LES VILLES DE CAMPANIE. - LE VÉSUVE. - LES RUINES DE POMPÉI. - LA VILLE. - LE FORUM. - HERCULANUM. LES VILLES DE CAMPANIE. — La Campanie, la plus belle et la plus riche province de l’Italie, si bien que les anciens l’avaient surnommée Campanie heureuse, était située entre le Samnium et la mer Tyrrhénienne. Cette contrée, qu’on range habituellement dams l’Italie centrale, nous parait, se rattacher plutôt à la Grande-Grèce, par la nature policée et la civilisation raffinée de ses habitants. Elle possédait d’ailleurs lin assez grand nombre de colonies grecques, mais elle se rapprochait aussi des Étrusques qui avaient formé là une confédération florissante dont Capoue fut la capitale. Capoue (fig. 600-601), qui primitivement s’appelait Vulturnum, est surtout célèbre par le séjour qu’y fit Annibal. Cette ville, extrêmement florissante puisqu’elle a compté jusqu’à 300.000 habitants, a gardé les ruines d’un amphithéâtre qui est considéré comme un des plus anciens de l’Italie. Il était de style toscan et avait 250 mètres de long sur 150 de large. Cet amphithéâtre a été détruit par les Sarrasins, qui le convertirent en citadelle ; il en est resté trois galeries, quelques arcades et des constructions souterraines. Le mont Pausilippe occupe un promontoire qui s’avance entre les golfes de Naples et de Pouzzoles. Ce lieu, extrêmement célèbre dans l’antiquité, était couvert de villas ; Virgile, Cicéron, Marius, Pompée, Pollion, Lucullus ont habité ce lieu, où l’on trouve partout des débris et des substructions anciennes. La villa de Lucullus, située à l’extrémité du promontoire, est celle qui a laissé les ruines les plus importantes. Le tombeau de Virgile, où Pétrarque a planté un laurier, mais dont l’attribution est fort contestée aujourd’hui, est à l’entrée de la fameuse grotte de Pausilippe. Cette grotte est un tunnel antique, creusé pour faciliter les communications entre Naples et Pouzzoles. La grotte de Séjan, dont Strabon attribuait la construction à Agrippa, était encore plus étendue, et soutenue par des arcades en maçonnerie. C’est aussi près du Pausilippe qu’on trouve la grotte du Chien, signalée par Pline comme une grande curiosité, à cause des exhalaisons du sol, dont la cause était alors inconnue. Pouzzoles, où est mort Sylla, a été autrefois une ville très florissante, qui a laissé des ruines intéressantes, notamment le fameux temple de Sérapis. Les ruines de cet édifice ont été longtemps ignorées par suite d’une circonstance géologique assez singulière. Les trois colonnes restées debout du portique d’entrée, qui en contenait six, étaient complètement enfouies dans le sol, et la partie supérieure en était masquée par des broussailles. Ces colonnes, d’un seul bloc de Cipollin, ont treize mètres d’élévation : lorsqu’on les a découvertes, on reconnut que la partie supérieure présentait des perforations produites par des coquilles marines d’espèces existant encore, tandis que la base en était dépourvue. On a reconnu que le relief de cette contrée volcanique avait subi de grandes variations : les colonnes se sont trouvées pendant assez longtemps baignées par l’eau de la mer, dont la base, enfouie sous le sol, avait au contraire été préservée. Il est démontré aujourd’hui que le terrain sur lequel le temple était bâti a eu des périodes d’abaissement et d’exhaussement très nettement déterminées. Le temple de Neptune, qui était un peu plus loin que le précédent a été complètement submergé, de telle façon que le haut de ses colonnes atteint le niveau de l’eau. On a retrouvé aussi à Pouzzoles les restes d’un amphithéâtre beaucoup plus grand que celui de Pompéi et qui pouvait contenir 30.000 spectateurs : Néron y a donné des fêtes magnifiques. Des tombeaux, dont on a découvert les restés, bordaient les routes qui de Pouzzoles se dirigeaient vers Rome et Naples. Enfin il reste seize piles d’un môle destiné à abriter le port : ce môle, que l’on a quelquefois, confondu à tort avec le pont que traversa Caligula, travesti en Alexandre, supportait un portique pour les marchands. Cumes, dont on fait remonter l’origine à la guerre de Troie, a gardé les traces de plusieurs édifices : temple d’Apollon, temple de Diane, temple des Géants, etc. Ces ruines sont d’ailleurs en très mauvais état, mais on, y a trouvé plusieurs statues intéressantes. La montagne de l’Acropole est percée de galeries souterraines superposées : l’entrée d’une de ces galeries est désignée sous le nom d’Antre de la Sibylle. Ce que Cumes présente de plus curieux, c’est sa nécropole, qui renferme une multitude de tombeaux appartenant à des âges très différents. Dans les plus anciens on a trouvé des objets qui paraissent de fabrication égyptienne. Le musée du Louvre possède une riche série de vases italo-grecs, qui proviennent de tombes d’une époque relativement plus récente. Le lac de Fusaro, qui parait avoir été primitivement le cratère d’un volcan, servait autrefois de port à la ville de Cumes. Cicéron, SéiiègLie et Varron avaient des villas aux environs : quelques arcades en ruine sont désignées comme ayant appartenu à la villa de Cicéron. Neapolis (Naples) n’avait pas à beaucoup près dans l’antiquité l’importance qu’elle a acquise de nos jours. L’emblème qui se voit le plus habituellement sur ses monnaies est un taureau à tête humaine barbue couronné par une Victoire (fig. 602-603). Baies (Baia), célèbre dans l’antiquité par ses eaux thermales, était un séjour de délices pour les Romains, qui y venaient les tins par raison de santé, les autres par désœuvrement. La côte était couverte de villas, dont quelques-unes empiétaient sur la mer : on voit encore sous les eaux des restes de ces constructions. Baies était une ville de plaisir, et les écrivains latins parlent sans cesse des festins, des fêtes sur l’eau, des chants, des intrigues amoureuses qui avaient lieu sur ce rivage aujourd’hui si morne. C’est dans la villa de César que Virgile lut à la sœur d’Auguste le fameux passage de l’Énéide qui contient l’éloge de son fils. Près de là était la villa où Cornélie, mère des Gracques, s’était retirée, et celle où Agrippine a été assassinée par Néron. Ovide recommande beaucoup le séjour de Baies, dans son Art d’aimer. Vous ferai-je, dit-il, l’énumération de toutes les assemblées de femmes où vous pouvez aller en conquête ? J’aurais plutôt compté les sables de la mer. Vous parlerai-je de Baies, de ses rivages couverts de tentes, de ses eaux chaudes et sulfureuses ? J’en connais qui, à leur retour, se sentant le cœur blessé, ont dit : Cette eau n’est point, comme on l’assure, propre à réparer la santé. De l’autre côté du Vésuve, qui la sépare de la mer, est l’antique ville de Nola, si célèbre par la fabrication de ses vases. Au pied même du volcan, mais du côté qui regarde le golfe de Naples, étaient situées les villes de Pompéi et d’Herculanum, qui furent détruites par une éruption terrible survenue dans le premier siècle de notre ère. LES MURS DE POMPÉI. — Les murs de Pompéi (fig. 604) présentent une circonférence de 2.600 mètres. Ces murs, malgré les tours carrées à plusieurs étages, dont on trouve les restes, devaient, à l’époque où la ville a été détruite, servir de promenade plutôt que de remparts. Ils consistent en une double muraille, de 25 à 30 pieds de hauteur, et renfermant un terre-plein assez large pour qu’en certains endroits trois chars aient pu y passer de front.
La construction première de cette enceinte doit être extrêmement ancienne ; mais les murailles, qui furent démantelées par Sylla et réparées avec une certaine hâte au temps des luttes de César et Pompée, portent la trace de ces changements. En certaines places, des brèches ont été simplement fermées à l’aide d’une maçonnerie grossière ; en d’autres endroits on trouve, au contraire, une double rangée de créneaux à l’extérieur et à l’intérieur. On montait à ces remparts par des escaliers étroits et assez raides, dont il est resté des traces. La ville avait huit portes, dont deux seulement subsistent encore, la porte de Nola (fig.605) et celle d’Herculanum.
Si l’on jette un coup d’œil sur le plan de Pompéi, que nous reproduisons figure 606, on verra qu’une rue partant de la porte du Vésuve, placée en haut de la gravure, et aboutissant en bas à la porte de Stabiæ, divise la ville en deux parties, l’une à l’ouest, où l’on voit des indications de rues et de places, l’autre à l’est où l’on n’a pas encore exécuté de fouilles. Dans cette dernière partie on ne trouve qu’une seule indication de monuments, l’amphithéâtre, qui est place dans un coin de la ville. Deux grandes voies coupent également la ville en décrivant sur la gravure deux lignes presque horizontales. Dans la zone inférieure sont les théâtres, et dans la zone intermédiaire, qui formait le quartier central, on trouve le forum et les bains ; la zone supérieure est presque entièrement occupée par des constructions privées.
Les rues de Pompéi sont étroites : beaucoup n’ont pas plus de 4 mètres de largeur, et les plus grandes n’excèdent guère 7 mètres. Elles sont généralement assez régulières et tirées au cordeau. Le pavé est composé de gros blocs de lave de forme polygonale irrégulière, et la chaussée est encaissée entre deux trottoirs souvent assez élevés. Comme après les grandes pluies ces rues devaient former des espèces de torrents, on a ménagé pour le passage des piétons, des rangées de pierres saillantes qui vont d’un trottoir à l’autre, et entre lesquelles les roues des chars devaient passer. On voit dans les rues un très grand nombre de fontaines (fig. 607 et 608), ordinairement placées à l’angle des carrefours. Elles sont en général composées d’un bassin cubique : un mascaron ou un mufle de lion placé sur une borne jetait l’eau dans le bassin.
La disposition de ces fontaines à l’angle de deux rues et celle des blocs de lave qui constituent le pavé sont parfaitement visibles sur la figure 609, qui représente le carrefour Fortunata.
Les maisons n’avaient pas de numéros, mais des inscriptions en rouge ou en noir indiquaient le nom du propriétaire. On a trouvé aussi des annonces de location, des annonces, de spectacle, des citations d’auteurs, sur les murs, et des phrases tracées par les passants. Celles-ci ne sont pas les moins curieuses quelques-unes sont dignes de nos gamins de Paris, par exemple celle-ci : Oppius est un voleur, un filou. Nous avons tous vu sur nos murs des appréciations semblables appliquées à quelques-uns de nos concitoyens. Mais ce qui domine à. Pompéi, ce sont les inscriptions amoureuses. Les mots suivants sont signés d’un nom illisible : La blancheur de ma maîtresse me fait détester les brunes. Au-dessous, on lit la réponse qui est d’une autre écriture. Tu les détestes, mais tu y reviens. Signé : la Vénus de Pompéi. Ces inscriptions, généralement tracées avec une pointe, étaient assez nombreuses pour qu’on ait pu, en les réunissant, former un volume.
Parmi les rues (fig. 610) qui ont été déblayées, les plus importantes sont la rue Consulaire, qui, sous le titre de voie des Tombeaux, conduit du dehors à la porte d’Herculanum et mène ensuite au Forum, la rue de Mercure, qui porte dans une certaine portion le nom de rue du Forum, la rue des Thermes de la Fore, la rutune, la rue de l’Abondance, la rue de Nola, etc. Ces rues devaient présenter un aspect très différent de celui des rues de nos villes modernes, parce que les maisons, qui avaient rarement plus d’un ou de deux étages, n’avaient presque pas de fenêtres sur la rue, les chambres prenant leur jour sur la cour intérieure. Un point important à noter pour comprendre la physionomie des villes antiques, ce sont les autels qu’on rencontrait à chaque pas dans les rues et dont Pompéi nous offre de nombreux exemples. Habituellement la peinture qui décore ces autels est accompagnée de deux serpents, comme on le voit sur la figure 611 : cet emblème avait pour les anciens la même signification que pour nous la fameuse défense de faire ou déposer aucune... Cet usage est attesté par ces vers de Perse : Je défends qu’on prenne ce lieu pour une sentine : enfants, c’est un lieu sacré, allez... ailleurs. Toute ville antique était pourvue de bains publics : ceux de Pompéi sont situés dans le quartier le plus fréquenté de la ville, tout près du Forum et à côté du temple de Jupiter. Ces bains, qui occupaient un bâtiment isolé et entouré de boutiques, étaient divisés en deux parties, l’une destinée aux hommes, l’autre aux femmes,.mais qui reproduisaient à peu près les mêmes dispositions. On entrait d’abord sous un portique garni de sièges, où les esclaves attendaient leurs maîtres. Un corridor à plafond bleu avec des étoiles d’or conduisait au vestiaire (apodyterium), où l’on déposait les objets précieux moyennant une légère rétribution. De la on entrait soit dans une salle ronde destinée aux bains froids (frigidarium) soit dans la chambre tiède (tepidarium), dont la température moyenne servait d’intermédiaire entre le bain froid et le bain chaud (caldarium). La plus importante de ces salles est le tépidarium, représente sur la figure 612. Cette pièce, voûtée et richement décorée de médaillons à ornements et figures en stuc, est éclairée par le haut. Des télamons en terre cuite supportent l’entablement, que décore une belle frise sculptée : entre ces télamons on avait disposé des niches où l’on déposait les effets et les onguents à l’usage des baigneurs.
LE FORUM. — La plupart des villes avaient plusieurs forums, affectés à des marchés ou à d’autres réunions ; mais on donnait le nom de Forum civil à une grande place qu’entouraient des temples, des tribunaux et différents édifices publics. Le forum civil de Pompéi est le mieux conservé que nous ait laissé l’antiquité et le seul qui puisse être étudié avec quelque certitude. Il était pavé de marbre et entouré sûr trois de ses côtés par des portiques à colonnes doriques de marbre blanc. Ces portiques étaient surmontés d’un, second ordre formé de colonnes ioniques quatre escaliers fort étroits conduisaient à la galerie formée par ce second ordre. Comme trois de ces escaliers avaient leur entrée en dehors de l’enceinte, on a supposé que ces galeries devaient, dans certaines cérémonies publiques, être réservées aux femmes, qui se seraient ainsi trouvées entièrement isolées des hommes. Peut-être aussi voulait-on en conserver la jouissance au public à l’heure où les grilles aboutissant au Forum étaient fermées. Il n’est d’ailleurs resté aucune trace de cette galerie supérieure, ainsi qu’on petit le voir sur la figure 613, qui représente l’état actuel du Forum.
Les rues qui aboutissaient au Forum étaient fermées pendant la nuit. La place était garnie de statues et entourée d’édifices que nous allons passer en revue à l’aide du plan que présente la figure 614.
Nous trouvons d’abord en A, au bas de la gravure, le temple de Jupiter qui était en réparation au moment de là catastrophe. Il était élevé sur un soubassement ; et l’on y montait par une suite de gradins flanqués de statues colossales. Ce temple occupe, comme on le voit, une des extrémités du Forum. Tout près de lui, mais en dehors du portique, la lettre P indique la prison dans laquelle on a trouvé deux squelettes ayant aux jambes des entraves de fer. Le bâtiment marqué O qui vient ensuite est le grenier public, qui sépare la prison du temple de Vénus, marqué N. Ce temple paraît avoir été décoré d’une manière somptueuse, ce qui n’est pas surprenant, puisque Vénus était la déesse protectrice de la ville. La basilique M, édifice qui chez les anciens servait à la fois de Bourse et de Palais- de justice, était précédée d’un vestibule aligné sur le Forum. On y a trouvé des inscriptions tracées par les plaideurs, ainsi que des annonces de spectacle. A l’extrémité du Forum, et faisant face au temple de Jupiter, sont trois petits bâtiments marqués H, I, L : on croit y reconnaître, en I, l’emplacement du trésor public ; en H et en L, des salles polar les tribunaux.
Revenant de l’autre côté du Forum, on trouve en face de la basilique un reste qu’on croit avoir été l’école, marqué G, et ensuite, en F, un des monuments les plus importants de Pompéi, l’édifice d’Eumachia (fig. 695), dont le Guide en Italie donne la description suivante : C’est un vaste édifice dans la forme des basiliques, entouré de trois côtés d’une galerie intérieure, éclairé par dix ouvertures. II avait un péristyle à quatre portiques, formé de quarante-huit colonnes en marbre de Paros, d’un beau travail. Ces colonnes ont été presque toutes enlevées par les habitants, sans doute après l’éruption, dans l’intention de les utiliser à des constructions nouvelles. A l’intérieur est une vaste cour (impluvium) avec une citerne. Suivant une inscription conservée au musée de Naples, la prêtresse publique Eumachia construisit ici à ses frais, en son nom et en celui de son fils, un chalcidique (mot dont l’interprétation est obscure et qui parait désigner une sorte de porche en avant de l’édifice), une crypte et des portiques et les consacra à la Concorde et à la Piété Auguste. On a trouvé la statue que lui avaient élevée les Foulons avec l’inscription : EUMACHIAE L. F. SACERD. PUBL. FULLONES. Une copie de cette statue (qui a été portée à Naples) se voit encore dans l’édifice que l’on suppose avoir été une Bourse des marchands de laine. Si nous continuons à redescendre en suivant le plan, vers le temple de Jupiter, qui a été notre point de départ, voici, en E, un édifice de forme irrégulière qu’on désigne sous le nom, de temple de Mercure ou de Quirinus ; nous en reproduisons les ruines (fig. 616).
Au-dessous, en D, est une petite salle carrée, terminée par une abside, et dont l’emploi paraît assez énigmatique. On suppose que c’est une curie ou lieu de réunion pour les magistrats. Enfin, en C, tout contre le temple de Jupiter, il y a un édifice qu’or a appelé tour à tour temple de Sérapis, Panthéon et temple d’Auguste. Un des cotés de la cour est occupé par douze chambres que l’on croit être celles des Augustales ou prêtres d’Auguste. Non loin du grand Forum que nous venons de décrire, il y a une autre place assez vaste, mais sans régularité, qu’on désigne sous le nom de Forum triangulaire. Le milieu de cette place est occupé par un temple de Neptune, appelé autrefois temple d’Hercule, devant lequel est un tout petit temple circulaire, Mental, c’est-à-dire consacré par le sacrifice d’une brebis de deux ans. Le Forum triangulaire communiquait par une entrée avec le quartier des soldats, vaste construction qu’on croit avoir été affectée à une caserne. Cet édifice, formé d’un portique rectangulaire, était entouré d’un double rang de chambres, les unes destinées aux soldats, les autres aux officiers. On y a trouvé 63 squelettes d’hommes et un squelette de cheval dans l’écurie. Tout près de là est le grand théâtre que reproduit notre figure 617. On y entrait par le Forum triangulaire et on descendait dans l’enceinte pas six escaliers qui divisaient les gradins : ceux-ci étaient au nombre de 29 et on a calculé que le théâtre pouvait contenir 5.000 personnes. Ceux qui occupaient les gradins supérieurs voyaient de leur place le golfe et ses côtes. La partie haute du théâtre ne parait pas avoir été ensevelie sous les cendres en sorte que les habitants purent enlevez les statues et les marbres.
Placé, conformément aux prescriptions de Vitruve, dans le voisinage du grand théâtre, l’Odéon, (fig. 618) destiné spécialement aux représentations musicales, était un édifice couvert qui pouvait contenir environ 1.500 spectateurs. A une distance assez éloignée des deux théâtres, on trouve l’amphithéâtre qui occupe un coin de la ville, comme on peut le voir sur le plan général de Pompéi (fig. 606). Cet amphithéâtre pouvait contenir de 15 à 20.000 spectateurs. Les gradins étaient divisés en trois sections, l’une pour les magistrats et les personnages de distinction, la seconde pour les soldats et les citadins, la troisième pour la plèbe. Le quartier qui avoisine l’amphithéâtre n’a pas encore été fouillé.
Outre les temples dont nous avons parlé plus haut, il y en a un qui est situé, dans le quartier des théâtres, et qui présente un intérêt particulier, c’est le temple d’Isis. Le culte de cette divinité s’introduisit à Rome sous la dictature de Sylla ; son temple, le premier qu’on ait découvert à Pompéi, est décoré de peintures extrêmement curieuses et on y a trouvé une foule d’objets relatifs au culte d’Isis et d’Osiris. HERCULANUM. — Herculanum, située à quelque distance de Pompéi, est en grande partie recouverte par Portici et Resina ; c’était une ville importante, mais qui a été ensevelie sous une masse de cendres embrasées qui ont calciné les objets sur certains points, et, ont formé un tuf d’une telle dureté qu’on l’a pris longtemps pour de la lave. La matière qui remplit l’intérieur des édifices y a été introduite à l’état de limon. Les fouilles, qui présentent de beaucoup plus grandes difficultés que celles de Pompéi, ont porté jusqu’à présent sur des points assez restreints, mais ont amené des découvertes intéressantes. Une basilique, un théâtre qui pouvait contenir environ 10.000 spectateurs, et quelques maisons, mais en bien petit nombre, ont été étudiés par les archéologues. Jusqu’à ce jour Herculanum est loin d’avoir acquis par ses fouilles l’importance de Pompéi. Quant à Stabiæ, qui fut détruite en même temps que les deux autres villes, on n’y a encore exécuté aucune fouille. |