LA MAISON. - LES MEUBLES. LA MAISON. — C’est par les descriptions d’Homère que nous pouvons nous faire une idée approximative de ce qu’étaient les palais des rois dans l’âge héroïque. Ces habitations, qui comprenaient un corps de logis pour les hommes et un autre pour les femmes, avaient une enceinte fortifiée et offraient une apparence toute militaire. De chaque côté de la porte, il y avait des bancs de pierre, où les hommes s’asseyaient pour faire la conversation. Les écuries, les remises pour les chars et les magasins à fourrage étaient disposés autour de la cour. La salle des hommes était très spacieuse et ornée de colonnes supportant la toiture ; dés siéges couverts de tapis étaient rangés tout autour. Cette pièce, qui était la plus importante, était précédée d’un vestibule où dormaient les étrangers. Autour de la grande salle étaient disposés les appartements des hommes, mais ceux des femmes paraissent avoir été à un étage supérieur, car dans Homère, nous voyons toujours Hélène ou Pénélope descendre de leurs appartements ou y remonter avec leurs femmes. Le centre de la cour principale offrait toujours un autel consacré à Jupiter. Voici la description qu’Homère nous donne du palais d’Alcinoüs : La haute demeure du magnanime Alcinoüs brille ainsi que la clarté de la lune et la splendide lumière du soleil. Les murailles sont de toutes parts revêtues d’airain, depuis l’entrée du palais jusqu’au fond des appartements ; tout autour des murailles règne une corniche azurée. L’intérieur de cette demeure inébranlable est fermé par des portes d’or ; les montants d’argent reposent sur le seuil d’airain ; le linteau des portes est aussi en argent et l’anneau en or. Aux extrémités des portes on aperçoit des chiens d’or et d’argent qu’avait forgés Vulcain avec un art merveilleux pour garder la demeure du magnanime Alcinoüs ; ces chiens sont immortels et pour toujours exempts de vieillesse. Dans l’intérieur du palais, depuis le seuil jusqu’à l’extrémité des vastes salles, se trouvent des sièges rangés le long de la muraille. Ces sièges sont recouverts de tissus finement travaillés par des mains de femmes ; là s’asseyent les chefs des Phéaciens pour goûter les douceurs du repos, car ils ont chaque jour de nouvelles fêtes. Sur de magnifiques piédestaux s’élèvent des statues en or représentant des hommes encore jeunes, tenant entre leurs mains des flambeaux qui servent à éclairer, pendant la nuit, la salle des convives. Cinquante femmes esclaves servent dans ce palais ; les unes broient sous la meule le jaune froment ; les autres tissent la laine ou filent la toile, et les mains de ces femmes sont aussi mobiles que les feuilles d’un haut peuplier agité par le vent. L’art décoratif des palais d’Homère semble se rattacher à une architecture à revêtements métalliques, où l’or, l’argent, l’airain et l’ivoire s’incrustent dans les frises, recouvrent les portes et s’appliquent le long des murs. II est bon de noter que les portes n’avaient point de serrures ; elles se fermaient par un verrou ou un loquet en bois ou en métal, quelquefois par de simples ligatures en corde. Dans les temps primitifs, la mitoyenneté n’existait pas : chaque maison était circonscrite dans un enclos entouré par des espaces libres. Il y avait des caves creusées sous terre pour conserver les vins, l’huile et la farine, mais il ne, semble pas que l’usage des cuisines ait été pratiqué : les mets étaient préparés dans la salle même où on prenait le festin. Il y avait entre l’enceinte et l’habitation proprement dite un espace assez étendu. Le palais d’Ulysse avait un verger, et dans celui d’Alcinoüs nous voyons deux fontaines jaillissantes dont les eaux étaient amenées jusque devant le palais. Si Homère nous fournit quelques renseignements sur les habitations de l’âge héroïque, les auteurs d’un âge postérieur sont à peu près muets sur la demeure des Grecs à l’époque des guerres médiques ; les fouilles tentées en Grèce n’ont pas encore pu mettre à jour une maison dont le plan puisse être déterminé d’une manière positive. Les explications que Vitruve a données sur la maison grecque manquent tellement de précision que les architectes qui ont voulu faire une reconstitution en le suivant à la lettre sont arrivés à des résultats si complètement différents qu’on ne peut y voir que de simples hypothèses. Les maisons de Pompéi, bien qu’elles appartiennent au monde romain, sont encore les meilleurs documents que nous puissions consulter sur la disposition d’une maison antique, et nous leur consacrerons un chapitre spécial. Pour le moment nous devons donc nous en tenir à ce que disent les écrivains qui ont traité des mœurs des Grecs en les comparant aux mœurs romaines. Nous savons que les femmes grecques vivaient dans le gynécée, et que leur appartement était complètement séparé de celui des hommes, mais la distribution des pièces qui composaient le gynécée ne nous est pas connue. Dans l’un comme dans l’autre appartement, les chambres étaient disposées autour d’une petite cour entourée d’un portique. Une loi de Lycurgue, dit Plutarque, proscrivait toute magnificence. Elle ordonnait de n’employer que la cognée pour faire les planchers des maisons, et la scie pour faire les portes, avec défense de se servir d’aucun autre instrument. Lycurgue avait pensé que le luxe et la superfluité ne peuvent prendre pied dans une maison ainsi construite. Quel homme en effet aurait assez peu de bon sens et de goût pour porter dans une maison si simple et même si grossière des lits à pieds d’argent, des tapis de pourpre, de la vaisselle d’or et toute la somptuosité qui en est la suite. N’est-on pas au contraire forcé d’assortir les lits à la maison, les couvertures aux lits, et tous les autres meubles aux couvertures ? C’est cette coutume de construire ainsi les maisons qui fit que l’ancien Léotichidas, roi de Sparte, ayant remarqué en soupant à Corinthe que le plancher de la salle était magnifiquement lambrissé, demanda à son hôte si dans son pays les arbres avaient naturellement cette forme. Ce passage nous montre que les Spartiates conservaient dans leurs mœurs une simplicité assez voisine de la barbarie, ce qui est parfaitement conforme à tout ce que nous savons d’eux ; mais il prouve également que cet exemple n’était pas suivi par les autres peuples de la Grèce, où le luxe envahit partout les hautes classes de la société. C’est contre cet accroissement du luxe que s’éleva la secte des cyniques dont le philosophe Diogène est le représentant le plus fameux. On sait qu’il habitait dans un tonneau (fig. 617), mais il paraît avoir été le seul de sa secte qui ait poussé à ce point la logique de ses doctrines. Le luxe qu’il voulait proscrire ne s’en porta pas plus mal, et ne fit même qu’augmenter pendant la période macédonienne et romaine. Nous trouvons dans le livre d’Apulée une petite description qui nous fait connaître la physionomie d’une maison opulente pendant cette période : Après les premières politesses, nous fîmes une vingtaine de pas, et nous arrivâmes à la maison de Byrrhène. Elle était précédée d’une magnifique galerie, aux quatre angles de laquelle s’élevaient des colonnes surmontées de statues de la Victoire. Une Diane en marbre de Paros, était placée exactement au milieu de l’enceinte entière ; elle semblait venir au-devant de ceux qui entraient et son caractère de majesté inspirait la vénération. Des chiens l’entouraient des deux côtés et ces animaux étaient aussi en pierre ; leurs yeux étaient menaçants, leurs oreilles dressées, leurs naseaux ouverts, leur gueule prête à dévorer ; et si du voisinage il se fût fait entendre un aboiement, c’eut été à croire qu’il sortait de ces gosiers de pierre. Pour parler d’un détail où l’artiste plein de génie s’était surpassé lui-même, pendant que ces chiens, le corps et le poitrail jetés en avant, posaient sur deux de leurs deux pieds, les deux autres semblaient courir. Derrière la déesse s’élevait, en forme de grotte, un rocher tapissé de mousse, de gazon, de liane flexible, et çà et là de pampres et d’arbustes, qui de distance en distance sortaient en fleurs de la pierre. Le reflet de la statue se projetait dans l’intérieur, grâce à la transparence du marbre. Tout au rebord du rocher pendaient des fruits et des raisins si admirablement sculptés, que l’art rivalisait avec la nature et qu’ils étaient d’une vérité parfaite ; et si l’on se penchait pour regarder dans les ruisseaux qui s’échappaient en molles ondulations des pieds de la déesse, on était tenté de croire que, comme des grappes suspendues à des vignes, ces fruits présentaient entre autres caractères de vérité l’illusion du mouvement. A travers le feuillage, on apercevait un Actéon en pierre, penché le dos en avant, qui attendait avec un regard curieux que la déesse vînt se baigner dans la fontaine de la grotte, et qui commençait déjà à être changé en cerf. LES MEUBLES. — Les descriptions d’Homère nous montrent l’importance qu’on attachait dans l’âge héroïque au travail riche et orné des meubles tels que les sièges, les lits, les coffres, les coupes, et surtout les armes. Le mobilier de cette époque se caractérise par un mélange singulier de luxe et de barbarie. Les meubles en bois, grossièrement dégrossis avec une hache, étaient ensuite creusés, percés et ornés avec beaucoup de soin à incrustations en or, en argent et en ivoire. Les artisans ne formaient pas une classe particulière dans la société, ou du moins, tout le monde travaillait au mobilier de son habitation, les rois comme les autres. Quand Ulysse veut se faire reconnaître de Pénélope, il lui fait la description de son lit : Je l’ai construit moi-même, dit-il, seul, sans aucun secours, et ce travail est un signe que tu ne peux méconnaître. Dans l’intérieur des cours s’élevait un florissant olivier verdoyant et plein de sève. Son énorme tronc n’était pas moins gros qu’une colonne. J’amassai d’énormes pierres, je bâtis tout autour, jusqu’à ce qu’il y fût enfermé, les murs de la chambre nuptiale ; je la couvris d’un toit et je la fermai de portes épaisses, solidement adaptées. Alors, je fis tomber les rameaux touffus de l’arbre : je tranchai, à partir des racines, la surface du tronc, puis m’aidant habilement de la hache d’airain et du cordeau, je le polis, j’en fis les pieds du lit, et le trouai à l’aide d’une tarière. Sur ce pied je construisis entièrement ma couche, que j’incrustai d’or, d’argent et d’ivoire, et dont je formai le fond avec des courroies prises dans des dépouilles de taureau, teintes d’une pourpre éclatante. Les meubles représentés sur les vases d’ancien style trahissent les influences que l’Orient conserva longtemps sur les mœurs et les industries de la Grèce. La figure 618 montre Thésée s’apprêtant à châtier le brigand Procuste, qui voulait que tout le monde fût à la taille de son lit, et coupait les pieds de ceux qui le dépassaient en longueur. Le lit que nous voyons ici rappelle les formes usitées en Égypte et présente l’aspect d’un animal en marche. Toutefois, cette forme de lit est rare sur les monuments, qui montrent bien plutôt des meubles analogues à ceux qui étaient employés dans l’Asie Mineure dans une période assez reculée, et que nous retrouvons en Grèce, au temps des guerres médiques. La figure 619 nous montre le type le plus pur du meuble grec : c’est un lit pris sur un vase peint. Les supports du lit sont plats et découpés sur les côtés : ils présentent la forme d’un pilastre avec chapiteaux ioniques. Cette forme est caractéristique dans le mobilier grec : on la retrouve sur le beau lit funèbre que M. Heuzey a découvert en Macédoine et qui est maintenant au Musée du Louvre. (Fig. 620.)
Outre les lits couchettes, les Grecs avaient des lits de repos, sur lesquels ils se tenaient plus volontiers que sur les sièges. Cet usage du reste est d’importation asiatique. Comme les mœurs orientales s’infiltraient peu à peu dans les populations grecques, nous voyons la transformation s’opérer d’abord dans l’Asie Mineure. Ainsi les Grecs d’Asie prirent l’habitude de se coucher sur des lits au lieu de s’asseoir, avant les Grecs des îles, et ceux-ci devancèrent dans cet usage les Grecs du continent. Hérodote nous raconte comment Polycrate, tyran de Samos, reçut l’envoyé du Perse Orétès : Il était, dit-il, sur un lit de repos, dans l’appartement des hommes, le visage du côté du mur, et ne daigna point se tourner. Il paraît certain que l’usage des lits de repos était à peu près général en Grèce à l’époque des guerres médiques. Mais ce qui est remarquable, c’est que cet usage fut introduit par les hommes et non par les femmes, qui n’adoptèrent que plus tard les divans élevés couverts de coussins et de riches tissus. Les chaises, les tabourets et les autres sièges restèrent longtemps en usage dans les gynécées. Nous voyons par les vases peints continent étaient conformés les lits de repos des Grecs. La forme générale en est toujours assez simple et ne diffère pas sensiblement de celle des lits destinés au sommeil. Cependant, ceux-ci étaient souvent pourvus sur un côté seulement d’un support destiné à soulever la tête, tandis que sur les lits de repos on voit des deux côtés un rebord semblable qui servait à soutenir les coussins comme le montre la figure 621.
Il est probable que les Lacédémoniens ont dû adopter le plus tard possible l’habitude des lits de repos. Les habitudes ioniennes gagnèrent peu à peu tous les peuples de la Grèce et les Spartiates eux-mêmes finirent par mettre dans leur ameublement autant de luxe que les autres. Ils couvraient leurs lits, dit Athénée, de tapis tellement précieux et par leur grandeur et par la beauté du travail, que les personnes invitées à leurs soupers, quelquefois n’osaient pas appuyer leur coude sur les oreillers ; ceux-là, qui jadis pouvaient rester pendant tout un repas s’appuyant sur la traverse nue du lit, déployaient maintenant cette magnificence. Les sièges dont les Grecs se servaient peuvent se rapporter
à trois types principaux : les siéges à balustres, les sièges à pieds ronds,
et les siéges recourbés. C’est probablement à la première catégorie qu’il
faut rattacher les trônes dont parle Homère. Ces trônes dont se servaient les
dieux et les rois étaient richement travaillés et couverts d’incrustations :
dans l’époque archaïque, les pieds assez épais sont fortement échancrés. Mais
ce qui distingue particulièrement le trône c’est l’accompagnement
indispensable d’un tabouret de pied, comme nous le voyons sur un vase peint
de la Bibliothèque nationale. (Fig. 622.)
Une peinture de Pompéi nous montre un héros assis sur un siège droit et à grand dossier. Les pieds du siège sont aplatis et découpés conformément à ceux que nous avons déjà vus, mais les bras sont au contraire très maigres et semblent formés d’une simple baguette (fig. 623) ; ils sont en outre décorés de griffons. Le style de cette chaise est assez lourd, et la cloche renversée qui se voit à la base du pied est d’un goût douteux. Cette forme en cloche se trouve fréquemment sur les meubles romains de l’époque impériale : mais la construction même du meuble est absolument grecque et n’a rien de romain. Les Grecs seuls et aussi les Étrusques faisaient des siéges dont les pieds étaient formés de planchettes minces, plates et découpées sur les côtés. On retrouvera le type de ces meubles dans la figure 619, qui représente un lit grec ; du reste, on en a déjà vu aussi un spécimen sur le trône que représente la figure 622.
La persistance des types grecs alourdis par le goût romain est également remarquable sur la chaise représentée figure 624, sur laquelle est assis un Jupiter. Cette statue appartient en effet à l’époque impériale ; toutefois elle a subi tant de restaurations, qu’il est difficile de la prendre absolument comme modèle de meuble antique.
Outre les chaises à balustres dont nous avons parlé, les femmes grecques se servaient de sièges à pieds droits et de forme arrondie. Un bas-relief récemment découvert en Grèce (fig. 625) nous montre une chaise de cette espèce. Elle est pourvue d’un grand dossier droit et de bras également droits et qui se terminent par une petite tête de bélier. On voit sur une peinture de Pompéi, représentant Léda, une chaise du même genre, mais dont le dos est recourbé (fig. 626). Les pieds, qui se terminent en bas par une pointe, sont d’un style beaucoup moins pur que ceux de la chaise précédente qui appartient à la belle époque de l’art grec.
La figure 627 est une peinture de Pompéi, qui représente Hélène et Pâris. Hélène est assise sur un siége sans dossier, dont les pieds sont également droits et de forme arrondie. Il est bon de remarquer que les sièges que nous avons vus jusqu’ici sont toujours accompagnés d’un tabouret pour mettre les pieds.
Les peintures de vases nous montrent fréquemment des femmes assises sur des chaises légères, et dont les pieds fortement arqués vont en s’amincissant vers le bas de manière à être souvent d’une extrême ténuité à l’endroit où ils touchaient le sol. Ces chaises, sur lesquelles on posait une peau de bête ou un coussin épais, comme le montrent nos figures 628 et 629, sont pourvues d’un dossier très large et fortement renversé en arrière. Ce sont toujours des femmes que l’on voit assises sur ces chaises, qui sont extrêmement légères et le plus souvent dépourvues de bras.
Cette forme de chaise se retrouve avec des variantes sur une foule de monuments antiques et elle persista dans l’époque romaine. En effet, on la retrouve non seulement sur des peintures de Pompéi, mais même dans des statues de l’époque romaine : ainsi la belle statue d’Agrippine nous montre un siège à dossier renversé, dont la structure dérive évidemment des chaises grecques figurées sur les vases. Les hommes ont aussi quelquefois des chaises à pieds recourbés et pourvues d’un large dossier. Elles se distinguent des précédentes, en ce qu’elles sont beaucoup plus massives, car la forme générale du meuble est à peu près la même. La belle statue de Ménandre (fig. 630) nous offre un modèle excellent de ce genre de siège, qui répond à nos fauteuils de bureau, et dont l’allure grave convient parfaitement à un homme d’État ou à un écrivain.
L’usage des coffres pour resserrer les vêtements et tes objets précieux remonte assurément à une très haute antiquité. Nous le voyons mentionné dans Homère : Arétè apporte de la chambre un coffre magnifique ; elle y dépose les riches présents, les vêtements et l’or que les Phéaciens avaient donnés à Ulysse, et elle y place aussi la tunique et le manteau : puis elle adresse à l’étranger ces rapides paroles : « Noble voyageur, examine ce couvercle et ferme-le toi-même avec une chaîne pour que l’on ne te dérobe rien, pendant ton voyage, lorsque tu goûteras les douceurs du sommeil sur ton sombre navire. (Ulysse chez Alcinoüs, Odyssée).
Les vases grecs nous montrent des femmes occupées à ranger les vêtements dans les coffres. Sur d’autres on en voit qui sont assises sur le coffre, car, lorsqu’il était fermé, ce coffre servait de siège (fig. 631). Ces coffres étaient quelquefois de grande dimension, car il est assez souvent question de personnages qui s’y sont tenus cachés. Un vase nous montre le jeune Persée que sa mère enferme dans un coffre destiné à être ensuite jeté à la mer. Il y a même des coffres où l’on voit deux personnages. Sur un vase nous voyons Tennès et sa sœur Hémithée sortant du coffre où les avait enfermés Cycnus (fig. 632). Évidemment ce sont là des sujets mythologiques dont on ne saurait déduire aucune réalité historique. Mais dans ces représentations, les artistes ont dû figurer les meubles qu’ils avaient habituellement sous tes yeux, et on peut en conclure que les anciens se servaient de coffres de grande dimension et d’une structure extrêmement soliste. Les anciens ne se servaient pas de clefs ni de serrures pour fermer leurs coffres et leurs buffets. Ils les scellaient avec le chaton de leur anneau qui servait alors de cachet. On employait les clefs seulement pour les portes des édifices ou des maisons, mais on n’en usait pas pour les objets mobiliers. |