LA SICILE. - LA GRANDE-GRÈGE. - L’APULIE. - LA MESSAPIE. - LA LUCANIE. - LE BRUTIUM. LA SICILE. — La Sicile (fig. 555) est le sol classique de la mythologie, au moins autant que la Grèce propre. L’île elle-même fait en quelque sorte partie de la mythologie : si elle occupe la place que nous lui voyons sur la carte, c’est que, dans la lutte des dieux contre les fils de la terre, elle a été lancée sur le géant Encelade, qu’elle écrase de son poids. Le géant vomit encore des flammes par le cratère de l’Etna, et, si le pays est sujet aux tremblements de terre, c’est qu’Encelade se démène parfois dans la position gênante où le courroux des dieux le retient depuis tant de siècles. C’est aussi dans les forges de l’Etna que Vulcain forge les foudres de Jupiter avec l’aide de ses hideux cyclopes.
Au centre de l’île est la plaine d’Enna, où habite Cérès : c’est là que sa fille Proserpine a été enlevée par Pluton, tandis qu’elle jouait avec ses jeunes compagnes et cueillait des fleurs dans la prairie. Enna, dit Cicéron, est sur une hauteur qui domine tout au loin. A son sommet est un large plateau arrosé par des eaux qui ne tarissent jamais. Elle est isolée et comme détachée de toutes parts ; elle est partout environnée de lacs, de bois sacrés, où les fleurs les plus agréables se renouvellent dans toutes les saisons de l’année. Le seul aspect des lieux semble attester ce que nous avons appris dès notre enfance sur l’enlèvement de la jeune déesse. En effet on aperçoit à peu de distance une caverne ouverte au nord ; c’est de là, dit-on, que le dieu des enfers sortit tout à coup sur un char et vint enlever Proserpine. Les dernières traces des temples de Cérès et de Proserpine ont disparu depuis longtemps de cette contrée, et les récits des poètes sont les seuls souvenirs qu’on puisse y évoquer.
Historiquement les premiers habitants de la Sicile paraissent avoir été les Sicanes, ou Sicules, venus de l’Italie, lisais la Sicile a reçu très anciennement des colonies phéniciennes, qui se sont établies sur le littoral, et plus tard des colonies grecques, qui’ fondèrent la plupart des grandes villes de la côté et arrivèrent promptement à un haut degré de prospérité et de civilisation. Ces différents peuples ont laissé des traces de leur passage sur le sol sicilien : on regarde comme appartenant aux plus anciens habitants les constructions de Céphalu et les excavations souterraines de file, et l’on a retrouvé aussi quelques sépultures phéniciennes. Les Grecs ont élevé partout de splendides monuments dont il reste, des ruines, imposantes : la sculpture y apparais dès le début et encore toute imprégnée de traditions orientales, comme on le voit aux métopes archaïques de Sélinonte.
La décadence de la Sicile date des guerres puniques : les Carthaginois ont détruit un grand nombre des plus belles cités grecques ; les Romains ont achevé de ruiner celles qui restaient. Strabon nous dépeint l’état de l’île au siècle d’Auguste. Dans l’intérieur, dit-il, on ne trouverait guère aujourd’hui que des habitations de bergers, car il n’y a plus, que je sache, de vrai centre de population, ni à Himéra, ni à Gélani à Callipolis, ni à Sélinonte, ni à Eubœa, etc., toutes villes dont l’origine est grecque. Quant aux villes fondées par les Barbares, comme l’était Camici, elles ont aussi pour la plupart complètement disparu. Frappé de cet abandon du pays, de riches Romains se rendirent acquéreurs des montagnes et de la meilleure partie des plaines et livrèrent ces terres à des éleveurs de chevaux, de bœufs et de brebis, leurs esclaves. Mais la présence de cette nouvelle population fit courir plus d’une fois aux Siciliens de grands dangers ; car ces pâtres, qui ne s’étaient d’abord livrés qu’à des brigandages isolés, individuels, finirent par former des bandes qui portèrent la dévastation jusque clans les villes, comme l’atteste l’occupation d’Enna par la bande d’Eunus. De nos jours, tout dernièrement même, on a amené à Rome un certain Sélurus, dit le fils de Ætna, parce qu’à la tête d’une véritable armée il avait longtemps couru et dévasté les environs de’ cette montagne, et nous l’avons vu dans le cirque, à la suite d’un combat de gladiateurs, déchiré par les bêtes. Malgré son état de décadence, la Sicile était comme un grenier d’abondance pendant toute la durée de l’empire romain, et ses villes déchues ou ruinées étaient continuellement visitées par les jeunes gens .de grande famille qui venaient admirer les monuments encore debout ou jouir de la beauté des sites. Le mont Ætna était particulièrement fréquenté par les touristes qui voulaient faire l’ascension du volcan. Au pied même de la montagne était Catane, qui, malgré les destructions causées par le volcan et par les guerres, a conservé d’importantes antiquités. L’amphithéâtre, un des plus grands qu’ait élevés l’antiquité, est en partie recouvert par la lave et par des constructions modernes. Le théâtre était bâti sur le penchant d’une colline : les fondements grecs, découverts en 1864, supportaient un édifice de construction romaine : les colonnes et les bas-reliefs qui le décoraient ont été enlevés, avec une grande partie des matériaux, pendant le moyen âge, pour la construction de la cathédrale. Près de là on trouve les restes d’un odéon, aujourd’hui presque entièrement recouvert par des habitations privées. On a trouvé aussi à Catane des bains et des sépultures romaines.
Non loin de là on trouvait Naxos (fig. 562-563) et Mégare, que Strabon regarde comme les plus anciennes colonies grecques de la Sicile. Ces villes n’ont pas de ruines ; mais on en a conservé de belles médailles. Examinons maintenant ce qui reste de l’ancienne Syracuse (fig. 564). La ville moderne est tout entière renfermée dans l’île d’Ortygie, qui contient la fontaine Aréthuse, célèbre dans la mythologie et qui maintenant est le rendez-vous des blanchisseuses de la ville. La cathédrale est bâtie sur l’emplacement d’un édifice antique qu’on croit avoir été le temple de Minerve ; il en reste encore des colonnes engagées dans la maçonnerie. Ce temple, dont Cicéron vante la magnificence et qui fut dépouillé par Verrès, paraît avoir été construit sur un type analogue à ceux d’Agrigente et de Pæstum. Près de là était le temple de Diane, dont les restes sont enclavés dans une maison particulière.
L’Achradine, plateau complètement désert aujourd’hui, était la partie la plus peuplée de la ville antique. Ce quartier, fortifié par de hautes murailles dont les restes subsistent encore, renfermait la place du marché avec ses colonnades, la Curie et divers autres monuments On y a retrouvé des bains, de vastes catacombes qui s’étendaient également sous le quartier de Tyché. Elles forment des rues aboutissant à des carrefours et bordées de columbaria ou niches destinées à ensevelir les morts. Quelques-uns de ces tombeaux portent. des emblèmes chrétiens. Le quartier de Tyché, encore très peuplé au commencement de l’empire romain, offre néanmoins peu de ruines remarquables. Mais il n’en est pas de même de Neapolis, la ville neuve : on trouve là l’amphithéâtre, situé sur une pente de terrain et en partie taillé dans le roc, et le théâtre, également taillé dans le roc et qui était, suivant Diodore, le plus beau de la Sicile. On a calculé qu’il pouvait contenir 24.000 spectateurs, et il en reste une quarantaine de gradins assez bien conservés. On trouve aussi dans Neapolis quelques tombeaux parmi lesquels il faut distinguer ceux qui ont reçu la dénomination assez arbitraire de tombeau de Timoléon et de tombeau d’Archimède. Vis-à-vis de ces ruines sont les Latomies, vastes carrières exploitées par les Syracusains, qui y faisaient travailler leurs prisonniers de guerre, et lesquelles paraissent également avoir servi de prison. La plus importante est celle qui a reçu le nom d’Oreille de Denys, par suite d’une tradition d’après laquelle Denys avait fait construire des prisons dont l’acoustique, habilement ménagée, lui permettait d’entendre tout ce qui’ s’y disait à voix basse. Le plateau des Épipoles, où était la citadelle, possède des fortifications assez bien conservées. Enfin sur un coteau placé près de la ville, on trouve deux colonnes, seuls restes d’un fameux temple de Jupiter olympien, où était une grande statue du dieu, couverte par Gélon d’un manteau d’or, que Denys lui enleva, sous prétexte qu’il était trop chaud pour l’été et trop froid pour l’hiver.
Il n’est resté aucune trace de Gela, ville autrefois riche et puissante, mais qui avait déjà cessé d’exister au temps d’Auguste. C’est le trop plein de la population de Gela qui alla fonder Agrigente, la plus belle ville des mortels selon Pindare. C’est là que le fameux tyran Phalaris mettait, dit-on, des captifs vivants dans un taureau d’airain rougi au feu, où ils expiraient en poussant des cris affreux. Sa cruauté le rendit odieux aux Grecs, qui adoptèrent le gouvernement démocratique. Agrigente atteignit bientôt un haut degré de prospérité, et sa population dépassa 200.000 habitants. Dans une suite de guerres heureuses contre les Carthaginois, les Agrigentins employèrent leurs nombreux prisonniers à faire de gigantesques constructions. Cependant la ville finit par être prise et en partie détruite par Hamilcar. Elle se releva pourtant un moment avec Timoléon, mais elle finit par succomber tout à fait dans sa lutte contre les Romains. Depuis ce temps, Agrigente (aujourd’hui Girgenti) perdit toute son importance, comme la plupart des villes situées sur la côte méridionale de la Sicile.
Les colonnes de cet édifice gigantesque ont un diamètre qui dépasse de 32 centimètres celui de la colonne Trajane à Rome ou de la colonne Vendôme à Paris, et chacune des cannelures peut servir de guérite à un homme. Le nom de temple des Géants, sous lequel cette ruine fut longtemps connue, vient des énormes figures d’Atlantes, dont trois étaient restées debout au XIVe siècle. Un de ces colosses est encore gisant sur le sol, au milieu des colonnes renversées, mais la plus grande partie des pierres de l’édifice a été enlevée pour la construction du môle de Girgenti. Des restes d’un temple de Vulcain, d’un temple d’Esculape, d’un temple de Castor et Pollux, et des débris de l’enceinte fortifiée complètent ce qui reste, des ruines d’Agrigente. La ville d’Agrigente plaçait généralement la figure d’un crabe au revers de ses monnaies (fig. 567-568). Ce crabe, quelquefois mis seul, est souvent aussi accompagné d’autres emblèmes, comme le poisson, le lièvre ou le serpent qu’un aigle tient dans ses serres. Le culte de Jupiter est caractérisé sur plusieurs monnaies par l’aigle tenant le foudre du roi des dieux ou placé sur le chapiteau d’une colonne ; celui d’Apollon, par la tête du dieu, le trépied sacré ou le quadrige (fig. 569-570). La fondation de Ségeste passait pour antérieure à celle de la plupart des colonies grecques de la Sicile. D’après la tradition, elle aurait été fondée par Énée et les Troyens fugitifs. Rivale de Sélinonte, elle invoqua l’aide des Athéniens ; mais, après la défaite de Nicias, elle fut soumise aux Carthaginois. Pendant les guerres puniques, Ségeste prit parti pour les Romains et n’eut pas à s’en repentir, car, après la destruction de Carthage, Scipion lui rendit une grande et admirable statue de Cérès qui avait été emportée à Carthage : cette statue fui ensuite ravie aux habitants par la cupidité de Verrès. Les vierges et les matrones de Ségeste, dit Cicéron, accompagnèrent la déesse jusqu’aux bornes de leur territoire, ne cessant de répandre sur cette image sacrée des essences, de brûler de l’encens et des parfums, de la couvrir de couronnes et de fleurs. Ségeste, qui parait avoir été détruite par les Sarrasins au ixe siècle, a laissé quelques ruines : un temple dorique, composé de trente-six colonnes, d’une hauteur de 9 mètres, sur 2 mètres de diamètre. Un théâtre, placé sur une éminence voisine, montre encore ses vingt rangs de gradins. Au pied de la colline coulent deux ruisseaux, que les habitants de Ségeste appelaient le Simoïs et le Scamandre en souvenir de leur origine troyenne.
Sélinonte, une des plus grandes villes de la Sicile, est située sur la côte méridionale de l’île, presque en face de Carthage. Elle fut fondée au vue siècle avant notre ère, par une colonie de Mégariens : l’Acropole était située sur une colline, séparée de la ville par une vallée marécageuse qu’Empédocle était parvenu à dessécher, mais d’où s’exhalent aujourd’hui des miasmes pestilentiels qui rendent la contrée inhabitable. Les habitants de Sélinonte étaient en train de bâtir en cet endroit un nouveau quartier, quand une armée carthaginoise, forte de 100.000 hommes, vint assiéger la ville, qui fut mise à feu et à sang. Les habitants furent massacrés ou emmenés en esclavage. Sélinonte se releva pourtant peu à peu ; mais, cent cinquante ans plus tard, elle fut de nouveau détruite par les Carthaginois, et, depuis ce temps, elle n’existe plus qu’à l’état de souvenir. Les habitants furent transportés à Lilybée (aujourd’hui Marsala), et sous Auguste il n’y avait en ce lieu qu’un monceau de ruines.
Sur la pointe occidentale de la Sicile est Drépanum (aujourd’hui Trapani) au pied du mont Éryx. Cette ville antique, dont il ne reste aucune trace, est pleine de souvenirs mythologiques. Son nom grec veut dire faucille : il vient de ce que Saturne, chassé du ciel par Jupiter, laissa tomber en cet endroit la faucille avec laquelle il avait mutilé son père, ou, suivant d’autres, de ce que le rivage présente à cet endroit la forme d’une faucille. C’est là que mourut Anchise et qu’Énée célébra les jeux décrits par Virgile. Quand Hamilcar détruisit la ville d’Éryx, située sur un plateau, au sommet de la montagne voisine, il transporta les habitants dans la ville de Drépanum. Ce mont Éryx était célèbre clans l’antiquité par le culte qu’on y rendait à Vénus : il est fort élevé et complètement isolé, ce qui le fait paraître encore plus haut. Éryx, fils de Vénus, qui fut tué par Hercule, avait été enterré en ce lieu. Dédale y avait élevé un temple à la déesse et fondé une ville qu’il avait entourée de fortes murailles. Historiquement, la ville d’Éryx semble avoir eu pour origine une colonie phénicienne, et le culte qu’on y rendait à Vénus rappelle la Vénus asiatique beaucoup plus que l’Aphrodite grecque. On visite encore l’emplacement de l’ancienne Éryx, près de laquelle se trouve maintenant la ville de San-Giuliano : un couvent occupe la place du temple de Vénus, dont on a retrouvé les substructions, ainsi qu’un ancien puits où l’on prenait de l’eau pour les ablutions. D’innombrables colombes habitaient autrefois les jardins de la déesse : on sait que la colombe était l’oiseau consacré à Vénus. Ces oiseaux, dit M. de Quatrefages, ont conservé leurs anciennes habitudes, et bravent aujourd’hui les fusils des chasseurs, comme ils ont bravé au moyen âge les foudres de l’excommunication : ils viennent tous les ans nicher parmi les rochers du voisinage.
Toute cette côte, ainsi que les îles qui l’avoisinent, est célèbre dans la mythologie. C’est là qu’on trouvait les cavernes habitées par les cyclopes ; c’est là que Polyphème chantait amoureusement pour attendrir Galatée, qui se riait de lui. Les îles Éoliennes (Lipari) habitées par Éole, le roi des vents, étaient, à cause de leur caractère volcanique, considérées également comme le séjour habituel de Vulcain, qui avait là ses forges : c’est pour cela que l’image de ce dieu se trouve sur les monnaies de ce groupe d’îles (fig. 577-578). Beaucoup plus au nord se trouvent les îles de Sardaigne et de Corse, où les Phéniciens ont laissé des traces de leur passage, mais qui n’eurent aucune importance réelle dans le monde antique. On trouve en Sardaigne un assez grand nombre de monuments funèbres, appelés Nuraghes, qui présentent en général la forme d’une tous ou d’un cône et dont la construction est attribuée aux Pélasges. LA GRANDE-GRÈCE. — Les côtes de l’Italie méridionale étaient couvertes de colonies grecques, formant des villes puissantes et nombreuses, qui pour la plupart étaient déjà ruinées à l’époque de la domination romaine, mais qui ont joué un rôle très important dans l’histoire ancienne. Ces colonies, souvent bien plus peuplées et surtout bien plus riches que la métropole, ont exercé une telle influence sur la contrée où elles s’étaient établies, que la langue grecque s’y est maintenue pendant plusieurs siècles après la conquête romaine. Le pays où se trouvaient la plupart d’entre elles a reçu le nom de Grande-Grèce, et était divisé en quatre parties, l’Apulie, la Messapie, la Lucanie et le Brutium (fig. 579).
L’APULIE. — L’Apulie, située le long de l’Adriatique, renfermait peu de villes importantes. On y voyait pourtant Lucerie, ville fondée par Diomède et qui fut longtemps puissante ; Venusium, la patrie d’Horace ; Canasium (Canosa), où l’on a découvert des tombeaux avec de nombreuses antiquités ; Teanum, Aquilonia, etc.
Métaponte, ville puissante qui, au temps de Pausanias était déjà détruite, conserve pourtant encore quinze colonnes de son ancien temple dorique (fig. 587). Elle a aussi des monnaies dont l’emblème caractéristique est un épi d’orge (fig. 588-589). Non loin de là était Héraclée de Lucanie, où il n’est rien resté comme architecture, et dont on a retrouvé à grand’peine l’emplacement.
De charmantes médailles d’Élée (fig. 591-592), appelée plus tard Vélia (fig. 593-594), sont tout ce qui reste de cette ville, qui fut renommée par son école de philosophie.
La ville de Crotone était renommée pour ses gymnases. Crotone a fourni les plus célèbres athlètes de l’antiquité, entre autres le fameux Milon. L’enseignement philosophique de Pythagore a donné à cette ville une gloire plus sérieuse. Crotone, qui avait eu un commerce florissant et de puissantes armées, était déjà bien déchue quand Pyrrhos vint en Italie, et à l’époque de la bataille de Cannes elle était presque déserte.
Après Crotone, les villes les plus importantes du Brutium étaient Lucres, Hipponicum et Terina, dont on a conservé quelques jolies monnaies (fig. 598-599), et Rhegium (Reggio), située à l’extrémité du Brutium, sur le détroit de Messine. Fondée vers le VIIe siècle avant Jésus-Christ, Rhegium devint promptement une des villes les plus florissantes de la Grande-Grèce. Détruite plusieurs fois par des tremblements de terre, cette ville s’est toujours relevée, et elle a encore aujourd’hui une certaine importance commerciale ; mais elle n’a conservé aucune trace de sa splendeur passée.
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