CHARLES DE VALOIS (1270-1325)

LIVRE PREMIER. — LA VIE POLITIQUE DE CHARLES DE VALOIS

 

CHAPITRE IV. — CHARLES DE VALOIS EMPEREUR - RÔLE POLITIQUE DE 1303 A 1309

 

 

I

A son retour d'Italie, Charles trouva la France dans une situation très critique, à la fois sous le coup d'un conflit violent avec le pape et de la défaite de Courtrai. Dans le conflit avec le pape, le rôle de Charles de Valois fut peu important : il est certain, d'une part, qu'il chercha un moyen honnête de faire la paix ; mais, que, d'autre part, comblé de preuves d'affection par son frère, il s'associa à tous ses actes officiels contre Boniface VIII. Au fond, Charles de Valois, qui avait besoin des deux pouvoirs pour l'aider en Orient, était fort désireux de les voir d'accord. Nous nous contenterons d'indiquer les quelques faits auxquels Charles de Valois fut personnellement mêlé. Le 12 mars 1303, il assista au Louvre à la lecture du réquisitoire de Nogaret contre le pape[1] ; mais le 13 avril 1303, Boniface VIII s'adressa encore à Charles pour se plaindre de ce que les réponses du roi n'étaient ni bonnes, ni conformes aux promesses faites jadis à Rome par Charles lui-même et par l'évêque d'Auxerre[2]. Charles avait donc fait au pape des promesses qui lui laissaient espérer une intervention active en faveur de la paix. Charles était encore au Louvre, le 13 juin, lors de la lecture du mémoire de Guillaume de Plaisians contre le pape[3]. Ces cérémonies n'étaient, comme on le sait, que les préludes de l'action : dès le 7 mars 1303, Philippe IV avait envoyé Nogaret en Italie, avec la mission secrète d'en finir avec le pape par la violence[4]. Nogaret prit à son service environ 200 chevaliers qui avaient été laissés en Italie par Charles de Valois[5]. Enfin, Charles fut encore au nombre de ceux qui approuvèrent les propositions du 9 juillet 1303 contre Boniface VIII[6].

Après son élection, Benoît XI tenta encore de se rapprocher du roi en faisant preuve de la plus grande modération possible : le 13 mai 1304, tous les familiers du roi, sauf Nogaret, furent relevés de l'excommunication portée par Boniface[7]. Celle-ci avait dû atteindre même Charles de Valois, à cause de son adhésion officielle aux protestations contre le pape, bien qu'il eût été au fond hostile aux violences commises, et qu'il eût fait tous ses efforts pour les atténuer. Dans la suite, nous le verrons travailler à amener son frère à renoncer à s'armer contre le Saint-Siège du procès contre Boniface VIII.

Pendant que ce conflit durait, Charles de Valois n'oubliait pas l'Orient : Hugue, fils de Robert II, duc de Bourgogne, cherchait une alliance pour reconquérir le royaume de Thessalonique concédé, en 1266, par Baudouin II, à son aïeul Hugue. Le 24 mars 1303, il fut fiancé à Catherine de Valois, fille aînée de Catherine de Courtenay[8], et se vit renouveler la donation de Thessalonique par Charles de Valois et par Catherine[9] ; toutefois, ces fiançailles[10] n'eurent pas de suite, et Catherine épousa, en 1310, Philippe, prince de Tarente. En même temps, Charles se mit en rapport avec Gui de la Roche, duc d'Athènes[11], et demanda des secours à Benoît XI[12]. Il lui envoya Guillaume du Perche, son chancelier, et Pierre d'Erbouville[13] auxquels le pape fit le meilleur accueil : Benoît XI répondit qu'il voyait d'un très bon œil le projet d'enlever l'Orient aux schismatiques, mais qu'il ne pouvait accorder de décime avant le moment où l'on ferait une croisade générale, ce que ne permettait pas l'état actuel de la France[14]. Le 20 juin, toutefois, Benoît XI ordonna à l'évêque de Senlis de recevoir les legs, rachats de vœux et autres profits, sauf les décimes, accordés pour la Terre Sainte, et de les remettre à Charles de Valois pour sa croisade contre Constantinople[15] ; il y joignit des indulgences pour ceux qui l'accompagneraient, et des encouragements pour cette entreprise[16]. La mort de Benoît XI, le 7 juillet 1304, vint mettre fin aux négociations[17]. Guillaume du Perche, toutefois, resta en cour de Rome pendant quelque temps au début du très long conclave qui aboutit à l'élection de Clément V[18].

 

II

Du côté de la Flandre, le rôle de Charles de Valois était beaucoup plus simple : il fallait venger les victimes de Courtrai, et pour cette guerre on pouvait compter sur son concours. Absent en 1302, Charles avait ressenti néanmoins le contre-coup de la guerre[19] : il avait été a u premier rang de ceux auxquels le roi avait demandé de porter la moitié de leur vaisselle d'argent à la monnaie royale[20].

En Flandre, Philippe de Thiette avait pris le commandement[21] et Gaucher de Chatillon, connétable de France, chef de l'armée royale, s'était montré d'ailleurs très inférieur à sa tâche, et avait reculé sans rien faire d'utile[22]. Aussitôt arrivé en France, Charles de Valois fut chargé par le roi de réunir une partie de l'armée à Amiens pour le 23 mai 1303[23]. L'armée répondant très lentement à la convocation, le roi, qui voyait la situation s'aggraver, multiplia les appels à ses vassaux[24]. Quant à Charles de Valois, il resta à Paris comme le roi : celui-ci, qui tenait tête en même temps à Boniface VIII, était aux prises avec les plus cruels besoins d'argent. Le contingent féodal ne se souciait pas d'aller dans un pays où il y avait tant à risquer pour une solde mal payée. Charles devait être à Amiens le 23 mai, il fut annoncé ensuite pour le 15 juin[25], puis pour le 8 juillet, et enfin pour le 15 août seulement[26]. En présence de la lenteur des seigneurs à répondre à la convocation, il ne partit que pour cette dernière date, quand la retraite maladroite de Gaucher de Châtillon exigea une action immédiate[27]. Charles était encore en juillet à Vincennes[28], mais le 9 août il arrivait à Amiens[29] après avoir passé par Liancourt[30]. Il avait auprès de lui ses grands vassaux[31], ses chevaliers et ses hommes d'armes[32] ; mais il attendit le roi qui voulait commander en personne.

Pendant ce temps, l'armée de Gaucher de Chatillon, que les Flamands avaient renoncé à poursuivre dans l'Artois trop appauvri[33], resta à Arras[34]. Là, l'évêque d'Orléans dut, le 29 août, adresser un sermon aux soudoyers et leur promettre l'arrivée du roi pour le 3 septembre, et surtout le paiement de leurs gages ; la pénurie du trésor les en privait en effet depuis si longtemps qu'ils servaient très mollement. Comme le dit Geoffroi de Paris :

...[étaient] trop mal poiées

Les gens devers le roy de France,

Ce lor torna a grant nuisance[35].

Un peu plus loin, ce chroniqueur nous montre le roi réduit à des expédients ruineux, dépensant d'autant plus et plus inutilement qu'il était plus gêné ; et il lui donne d'excellents, mais impraticables conseils :

Mes li avoir qui se fet sage

Fet souvent au seingnor damage.

N'est pas prisiez qui trop atarge.

Et plus despent avar que large ;

Et por ce ne firent riens lors

Chevaliers qu'esbatre dehors[36].

Les soudoyers, voyant que ni le roi ni l'argent n'arrivaient, quittèrent Arras, le 1er septembre, au nombre de 30.000 pour aller à Amiens se plaindre au roi. Celui-ci était à Beauvais, rassemblant une troisième armée[37] et essayant d'obtenir des subsides, tandis que les Flamands assiégeaient Tournai, qui appartenait au comte de Hainaut, allié du roi[38]. Philippe le Bel se décida enfin à venir, et il arriva à Péronne le 9 septembre[39] ; pendant ce temps, Ourry l'Allemand avait pu ramener les troupes à Arras en leur distribuant des vivres et un peu d'argent[40]. Charles de Valois avait essayé d'aller à Arras parlementer avec les soldats et les bourgeois révoltés, mais il avait trouvé la ville fermée et le connétable et le maréchal Mile de Noiers gardés en otages[41]. Mahaut d'Artois, pour ramener au moins ses bourgeois dans le parti du roi, entra à Arras le 9 septembre et fit la paix avec eux[42] ; mais les soldats envahirent le jour même l'hôtel où logeait Gaucher de Chatillon, brisèrent les portes et emportèrent tout ce que l'hôtel contenait de victuailles[43]. Ces scènes violentes expliquent la timidité du roi et de Charles de Valois dans cette campagne : avec une armée aussi démoralisée, il n'était possible que de maintenir à peu près les positions acquises, dût-on s'exposer aux railleries des Flamands qui disaient :

Que il alast devant Courtray

Es fossés sa gent peschier ;

Et puis qu'il s'entornast couchier

Et chacier es boys de Biere[44].

Certes cette campagne ne fut pas glorieuse pour la France, mais elle lui permit de préparer une revanche : Charles de Valois fit toutefois une incursion hardie en Flandre jusqu'à Bailleul, où il arriva le 11 septembre[45], puis vint rejoindre le roi à Péronne[46] le 17. Le jour même où Charles atteignait Bailleul, les Flamands levèrent le siège de Tournai[47] ; quelques jours après le comte de Savoie ménagea entre les belligérants une trêve[48] qui devait durer jusqu'au 17 mars 1304, et qui fut prorogée jusqu'au 25 juin.

Pendant que Gui de Dampierre essayait de faire la paix en Flandre, où il avait été envoyé, sous promesse de revenir en prison en cas d'échec[49], le roi de France prépara une nouvelle expédition. L'opinion avait été très mal impressionnée par la retraite du roi[50], il fallait cependant la ménager[51], puisqu'on allait avoir besoin de demander aux sujets de lourds sacrifices. Quelques jours après la conclusion des trêves, Charles de Valois assista avec le roi et les barons et prélats du royaume à l'assemblée de Château-Thierry[52] qui fixa les subsides qui devaient être fournis par les vassaux et sujets. Il fallait obtenir le consentement de tous les sujets, aussi Philippe IV alla-t-il avec Charles faire une longue chevauchée à travers le Midi, pour amener les habitants à payer.

Ce fut pendant son séjour à Toulouse, en janvier 1304[53], que Pierre Dubois fit remettre à Charles, par Me Jean de La Forêt, son Libellus super abrevatione guerrarum et hujusmodi provisionihus[54]. Pierre Dubois y recommandait à Charles de se montrer très prudent dans sa tentative en Orient. Il l'avertissait de la difficulté de gouverner un pays dont la langue était inconnue des Français et qui haïssait les Latins, car, disait-il, un bon prince ne doit pas tendre à détruire son peuple ; s'il le voulait, il devrait lui arriver malheur et il ne pourrait le faire[55]. Comment, ajoutait-il, y aurait-il union entre un peuple et un roi qui ne comprendrait pas sa langue ; quant aux interprètes, outre qu'il est dangereux de se fier à eux, on ne trouverait pas un nombre suffisant d'interprètes dignes d'être employés pour le gouvernement de l'empire, et, Grecs de naissance, ils seraient tentés de trahir les Français qu'ils appellent barbares. De même que les apôtres n'ont pu prêcher dans toutes les régions que parce que Dieu leur avait donné la connaissance de toutes les langues, de même, pour gouverner l'Orient, il faut que Charles, avant toute autre chose, se procure des conseillers et officiers français sachant le grec[56].

Le roi, sur le conseil de ses barons, au nombre desquels était Charles, ordonna au sénéchal de Carcassonne de faire envoyer du blé et du vin, autant qu'il serait possible sans vider le pays, dans les pays où la disette étendait ses ravages[57]. Au retour, le roi convoqua l'ost pour le mardi 19 mai[58], puis Charles fut chargé d'aller en Normandie solliciter l'aide : à sa demande, on accorda les six sergents par cent feux demandés par l'ordonnance de Château-Thierry[59]. Il fallut en effet négocier avec les provinces et les vassaux qui profitèrent de la situation pour réclamer les coutumes et la monnaie du temps de saint Louis.

Le roi faisait de vagues promesses qu'il prodiguait d'autant plus volontiers qu'il se réservait le moyen de ne pas les tenir, disant par exemple : nous ne les altérerons plus à l'avenir [les monnaies], si ce n'est en cas de nécessité pressante et de l'avis des prélats et barons du royaume, ce qui n'était pas compromettant. En fait, si certains financiers lombards[60] comprenaient que les altérations de monnaie feraient plus de tort qu'elles ne donneraient de profit, ils ne furent pas écoutés parce qu'on espérait de l'altération des monnaies un profit immédiat. Charles devait avoir sa part des produits de l'opération, car le roi pour les granz besoignes de nous et de nostre roiaume et especiaument pour la besoigne de nostre guerre de Flandres, lui accorda, le 19 avril, le droit et le profit du monnayage de 60.000 marcs d'argent et 5.000 marcs d'or[61]. Le 3 juillet, Philippe IV ordonna que sur les 5.000 marcs d'or, 2.000 seraient frappés avant la Toussaint, et le reste après[62], et le 9 juillet que les 1.000 premiers marcs frappés le seraient au profit de Charles, et les 1.000 suivants au profit du roi, et ainsi de suite[63].

La guerre commença dès le mois d'avril entre la Flandre et les alliés de la France le Hainaut et la Hollande, qui furent médiocrement heureux sur terre[64]. Philippe IV arriva le 22 juillet à Arras avec Charles de Valois[65] ; pendant que la garnison française de Saint-Omer enlevait une partie des Flamands qui gardaient Bourbourg[66], le roi alla avec son frère à Fampoux (29 juillet), puis à Condé-sur-Escaut (31 juillet) et à Vitry. Après avoir inquiété Douai et contourné Lille, toutes deux trop bien fortifiées, il arriva le 10 août il Tournai, où il fit une entrée solennelle avec ses deux frères[67]. Les journées suivantes furent employées à négocier ; s'il faut en croire les Istore, Philippe de Thiette, qui commandait les Flamands, aurait reçu des promesses de trahison de plusieurs grands seigneurs français, dont II autres que je n'ose nommer, car ils sont trop prochains à la couronne[68]. Cela semble viser Charles et Louis, les deux frères du roi ; cette supposition a été amenée par la panique qui marqua la journée de Mons-en-Pévele ; elle n a aucune valeur, mais elle est caractéristique de cet état d'esprit qui, là comme à Poitiers et ailleurs, cherchera à expliquer tout échec par une trahison.

Philippe arriva le 17 août à Mons-en-Pévele, marchant sur Pont-à-Vendin, qui barrait la route de communication avec la France et gênait le ravitaillement[69]. Les Flamands vinrent se placer si près de lui, adossés à Mons-en-Pévele, que le roi aurait semblé reculer s'il avait bougé : la bataille était donc nécessaire, et elle eut lieu le lendemain.

Le soir même, le roi ordonna aux Français de prendre l'écharpe blanche, pour se distinguer de leurs adversaires ; les soldats restèrent en armes toute la nuit, et Charles de Valois commanda le guet pour mettre l'armée à l'abri d'une surprise[70]. Quand le jour se leva, Français et Flamands se rapprochèrent, et en vinrent aux mains. Charles de Valois commandait un des corps de l'armée[71] ; pendant la première partie de la journée :

Challes, le frère au roi de France,

O lui Mansiaus et Angevins,

Rassaut bourjois et eschevins,

Souventes fois sus eus descharchent[72].

Bientôt les Flamands, dont le camp était pillé, commencèrent à plier ; notons qu'alors ils crièrent :

Merci, seigneurs François, merci

Vueilliez envers le roi tant faire

Qu'il nous soit douz et débonnaire :

Tout le vueil (ce creanterons)

De mesire Challes ferons[73].

Tout à coup, et la cause de ce revirement reste obscure, les Flamands reprirent courage, et revinrent à la charge contre les Français qui commençaient à se reposer : Dont il avint que tout li plus grant homme, hors le roy et ses freres, se mirent a desconfiture et tournerent les banieres de planté de grans hommes[74]. Ce fut un désarroi complet ; seuls, le roi et son entourage tinrent bon au milieu de la panique générale. Charles de Valois resta dans la mêlée, près du roi son frère, et contribua grandement à rassembler ceux qui avaient lâché pied. Les fuyards revinrent en voyant que le roi résistait[75]. Ce fut le contingent de Charles qui vint le premier pour soutenir le roi[76], et l'un de ses chevaliers[77], Eude le Brun de Verneuil, qui tenait le frein du cheval du roi, fut tué dans la mêlée[78].

Le 20 août, l'armée victorieuse quitta le champ de bataille[79] pour aller à Seclin, et de là, tandis que le roi restait quinze jours à Arras pour soigner une blessure reçue à Mons-en-Pévele[80], elle alla assiéger Lille[81]. La ville était défendue par Philippe de Thiette et les métiers, tandis que le patriciat désirait ouvrir les portes au roi[82]. Le chroniqueur Jean d'Outremeuse (né en 1338) place pendant la durée de ce siège deux anecdotes que nous rapportons sans y ajouter d'importance : Charles de Valois aurait imposé la paix aux gens du comte de Hainaut et du dauphin de Viennois, qui allaient en venir aux mains, parce que ce dernier avait tué des cuisiniers du comte de Hainaut, coupables lui avoir volé un sanglier[83]. L'autre anecdote nous montre Philippe le Bel et Charles de Valois parrains de deux fils de Philippe de Thiette, nés pendant le siège, et auxquels ils donnèrent leurs noms ; ils les firent chevaliers, et les renvoyèrent à leur mère[84]. Il est plus important de noter que, le 5 septembre 1301, Charles de Valois servit d'arbitre, avec Jean de Bar, pour déterminer les devoirs militaires de l'évêque de Liège envers le roi de France[85].

C'est à ce moment que l'on remit entre les mains de Charles de Valois une béguine originaire de Metz, qui était depuis longtemps en faveur auprès des plus grands personnages à cause de ses révélations ; or, on l'accusa d avoir essayé, à l'instigation des Flamands, de faire mourir Charles lors de son retour de Sicile. Pour cela, elle aurait confié du poison à un jeune homme. On lui appliqua la question en lui brûlant la plante des pieds ; elle avoua, et fut emprisonnée à Crépy-en-Valois ; quelque temps après, elle fut remise en liberté[86]. C'est la première tentative d'empoisonnement contre Charles.

Des négociations avaient été entamées entre les Lillois et les Français : la ville promit, le 14 septembre, à Charles de Valois, Louis d'Évreux, Gaucher de Chatillon, et au comte de Savoie, d'ouvrir ses portes le 24, si elle n était pas secourue[87]. Le 21 septembre, Jean de Namur, fils de Gui de Dampierre, arriva avec une nouvelle armée levée en quelques jours, et dont la force causa au roi une vive stupeur[88]. Les Français avaient de leur côté reçu des renforts ; aussi, bien qu'il ne restât plus que deux jours pour sauver Lille, Jean de Namur hésita-t-il à les attaquer[89]. L'alarme régna toutefois au camp français : Et adont vint mesire Charles pour faire le gait de nuit, li quel gait fu li plus biaus que on vist onques[90]. Enfin Jean envoya demander à Charles de Valois, le 23 septembre, d'envoyer les ducs de Brabant et de Bourgogne et le comte de Savoie, pour traiter avec lui ; ils y allèrent avec Louis d'Évreux, et conclurent une trêve qui devait durer jusqu'au 7 janvier 1305[91]. Il n'y eut pas de traité conclu à Marquette[92], mais il fut convenu que les plénipotentiaires flamands viendraient traiter avec le roi ; et en 1305 la paix d'Athis vint clore cette première phase des hostilités entre la France et la Flandre[93]. Les prisonniers furent rendus à la liberté, mais Gui de Dampierre était mort dans sa prison de Compiègne, le 7 mars[94].

Pour sceller l'alliance avec le Hainaut, si dévoué à la France, Charles maria sa fille Jeanne[95] avec Guillaume, fils de Jean, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande, qui venait de mourir. Le contrat, scellé à Chauny-sur-Oise, le 19 mai[96], fut renouvelé avec la comtesse douairière, le 2 juillet[97], tandis que, le 12 juin, Charles faisait assigner le douaire de sa fille[98], et payait sa dot en juillet avec une célérité qui ne lui était pas habituelle[99].

 

III

En même temps que Charles de Valois prenait une si grande part à la victoire de Mons-en-Pévele, nous le trouvons mêlé aux négociations entre la France et l'Aragon. Avec ce pays, le conflit était permanent au sujet des frontières et du roi de Majorque, allié de Philippe le Bel ; Charles, qui n'avait plus désormais aucune prétention sur l'Aragon, travailla il la pacification. Le 28 avril 1301, le roi Jacques d'Aragon donna pouvoir à ses ambassadeurs de s'engager auprès de Philippe IV à ne pas traiter sans lui au sujet des infants de Lacerda[100] ; ce pouvoir fut adressé, entre autres personnages, à Charles de Valois[101]. Pour hâter les négociations, Jacques envoya, le 3 juin, deux courriers avec ordre à ses ambassadeurs d'en renvoyer un aussitôt, s'ils voyaient l'affaire en bonne voie ; si elle traînait en longueur, ils enverraient l'autre avec une courte phrase convenue ; si enfin elle était désespérée, ils les enverraient tous deux, ou le meilleur qu'ils pourraient trouver[102]. Pour faire preuve des plus courtoises intentions, le roi d'Aragon s'excusa, le 8 avril, d'avoir repoussé par les armes Roger-Bernard, comte de Foix[103], dont il avait prié le roi de réprimer les intrigues en Aragon[104] ; puis, le 13 août 1302, il accorda l'extradition de Béranger Blanch[105], et d'autres menues concessions[106]. Les négociations se poursuivirent très activement entre les deux rois au sujet du Val d'Aran et d'un mariage entre leurs enfants. Charles de Valois n'y paraît guère à cette date, c'est pourquoi nous passons rapidement sur ces questions : mentionnons toutefois que, le 2 juin 1303, Jacques II accrédita auprès de Charles, Pierre Seseret, commandeur du Temple[107]. Peu après cette intervention auprès de Charles, un traité négocié par Pierre Seseret entre les rois de France, de Majorque et d'Aragon, fut ratifié par Philippe IV, le 8 février 1304[108].

D'autres négociations, beaucoup plus importantes pour Charles de Valois, étaient engagées en vue de l'élection du successeur de Benoît XI. Après une vacance de près d'un an, le choix des cardinaux se porta sur Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, qui prit le nom de Clément V. S'il faut en croire un des récents historiens du pontife, Clément V aurait été l'ennemi avéré de Charles de Valois, et ne se serait réconcilié avec lui que sur l'ordre exprès du roi[109]. Cette hostilité a été exagérée[110] : Clément V, au contraire, a été de suite en rapports très amicaux avec Charles, dont l'appui lui était utile à la cour de France, et en qui il trouvait un allié. En échange, Clément V a aidé Charles de tout son pouvoir, sauf pour la candidature à l'empire d'Occident, parce qu'alors il craignit non pas Charles, mais le règne de Philippe IV sous son nom.

Charles de Valois fut envoyé par le roi pour saluer en son nom le nouveau pape ; il partit de Tours le 4 août[111], et arriva à Bordeaux le 22, avec une très grande multitude de gens[112], Charles avait emmené Guillaume du Perche, son chancelier[113], Pierre de Grès, chantre de Paris, Jehan du Chastellier et Alain de Montendre[114]. Quand le pape quitta Bordeaux, le 4 septembre[115], Charles avait sans doute quitté la ville, car, le 7 septembre, il était arrivé à Orléans[116].

Charles alla ensuite avec le roi à Lyon pour assister au sacre de Clément : parti de Provins le 25 octobre[117] avec une escorte très nombreuse[118], il rencontra dans Lyon une foule immense de seigneurs, de prélats et de gens du peuple venus pour voir les fêtes du couronnement. La cérémonie, qui eut lieu le 14 novembre, fut marquée par un grave accident qui faillit lui coûter la vie. Le pape revenait de l'église Saint-Just où il avait été sacré, les freins de sa monture étaient tenus d'un côté par Charles, et de l'autre par Jean, comte de Bretagne : au moment où le cortège passait rue des Gourguillons[119], un mur sur lequel une foule de gens étaient montés pour voir passer le pape, s'écroula subitement, renversant le pape et son entourage, faisant tomber la tiare. Douze personnes du cortège furent atteintes, parmi elles le comte de Bretagne qui mourut peu après, et Charles de Valois blessé grièvement[120]. Cet accident prolongea son séjour, qu'il employa à préparer ses campagnes contre l'empire grec : le pape recommanda sa cause aux Génois et aux Vénitiens[121], et lui accorda en France les legs, rachats de vœux et autres profits, sauf la décime accordée à la croisade en Terre-Sainte[122]. Puis Clément lui octroya la décime des biens d'Église pendant deux ans en France[123], et pendant trois ans en Sicile[124], mais à charge d'en donner une partie à Frédéric III, roi de Trinacrie, si celui-ci l'aidait[125], et il lui remit le soin de ramener à l'unité avec Rome les Grecs schismatiques[126]. Charles s'en occupa activement, se sentant soutenu par le pape : le 1er janvier, il donna 400 l. p. à Nicolas Spinola de Gênes, et 160 l. à Béranger de Tarse, qui étaient venus lui offrir leurs services pour conquérir Constantinople[127]. Comme marque de sa bienveillance, Clément V accorda à Catherine de Courtenay et à Charles quelques-uns des privilèges qu'il était d'usage d'accorder aux souverains chrétiens[128], et quelques prébendes pour leur entourage[129].

Charles de Valois prolongea son séjour à Lyon jusqu'à la fin du mois de janvier, et ne quitta cette ville que le 27 de ce mois[130] : il y laissait maître Guillaume du Perche, pour surveiller ses intérêts auprès de Clément V[131]. Guillaume ayant demandé pour son maître la décime de deux années sur la Provence, le pape répondit, le 14 mai 1306, qu'en l'absence des cardinaux il ne pouvait faire droit à cette requête, mais qu'au prochain consistoire elle serait examinée avec bienveillance[132].

 

IV

De son côté, Charles de Valois préparait la croisade en resserrant ses alliances : Hugue, duc de Bourgogne, approuva le mariage convenu entre leurs enfants[133]. Charles II de Sicile renouvela l'alliance conclue entre son père et l'empereur Baudouin[134]. Pour se procurer une flotte, Charles la demanda à Gênes[135] et à Venise[136]. Cette dernière ville était en paix avec les Grecs depuis 1302[137], mais depuis longtemps déjà elle cherchait des alliés contre eux : elle avait traité en 1301 avec l'empereur Philippe, beau-père de Charles de Valois ; elle lui avait promis d'armer quinze galères, s'il en armait le même nombre, et dix térides[138]. Venise était toujours prête à renouveler la fructueuse opération qu'elle avait faite lors de la fondation du premier empire latin de Constantinople. Les pourparlers furent donc rapidement menés[139], et les instances du pape[140] et de Charles de Valois favorablement accueillies. Tandis que les Gênois se rapprochaient des Grecs[141], les Vénitiens, représentés par le doge Pietro Gradenigo, scellèrent un traité d'alliance avec Charles de Valois, le 19 décembre 1306[142]. Venise promit d'armer douze galères à frais communs avec Charles, et de lui fournir en plus et à ses frais autant de navires qu'il en pourrait désirer ; quant à l'armée de débarquement, elle serait proportionnée aux difficultés de l'entreprise. Le départ devait avoir lieu à Brindisi, à la fin de mars 1307. En échange, Charles de Valois obtint, l'année suivante, du roi son frère, la remise pour les marchands vénitiens du denier par livre exigé des étrangers venant commercer en France[143].

En même temps, d'activés négociations se nouèrent avec les Orientaux, et en première ligne avec les Arméniens, depuis longtemps en rapport avec le pape et la France[144], et auxquels Clément V promit des secours s'ils voulaient entreprendre une diversion en faveur de Charles[145]. Celui-ci entra en correspondance avec le roi d'Arménie[146] et différents personnages de l'empire grec[147], et le roi son frère l'y aida en pensionnant l'évêque grec Thomas[148]. Enfin, des relations furent nouées avec la Compagnie Catalane, composée d'aventuriers espagnols qui, après avoir lutté pour Frédéric III en Sicile contre Charles de Valois, étaient allés offrir leurs bras à l'empereur Andronic Paléologue[149]. Charles avait besoin de ces soldats qui se taillaient un domaine dans l'empire d'Orient, mais ils ne reconnaissaient d'autre maître que Frédéric III. Nous avons vu que Charles avait ménagé Frédéric en Sicile, et qu'il avait obtenu de lui la promesse de l'aider contre l'empire grec[150]. Mais Charles rencontra ensuite un sérieux obstacle dans le chef que Frédéric mit à la tête de ces bandes. Le 10 mars 1306, en effet, avant le départ pour l'Orient des envoyés de Charles, Frédéric III avait conclu avec son cousin Fernand de Majorque, un traité par lequel il lui donnait le commandement de la Compagnie. Fernand s'engageait à faire ce qu'il lui ordonnerait, à n'avoir pour amis que ses amis, et pour ennemis que ses ennemis, à ne pas se marier sans son assentiment, et enfin à lui faire hommage[151].

Ce choix ne pouvait paraître dicté par l'hostilité contre Charles, car le roi de Majorque était l'allié de la France, et Charles était lié par traité à Frédéric III. Tout était donc assez bien combiné, et si la tentative de conquête a échoué, ce n'est pas seulement à l'incapacité de Charles qu'il faut s'en prendre. Ce n'est pas lui qui a échoué dans les négociations avec les Catalans, et les expéditions de ceux-ci suffisent à montrer quelles libertés on pouvait prendre avec l'empire grec, et avec quels faibles moyens on pouvait s'en faire redouter. Mais le but essentiel de Charles semble avoir été de se faire largement rembourser tous les frais de cette croisade par le clergé, tout en ne s'engageant pas à fond dans l'entreprise qui servait de prétexte aux levées de décimes.

Charles se réserva la direction des négociations, qui l'absorbèrent presque exclusivement ; en effet, sauf un arbitrage rendu en 1306 entre Jeanne d'Eu et Bernard de Comminges[152], nous ne le voyons guère s'occuper d'autre chose pendant les années 1306 et 1307. L'année 1307 fut marquée par d'importantes négociations ; dès le 10 mars 1307, Clément V recommandait l'entreprise de Charles[153], et quelques jours après avait lieu, à Poitiers, la première de ces importantes entrevues qu'eurent dans cette ville le pape et le roi. Charles avait quitté Chartres le 5 avril[154], accompagnant sans doute le roi qui était le 10 à Loches[155], et arrivait à Poitiers à la fin du mois. Clément V accorda à Charles les décimes sur la Sicile refusées l'année précédente, mais avec cette réserve que, si Frédéric III voulait accompagner Charles, c'était à lui qu'il faudrait les donner[156]. Charles II, roi de Sicile, avait obtenu remise du tiers d'une dette de 360.000 onces d'or dues au pape, qui en réserva les deux autres tiers pour la conquête de Constantinople[157]. Avec l'assentiment de Philippe IV, le pape décida que la décime due à Charles de Valois serait levée avant les deux accordées au roi, mais que Philippe en obtiendrait trois[158]. Quant à Andronic, il fut excommunié, et ses sujets déliés du serment de fidélité[159], Charles de Valois ne quitta le pape que le 17 juin[160], alors que le roi était dès le 7 à Loches[161], et il revint à Poitiers la même année. Il quitta Philippe à Fontainebleau le 14 juillet[162], et ne passa que peu de temps à Poitiers puisqu'il était de retour le 16 août. Il devait y avoir rencontré le fameux arménien Hayton et, dans cette entrevue ou la précédente, le messager du roi de Tarse[163]. Ce roi dont les exploits étaient célèbres même dans la bourgeoisie parisienne[164], sollicitait sans doute l'alliance de Charles de Valois. Celui-ci envoya de Poitiers, et un peu après de Paris, plusieurs missions en Italie et en Orient : Enrico Marchese, un des plus habiles marins de l'époque[165] et Laurent Corin de Venise[166] les conduisirent. Renier Grimaldi, amiral de France[167], partit en septembre 1307 : mais ce Génois, mal vu des Vénitiens, ses ennemis, qui demandèrent son rappel[168], fut plutôt nuisible aux intérêts de Charles. C'est sans doute à la fin de cette année, ou au début de la suivante, que Charles reçut de Grèce plusieurs lettres, fort curieuses, et qui émanent de ses agents en Orient, ou de ses partisans[169].

Les négociations furent encore plus actives en 1308. Cette année fut une des plus importantes années de la vie de Charles : non seulement la mort de Catherine[170], sa femme, qui lui avait d'ailleurs cédé tous ses droits à l'Empire, n'entrava pas de suite son activité pour la conquête de Constantinople, mais Charles fut encore mêlé à d'autres grands événements. C'est ainsi qu'il assista, le 25 janvier 1308, au mariage d'Isabelle de France avec Édouard II[171]. Après les fêtes splendides célébrées à Boulogne[172], Charles, accompagné de Gui, comte de Saint-Pol et d'Enguerrand de Marigny, fut chargé de représenter le roi son frère au couronnement d'Isabelle[173] : avec lui étaient aussi venus Louis d'Évreux, Jean et Marguerite de Brabant. Le couronnement eut lieu à Londres le 24 février[174] : d'après certains chroniqueurs, dès cette date, les oncles de la reine auraient été outrés de la faveur dont Gaveston jouissait auprès du roi, et auraient préparé le soulèvement de l'Angleterre[175]. Mais il est inadmissible que Charles de Valois ait manifesté de l'hostilité contre Édouard II, car la désunion n'entra que plus tard dans le ménage royal. Cette attitude aurait d'ailleurs fait scandale et amené une rupture ; or, tout au contraire, nous voyons Édouard II recommander à Charles Adhémar de Valence, comte de Pembroke[176], puis munir son ambassadeur de lettres de créance pour lui[177].

Charles envoya à cette date ses premières troupes en Orient[178] ; quelques jours après, il reçut les ambassadeurs d'Urosch, roi de Serbie[179]. Le 27 mars, à l'abbaye du Lys, près Melun, il accepta leurs offres : il s'allia à Urosch, lui céda divers territoires en Albanie et en Macédoine, consentit à marier son fils Charles avec Zariza, fille d'Urosch, mais sous cette condition qu'elle se convertirait et que Charles serait toujours neutre en cas de difficulté avec Philippe, prince de Tarente, son cousin[180]. Charles de Valois envoya en Serbie une mission conduite par Pierre le Riche, sous-doyen de Chartres, et Jean de Montluçon, chanoine de Gastines[181].

Le pape les fit accompagner par des ambassadeurs chargés d'une série de bulles relatives à Urosch[182] : ils partirent avec les envoyés de Charles de Valois, et rejoignirent Urosch à Yolak-Ghilan, où ce roi ratifia, le 25 juillet, le traité du Lys[183].

Une nouvelle entrevue eut lieu avec le pape à Poitiers en 1308 : Charles, reçu à Conflans par Robert, fils de Mahaut d'Artois[184], et à Paris par Geoffroi Cenglier[185], arriva à Tours le 10 mai[186], en même temps que le roi qu'il accompagnait[187]. C'est alors que le sort des Templiers fut réglé, et que la candidature au trône d'Allemagne fut préparée. Une grande place fut faite aux projets de croisade. Hayton, dont le pape avait fait compiler les récits[188], Jean de Montcorvin, qui envoyait par frère Thomas de Tolentino de si curieux récits sur la Tartarie et la Chine[189], enfin Marco Polo, dont Charles de Valois avait fait demander les œuvres[190], avaient singulièrement piqué la curiosité des esprits, et les avaient tournés vers l'Orient. Les relations avec l'Orient se multipliaient : nous en avons déjà cité plusieurs exemples, ajoutons l'ambassade de Raban Çauma, représentant du roi Argoun, qui nous a laissé un si curieux récit de son voyage en France[191]. Cette époque vit aussi éclore de nombreux mémoires sur la croisade[192] ; le plus célèbre est le De recupératione Terre Sancte de Pierre Dubois. Ce genre de projets passionnait encore les esprits, mais la croisade n'était plus qu'un prétexte pour obtenir du clergé des décimes et des annates, sans autre résultat que de fortifier l'absolutisme du roi de France. De Charles de Valois, Pierre Dubois dit qu'après avoir reconquis la Terre-Sainte il faudrait l'établir sur le trône de Constantinople[193]. A cause de sa proximité de Jérusalem ce serait lui qui devrait garantir cette ville contre un retour offensif des Sarrasins. La paix étant devenue universelle, grâce aux plans de Pierre Dubois, Charles recruterait sans peine une armée suffisante pour cette entreprise[194].

Clément V dut faire bon accueil à Charles de Valois[195], qui lui offrit une coupe, un pot et une pinte d'or ornés de perles et valant 1.250 l. t.[196]. En même temps, Charles renvoyait en Orient, avec des présents, les Grecs qui étaient venus lui offrir leurs services[197], et entretenait avec son armée une correspondance active, lui envoyant de nombreux messages et en recevant[198]. Clément V négocia pour Charles avec les Vénitiens, et il en rendit compte à Philippe IV dans une bulle du mois d'octobre de cette année[199]. Le roi d'ailleurs continuait à soutenir son frère, et nous le voyons écrire, le 23 septembre, à Frédéric III de Sicile, pour lui assurer qu'il ne croyait pas aux rapports qui lui avaient été faits sur ses mauvais procédés à l'égard des gens de Charles de Valois[200] : ce qui était une manière de rappeler qu'il prenait fait et cause pour son frère.

Charles de Valois essaya d'une autre manière de peser sur Frédéric pour l'amener à servir sa politique. Le roi d Aragon, frère de Frédéric, était en désaccord avec le roi de France au sujet de la possession du Val d'Aran. Charles écrivit à ce sujet à la reine d'Aragon, Blanche, une lettre fort curieuse. Dans cette lettre, Charles se montrait très aimable et promettait d'obtenir du roi de France la restitution du Val d'Aran, si le roi d'Aragon amenait Frédéric et Bernard de Rocafort à mettre la Compagnie Catalane à son service en Orient[201]. Le roi d'Aragon s'empressa de profiter de ces ouvertures, et envoya à Paris Jean Bergunyo, sacristain de Majorque, et Lop Sanchez de Luna, avec des instructions détaillées[202] et des lettres de créance pour Charles de Valois[203]. Une autre lettre disait à Lop Sanchez de revenir si Charles faisait traîner les choses en longueur, ou de recevoir le Val d'Aran, si on le lui remettait immédiatement[204]. Les ambassadeurs devaient s'appuyer sur la promesse de Charles, se laisser guider par ses conseils, et, en cas de succès, lui promettre de l'aider en Orient. En même temps, ils devaient le prier de demander en cour de Rome, où il était si en faveur, des décimes au profit de ceux qui l'aideraient dans son entreprise[205]. Mais le Val d'Aran ne fut pas restitué, et Jacques II d'Aragon renvoya Lop Sanchez, le 13 août, avec de nouvelles lettres pour Charles de Valois. Il le remerciait de ses bons offices, et le priait de les continuer pour obtenir la remise de la question du Val à l'arbitrage du roi de Majorque, leur oncle[206]. A Philippe le Bel, le roi d'Aragon demandait en même temps de remettre le Val d'Aran entre les mains de cet arbitre jusqu'à ce qu'il eût réglé la question[207]. Philippe se contenta d ordonner une enquête, ce dont Jacques II se plaignit de nouveau, au mois de novembre, par de nouvelles lettres adressées au roi et à Charles[208]. De ce côté, Charles n'avait donc pas pu obtenir l'appui espéré ; en réalité, Frédéric a contribué pour une très large part à l'échec de Charles en Orient.

 

VI

Dans cette entrevue de Poitiers[209], Charles de Valois s'occupa aussi d'une autre entreprise très importante pour lui : Albert d'Autriche ayant été assassiné, le 1er mai 1308, la couronne d'Allemagne se trouvait vacante. Aussitôt le projet de faire élire un prince français naquit dans l'esprit du roi de France et de son entourage. C'était là une tradition de la politique française qui avait déjà tenté pareille aventure pour Philippe III, et devait dans la suite la tenter plusieurs fois encore. Pierre Dubois, d'ailleurs, en proposant au roi de se faire élire empereur ou de faire élire son frère, nous montre que c'était là une idée très en faveur au temps de Philippe le Bel[210].

Pour arriver à ce résultat, le roi entreprit des-négociations qui ont été jugées très diversement[211]. Quelle était alors la situation politique ? Clément V était sous la domination du roi de France, et désirait lui complaire pour mettre un terme aux affaires épineuses que le roi soulevait contre lui, mais au fond il devait supporter avec impatience le joug qui lui était imposé. Mais, quelle que pût être son influence, le sort de Charles dépendait des électeurs ; or, de ce côté, les apparences étaient favorables[212] ; Henri, archevêque de Cologne, avait promis, en 1305, à Philippe IV, de servir ses intérêts contre tous, sauf contre l empereur et l'Église ; Pierre d'Aichspalt, archevêque de Mayence, était une créature de Clément V ; Baudouin de Luxembourg, archevêque de Trèves, vassal du roi, avait été proposé par lui, pour ce siège, au début de cette année ; quant aux électeurs laïques, ils étaient fort divisés, et le roi pouvait espérer les gagner. D'après Villani, Charles de Valois devait venir avec 6.000 hommes d'armes à Avignon[213] pour sommer le pape de l'aider, mais Clément V, prévenu d'avance de cette demande, aurait résolu de le jouer en suivant le conseil du cardinal de Prato[214]. Pour cela, il aurait recommandé officiellement la candidature de Charles de Valois, tout en écrivant secrètement en faveur d'Henri de Luxembourg.

Philippe le Bel et Charles devaient compter avant tout sur leurs propres ressources ; aussi, après s'être entendu avec le pape, Philippe IV donna-t-il pouvoir, le 11 juin 1308, à Gérard de Landry, Pierre Barrière[215] et Hugue de la Celle pour aller en Allemagne faire des affaires qu'il n'indiquait pas, mais qu'il était facile de deviner, et qu'il les laissait libres de traiter à leur guise[216]. Le 16 juin, Charles de Valois, toujours dans les mêmes termes vagues, donna plein pouvoir aux mêmes personnages qui allaient en Allemagne pour l'avancement d'aucune personne dont nous désirons la promotion si de cuer comme nous poons plus[217]. Charles les autorisa à dépenser toutes les sommes nécessaires, et le même jour il s'engagea à rembourser au roi 10.500 l. qu'il avait avancées pour cette affaire[218]. Il faut noter que tous ces actes parlent de la tentative à mots couverts, et que les chroniqueurs français n'en parlent pas.

Dès le 27 mai 1306[219], Philippe le Bel avait adressé une première lettre, très vague, à Henri de Carinthie, candidat à l'électorat de Bohême, mais le 9 juin, il lui proposa la candidature de son frère. Clément V écrivit, le 19 juin, à l'électeur palatin, mais pour l'inviter à ne rien faire sans le consulter[220], et il envoya à l'archevêque de Cologne le cardinal Raymond de Santa-Maria-Nuova, son neveu, pour lui recommander Charles de Valois[221]. Il était vraisemblable que Clément V, persécuté au sujet de Boniface VIII et du Temple, n'osant se révolter contre les exigences du roi, tenterait de les contrecarrer sous main. D'autre part, les électeurs laïques étaient en discussion constante les uns contre les autres, animés de jalousies violentes, et tous craignaient le succès ou d'un collègue ou d'un prince trop puissant : en somme, ils ne voulaient ni d'un Capétien, ni d'un Habsbourg, ni de l'un d'entre eux[222]. Or, si l'on aurait tort d'exagérer l'importance des sentiments patriotiques des électeurs allemands à cette date, il est certain que leur intérêt suffisait à leur commander d'éviter la rude main de Philippe le Bel. Ce fut là, à notre avis, leur principal mobile, mais non le seul : en effet, il faut tenir compte de l'influence du pape. Or Clément V a dû favoriser secrètement la candidature d'Henri de Luxembourg. Mais on ne peut pas, comme Villani[223] et beaucoup d'historiens, donner au pape le principal rôle dans cette affaire, et n'y voir qu'une intrigue machinée en cour de Rome. Les instructions pontificales concordèrent avec les tendances d'esprit des électeurs germaniques ; il est difficile, dès lors, de faire la part de ces deux influences qui agirent dans le même sens ; il est bien probable, toutefois, que la plus importante fut l'état d'esprit des électeurs.

Quand Philippe le Bel quitta Poitiers, se fiant aux apparences, il pouvait croire l'affaire de l'élection en bonne voie, et le pape le lui laissait encore croire dans sa bulle du 1er octobre 1308[224]. Cette bulle contenait les réponses. de. Clément V aux demandes faites pour le roi par Pierre Barrière et Hugue de la Celle : Clément assurait le roi que ceux-ci étaient contents de l'accueil de l'archevêque de Cologne, mais il ne pouvait écrire de nouveau aux électeurs avant d'avoir reçu leur réponse à sa première lettre ; il consentait à envoyer un représentant auprès des électeurs et en remettait la désignation au roi ; mais il refusait de retarder le couronnement de l'électeur de Bohême, dont le roi se défiait, et d'interdire à l'archevêque de Trèves de patronner la candidature de son frère. C'était au roi, dont Henri de Luxembourg était vassal, qu'il appartenait d'écrire dans ce sens. Au fond, l'archevêque de Cologne seul restait acquis ; l'archevêque de Trèves s'était détaché du roi pour soutenir son frère[225], il s'était rallié l'archevêque de Mayence, qui soutenait Henri de Carinthie, candidat à l'électorat de Bohême[226] : tous trois étaient devenus des adversaires irréductibles. Le palatin, comme le montre la bulle du 22 octobre 1308, était peu sûr ; finalement il se rallia à l'archevêque de Cologne[227]. Celui-ci était déjà lié par traité avec le margrave de Brandebourg[228] et le duc de Saxe-Lauenbourg, candidat à l'électorat de Saxe[229], avec l'engagement mutuel de s'entendre sur le choix du candidat et de voter pour le même. Or, Henri de Luxembourg, secrètement soutenu par le pape, ne leur inspirait aucune défiance, et il pouvait compter sur des partisans très fidèles, aussi fut-il élu le 27 novembre 1308[230].

Le pape pouvait refuser de ratifier l'élection, et Philippe le lui demanda[231], mais il n'en fit rien. Le roi fut très irrité[232], mais il ne pouvait s'en prendre au pape auquel les circonstances avaient permis de faire réussir ses desseins sans agir directement[233].

 

VII

Quant à Charles de Valois, il ne garda nullement rancune au pape de cet échec, et il continua à l'aider à aplanir ses difficultés avec le roi de France[234]. Mais l'échec dé cette tentative semble avoir dégoûté Charles de sa couronne d'Orient : dès 1309, nous le voyons tenter de se débarrasser de cette entreprise ; il y réussira en 1313. Sa femme, Catherine-de Courtenay, était morte à la fin de 1307 à une date controversée : d'après le Mémorial Noster ce fut le 2 janvier 1308[235], mais d'après Jean de Saint-Victor ce fut le 9 ou 10 octobre 1307[236], et les obsèques auraient eu lieu, à Saint-Ouen le 12 octobre. C'est cette date qu'il faut accepter, car il est certain que Jacques de Molay était présent à ces obsèques dans l'église des frères prêcheurs de Paris[237], or il fut arrêté la nuit suivante. Si cette mort n'enlevait pas à Charles les droits sur l'Empire, que Catherine lui avait cédés, elle diminuait son désir de cette couronne. Remarié en juillet 1308 à Mahaut, fille de Gui de Saint-Pol[238], Charles de Valois était entraîné vers d'autres ambitions par une jeune femme qui n'avait, aucun intérêt à conquérir l'héritage des enfanta, du second lit. Dès lors la suite de l'entreprise orientale, allait être remise à la fille aînée de la seconde union, Catherine, héritière des droits de sa mère, et à celui qui deviendrait son mort, aucun fils né de cette union n'ayant survécu.

Il fallait donc marier Catherine : elle était fiancée à Hugues de Bourgogne[239], mais ce prince ne parut pas en état de conquérir la dot de Catherine. Charles songea à un des fils de Charles II, roi de Sicile : Philippe, prince de Tarente[240]. Pour cette affaire, il envoya, en mai 1309, celui qui depuis dix ans était son fidèle négociateur, Guillaume du Perche[241], qui fut accompagné par Jacques de Saint-Samson[242]. La mort de Charles II (6 mai), interrompit momentanément les négociations. Guillaume ne revint pas de suite[243] et continua à s'occuper de ce mariage.

Les affaires d'Orient entrèrent alors dans, une phase active : l'expédition envoyée par Charles tenta pour lui la fortune. Nous n'insistons pas sur le récit d'événements que nous avons retracés dans la monographie consacrée à celui qui a été le chef de l'expédition[244].

Pendant ce temps, Charles reçut à Crépy, et gratifia de cadeaux l'archevêque d'Andrinople qui vint faire un long séjour en France[245] : en revanche, il obtint du pape des commissions pour faire lever la décime, sans laquelle aucune entreprise ne se décidait. Clément V, de son côté, envoya au patriarche de Constantinople 1.500 florins d'or pour une affaire secrète, qui devait se rattacher sans doute à l'entreprise de Charles de Valois[246], et enfin adressa six frères mineurs au roi d'Arménie qui lui en avait fait la demande[247]. Le doge de Venise, Pierre Gradenigo, accorda au pape, le 10 septembre 1309, la prorogation jusqu'au 1er février 1310 de la date fixée pour le serment dû par Charles de Valois à Venise, d'après le traité d'alliance[248]. Charles ne se hâta pas de quitter la France, mais il envoya encore de l'argent à Venise[249], principal arsenal de son armée.

En même temps, il négociait le mariage de sa fille : le 1er février, Philippe IV donna rendez-vous à Troyes, pour l'Annonciation (25 mars 1310), à Robert, roi de Sicile, pour négocier le mariage de Philippe de Tarente avec Catherine de Valois[250]. Mais les conventions antérieures avec Hugue de Bourgogne n'étaient pas abrogées, ce qui amena Clément V à refuser les dispenses nécessaires[251]. Philippe IV annula, le 6 avril 1312, les conventions conclues entre Charles et Hugue[252]. Le pape, malgré son refus, n'en considérait pas moins Philippe de Tarente comme le candidat nécessaire : s'il exceptait les filles de Charles de Valois, dans une bulle de dispense générale permettant à Philippe et à ses enfants d'épouser toute personne éloignée de plus de trois degrés[253], il chargeait l'archevêque de Rouen d'étudier les moyens de rompre les promesses faites à Hugue[254]. Dès ce moment, le pape accordait à Philippe de nombreuses bulles pour favoriser l'extension de son influence en Orient[255]. Pour faciliter ce mariage, Catherine, alors âgée d'une dizaine d'années, refusa, par-devant notaire, d'épouser Hugue, trop pauvre, disait-elle, pour conquérir l'héritage de sa mère[256] qui avait jadis refusé sa main, pour la même raison, à Frédéric d'Aragon. Clément V autorisa alors Charles à ne pas tenir le serment fait à Hugue[257], et accorda les dispenses nécessaires[258] ; le mariage fut célébré à Fontainebleau[259] au mois de juillet 1313. En dédommagement, Hugue obtenait l'abandon par Jeanne, sa sœur, de la dot de 55.000 l. t., qui lui avait été promise lors de son mariage avec Philippe de Valois[260], et le don de la Morée pour son frère Louis[261]. Philippe de Tarente se chargeait de reconquérir Constantinople, donnait en douaire à sa femme le comté d'Acere, en deçà du détroit de Messine[262], et recevait en échange l'Empire que sa femme lui donnait en toute propriété[263]. Le roi vidimait et ratifiait tous les actes précédents et les alliances conclues par Charles de Valois et ses prédécesseurs[264] et accordait à Philippe des secours[265] que ses successeurs devaient lui continuer[266].

Charles ayant posé sur un autre front sa vaine couronne impériale, acheva la liquidation des préparatifs faits à Venise. Jacques de Cauroy, qui était parti de Paris en mai 1309[267], fut chargé de cette opération dont nous connaissons fort bien les détails. Le 14 avril, Jacques reçut 20 l., 6. s., 6 d., provenant de la vente d'armes et d'agrès[268], et remit à Michel Alberti le soin de recueillir toutes les sommes qui pouvaient être dues à Charles[269]. Le 19 mai, il confia à Alberti, citoyen du quartier Saint-Jude, la clef de la maison Morisine devant Sainte-Angèle, où étaient enfermés les équipements des cinq galères et du lin que Charles avait à Venise, et tous deux en dressèrent l'intéressant inventaire[270], car Alberti ne devait rien vendre sans mandement de Charles. Le 30 mai, Jacques remit à Alberti le soin de garder fidèlement tout l'argent dû à Charles, sauf 20 l., 30 s., avec lesquels il devait payer les sergents et d'autres menues dépenses[271]. Enfin, avant de partir, il prévint Stefano Benedetto qu'il avait remis les clefs à Alberti, sur les références d'Antonio Dandolo, auquel il laissait quatre trompes et une trompette ; qu'il avait chargé Alberti de lui remettre tout ce qu'il avait fourni, et qu'il s'excusait de lui rendre un drap déchiré[272]. L'autorisation de Charles ne se fit pas attendre : le 16 septembre, il permit de vendre les agrès[273] ; le 30, il annonça un procureur chargé de vendre les galères elles-mêmes[274] ; enfin, le 1er février 1312, il approuva le projet de vente de celles-ci. Jacques de Cauroy écrivit encore, à Alberti, le 3 octobre 1315 : il déplorait, disait-il, que Dandolo gardât les trompes, il en avait le reçu, mais Charles de Valois ne voulait pas l'envoyer de peur de le perdre. Il l'assurait, de plus, pour son fils, de la protection de son maître auprès du pape et le priait de lui envoyer des fourrures et d'autres menus objets[275].

Quant à la vente des galères, elle avait dû être entravée, par les Vénitiens — auxquels Charles devait peut-être de l'argent —, car, le 4 octobre 1320, Charles de Valois certifiait que la commune lui avait payé 5.000 florins comme dédommagement du retard apporté par elle à la vente des cinq galères et du lin[276]. En échange de cet argent, Charles obtint de nouveau du roi pour les Vénitiens l'exemption du denier pour livre[277], et leur procura l'alliance du prince de Tarente qui renouvela avec eux le traité conclu jadis entre lui et le doge Gradenigo[278].

Mais il fallait payer les frais de l'entreprise : d'une part, donner des rentes aux chefs de l'expédition[279], de l'autre, payer toutes les dettes et dépenses. Les frais de l'expédition montèrent à 115.960 l., 19 s. t. forts[280] : pour y faire face, Charles avait emprunté au roi 54.220 l., 16 s., 8 d. t., et à divers 16.515 l., 18 s.[281], soit en tout 70.736 livres[282]. Il restait à payer 45.234 l., 3 s., 7 d.[283], ce que Charles put faire, grâce à un don du roi, en 1313[284]. Rappelons qu'en revanche il avait obtenu du pape 240.000 onces d'or[285], deux décimes en France[286] et une en Sicile[287], ce qui lui laissait encore un énorme bénéfice sur cette entreprise.

 

 

 



[1] Dupuy, Hist. du différend, pr., p. 19 ; Holtzmann, o. c., p. 48.

[2] Rayn., XIV, 1303, n° 34 ; Potthast, n° 25216 et n° 25229 ; Renan, Hist. Litt., XXVI, p. 207 ; Dupuy, o. c., p. 95-97.

[3] Dupuy, Hist. du différend, p. 16, pr., p. 102.

[4] Holtzmann, o. c., p. 45 et 60-65.

[5] Dupuy, o. c., p. 19, pr., p. 21 ; Renan, Hist. Litt., XXVII, p. 24-7.

[6] A. N., JJ 35, f° 39 vo ; Dupuy, o. c., pr., p. 122.

[7] Reg. de Benoît XI, c. 781-782.

[8] Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 45 ; Plancher, Hist. de Bourgogne, pr., p. 109.

[9] Janvier 1305, Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 49.

[10] 1305, J. de Saint-Victor, H. F., XXI, p. 645.

[11] Don à Richardin le message le duc d'Athènes qui apporta lettres a monseigneur environ la Madeleine l'an CCCIII, VIII l., XV s. p. fleble ; videlicet LXIII s., IIII d. p. forz. Compte de l'Orient, B. E. C., 1890, p. 78.

[12] Léon Gautier, Benoît XI, p. 179.

[13] Compte de l'Orient, B. E. C., 1890, p. 70.

[14] Potthast, n° 25433 ; Reg. de Benoît XI, c. 608-609.

[15] Potthast, n° 25445 ; Reg. de Benoît XI, c. 605-607.

[16] Rayn., XIV, 1304, n° 28-29.

[17] Léon Gautier, Benoît XI, p. 191 ; Renan, Hist. Litt., XXVII, p. 271-272.

[18] En effet, le pontificat dura 269 jours, et son séjour est évalué à 380 jours. Compte de l'Orient, B. E. C., 1890, p. 70.

[19] Philippe IV lui notifia, le 20 juillet 1302, que les marchands français allant en Flandre devaient être exempts de tout péage, A. N., JJ 35, f° 7 r° et JJ 36, f° 6.

[20] 23 août 1302, A. N., JJ 35, f° 7 v° et JJ 36, f° 7 v°. — On avait déjà eu recours à ce procédé en 1295, Mémoriaux, n° 270.

[21] Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 449.

[22] Funck-Brentano, o. c., p. 449-451.

[23] Convocation du 3 mai 1303 pour ce lieu et cette date, H. F., XXIII, p. 782.

[24] Funck-Brentano, o. c., p. 452, note 1 ; H. F., XXIII, p. 788-790.

[25] Mandement au comte de Boulogne, A. N., JJ 35, f° 23 v° et JJ 36, f° 26 v° ; Baluze, Hist. généalogique de la maison d'Auvergne, II, p. 147.

[26] Funck-Brentano, o. c., p. 452, note 1 ; A. N., JJ 35, f° 23-37 ; JJ 36, f° 26-37.

[27] Funck-Brentano, o. c., p. 450-452.

[28] A. N., JJ 35, f° 39 v°.

[29] A. N.. J 163A, n° 26. Il y était encore le 16, ibidem, n° 28.

[30] A la meson d'en costé Sainte Marguerite de Liancourt pour le séjour des chevaux d'une nuit en alant à Amiens... R. D., XVII, 50.

[31] La plupart des seigneurs euntium cum domino Karolo, sont de ce nombre, H. F., XXIII, p. 789.

[32] A Jehan Martin pour le voiage d'Amiens IIII l. p., R. D., XXII, 20.

[33] Funck-Brentano, o. c., p. 452.

[34] Chronique Artésienne, p. 69.

[35] H. F., XXII, p. 99.

[36] H. F., XXII, p. 111.

[37] La première armée était à Arras avec Gaucher de Chatillon, la seconde à Amiens avec Ch. de V.

[38] Chronique Artésienne, p. 70-72 ; Annales Gandenses, p. 54.

[39] Chronique Artésienne, p. 70-72 ; G. de Frachet, H. F., XXI, p. 22 ; J. de Saint-Victor, p. 641.

[40] Chronique Artésienne, p. 71.

[41] Chronique Artésienne, p. 71. — Ch. de V. était encore le 6 septembre à Amiens, A. N., J 377B, n° 225.

[42] Enquête prescrite sur le désaccord entre eux et Mahaut 30 décembre 1304, Arch. Pas-de-Calais, A 50.

[43] Chronique Artésienne, p. 72.

[44] Geoffroi de Paris, H. F., XXII, p. 105.

[45] Chronique Artésienne, p. 72.

[46] A. N., J 519, n° 11 ter, Bulletin de la commission royale d'histoire de Belgique, 3e série, XII, p. 363.

[47] Chronique Artésienne, p. 73 ; Annales Gandenses, p. 60.

[48] 20 septembre 1303, De Limburg-Stirum, o. c., I, p. 310-312.

[49] Annales Gandenses, p. 54-55. Gui tint d'ailleurs sa promesse, et revint on prison, ibidem, p. 58.

[50] Nangis, H. F., XX, p. 589 ; G. de Frachet, XXI, p. 22 ; Geoffroi de Paris, XXII, p. 105.

[51] Il faut noter les ménagements prescrits par le roi à ses agents, pour la levée de ce subside, Ordonnances, I, p. 371.

[52] A. N., J 384, n° 1 ; Ordonnances, I, p. 408.

[53] Le roi séjourna à Toulouse du 3 au 20 janvier 1304, H. F., XXII, p. 443 et même jusqu'au 22, Baudouin, Lettres inédites de Philippe le Bel, n° 187.

[54] P. Dubois, De recuperatione Terre Sancte, p. 107, note 1.

[55] P. Dubois, De recuperatione Terre Sancte, p. 108.

[56] P. Dubois, De recuperatione Terre Sancte, p. 109.

[57] Nîmes, 22 février 1304", A. N., JJ 35, f° 56. — Cf. B. N., fr. 25992, n° 109.

[58] Lorris, 1er avril 1304, A. N., JJ 35, f° 50 r° ; JJ 36, f° 48 v°. — Il y eut d'autres convocations et Ch. de V. fut en tête des seigneurs convoqués, H. F., XXIII, p. 802.

[59] A. N., JJ 36, f° 73 v° ; De la Roque, Traité du ban et de l'arrière-ban, pr., p. 98 ; Coville, Les États de Normandie..., p. 31.

[60] Revue historique, XXXIX, p. 333-334.

[61] A. N., J 164A, n° 13.

[62] A. N., J 164A, n° 15.

[63] A. N., J 164A, n° 14.

[64] G. Guiart, H. F., XXII, p. 258 et ss. ; Annales Gandenses, p. 60-68 ; Chronique Artésienne, p. 82 ; Funck-Brentano, o. c., p. 469-471.

[65] Jean de Saint-Victor, H. F., XXI, p. 638.

[66] G. Guiart, H. F., XXII, p. 281-283 ; Annales Gandenses, p. 60 ; Chronique Artésienne, p. 79.

[67] Chronique Artésienne, p. 79.

[68] Istore, I, p. 278-279.

[69] Chronique Artésienne, p. 79.

[70] Chronique Artésienne, p. 84.

[71] G. Guiart, H. F., XXII, p. 289. De plus : a mons. Jehan de Boulaniviller pour l'ost de Flandres qui fu l'an CCCIIII, XXXIII l., II s. t. forz. R. D., I, 20 ; A Guiot de Fontaines pour l'ost de Flandres qui fu l'an CCCIIII, LXVI s., VIII d. p. forz, R. D., XXII, 18.

[72] G. Guiart, H. F., XXII, p. 293.

[73] G. Guiart, H. F., XXII, p. 296.

[74] Chronique Artésienne, p. 86.

[75] Chronique Artésienne, p. 86 ; G. Guiart, H. F., XXII. p. 298.

[76] G. Guiart. H. F., XXII, p. 298.

[77] Le 21 septembre 1298, Ch. de V. lui donna, à ce titre, 100 l. de rente, A. N., J 377 B, n° 221.

[78] G. Guiart, H. F., XXII, p. 298 ; Chronique Artésienne, p. 86.

[79] Chronique Artésienne, p. 88.

[80] Annales Gandenses, p. 80.

[81] Annales Gandenses, p. 80 ; Chronique Artésienne, p. 88.

[82] Chronique Artésienne, p. 89.

[83] J. d'Outremeuse, VI, p. 88-89.

[84] J. d'Outremeuse, VI, p. 89-90.

[85] A. N., J 327, n° 4, 5 et 5 bis

[86] Nangis, H. F., XX, p. 590 ; Ch. de Saint-Denis AA, p. 677. G. de Frachet, XXI, p. 23.

[87] L'acte de Ch. de V. est conservé aux Arch. du Nord, B 465.

[88] Funck-Brentano, o. c., p. 478-479.

[89] Chronique Artésienne, p. 90.

[90] Chronique Artésienne, p. 91.

[91] Chronique Artésienne, p. 91 ; De Limburg-Stirum, o. c., I, p. 319-320.

[92] Funck-Brentano, Mélanges Julien Havet, p. 749-758.

[93] Funck-Brentano, o. c., p. 485-516. — Ratification de la paix par les Flamands, aux exemplaires cités ajoutons : Arch. Vat., Misc. 1305-1306.

[94] Funck-Brentano, o. c., p. 498.

[95] 17 septembre 1303, procuration de Ch. de V. pour négocier ce mariage, A. N., MM 686, f° 403 ; Bull. com. roy. d'hist. de Belgique, 3e série, XII, p. 363. Premier accord, le 20 septembre, A. N., MM 686, f° 458 ; Bull. com. roy. d'hist., 3e série, XII, p. 363.

[96] A. N., J 410, n° 15.

[97] A. N., J 410, n° 16.

[98] Bull. com. roy. d'hist., 3e série, XII, p. 421.

[99] A. N., J 579, n° 114 ; J 476, n° 7.

[100] Arch. de Barcelone, Reg. d'Aragon, 334, f° 20 r°. La même, en forme de lettre patente, à Mouche Francezi, trésorier du roi, f° 21.

[101] Arch. de Barcelone, Reg. d'Aragon, 334, f° 21 v°.

[102] Arch. de Barcelone, Reg. d'Aragon, 334, f° 21 v°.

[103] Reg. d'Aragon, 334, f° 52 ; B. N., lat. 10919, f° 39 v°.

[104] 20 décembre 1301, Reg. d'Aragon, 334, f° 45.

[105] Promesse de le remettre à Renaud de Noisy, viguier de Béziers, Arch. de Barcelone, Reg. d'Aragon, 335, f° 77-78 v°.

[106] 13 août 1301, autorisation à Bernard Ricard de rejoindre le roi de France avec trois chevaux, Reg. d'Aragon, 335, f° 107 ; mandement de livrer aux officiers du roi les coupables réfugiés en Aragon, ibidem, f° 77 r°.

[107] Reg. d'Aragon, 334, f° 103 v°.

[108] Baluze, Vitæ paparum Avenionensium, II, p. 53.

[109] Renan, Hist. Litt., XXVII, p. 274.

[110] Comme l'a démontré M. Ch.-V. Langlois, Documents sur Bertrand de Got, Revue historique, 1889, XL, p. 49.

[111] Compte de l'Orient, B. E. C., 1890, p. 66.

[112] Ch.-V. Langlois, Doc. sur Bertrand de Got, p. 54. Les gages des chevaliers pour ce voyage montèrent à 370 l., 12 s., 6 d. p. ; ceux des écuyers montèrent à 843 l. p., et le passage de Blaye à Bordeaux coûta 76 l., 15 s. p., Compte de l'Orient, p. 66.

[113] Compte de l'Orient, p. 70.

[114] Compte de l'Orient, p. 71. — Sur Alain, v. Compte de l'Orient, p. 19 ; Ch. devait encore à sa veuve, en 1332, 36 sous p., R. D., XLI, 91. — Alain avait été au service de la comtesse d'Artois, Arch. Pas-de-Calais, A 218.

[115] Ch.-V. Langlois, Doc. sur Bertrand de Got, p. 54.

[116] Compte de l'Orient, B. E. C., 1890, p. 66.

[117] Compte de l'Orient, p. 66.

[118] Les gages des chevaliers montèrent à 3.720 l., 4 s. t., et ceux des écuyers pour ce voyage et le précédent à 1.053 l., 15 s. t., Compte de l'Orient, p. 66.

[119] Renan, Hist. Litt., XXVII, p. 278.

[120] Nangis, H. F., XX, p. 572-573 ; Geoffroi de Paris, XXII, p. 111 ; Rayn., XV, 1305, n° 13.

[121] 14 janvier 1306, A. N., J 509 n° 16 et 16 bis ; Reg. de Clément V, I, p. 45-46. Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 54-57.

[122] 15 janvier 1306, A. N., J 722, n° 6, Reg. de Clément V, I, p. 40-41.

[123] Reg, de Clément V, I, p. 43-44.

[124] Reg, de Clément V, I, p. 44.

[125] Reg. de Clément V, I, p. 41-43.

[126] Reg. de Clément V, I, p. 44-45 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 54.

[127] Compte de l'Orient, p. 78.

[128] A. N., I, 289, n° 1 et 2 ; I, 290, n° 11 ; Reg. de Clément V, I, p. 97.

[129] Mémoriaux, p. 151, note 5.

[130] Compte de l'Orient, p. 78.

[131] Compte de l'Orient, p. 70.

[132] A. N., J 703, n° 50.

[133] A. N., J 410, n° 17 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 55

[134] A. N., J 509, n° 15.

[135] Compte de l'Orient, p. 72.

[136] 28 janvier 1306, procuration, A. N., J 494, n° 2 ; Homanin, Storia documentata di Venezia, III, p. 33 ; Buchon, Chroniques étrangères, I, p. LV. — Nous n'insistons pas sur ces négociations, que nous avons racontées ailleurs (Moyen âge, 1897, p. 237 et ss.).

[137] Archivio Veneto, 1890, p. 29-30 ; Reg. de Clément V, I, p. 43-46.

[138] Marin, Storia del commercio di Venezia, VI, p. 305.

[139] Ils sont racontés in extenso dans le registre des Archives de Venise, Commemoriali, I, f° 120 et ss. Sur la partie maritime de cette croisade, v. Ch. de la Roncière, Histoire de la marine française, I, p. 210-217.

[140] A. N., J 509, n° 15 bis et 16.

[141] Hist. Litt., XXVIII, p. 283.

[142] A. N., J 494, n° 2 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 56 ; Buchon, Chroniques étrangères, p. LV ; Marino Sanudo, B. E. C., 1873, p. 73.

[143] Compte de l'Orient, p. 78. Ces lettres ont été éditées par M. de Mas-Latrie, Commerce et expéditions..., p. 59.

[144] En 1298, Boniface VIII encouragea Sembat, roi d'Arménie, Reg., c. 174. Philippe IV reçut une ambassade arménienne, B. N., lat. 9873, f° 35. Venise était aussi en rapport avec ce pays, Archivio Veneto, 1890, p. 29.

[145] Reg., I, p. 132 ; Clément V intervint en faveur de Léon III, roi d'Arménie, auprès d'Arthur de Bretagne et des Gênois, Reg., I, p. 133 et 134. — Les Arméniens implorèrent aussi le secours d'Edouard II, Ch.-V. Langlois, B. E. C., 1891, p. 49.

[146] A Messire Thomas de Triple pour aller au roi d'Erménie qui se présentoit amis de monseigneur..., Buchon, Chroniques étrangères, p. 468.

[147] Lettres de Jean Monomaque, etc., B. E. C., 1890, p. 82 et ss.

[148] B. N., lat. 9873, f° 16 ; B. E. C., 1890, p. 72.

[149] Muntaner, l'un d'entre eux, raconte leurs exploits dans les chapitres 199 à 235. V. aussi Chronique de Morée, éd. Morel-Fatio, p. 110-114.

[150] 27 septembre 1302, A. N., J 509, n° 18 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 43.

[151] A. N., J 512, n° 23 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 58 ; Buchon, Chroniques étrangères, p. 457.

[152] Justel, Hist. généalogique de la maison de Turenne, pr., p. 73.

[153] Reg., II, p. 56 et 60.

[154] Compte de l'Orient, p. 67. Ce compte porte par erreur 1306, ce qui ne correspond ni avec l'itinéraire du roi et du pape, ni avec le nombre de jours fixé par le compte ; au contraire, tout devient correct si l'on date de 1307.

[155] H. F., XXI, p. 448.

[156] 3 juin 1307, A. N., I, 290 n° 12 ; Reg., I, p. 52.

[157] Rayn., XV, 1307, n° 23 ; Tosti, Hist. de Boniface VIII, II, p. 375.

[158] A. N., I, 290, n° 13 ; Reg., I, p. 55 ; Mémoriaux, n° 489. Acte de Charles, B. N. fr. 2838, f° 42 v°. Le 25 septembre 1307, le roi ordonna à ses trésoriers de rendre à Charles de Valois 30.000 l. t. empruntées sur les décimes, A. N., J 164A, n° 17.

[159] Reg. I, p. 55 ; Rayn, XV, 1307, n° 5. Le Compte de l'Orient mentionne l'octroi de ces bulles, p. 77.

[160] Compte de l'Orient, p. 67 ; Guillaume du Perche resta auprès du pape pour négocier au nom de son maître, ibidem, p. 75.

[161] H. F., XXI, p. 448.

[162] Compte de l'Orient, p. 67. Le roi y était en juillet, H. F., XXI, p. 448.

[163] Compte de l'Orient, p. 79.

[164] Geoffroi de Paris, H. F., XXII, p. 120-122.

[165] 22 juillet 1307, Compte de l'Orient, p. 74.

[166] 26 octobre 1307, Compte de l'Orient, p. 76.

[167] Compte de l'Orient, p. 73 et 74 ; Buchon, o. c., p. 468, en note. Il avait été caution de Ch. de V. lors du mariage de Jeanne de Valois, A. N., J 410 n° 15 ; J 519, n° 11. Charles lui devait encore 87 l., 15 s. t. en 1332, R. D. I.

[168] En 1308, le doge de Venise demanda à Ch. de V. de rappeler Grimaldi dont il se plaignait amèrement, Arch. de Venise, Commemoriali, I, f° 124 ; Ch. de La Roncière, Hist. de la marine française, I, p. 212.

[169] A. N., J 510, n° 25 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 50-54 Moranvillé, B. E. C., 1890, p. 82-85. Ces lettres annonçaient l'arrivée de Constantin Monomaque, qui repartit en Italie en mars 1308, ibidem, p. 74 Citons seulement la traduction de l'adresse de l'une d'elles : Peramabilis frater fortunatissimi et altissimi regis Francie, sancte mi Domine, et cum Deo imperator Constantinopolis et totius Romanie, ego Constantinus, dux Limbydaris, audacter notifico sancto imperio tuo quod..., B. E. C., 1890, p. 84.

[170] Nangis, H. F., XX, p. 595.

[171] Roger de Wendower, Flores, I, p. 141 et 331 ; J. de Saint-Victor, H. F., XXI, p. 650. Geoffroi de Paris, H. F., XXII, p. 120.

[172] Geoffroi de Paris, H. F., XXII, p. 120.

[173] 9 février 1308, Philippe IV les annonce à Édouard II, Rymer, I1, p. 111.

[174] Walsingham, I, p. 121 ; Chronicles of reigns of Ed. I and Ed. II, I, p. 297 ; II, p. 260.

[175] Chronicles of reigns of Ed. I and Ed. II, II, p. 262.

[176] Rymer, II1, p. 28.

[177] Rymer, II1, p. 48.

[178] Compte de l'Orient, p. 74.

[179] B. E. C., 1873, p. 115 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, p. 235 ; Compte de l'Orient, p. 76.

[180] A. N., J 510, n° 17 ; Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 59 ; Ubicini, Ougovor o savezou i priateilstvou medjou Karlom od Valoa i poslanitzima Srbskog kralia Ourocha.

[181] Compte de l'Orient, p. 76 ; Du Cange, o. c., p. 59.

[182] Reg. Clementis VII, III, p. 350-352.

[183] Du Cange, Hist. de Constantinople, p. 235 ; pr., p. 63-64 ; Delaville le Roulx, o. c., I, p. 46.

[184] 3 avril. Nous avons le menu du diner qui lui fut offert, Richard, Mahaut d'Artois, p. 73 et 145.

[185] 4 mai, Guillaume le Maire, p. 397.

[186] Compte de l'Orient, p. 67.

[187] H. F., XXI, p. 449.

[188] Hist. Litt., XXV, p. 429 et 481.

[189] Son voyage remontait en 1292 ; archevêque de Pékin depuis 1307, il resta en Chine jusqu'en 1333, Hist. Litt., XXVIII, p. 289.

[190] Delisle, Cabinet des Manuscrits, I, p. 14 ; Revue des Sociétés Savantes, 1852, II, p. 726 ; Joseph Petit, Le Moyen Age, 1897, p. 233.

[191] Il portait au roi une lettre d'Argoun. Son rapport est édité par M. Chabot, Revue de l'Orient latin, t. II ; v. une autre lettre d'Argoun, datée de 1289, B. E. C., 1880, p. 222.

[192] Hist. Litt., XXVII, p. 380-91 ; Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 410-413 ; B. E. C., 1899, p. 603.

[193] P. Dubois, o. c., p. 89.

[194] P. Dubois, o. c., p. 103.

[195] Le 31 octobre 1308, il accorda une dispense à son médecin Jean Brouart, Reg., II, p. 243.

[196] Compte de l'Orient, p. 69.

[197] Compte de l'Orient, p. 76 ; v. aussi, p. 77 et 79.

[198] Compte de l'Orient, p. 68, 74, 76, 77, 78 ; Buchon, o. c., p. 467-468.

[199] 22 octobre 1308, Leibnitz, Codex juris gentium diplomaticus, II, p. 243.

[200] A. N., JJ 42, f° 115 ; Boutaric, Not. et Extr., XX2, p. 165. L'éditeur date ce document de 1306 ; nous préférons la date de 1308 qui est celle des documents voisins, et qui cadre mieux avec le début des relations avec la Compagnie Catalane.

[201] Arch. de Barcelone, Reg. d'Aragon, 335, f° 238. Cette lettre n'est pas datée, mais il en est question dans les lettres du 23 mai 1308, Reg. d'Aragon, 335, f° 238 v° ; elle a été citée par M. L. Cadier, B. E. C., 1888, p. 47.

[202] Mai 1308, Reg. d'Aragon, 335, f° 235 v°.

[203] 23 mai 1308, Reg. d'Aragon, 335, f° 238 v°.

[204] Mai 1308, Reg. d'Aragon, 335, f° 235 v°.

[205] Reg. d'Aragon, 335, f° 235 v°.

[206] 12 août 1308, Reg. d'Aragon, 335, f° 239 v°.

[207] Reg. d'Aragon, 335, f° 239 v°.

[208] Reg. d'Aragon, 335, f° 240 r° et 240 v°.

[209] 10 mai-6 août 1308, Compte de l'Orient, p. 67.

[210] Boutaric, Not. et Extr., XX2, p. 186. — De recuperatione terre sancle, éd. Ch.-V. Langlois, p. 103-104.

[211] K. Wenck, Clemens V und Heinrich VII, p. 82-132. Citons aussi : Renan, Hist. Litt., XXVIII, p. 286-8 ; Fournier, Le royaume d'Arles, p. 339 ; Leroux, Recherches critiques, p. 128 ; De Puymaigre, Revue des Questions historiques, LII, p. 387 ; Welvert, o. c., p. 186-187.

[212] Leroux, o. c., p. 125 ; Wenck, o. c., p. 98-103.

[213] En réalité, l'entrevue eut lieu à Poitiers, et 1 escorte de Charles de Valois pendant quatre-vingt neuf jours ne coûta que 327 l. p., ce qui représente un faible effectif, Compte de l'Orient, p. 67.

[214] Muratori, XIII, c. 436.

[215] Pourvu de prébendes par Clément V, Reg., n° 7522, 8858, 9169 ; mêlé au procès de Guichard de Troyes : A. Rigault, o. c., p. 33.

[216] A. N., JJ 42, f° 107 ; Boutaric, Not. et Extr., XX2, p. 189.

[217] A. N., J 164A, n° 23.

[218] A. N., J 164A, n° 22 ; Boutaric, Not. et Extr., XX2, p. 190.

[219] B. N., lat. 10919, f° 106 ; Forschungen zur deutschen Geschichte, XVI, p. 362 ; Wenck, o. c., p. 103. — La date est donnée par le ms. lat. 10919, f° 106.

[220] B. N., lat. 10919, f° 93 ; Leroux, p. 126-128 ; Wenck, o. c., p. 104.

[221] Baluze, Vitæ paparum Avenionensium, II, p. 119 ; Wenck, o. c., p. 106.

[222] Wenck, o. c., p. 106-108.

[223] Muratori, XIII, c. 436.

[224] A. N., J 703, n° 163 ; Leibnitz, Codex..., II, p. 241.

[225] A. N., J 703, n° 163 ; Wenck, o. c., p. 109 ; Leroux, o. c., p. 130.

[226] Wenck, o. c., p. 108 et 118 ; Leroux, o. c., p. 1-30.

[227] Wenck, o. c., p. 126.

[228] Son fils Waldemar renouvela ce traité le 21 octobre, Wenck, o. c., p. 125.

[229] Wenck, o. c., p. 115.

[230] Wenck, o. c., p. 129 ; Leroux, o. c., p. 131 ; De Puymaigre, p. 387. — 19 juin 1311, bulle de Clément V sur la manière de le couronner, Reg., V, p. 264-271.

[231] Renan, Hist. Litt., XXVIII, p. 300.

[232] Villani, Muratori, XIII, c. 436.

[233] Wenck, o. c., p. 131.

[234] Renan, Hist. Litt., XXVII, p. 333.

[235] H. F., XXI, p. 403 ; Mémoriaux, n° 156.

[236] H. F., XXI, p. 649 ; Continuateur de Nangis, H. F., XX, p.595 ; Grandes Chroniques de France, V, p. 178.

[237] H. F., XXI, p. 649.

[238] Du Chesne, Hist. généalogique de... Chatillon-sur-Marne, pr., p. 163.

[239] Du Cange, o. c., pr., p. 45 ; Dom Plancher, o. c., pr., p. 109

[240] Veuf de la fille de Nicéphore Comnène, épousée en 1292, et qui lui avait apporté le titre de prince d'Achaïe et de Morée. Sur son rôle en Morée, cf. Chronique de Morée (éd. Morel-Fatio), p. 114.

[241] Compte de l'Orient, p. 71 ; ibidem, p. 78.

[242] Compte de l'Orient, p. 75. — C'est peut-être avec eux que Philippe de Mornay alla près du roi de Sicile, à une date qui nous est inconnue, ibidem, p. 77.

[243] Le 17 juin 1309, il est encore dit qu'il était : absent pour le voiage de Romme, ou il est, et de Puille et de Calabre, A. N., J 163A, n° 36.

[244] Un capitaine du règne de Philippe le Bel, Thibaut de Chepoy, dans Le Moyen Age, 1897, p. 224-239. — Thibaut avait assumé la responsabilité entière du commandement ; les événements d'Orient se rattachent donc plus étroitement à sa biographie, aussi les avons-nous traités à part.

[245] Du 10 octobre 1309 au 28 mars 1310, il reçut des cadeaux pour une valeur de 390 l. p., et 10 livres pour le voyage de Crépy, Compte de l'Orient, p. 77.

[246] Reg., Appendice, I, p. 298.

[247] Reg., Appendice, I, p. 283.

[248] Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 64. Les Vénitiens venaient d'être battus à Francolino par les troupes pontificales.

[249] Compte de l'Orient, p. 75.

[250] A. N., JJ 42, f° 105 v°.

[251] 23 août 1310, Du Cange, Hist. de Constantinople, pr., p. 63.

[252] A. N., JJ 49, f° 11 r°.

[253] 26 mai 1312, Reg., VII, p. 108.

[254] 11 juin 1312, Du Cange, o. c., pr., p. 66.

[255] Reg., VIII, p. 39, 72 et 73.

[256] 1312, A. N., J 411, n° 22 et 23 ; Du Cange, o. c., pr., p. 65.

[257] 23 décembre 1312, Reg., VIII, p. 5 ; notification par l'archevêque de Rouen, A. N., J 411, n° 26.

[258] Reg., VIII, p. 5 et 177.

[259] Continuateur de Nangis, H. F., XX, p. 607 ; Ch. de Saint-Denis, XX, p. 689 ; G. de Frachet, XXI, p, 38 ; Du Cange, o. c., pr., p. 74.

[260] Du Cange, o. c., pr., p. 72 ; Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, II, pr., p. 150.

[261] Du Cange, o. c., p. 67 et 76 ; Du Chesne, Hist. des rois et ducs de Bourgogne, II1, p. 115 ; Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, II, pr., p. 133.

[262] A. N., J 411, n° 32.

[263] A. N., J 411, n° 31.

[264] Du Cange, o. c., p. 39-45 et 72-76.

[265] Du Cange, o. c., pr., p. 77.

[266] A. N., J 411, n° 42 et J 509, n° 21 et 21 bis. — Mention de plusieurs sommes payées par le roi pour lui, A. N., KK 1, p. 48, 392, 893, 894.

[267] Compte de l'Orient, p. 75 ; v. Buchon, o. c., p. 469.

[268] De Mas-Latrie, Commerce et expéditions militaires, etc., p. 62 ; Delaville Le Roulx, o. c., I, p. 47.

[269] De Mas-Latrie, o. c., p. 66.

[270] De Mas-Latrie, o. c., p. 67.

[271] De Mas-Latrie, o. c., p. 68.

[272] 1er juin 1311, De Mas-Latrie, o. c., p. 65.

[273] De Mas-Latrie, o. c., p. 69.

[274] De Mas-Latrie, o. c., p. 70.

[275] De Mas-Latrie, o. c., p. 70.

[276] De Mas-Latrie, o. c., p. 73.

[277] De Mas-Latrie, o. c., p. 72.

[278] De Mas-Latrie, o. c., p. 62 et 72.

[279] Compte de l'Orient, p. 79.

[280] Compte de l'Orient, p. 80.

[281] Compte de l'Orient, p. 81 ; dont 8.013 l., 18 s., 8 d. à Thibaut qui fut remboursé en 1312, Joseph Petit, Le Moyen Age, 1897, p. 239.

[282] Compte de l'Orient, p. 81.

[283] Compte de l'Orient, p. 81.

[284] Le roi lui quitta tout ce qu'il devait, y compris sans doute ces 54.220 l. t., en août 1312, A. N., J 164A, n° 25 et 26. Il lui donna de plus 100.000 l. t., ibidem, n° 27. Mais Charles avait avancé au roi 30.000 livres tournois sur les décimes, somme que le roi promit de lui rendre le 25 septembre 1307, A. N., J 163A, n° 17.

[285] Rayn., XV, 1307, n° 23.

[286] Reg., I, p. 43-44. — Une décime est estimée à 250.000 l. par les ambassadeurs français, disposés plutôt à réduire l'évaluation. — Cf. H. F., XXI, p. 536-562.

[287] A. N., L 290, n° 12 Reg., I, p. 52.