HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

 

FRANCOIS-AUGUSTE MIGNET (1796-1884).

ACADÉMICIEN FRANÇAIS

 

 

Introduction.

Caractère de la révolution française ; ses résultats, sa marche. — Formes successives de la monarchie. — Louis XIV et Louis XV. — État des esprits, des finances, du pouvoir et des besoins publics à l’avènement de Louis XVI. — Caractère de Louis XVI. — Maurepas, premier ministre ; sa tactique. — Il choisit des ministres populaires et réformateurs ; dans quel but. — Turgot, Malesherbes, Necker ; leurs plans ; ils rencontrent l’opposition de la cour et des privilégiés ; ils échouent. — Mort de Maurepas. — Influence de la reine Marie-Antoinette. — Aux ministres populaires succèdent des ministres courtisans. — Calonne et son système ; Brienne, son caractère, ses tentatives. — Détresse des finances ; opposition de l’assemblée des notables ; opposition du parlement ; opposition des provinces. — Renvoi de Brienne ; second ministère de Necker. — Convocation des états généraux. — Comment la révolution a été amenée.

Chapitre premier. — Depuis le 5 mai 1789 jusqu’à la nuit du 4 août.

Ouverture des états généraux. — Opinion de la cour, du ministère, des divers corps du royaume touchant les états. — Vérification des pouvoirs. — Question du vote par ordre ou par tête. — L’ordre des communes se forme en assemblée nationale. — La cour fait fermer la salle des états ; serment du Jeu de Paume. — La majorité de l’ordre du clergé se réunit aux communes. — Séance royale du 23 juin, son inutilité. — Projet de la cour ; événements des 12, 13 et 14 juillet ; renvoi de Necker ; insurrection de Paris ; formation de la garde nationale ; siége et prise de la Bastille. — Suite du 14 juillet. — Décrets de la nuit du 4 août. — Caractère de la révolution qui vient de s’opérer.

Chapitre II. — Depuis la nuit du 4 août jusqu’aux 5 et 6 octobre 1789.

État de l’assemblée constituante. — Parti du haut clergé et de la noblesse ; Maury et Cazalès. — Parti du ministère et des deux chambres : Mounier, Lally-Tollendal. — Parti populaire ; triumvirat de Barnave, Duport et Lameth ; sa position ; influence de Sieyès ; Mirabeau, chef de l’assemblée à cette époque. — Ce qu’il faut penser du parti d’Orléans. — Travaux constitutionnels : déclaration des droits ; permanence et unité du corps législatif ; sanction royale ; agitation extérieure qu’elle cause. — projet de la cour ; repas des gardes du corps ; insurrection des 5 et 6 octobre ; le roi vient habiter Paris.

Chapitre III. — Depuis le 6 octobre 1789 jusqu’à la mort de Mirabeau, en avril 1791.

Suite des événements d’octobre. — Changement des provinces en départements ; organisation des autorités administratives et municipales d’après le système de la souveraineté populaire et de l'élection. — Finances ; tous les moyens auxquels on a recours sont insuffisants, on proclame les biens du clergé biens nationaux. — La vente des biens du clergé amène les assignats. — Constitution civile du clergé ; opposition religieuse des évêques. — Anniversaire du 14 juillet ; abolition des titres ; fédération du Champ-de-Mars. — Nouvelle organisation de l’armée ; opposition des officiers. — Schisme à propos de la constitution civile du clergé. — Clubs. — Mort de Mirabeau. — Pendant toute cette époque la séparation des partis devient de plus en plus prononcée.

Chapitre IV. — Depuis le mois d’avril 1791 jusqu’au 30 septembre, terme de l’Assemblée constituante.

Politique de l’Europe avant la révolution française, système d'alliance suivi par les divers états. — Coalition générale contre la révolution ; motifs de chaque puissance. — Conférence et déclaration de Mantoue. — Fuite de Varennes ; arrestation du roi ; sa suspension. — Le parti républicain se sépare pour la première fois du parti constitutionnel monarchique. — Ce dernier rétablit le roi. — Déclaration de Pilnitz. — Le roi accepte la constitution. — Fin de l’assemblée constituante ; jugement sur elle.

Chapitre V. — Depuis le 1er octobre 1791 jusqu’au 21 septembre 1792.

Premiers rapports de l’assemblée législative avec le roi. — État des partis : les Feuillants appuyés sur la classe moyenne, les Girondins sur le peuple. — Émigration et clergé réfractaire ; décret contre eux ; veto du roi. — Annonces de la guerre. — Ministère girondin ; Dumouriez et Roland. — Déclaration de guerre contre le roi de Hongrie et de Bohême. — Désastres de nos armées : décret d’un camp de réserve de vingt mille hommes sous Paris ; décret de bannissement contre les prêtres non assermentés ; veto du roi ; chute du ministère girondin. — Pétition insurrectionnelle, du 20 juin, pour faire accepter les décrets et reprendre les ministres. — Dernières tentatives du parti constitutionnel. — Manifeste du duc de Brunswick. — Événements du 10 août. -— Insurrection militaire de la Fayette contre les auteurs du 10 août ; elle échoue. — Division de l’assemblée et de la nouvelle commune ; Danton. — Invasion des Prussiens. — Massacres du 2 septembre. — Campagne de l’Argonne. — Causes des événements sous la législative.

Chapitre VI. — Depuis le 21 septembre 1792 jusqu’au 21 janvier 1793.

Premières mesures de la Convention. — Manière dont elle est composée. — Rivalité des Girondins et des Montagnards. — Force et vues de ces deux partis. — Robespierre ; les Girondins l' accusent d’aspirer à la dictature. — Marat. — Nouvelle accusation de Robespierre par Louvet ; défense de Robespierre ; la Convention passe à l’ordre du jour. — Les Montagnards, sortis victorieux de cette lutte, demandent le jugement de Louis XVI. — Opinions des partis à cet égard. — La Convention décide que Louis XVI sera jugé, et le sera par elle. — Louis XVI au Temple ; ses réponses en présence de la Convention ; sa défense ; sa condamnation ; courage et sérénité de ses derniers instants. — Ce qu’il avait et ce qui lui manquait comme roi.

Chapitre VII. — Depuis le 21 janvier 1793 jusqu’au 2 juin.

Situation politique et militaire de la France. — L’Angleterre, la Hollande, l’Espagne, Naples et tous les cercles de l’Empire accèdent à la coalition. — Dumouriez, après avoir conquis la Belgique, tente une expédition en Hollande. — Il veut rétablir la monarchie constitutionnelle. — Revers de nos armées. — Lutte des Montagnards et des Girondins ; conspiration du 10 mars. — Insurrection de la Vendée ; ses  progrès. — Défection de Dumouriez. — Les Girondins accusés de complicité avec lui ; nouvelles conjurations contre eux. — Établissement de la commission des Douze pour déjouer les conspirateurs. — Insurrections des 27 et 31 mai contre la commission des douze ; elle est supprimée. — Insurrection du 2 juin contre les vingt-deux principaux Girondins ; ils sont mis en arrestation. — Défaite entière de ce parti.

Chapitre VIII. — Depuis le 2 juin 1793 jusqu’en avril 1794.

Insurrection des départements contre le 31 mai ; revers prolongés aux frontières ; progrès des Vendéens. — Les Montagnards décrètent la constitution de 1793, et la suspendent aussitôt pour maintenir et renforcer le gouvernement révolutionnaire. — Levée en masse ; loi des suspects. — Victoire des Montagnards dans l' intérieur et sur les frontières. — Mort de la reine, des vingt-deux Girondins, etc. — Comité de salut public ; sa puissance ; ses membres. — Calendrier républicain. — Les vainqueurs du 31 mai se divisent. — La faction ultra révolutionnaire de la commune ou des Hébertistes fait abolir le catholicisme et décrète le culte de la raison ; sa lutte avec le comité de salut public ; sa défaite. — La faction modérée de la Montagne ou des Dantonistes veut détruire la dictature révolutionnaire et établir le gouvernement légal ; sa chute. — Le comité de salut public reste seul triomphant.

Chapitre IX. — Depuis la mort de Danton, en avril 1794, jusqu’au 9 thermidor (27 juillet 1794).

Redoublement de terreur ; sa cause. — Systèmes des démocrates ; Saint-Just. — Puissance de Robespierre. — Fête de l’être suprême. — Couthon présente la loi du 22 prairial, qui réorganise le tribunal révolutionnaire ; troubles, débats, puis obéissance de la Convention. — Les membres actifs des comités se divisent : d’un côté, sont Robespierre, Saint-Just et Couthon ; de l’autre, Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois, Barrère et les membres du comité de sûreté générale. — Conduite de Robespierre ; il s’absente des comités, et s' appuie sur les Jacobins et la Commune. — Le 8 thermidor, il demande le renouvellement des comités ; il ne réussit pas. — Séance du 9 thermidor ; Saint-Just dénonce les comités ; il est interrompu par Tallien ; Billaud-Varenne attaque violemment Robespierre ; déchaînement général de la Convention contre les triumvirs ; ils sont mis en arrestation. — La Commune s’insurge et délivre les prisonniers. — Dangers et courage de la Convention ; elle met les insurgés hors la loi. — Les sections se déclarent pour elle. — Défaite et supplice de Robespierre et des insurgés.

Chapitre X. — Depuis le 9 thermidor jusqu’au 1er prairial an III (20 mai 1795), époque du soulèvement et de la défaite.

La Convention après la chute de Robespierre. — Parti des comités, parti thermidorien ; leur composition et leur but. — Décadence du parti des comités. — Accusation de Lebon et de Carrier. — État de Paris : les Jacobins et les faubourgs se déclarent pour les anciens comités ; la jeunesse dorée et les sections pour les thermidoriens. — Mise en accusation de Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois, Barrère et Vadier. — Mouvement de germinal. — Déportation des accusés et de quelques Montagnards, leurs partisans. — Insurrection du 1er prairial. — Défaite du parti démocratique ; désarmement des faubourgs ; la classe inférieure est exclue du gouvernement, est privée de la constitution de 93, et perd sa force matérielle.

Chapitre XI. — Depuis le 1er prairial (20 mai 1795) jusqu’au 4 brumaire an IV (26 octobre), terme de la Convention.

Campagne de 1793 et 1794. — Dispositions des armées à la nouvelle du 9 thermidor. — Conquête de la Hollande ; positions sur le Rhin. — Paix de Bâle avec la Prusse ; paix avec l’Espagne. — Descente de Quiberon. — La réaction cesse d’être conventionnelle et devient royaliste. — Massacre des révolutionnaires dans le midi. — Constitution directoriale de l’an III. — Décrets de fructidor qui exigent la réélection des deux tiers de la Convention. — Déchaînement du parti royaliste sectionnaire. — Il s’insurge. — Journée du 13 vendémiaire. — Nomination des conseils et du Directoire. — Fin de la Convention ; sa durée, son caractère.

Chapitre XII. — Depuis l’installation du Directoire, le 27 octobre 1795, jusqu’au coup d’état du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).

Revue de la révolution. — Son second caractère de réorganisation ; passage de la vie publique à la vie privée. —les cinq directeurs ; leurs travaux intérieurs. — Pacification de la Vendée. — Conspiration de Babeuf ; dernière défaite du parti démagogique. — Plan de campagne contre l’Autriche ; conquête de l’Italie par le général Bonaparte ; traité de CampoFormio, la république française est reconnue, avec ses acquisitions et son entourage des républiques batave, lombarde, ligurienne, qui prolongeait son système en Europe. — Élections royalistes de l’an V ; elles changent la situation de la république. — Nouvelle lutte entre le parti contre-révolutionnaire, ayant son siége dans les conseils, dans le club de Clichy, dans les salons, et le parti conventionnel, posté au Directoire, dans le club de Salm et dans l’armée. — Coup d’état du 18 fructidor ; le parti de vendémiaire est encore une fois battu.

Chapitre XIII. — Depuis le 18 fructidor an V (4 septembre 1797) jusqu’au 18 brumaire an VII (9 novembre 1799).

Le Directoire rentre, par le 18 fructidor, dans le gouvernement révolutionnaire un peu mitigé. — Paix générale, excepté avec l’Angleterre. — Retour de Bonaparte à Paris ; expédition d’Égypte. — Élections démocratiques de l’an VI ; le Directoire les annule le 22 floréal. — Seconde coalition ; la Russie, l’Autriche, l’Angleterre, attaquent la république par l’Italie, la Suisse et la Hollande ; défaites générales. — Élections démocratiques de l’an VII, le 30 prairial, les conseils prennent leur revanche, et désorganisent l’ancien Directoire. — Deux partis dans le nouveau Directoire et dans les conseils : le parti républicain modéré sous Sieyès, Roger-Ducos, les anciens ; celui des républicains extrêmes sous Moulins, Gohier, les Cinq-Cents et la société du manége. — Projets en divers sens. — Victoires de Masséna en Suisse, de Brune en Hollande. — Bonaparte revient d’Égypte ; il s’entend avec Sieyès et son parti. — Journées du 18 et du 19 brumaire. — Fin du régime.

Chapitre XIV. — Depuis le 18 brumaire (9 novembre 1799) jusqu’au 2 décembre 1804.

Espérances des divers partis après le 18 brumaire. — Gouvernement provisoire. — Constitution de Sieyès ; elle est dénaturée dans la constitution consulaire de l’an VII. — Formation du gouvernement ; desseins pacificateurs de Bonaparte. — Campagne d’Italie ; victoire de Marengo. — Paix générale : sur le continent, par le traité de Lunéville ; avec l’Angleterre, par le traité d’Amiens. — fusion des partis, prospérité intérieure de la France. — Système ambitieux du premier consul ; il constitue de nouveau le clergé dans l’état, par le concordat de 1801 ; il crée un ordre de chevalerie militaire, au moyen de la légion d’honneur : il complète cet ordre de choses par le consulat à vie. — Reprise des hostilités avec l’Angleterre. — Conspiration de Georges et de Pichegru. — La guerre et les tentatives des royalistes servent de prétexte à l’érection de l’empire. — Napoléon Bonaparte, nommé empereur héréditaire, est sacré par le pape, le 2 décembre 1804, dans l’église de Notre-Dame. — Abandon successif de la révolution. — Progrès du pouvoir absolu pendant les quatre années du consulat.

Chapitre XV. — Depuis l’établissement de l’Empire en 1804 jusqu’en 1814.

Caractère de l’empire. — Changement des républiques créées par le Directoire en royaumes. — Troisième coalition ; prise de Vienne ; victoires d’Ulm et d’Austerlitz ; paix de Presbourg ; érection des deux royaumes de Bavière et de Wurtemberg. — Confédération du Rhin. — Joseph-Napoléon est nommé roi de Naples, Louis-Napoléon roi de Hollande. — Quatrième coalition ; bataille d’Iéna, prise de Berlin ; victoires d’Eylau et de Friedland ; paix de Tilsitt ; la monarchie prussienne est réduite de moitié, les deux royaumes de Saxe et de Westphalie sont institués contre elle. — Celui de Westphalie est donné à Jérôme-Napoléon. — Le grand empire s’élève avec ses royaumes secondaires, sa confédération suisse, ses grands fiefs ; il est modelé sur celui de Charlemagne. — Blocus continental ; Napoléon emploie la cessation du commerce pour réduire l’Angleterre, comme il a employé les armes pour soumettre le continent. — Invasion du Portugal et de l’Espagne ; Joseph-Napoléon est nommé roi d’Espagne ; Murat le remplace sur le trône de Naples. Nouvel ordre d’événements : insurrection nationale de la péninsule ; lutte religieuse du pape ; opposition commerciale de la Hollande. — Cinquième coalition. — Victoire de Wagram ; paix de Vienne ; mariage de Napoléon avec l’archiduchesse Marie-Louise. — Le premier essai de résistance échoue ; le pape est détrôné, la Hollande réunie à l’empire et la guerre d’Espagne poursuivie avec vigueur. — La Russie renonce au système continental ; campagne de 1812 ; prise de Moscou ; désastreuse retraite. — Réaction contre la puissance de Napoléon ; campagne de 1813 ; défection générale. Coalition de toute l’Europe ; fatigue de la France ; merveilleuse campagne de 1814. — Les confédérés à Paris ; abdication de Fontainebleau ; caractère de Napoléon ; son rôle dans la révolution française. Conclusion.