LA THESSALIE. - L’ÉPIRE. - L’ACARNANIE. - L’ÉTOLIE. - LA LOCRIDE. - LA PHOCIDE. - LA BÉOTIE. - LA MÉGARIDE. LA THESSALIE. — La Thessalie, située entre la Grèce propre et la Macédoine et baignée à l’est par la mer Égée ; est une contrée montueuse, sujette aux tremblements de terre et qui a fourni à la mythologie de nombreuses légendes. Elle a été le théâtre du déluge de Deucalion ; le lieu de la lutte des Géants, lorsqu’ils tentèrent d’escalader le ciel. Les géants, personnification des grands cataclysmes, furent pourtant vaincus par les dieux, qui représentent pour les Grecs l’ordre régulier de l’univers. Les géants étaient enfants de la Terre, et l’art leur donne souvent une forme anguipède, c’est-à-dire que le corps est terminé dans sa partie inférieure par des serpents, en guise de jambes (fig. 391).
La Thessalie est circonscrite par de hautes montagnes, dont les principales sont ; au nord, le mont Olympe, où les dieux avaient établi leur résidence, à l’ouest, le Pinde et au sud l’Œta, enfin l’Ossa et le Pélion, si célèbres clans la guerre des Géants. C’est là qu’est la vallée de Tempé, vantée par les poètes. Les vallées de la Thessalie nourrissaient une race de chevaux renommés, et les Thessaliens ont passé de tout temps pour d’excellents cavaliers, ce qui a donné lieu aux fables sur les centaures qui sont originaires de cette contrée.
La Thessalie (fig. 392) formait cinq contrées qui sont 1° L’Histiéotide, sur les pentes orientales du Pinde. Les villes principales, Gomphi et Tricca, n’ont pas laissé de ruines, 2° La Pélasgiotide, au sud du mont Olympe ; on y trouvait Gounos, dans la vallée de Tempé, et Larisse, l’ancienne capitale des États d’Achille. Cette ville passait pour extrêmement ancienne, puisqu’on en attribuait la fondation à Acrisius, lé grand-père dé Persée (fig. 393 et 394). 3° La Thessaliotide, au centre de la Thessalie. C’est là que se trouvait la ville de Pharsale, célèbre dans l’histoire par la grande victoire que César y remporta sur Pompée (l’an 148 avant J.-C.). M. Heuzey a découvert près de cette ville un beau bas-relief qui représente deux déesses tenant une fleur, et qui est maintenant, au Louvre. 4° La Magnésie, le long des côtes de la mer Égée, avait pour capitale la ville de Magnésie, et pour ville principale Iolcos, d’où Jason partit avec les Argonautes, pour aller à la recherche de la Toison d’or. 5° La Phthiolide occupait la partie méridionale de la Thessalie ; parmi les villes de ce pays, il faut citer Phères, où régnait le roi Admète dont Apollon a gardé les troupeaux, et Ant heta, près du passage des Thermopyles.
L’ÉPIRE. — L’Épire (fig. 395), située entre la Thessalie et la mer Adriatique, était regardée par les Grecs comme une contrée à peu près barbare. Le premier de ses rois fut, dit-on, Pyrrhus ou Néoptolème, fils d’Achille. Trois siècles avant Jésus-Christ, un autre Pyrrhus ; qui avait servi dans l’armée d’Antigone, lieutenant d’Alexandre, fonda en Épire une monarchie puissante qui tint victorieusement tête aux Romains, mais se désorganisa au bout de peu de temps. Ce prince (fig. 396 et 397), choisit pour capitale Ambracie, ville déjà ancienne et qui devint à cette époque très florissante. Le point le plus intéressant de l’Épire était l’antique cité de Dodone, située près de l’endroit où est aujourd’hui Janina. En ce lieu on trouvait le fameux sanctuaire de Jupiter, dont l’oracle était regardé comme le plus ancien de la Grèce. Dams les temps primitifs, les chênes de la forêt de Dodone rendaient des oracles, et le mat du navire Argo, construit avec leur bois, prédisait l’avenir aux Argonautes. Les images de Jupiter Dodonéen sont couronnées de feuilles de chêne (fig. 398). L’emplacement de Dodone a été retrouvé, il y a peu de temps, et les fouilles exécutées dans l’enceinte sacrée ont mis à découvert une foule de petits objets en bronze, dont le public a pu déjà apprécier la valeur archéologique au musée rétrospectif de l’Exposition de 1878. L’ACARNANIE. — L’Acarnanie est une contrée située au sud de l’Épire ; elle est séparée de l’Étolie par le fleuve Achéloüs, que la mythologie a personnifié et qui s’est rendu célèbre par sa lutte avec Hercule, auquel il disputait la main de Déjanire (fig. 399). On y trouvait plusieurs villes importantes, et les ruines qui en subsistent justifient le caractère belliqueux qu’on attribue aux habitants de ce pays. Stratos, ancienne capitale, était située sur le fleuve Achéloüs, dont elle défendait le passage. L’enceinte hellénique est conservée dans toute son étendue avec ses tours et ses portes. Une seconde enceinte formait l’Acropole. On a retrouvé dans la ville les restes d’un temple dorique et, en dehors de l’enceinte, des débris de constructions et des tombeaux qui semblent indiquer un faubourg considérable. Amphilochium, qui joua un rôle assez important pendant la guerre du Péloponnèse, a conservé aussi ses fortifications. On a retrouvé seulement l’emplacement de l’antique Anactorium, qui n’a pas laissé de ruines. Cette ville était située sur le rivage d’Actium, célèbre par le combat naval, où Auguste défit les flottes d’Antoine et de Cléopâtre (31 ans avant J.-C.). Les ruines d’Œnia sont les plus intéressantes de la contrée. Les portes sont extrêmement curieuses parce qu’elles présentent les modèles de tous les styles, depuis le linteau droit jusqu’à la voûte à claveau des Étrusques. Mais ce que ces ruines offrent de plus singulier ; ce sont les restes du port militaire. C’est un bassin creux et entouré d’abris pour les galères. Derrière un ouvrage avancé et flanqué de tours étaient les chantiers de radoub et de construction. Ce port, aujourd’hui couvert de roseaux, communique avec un marais ; ses défenses sont d’appareil cyclopéen. L’ÉTOLIE. — L’Étolie (fig. 400 et 401), qui s’étend au sud jusqu’au golfe de Corinthe, était, comme l’Acarnanie, un pays assez abrupt, et dont les habitants peu industrieux passaient pour vivre de brigandage. Thermus était regardée comme la capitale de cette contrée. C’est là que se réunissaient les assemblées générales de la confédération étolienne. Les ruines de Thermus montrent tout le parti que les Étoliens, peuple exclusivement militaire, savaient tirer des défenses naturelles de leur pays. L’Acropole était située sur une montagne triangulaire, flanquée de tous côtés de rochers droits comme des murailles, et on ne pouvait y arriver que par un étroit sentier. Les débris de l’enceinte sont d’une extrême solidité : c’est d’ailleurs tout ce qui est resté de cette ville, où l’on’ cherche rait en vain des vestiges d’édifices ou d’œuvres d’art. Calydon était la ville la plus célèbre de l’Étolie. La fameuse chasse de Calydon, où Méléagre tua le monstrueux sanglier dont Diane avait infesté la contrée, a fourni à la sculpture un ouvrage extrêmement célèbre, le Méléagre, dont l’original est à Rome, et que nous reproduisons (fig. 402). Le héros, debout, a près de lui la hure du terrible sanglier, pour la dépouille duquel s’est élevée, après la victoire, la dispute qui eut pour résultat la mort de Méléagre. C’est aussi dans le voisinage de Calydon que le centaure Nessus franchit le fleuve Événus, emportant Déjanire, et qu’il fut blessé mortellement par la flèche d’Hercule. On a retrouvé dans l’ancienne Calydon les restes d’un temple consacré à Apollon et à Diane. Un espace assez étendu et couvert de débris marque l’emplacement de la ville, dont la forte enceinte est encore visible a peu près partout. La Doride, qu’on comprend souvent dans l’Étolie, est une petite contrée montagneuse, dont les limites ont souvent varié ; elle a reçu le nom de tétrapole, parce qu’elle renfermait quatre villes, dont aucune d’ailleurs n’a de célébrité. LA LOCRIDE. — La Locride est une contrée séparée en deux par la Phocide, de telle façon qu’une partie était baignée par le golfe de Corinthe, tandis que l’autre, située au nord de la Béotie, regardait file d’Eubée. La Locride comprenait trois peuples : 1° Les Locriens Ozoles. Ce surnom, qui signifie puants, vient, dit-on, de l’habitude qu’avaient les Locrien, primitifs de se vêtir avec des peaux de chèvre non tannées. Ils avaient pour villes principales Naupacte et Amphisse. 2° Les Locriens Épicnémidiens, dont le nom vient du mont Cnémis dont ils étaient voisins, avaient pour capitale Thronion, détruite par les Phocéens pendant la guerre sacrée. Alpènes, située à l’entrée du défilé des Thermopyles, est célèbre par la défense de Léonidas. 3° Les Locriens Opontiens, dans la partie méridionale de la Locride, devaient leur surnom à la ville d’Oponte. LA PHOCIDE. — La Phocide, contrée montagneuse au milieu de laquelle s’élevait le Parnasse, avait pour capitale Delphes, le sanctuaire le plus important de l’antiquité : Cette cité sainte, située sur le penchant du Parnasse, marquait le centre de l’univers. On n’en pouvait douter, puisque Jupiter, ayant lâché au même moment deux colombes aux deux extrémités du monde, elles se rencontrèrent juste à l’endroit où la Pythie rend ses oracles. Anciennement, ce lieu se nommait Pytho, à cause du serpent Python, qui demeurait là avant la victoire d’Apollon. La fameuse querelle entre Apollon et Hercule (fig. 403) qui voulait ravir lé trépied prophétique, est fréquemment représentée sur les vases peints et sur les bas-reliefs de l’époque archaïque.
Le dieu établit solidement son culte à Delphes, et les jeux Pythiens furent institués en souvenir de sa victoire sur le serpent Python. Dans la grande période de la Grèce, ces jeux comprirent des combats gymniques et des courses de chars ; à l’origine, les prix qu’on y distribuait en l’honneur d’Apollon étaient réservés exclusivement aux poètes musiciens qui s’étaient signalés par leurs talents. Mythologiquement, le dieu passait pour avoir participé lui-même à ces fêtes musicales, et c’est par là qu’on explique un certain nombre de bas-reliefs, désignés sous le nom dé monuments choragiques : la figure 404 nous en offre un exemple. Le dieu, en costume de citharède, pince de la lyre d’une main et reçoit de l’autre le vin de la libation qu’une Victoire ailée lui verse dans une patère. Diane, portant un flambeau, et Latone, tenant un sceptre, suivent Apollon et, derrière les déesses, le trépied qui doit être donné en prix est posé sur un cippe. Le temple de Delphes apparaît par-dessus l’enceinte sacrée.
Une cité s’éleva peu à peu autour du sanctuaire d’Apollon. Les habitants de Cirrha, ville située au pied du Parnasse et qui sert de port à Delphes, frappaient d’un lourd impôt les pèlerins qui venaient faire leurs dévotions dans le temple. Le conseil des amphictyons s’en émut et déclara la guerre sacrée : Cirrha fut défruite et son territoire consacré à Apollon. Les dépouilles de la ville furent employées à fonder les jeux Pythiens, qui se célébrèrent tous les quatre ans, à partir de l’an 586 avant J.-C. Les habitants de Delphes, vivant presque exclusivement des revenus que les étrangers leur procuraient en venant consulter l’oracle et adorer le dieu, restèrent presque toujours étrangers à la politique ; mais les immenses richesses accumulées dans le temple ne pouvaient manquer d’attirer les convoitises des Barbares venus du dehors. Heureusement, le dieu savait se défendre : quand les Perses pénétrèrent dans le pays, ils furent écrasés sous les rochers qui roulaient de la montagne, et les mêmes prodiges se renouvelèrent lorsque les Gaulois voulurent piller le temple. On sait quelle importance l’oracle de Delphes avait dans l’antiquité. On n’aurait rien osé entreprendre sans l’avoir consulté. Cet éclat ne dura pas au delà de la domination romaine. Sylla pilla le temple d’Apollon qui, au temps de Strabon, avait perdu la plus grande partie de ses richesses. Néroli emporta encore 500 statues ; Adrien et les,Antonins tentèrent de lui rendre sa splendeur, passée, mais Constantin lui enleva de nouveau ses richesses pour orner sa capitale, et l’oracle, discrédité depuis longtemps, fut définitivement aboli sous Théodose, qui proscrivit par tous les moyens les restes du paganisme. On n’a retrouvé aucun fragment authentique du temple lui-même, ni aucun des monuments décrits par Pausanias. La fameuse fontaine Castalie, qui servait aux ablutions, existe toujours et fournit ses eaux à un monastère établi sur l’emplacement de l’ancien gymnase. Suivant une tradition rapportée par Pausanias, le premier temple élevé à Delphes, en l’honneur d’Apollon, avait été une cabane faite de branches de laurier provenant de la vallée de Tempé ; le second temple avait été fabriqué par des abeilles avec leur cire et leurs propres ailes ; le troisième était d’airain ; le quatrième, construit en marbre, avait été brûlé dans la 58e olympiade ; le cinquième, enfin, avait été bâti par le soin des amphictyons avec l’argent consacré aux dieux. Nous donnons, ci-dessus, une médaille de Delphes (fig. 405 et 406). Outre Delphes, il faut citer dans la Phocide : Élatée, ville importante par sa position militaire ; Daulis et Anticyre. LA BÉOTIE. — La Béotie (fig. 407 et 408), située au nord de l’Attique, était une contrée montagneuse, mais extrêmement fertile. Ses habitants passaient pour un peu lourds d’esprit : cependant la Béotie a donné le jour à une foule d’hommes illustres clans tous les genres, et peu de pays ont laissé un aussi grand nombre de légendes poétiques et d’aussi grands souvenirs historiques. Thèbes (fig. 409 et 410), fondée par une colonie phénicienne venue, en Grèce à la suite de Cadmus, est la ville de l’antiquité qui a fourni le plus de fables à la mythologie. Ses murailles s’élevèrent d’elles-mêmes, au son de la lyre d’Amphion. C’est à Thèbes que le culte de Bacchus s’est développé d’abord pour se répandre ensuite dans toute la Grèce. L’histoire de Laïus et de Jocaste, les malheurs d’Œdipe, le dévouement d’Antigone, la lutte d’Étéocle et de Polynice, la guerre des sept chefs, ont eu Thèbes pour théâtre. Cette ville, au temps d’Épaminondas, devint une des premières de la Grèce. Elle succomba, plus tard, clans sa lutte contre les Macédoniens, et fut détruite par Alexandre qui n’épargna que la maison de Pindare. Rebâtie vingt ans après par Cassandre, elle ne retrouva jamais son ancienne splendeur, et, au temps de Pausanias (174 ans après J.-C.), elle était à peine habitée. Quelques fragments de constructions cyclopéennes et de rares débris, épars dans la contrée, sont tout ce qui, reste aujourd’hui de cette cité célèbre. Au sud de Thèbes est le mont Cithéron, qui joue un si grand rôle dans l’histoire de la Grèce primitive. C’est là que les bacchantes allaient célébrer leurs orgies, pousser les hurlements sacrés et danser, au, son du tambourin. C’est là que le roi Penthée fut déchiré par les femmes de sa famille que la liqueur bachique avait affolées ; c’est là aussi que, plus tard, Œdipe enfant fut exposé par ordre de Laïus et recueilli par le berger Phorbas. La ville de Platée, si célèbre par le rôle qu’elle a joué dans les guerres médiques, était’ située ail pied du mont Cithéron. L’ancienne muraille de la ville a laissé des restes qui présentent un ensemble d’environ quatre kilomètres de circonférence. Cette enceinte était flanquée de tours à trois côtés et ouvertes en dedans. La chapelle, bâtie avec des restes d’édifices plus anciens, a conservé aussi quelques tours, mais celles-ci sont carrées. On trouve un peu plus loin une fontaine antique ; l’eau sort par trois bouches percées dans un mur de marbre surmonté dune frise sculptée. Sur les bords de l’Euripe était l’antique Aulis, d’où la flotte d’Agamemnon est partie pour aller assiéger Troie. Un peu plus loin, on trouvait Délium qui avait un temple fameux dédié à Apollon. Délium était le port de Tanagre. Tanagre, ancienne colonie phénicienne, qui passa successivement aux Athéniens et aux Lacédémoniens, fut, au temps d’Auguste, la ville la plus prospère de la Béotie. Les ruines de Tanagre n’ont pas, au point de vue de l’architecture, une bien grande importance, mais les fouilles qu’on a pratiquées dernièrement dans la nécropole ont amené la découverte d’une foule de charmantes statuettes en terre cuite, que l’on déposait dans les tombeaux. Le musée du Louvre en a acquis plusieurs. Leuctres, qu’illustra la victoire d’Épaminondas, .n’eut jamais d’importance par elle-même ; elle était sous la dépendance de Thespies, une des plus anciennes villes de la Béotie. La fameuse courtisane Phryné, qui était de Thespies, fit don à sa ville natale d’une statue de l’Amour qu’elle avait reçue de Praxitèle et qui attirait dans la cité un grand nombre de visiteurs. Thespies est, en effet, la seule ville de Grèce qui ait voué un culte spécial à l’Amour ; cependant elle honorait aussi les Muses. Près de Thespies était Ascra, la patrie d’Hésiode, où il y avait un sanctuaire célèbre consacré aux Muses. C’est là qu’est le mont Hélicon, au pied duquel s’étend le vallon sacré où le berger Hésiode faisait paître ses troupeaux quand les Muses vinrent l’inspirer, comme il le raconte lui-même dans sa Théogonie : Les filles du grand Jupiter me remirent pour sceptre un rameau de vert laurier superbe à cueillir ; puis, m’inspirant un divin langage pour me faire chanter le passé et l’avenir, elles m’ordonnèrent de célébrer l’origine des bienheureux immortels et de les choisir toujours elles-mêmes pour objet de mes premiers et de nies derniers chants. Les rhapsodes se réunissaient souvent dans ce vallon, où des fêtes étaient instituées en l’honneur clés Neuf Sœurs, qu’on regardait comme les bienfaitrices de l’humanité. Ce rôle civilisateur qu’on leur attribuait, fut oublié quand le christianisme s’établit dans ces parages. Un des derniers écrivains païens, contemporain des invasions barbares, l’historien Zosime, parle de la destruction des images des Muses de l’Hélicon, qui étaient encore debout du temps de Constantin, alors, dit-il, on fit la guerre aux choses saintes, mais la destruction des Muses par le feu fut un présage de l’ignorance où le peuple allait tomber. Si Thespies avait élevé un temple à l’Amour, Orchomène honorait particulièrement les Grâces et célébrait, en leur honneur, des fêtes auxquelles étaient conviés, pour concourir ensemble, tous les poètes et les musiciens de la Grèce. Cette ville, qui eut une grande importance dans les temps héroïques, acquit plus tard de la renommée par son industrie, qui consistait surtout en flûtes, fabriquées avec les roseaux du lac Copaïs. Coronée et Haliarte ont un certain renom dans l’histoire, mais ces deux villes n’ont pas laissé de ruines bien intéressantes. Chéronée, où la Grèce succomba sous les coups des Macédoniens, a conservé les restes d’un théâtre, une belle fontaine, un aqueduc et les fragments d’un lion de marbre, élevé à la mémoire des Béotiens morts en combattant contre Philippe et qui a été brisé pendant la guerre de l’indépendance. LA MÉGARIDE. — La Mégaride est un tout petit pays, situé entre l’Attique et l’isthme de Corinthe. La seule ville importante était Mégare qui n’a pas laissé de ruines. Près, de là sont les roches Scironides, d’où le brigand Sciron précipitait les voyageurs dans les flots. |