L'AMIRAL DE COLIGNY

DEUXIÈME PARTIE

 

CHAPITRE VII.

 

 

Le procès de Coligny.

 

Poltrot de Méré tiré à quatre chevaux et l'édit d'Amboise paru, Coligny était rentré à Châtillon en chef de famille et seigneur chrétien, comme dit M. Delaborde, s'entourant de ministres et d'une population huguenote comme lui-même, lorsqu'il apprit que les partisans des Guise et les catholiques ne le tenaient pas pour justifié du meurtre commis sur le duc François. On l'accusait au contraire plus que jamais ; on l'appelait assassin et banquier d'assassin[1]. Il était déjà sur la route de Saint-Germain, tenant sinon à se justifier, du moins à faire taire ce qu'il appelait ses calomniateurs lorsque Condé, qui avait été appelé à siéger au conseil comme prince du sang et qui surveillait les ennemis de l'amiral, accourut, le fit retourner à Châtillon[2]. Coligny écrivit un second mémoire[3] dans lequel il disait que le duc de Guise était l'homme de toute l'armée qu'il avait cherché le plus le jour de la dernière bataille ; que s'il eût pu braquer contre lui un canon, il l'eût fait ; qu'il eût semblablement commandé à dix mille arquebusiers, s'il les avait eus à son commandement, de le tirer entre tous les autres, fût-ce en campagne, au-dessus d'une muraille ou derrière une haie. Bref qu'il n'eût épargné aucun moyen de ceux que le droit des armes permet en temps d'hostilité pour se défaire d'un si grand ennemi que celui-là lui était, et à tant d'autres bons sujets du roi.

L'apologie écrite par l'amiral était du reste plus embarrassante pour ses partisans que pour ses adversaires et les contemporains ne s'y trompèrent pas. Les Guise, par malheur, étaient trop sûrs de leur fait et les témoignages étaient flagrants[4]. Ils pensèrent intenter contre l'amiral une action judiciaire. Mais un arrêt du conseil était intervenu, défendant aux deux partis de s'offenser par voie de fait, ou autrement sous peine d'être déclarés désobéissants à Sa Majesté, et suspendait les poursuites jusqu'à la pacification. Le parti des Lorrains pensa user d'un coup de théâtre pour venir à bout de ces retards prolongés par la politique de Catherine. Tous les membres de la famille, tous les amis de la maison de Guise s'assemblèrent grâce aux soins actifs du duc d'Aumale et du marquis d'Elbeuf. Antoinette de Bourbon, sortie de sa retraite de Joinville, suivie de sa belle-fille, la duchesse de Guise ; de ses fils, les duc d'Aumale et marquis d'Elbeuf ; du cardinal Louis ; de son cousin le comte de Vaudemont ; du cardinal de Bourbon ; des ducs de Montpensier, de Longueville, de Nemours et d'un nombre considérable d'amis de sa maison, arriva à Meulan (26 septembre) où séjournait la Cour, la reine Catherine s'étant blessée d'une chute de cheval[5]. Tout le cortège était en habits de deuil, les princesses avec de grandes robes à queue traînante, les femmes de service même le visage couvert de voiles noirs. — Le Roi venait d'entendre les vêpres et allait sortir de l'église lorsque la duchesse se jeta à ses pieds, lui présentant une requête signée des princesses et princes présents, lui demandant d'administrer justice et de permettre aux suppliants de faire poursuite du meurtre. — Catherine, si avisée, n'avait pas prévu cette manœuvre. C'était comme aux jours passés de Charles VI, le pauvre roi fol, la veuve et les fils de Louis d'Orléans venant crier vengeance et demander leur droit, — et comme le duc Jean de Bourgogne, Gaspard de Châtillon, comte de Coligny, aurait pu dire : Ne cherchez pas ! C'est moi ! Le diable m'a poussé. — Mais il n'eut jamais cette franchise. Il cherchait des faux-fuyants, des distinguo, et ce fut le sentiment unanime sans doute que traduisit Pasquier en écrivant : Ceux qui lui veulent du bien souhaiteraient que du tout il se fût tu, ne pouvant mieux se défendre.

Emu et surpris, Charles IX, les larmes aux yeux, fit relever les suppliants. Sa mère n'était point là pour lui dicter sa conduite. Il répondit : — Il me semble avoir oui dire que Dieu faisait régner les rois par la justice ; c'est pourquoi je vous ai ci-devant dit, ma cousine, que je vous la ferais faire. Le cas me semble si malheureux, fait à un prince tant recommandé de ses services et qui tenait le lieu en l'armée que j'avais quand il fut malheureusement tué, que moi-même devrais le poursuivre ; pour ce je veux que l'information soit ouverte et justice faite si bonne que Dieu et le monde en demeurent satisfaits et ma conscience déchargée[6].

Les Guise se rendirent ensuite chez la Reine mère, mais il ne fut question de rien. Le même jour, Charles IX signa au bas de la requête le décret suivant, rendu en conseil privé :

Le Roi a permis et permet poursuivre justice pour le fait mentionné en la présente requête, par-devant les juges et pairs de France, lieutenants généraux de Sa Majesté, où ladite cause en appartient.

Cette réponse impliquait le renvoi au Parlement de Paris. L'avocat Versoris, auteur déjà d'un assez long plaidoyer pour les deux duchesses douairières, présenta le 30 du même mois une demande tendant à ce qu'il fût informé. Le Parlement ouvrit justice et délégua deux conseillers pour instruire le procès. Mais quoique les termes de la première requête fussent purement généraux, ne désignant aucun de ceux qui étaient soupçonnés, Coligny ne put s'y méprendre. Il se méfiait des parlements, — celui de Paris surtout. Aussi son frère, le cardinal de Châtillon, protesta contre ceux qui s'étaient déclarés leurs ennemis capitaux et cette requête fut trouvée si raisonnable, disent les protestants, qu'à ladite cour fut interdite la connaissance desdites causes et icelles évoquées à la personne du Roi et renvoyées à son grand conseil. Coligny en même temps persuadait à Catherine, fort disposée à le croire par la force même des choses, qu'agir autrement serait donner le signal d'esclandres qu'on ne saurait aisément réparer, susceptibles de provoquer une nouvelle guerre civile. — Catherine, au moins momentanément, tenait à la paix, si chèrement acquise. Elle n'écoutait qu'à regret les réclamations de la duchesse de Guise qui demandait que sa cause fût du moins renvoyée à Toulouse, Bordeaux, Rouen ou Dijon, sans d'ailleurs se départir de la juridiction du Parlement de Paris. Elle déclarait même ne prendre à partie l'amiral ni personne, jusqu'à ce qu'on sût qui se trouvait coupable. Charles IX ordonna de passer outre au jugement. L'amiral réclamait de nouveau le bénéfice de l'évocation au Roi et l'affaire ne put être entamée faute de juges non suspects aux deux parties. Le connétable avait d'ailleurs pris en main la cause de ses neveux. Charles IX entreprit alors de demander aux uns et aux autres de s'engager à ne procéder par autre moyen que celui de justice, éviter tout attentat d'armes et de force et dorénavant de ne se faire accompagner d'un plus grand nombre (d'hommes) que ce qui était nécessaire pour leur service particulier. Mais les Châtillon se récusèrent et firent présenter leurs excuses par Briquemaut, trouvant la promesse trop préjudiciable. Coligny faisait valoir qu'il avait obéi au Roi en vivant comme privé dans sa maison alors que les Guise s'étaient présentés en armes et grande troupe et l'avaient menacé de se faire justice par force. Beaucoup (de huguenots), paraît-il, venaient le trouver, s'offraient à le défendre contre les Lorrains au sujet de la mort du duc François dont on ne pouvait rien lui demander par les voies de la justice ordinaire. — Catherine savait très probablement à quoi s'en tenir mais ne voulait pas remuer ce feu mal éteint. Elle écrivit par Briquemaut à l'amiral et à ses frères qui se déclarèrent ses obéissants sujets et serviteurs. Une autre requête fut alors présentée au Roi qui s'était rendu à Chantilly chez le connétable (27 octobre), demandant à nouveau que l'affaire fût renvoyée à l'un des parlements de France[7]. Mais on décida que la requête serait communiquée à l'amiral pour qu'il pût répondre. Il ne l'eut du reste que vingt et un jours plus tard et le Roi allant à Fontainebleau au début de novembre apprit que Coligny approchait pour lui présenter ses hommages[8]. Les Guise firent aussitôt assembler des gens armés, déclamèrent contre les Châtillon et intimidèrent si bien la Reine que, par crainte d'un conflit, elle manda à l'amiral de rester chez lui. Mais il ne l'entendait pas de la sorte. Il savait qu'il pouvait compter sur la complicité tacite de Catherine. Il se présenta le lendemain comme la Cour était à Chailly, parla à Charles IX et à sa mère et par un discours approprié, disent les auteurs huguenots, leur démontra la justice de sa cause[9]. Il suivit ensuite la Cour à Paris, avec une escorte de 500 à 600 gentilshommes. Les Guise, pour éviter une rencontre s'étaient retirés, — retranchés dans leur hôtel[10]. Le duc d'Aumale, le marquis d'Elbeuf et leurs neveux persistaient à n'en pas sortir ; la duchesse et le cardinal de Guise se rendaient à la Cour pour ne pas paraître éviter leurs adversaires, mais n'y faisaient jamais un long séjour. Anne d'Este subit même de la part de sa mère, la duchesse de Ferrare, confidente et protectrice des réformés, l'instante recommandation de perdre la mauvaise opinion qu'elle avait d'un chevalier si important et de bien comme l'amiral, — recommandation qui produisit peu d'effet et dont la veuve du duc de Guise, devant le choix des juges que demandait Coligny, disait : — Rien ne serait plus inique que de bailler à un accusé de tel crime juges par lui demandés et poursuivis. — L'amiral avait repris sa place au conseil privé, au grand scandale de Philippe II. Il parla de la duchesse de Guise, s'adressant au Roi et à la Reine et faisant observer qu'Anne d'Este ne voulant se rendre partie, il n'était plus besoin de répondre (!) Il répondit cependant aux accusations portées, par sa troisième apologie[11]. L'homme qui défendait le droit de la nation, des assemblées, qui s'élevait contre les abus du pouvoir changea ici de langage[12]. Il se réclama derechef de l'évocation au Roi et à son conseil, se faisant accusateur à son tour contre le duc de Guise qui avait pris les armes sans l'aveu du roi. — Quoique Mme de Guise puisse supposer par ses requêtes, disait-il à Charles IX, la justice, administration et distribution d'icelle sont entre vos mains, non obligée à la cour de Parlement ou autre, pour la commettre à qui bon semblera. C'est-à-dire qu'il insistait pour que le Roi — un enfant de quatorze ans — jugeât la cause en personne, avec les conseillers sur lesquels il espérait garder toute influence. Le sentiment général de l'époque est d'ailleurs exprimé par Tavannes qui dit net à ce propos : M. de Châtillon ne se fût pas sauvé du meurtre de M. de Guise s'il eût été sujet des Suisses. Mais cette fois, les, adversaires étaient d'accord. Le 4 janvier, Mme de Guise présenta une nouvelle requête demandant que Leurs Majestés seules fussent amenées à statuer sur le cas. Quant à Catherine, intéressée à étouffer l'affaire, elle fit mine d'approuver cette comédie. — Mme de Guise, écrit-elle à sa belle-sœur la duchesse de Savoie, a demandé que le Roi mon fils, et moi, jugions seuls, comme vous verrez par ce que je vous envoye, et le Roi mon fils de son propre mouvement a donné l'arrêt que vous verrez, si bien que tout son conseil a dit que Dieu le faisait parler, et se sont arrêtés à ce qu'il a ordonné comme au jugement de Salomon. Dieu le fait ainsi parler, car sans cet arrêt, je pense que vous nous eussiez vus encore aux armes[13].

Le Roi ; en effet, retint le procès et le renvoya à trois ans, — ou tel autre temps qu'il lui plairait selon que ses affaires le pourraient porter,défendant à l'une ou à l'autre partie de n'attenter ni entreprendre l'une contre l'autre par voie de fait[14]. L'affaire, en somme, était enterrée. Les ducs d'Aumale et de Guise partirent pour le château de Joinville, où venait de se rendre le cardinal de Lorraine, de retour du concile de Trente, après avoir pris l'engagement que demandait le Roi. — Mais en février la querelle reprit. Charles IX fit venir à Moulins Mme de Guise, le cardinal de Lorraine et l'amiral, leur témoignant, le désir qu'il avait d'y mettre fin. Le cardinal et la duchesse demandèrent un délai pour la production de pièces qui, ne devaient être vues que de Sa Majesté ; ensuite Mme de Guise demanda à poursuivre devant le Parlement et à y présenter les pièces soumises au Roi. — Charles IX fit assembler les princes du sang, les chevaliers de l'ordre, les conseillers de son conseil pour juger avec l'assistance de la reine Catherine, et Coligny, invité à comparaître, affirma de nouveau qu'il n'avait pris aucune part au crime qui lui était imputé. Le cardinal de Lorraine comptait peu sur la justice du Roi et déclamant contre l'amiral s'écria alors que si par commandement, les Guise devaient s'abstenir de toute voie de fait, rien ne pourrait les empêcher d'avoir raison et de faire mourir le coupable quand ils trouveraient leur fait. — Par quoi, Sire, fit-il encore, il vous plaira de bien regarder avant de rien nous commander et ne nous donner occasion de dire que justice nous ait été refusée, comme aussi nous nous tenons bien assurés que vous ne nous la voudriez refuser[15]. Catherine renouvela les déclarations de l'amiral en ajoutant qu'il s'offrait de combattre qui le voudrait contredire, et Coligny ayant affirmé encore comme devant Dieu qu'il n'avait fait ni fait faire, ni approuvé (!) ledit homicide, le Roi, après avoir pris l'avis des seigneurs présents, le déclara purgé, déchargé et innocent du meurtre commis sur le duc François et des charges que l'on a voulu ou pourrait ci-après pour ce regard lui imputer[16]. — Le cardinal se borna à dire qu'il obéirait aux ordres du souverain ; l'amiral s'écria qu'il louait Dieu de ce que son innocence fût reconnue et que maintenant que la duchesse était bien informée du fait, s'il pouvait avoir la certitude que les Guise ne lui voulaient plus de mal, il serait prêt à leur faire service. Le Roi les fit même s'embrasser, mais il était peut-être le seul qui pût croire à la sincérité de ces démonstrations.

Le procès, en tout cas, était fini jusqu'au moment où le fils, — Henri de Guise, qui avait refusé ainsi que le duc d'Aumale d'assister à cette scène de mensonge, — reprendrait la querelle du père, — jusqu'au 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.

 

 

 



[1] On commença à le charger de la mort de feu le duc de Guise et à tirer un chacun à cette opinion qu'il avait induit Poltrot à ce qu'il avait fait. (Mémoires de Condé, t. V.)

[2] Quelques jours après, au cours d'une séance du conseil, Condé remit une note concernant l'amiral, qui fut lue par le secrétaire d'Etat Bourdin en présence de d'Andelot. Le prince s'adressant à la Reine revenait sur les dénégations de l'amiral, sur la confrontation qui avait été demandée, et déclarait que sa protestation devait suffire. D'ailleurs il s'agissait d'un fait de guerre non sujet à être puni par voie de justice, l'amiral réclamant néanmoins des juges non suspects. Le prince déclarait enfin que si l'on s'adressait à Coligny il s'en ressentirait tout ainsi que s'il était fait à sa propre personne. (DU BOUCHET, Preuves, etc.) Il y eut d'autres paroles de d'Andelot qui dit que puisqu'on demandait justice contre son frère, l'amiral la demanderait contre feu le duc de Guise et qu'il apparaîtrait des choses pour lesquelles certains n'auraient aucun plaisir. Les Montmorency, même, à ce moment, se rangèrent du côté de Coligny.

[3] De Châtillon-sur-Loing, 15 mai 1563.

[4] Tandis que se plaignaient trop justement les catholiques, les huguenots se réjouissaient sans vergogne de la réussite du complot, l'avouaient même et s'en faisaient gloire. — J'ai connu dans ma jeunesse, raconte Louis Aubery du Maurier, la femme du sieur Alard, capitaine dans les troupes françaises de Hollande, tellement aveuglée du faux zèle de la religion de Calvin, qu'elle montrait à tout le monde le portrait de Poltrot, peint comme une Judith ayant tué Holoferne, qu'elle avait dans la ruelle de son lit comme un grand martyr et qu'elle regardait comme le libérateur du petit troupeau. (Mémoire pour servir à l'histoire de Hollande et des Provinces-Unies, p. 160, Paris, 1680.) — La haine des protestants se donnait un si libre cours que Renée de France, duchesse de Ferrare, bonne huguenote, quoique belle-mère de François de Guise, en écrivit à Calvin, lui rappelant que s'il n'avait pas connaissance de la vérité, le duc avait souvent protégé des villes entières de calvinistes et qu'il avait sauvé de la confiscation, du pillage et de l'incendie, le manoir de Châtillon, résidence de l'amiral.

[5] On calculait même que si la Reine mourait on se saisirait du jeune roi pour l'emmener à Paris qui s'engageait à fournir 15.000 hommes de pied et 800 chevaux.

[6] Mémoires-journaux du duc de Guise, in fine. Edit. Michaud.

[7] Bibl. nat., mss. fr. 6621, f° 39.

[8] Calvin et Th. de Bèze lui conseillaient de revenir à la Cour où sa présence était nécessaire.

[9] Comte DELABORDE, op. cit., t. II.

[10] L'hôtel de Clisson, dont il reste une porte dans la rue des Archives.

[11] Il confessa qu'ayant eu connaissance de ce projet détestable, — l'assassinat du duc, — il n'avait pas fort contesté contre ceux qui le voulaient faire parce qu'il avait eu avis qu'on cherchait à le tuer ; qu'il avait donné cent écus à Poltrot pour acheter un cheval qui fût un excellent coureur ; que Poltrot lui ayant dit qu'il serait aisé de tuer le duc de Guise, il n'avait rien répondu ; qu'il estimait que la mort du duc était le plus grand bien qui pût arriver à l'église de Dieu. Il récusa tous les parlements de France et même le grand conseil de la couronne sous prétexte que son fait ne devait être examiné que par des gens faisant profession d'armes, et finit par se réclamer du privilège de l'abolition porté par l'édit de pacification. M. Henri Martin assure que Coligny n'avait pas suggéré le fait consommé, mais qu'il croyait à la légitimité du tyrannicide inspiré par le ciel. — G. GANDY, La Saint-Barthélemy, Revue des questions historiques, t. I.

[12] Ch. BUET, L'Amiral de Coligny.

[13] Archives de Turin, autog.

[14] Mémoires de Condé, t. IV. — On voulait, dit M. Delaborde, ruiner sourdement la haute situation de Coligny en laissant planer sur lui pendant plusieurs années une fausse accusation. — C'était le véritable chef des révoltés, Catherine commençait à le comprendre ; et elle continua à lui faire bon visage, trouvant plus sûr de le garder à la Cour que de le renvoyer chez lui où il ferait tous les jours de nouvelles assemblées et fomenterait mille trames en Allemagne et en Angleterre.

[15] DU BOUCHET, Histoire de l'illustre maison de Coligny, p. 540 ; Bibl. nat., mss. fr. 3193, f° 56.

[16] Et a imposé et impose silence à son procureur général et à tous autres. Fait prohibition et défense d'en faire ci-après aucunes recherches et poursuites, ores ni pour l'avenir, soit par voie de justice ou autrement, et à tous juges d'en prendre connaissance. — Cf. Record office, State pap. France ; Ch. BUET, L'Amiral de Coligny.