirent à prendre la place que par une surprise. Ils disposèrent une embuscade près de la ville ; puis par une fuite simulée, ils réussirent à entraîner les assiégés loin de la place. Ceux de l’embuscade prirent alors la ville, massacrèrent tout ce qu’ils trouvèrent et mirent le feu. Les Benjaminites répandus dans la plaine, en se retournant, virent la fumée qui montait vers le ciel. Désespérés, ils s’enfuirent du côté du désert. Les Confédérés les poursuivirent et les tuèrent par milliers[3].

A Séla-Rimmon[4], les fuyards se défendirent pendant quatre mois. Au bout de ce temps, la colère des tribus s’étant apaisée, les Benjaminites purent s’échapper. On supposait toutes les femmes de Benjamin exterminées. Pour procurer des femmes aux survivants de Séla-Rimmon et ne pas laisser un vide dans la série des tribus, l’imagination israélite eut recours aux moyens les plus naïfs[5]. Certainement la légende a fort exagéré l’extermination de Gibéa. Benjamin, loin de disparaître, donnera bientôt son premier roi à Israël ; Gibéa sera la ville de Saül. Là s’exercera pour la première fois un pouvoir central en Israël.

Une exécution fédérale analogue à celle qui frappa Benjamin, tomba, dit-on, sur la ville de Jabès en Galaad. Selon la légende, les habitants de cette ville auraient seuls manqué à l’espèce de diète qui aurait été tenue à Mispa contre les Benjaminites. On les aurait tous tués, en réservant leurs filles vierges pour continuer la race de Benjamin. Ce qu’il y a de vrai dans ce récit, c’est que Galaad, et peut-être en particulier Jabès, faisaient bande à part et n’entraient pas pour grand’chose dans l’œuvre commune d’Israël.

Ainsi se continua, pendant deux ou trois siècles, la vie séparée d’une douzaine de familles, notoirement congénères, ayant la pleine conscience de leur parenté, mais rarement unies dans une action commune. Les Joséphites gardaient toujours leur supériorité ; les signes de la future primauté de Juda étaient encore bien obscurs[6]. Très anciennement s’établirent des généalogies convenues, destinées à montrer l’unité d’origine de ces différentes familles. Les anciens noms de tribus, Isaac, Jakob, Israël, Joseph, servirent à d’ingénieuses combinaisons, en tête desquelles figurait toujours le Haut-Père, l’Ab-ram, identifié avec le mythique Père-Orcham, rapporté de la Chaldée. Le très vieux nom d’Isaac fournissait un fils et successeur immédiat à l’Ab-ram. On identifiait en un seul personnage les anciens noms de Jakob et d’Israël. Toutes les tribus venaient d’éponymes, censés fils de Jakob ou Israël. Il y eut bien dans ce choix quelque arbitraire. Les puissants groupes de Jaïr, de Makir, d’Abiézer auraient eu autant de droit que Gad ou Dan à figurer dans la liste[7].

En y mettant une certaine complaisance, on réussit à trouver le chiffre sacramentel douze. Joseph fut dédoublé en ses deux fils Éphraïm et Manassé. Deux groupes, à ce qu’il semble, furent formés en dehors des considérations de parenté, le groupe des Lévis et le groupe guerrier désigné sous le nom de Benjamin. Les lévis s’étaient fort multipliés dans les diverses tribus. On s’habitua à croire qu’ils descendaient d’un fils de Jacob, nommé Lévi ; on fit d’eux une tribu, dont le lot fut de n’en avoir pas, mais de demeurer chez les autres et de vivre à leurs frais. Les Beni-Iemini, frondeurs et archers habiles, avaient été placés au sommet des fortes collines qui sont au nord de Jérusalem.

Benjamin et Lévi devinrent ainsi deux fils de Jacob, quoique assurément les différents lévis qui couraient le pays n’eussent entre eux aucun lien de parenté. Comme certains maniements d’armes et certaines aptitudes étaient souvent, dans l’antiquité, l’apanage de familles déterminées, qui se les transmettaient héréditairement, on ne saurait affirmer que les Beni-Iemini n’aient pas formé à l’origine une famille dans le sens ordinaire du mot. Il fut admis, du moins, qu’une tribu pouvait exister sans territoire. Lévi n’en avait aucun, et le territoire de Benjamin se bornait presque à la colline de Gibéa.

Ruben et Siméon, qui devinrent assez vite indiscernables de Moab, d’Edom et des Arabes du désert, disparurent de bonne heure comme tribus. On les regarda, ainsi que Lévi, comme des tribus sporadiques, dispersées dans le reste d’Israël[8]. Il y eut ainsi des tribus en quelque sorte idéales, à côté des tribus totalement extravasées, comme Dan. Le tout était de se rattacher, par la langue, par la race, par un souvenir pins ou moins authentique, à l’antique Jacob.

Jacob fut censé avoir eu deux femmes et deux concubines. Chaque tribu, naturellement, essaya d’abord de se rattacher au père commun de la manière la plus honorable ; puis il se fit une sorte de classification, favorable aux uns, défavorable aux autres, où l’opinion de la puissante tribu joséphite d’Éphraïm fut prépondérante. Joseph et Benjamin, la plus vieille aristocratie d’Israël, naquirent de l’épouse bien-aimée Rachel, dans des circonstances qui en faisaient des privilégiés et des préférés. Dan, Nephtali, Gad et Aser furent sacrifiés et rattachés aux concubines. Comme les rivalités étaient grandes entre ces membres d’une même famille, des anecdotes, souvent assez déplaisantes, circulaient sur ces fils vrais ou supposés du patriarche, et affligeaient fort leurs descendants. Ainsi, dans nos campagnes restées naïves, on se taquine beaucoup sur les saints des diverses paroisses, et chacun se trouve atteint par le mal qu’on dit de son patron. Mais c’est surtout au monde des tribus arabes, avant Mahomet, au Kitâb el-Aghâni, aux divans des tribus, qu’il faut demander l’intelligence de cet âge, en apparence si contradictoire, d’Israël. Les tribus arabes, bien que de même race, ont entre elles les haines les plus atroces. Elles répandent l’une sur l’autre les plus odieuses calomnies. Des recueils ont été faits[9] où ces inventions parfois obscènes, sont rapprochées, envenimées, commentées.

L’amour et la haine des tribus s’exprimaient également en Israël, par des traits ardents, passionnés. Il circulait sur chaque tribu des dictons tantôt élogieux, tantôt satiriques, qu’on groupait de diverses manières. Ces dictons nous sont arrivés sous forme de bénédictions mises dans la bouche de Jacob[10] ou de Moïse[11]. Ce sont des morceaux pleins d’originalité bien qu’obscurs, altérés, souvent inintelligibles, fondés sur des jeux de mots intraduisibles.

Zabulon demeure aux anses du rivage ;

Il habite au port des navires[12] ;

Son flanc va jusqu’à Sidon.

Il suce la richesse des mers.

Du sable il tire des trésors[13].

Issachar est un âne robuste,

Accroupi au milieu des parcs.

Il a vu le repos, et il l’a trouvé bon,

La terre, et il l’a trouvée agréable

Et il a incliné son dos pour recevoir les charges,

Et il est devenu matière à tributs.

Dan juge[14] son peuple,

Comme toute autre tribu en Israël[15].

Dan est un serpent sur la voie,

Un céraste dans le sentier,

Mordant le talon du cheval,

Et faisant tomber le cavalier à la renverse.

Aser mange du pain blanc

Et prépare les friandises des rois.

Nephtali est une biche lancée,

Un trésor de belles paroles.

Gad, quand un escadron le charge[16],

Le charge à son tour par derrière.

Ruben vit, il ne meurt pas ;

Mais ses hommes sont en petit nombre.

Sur Juda et sur Joseph[17], les dictons varièrent, selon les diverses passions qui s’agitaient autour de ces deux grandes divisions d’Israël. Fort anciennement, on disait de Juda :

Il attache son âne à la vigne,

Et au plant de Soreq le fils de son ânesse,

Il lave dans le vin son vêtement,

Et dans le sang des raisins sa tunique...

Les yeux rouges de vin,

Les dents blanches de lait ;

et de Joseph, à l’époque de la plus grande force des Joséphites[18].

Sa force est celle du taureau[19],

Ses cornes sont celles du buffle.

Avec elles, il frappe les autres tribus,

Jusqu’aux extrémités de la terre[20].

Voilà ce que font les myriades d’Éphraïm,

Les milliers de Manassé.

De tout cela résultait une anarchie très vivante, à la fois héroïque et idyllique, féroce et rustique, dure et pleine d’instincts de haute moralité ; un état religieux très grossier, mais riche des nobles restes du paradis patriarcal, et déjà plein des lueurs de l’avenir prophétique.

On se souvint toujours de cet âge d’or, qui forma, dans le passé, pour Israël comme un second idéal, l’idéal patriarcal se rapportant à une vie pastorale, l’idéal du temps des Juges se rapportant à une vie agricole et déjà établie. On se représentait ces temps comme une époque de gaieté, de bonheur intermittent, de mœurs souvent pures, toujours de liberté, où l’individu, maître sur sa terre, à l’abri des abus de la monarchie, vivait dans l’état le plus voisin de l’état parfait, qui est l’état nomade primitif. Comme Israël n’eut jamais d’attachement réel pour la royauté, ce souvenir d’une ère d’absence de gouvernement, et de théocratie supposée enchanta toujours son imagination. Un cycle de délicieuses pastorales se broda sur ce fond aimable et serein. Le livre des Guerres de Iahvé, et le Iasar absorbèrent plus tard presque, toutes ces anecdotes, auxquelles un heureux mélange d’idyllisme et d’héroïsme donna un charme que les poèmes épiques des Grecs et le Kitâb el-Aghâni des Arabes ont seuls égalé.

Le Livre des Juges hérita de cette flore poétique, que le souffle piétiste des âges postérieurs ne flétrit pas. Cette partie de la vieille historiographie ne fut presque pas remaniée. Les épisodes développés de Gédéon, de Jephté, l’Histoire de Mikah, le Lévite d’Éphraïm sont d’admirables tableaux, simples et grands, venus à peu près sans retouches de la haute antiquité, absolument parallèles aux plus beaux récits homériques. Une foule d’épisodes du même genre relatifs à Caleb et aux héros du Sud, sont perdus. D’autres furent fabriqués postérieurement et rattachés à Bethléhem, à la famille de David[21]. Arrivé à une organisation plus avancée, Israël se représenta cet âge comme un temps où il avait été heureux, où du moins il avait été jeune et libre. Une veine romanesque tout à fait exquise fut ainsi créée.

Le roman a besoin, pour placer ses rêves, de pays et de temps qui se prêtent à la fiction et lui fournissent le fond lumineux qui noie le tableau dans une sorte de mirage. De même que, chez les Arabes, toute anecdote placée sous Haroun al-Raschid, et qu’au moyen âge, l’historiette arrivée du temps du roi Jean, recevaient de là un caractère particulier de liberté et de franche allure ; de même il suffisait d’écrire en tête d’un récit : Or il arriva, du temps que les Juges jugeaient en Israël, ou bien : C’était une vieille coutume en Israël du temps des Juges, pour que l’auréole poétique fût créée, et que l’esprit fût tout d’abord préparé aux idylles et aux récits dégagés de piétisme. Toutes les licences étaient couvertes, si l’on terminait les passages un peu choquants an point de vue de la piété moderne par cette formule : Et, en ce temps-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui lui plaisait. Le temps des Juges devint ainsi comme une continuation de celui des patriarches. Le Livre de Ruth nous est resté comme la perle de cet état littéraire où il suffit de présenter la réalité telle qu’elle est, pour que tout soit inondé de chauds et doux rayons.

C’est là que l’Homère des Grecs est égalé et le cycle arabe tout à fait dépassé. Pas une ombre d’arrière-pensée littéraire, un grain de la plus innocente fiction suffisant à l’idéal. Pas de loi, si ce n’est celle que dictent de vagues élohim. Ruth, et Booz sont frappés pour l’éternité, à côté de Nausicaa et d’Alcinoüs. Plus l’humanité s’éloignera de la vie primitive, plus elle se plaira en ces contrastes charmants de pudeur et de naïveté, dans ces mœurs à la fois simples et fines, où l’homme, sans obéir à aucune autorité supérieure, ni loi, ni cité, ni roi, ni empereur, ni religion, ni prêtre, a vécu plus noble, plus grand et plus fort que quand mille conventions l’ont enserré et que des siècles de disciplines successives l’ont pétri.

Grâce aux poèmes homériques, nous avons le tableau de la vie des tribus hellènes à l’époque parallèle à celle des Juges. L’analogie est grande. Bien que séparées par un abîme au point de vue de l’ethnographie et de la géographie, les tribus hellènes et les tribus israélites portaient au front les mêmes caractères d’enfance poétique. L’Hellène croit à des forces divines plus nombreuses, plus radicalement distinctes que l’Israélite. Mais l’état moral est peu différent. L’intervention divine dans les choses humaines et naturelles est continue. L’idée du sacrifice est à peu près la même de part et d’autre. Le dieu grec pourtant est plus identifié avec son hiéreus, que le dieu israélite avec son cohen. L’idée du dieu protecteur est encore plus forte chez l’Hellène que chez l’Israélite. Le dieu de l’Israélite est susceptible de devenir le Dieu universel, et on n’en peut dire autant d’aucun des dieux grecs, même de Zeus. On sent que Zeus n’arrivera pas à tuer ses parèdres ; tandis que Iahvé est destiné à n’avoir bientôt plus de parèdre.

Les idées sur les oracles se ressemblent dans les deux races. Le serment, surtout le serment d’extermination, le hérem, est plus terrible chez les Israélites ; il y a là un germe de fanatisme très dangereux. Les sacrifices humains sont, de part et d’autre, à l’état de reste sporadique d’un mal antérieur. Le culte diffère peu ; pas de temple[22], presque pas d’ustensiles de culte ; le sacrifice ne se sépare pas du festin religieux, et réciproquement tout festin est un sacrifice ; la part des dieux y est liturgiquement réservée.

La morale de l’hébreu du temps des Juges et de l’Achéen des temps homériques se valent à peu près. L’état social du monde est le brigandage, la guerre de tous les groupes humains contre tous. Dans l’intérieur des groupes, le lien de garantie est très fort. Un Danite ne tuera jamais un Danite, il le vengera toujours ; mais un Danite pourra fort, bien avoir de très mauvais procédés pour un Zabulonite. Deux Israélites, cependant, admettront tout d’abord entre eux un lien de fraternité. Quant à ce qui n’est pas israélite, tout membre de la famille d’Israël n’y verra qu’un ennemi. Il en est de même chez les tribus helléniques. Le fond de douceur et d’humanité qui est dans les grandes races inspire déjà quelques règles, dont les dieux ont souci. Les dieux veulent le bien très faiblement ; cependant ils le veulent, et il y a des crimes qu’ils punissent. Ces punitions ont lieu ici-bas. Lés âmes des morts sont sous terre, dans des lieux sombres, menant une vie fort ressemblante au néant. On réussit quelquefois à les évoquer de là, par exemple en leur donnant du sang à boire. Y a-t-il une différence dans leur sort, selon qu’ils ont été plus ou moins Criminels, plus ou moins innocents ? La tendance vers l’idée de récompense et de châtiment d’outre-tombe est bien plus prononcée chez les Hellènes que chez les Israélites. On sent que, quand l’idée de la justice s’éveillera, l’Israélite voudra que cette justice s’exerce ici-bas, et que l’Hellène se consolera bien plus facilement des iniquités du monde avec les rêves du Phédon.

 

 

 



[1] Juges, XIX, XX, XXI, récit composé de pièces d’origines diverses. Dans le texte actuel, Iahvé réside à la fois à Mispa (XX, 1, 3 ; XXI, 1, 5, 8), à Béthel (XX, 18, 26 et suiv. ; XXI, 2 et suiv.), et à Silo (XXI, 12, 19, 21).

[2] Selon le texte actuel (Juges, XX, 26, 27), l’arche résidait alors à Béthel. Il est plus probable qu’elle était à Silo.

[3] On remarquera les exagérations du récit. Le petit rocher de Gibéa n’a pu prêter à de telles guerres.

[4] Aujourd’hui Rummon, au commencement des pentes du Ghôr, à deux lieues au N.-N.-E. de Toleïl el-Foul.

[5] Juges, ch. XXI.

[6] Juges, XX, 18, d’une rédaction tardive ; Genèse, XLIX, 8 et suiv., très vacillant comme date de composition.

[7] Makir figure comme une tribu dans le Cantique de Débora. Juges, V, 14.

[8] Bénédictions de Jacob et de Moïse, Genèse, XLIX, 5 et suiv. ; Deutéronome, XXXIII, 6, en observant que le comma de Siméon est tombé dans la Bénédiction de Moïse.

[9] Le Raïhan el-albâd, dans le Journal asiatique, juin 1853.

[10] Genèse, ch. XLIX.

[11] Deutéronome, ch. XXXIII. Comparez dans le Cantique de Débora, les épigrammes contre certaines tribus, (v. 15 et suiv.)

[12] Peut-être Khaïfa.

[13] Allusion à la fabrication du verre avec le sable du fleuve Bélus.

[14] Jeu de mots.

[15] Selon d’autres : Dan est un lionceau qui s’élance de Basan.

[16] Plein de jeux de mots.

[17] Joseph est indivis dans les Bénédictions de Jacob et dans celles de Moïse. C’est une marque de l’ancienneté du fond de ces morceaux.

[18] Le passage Ben porat Josef est absolument inintelligible, probablement par altération.

[19] Texte altéré.

[20] C’est-à-dire de la Palestine.

[21] Livre de Ruth.

[22] Le temple, dans les poèmes homériques, n’est encore que le haut lieu, τέμνος et βωμός (bama hébreu et phénicien). Cf. surtout Iliade, VIII, 48 ; XXIII, 148 ; Odyssée, VIII, 363. Voir la belle réflexion de Socrate, Xénophon, Mémorables, III, VIII, 10.